Où l’on parle dopage – et l’on est très loin de la caféine ou du pot belge : la précédente partie ici.
Affaire Aderlass
Les grosses affaires de dopage ont souvent des noms amusants. L’arrestation du docteur Schmidt prenait ainsi place dans l’opération baptisée « Aderlass », ce qui signifie « saignée » dans la langue de Goethe. Contrairement à l’affaire Puerto en Espagne où beaucoup de choses sont restées secrètes, le procureur en charge de l’enquête, Kai Graber, a choisi la transparence. C’est ainsi que l’on connaît la nature des produits dopants confisqués au docteur Schmidt et notamment cette nouvelle hémoglobine recombinante humaine qui se présente sous forme de poudre. Injectée dans la circulation sanguine, elle se dissout dans le plasma et se met aussitôt à transporter de l’oxygène jusqu’aux muscles. Par rapport au sang classique, ce type de produit présente l’avantage de pouvoir se conserver à température ambiante pendant des années. Il ne paraît pas non plus très compliqué à fabriquer. Donc pas très cher. En somme, cela en fait un excellent candidat au dopage du futur et cela même si, pour le moment, on ignore tout de sa possible toxicité dans le cadre d’un effort intense.
A priori, on devrait pouvoir polymériser la molécule, ce qui diminue l’effet vasoconstricteur. Cela dit, il se pourrait qu’on lui découvre d’autres effets indésirables. La nature se montre souvent capricieuse et imaginative en la matière. Quant à l’efficacité de ces poudres d’hémoglobine, là encore, on ne peut faire que des supputations. Car de gros problèmes restent à résoudre dans la mise au point d’un sang artificiel. Comme de diminuer par exemple l’affinité de l’hémoglobine pour l’oxygène afin que ces nouveaux transporteurs puissent relarguer leur cargaison. Il ne servirait à rien en effet d’avoir un sang très riche en oxygène si celui-ci n’approvisionne pas les cellules musculaires auprès des muscles qui en ont besoin. Enfin, il faudra aussi veiller à ce que ces produits ne déclenchent pas une vasoconstriction par voie réflexe, ce qui pourrait entraîner des accidents cardiaques. Là encore, la polymérisation semble constituer une bonne réponse. En même temps, elle augmente la durée de demi-vie du produit, facilitant sa détection en cas d’utilisation pour dopage. Dieu que la vie d’escroc est difficile !
Le marché mondial du traitement de l’anémie est tellement juteux que les grandes firmes pharmaceutiques rivalisent toutes d’imagination pour créer de nouveaux médicaments. Les unes travaillent sur la mise au point de molécules de synthèse. D’autres nourrissent l’espoir de pouvoir se servir d’hémoglobines animales, celle de bovins par exemple. Ainsi le laboratoire Sigma-Aldrich fabrique un produit (H2500) vendu comme réactif pour des travaux de biologie mais, bien sûr, d’autres usages sont envisageables. En médecine vétérinaire, on utilise bien une préparation similaire appelée Oxyglobin (HBOC-301) pour suppléer les carences en oxygène lors des grosses opérations chirurgicales. Des expériences de ce type ont aussi été réalisées en médecine humaine. Dans le dopage aussi ! Lors du Tour de France 2003, deux coureurs cyclistes ont tenté d’utiliser cette hémoglobine de bœuf pendant la course, le Danois Michael Rasmussen et l’Espagnol Jesus Manzano. En dépit des énormes dangers ! L’Oxyglobin entraîne souvent une augmentation de la pression artérielle pulmonaire et une diminution du volume d’éjection systolique. Ils auraient vraiment pu y laisser leur peau. Avec ce produit, les accidents étaient même si nombreux qu’on a stoppé les recherches l’année suivante.
Aujourd’hui, elles se poursuivent pour d’autres préparations comme pour Hémopure (HBOC-2021), une hémoglobine bovine polymérisée encore vendue en Afrique du Sud. Ici, l’effet vasoconstricteur est moindre. Mais on note toujours une augmentation de la résistance du sang à l’écoulement dans les veines et les artères et donc un risque augmenté d’infarctus ou de thrombose.
Compte tenu des énormes investissements dans ce domaine de recherche, on ne doute pas que les hémoglobines animales continueront à progresser en terme d’efficacité et de tolérance. Il se pourrait même que cela évolue plus vite que prévu !
Depuis une vingtaine d’années, les chercheurs s’intéressent en effet aux hémoglobines d’autres espèces animales que les bovins, notamment celle du ver de terre (Lumbricus terrestris). Cinquante fois plus grosse que l’hémoglobine humaine, cette molécule paraissait dans un premier temps assez peu intéressante pour une éventuelle exploitations à des fins médicales. C’est alors qu’en 2002, une autre espèce de ver retint l’attention d’un biologiste de Morlaix, le docteur Franck Zal, qui deviendra de ce fait un acteur important dans le développement de cette nouvelle pharmacopée. Il s’agit de l’Arenicola marina, un ver marin pourvu de branchies qui s’enterre dans le sable à marée basse, laissant de curieux tortillons sur la plage. Comment arrive-t-il à survivre plusieurs heures sans disposer de ce fait du moindre atome d’oxygène?
L’analyse précise de son hémoglobine en 2008 a permis d’apporter une réponse à cette question. L’hémoglobine d’Arenicola marina possède en effet des propriétés impressionnantes. Elle est capable de transporter quarante fois plus d’oxygène que l’hémoglobine humaine (156 atomes d’oxygène contre quatre). Grâce à sa structure en double hexagone, elle est 250 fois plus petite qu’un globule rouge. Aussitôt, on s’en est servi pour concevoir deux nouveaux médicaments : Hemo2Life (M-101) et HemoxyCarrier. Le premier est déjà utilisé en thérapeutique pour prolonger la durée de vie d’un organe à transplanter (greffon). Mais l’idée reste à terme de s’en servir comme transporteur d’oxygène directement dans le sang. L’armée est intéressée pour le traitement des blessures de guerre et des hypoxies cérébrales causées par le souffle d’une explosion.
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Bon, vu l’état de Sinner, mais qui malgré tout, est en bonne voie pour le 3eme set. Vu le comment dire, manque de lucidité tactique, soyons sympa, de Carlito a priori foutu de perdre l’imperdable. Vu les faibles garanties apportées par le parcours laborieux du Z de l’autre côté…L’hypothèse d’un Casper victorieux au final n’est pas si déconnante.
Tandis qu’Alizé laisse échapper un bâillement.
Si Carlito venait à perdre ce match, ce qui semble être en bonne voie, il perdrait peut être plus que ce match, je crois, vu comme il est en train de montrer à tout le monde à quel point il peut être…Mauvais. Sa capacité à faire peur risque d’en prendre un coup, largement mérité. Glou semble consterné, et le cache à peine, sur les choix tactiques qui ne ressemblent à rien, qui plus est face à un grand blessé, et sur la réalisation, vu que Carlito doit en être à 40 fautes directes.
4/4 au 4eme, Carlito commence à faire du Alcaraz. Pas de bol, un malaise dans les tribunes interrompt le jeu. Quand ça veut pas…
Et bien entendu comme souvent, c’est pile quand je sors faire des courses que la tendance s’inverse. Sinner ne semble absolument plus en mesure de refaire son break de retard contre l’autre, qui a commencé à jouer réellement il y a pile un set…
Une bonne femme brandit une carotte…
Après Corretja qui interviewe Gasquet dans un français balbutiant, Corretja qui interviewe Alcaraz dans un anglais de clandestino. Dieu que c’est con.
J’aborderai cette conclusion de tournoi par une question existentielle. Le plateau de France TV s’organise tel un C dans l’air peuplé d’experts de haut vol qui interviennent uniquement à la fin des sets. Que diable se racontent-ils entretemps ?
La finale de double dame est agréable et serrée. Mine de rien, il y a 2 joueuses de très haut niveau de simple (Paolini et Gauff), et de chouettes contrastes entre la puissance de l’américaine, et la compacité et ténacité de Sara Errani.
Les jeux sont loin d’être fait.
Siniakova est une jolie représentante de l’école tchèque au service probablement un peu trop original mais qui a décoché des coups droits fumants.
Quant à Gauff, elle a été à 2 doigts de rentrer une première à 210 km/h !
J’aime ce moment irrationnel où, vu que c’est toujours mieux de suivre un match avec un préféré, ou mes émotions se sédimentent vers l’un ou l’autre. Et je me surprends ainsi à devenir supporter de ce Zverev que je ne pouvais pas blairer il n’y a pas si longtemps.
Tennis et IA. Je suis pour la suppression des juges de ligne et contre les arbitres implantés d’une caméra-espion.
Pat le Glou fait rire Alizé à chacune de ses interventions. Redoutable.
Et une petite main sur l’épaule. Pat fait le match parfait.
Pour le moment, la physionomie du match ainsi que les stats corroborent une domination de Zverev. Mais le talent et le génie sont du côté d’Alcaraz.
Il est étonnant de constater la différence des match en GC versus 2 sets gagnants entre ces deux joueurs où Zverev a nettement mieux négocié les confrontation en GC.
Ce qui est très impressionnant mine de rien avec lui, et qui s’était déjà manifesté en janvier à l’United Cup, c’est la caisse physique qu’il s’est forgé. Il est probablement en course pour être le vainqueur en GC qui aura passé le plus temps sur le court si le dénouement est en sa faveur.
Alcaraz, quant à lui, nous gratifie çà et là de quelques ronds des familles qui étaient la marque de fabrique de la regrettée Arantxa Sanchez.
Un Roland cooomme tous leees auuutres… Un nouuuveau Paaaris (?)
Bon, vu des bouts de la finale.
Je suis peut être mal tombé, mais j’ai trouvé le niveau assez faible.
Rare de voir un joueur masculin jouer bombé pour casser le rythme de l’autre…
Zverev paraît limité techniquement et son jeu est ennuyeux, tout comme celui de Sinner soit dit en passant…
Et je n’arrive toujours pas à aimer Alcaraz, qui me parait plutôt bourrin dans son allure et ses attitudes too much alors que son tennis est plutôt varié et d’une certaine élégance.
Il faut noter que le bombé d’Alcaraz a bcp embêté Zverev hier… et que c’est aussi en ayant recours à cette option qu’il avait neutralisé Sinner à Indian Wells et fait tourner leur demi-finale. D’une manière ou d’une autre, ses « cloches » gênent ses adversaires frisant pourtant les 2m. D’où les guillemets que je mets à « cloches » : plus que moonballs, elles doivent gicler et renvoyer à quelque chose approchant le lift de Rafa côté coup droit : ça a l’air inoffensif, mais c’est compliqué de les exploiter. Et de la même manière que Rafa s’ouvrait le court en long de ligne sur la balle courte ainsi obtenue, Carlos y a été de sa progression ces derniers mois en exploitant la première ouverture via une attaque de revers long de ligne (ou plein centre pour surprendre l’adversaire).
C’est l’énorme paradoxe de ce qu’il est devenu ces derniers mois : tantôt brillant (il l’était déjà), tantôt brouillon (à ce point c’est nouveau).
Pour rebondir sur notre discussion d’il y a quelques mois sur Carlitos, je suis quand même ravi qu’il ait été hier capable, quand les choses ne tournent pas comme il le voudrait et les sensations pas au rendez-vous, de varier les trajectoires et les longueurs. Alors oui ça ressemble parfois à du Arantxa Sanchez, mais il gagne ainsi en consistance ce qu’il perd en flamboyance. A la fin, il gagne sans bien jouer, mais je préfère le voir gagner en jouant mal que perdre en faisant n’importe quoi.
Je note quand même que Zverev l’a considérablement gêné hier avec sa puissance. Clairement, il déteste être agressé.
et encore, « sans bien jouer »… J’ai entendu beaucoup de grincheux à ce sujet (« les finales de GC, c’était mieux du temps du Big 3″), mais ses fins de matchs contre Sinner et Zverev sont extrêmement qualis. Il joue – enfin ! – juste tactiquement (les cloches si efficaces pour repousser, le combo slice – amorties – contrepieds pour achever un Z qu’il a vu émoussé) et montre ainsi l’étendue de sa palette (jusqu’aux services volées bien burnés aux égalités ou pour sauver balle de break dans les jeux trèèès tendus du début de 5e), réservant les coups wahou quand il n’y a pas d’autre option (le passing dos au jeu pour le double break, un autre de mémoire en feuille morte, amortie croisée mourant de l’autre côté du filet).
Ce qui lui manque maintenant, c’est une première balle de service digne de ce nom. Quand il aura (si il y parvient…) cette certitude de pouvoir s’appuyer sur un certain nombre de points gratuit sur son service, il n’en sera que plus stable dans le cours des matchs.
Après être agressé oui, il déteste ça. Pas pour rien que Struff l’emmerde toujours. Mais ça revient aussi à la problématique du service, quand ton adversaire fait 1 ou 2 points gratuits par jeu quand toi tu dois toujours t’employer. C’était flagrant contre Sinner et Z, notamment dans les derniers sets. Tout le 5e set contre Sinner et le début de 5e contre Z, qu’est-ce qu’il a été malmené. C’est d’autant plus fort d’avoir tenu, et sauvé autant de balles de break, avec un engagement aussi moyen. Parce qu’aujourd’hui dans le Top 5 il est cerné par les bons serveurs. Si lui qui est un gros matcheur dos au mur (11V – 1D en 5 sets dans sa carrière) se construit en plus la capacité à dégainer un ace dans les moments chauds…
Effectivement, vers la fin des matchs, j’ai trouvé que le talent pur a parlé, et dans ce département Alcaraz est probablement le joueur le mieux doté des 20 dernières années (parce que au-delà de la qualité récurrente de ses amorties, ses lobs et autres angles de passings sont souvent aussi écoeurant).
En réalité, c’est impressionnant comme ce RG renverse un peu les perspectives avec la victoire de l’Espagnol qui reprend de la distance par rapport à Sinner, et qui continue sa série de victoire en GC contre lui par ailleurs.
J’aime beaucoup Sinner mais en valeur absolu, il est légèrement derrière Alcaraz : notamment sur les coups waouh et désespéré dont Alcaraz est spécialiste.
La spéciale de Sinner c’est le coup droit court croisé en grand écart, déjà extraordinaire en soi mais il n’a pas encore la capacité d’aligner les coups transcendants comme l’a fait Alcaraz contre lui en demi-finale.
Toutefois, je pense que l’écart s’est bien réduit cette année, sachant qu’en plus Sinner avait un déficit de préparation, son bilan est globalement positif et il a tout à fait les armes pour battre Alcaraz à la régulière au moins 30% du temps.
La fenêtre en GC de Zverev touche à sa fin et je suis un peu triste pour lui. Cela dit, je suis épaté par sa caisse physique, il réalise un tournoi absolument hors-norme de ce point de vue. Dommage qu’il ait tant de sautes de concentration et parfois de guigne qui prolongent exagérément ses matchs.
Les 2 derniers matchs d’Alcaraz m’ont fait penser à Wawrinka qui disait (US16) avoir besoin de se mettre dans le rouge physiquement pour réussir à sortir son jeu A+. Parce que c’est à cette condition qu’il se débarrassait des pensées parasites (gamberge, stress…). Il y avait un peu de ça chez Alcaraz contre Sinner puis Zverev. Dans son cas pas pour faire émerger le jeu A+, mais pour simplement parvenir à se mettre à jouer « juste ». Ce n’est qu’une fois dos au mur que l’instinct de survie lui a permis de surmonter le stress le faisant déjouer et tenter tout et n’importe quoi.
Sinner – Alcaraz, ça reste proche, oui, et le H2H oscillera sans doute beaucoup au gré des dynamiques du moment… mais aussi de la copie proposée par Alcaraz, moins « stable » que Sinner. Il est ainsi notable qu’au coeur de mois euphoriques pour l’un, compliqués pour l’autre, c’est bien l’Espagnol qui a gagné leurs 2 matchs ce semestre (et donc infligé à Sinner les 2/3 de ses défaites en 2024). Je dirais tout de même que Sinner serait bien inspiré d’en gagner une prochainement
Z fait une grosse quinzaine, on ne peut pas lui enlever. Il gagne avec application « LE » match attendu (sans doute le seul de la quinzaine où j’ai vu le Chatrier à guichets fermés, loges incluses), revient de nulle part contre Griekspoor, enchaîne encore 5 sets au bout de la nuit contre Rune, a globalement toujours au-dessus de la tête cette épée de Damoclès du procès en cours en Allemagne, doit répondre régulièrement aux relances sur le sujet en conf, n’est quasiment jamais le favori du public de Nadal au premier tour à Alcaraz en finale, perd 4x sur 7 le premier set de ses matchs… Et au bout de tout ça il n’est qu’à 1 set du titre. Quoiqu’on pense du bonhomme cela reste très fort sportivement. Un certain Homard confirmera que je ne le voyais pas à pareille fête après la sortie du tableau (pour être précis, je ne le voyais pas trébucher sur Nadal, mais en payer le contrecoup par une contreperf au 2e ou 3e tour).
Ahaha ! Le Homard confirme…Avoir fièrement affiché un prono sur sa page Fb le premier dimanche, qui voyait le Z passer en 4 sur Nadal pour empocher le titre au final, prono dument charrié par notre Guillaume – qui bien entendu affirmera avoir pour sa part, mais, y-a-t-il des témoins ?!), pronostiqué Carlito.
On a vu ce que ça a donné, mais, mais, mais…D’où me vient cette étrange impression que, même à 2 sets à 1 contre lui, Carlito restait favori en finale ? Peut-être du constat tout bête qu’il est intrinsèquement au-dessus, et ça semble de moins en moins discutable. Et qu’il lui suffit « presque » d’être Carlito « normal + », au bon moment, pour que ça passe.
Oui effectivement Sinner serait bien inspiré de gagner le prochain match contre Alcaraz.
Honnêtement, je ne partage pas trop l’analyse du « What if? » de Nadal malchanceux ; son parcours en 2024 montrant qu’il joue entre Top 50 et 100 dans l’absolu et qu’il a gagné beaucoup de match sur l’aura, l’expérience et le mental.
Le randam médiatique a peut-être pris de l’influx à Zverev mais il y avait 1 division d’écart sur le terrain : Nadal n’était pas dangereux.
Le Zverev-Grieskpoor était pas loin du guichet fermé également (j’y étais).
Ce qui est notable également depuis 1 ans est l’effritement de Medvedev qui ne gagne plus de tournois et commence à se faire rouler dessus par les 2 larrons.
Qui ne saute pas n’est pas Moutet. J’écrivais il y a quelques jours que le comportement du public de Roland-Garros n’était que l’un des multiples avatars de la montée du nationalisme en France. Je ne croyais pas si mal dire. J’ai néanmoins voulu voir le côté « positif » de la chose, l’ambiance de Coupe Davis, la ferveur, le local qui se transcende. À y repenser, Coco me rappelle Hugo Chávez envoyant paître George W. Bush dans un langage fleuri, fort d’une mise en scène diabolique devant ses fanatiques. Après les délires nocturnes, la gueule de bois, terrible. Cela dit, j’ai de l’estime pour notre capitaine. Il présente et parle bien, en français et en anglais. Même certains de ses travers m’amusent, ses petites phrases, on dirait du Audiard moderne. Il incarne la compétence, la raison. Castéra à l’aube de l’année, c’était le début de la dérive, et maintenant, le forfait, dans tous les sens du terme. Mais comment a-t-il pu faire un truc pareil ?
Et en plus le capitaine joue au tennis, pas au niveau de Chaban mais quand même ! Un homme qui joue au tennis peut-il être fondamentalement mauvais ?
Pour parler de choses futiles, donc essentielles, comme le tennis, le meilleur match d’Alcaraz à Roland, me semble-t-il, a été celui joué contre Korda.
Korda, au tennis nonchalant, techniquement quasi parfait, fluide comme l’eau qui coule. L’eau qui coule, hélas ! C’est ce qu’on reproche à Korda. Un manque de pugnacité, de niaque, de dramaturgie. Pourtant ce jour-là, à Roland, contre Alcaraz, il a livré un match total, plein, très varié, quasi parfait… Et il a perdu en 3 sets. Quand Alcaraz joue bien, en continu, c’est effroyable. C’est une machine à plier n’importe qui en deux temps trois mouvements.
Pourtant, je pense que Korda est sur la bonne voie. S’il continue ainsi, il pourrait être très dangereux, sur surface rapide (surface rapide ?? où es-tu ?). Plus que Dimitrov, pour les amoureux du tennis élégant. Du moins je l’espère, j’aime bien son tennis.
Le futur vainqueur de Wimbledon joue l’effet de surprise. Il endort la méfiance de la concurrence pour mieux jaillir de sa boîte le jour J.
N’empêche : depuis ses promesses de 2014 (titre au Queen’s, demie à Wimb), sur herbe c’est deux petits huitièmes à Wim et pas la moindre finale dans les tournois de préparation. Sans même parler de ses résultats sur surfaces dures, dans le même temps il fait un quart et deux huitièmes à Roland, deux demies à Monte-Carlo et plein de quarts à Madrid / Rome… Il a eu des déviances, le garçon !
Il nous fait suer l’ex-futur vainqueur de Wimbledon. Je ne peux plus le voir en Pinterest, sans bile aucune. Une belle tête de vainqueur, oui (coucou François Pignon). Une gueule de panthère des taïgas (bisous Sylvain Tesson). Comme je suis très cohérent avec ma bonne foi bienveillante, j’ai martelé que le monde entier voulait se marier avec lui, mais j’ai aussi avancé que « personne ne veut jouer comme lui ». Limpide ! Et puis, vous savez quoi ? Alizé m’a soufflé après leur soirée monégasque qu’il joue avec un petit manche et deux balles usées, ce qui ne m’étonne pas !
https://youtube.com/shorts/m2-_ZP4PQAU?si=GJXgzraYdQCLOWhm
@Perse : il te reste un article en brouillons qui serait de bon aloi pour cette saison de gazon. Il est publiable ?
Je t’ai envoyé un mail, vérifie les spams ?
Voici la liste des demi-finalistes à Wimbledon depuis 2010 (hors Big 4) : Berdych (3), Tsonga (2), Raonic (2), Gasquet (2), Del Potro, Janowicz, Dimitrov, Querrey, Cilic, Anderson, Isner, Bautista-Agut, Shapovalov, Berrettini, Hurkacz, Norrie, Kyrgios, Alcaraz, Medvedev et Sinner.
Dans cette liste, je ferai 3 paquets :
– Les multiples demi-finalistes, qui ont en commun d’avoir tous été également demi-finalistes dans d’autres levées du Grand Chelem. Ils savaient se mouvoir sur la surface, mais leur palmarès global n’en fait pas nécessairement des « spécialistes » de la surface. C’est peut-être un peu plus vrai pour Raonic, l’un des meilleurs serveurs de son époque (voire le meilleur, dixit Gillou), dont le service était extrêmement compliqué à retourner sur gazon.
– Les « petits nouveaux » Alcaraz, Sinner et Medvedev, dont il est probable qu’ils étofferont encore leur palmarès sur gazon comme ailleurs, et qui à ce titre ne peuvent pas être considérés comme des spécialistes de la surface. Ils sont les meilleurs joueurs du monde, et ils le sont sur gazon comme ailleurs, sans surprise.
– Et enfin les one-shoters, dont le nombre, variable selon les années, dépendait avant tout de la présence ou non du Big 4.
Je ne vois donc, dans cette liste, aucun joueur dont le palmarès serait significativement supérieur à Wimbledon qu’ailleurs. A titre de comparaison, les années 80 ont vu Frawley, Mayotte, Edmondson, Curren, Cash, Zivojinovic, autant de joueurs ayant atteint le dernier carré à Wim et dont le palmarès s’est construit en grande partie sur gazon. Ce qui, selon moi, correspond à la définition d’un spécialiste.
Au-delà de l’évolution du circuit et des matériels, il faut rappeler que les années 80 – et plus encore les années 70 – sont une époque où deux, et même trois levées du GC se disputaient sur gazon. Pour l’Open d’Australie, les tournois de préparation, et même des tournois qui suivaient, se déroulaient sur gazon. Mais là, je n’ai cité que les demi-finalistes de Wimbledon, et il faudrait étoffer avec les quarts, les huitièmes. Les deuxièmes semaines de Wimbledon étaient surpeuplées de seconds couteaux Américains, Sud-Africains, Australiens, bref, issus des pays du Commonwealth, qui comme par hasard sont aussi les pays où le tennis est né et s’est développé. Le gazon est bien la surface originelle du tennis, et les années 70-80 sont la dernière période, je crois, où des joueurs de premier plan ont grandi (au moins en partie) sur gazon. Et ce à l’époque où les Suédois, les Espagnols et les Argentins trustaient les titres sur terre battue.
Mon constat n’a rien de bien original, mais je me demandais si l’élite du tennis aujourd’hui a réellement des moyens de s’entrainer sur gazon autrement qu’en disputant les 3 semaines de tournois en amont de Wimbledon ? Il me semble que Rafa s’était fait construire un terrain en gazon dans son fief de Manacor, mais Rafa est un cas particulier car il en avait les moyens. Mais pour les autres ?