15 jours à Melbourne (4/4) : bilan et perspectives

By  | 1 février 2010 | Filed under: Actualité

Après deux semaines d’un Open d’Australie pas­sion­nant de bout en bout, ce qui peut-être, fin­ale­ment, le dis­tin­gue le plus de ses trois congénères dont l’iden­tité des demi-finalistes est souvent con­nue d’avan­ce, la Rod Laver Arena a co­uronné son champ­ion. Et déjà la planète ten­nistique brûle d’une avide im­pati­ence pour ob­serv­er les con­séqu­ences de ce sacre.

Après les bi­lans déjà exposés dans ces col­on­nes con­cer­nant les pre­mi­ers tours, je me con­ten­terai de faire un court bilan du par­cours des huit quarts de fin­alis­tes, ce qui nous amènera à tent­er de tirer les pre­mi­ers en­seig­ne­ments de cette quin­zaine australe. A noter qu’une an­alyse à pro­pre­ment parl­er se doit de pre­ndre du recul sur les évène­ments, notre com­men­taire à chaud n’aura donc pour am­bi­tion que de de­ssin­er les gran­des lig­nes d’une pos­sible suite de la saison, tenant com­pte des résul­tats immédiats.

Les quarts de fin­alis­tes :

Nikolay Davyden­ko. L’une des deux gros­ses décep­tions de ce Grand chelem, si tant est que per­dre face à Roger Feder­er soit une décep­tion. Favori de nombre d’ob­servateurs sinon des book­mak­ers, la mobylet­te russe af­fichait une forme opt­imale et un niveau de jeu im­pres­sion­nant à l’ouver­ture de cette quin­zaine. Or si la défaite n’a en soit rien d’humilian­te, c’est bien dans la manière que le frêle chauve nous a déçu. Expéditif jusqu’en huitièmes de fin­ale, col­lant cor­rec­tion sur cor­rec­tion, il a dégoupillé une première fois en lais­sant re­venir pas­sive­ment un Fer­nando Ver­dasco qui ferait pour­tant pass­er Alizée Cor­net pour Pete Sampras, ne de­vant son salut au cin­quiè­me set qu’aux of­fran­des généreuse­ment ac­cordées par le souriant natif de Mad­rid. Aver­tisse­ment sans frais.

Il semble se re­ssaisir pour­tant face au Suis­se. Auteur d’une première man­che du ton­nerre, puis d’une en­tame de deuxième man­che du même acabit, il nous a par la suite of­fert une ab­s­ence totale rare à ce niveau – 13 jeux per­dus d’affilée, plus d’une heure passée sans gagn­er un jeu – don­nant raison aux quel­ques scep­tiques qui doutaient de le voir re­produire ses per­for­mances de Londres et de Doha lors de matches en cinq sets. Le (pas assez) divin chauve, si son ten­nis peut par­fois, et à raison, être qualifié « d’in­jou­able », n’a définitive­ment pas le ment­al pour re­mport­er 21 sets lors d’un tour­noi. En tout cas, l’auteur de ces lig­nes en doute for­te­ment. Ceci est d’autant plus dom­mage qu’au fil des années son jeu s’est con­sidérab­le­ment en­ric­hi, al­liant progrès re­mar­qu­ables à la volée à un ser­vice toujours plus ef­ficace ainsi qu’une rigueur tac­tique cer­tes « primaire » mais ef­ficace comme l’il­lustrent par­faite­ment ses dif­féren­tes con­fron­ta­tions avec Rafael Nadal.

A une fois de plus prouvé qu’être le meil­leur dans les pre­mi­ers tours ne sig­nifie rien une fois que les choses se cor­sent. Note : 5/10 (le quart de fin­ale, par­semé de quel­ques de­m­ies au fil des années, cor­res­pond fin­ale­ment à son niveau).

Novak Djokovic. Le joyeux luron Serbe nous a re­sser­vi à peu de choses prêtes son numéro habituel. N’ayant affronté que des seconds co­uteaux jusqu’en quarts, lais­sant traîner un set face à l’accroc­heur Suis­se Marco Chiudinel­li, il se retro­uvait à l’af­fiche avec le puncheur Tson­ga. Après deux sets accrochés (6/7 7/6), il a claire­ment haussé son niveau de jeu dans le troisiè­me pour col­l­er un 6/1 à notre Jo nation­al. C’est le mo­ment qu’il a « choisi » pour re­tomb­er dans ses trav­ers, coup physique – il sor­tira du court à la fin du quat­rième pour vomir – coup droit en berne, panne d’inspira­tion, démoralisa­tion palp­able… lais­sant les deux de­rni­ers sets sur un plateau à un Tson­ga qui n’en de­man­dait pas tant.

A bien du mal à con­firm­er sa for­mid­able quin­zaine de jan­vi­er 2008, n’at­teint (enfin) la deuxième place mon­diale que grâce à la défaite d’Andy Mur­ray en fin­ale, voit sur ses talons les ombres de grands gail­lards d’1,98m… le Serbe s’aven­ture dans des eaux péril­leuses jusqu’à Roland-Garros. Note : 4,5/10.

Andy Rod­dick. Tout autant que Feder­er mais à moindre niveau, l’Américain est pre­sque in­amovib­le : toujours placé, jamais gag­nant, faisant fi des com­men­tateurs qui lui prédisent de­puis plusieurs années déjà une sor­tie définitive du Top 10 pour bientôt. L’Américain figure tout de même dans l’élite de­puis pre­sque 9 ans main­tenant (!). Il n’a claire­ment pas à rougir de son par­cours. Auteur d’un bon match face à un ex­cel­lent Lopez au troisiè­me tour, il sort vain­queur du match des baroudeurs face à l’ar­tilleur Gon­zalez, par­venant à sur­viv­re au déluge de points gag­nants du Chili­en et faisant la décis­ion sur cinq points gagnés con­sécutive­ment à 40-0 5-6 ser­vice chili­en, avant que ce de­rni­er ne cède à son ir­répres­sible at­tiran­ce pour les bâches, leurs expédiant son trop-plein d’amour sous la forme de petites bal­les jaunes. Il aura prouvé dans ce match que bien que dominé et cap­able de moins en moins de faire la décis­ion en quel­ques frap­pes, son ex­péri­ence et sa ténacité peuvent lui per­mettre de sor­tir de situa­tions com­promises. Rod­dick per­dra donc au tour suivant face à la « révéla­tion » du tour­noi, le lon­gilig­ne Cilic, alors qu’il était par­venu à re­mont­er de deux sets à rien à deux sets par­tout, doub­le balle de break en sa faveur. Une petite bles­sure à l’épaule et la sol­idité men­tale du Croate ont eu raison du sym­pat­hique Américain.

N’a pas con­juré la mal­édic­tion qui veut qu’il n’at­teig­ne les de­m­ies de l’Open d’Australie que les années im­paires… On re­gret­tera sa toujours aussi bom­besque épouse dont le sourire lumineux n’a d’égal que celui de Mirka découv­rant son Milka. Note : Un bon 6,5/10 avec en­courage­ments du jury.

Rafael Nadal. L’autre très gros­se décep­tion de la quin­zaine. Un jeu qu’on pen­sait retro­uvé, une con­fian­ce qu’on dis­ait re­venue, des bles­sures qu’on croyait soignées, rien de tout cela ne s’est con­firmé. Après avoir survécu un peu miraculeuse­ment au quat­rième set livré par le co­urageux Kohlschreib­er, puis avoir pris la mesure du toujours dan­gereux Kar­lovic, l’Ibère n’a pas résisté à la sci­ence tac­tique d’Andy Mur­ray. Outre l’émoi bien com­préhen­sif qu’on peut re­ssen­tir en voyant « Les­tatt » (son sur­nom sur les blogs anglo-saxons) jouer ainsi au ten­nis, « Rafa » n’a pas su répondre aux multi­ples opt­ions pro­pos­ées par l’Ecos­sais. Nadal a fait… du Nadal, la con­fian­ce en moins. S’il a mené dans chacun des deux pre­mi­ers sets, on n’a jamais senti l’Ecos­sais in­quiet, au contra­ire toujours sûr de pouvoir re­venir tant la faib­lesse es­pagnole au ser­vice fut crian­te. Plus grave, Nadal a il­lustré son grave déficit de con­fian­ce, ratant pour quel­ques mil­limètres des coups qui auraient été des winn­ers son­nants et trébuc­hants il y a tout juste un an, et ce toujours ac­compagné de la mine dépitée du type à qui rien ne sourit.

Son ab­an­don au troisiè­me set est peut-être l’évène­ment le plus inquiétant pour la désor­mais vac­hette de Man­acor. Au-delà de l’as­pect physique et de la pos­sibilité d’une re­chute dans sa bles­sure au genou droit, c’est l’as­pect ment­al d’une telle re­non­cia­tion qui pose de nouvel­les ques­tions. Nadal a-t-il eu peur d’être une nouvel­le fois cor­rigé par un Top 10 ? A-t-il perdu son fight­ing spirit ? Ou bien plutôt a-t-il appris de ses er­reurs de l’année dernière et a-t-il préféré ne pas s’éter­nis­er dans un match qu’il n’avait physique­ment plus les moyens de con­tinu­er ? La suite de la saison nous le dira mais pas sûr que sa défaite re­nver­sante de Doha et cette nouvel­le cor­rec­tion aient été le meil­leur moyen de boost­er une con­fian­ce déjà sérieuse­ment ébranlée en fin d’année dernière. Note : 4/10, en­core une fois avec en­courage­ments du jury.

Les demi-finalistes :

Marin Cilic. La bonne « sur­pr­ise » du tour­noi. Le Croate a sans doute franchi un pali­er lors de cet Open d’Australie, pali­er déjà bien abordé avec ses vic­toires sur Mur­ray et Nadal en fin de saison dernière. Im­pres­sion­nant de calme, re­mar­qu­able dans l’ad­versité, ras­surant au mo­ment de serr­er le jeu, on se perd en éloges pour van­t­er le ment­al à toute épre­uve du jeune garçon. Du même âge et de la même tail­le que le puis­sant del Potro, qu’il a sorti en huitièmes en cinq sets accrochés, il se dis­tin­gue néan­moins par un jeu qui s’orien­te plus sur la précis­ion et la re­cherche du coup placé que par la volonté de détruire son ad­versaire en puis­sance. Doté d’un coup droit ful­gurant et joli­ment délié, d’un re­v­ers à deux mains sol­ide et réguli­er, d’un bon ser­vice qui peut néan­moins être amélioré, le Croate a tout d’un futur grand. D’un naturel ap­parem­ment timide mais d’un esprit guer­ri­er, il nous a con­quis autant que la réserve de la tour de contrôle ar­gentine, sur­tout com­paré aux simagrées de Son­fils, aux comédies du Djok­er ou à la nouvel­le tête de Turc de ce site, Andy M. et son in­sépar­able Mummy. En voilà un que je ne re­gret­te pas d’avoir pris dans ma Team Odyssée !

Le Croate zen (non ça n’est pas une mar­que d’ali­ments pour an­imaux) s’est fin­ale­ment fait cueil­lir au physique par l’Ecos­sais, non sans avoir bataillé ferme, re­mpor­tant le pre­mi­er set de belle manière en pro­fitant de la ner­vosité de PZ, ce de­rni­er ayant dû aug­ment­er sen­sib­le­ment sa réus­site au ser­vice pour pleine­ment pro­fit­er de la fatigue éviden­te du jeune Croate (qui avait passé deux fois plus d’heures sur le court que Mur­ray). Dom­mage… mais on ne doute pas qu’on re­ver­ra l’enthousias­mant Cilic sous d’aut­res latitudes !!! Note : 8,5/10. Com­pli­ments du jury.

Jo-Wilfried Tson­ga. Le bilan de notre Frenchie lais­se un goût con­fusé­ment amer. On one hand il y a les deux vic­toires en cinq sets, dont une face à un bon Djokovic, ce qui est le gage d’une sol­idité men­tale et physique que nombre d’aut­res Français peuvent lui en­vi­er (pas de noms). On the other hand, il y a cette mas­carade de la demi-finale. Alors cer­tes, « Rod­geur » était dans un grand jour, cer­tes Tson­ga a un jeu qui n’effraie usuel­le­ment pas le maître, cer­tes il avait bobo à l’es­tomac, il y avait la fatigue et tutti quan­ti… mais l’aban­don pur et sim­ple de tout es­poir de re­venir à par­tir du break du deuxième set, ou d’au moins faire bonne figure, pose un vrai problème con­cer­nant l’abs­ence de prépara­tion tac­tique lors d’un tel rendez-vous (et ce malgré ses dires) et de fight­ing spirit au mo­ment d’affront­er ce qui se fait de mieux sur la planète ten­nis.

Néan­moins on ne va pas gâcher notre plaisir, une demie c’est toujours ça de pris comme on dit dans le bouc­honnois, et puis Tson­ga con­fir­me que l’Australie lui réussit bien, qu’il a le jeu et la cais­se pour bien figur­er en Grand chelem, s’af­firmant en­core un peu plus comme le plus sérieux can­didat à la suc­cess­ion de Yan­nick. Note : 8/10.

Le fin­alis­te :

Andy Mur­ray. « No balls », la « chèvre »… les noms d’oiseau pleuvent plutôt mécham­ment sur Ugly Andy. Nouvel­le décep­tion pour la per­fide Al­b­ion et le natif de Dunblane. L’Ecos­sais à la bouc­he de Pre­dator avait pour­tant réalisé un tour­noi très réussi jusqu’à la fin­ale, avec notam­ment une cor­rec­tion in­flig­ée à Nadal dans un match où son niveau fut vrai­ment im­pres­sion­nant. Service-volée, re­v­ers croisés sur­puis­sants, amort­ies… Tout y est passé et l’Es­pagnol n’a pu répondre à l’équa­tion Mur­ray. Pro­fitant en­suite de la fatigue physique de Cilic, les prémices de la fin­ale étaient alors déjà là : ner­vosité, at­tentis­me… mais l’Ecos­sais a su forc­er sa na­ture pour finir en co­staud. La fin­ale, peu de vous ne la con­nais­sent pas… Deux pre­mi­ers sets ou l’Ecos­sais n’y est pas, son pour­centage de ser­vice en berne, son ab­s­ence de varia­tions, son man­que de punch et ses fautes trahis­sent sa ner­vosité. Il se re­ssaisit dans le troisiè­me avec un break et des coups enfin per­cutants mais Feder­er fait le métier en re­venant au meil­leur mo­ment et Mur­ray finit par craqu­er dans un tie-break in­ten­able.

Pas de chan­ces pour le pauv­re Ecos­sais dont les lar­mes d’im­puis­sance le re­ndent tout d’un coup sym­pat­hique, mais peu d’entre nous auraient sup­porté le sourire cruel de Môman en cas de vic­toire. Note : 8/10.

Le vain­queur :

Roger Feder­er. 16… In­croy­able. Stupéfiant. Monument­al. Le Maître vient de nous li­vr­er un nouveau récital dans une période ou l’ad­versité se fait de plus en plus forte et sa suprématie toujours plus re­m­ise en cause. Peinard jusqu’en quart malgré une petite al­er­te face à un très bon An­dreev, Roger sur­vit à une autre tor­nade venue du grand froid, Davy-dégarni-denko, qui s’écroule au mo­ment ou Feder­er retro­uve son ten­nis. La demie n’est qu’une leçon que le Suis­se a l’habitude de délivr­er une fois l’an à l’Open d’Australie face à un Tson­ga qui n’a que ses yeux pour pleur­er. Et puis vient la fin­ale… In­touch­able pen­dant deux sets, il pro­uve en­core et en­core qu’il est un autre joueur lorsque l’enjeu en vaut la peine. Malgré des con­di­tions que tous les ob­ser­vateurs ont jugé len­tes et quel­ques petites problèmes de réglage en coup droit au début de pre­mi­er set, le Suis­se est sol­ide, n’hésite pas à suiv­re ses violen­tes accéléra­tions à la volée, re­tour­ne très bien et sur­tout tient re­mar­quab­le­ment l’échan­ge en re­v­ers, n’hésitant pas à la di­ct­er à coups de slices re­mar­quab­le­ment placés. L’al­ternan­ce des rythmes et des lon­gueurs usent l’Ecos­sais, qui at­tend d’être dos au mur pour accélérer, mais Feder­er est ten­nistique­ment au-dessus et re­mpor­te le tie-break 13 points à 11 pour de­venir le pre­mi­er homme à re­mport­er 16 Grands chelems, égalant Andre Agas­si au nombre de tri­omphes à Mel­bour­ne et, pour la petite his­toire, de­venant le pre­mi­er papa de­puis ce même Agas­si (2003) à l’em­port­er dans un Majeur, tri­omphant ainsi de la mal­édic­tion de la suc­cube. Il égale enfin Bjorn Borg et Pete Sampras en re­mpor­tant au moins un Grand chelem sur huit saisons con­sécutives.

Contra­t re­mpli ! Note : 10/10. Félicita­tions du jury.

Les leçons de ce tour­noi. Quel­ques mots à chaud avant de re­faire le match en­semble en­core et en­core. D’abord l’at­titude sus­pec­te d’Andy Mur­ray dans le troisiè­me set, se tenant le genou à chaque point perdu, ceci avant de lâcher les chevaux. Alors d’ac­cord un peu de comédie ne tue pas mais ça n’en est pas moins pénible ; après Djokovic, Tson­ga voire dans une moindre mesure Rod­dick, il est pénible de voir des joueurs, dès lors qu’ils sont en situa­tion de faib­lesse, avoir l’air de souffrir le mar­tyre.

En­suite le niveau de jeu dans cet Open a été re­mar­quab­le­ment bon, les joueurs nous li­vrant bon nombre de matches à sus­pen­se ; « l’Aus­sie » est définitive­ment le tour­noi majeur le plus ouvert, voilà pour­quoi son place­ment très tôt dans la saison est bien loin de me gêner.

Nos French­ies ont été à leur place. Oubliés les « mous­quetaires » de l’année dernière, avec un Gil­les Simon ab­sent (allez… avouez que vous l’aviez oublié), un Gaël Mon­fils in­cap­able de lutt­er con­tre les gros ser­veurs et un Gas­quet toujours en réhab’, seul Tson­ga a tenu son rang, et même plus. Malgré cela d’aut­res ont livré de be­lles batail­les, comme le littéraire Robert ou l’of­fensif Llod­ra, l’un étant rattrapé par sa ner­vosité, l’autre par la mauva­ise qualité de ses pom­pes…

Con­cer­nant la saison qui vient de débuter, hé bien fin­ale­ment cette vic­toire est tout à fait dans l’ordre des choses : le numéro un l’em­porte, Feder­er s’as­surant par-là même un con­fort cer­tain pour sa place jusqu’à Roland-Garros. Le re­cord de Sampras (286 semaines) est plus que jamais à portée pour le Bâlois, qui égale Jimmy Con­nors cette semaine et doub­lera Ivan Lendl dans trois. Novak Djokovic prend la deuxième place, pro­fitant de la sor­tie prématurée de Nadal et de l’échec en fin­ale de Mur­ray. Ce de­rni­er pro­fite lui de sa vic­toire en quarts pour pre­ndre la troisiè­me place ATP. Ce qui nous donne un Nadal qui chute au quat­rième rang – son pire clas­se­ment de­puis le début de Roland-Garros 2005 – et qui sera un dang­er per­manent au mo­ment des tirages au sort…

Voila pour une (très co­ur­te) an­alyse à chaud. Main­tenant débat­tons !

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348 Responses to 15 jours à Melbourne (4/4) : bilan et perspectives

  1. Antoine 4 février 2010 at 13:32

    Tout le monde sera d’accord avec moi pour considérer que le GOAT, c’est Bill Tilden..

    • Antoine 4 février 2010 at 13:33

      Depuis Tilden, tout fout le camp…même Murray sera peut être GOAT, c’est dire..

  2. Fart-Burna 4 février 2010 at 15:50

    Bonjour à toutes et tous,

    J’arrive un peu après la bataille à contre temps sur l’article pour vous informer que le GOAT est une femme en fauteuil… qui vient des Pays-Bas…

    Des petits liens pour les curieuses et curieux :
    http://en.wikipedia.org/wiki/Esther_Vergeer
    http://www.itftennis.com/wheelchair/players/player.asp?player=55000204
    http://sport.courrierinternational.com/article/2008/09/03/la-plus-grande-athlete-du-monde

    Elle reste sur une série de 383 victoires consécutives a gagné tous les grands chelem en simple et double idem pour l’or olympique…

    Certes aujourd’hui elle a moins de titres en GC en simple que Roger mais c’est à cause de Wimby qui ne se joue pas en simple en fauteuil.

    Le tout grâce à son arme secrète, sa diagonale de force comme elle l’appelle qui fait de son service une arme et nom un coup défensif comme pour la plupart des joueurs/joueuses en fauteuil.
    Et pour avoir essayé de servir assis sur une chaise, je confirme que le service depuis un siège ressemble plus à du pousse baballe qu’autre chose.

    Puis, pour revenir sur l’article du Bodo, je n’en pense pas grand chose en fait, je suis plus d’avis que chaque époque son GOAT et qu’avec des « si » Borg aurait gagné l’US open et Mc Paris et Lendl Wimby etc. federer va bientôt avoir de nouveaux records, le nombre de semaines n°1 au cumulé, peut-être égalera-t-il Sampras au nombre d’années, le nombre de titre en carrière semble loin à atteindre quoique si sur la fin il ne se mettait qu’à jouer des 250, il pourrait peut-être y parvenir…. (ça fait encore un si là).

    Il n’a pas trusté tous les records de sa discipline encore mais en détient de très nombreux dont les plus significatifs puis n’est pas très loin pour ceux qui lui manquent… Affaire à suivre.

    Au plaisir les gens.

    • MarieJo 4 février 2010 at 16:42

      salut, pour ne pas voir ton commentaire suspendu en attente de modération à cause des nombreux liens rajoutés, il ne faut pas en mettre plus de 2 à la fois.*
      les modos ne sont pas toujours derrière l’ordi ;)

      • Fart-Burna 4 février 2010 at 18:07

        Je vais avouer que je ne m’étais même pas aperçu être en modération… Mais à la fréquence de post de beaucoup sur le site, on se rend compte que beaucoup sont quand même connectés à horaires réguliers tous les 2h environ dirons-nous :)

        Et personne ne réagit du coup sur la petite Esther…

        Qui n’en veut de la petite Esther en GOAT, qui n’en veut ??

        • Guillaume 4 février 2010 at 19:52

          Si si y’a des gens que ça fait réagir. Je n’en dis pas plus, mais rdv dans ces mêmes colonnes la semaine prochaine ;)

  3. Francois 4 février 2010 at 16:05

    Le GOAT, c’est Lacoste. Des décennies après, c’est toujours lui qui vend le plus de produits dérivés à son nom. Ca ne prete donc pas à discussion.

  4. Ulysse 4 février 2010 at 18:57

    Pour rebondir sur ces exemples en illustrant ce que j’écrivais, le site du championnat non officiel du monde de football considère que l’Ecosse est leader des pays car ceux sont eux qui ont gagné le plus de fois ls rencontres de CDMO.
    Bien sur c’est surtout au temps où les seuls matchs internationaux dans le mopnde étaient les rencontres régulières entre l’Angleterre et l’Ecosse.
    Le monde avance. On peut réver du passé, le faire connaître, s’en inspirer, mais pas s’imaginer que dans un domaine aussi simplement « technique » que la performance sportive, c’était mieux avant.

  5. Pat 4 février 2010 at 19:14

    Ulysse a écrit :

    Ce que je voulais dire avec cet exemple, c’est que les standards de la performance sportive ne cessent de progresser régulièrement, avec le matériel, la détection, l’entraînement, la technique. Les courbes des records ou des pereformances des médaillés montrent que dans tous les sports dotés d’une mesure un athlète de niveau mondial d’il y a 40 ans ne serait plus compétitif aujourd’hui, et parfois de très loin si le sport est un peu technique.

    C’est vrai avec des exceptions comme dit après. Mais après avoir parlé de Jesse Owens sur 100 m, On peut considérer que sa performance en longueur 8.13 m il y a 75 ans est une autre exception : il ne serait pas loin d’être champioc de France chaque année et aux dernier JO il aurait été à 21 cm seulement du premier ! (la piste d’élan était en cendrée à l’époque)

    • Ulysse 5 février 2010 at 12:02

      Oui le saut irréel de Owens est à comparer à la même irréalité chez Beamon. Il reste 73cm d’écart, presque 10%, c’est beaucoup.
      Il me paraît plus juste de comparer les perfos moyennes et là la progression est très nette. Il ya même des modèles mathématiques qui la prédisent.

  6. Antoine 4 février 2010 at 22:10

    @Ulysse: on ne sera définitivement pas d’accord avec cela:

    « J’essaie simplement d’exprimer le fait qu’on sportif de haut niveau moderne dans un sport majeur, même dépouillé de sa raquette en composites, bénéficie intrinsèquement de 40 années de progrès collectifs dans la façon d’appréhender la formation initiale, l’entraînement de fond, les choix tactiques, le régime alimentaire, la préparation des rendez-vous. Ce gap-là est trop difficle à combler pour un Pancho ou un Rod transposé en 2010. C’est triste à dire mais qu’auraient-ils pesé face à Murray dimanche dernier ? »

    ..et le problème est bien là: ce que tu cites est à la portée de n’importe qui veut bien se donner la peine de suivre une carrière professionnelle aujourd’hui..

    Quand tu veux transposer, il faut donc transposer avec les conditions d’aujourd’hui, pas celles d’hier..Il est bien évident que si tu mets aujourd’hui sur un court Pancho ou Rod avec leur conditions de l’époque (raquettes, entraînement et tutti quanti), ils ne pèseraient rien face à n’importe quel top 10 d’aujourd’hui..Là dessus, il n’y a point de débat..

    Là ou il peut y avoir débat- à l’infini- c’est sur le point de savoir si les mêmes tiendraient la route dans les conditions d’aujourd’hui- à armes égales- ou à l’inverse, si ceux d’aujourd’hui auraient tenu à route à l’époque- dans les conditions de l’époque..

    • Ulysse 5 février 2010 at 11:58

      Antoine,
      Je pense qu’on est globalement d’accord mais tu persistes à ne pas lire ce que j’écris – c’est surement mal écrit d’ailleurs.

      Tu prends le joueur Laver ou Gonzalez, tu lui fait sauter 40-50 ans, tu lui colles une raquette moderne. Même si tu l’entraînes pendant 6 mois pour qu’il s’habitue aux conditions modernes : intensité, matériel, etc…, ça ne sera pas suffisant. Le tennis à trop changé.

      Il faudrait le reprendre au berceau pour le formater correctement. Mais dans ce cas ça n’a plus aucun sens. Ce n’est plus le même joueur.

      • Franck-V 5 février 2010 at 12:06

        On ne formate pas Gonzales ou Laver.

        De toute façon, à l’heure actuelle, Laver ou Gonzales ne gagneraient pas avec leur service volée des années 50-60.

        Le gazon aurait quand même été ralenti, les cadres et les cordages aussi, bref, ils auraient dû opérer une adaptation de leur jeu d’attaque pour s’en sortir… comme Federer en fait.

        Faudrait pas s’attendre à leur voir faire du service volée à outrance..

      • Antoine 5 février 2010 at 15:13

        Je crois que Franck fait la bonne réponse: il ne s’agit pas de s’entraîner pendant six mois et ce ne seraient pas les mêmes joueurs bien entendu..

      • Ulysse 5 février 2010 at 16:53

        La difficulté de ce débat du GOAT, tarte à la crème des forums, c’est qu’on ne définit pas ce qu’est le GOAT et chacun a sa propre définition. On convergerait à coup sur si on avait la même.

        je ne suis pas fier de moi quand je fais le constat que je n’ai même pas réussi à vous faire accepter l’idée que la performance sportive pure, intrinsèque, débarassée des conditions d’une époque, cette performance augmente régulièrement avec le temps.

        Vous prenez Phelps ou Bernard sans leur Jaked et vous les mettez dans une piscine avec Spitz en 1972. Il se fait massacrer. Les morphotype idéaux ont évolué vers du plus grand, plus lourd tant en athlétisme qu’en natation. Pour faire un truc aussi basique que 100m dans une piscine, la technique a évolué en 30 ans au point la nage n’a plus rien à voir. Le tennis rentre tout à fait dans le même genre d’évolution. Le standard technique, les morphotypes adaptés, les pré-requis en terme de capacité musculaire, aerobie et tout le toutim ne sont plus les mêmes.

        Il y a un coté triste à un sport « vieux » pour le lequel l’optimisation de la performance au cours des années a conduit tout le monde à faire à peu près la même chose suivant la même technique.
        Nous avons la chance au tennis d’avoir encore une grande diversité de techniques, malgré une très longue histoire. Le revers à deux mains n’a pas tué le revers à une mian comme le Fosbury a balayé le rouleau ventral en deux ans. Il y a toujours des plus ou moins crocodiles, plus ou moins attaquants.
        La variété résiduelle du tennis, ses fameuses « oppositions de styles », est son plus grand attrait pour moi. Je trouve jubilatoire que cette variété perdure encore même diminuée, alors que l’hyper-professionnalisation exerce sa pression uniformisante depuis plus de 20 ans.

    • Colin 5 février 2010 at 16:39

      Cette discussion me rappelle une autre discussion que j’ai eue avec mon fils récemment concernant la célèbre chanson de Goldman :

      « Et si j’étais né en 17 à Leidenstadt
      Sur les ruines d’un champ de bataille
      Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens
      Si j’avais été allemand ? »

      Si J.J.Goldman était né en 17 en Allemagne, de parents allemands, ben il n’aurait pas été « lui », je veux dire J.J.Goldman, il aurait été quelqu’un d’autre, donc son « je » d’aujourd’hui ne peut pas être transposé sous forme d’un « je » (hypothétique) de l’époque, ça reste un « il ». Conséquemment, toutes les interrogations qui vont avec (aurais-je fait ci, aurais-je fait ça) sont infondées.

      Idem en tennis, si Rod Laver était né à Bâle en 1981, ben… il n’aurait pas été Rod Laver, mais Heinz Fridmann. A l’heure qu’il est, celui-ci serait employé de banque, et champion local de pêche au turbot.

      Tout ça pour dire que je suis d’accord avec les ceusses qui pensent que la comparaison directe entre joueurs d’époques différentes (Laver est meilleur que Federer ou vice-versa) ne veut rien dire du tout, et que la seule comparaison qui tienne c’est le palmarès, qui matérialise la domination relative que untel ou unautretel a exercé SUR SON EPOQUE, et sur son époque uniquement.

    • Ulysse 5 février 2010 at 19:13

      Colin,
      j’ai justement ezssayé de dépasser ce premier niveau d’analyse qui clôt la discussion tout de suite. Prendre comme étalon la domination exercée sur l’époque méconnaît complètement les conditions de concurrence de l’époque. Dans ce cas on va conclure que le vrai GOAT c’est Charles IX effectivement.

      La période pré-open présente toutes les caractériostiques de la WTA : score farfelus du genre 6-0 0-6 6-1, domination d’une poignée, domination ridicule exercée régulièrement à toutes les époques par quelques figures surnageantes (Suzanne Lenglen, Helen Wills-Moody, Margaret Court, Martina Navratilova, Steffi Graff, Martina Hingins) comme pour montrer que dès que l’une d’entre elles prend la peine de jouer avec un peu de détermination et de cohérence … et bien elle est la seule à le faire.

      • Antoine 6 février 2010 at 10:34

        Ulysse: je te mets au défi de prouver ce que tu dis à propos de la période pré open…

      • Ulysse 6 février 2010 at 14:45

        Antoine,
        Ce genre de truc n’est pas plus « prouvable » que réfutable. C’est mon opinion et je peux juste l’étayer avec des arguments.

        Les scores farfelus, je les ai lus dans l’excellente série sur l’ére pré-open de 15-Love. Peut-être la connaîs-tu ? Cette même série (dont je tire l’essentiel de ma connaissance sur le sujet) montrait bien un fonctionnement en vase clos avec un tout petit nombre de candidats aux titres principaux et l’importance des tournées à deux joueurs. Pas pour rien que c’était l’ère « Pas Open ».

        Les enjeux financiers n’étaient pas sensationnels. Pas de quoi motiver des dizaines de milliers de gamins et leur parents dans le monde à s’entraîner comme des bêtes. Pas de quoi monter des structures de détection et de formations fédérales ou privées très poussées. Le fractionné qui est l’entraînement aerobie analactique de base n’existait même pas à l’époque.

        Ce n’est pas manquer de respect aux grands champions du passé de reconnaître que bien qu’ayant dominé magnifiquement leurs contemporains avec leurs qualités innées et acquises, ils sont loin d’avoir possédé les qualités que l’on peut acquérir entre 5 et 22 ans dans le contexte d’hyper-professionnalisation actuel.

        Le tennis a avancé. Peut-être pas pour le meilleur dans le sens du plus esthétique, du plus varié, ni du plus « méritant » si on peut donner un sens à ce mot. Je pense au contraire que le tennis devenu un pur produit marketting a été largement endommagé par le pognon qui s’y déverse : circuit MS1000, 32 têtes de séries dans les GC, finales au meilleur des 3 sets, et même à mon sens raquettes composites et luxilon.

        Mais en performance tennistique pure il me paraît difficile de contester qu’il y a un progrès général régulier des tops joueurs sur le long terme.
        Pourquoi serait-ce le cas en fond, en natation et pas en tennis ? Ca ne me paraît pas être une analyse primaire.

        • Antoine 7 février 2010 at 11:14

          Mon interpellation visait surtout la supposée plus forte fréquence de scores dits « farfelus »..

    • Colin 5 février 2010 at 19:27

      « les conditions de concurrence de l’époque » : Oulala, tu ouvres une porte qui te mène vers des rivages bien dangereux, Ulysse! J’en vois déjà venir qui vont nous expliquer doctement que la concurrence à laquelle, au hasard, Federer, a dû faire face, n’était/n’est rien comparée à celle qu’a dû affronter Lendl (au hasard là encore).

      Pour aller (un peu) dans ce sens, ce n’est pas parce qu’il y a aujourd’hui 2000 joueurs pros surentraînés que la concurrence relative au + haut niveau est « automatiquement » plus forte qu’avant, où il n’y avait guère que quelques centaines de joueurs pros sérieux (on a vu sur l’article de Kristian que dès que Thomas Emmrich gagne un match à Sofia en 1980 il se retrouve 482ème à l’ATP). Quand je dis que ce n’est pas automatique et systématique, je reconnais quand même que c’est sans doute « généralement » vrai.

      • Colin 5 février 2010 at 19:31

        Et je m’arrange de tout ça dans mes classements transgénérationnels (cf. article « Bilan de 42 années d’ère open » à paraître bientôt) en me restreignant à l’ère open, et en accordant plus de points aux victoires en MS1000 depuis 90 qu’aux victoires en tournois « équivalents » avant 90, dont le plateau n’était jamais aussi relevé qu’un MS1000 actuel. C’est pas grand’chose mais c’est déjà ça.

        • Antoine 6 février 2010 at 10:40

          Tu as décidé de mieux valoriser les M1000 que leurs équivalents de l’époque, Colin ? Je suis franchement attristé là..

          Je ne vois aucune justification à cela. Cela veut dire pour prendre un exemple, que le tournoi de Monte carlo ou Rome sera mieux valorisé du temps de Nadal que du temps de Borg..

          ..et après tu vas nous pondre une conclusion selon laquelle Nadal est finalement plus fort que Borg sur terre ?

          En fait, c’est l’inverse que tu devrais faire Colin: tout tournoi dont la finale se joue en trois sets gagnants vaut évidemment plus que n’importe quel autre qui se joue en deux sets gagnants..

          L’argument du tableau plus fourni qu’à l’époque ne vaut strictement rien non plus: dans les M1000 auj, le tableau à l’air sur le papier d’enfer, le classement moyen est très supérieur à celui des GC et tous les meilleurs sont là..et pourtant..En fait ils sont là mais jouent rarement bien; il sont là pare qu’ils doivent être là mais ne se fatiguent pas… La preuve, ces soit disant super tournois, sont en général gagnés par des seconds couteaux capables de gagner au mieux un GC..Bref, le tableau des M1000 serait représentatif de qq chose si les joueurs n’étaient pas obligés d’y aller..Et quand Federer ou Nadal s’inscriraient, cela voudrait dire qu’il ne sont pas venus pour participer mais pour gagner..

          C’est pour cela que pour moi, les M1000 ne valent presque rien comparé aux tournois WCT par exemple..D’ailleurs, je ne les regarde presque plus…

          • Cochran 6 février 2010 at 11:54

            Très juste, le niveau de jeu dans les MS est plus qu’inégal et ne reflète pas l’intensité censée supérieure du classement des joueurs qui y participent.
            Sans parler de la différence de niveau entre un, par exemple, Paris Bercy et un Indian Wells ou un Miami (comparons les 1/4 sur plusieurs années pour s’en rendre compte).
            Ajoutons à cela les gros chèques que reçoivent les joueurs pour venir disputer certains tournois 500 ou 250 (ce qui me donne d’ailleurs une idée d’article tiens).

        • Colin 7 février 2010 at 12:02

          Antoine, la raison initiale était qu’il y avait plus de tournois « équivalents MS » dans les années pré-90 qu’aujourd’hui: selon les années, il y en avait entre 10 et 14 qui se détachaient du lot, pas toujours les mêmes d’une année sur l’autre. Du coup je leur attribue moins de points, de façon à ne pas favoriser les joueurs de cette époque par rapport aux joueurs actuels.

          Même les « grands tournois historiques », Rome, Monte-Carlo ou l’open du Canada, avaient, certaines années, des tableaux faméliques, avec aucun membre du top5 présent, ce qui, reconnais-le, n’arrive jamais dans un MS1000 actuel.

          • Antoine 7 février 2010 at 15:24

            Certes..En bonne logique, il faut que tu te débrouilles pour que le total des points distribués chaque année soit constant..

            Je ne crois pas que la bonne formule consiste à dévaluer les tournois WCT et autres..Il faut baisser les points ailleurs..

            Par ailleurs, nonobstant les variations de l’ATP, retenir un même nombre de points pour les GC d’une année sur l’autre..

            On ne peux pas non plus mettre l’Australie au même niveau que les autres avant 88 à mon sens..

          • Elmar 7 février 2010 at 18:12

            Plus je vous lis, et plus je me dis que toute tentative de DEMONTRERqui est le GOAT et vouée à l’échec.

            Quand on voit le nombre de paramètres auxquels vous pensez devoir tenir compte, ca devient franchement impossible: tel barème pour tel tournoi à telle époque, puis tel autre barème à partir de telle époque, sans compte le type de concurrence rencontrée à telle période… Bref, à la rigueur, je trouve que plus on ajoute de paramètres pour objectiver le débat, plus cela le rend sujet à caution : parce que chaque paramètre défini est sujet à controverse. Il y en aura toujours pour dire : « Oui mais à telle époque… », « Oui mais tel tournoi… », « Oui mais tel adversaire… ». Avec toujours en filigrane la question de savoir si un joueur très dominant l’est parce qu’il est le meilleur ou parce que la concurrence rencontrée est plus faible qu’à un autre moment.
            Bref, si on rentre dans le débat par ce biais-là, à mon sens, c’est la quadrature du cercle.

            Pour une lecture claire, je préfère presque m’en tenir à la lecture la plus simple d’un palmarès. Laver et Bugde on fait le GC. Ils sont les seuls à l’avoir fait, donc ca les rend uniques. Federer a gagné 16 GC, c’est le seul à l’avoir fait, donc ça le rend unique. Parmi les joueurs prétendants au titre de GOAT, ces exploits-là me paraissent au-dessus de n’importe quel autre chiffe qu’on me portera. On pourrait éventuellement encore mettre dans la balance le nombre de semaines consécutives à la place de numéro 1, ce qui place encore Sampras comme prétendant éventuel au titre… mais le record risque de tomber bientôt ce qui disqualifierait pour moi définitivement l’Américain. Au niveau comptable, Borg n’a aucune légitimité au titre non plus. Les 106 (de mémoire) de Connors sont un chiffre qui lui donnerait une petite option aussi pour le pure béotien. Mais évidemment, je suis sûr qu’on peut trouver des joueurs de clubs qui ont remporté plus que 106 tournois dans leur carrière, ce qui démontre tout de même que la qualité des tournois remportés l’emporte sur le nombre.

            Après, reste éventuellement l’impression de domination sur son époque. Et là, Borg, évidemment, fait très fort. Mais on est dans l’impression…

            Ce qui me paraitrait intéressant pour désigner LE GOAT indiscutable, c’est d’établir une sorte de graphique qui prendrait en compte un critère horizontal (l’amplitude de la domination face à ses contemporains sur un laps de temps déterminé) et un critère vertical (la longévité de cette domination).
            Ca serait à tenter. Sampras se retrouverait par exemple devant Federer pour la longévité (pour l’heure) mais clairement en-dessous concernant l’amplitude de la domination.

            • Antoine 7 février 2010 at 23:35

              Et on mesurerait comment l’amplitude de la domination, Elmar ?

            • Elmar 8 février 2010 at 07:24

              Par exemple avec le pourcentage de victoire sur une saison. Ce qui me parait être un bon indice: quel nombre de défaites le GOAT concède-t-il à ses adversaires directs?

              • Antoine 8 février 2010 at 09:46

                Pourquoi pas ?

      • Ulysse 6 février 2010 at 14:49

        Colin,
        On n’a pas le droit de parler de conditions de concurrence différentes à 40 ans d’écarts ? Il y a des tabous ?

        Note que la vieille polémique avec Federer serait plutôt la thèse inverse que celle que je défends. Moi je dis que la concurrence est plus en plus forte, inexorablement, et en moyenne sur le long terme.

        • Antoine 7 février 2010 at 11:09

          Je ne pense pas qu’il y ait de tabous particuliers là dedans mais ce qui serait mieux à mon sens consisterait à essayer de prouver telle ou telle thèse, plutôt que de procéder par affirmations..

          Tu fais partie de ceux qui pensent que la concurrence est de plus en plus forte, et plus forte qu’il y a 40 ans.

          Ce qui serait bien, c’est que tu tentes de le prouver par exemple en regardant si les meilleurs perdent plus ou moins fréquemment qu’à l’époque contre des joueurs moins bien classés, le tout sur une période représentative, qq années..

          Si, comme tu le penses, la concurrence est de plus en plus forte et que ce phénomène est inexorable, on devrait en voir les effets dans les résultats..

          En ce qui me concerne, je suis partisan de la thèse qui dit que la concurrence au plus haut niveau est pratiquement la même à toutes les époques..

        • Ulysse 8 février 2010 at 00:07

          Antoine,
          Ma réponse adressait un contexte différent du fil qui s’est développé ensuite au-dessus. Je ne parle pas de concurrence plus ou moins dure pour les tops joueurs, je parle du niveau général du top 100 qui monte. Mais comme le top 10 monte aussi on ne peut rien déduire du taux de contre-perf des tops joueurs.

          Un tel critère est de toutes façon très dépendant de la personnalité du joueur. Un Sampras ou un Nadal perdent parfois contre des joueurs mal classés. Un Verdasco, Murray ou Federer sont beaucoup plus réguliers face à moins bons qu’eux.

          • Jean 8 février 2010 at 00:11

            Benneteau ?

          • Ulysse 8 février 2010 at 00:44

            Pfff ! Ca compte pas c’était à Bercy…
            Parlons de la régularité en GC.

          • Antoine 8 février 2010 at 09:48

            ..Donc la concurrence n’est pas plus forte pour le top 10 d’aujourd’hui qu’il y a trente ans..C’est exactement ce que je pense aussi..!

  7. Marc 4 février 2010 at 22:32

    @ Jean : j’apprécie beaucoup des posts et tes analogies avec l’athlétisme, sport que je connais bien et qui me passionne.

    Pourtant, ton post me fait frémir sur un point : que tu aies pu apprécier Yfter, un suceur de roue sans aucun panache, n’ayant jamais mené une course, collant au train du leader et l’achevant dans la dernière ligne droie. Gebre, Bekel et autres, pour moi, c’est autre chose.

    Pour moi, quel que soit le sport, ce qui compte, c’est le panache, la prise de risque, le beau geste, l’attaque : voilà pourquoi j’aime le Stade Toulousain et ses lignes arrières, le Barça, les joueurs de tennis qui attaquent et cherchent à faire des points gagnants, et pas à renvoyer la balle une fois de plus que l’adversaire, j’aime les joueurs qui semblent être nés pour jouer au tennis et qui jouent sans efforts, de manière instinctive, sans qu’on sente derrière le stakhanoviste des courts.

    Certes, c’est mérité de voir des Lendl gagner après avoir amélioré son jeu de manière impressionnante et des heures quotidiennes à suer sur le court…mais j’ai toujours préféré McEnroe le branleur, qui ne s’entrainait jamais, sauf en étant le n°1 en double.

    Sur le GOAT, pour moi, le débat est un peu vain, à partir du moment où nul ne saura jamais ce que donneraient des rencontres entre Tilden, Pancho, Hoad, Laver, Borg, Sampras et Fed tous à leur top, avec le même matériel, à la même époque…

    Mais bon, souvent, on pense qu’on va finir par e…r les mouches avec ce débat, et puis finalement, on a a de très bons posts, avec des contributeurs qui se creusent le citron pour trouver des analogies, d’autres qui font des comptes d’apothicaires pour savoir si untel a plus de mérite qu’un autre…bref, du très bon 15love.

    • Jean 5 février 2010 at 11:23

      Ah bon ? Je suis resté avec cette image de Miruts déposant complètement les Finlandais dans le 10000 de Moscou, je trouve beaucoup de panache dans cette accélération dans le virage opposé, très lointaine donc pour un sprint final, qui laisse Viren à plus de deux sec. http://www.youtube.com/watch?gl=FR&hl=fr&v=JrZpT-LXO-8

      C’est vrai qu’il court avec des lièvres éthiopians, dans le 5000 aussi, mais les courses d’équipe étaient déjà la règle depuis un moment, depuis que les Africains de l’Est ont imposé le negativ split en 68, non ? Pour le reste, c’est une personnalité très mystérieuse, au parcours trouble, on ne sait presque rien des raisons de son absence au départ du 5000 de Munich ou de son emprisonnement dans les geôles du Négus, on ne sait même pas son âge. Sportivement, sa longévité et sa régularité sont quand même étonnantes (221 victoires sur 252 course officielles). Si tu as des infos sur lui…

  8. Baptiste 4 février 2010 at 22:53

    peut etre que le vrai GOAT c’est un mec qui jouait au jeu de paumes au 17 eme siecle nan?

  9. Francois 5 février 2010 at 14:15

    Ouais. Le vrai GOAT c’est Charles IX. 1290 victoires en 1290 matches. Forcément, qui veut gagner contre le Roi?

  10. Pat 5 février 2010 at 16:05

    @Ulysse,
    Le saut de Jess Owens est tout sauf irréel. Il l’a fait en 1935 mais ensuite a gagné aux Jo de 36 acec 8.06 m.
    Le saut de Beamon est lui irréel et fait à Mexico en altitude, OK. Il n’a été battu que par des athlètes dont on ne peut garantir qu’ils fonctionnaient à l’eau claire !
    Les progrès en demi-fond sont beaucoup plus importants (pourquoi ?).
    Sans remonter à 1936, les 4 min au mile ont été franchis en 1954 et cette performance est maintenant accomplie par un athlète de niveau régional.
    Est-ce que les modèles mathématiques cités sont meilleurs que ceux utilisés en économie ?

    • Colin 5 février 2010 at 16:44

      Rien ne garantit non plus que Beamon ne fonctionnait qu’à l’eau claire. En 1968 le dopage était déjà très largement répandu (cf. Tom Simpson 1967, et bien sûr Anquetil avant lui)

      • karim 5 février 2010 at 17:09

        On retrouvé des traces de THG dans l’ADN prélevé sur des ossements grecs d’Olympie datant de -400 avant JC.

      • Ulysse 5 février 2010 at 18:46

        Hum, pas sur. Les molécules étaient dégradées. Il pourrait sagir de DHEA.

    • Ulysse 5 février 2010 at 19:03

      En réponse à Pat :

      http://www.constructal.org/en/art/JEB_Jordan_Bejan.pdf

      Celui-là n’est pas le mieux, J’en ai d’autres plus orientés sur l’aspect progression des différents sports. C’est un sujet qui m’intéresse particulièrement. Mais je n’ai pas tout sous la main.

      Grosso modo les progrès effectués dépendent du ratio entre les types de consommation énertique : anaerobie, aerobie analactique, aerobie lactique. Le tennis a besoin des trois. L’aerobie lactique dont on a besoin au delà de 3 minutes d’effort intense a beaucoup progressé. l’anaerobie qui est l’effort instantanné inférieur à 8 secondes a peu bougé (saut en longueur), l’intermédiaire est …intermédiaire.

      Bien sur à ceci s’ajoutent les progrès en technique.

  11. Baptiste 5 février 2010 at 21:01

    Pour repondre a jerome, on a quand meme eu le droit a quelques affrontements entre pretendants au titre de GOAT

    Pancho gonzales a rencontre et souvent battu Hoad, laver et rosewall en amateur et en pro. Il a aussi battu connors a l’age de 43 ans et apparement aurait aussi battu borg a l’age de 42 ans.

    Plus recemment en a eu droit a des sampras federer a wimbledon et en exib

    • Franck-V 5 février 2010 at 22:13

      Oui mais la question demeure, en match officiel ou pas?

      En exhib, Sampras bat Federer
      Laver bat Borg… et de toute façon sur un match Benetteau ou Volandri battent Federer… et ça, ça restera.

      Une victoire qui, sans faire offense à ces deux joueurs, rapportée au palmarès relatif de chacun vaut son pesant de gloire…et pas n’importe où puisqu’il s’agit de MS 1000, surtout pour raconter à leurs petits enfants…

      Imaginez…. ça me fait penser.. toute proportion gardée une chanson de Béranger. :-)

      « Il vous a parlé grand mère? Parlez-nous de lui »

      http://napoleon1er.perso.neuf.fr/SouvenirsDuPeuple.html

    • Ulysse 6 février 2010 at 15:19

      Les exhibs c’est du pipo. Par exemple Sampras a battu Federer à leur troisième rencontre en Asie. Puis il a été se faire battre au Blackrock Masters (ancien sponsor de l’Aegon Master) par tout le senior tour. He oui y a du pognon a gagner pour les papys du senior tour.

  12. Marque 5 février 2010 at 23:12

    Fuck the goat!
    L’aventure humaine derrière chaque carrière est plus importante que la projection que les fans, analystes et autre branleurs peuvent se faire
    Le looser dont parlent Ulysse et Antoine doit vraiment avoir plus de couilles pour continuer sa carrière que federer aprés le « Dédastre 2008″

    • Ulysse 6 février 2010 at 09:45

      Tu ouvres le débat du WOAT ?
      Sache que ce n’est pas Alexei Filenkov qui peut s’enorgueillir de plusieurs matchs gagnés en carrière. J’étais tombé par hasard sur un Allemand qui avait perdu la totalité d’une quarantaine de matchs officiels en carrière.

      Je ne sais pas si ses coucougnettes sont utiles à Alexei pour continuer sa carrière. Quand on me parle de faire 35 tournois par an dans le monde entier dont un seul match gagné et pas plus de 5000$ de prize money au total simple + double, c’est surtout l’économie de l’affaire qui me paraît louche.

  13. Jérôme 9 février 2010 at 00:28

    Retour au débat sur le GOAT. Ci-joint une preuve à joindre au dossier.

    Ca prend 9mn59, et je vous assure que c’est bien plus efficace que pas mal de prescriptions pour s’endormir de bonne humeur.

    http://www.youtube.com/watch?v=eb_4Zzihtfk

    Bon sang, qu’est-ce que c’est bon ! :-)

    • Elmar 9 février 2010 at 09:33

      Ce qui est le plus impressionant, c’est l’âpreté des échanges. Une super cadence avec des frappes lourdes qui s’enchainent. Quand Federer dit qu’il a rarement joué un match aussi phyique, ca se comprend tout à fait.

      • Jérôme 9 février 2010 at 21:19

        Oui, hormis son mauvais pourcentage de 1ères balles au 1er set, Murray a très bien joué du fond du court, sur ce qui est censé être son point fort. Mais en face, il y avait un joueur qui sait tout simplement faire plus de choses et qui lui est encore, à 28 ans bien sonnés, foncièrement supérieur quand il évolue proche de son meilleur niveau.

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