Premier tour de Coupe Davis : Nalbandian en guest star

By  | 8 mars 2010 | Filed under: Coupe Davis

A part Suède-Argentine, digne re­make de la Nuit des morts-vivants avec David Nal­bandian dans le rôle prin­cip­al et le duo Joac­him Johansson – An­dreas Vin­ciguer­ra ser­vant de cast­ing sup­port, les aut­res re­ncontres de ce pre­mi­er tour ont été plutôt décevan­tes, souvent pliées dès le pre­mi­er jour voire le deuxième tout au plus. Comme le di­rait les Red Hot, Shal­low be thy game (La pre­sta­tion est super­ficiel­le).

Es­pagne – Suis­se (4-1)

Dans une re­ncontre entre deux équipes très touchées par les ab­s­ences, c’est fin­ale­ment l’Es­pagne qui s’en est sorti logique­ment. Pour­tant, la Suis­se semblait pouvoir espérer s’im­pos­er après la vic­toire de Stanis­las Waw­rinka sur Nicolas Al­mag­ro (préféré à Rob­redo jugé hors de forme), en cinq sets lors de la première re­ncontre. Dans ce match entre deux joueurs au ment­al très fri­able, c’est l’Es­pagnol qui a craqué avec un taux désastreux de con­vers­ion de bal­les de break qui lui a fait per­dre les deux de­rni­ers sets alors qu’il semblait avoir le match en main.

Mais David Ferr­er a rapide­ment remis les deux équipes à égalité en cor­rigeant Marco Chiudinel­li dans le deuxième match.

Le doub­le al­lait donc s’avérer décisif, sur­tout pour les Suis­ses. Mais le choix criminel (disons-le !) de Severin Lüthi, le capitaine suis­se, de sélec­tionn­er Yves Al­leg­ro en doub­le a définitive­ment mis fin aux es­poirs suis­ses avec une défaite du doub­le suis­se Al­leg­ro – Waw­rinka face à une paire es­pagnole pour­tant douteuse as­sociant un Rob­redo pas en con­fian­ce à l’inexpéri­menté Mar­cel Granoll­ers (même si ce de­rni­er est un bon spécialis­te de doub­le).

Ne re­stait plus à David Ferr­er qu’à plier l’af­faire en écrasant Waw­rinka, épuisé par sept heures de match en deux jours. L’Es­pagnol con­fir­me ainsi qu’il est une vraie valeur sûre sur terre avec ses dix vic­toires en autant de re­ncontres sur cette sur­face en Coupe Davis. Pour le panac­he, Nicolas Al­mag­ro vient à bout de Chiudinel­li en deux sets secs.

L’Es­pagne se pose donc en favorite à sa pro­pre suc­cess­ion avec cette vic­toire re­lative­ment facile face à une équipe cor­rec­te (un Top 20 et un Top 60) alors que les Ibériques étaient privés de leurs trois lead­ers et de leurs deux joueurs de doub­le. Le pro­chain tour en Fran­ce sera un vrai test sur la capacité des Es­pagnols à re­mport­er la com­péti­tion. Il leur faud­ra sans doute la présence de Nadal ou de Ver­dasco voire des deux pour espérer l’em­port­er car Ferr­er n’a pas prouvé grand-chose sur dur ou en in­door en Coupe Davis et les per­for­mances de Fer­rero sur ces mêmes sur­faces ac­tuel­le­ment ne sont pas énor­mes non plus. Les Es­pagnols par­tiront légère­ment favoris tout de même mais avec peu de marge de manœuvre. S’ils réus­sissent à pass­er, il sera alors très dur de les arrêter sur le chemin d’une troisiè­me vic­toire con­sécutive.

Pour les Suis­ses, il ne leur reste que les yeux pour pleur­er après cette re­ncontre où il y avait les moyens de pass­er. Et d’espérer se main­tenir avec le re­tour de Roger Feder­er pour les bar­rages. Mais la Suis­se vient en­core de gas­pill­er une oc­cas­ion de re­mport­er la com­péti­tion.

Waw­rinka bat Al­mag­ro 3/6 6/4 3/6 7/5 6/3

Ferr­er bat Chiudinel­li 6/2 7/6 6/1

Granollers-Robredo bat Allegro-Wawrinka 7/6 6/2 4/6 6/4

Ferr­er bat Waw­rinka 6/2 6/4 6/0

Al­mag­ro bat Chiudinel­li 6/1 6/3

Fran­ce – Al­lemag­ne (4-1)

La Fran­ce a évité le bide sidéral en se qualifiant assez facile­ment face à l’Al­lemag­ne. Si elle a été plutôt ras­suran­te dans l’en­semble, des inquiétudes per­sis­tent.

Gaël Mon­fils a d’emblée pris le meil­leur sur Philipp Kohlschreib­er, une vic­toire très im­por­tante non seule­ment pour l’équipe mais aussi pour le joueur afin d’éviter le « syn­drome Cor­net ». Sans sor­tir un grand match, Mon­fils fait ce qu’il faut alors que son ad­versaire et lui-même n’étaient pas en gran­de con­fian­ce de­puis quel­ques semaines sur le plan des résul­tats.

Jo-Wilfried Tson­ga a con­firmé cet avan­tage dans le second match mais il a souf­fert face à Be­njamin Be­ck­er, dans la con­tinuité de sa re­ncontre face aux Pays-Bas l’an de­rni­er. Pas forcément très sécurisant. On pour­ra aussi lui ac­cord­er le bénéfice du doute puis­qu’il a fait l’es­sentiel en ramenant le deuxième point des Bleus.

Pour as­sur­er la qualifica­tion, la nouvel­le paire Juli­en Be­nneteau – Michaël Llod­ra a livré un match cor­rect face à une paire in­téres­sante Chris­toph­er Kas – Philipp Kohlschreib­er, qui as­sociait un bon joueur de doub­le avec un Top 30 en sim­ple habitué à jouer en doub­le égale­ment. Mais il est clair que cette nouvel­le paire française va de­voir travaill­er si elle veut de­venir une sol­u­tion vi­able en Coupe Davis pour l’équipe, cap­able de ramen­er des points décisifs.
Néan­moins, l’équipe de Fran­ce de Coupe Davis ne serait pas ce qu’elle est sans son petit bide du week-end avec le début de match plus que moyen de Tson­ga face à Simon Greul, 58e mon­di­al, puis la bles­sure à la chevil­le du numéro 1 français contra­int à l’aban­don. C’est fin­ale­ment Juli­en Be­nneteau qui a para­chevé le succès français avec une nette vic­toire sur Be­njamin Be­ck­er.

La Fran­ce a plutôt ras­suré dans cette re­ncontre en éli­minant facile­ment une bonne équipe al­leman­de (deux Top 40) alors que les deux lead­ers français n‘ont pas brillé par leur forme récem­ment. Mais vu l’ad­versaire qui se pro­file, on peut faire la fine bouc­he sur les deux pre­sta­tions de Tson­ga qui n’a pas totale­ment con­vain­cu. La Fran­ce aura sa carte à jouer à domicile face à l’Es­pagne (même au com­plet) mais il faud­ra élever le niveau de jeu pour espérer la qualifica­tion.

Pour l’Al­lemag­ne, il faud­ra en pass­er par les bar­rages où l’équipe de­vrait bénéfici­er d’un statut de tête de série qui la protégera, en théorie, d’une mauva­ise sur­pr­ise.

Mon­fils bat Kohlschreib­er 6/1 6/4 7/6

Tson­ga bat Be­ck­er 6/2 6/3 6/7 6/3

Benneteau-Llodra bat Kas-Kohlschreiber 6/1 6/4 1/6 7/5

Greul bat Tson­ga 4/6 6/2 1/0 ab.

Be­nneteau bat Be­ck­er 6/2 7/5

Rus­sie – Inde (3-2)

Très critiqué après la défaite en Israël l’an de­rni­er, Shamil Tar­pischev sor­tira un peu ras­suré de cette re­ncontre où la Rus­sie s’est imposée malgré les bles­sures.

Dans le pre­mi­er match, le for­fait de dernière minute d’Igor An­dreev (lui-même re­mplaçant de Davyden­ko, blessé au poig­net) a fail­li mettre d’emblée la Rus­sie en dif­ficulté tant l’équipe man­quait de réser­voir avec les ab­s­ences de Davyden­ko donc, mais aussi de Dmit­ry Tur­sunov. Son re­mplaçant, Igor Kunit­syn, re­passé en de­hors du Top 100, a souf­fert face au numéro 1 In­di­en, Som­dev De­vvar­man, d’un clas­se­ment voisin. Mais après deux sets très accrochés (l’In­di­en a mené un set à rien et a eu un break d’avan­ce dans le deuxième), le joueur russe a in­v­ersé la ten­dance et s’est imposé en quat­re sets.

Mikhaïl Youzhny a ac­centué l’avan­ce russe dans le deuxième match mais le score est plutôt flat­teur puis­qu’il a be­aucoup souf­fert pen­dant un set et demi face aux coups gag­nants de son ad­versaire, Rohan Bopan­na (416e mon­di­al), mais le Russe a pris le large quand Bopan­na a com­mencé à multi­pli­er les fautes di­rec­tes avec son jeu à hauts ris­ques.

On sait le doub­le russe faib­le de­puis plusieurs années et il n’a donc pas été éton­nant de voir les In­diens re­venir au score avec la 23e vic­toire con­sécutive de la paire Paes – Bhupat­hi en Coupe Davis, qui a écarté très facile­ment la paire Gabashvili – Kunit­syn.

Mais Youzhny a rapide­ment qualifié la Rus­sie en bat­tant facile­ment De­vvar­man dans le quat­rième match. Pour l’hon­neur, Bopan­na a battu Gabashvili dans le de­rni­er match.

Pour les Rus­ses, cette pre­sta­tion n’est ni vrai­ment ras­suran­te ni vrai­ment inquiétante dans l’op­tique du pro­chain tour à domicile face à l’Ar­gentine. Ils ont perdu un match de doub­le quasi­ment in­gagn­able (des paires de très haut niveau se sont cassées les dents sur le duo Paes – Bhupat­hi, en­core dans le Top 10 en doub­le tous les deux) et un match com­ptant pour du be­ur­re. Mais il leur faud­ra claire­ment être au com­plet s’ils veulent battre l’Ar­gentine, sur­tout si le re­tour au plus haut niveau de Nal­bandian se con­fir­me. Le doub­le sera décisif dans cette re­ncontre entre deux équipes ne dis­posant pas d’une paire de spécialis­tes vrai­ment ef­ficace.

Pour l’Inde, la qualité de jeu montrée ce week-end lais­se pens­er que l’équipe peut se main­tenir sur­tout avec son statut pro­b­able de tête de série.

Kunit­syn bat De­vvar­man 6/7 7/6 6/3 6/4

Youzhny bat Bopan­na 6/4 6/2 6/3

Paes-Bhupathi bat 6/3 6/2 6/2

Youzhny bat De­vvar­man 6/2 6/1 6/3

Bopan­na bat Gabashvili 6/4 6/1

Suède – Ar­gentine (2-3)

Après le doub­le, il était couru d’avan­ce que c’était Nal­bandian qui al­lait ap­port­er le point décisif. Comme un mauvais scénario américain. Mais ça fait toujours plaisir.

Pour­tant, la Suède pre­nait l’avan­tage avec la vic­toire de Robin Soderl­ing sur Eduar­do Schwank, 64e mon­di­al, mais le N°1 Suédois n’a pas fait gran­de im­press­ion face à ce ter­ri­en, im­press­ion qui se con­fir­mera tout au long du week-end.

Dans la foulée, un choix dis­cut­able du nouveau capitaine suédois, Thomas En­qv­ist, al­lait s’avérer in­fruc­tueux. Si préférer Joac­him Johansson à An­dreas Vin­ciguer­ra n’est pas dans l’ab­solu totale­ment ab­sur­de vu que le pre­mi­er nommé a battu deux Tops 30 fin 2009, ce choix reste dis­cut­able car Johansson n’avait dis­puté aucune re­ncontre en 2010 au contra­ire de Vin­ciguer­ra qui avait en outre fait très bonne im­press­ion en Coupe Davis pour son re­tour la saison passée. Sans re­faire l’his­toire, la pre­sta­tion de Vin­ciguer­ra le di­manche face à Nal­bandian, dont le tour­noi de Buenos Aires a déjà montré qu’il valait déjà mieux que la 73e place de Leonar­do Mayer, lais­se plan­er un gros doute sur ce choix d’Enqv­ist lors du deuxième match, qui s’est soldé par la vic­toire de Mayer en quat­re sets.

En doub­le, nous avons as­s­isté au re­tour très at­tendu de David Nal­bandian, appelé de dernière minute dans l’équipe et as­socié au bon joueur de doub­le Horacio Zebal­los. Face à une paire suédoise Li­ndstedt – Soderl­ing qui présen­tait pour­tant cer­taines garant­ies (un bon joueur de doub­le as­socié à un très bon joueur de sim­ple, deux joueurs qui ont déjà été as­sociés et vic­torieux en­semble), la paire ar­gentine s’est imposé en trois sets, mar­quant ainsi le grand re­tour de Nal­bandian qui re­prend sa cape du Super­man ar­gentin. On pour­ra en­core une fois trouv­er plus que dis­cut­able le choix d’Enqv­ist de se priv­er de Simon As­pelin au pro­fit de Robert Li­ndstedt alors que ce de­rni­er joue à un niveau en doub­le net­te­ment inférieur à celui du pre­mi­er nommé. Sur­tout qu’en plus, As­pelin a été sorti de l’équipe pour faire en­tr­er … Joac­him Johansson.

Soderl­ing remet dif­ficile­ment les deux équipes à égalité dans le quat­rième match face à Mayer, con­fir­mant ainsi qu’il n’était pas dans une forme opt­imale ce week-end. Avant donc que Nal­bandian n’en­dosse le co­stume du sauveur nation­al comme prévu en bat­tant en quat­re sets Vin­ciguer­ra, préféré à Johansson cette fois, alors que l’Ar­gentin a été très pro­che de per­dre le pre­mi­er set.

Pour l’Ar­gentine, le pro­chain tour en Rus­sie re­présen­tera un bon test pour connaître les capacités réelles de cette équipe. Il leur faud­ra le re­tour de Juan Mar­tin del Potro pour espérer faire quel­que chose et, si le re­tour de Nal­bandian se con­fir­me, l’Ar­gentine aura alors sa chan­ce face à des Rus­ses qui n’ont pas con­vain­cu ces de­rni­ers temps. Le match sera en tout cas serré.

Pour la Suède, le bar­rage sera déjà critique, sur­tout pour le capitaine dont les choix ont été plus que critiqu­ables ce week-end. Le statut pro­b­able de tête de série pour les bar­rages de­vrait néan­moins aider les Suédois à se main­tenir.

Soderl­ing bat Schwank 6/1 7/5 7/6

Mayer bat Johansson 5/7 6/3 7/5 6/4

Nalbandian-Zeballos 6/2 7/6 7/6

Soderl­ing bat Mayer 7/5 7/6 7/5

Nal­bandian bat Vin­ciguer­ra 7/5 6/3 4/6 6/4

Croatie – Equateur (5-0)

La re­ncontre était par­ticuliè­re­ment déséquilibrée puis­que même sans Ivan Ljubicic et Mario Ancic, les Croates par­taient favoris, et même une ab­s­ence de Marin Cilic ou Ivo Kar­lovic n’aurait su re­mettre en cause ce statut. Tout a été con­clu dès le pre­mi­er match qui a mis fin aux es­poirs équatoriens.

On savait une vic­toire de Nicolas Lapentti sur Kar­lovic pos­sible tant le Croate est médioc­re sur les longs échan­ges et sur les matchs en cinq sets, alors que l’Equatori­en ex­cel­le dans ces domaines. Le scénario du match en cinq sets a bien eu lieu mais la sur­face, Lapentti n’étant désor­mais réel­le­ment ef­ficace que sur terre, et l’âge de l’Equatori­en ont fin­ale­ment sauvé le géant des Car­pates d’un nouveau nauf­rage en Coupe Davis alors que le vétéran sud-américain menait deux sets à un.

Après cela, tout était fini. Cilic a logique­ment écrasé Giovan­ni Lapentti, le frère cadet de Nicolas. Puis la paire Cilic – Kar­lovic s’est chargée de finir le travail en doub­le face aux deux fran­gins.

Les deux re­mplaçants croates, Ivan Dodig (an­ci­en in­ter­nation­al bos­niaque par ail­leurs) et An­tonio Veic qui ont plusieurs points com­muns (tous deux nés à Zag­reb, ils ont tous deux at­teint le deuxième tour de l’Open d’Australie après être passé par les qualifica­tions et font par­tie des fameux Pygmées de Croatie puis­qu’ils mesurent tous deux moins d’1,85m mais bon vous vous en fic­hez, je sais), ont battu les réser­vistes équatoriens, Ivan End­ara et Julio Cesar Cam­pozano pour décroch­er le 5/0.

Au pro­chain tour, les Croates se déplaceront en Ser­bie où ils ne par­tiront pas favoris en l’abs­ence pro­b­able de Ljubicic (re­traite in­ter­nationale), et vu que Kar­lovic semble en­core fébrile en Coupe Davis et que les Ser­bes choisiront sans doute la terre bat­tue qui leur a réussi face aux Américains. Tout re­posera donc sur le talent de Marin Cilic. Toutefois, la gran­de fébrilité de Djokovic ce week-end montre qu’une vic­toire n’est pas utopique.

Pour les Equatoriens, il s’agis­sait peut-être de la dernière re­ncontre dans le Groupe mon­di­al avant un bon bout de temps puis­qu’une défaite en bar­rages sig­nifierait sans doute la re­traite de Nicolas Lapentti. Or les Equatoriens ne bénéficieront pas d’un statut de tête de série sauf si les Australiens n’y sont pas.

Kar­lovic bat N. Lapentti 6/2 5/7 6/7 6/3 6/4

Cilic bat G. Lapentti 6/4 6/3 6/3

Cilic-Karlovic bat Lapentti-Lapentti 7/6 6/3 7/5

Veic bat Cam­pozano 6/3 7/6

Dodig bat End­ara 6/1 6/3

Ser­bie – Etats Unis (3-2)

Dans une re­ncontre où la Ser­bie par­tait favorite en raison de la sur­face et des ab­s­ences d’Andy Rod­dick et de James Blake (meil­leur joueur américain sur terre bat­tue en statis­tiques pour ceux qui me critiqueront de l’avoir cité !), la hié­rarchie a été re­spectée mais ce ne fut pas dans la facilité.

Pour le pre­mi­er match, le choix de Vik­tor Troic­ki plutôt que de Janko Tip­sarevic se dis­cutait vu la forme des deux hom­mes mais il a été payant avec la vic­toire de Troic­ki sur Isner en quat­re sets, dans un match où Isner n’a pas démérité en ten­tant de faire le jeu (oui oui) mais en faisant définitive­ment trop de fautes pour s’im­pos­er sur terre bat­tue et en étant ex­trême­ment peu réalis­te (2/11 dans la con­vers­ion de bal­les de break con­tre 4/9 à son ad­versaire).

Novak Djokovic con­fir­mait l’avan­ce serbe dans la foulée mais le match aurait pu pre­ndre une toute autre tour­nure si Quer­rey avait su être plus op­por­tunis­te, notam­ment dans le deuxième set gagné au tie-break par le numéro 2 mon­di­al.

Evène­ment dans le doub­le, les frères Bryan n’ont pour la première fois (en doub­le mes­sieurs ; je précise pour ceux qui par­leront du doub­le mixte) pu jouer en­semble puis­que Mike a été vic­time d’une in­toxica­tion al­imen­taire. Ce qui n’a pas empêché Bob Bryan, flan­qué d’Isner pour l’oc­cas­ion, de re­lanc­er les Etats-Unis avec une vic­toire en quat­re sets sur le duo Tip­sarevic – Zimon­jic.

Djokovic a fin­ale­ment ap­porté la vic­toire aux Ser­bes dans le quat­rième match mais il fut une nouvel­le fois très fébrile et a dû at­tendre le cin­quiè­me set pour venir de just­es­se à bout de son ad­versaire. En­core une fois, Isner a fait un peu trop de fautes pour espérer s’im­pos­er sur une sur­face aussi ex­igean­te que la terre bat­tue mais il a montré une nouvel­le fois que sa qualité dans le jeu est sup­érieure à celle d’un Kar­lovic, et ce même si les deux joueurs ont les mêmes armes prin­cipales. Pour l’hon­neur, Quer­rey a battu Troic­ki en deux sets.

Au pro­chain tour, la Ser­bie re­ncontrera la Croatie et de­vrait donc choisir la terre bat­tue pour gêner con­sidérab­le­ment Kar­lovic. La Ser­bie par­tira favorite dans ce derby mais il lui faud­ra sans doute un peu élever son niveau de per­for­mances pour espérer battre Cilic. Il faud­ra notam­ment be­aucoup moins de fébrilité de la part de Novak Djokovic, ex­trême­ment médioc­re au ser­vice tout au long du week-end avec 17 doub­le fautes.

Pour les Etats-Unis, il y aura la décep­tion d’une éli­mina­tion de just­es­se alors qu’une vic­toire d’Isner dans le match 4 aurait pu tout faire bas­cul­er, mais la re­ncontre est fin­ale­ment plutôt en­couragean­te sur une sur­face ab­solu­ment pas favor­able aux qualités des joueurs américains. Flan­qués d’un statut de tête de série, ils de­vraient se main­tenir facile­ment mais at­ten­tion à un tirage piège du style Brésil ou Italie sur terre.

Troic­ki bat Isner 7/6 6/7 7/5 6/4

Djokovic bat Quer­rey 6/2 7/6 2/6 6/3

Isner-B. Bryan bat Zimonjic-Tipsarevic 7/6 5/7 7/6 6/3

Djokovic bat Isner 7/5 3/6 6/3 6/7 6/4

Quer­rey bat Troic­ki 6/2 7/5

Chili – Is­rael (2-1)

On savait les Israéliens ex­trême­ment faib­les sur terre bat­tue, ils ont eu à cœur de préserv­er cette réputa­tion.

Dudi Sela, bien moins en forme que l’an de­rni­er, a tout d’abord fait il­lus­ion le temps d’un set face à Nicolas Massu avant que celui-ci n’embraye pour amen­er le pre­mi­er point au Chili. De même, Harel Lévy sur­prend Fer­nando Gon­zalez dans le pre­mi­er set puis bais­se pavil­lon dans les trois sets suivants.

Même la paire de doub­le Er­lich – Ram, pour­tant une des meil­leures du monde et habituée à jouer en­semble, a dû bataill­er ferme pour venir à bout d’un duo Paul Cap­devil­le – Jorge Aguilar qui n’a de référence réelle ni en sim­ple ni en doub­le. Bref, on voit mal com­ment Israël pour­rait re­mport­er cette re­ncontre de­main.

Au pro­chain tour, le Chili aura une vraie carte à jouer à domicile face à la Répub­lique Tchèque, même si les Tchèques ont montré en Be­lgique qu’ils pouvaient bien jouer sur cette sur­face. Le re­tour dans la sélec­tion de Gon­zalez, qui s’était retiré de l’équipe l’an de­rni­er pour pro­test­er con­tre l’in­compét­ence de sa fédéra­tion, en fait un team re­dout­able.

Pour Israël, si la défaite se con­fir­me, il faud­ra en pass­er par un bar­rage où l’équipe bénéficiera d’un statut de tête de série qui ne sera pas de trop. Un déplace­ment sur terre bat­tue en Italie ou au Brésil pour­rait là aussi s’avérer fatal.

Massu bat Sela 4/6 6/2 6/2 6/4

Gon­zalez bat Levy 2/6 6/3 6/4 6/4

Elrich-Ram bat Aguilar-Capdeville 6/7 7/6 2/6 6/1 6/0

Be­lgique – Répub­lique Tchèque (1-4)

Les fin­alis­tes de l’édi­tion précédente se sont sor­tis sans problème du piège de la terre bat­tue belge.

Dès le pre­mi­er match, Tomas Be­rdych in­flige une cor­rec­tion à Olivi­er Roc­hus pour mettre les choses au point.

Radek Stepanek con­tinue tran­quil­le­ment sur cette lancée face à Xavi­er Mal­is­se même si le Belge a semblé mont­er en puis­sance au fil du match.

Enfin, l’habituel duo Be­rdych – Stepanek qualifiait leur équipe en doub­le face à Olivi­er Roc­hus et Steve Dar­cis en trois sets.

Pour l’hon­neur, Steve Dar­cis bat le célébris­sime Jan Hajek avant que le spécialis­te de doub­le Lukas Dhou­ly ne batte Chris­tophe Roc­hus.

Au pro­chain tour, la Répub­lique Tchèque de­vrait avoir af­faire à un déplace­ment péril­leux au Chili de Fer­nando Gon­zalez.

Pour la Be­lgique, il faud­ra pass­er par un bar­rage, ex­er­cice péril­leux mais la de­nsité cor­rec­te de joueurs pour une na­tion de ce niveau sera d’un grand secours.

Be­rdych bat O. Roc­hus 6/3 6/0 6/4

Stepanek bat Mal­is­se 6/2 6/4 7/6

Berdych-Stepanek bat O.Rochus-Darcis 7/6 6/0 6/3

Dar­cis bat Hajek 7/6 1/6 6/4

Dhou­ly bat C. Roc­hus 1/6 7/6 7/5

Et pour le reste…

L’Uruguay de Pablo Cuevas a gagné le droit d’affront­er le Brésil pour une place en bar­rages en bat­tant la Répub­lique Dominicaine, alors que la Col­om­bie de Giral­do les dis­putera après sa vic­toire face au Canada.

L’Australie, sans Hewitt mais avec Tomic, a battu Taiwan et affron­tera le Japon, tom­beur des Philip­pines sans Nis­hikori, pour ob­tenir une place en bar­rages. Pen­dant ce temps, l’Ouzbékis­tan d’Is­tomin a perdu face à la Chine qui re­ncontrera le Kazakhstan, tom­beur de la Corée du Sud, pour une place en bar­rages.

L’Aut­riche de Melz­er et Koel­ler­er gagne sa place en bar­rages en bat­tant la Slovaquie de Lukas Lacko.

L’Italie de Volandri, Bol­leli et Starace affron­tera les Pays-Bas pour une place en bar­rages après leur vic­toire sur la Bi­élorus­sie de Mir­nyi.

La Fin­lan­de de Niemin­en affron­tera l’Af­rique du Sud pour une place en bar­rages après sa vic­toire sur­pr­ise face à la Polog­ne de Kubot.

La Let­tonie sans Gul­bis a logique­ment perdu en Uk­raine qui affron­tera la Roumanie pour une place en bar­rages.

La Bul­garie de Di­mit­rov a battu Monaco grâce à trois points du jeune Bul­gare.

Baghdatis et Chyp­re l’ont em­porté dif­ficile­ment face à l’Egyp­te.

Le Royaume-Uni touc­he le fond sans Mur­ray avec une défaite face à la Lit­uanie de l’an­ci­en champ­ion du monde junior Ricar­das Be­ran­kis. Il faud­ra éviter une défaite face à la Tur­quie pour ne pas voir les Britan­niques de­scendre au quat­rième échelon mon­di­al.

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118 Responses to Premier tour de Coupe Davis : Nalbandian en guest star

  1. Nath 10 mars 2010 at 14:06

    Bonjour à tous et merci à Hasek pour ce récap très complet du dernier week-end.

    Je n’interviens pas dans votre débat animé et intéressant sur la CD, étant 100% d’accord avec Colin, rien à ajouter.

    Quelques remarques sur le tableau d’Indian Wells, dont la diffusion télévisée semble ne commencer que samedi avec l’entrée en lice des têtes de série. C’est pas pour ce tournoi que Fed peut rencontrer Nadal en demie.

    En revanche, Chiudinelli semble aimanté par Davy et Djoko selon le tournoi: depuis le début de l’année, il a passé 3 fois le 1° tour, et a été sorti 2 fois par Djoko, et une fois par Davy. Cette fois c’est Davy qui s’y colle, s’il passe Gulbis au premier tour. C’est ce qu’on appelle un tableau pourri, non?

    • Elmar 10 mars 2010 at 14:13

      Tiens, et si Gulbis faisait une vraie percée dans ce tournoi?

    • Jérôme 10 mars 2010 at 14:38

      Sur le tableau d’Indian Wells, Murray a le quart de tableau le plus facile, Nadal le plus difficile (Isner ou Querray, Verdasco ou Davyddenko, voire Berdych qui comme on le sait est un grand « ami » de Rafa). Federer est plutôt gâté et devrait pouvoir se rôder avant éventuellement de voir en quart ce que donnerait un Roddick ou un Monfils déchaîné. Djokovic n’a pas un tableau facile : d’abord Kohly qui peut être dans un bon jour et surtout la revanche de la guerre serbo-croate contre Cilic en quart.

      Sur la question de l’âge de la 1ère victoire en GC, j’avais pondu un article montrant qu’à une exception près (Lendl à 24 ans), l’âge de 22 ans était grosso modo l’âge limite pour se constituer un gros palmarès en grand chelem. C’est un constat sans exception pour les joueurs ayant commencé à gagner en GC à compter de l’ère open. Ca reste un constat quasi sans exception pour ceux ayant remporté leur 1ère victoire avant l’ère open.

      Tous les plus grands noms de l’histoire du tennis, à l’exception de Tilden (mais là c’était la pré-préhistoire) ont commencé à gagner au plus tard à 22 ans, et le plus souvent avant : Budge à 22 ans, Gonzalez à 20 ans, Rosewall avant 19 ans, Hoad avant 22 ans, Laver avant 22 ans, Connors à 21 ans, Borg à 18 ans, Mac Enroe à 20 ans, Wilander avant 18 ans, Becker avant 18 ans, Edberg avant 20 ans, Sampras à 19 ans, Agassi à 22 ans, Federer avant 22 ans, Nadal à 19 ans.

      Newcombe a gagné à partir de tout juste 23 ans. Lendl à partir de 24 ans.

      Ces 2 exceptions-là mises à part (et encore des 2 c’est Lendl qui me paraît la véritable exception), jamais on n’a vu un joueur se constituer un palmarès en GC comparable en ouvrant le compteur après 22 ans.
      C’est pourquoi Murray pourra s’estimer le plus heureux des hommes s’il termine une carrière à la Hewitt ou à la Kafelnikov. Je n’ose pas dire à la Nastase ou à la Rafter parce que si ces 2 champions ont effectivement remporté 2 titres du GC, ils l’ont fait avec un style de jeu et une philosophie du tennis radicalement différents du style et de la philosophie de Murray.

      • Ulysse 10 mars 2010 at 15:36

        Et comment !
        Rien que d’envisager une comparaison entre Murray et Rafter ou Nastase me fait la même impression qu’entendre une fourchette solidement frottée contre une assiette en porcelaine.
        Brrrrr… Je sors mes gousses d’ail.

        • Chewbacca 10 mars 2010 at 17:11

          Et oui Ulysse si tu n’arrives pas à suivre abstiens-toi……

          Y à moyen de gratter 500pts.

      • Franck-V 10 mars 2010 at 15:57

        Non, mais t’emballe pas; Jérôme voulait simplement dire que Murray perdrait (aussi) ses deux finales à Wimbledon.. comme Nastase 72-76 et Rafter 2000-01. :mrgreen:

        Et cela, en respectant la même philosophie du jeu.. avec laquelle il a déjà perdu les finales de l’US 08 et de l’AO 10.

        Pour entretenir la légende de Fred Perry.

        • Jérôme 10 mars 2010 at 16:25

          Murray est bien parti pour faire le même type de parcours que le jeune Lendl : perdre ses 4 premières finales du GC. S’il atteint la finale à Wimby, je ne prend pas grand risque à faire un tel pari.

          Mais j’ajoute que rien que l’idée que Murray puisse disputer 2 finales de Wimby comme le grand Rafter me dégouterait. Ce serait une insulte à Rafter. Un joueur au style de Murray, qui plus est un sujet de la perfide Albion, ne mérite pas de faire mieux que demi-finaliste à Wimbledon !

        • Jean 10 mars 2010 at 16:37

          Vous êtes un peu durs quand même, Roddick c’est pas non plus de la haute couture et il en faut bien un en finale. En successeur de Rafter, y’a Radek mais c’est tout.

          • Damien 10 mars 2010 at 16:45

            Ancic peut-être ?

          • Jean 10 mars 2010 at 17:03

            Alors lui je ne comprends même pas si il joue encore ou s’il est avocat.

            • Chewbacca 10 mars 2010 at 17:13

              Avec sa tronche il pourrait jouer dans Slumdog Millionaire .

            • Jean 10 mars 2010 at 17:20

              J’imagine que c’est un film.

              J’avais cru lire l’an dernier qu’il laissait tomber, entre parenthèses, je ne comprends pas pourquoi il se tape du droit, c’est chiant. A sa place, je me mettrais au milieu des vestiaires et je demanderais juste de l’argent pour ne pas éternuer. Y’a sûrement moyen de prendre 10 millions à Roger, pis c’est pas tellement malhonnête, je trouve.

              • Nath 10 mars 2010 at 18:05

                Excellent, merci!

          • Damien 10 mars 2010 at 17:18

            Moi non plus Jean, et pourtant je l’ai pris dans ma team…

      • Oliv 10 mars 2010 at 16:04

        Nadal a peut-être le quart le plus difficile mais pour arriver jusque là, c’est le grand vide. Que des qualifiés, Benetteau (sic), Ancic (mais est-il encore un danger ?)et puis un grand américain qui, si Nadal est en forme, ne devrait pas lui poser de problème.
        Les tableaux de Fed et de Murray sont effectivement dégagés.
        Ceux de Davy et du coton-tige pas évidents je trouve.

  2. Nath 10 mars 2010 at 16:10

    http://www.tennis.com/articles/templates/features.aspx?articleid=4462&zoneid=9

    J’ai pas tout lu, mais ça parle des joueurs ayant joué en coupe Davis à un âge avancé :)

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