Pour ce premier rendez-vous après l’affiche australienne, nous entamons enfin la « Master Series » à succès. En tant que nouveau producteur, le magnat californien Larry Ellison (PDG d’Oracle) rêvait d’une finale Federer – Nadal pour ce Master 1000, mais le scénario hollywoodien n’a pas eu lieu. Federer et Nadal avaient bien lu le script et s’étaient retrouvés fort à propos à l’opposé dans le tableau. Le hasard faisant bien les choses chacun avait hérité d’un tableau tout à fait « gérable »… a cupcake, en langage local.
Seulement voilà, même les superproductions « made in Hollywood » ne sont plus ce qu’elles étaient… La faute à qui ? Car il faut toujours un coupable dans tout bon Columbo qui se respecte tout de même !
En toile de fond, nous avons les problèmes de santé plus ou moins récurrents de nos stars fétiches : del Potro absent qui soigne son poignet, tout comme les récents opérés Hewitt et Haas ; Federer lui, faisait son retour après son glorieux parcours australien, un vilain rhume l’ayant contraint à ne pas jouer depuis. Murray lui soignait son bleu à l’âme, Nadal se remettait les genoux encore une fois… Les Cilic, Tsonga, Djokovic revenaient plus ou moins en fanfare après leurs exploits en Coupe Davis, le reste de la troupe se cherchait des nouveaux horizons pour oublier justement les histoires de saladiers mythiques…
Donc, les fatigués de l’odyssée en coupe Davis sont passés parfois fort rapidement à la coupe au montage, certains avec pertes et fracas au premier ou deuxième tour comme Cilic, Ferrer ou Benneteau… D’autres ont pu accrocher quelques scènes incontournables avant de filer à l’anglaise au Challenger de Sunrise comme l’ami Richard, où les promoteurs de ce petit tournoi font la part belle aux perdants californiens. À tel point qu’ils s’autorisent même une promo « french touch » tellement ils ont l’habitude d’accueillir nos Frenchies ! Cette année, Clément, Chardy, Grosjean, Gasquet et Simon ont tenu les premiers rôles, avec une mention spéciale pour notre Gilou national, encore à l’affiche le dimanche ! Pas de bol le titre est pour Mayer.
Oui mais voilà, les stars en titre ont raté le casting du titrable de la semaine… Une Bérézina, je vous dis !
Oscar du meilleur rôle du perdant magnifique ex-aequos : Federer et Nadal ! Quel incroyable changement pour les bourreaux des courts ! Federer pour des raisons obscures n’a pas pu finir le bravissime Marcos Baghdatis ; malgré trois balles dans le bide il a tenu jusqu’à faire céder le Suisse, un réel exploit qui sera sans suite, Robredo « the killer » l’attendant au tournant ! Une mésaventure fortement similaire est arrivée à son archi rival contre le doyen des géants Croates, Ivan Ljubicic… Tous deux ont semble t-il oublié le vieil adage : un bon adversaire est un adversaire au tapis… une balle entre les deux yeux ! Manque cruel de lucidité, de compétition ou de confiance selon les différentes interprétations, les critiques de la spécialité sont intarissables et se perdent en conjectures, donc que chacun fasse son choix ! Personnellement, ils ont peut-être géré leurs efforts en vue des prochaines productions ??? Qui sait !
L’Oscar du meilleur « vilain » sera sans aucun doute pour « Ivan le Grand Chauve » ; personne ne s’est méfié du trentenaire Croate. Passé inaperçu jusqu’aux quarts de finale, il maitrise Djokovic sans fautes et s’offre le scalp toujours très convoité de l’ex conquistador espagnol. Sa place en finale du « Duel in the Sun » restera sans doute dans les annales des bookmakers locaux qui ont raté la mise du siècle ! Même le « vilain » en titre, le Suédois Soderling, a raté le hold up face au sheriff local, ce bon vieux Andy Roddick, qui fait laborieusement le boulot depuis des années parfois sans aucune reconnaissance pour ses bonnes œuvres, une vrai injustice qu’il avait à cœur de réparer en finale ! Mais il était écrit que personne n’arrêterait la gâchette des Balkans cette semaine… Sacré Ivan, un revers de velours avec une poigne de fer, on l’avait enterré un peu vite après des saisons peu reluisantes. C’était oublier qu’il avait été un des tout meilleurs, depuis son parcours homérique en coupe Davis 2005, et sa saison magnifique l’année suivante.
Aucune super production ne peut se passer de stars féminines, et pourtant les ravageuses Williams’s sisters ont brillé par leur absence encore une fois ; les belles de court sensées tenir le haut du pavé ont disparu prématurément et nous avons eu droit aux meilleurs second rôles pour la finale entre Jelena Jankovic et Caroline Wozniacki, la Serbe revenant au premier plan après une année difficile en 2009, où elle restait impitoyablement en retrait face aux nouvelles starlettes comme Wozniacki, tout comme face aux grandes stars qui trustaient toutes les affiches ! Dommage que sa compatriote Ivanovic ait autant de mal à retrouver les coups qui faisaient d’elle la nouvelle star en 2008…
Finalement, ce nouvel opus de « Duel in the Sun » n’aura pas tenu les promesses des éditions précédentes, rendez-vous compte que cette édition 2010 est une des premières à couronner un autre joueur qu’un Top 4 mondial. C’est dire si la décennie 2000 a donné à cette série un casting d’exception avec Agassi (2001), Hewitt (2002-03), Federer (2004-05-06), Nadal (2007-09) et Djokovic (2008)… Seul Alex Corretja, non tête de série, joue les intrus en l’an 2000, on se demande comment ! 2010 année en zéro voit reproduire le même schéma : c’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure recette, à ce qu’il paraît !
Si on avait vendu ce scénario au nouveau producteur pas sûr qu’il aurait déboursé les millions de cette super production. Un superbe vainqueur, mais une affiche invendable au pays du marketing roi.
Tiens, Chardy a battu Querrey, c’est pas mal, ça
! Il jouera Almagro au prochain tour
Après la parution du tableau, j’y étais allé de mes pronos et au vu du tableau et de la forme des uns et des autres, j’avais mis une des TS 1-8 comme unique exemplaire dans la catégorie de ceux qui n’arriveraient pas en quarts: Djoko..Je le voyais bien dégager vite fait au vu de son niveau de jeu actuel, mais plutôt contre Querrey; je ne pensais quand même pas qu’il allait trébucher face à l’honnête Rocchus..
Et bien si ! Et je lis: 11 double fautes, 62 fautes directes ! Nole doit certainement être en tête à l’ATP au nombre des double fautes, de loin..dans son interview d’avant tournoi, il disait que cela prenait du temps d’assimiler l’enseignement de Todd Martin. Effectivement cela prend du temps, toujours d’ailleurs quand on change qq chose mais au vu des résultats, il va sans doute faire comme Nadal: abandonner l’idée de modifier son mouvement de service, et revenir en arrière..et virer Martin..Tant qu’il servira comme il sert actuellement, il ne gagnera pas un tournoi, ça c’est sûr, et surtout sur surface rapide comme à Miami..
De tous les coups, le service est le plus difficile à modifier et rares sont ceux qui y parviennent en définitive. L’exemple positif qui me vient à l’esprit est Borg qui s’est mis à très bien servir à compter de l’été 76 et c’est garce à cela qu’il a pu gagner à Wimby. Lendl aussi a progressé très sensiblement..Un qui n’y est jamais arrivé, c’est Vilas, assez désespérément nul..
Pour en revenir à Miami, il y en a un que je voyais profiter des déboires de Nole, c’était Querrey dont j’avais d’ailleurs l’impression, fondée sur du vent, qu’il pouvait aller loi et pourquoi pas jusqu’en finale. Il a subi le même sort que Djoko…Vraiment foireux mon prono..Belle perf de Chardy au passage qui se remet donc à bien jouer. Il fera sans doute une bonne saison sur terre..
Vu par ailleurs que Rafa n’a pas fait de détail face à Dent, et que Ljubicic n’ pas passé le premier tour, devant abandonner pour je ne sais quelle raison, mais cela, ce ne sont pas vraiment des surprises. Nadal va devoir continuer ses travaux d’Hercule puisque le prochain, c’est Nalby qui a battu Troïcki..
Sinon, je lis avec plaisir que Justine a encore viré Dementieva ! Elle n’a pas de bol Dementieva: comme les organisateurs des tournois sont cons, ils ne donnent pas de rang de TS à Justine et du coup on a, dès le premier ou deuxième tour, un match qui pourrait faire une demie ou une finale et, comme à Melbourne, le tirage a fait que c’est tombé sur Dementieva qui mérite quand même mieux que de se faire virer au deuxième tour des tournois..surtout quand on voit le reste..
Déception enfin pour mon Team puisque Blake n’est pas passé..enfin, un truc qui m’énerve: je vois que comme à Indian Wells, Llodra et Bentteau ne font pas équipe ensemble en double, un signe de plus que Forget n’a aucune autorité sur eux..
Et Nalbandian-Nadal au troisième tour. Si seulement on avait le Nalbide de fin 2007, mais Nadal a tout de même intérêt à se méfier. Ca promet un beau match en tout cas.
As-tu déjà vu Nadal sous-estimer un adversaire? Pas moi, on peut lui faire confiance sur son grand respect de ses adversaires, quels qu’ils soient.
Quand même de sacrés surprises cette nuit avec l’élimination de Djoko par le redoutable O. Rochus (c’est Cochran qui doit se friser les moustaches
), la sortie de route de Querrey contre le non moins redoutable Chardy (qui je parie se fera sortir au prochain tour) et Blake qui prend la porte contre Bellucci (joueur que j’aime beaucoup soit dit en passant). Dur dur pour les joueurs de l’once Sam, de surcroit sur leurs terres. Heureusement ce bon vieux Andy est toujours là.
Nole fait vraiment un n°2 de pacotille en ce moment et je me demande vraiment s’il n’est pas déjà trop tard pour lui. Je comprends qu’il faille du temps pour un modifier un geste de service et plus globalement sa tactique mais c’est autant de matchs perdus et de confiance envolée chez un joueur déjà fragilisé par ses échecs répétés contre le duo Fed-Nadal. Ce serait quand même incroyable que ce joueur ne regagne plus jamais un tournoi du GC et rejoigne la longue liste des one-shot mais d’un autre côté demandez à Roddick s’il s’attendait à vivre cette même situation au lendemain de sa victoire à l’USO…
Je viens de jeter un coup d’oeil au tableau de Miami. Le tableau de Nadal est franchement trop difficile. Il rencontrera en plus des joueurs face à qui un rélâchement est quasi synonyme de défaite.
Pour Nadal, un tableau sur dur d’où sont absents Davy, DP, Söderling, Cilic, Murray et maintenant Djokovic, est largement à sa portée.
Il a gagné le dernier match parfois très récemment contre tous ses adversaires éventuels jusqu’à la finale.
Nalbandian (Miami 09), Ferrer (Esp.comme d’hab, je ne cherche même pas), Karlovic (AO 10), Ferrero (cf. Ferrer), Almagro, Robredo (sourire..), Isner (IW 10), Kohlschreiber (AO 10), Tsonga (Bercy 09), Roddick (IW 09).
ça m’étonnerait qu’il ait envie d’échanger contre les 1ers cités…
Le tableau de Nadal tel que tu le décris parait en effet abordable, mais il n’en reste pas moins d’une densité redoutable!!
Les grands serveurs type Isner, Karlovic ou Roddick (même si ce dernier évolue à tout autre niveau que les deux premiers) peuvent s’avérer très dangereux sur cette surface; quant à Nalbide, tout dépend de son état physique, mais je le crois quand même encore un peu tendre…
Comme tu le dis, je ne pense pas que les Espagnols soient un danger pour le Nadal actuel, Kohly et Tsonga non plus, d’ailleurs.
Il peut s’en sortir, mais il faudra pas qu’il fasse de cadeaux comme à IW contre Isner et Ljubicic (deux grands serveurs, suivez mon regard…).
« ça m’étonnerait qu’il ait envie d’échanger contre les 1ers cités »
Je sais. Mais tu vois ce qui lui est arrivé à Doha face à davydenko s’est reproduit à Miami, à savoir une transformation du bonhomme en l’eapce d’un changement de côté. Je ne sais pas si je suis le seul à le penser mais on ne sais plus vraiment quels les matchs qui sont à sa portée ou non. Nadal. Depuis Doha ne me rassure pas même lorsqu’il survole le premier set. Mais il ya plus grave. Depuis Rg2009 Nadal est capable de te prodtuire un tennis surhumain dans un tour et s’effondrer dans le tour suivant. Et ça il a fait à tous les tournois auxquels il a participé depuis son retour de blessure (Madrid 2009)jusqu’à aujourd’hui (Ljubicic). Les exmples ne manquent pas. Il est donc difficile de dire que le tableau est à sa portée vu qu’il est maintenant capable de s’effondrer à tout instant..
A noter qu’il serait peut-être bon de mettre une piècette sur la présence de Roddick en finale.
Il a un tableau vraiment ultra light jusqu’en demi-finale, où il pourrait cueillir un adversaire fatigué (Nadal, par exemple…).
Et puis à titre personnel, j’aimerai beaucoup qu’il regagne un grand tournoi (Cincinatti 2006, ça fait loin pour un joueur pareil).