Qu’est-ce que les « inhibiteurs du GATA »? Cette fois, on s’intéresse à une molécule qui présente la particularité de stopper la production d’EPO lorsque les stocks de globules rouges sont au maximum. On comprend qu’en inhibant l’inhibiteur, on booste la production au-delà des valeurs d’équilibre. De nombreux travaux sont menés pour mettre un tel médicament au point et il existe déjà un produit qui satisfasse aux objectifs, le K-11706. Comme pour le Luspatercept, son usage dans le sport constitue une hypothèse intéressante pour expliquer l’emballement des performances.
D’autres pistes encore ? Oui. Il y en a beaucoup ! L’une des plus prometteuses ne concerne plus la synthèse de l’EPO en tant que telle mais la sensibilité de ses récepteurs qu’on tentera de stimuler par des moyens détournés. Plusieurs médicaments existent sous le nom générique de « mimétiques de l’EPO » (ou « agonistes des récepteurs à l’EPO ») : Hématide du laboratoire Affymax, SEStide ou Hemomer chez Aplagen. Par rapport aux précédents, ces produits présentent l’avantage de pouvoir être conservés à température ambiante et de s’administrer sous la forme de comprimés. Manifestement, ces recherches sont suivies de près par les experts du dopage et l’on se souvient qu’une saisie de SEStide avait déjà eu lieu lors des Mondiaux d’athlétisme de Berlin en 2009. Quant à l’Hématide, il a été retiré de la vente en 2013 suite à la série de décès lors des expériences. Voilà qui souligne au passage le risque insensé pris qui ceux qui se lancent dans un programme de dopage avec des produits si peu connus. Pour les autorités de contrôle aussi, les mimétiques de l’EPO posent d’insolubles problèmes. Il en sort sans cesse de nouveaux !
Sur la version 2022 de la liste rouge édictée par l’AMA, on trouve par exemple mention du CNTO-530, constitué de la fraction active de l’EPO que l’on est parvenu à associer à une immunoglobuline IgG4. Les spécialistes apprécieront.
Chez GlaxoSmithKline (GSK), les chercheurs travaillent sur la voie enzymatique des DYRK-3 : une enzyme kinase qui inhibe l’érythropoïèse. Le but ? Mettre au point un comprimé qui l’empêchera d’agir, ce qui devrait aboutir à une surproduction de globules rouges. Ce médicament (GSK 626616) est en phase II d’expérimentation. Tout comme le PBI 1402 (ProMetic BioScience Inc.) qui, lui , imite le mode d’action de l’EPO au niveau des cellules souches sanguines, mais par un mécanisme différent. Le PBI 1402 se lie simplement à un autre récepteur membranaire.
Dernière piste : on peut aussi agir sur l’affinité de l’oxygène pour l’hémoglobine. Plusieurs médicaments sont en cours d’élaboration comme l’ITPP (Myo Inositol Trispyrophosphate) pour favoriser le délestage, ce qui stimule la sécrétion de l’EPO endogène dans des limites physiologiques. Un cas positif est déjà survenu en hippisme en 2019.
Le but de cette longue énumération n’est pas de de retenir tous les détails et noms des différents molécules testées. Mais seulement de faire prendre conscience de la multitude des pistes suivies dans cette branche de la recherche sur les « agents stimulants de l’érythropoïèse », et de la difficulté que rencontrent les responsables de la lutte contre le dopage pour mettre au point de nouveaux tests. NB : l’enjeux pharmaceutique de ces recherches est de traiter l’anémie qui affectent des centaines de millions, si ce n’est plus de personnes dans le monde.
L’effet boeuf des transfusions
Toutes les méthodes précitées permettent d’enrichir son sang en oxygène et de passer les contrôles urinaires sans courir trop de risques d’être positif. Elles présentent néanmoins un gros désavantage. Elles perturbent la formule sanguine et éveillent les soupçons de ceux qui sont chargés d’analyser le « passeport sanguin ». Rappelons-en le principe. Les sportifs d’élites sont susceptibles de faire l’objet de contrôles urinaires et sanguins à tout moment de l’année afin de repérer d’éventuelles fluctuation anormales de leurs paramètres. Le cas échéant, ils risquent des sanctions directes ou plus fréquemment la mise en branle d’une opération de ciblage spécifique. En d’autres termes, ils doivent s’attendre à subir de nombreux tests dans les semaines et mois qui suivent. Bien sûr la fraude reste possible. Une technique ingénieuse consiste par exemple à tricher dès le départ ! C’est-à-dire qu’on entame un programme de dopage sanguin avant même les premières compétitions et les premiers contrôles du passeport sanguin, ce qui revient à biaiser ses propres valeurs de référence.
Malin ! Il semble que ce soit l’option prise dans certaines écuries de course à pied, ce qui expliquerait aussi le net rajeunissement qu’on observe au sein de l’élite sur des distances comme le marathon. On peut se demander si le cyclisme a suivi. Cette imposture au long cours nécessite tout de même des connaissances scientifiques pointues. Tout seul, le risque de commettre des erreurs est grand ! Du coup, on cherche d’autres solutions pour enrichir son sang en oxygène sans modifier les paramètres sanguins et donc sans laisser de traces visibles dans le passeport. Ces solutions existent.
On peut utiliser de l’hémoglobine pure ou semi-synthétique par exemple, du type de celle que l’on trouve déjà en faible quantité dans le sang et qui participe aussi au transport de l’oxygène. Ce surcroît d’hémoglobine serait dissous dans le plasma et serait invisible aux fluctuations globulaires.
Depuis des années, les spécialistes cherchent le moyen d’augmenter l’importance de ce mode d’acheminement, ce qui permettrait de s’affranchir des techniques lourdes de transfusions et des risques inhérents de transmission de maladies. La mise au point d’un sang artificiel résoudrait beaucoup de problèmes. Plus d’erreur. Plus de contamination. Sans même parler du manque de donneurs qui se pose de manière encore plus aiguë en période de pandémie.
La piste de l’hémoglobine artificielle
La piste la plus prometteuse consiste à produire une hémoglobine totalement semblable à l’hémoglobine humaine mais débarrassée de la structure faîtière du globule rouge. Beaucoup de laboratoires travaillent dans cette direction, comme Merck et sa filiale Sigma-Aldrich qui ont déjà concocté deux nouvelles solutions (H7379 et H0267) qui tenteront inévitablement les sorciers du dopage. En 1996 déjà, des expériences avaient été menées avec une hémoglobine humaine réticulée (diaspirin cross-linked hemoglobin) produite par la société Baxter à des doses de 50 mg/kg. On avait observé alors qu’une demi-vie de deux heures à peine rendrait un tel dopage très difficilement repérable. Seulement, les effets sur la performance furent jugés décevants. La prise de ce produit entraînait notamment des troubles du rythme cardiaque et des problèmes de tension artérielle préjudiciables à l’effort. Ces tentatives de détournement ont été abandonnées, d’autant plus qu’on était encore à la grande époque de l’EPO. Aujourd’hui, le contexte a changé. L’EPO n’est plus aussi invisible qu’avant et les progrès du passeport sanguin compliquent l’usage des « agents stimulants de l’érythropoïèse ». Une hémoglobine synthétique constituerait une arme de choix pour se donner un coup d’avance.
En 2009, des recherches menées sur une hémoglobine humaine polymérisée, baptisée « polyheme« , avaient failli aboutir. Mais l’AMM (autorisation de mise sur le marché) lui fut finalement refusée tant il restait d’inconnues sur son devenir dans l’organisme. Les travaux se poursuivirent et, coup de théâtre ! En février 2019, une descente de police lors des championnat du monde de ski nordique à Seefeld en Autriche a permis d’arrêter un médecin véreux, Mark Schmidt, dans les valises duquel, on a trouvé des échantillons de ces nouveaux produits. Le dopage sanguin entrait dans une nouvelle ère !
Tags: dopage
Salut Perse,
Enorme taf, merci beaucoup. Tu m’apprends tout, je n’ai rien à argumenter car je ne connais rien au sujet.
Mais ton article ne fait que me renforcer dans mon humeur maussade du moment, liée à l’actu tennistique, que je trouve désespérante à tous points de vue et sur laquelle ne ne suis même pas d’humeur à m’exprimer.
Bonjour Rubens,
N’oublie pas que c’est un article d’un magazine que j’ai reproduit afin de vous donner quelques bases sur le fonctionnement biologique et les axes de dopages. Comme on peut le constater, nous avons bien approfondis nos connaissances sur le fonctionnement du corps tout en mesurant encore le gouffre qui continue à être devant nous, devant le nombre d’échecs et autres résultats scabreux de certains produits en test.
Il y aura encore une 4ème partie.
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Qui a lu l’interview de Boris Becker ? J’étais trop petit pour connaître le sportif mais les images et les articles d’époque laissent à voir un être humain capable de susciter de l’empathie, au charisme indéniable sur le court (la photo de lui sous la serviette, les yeux bleus acier dans le vide est magnifique) engloutit par les prémices du star-system dans le sport.
En effet, avant Agassi, Becker était le premier « 100 million dollar sportsman ».
J’ai envie de dire « Quel destin, quelle vie ! ».
Après son bilan en tant que coach est difficile de juger puisque finalement Djokovic est redevenu encore plus dominant en retournant avec Vadja.
Pour Becker et en plus il a dû composer avec une pression incroyable, probablement jamais égalée, et ce dès l’âge de 17 ans
ITW qui rend le personnage assez attachant.
A l’époque il l’était déjà.
Son seul gros défaut, faire partie de ceux qui ont rendu Mac Enroe obsolète.
Son surnom, boum boum. Je m’en servais pour décrier le fait qu’avec des joueurs comme ça, on ne verrait bientôt plus que des aces et que le tennis perdait son intérêt esthétique…
Voilà, cela ne semblait n’être plus qu’une formalité après Bercy mais c’est désormais une certitude : on peut ne jouer que 12 tournois sur la saison, avoir 10 à 15 ans de plus que ses adversaires et..finir la saison numéro 1 mondial. La deuxième partie de saison est assez significative à de niveau. Soit Djoko joue (même loin de ses meilleurs standards) et il gagne à la fin, soit le reste du circuit se partage les miettes. Oui, il est extraordinaire mais la concurrence est, elle, très ordinaire. Sans doute profite-t-il d’une fraîcheur certaine induite aussi par le faible nombre de tournois joués mais comment peut-il avoir un Rune de 16 ans son son cadet à l’usure deux matchs de suite ?
La collaboration Ferrero/Alcaraz est sans nul doute exceptionnelle mais sans doute faut-il aussi commencer à s’interroger. Comme l’an dernier, il semble être ultra-performant finalement seulement la moitié de la saison. Tonitruant quelques mois, il semble être sur les rotules le reste du temps. Deux fois de suite, ça commence à être inquiétant.
+1
Jolie synthèse. Djokovic est déjà un boa constrictor sur le court, il l’est aussi de son sport à l’échelle macroéconomique.
Un boa constrictor oui, assurément. Mais il faut bien insister sur la formulation d’Anne, la concurrence est effectivement assez ordinaire. Comme l’aurait été la concurrence de Roger au cœur des années 2000 s’il n’y avait pas eu Rafa. Davydenko, Roddick, Hewitt, Ljubicic puis Ferrer, Tsonga, Berdych, Soderling, c’est très solide mais le Maestro se serait quand même senti un peu seul au monde, tout en laissant échapper un GC ici ou là.
Et, je me répète, si je regarde froidement les choses, je ne vois à ce stade aucune raison de faire réellement sortir Carlitos du lot. Il a certes 20 ans et a du temps devant lui pour étoffer son jeu, mais justement, il doit étoffer son jeu. Et je me suis dit exactement la même chose en 2007 en regardant jouer Novak Djokovic.
En même temps, je souriais en lisant Anne, qui n’est de loin pas la seule à pointer le manque de régularité du jeune Espagnol. Avec un GC et 2 MS sur sa saison, Carlitos navigue dans les mêmes eaux que Pete Sampras dans ses années « moyennes » (96, 98, 99). Personne n’a jamais appelé Pitou à se remettre en cause, lui ou son staff, au prétexte qu’il connaissait des périodes où il ne l’emportait pas semaine après semaine, alors que ça n’a JAMAIS été la norme pour lui. En y regardant de plus près, d’ailleurs, Pete Sampras n’a jamais remporté plus de 3 MS dans la même saison… Surcoté le Pitou
Bel appeau Rubens :).
Sur les MS, c’est là encore un bel anachronisme, le circuit n’était pas aussi structuré que maintenant. Quand le bon Pitou est parti à la retraite, il avait le record de GC et « d’équivalents M1000 », Agassi a pu passer devant par la suite quand les incitations avaient augmentés pour ces gros tournois.
Je me doutais bien qu’en évoquant un sujet pareil tu sortirais du bois
Mais je ne crois pas faire un anachronisme : dans les années 90, les « Super 9 » – leur petit nom à l’époque – étaient déjà « obligatoires » pour tous les joueurs ayant le classement requis. Je peux me tromper, mais mon souvenir est que le classement d’un joueur reposait sur 17 résultats des 12 mois écoulés, sachant que sur ces 17 résultats figuraient les 4 GC et les Super 9, auxquels s’ajoutaient les 4 meilleurs résultats sur l’ensemble des autres tournois. Un joueur zappant l’un des Super 9 ne se voyait donc comptabiliser que 16 résultats, et les Super 9 attiraient le gratin à peu près autant qu’aujourd’hui. Mais même un Pitou à peu près seul au monde, en 94, ne remporta que 10 tournois et connut quelques sorties de route prématurées.
Carlitos aujourd’hui n’est pas si loin de ces standards. L’anachronisme ne repose pas sur une organisation du circuit très différente, il tient à la domination sans partage que trois hommes ont exercée tour à tour, en étant présents et à leur meilleur tout au long de l’année, chacun empêchant les deux autres de gagner absolument partout. Cette période touche aujourd’hui à sa fin, mais elle a pénétré les âmes et les cœurs de beaucoup de fans de tennis, pour qui il est désormais normal que le n°1 mondial gagne tout le temps et le n°2 ne perde que contre le n°1.
Franchement, avec 16 tournois disputés et 6 titres en 2023, Carlitos a effectué une saison plus que bonne, qui aurait probablement suffi à un Agassi ou un Sampras des années 90 pour être sur le trône en fin d’année. Seulement voila, non seulement il y a encore Djoko, mais en plus le jeune Espagnol n’est pas – du moins pas encore – capable d’être absolument à 100% toutes les semaines. Mais c’est lui qui est un champion normal, ce n’est pas le trio Fedalic
Merci Rubens pour ce commentaire auquel je souscris à 100%. Je deviens un peu fainéant avec l’âge, et donc, plutôt que de me fatiguer à pondre un commentaire de 2458 signes, j’attends tranquillement quelques heures, et, quasiment à tous les coups, ton commentaire arrive, et correspond assez exactement à ce que j’aurais écrit.
Alors pourquoi s’embêter, hein ?
Et donc Colin me laisse faire le sale boulot :mrgeeen:
Tiens, pour ta peine : tu confirmes pour le calcul du classement depuis 1990 ? C’est bien 17 résultats, et 18 en cas de Masters ?
Désolé je n’ai pas pu vérifier mais de mémoire ça me semble bien être ça.
Ceci dit comme dit Perse ça a quand même mis quelques années avant de « sédimenter », il n’y a qu’à voir la quantité de joueurs US qui, au début des années 90, zappaient Monte Carlo et/ou Rome et/ou Hambourg. La plupart se pointaient à Roland avec un seul tournoi sur TB dans les pattes.
Les « Super 9 » venaient tout juste d’être mis en place, disons que cela n’avait pas encore sédimenté
Sinon évidemment que le Big 3 a exercé une domination tour à tour rarement vue (mais qui si on augmente la focale comme je l’avais déjà argumenté il y a quelque temps est finalement devenue commune dans le sport pro riche).
Alcaraz, sur ce qu’il montre et a déjà accompli est bien parti pour entrer à terme au sein du panthéon « majeur » du tennis (c’est-à-dire les joueurs à + de 5 avec plusieurs années de n°1 mondial).
Clairement, les trois ogres ont changé notre perception du jeu, des exploits. En fait, je peux me tromper, mais Sampras pouvait être originaire sur une bonne partie de la saison (au hasard, la terre battue), mais pas blessé outre mesure. Pour Alcaraz, pour le moment, ses deux saisons au plus haut niveau sont incomplètes car il est sérieusement blessé ou en tous les cas suffisamment pour ne pas pouvoir se présenter à de grosses échéances. Et ce à son âge… c’est en cela que je trouve sa situation un peu inquiétante. Après, ça n’a pas empêché Nadal d’être toujours sur le circuit… possible qu’Alcaraz parvienne lui aussi à durer longtemps. L’un et l’autre risquent de le payer dans leur vie d’après néanmoins
Ça se lit comme un polar, mais tout est vrai. Merci Perse.
Et je réponds aussi sur le grand Boris. Une icône de ma jeunesse.
Lu l’interview de l’Equipe. Et assez déçu en fait, que pas grand chose n’en ressorte. Du convenu, de la langue de bois. A ceux qui ne l’ont pas lu, sachez que vous n’apprendrez pas grand chose, hormis quelques menus détails sur ses démêlés judiciaires, détails que je ne connaissais pas et qui ne m’intéressent pas, mais qu’on peut trouver ailleurs de toute façon.
Le Becker dont j’ai envie de parler, c’est le champion.
Rarement autant de charisme n’aura transpiré chez un champion de tennis. Mais la destinée de Boris était sans doute inscrite dans son acte de naissance au vu et au su du monde entier : remporter Wimbledon à 17 ans, c’est hors norme, et l’auréole dont il a immédiatement été coiffé a paradoxalement été pour lui une source d’embarras plus qu’un surcroît de motivation. Porté aux nues par tout un pays, l’Allemagne, qui prend au sérieux ses héros, il n’a que partiellement tenu ses promesses. Incroyable en 1986 avec ce deuxième titre dans le Temple avec une légèreté stupéfiante, il a partiellement craqué sous la pression l’année suivante. Plus généralement, sa carrière a été parcourue de longues éclipses, qui ne peuvent s’expliquer uniquement par des blessures.
A une époque où Internet n’existait pas encore, j’étais suspendu à l’arrivée de Tennis Mag dans la boîte aux lettres pour avoir ENFIN des nouvelles de mon Boris. L’enchaînement IW/Miami était généralement un désert, puis je voyais enfin mon Boris à Monte Carlo. Déception en 89, contre Mancini, mais match magnifique. Ultra-déception en 91, contre un jeune Catalan dont je me suis efforcé d’oublier le nom même s’il a remporté deux Roland ensuite. La domination espagnole sur ocre me faisait ch…r avant même d’avoir commencé. Ambiance mortuaire en 95 : je n’avais suivi que de loin les infos, c’est le samedi soir que j’apprends que mon Boris est en finale, un truc qui n’était pas arrivé depuis des lustres sur TB, et que Muster a fini à l’hôpital après sa demi-finale. Du tout bon. Le lendemain, bim, la douche glacée, et après 2BM de surcroît.
Ce fut une grande épreuve d’être un fan absolu de Boris Becker. Je l’ai vu remporter un Wimbledon, son dernier en 89. Sa victoire à l’US fut la pochette surprise du lundi matin, mes parents ne m’ayant pas laissé veiller jusqu’à une heure avancée de la nuit. Je n’avais vu que le premier set contre Lendl. Pas vu une balle de l’AO 91, du moins pas en direct. Fan absolu oui, mais fan par procuration puisque je ne l’ai au final pas beaucoup vu jouer en direct. Mais j’ai encore bien en tête ma propre fébrilité en ouvrant ma revue tennistique préférée, la peur d’y découvrir que mon Boris n’avait rien foutu le mois écoulé. Et ça arrivait souvent, très souvent.
Il me reste un vrai grand souvenir : sa demi de Coupe Davis contre Agassi. Sa finale contre les Suédois est super aussi, mais je voulais vraiment qu’il gagne, donc j’étais stressé. Sans raison, du reste, Edberg et Wilander ayant marqué 12 jeux à eux deux en simple. Mais contre Agassi, j’étais relax puisque mes deux joueurs préférés s’affrontaient, je n’avais qu’à profiter du spectacle. Pour ceux qui ne l’ont jamais vu, ce duel munichois est un des 5 matchs des années 80 que je vous recommanderais. Un autre match de Boris y aurait sans doute sa place : la finale du Masters 88 contre Lendl. Mais je n’ai vu ce match que sur Youtube, pas en direct, ce n’est pas pareil.
Un grand bravo pour ce commentaire, vraiment superbement tourné et instructif. C’est quand même bien de l’écrire.
J’étais un peu pareil avec Sampras sauf que l’information circulait déjà mieux et que j’étais un gros consommateur de journaux dès que j’ai su lire (en effet, j’achetais les journaux sur le chemin de l’école dès le CM1 et les lisais lors de la récréation ou pire en douce durant les cours, les profs n’avaient jamais vu ça !).
En CM1, tu achetais l’Equipe tous les jours et tu allais à l’école avec pour le lire et avoir des nouvelles de Pitou ?
Je suis pulvérisé avec mon Boris
J’achetais l’équipe et le Fig au primaire, au collège j’ajoutais les Echos ou la Tribune (et je m’attaquais ponctuellement à Libération même si j’ai toujours eu mal), le Monde post Fottorino (« le journal de référence ») itou – trop prétentieux .
Lire les quotidiens nationaux en CM1… C’est à ça qu’on reconnaît la marque des Grands Rappelle-moi ton métier aujourd’hui ?
Caviste !
Première victoire du béornide des Dolomite contre le playmobile serbe, dans une occasion significative de surcroit.
Ca fait plaisir qu’il gagne ce genre de match au couteau. Pas pu voir l’intégralité du match mais je suis quand même impressionné de la durée des échanges pour une surface qui est « historiquement rapide » dixit la presse.
Yep. Le béornide est en train de franchir un palier. Et contre Djoko en plus, ma journée a bien commencé Ce pourrait d’ailleurs être un bon test pour évaluer la réelle résistance physique du Phallostrate, car au-delà de sa durée, tu soulignes bien que les échanges ont été vraiment longs hier soir. Peut-être plus longs que lors de ses 3 matchs au couteau de Bercy. Hélas, les pauvres chéris ont désormais obtenu un jour de repos entre deux matchs de poule du Masters, et je gage que l’Immonde sera remis pour demain.
Sur cette histoire de rapidité de la surface, je suis partagé. Les surfaces indoor ont été ralenties dans les années 2000, suite aux concours d’aces des années 90 entre Sampras, Ivanisevic et Krajicek, qui n’avaient rien de très passionnants sur la longue durée (Perse, pas taper). J’avais lu quelque part que Rotterdam était désormais la salle la plus rapide du circuit, je ne sais pas si c’est toujours vrai.
D’un autre côté, les changements de surface font partie intégrante du calendrier, ils sont parfois brutaux, notamment le passage de la TB au gazon (il y en avait d’autres à une époque révolue, celle de la Coupe Davis). On peut revenir sur cette logique, mais c’est ouvrir la porte à d’autres discussions particulièrement difficiles, dont l’aboutissement ultime (j’avoue que je caricature) serait de réclamer une seule surface et une seule balle tout au long de l’année.
Je me rappelle avoir entendu Nadal expliquer que le Masters se déroule toujours en indoor rapide, alors qu’il rassemble les 8 meilleurs joueurs du monde et qu’ils ont obtenu leurs résultats sur toutes les surfaces. Il lui semblait logique que le Masters se déroule sur une surface changeante, qui reflète (sur la durée évidemment) la diversité des surfaces utilisées sur le Tour. Et donc, au hasard, puisque 35% des tournois se déroulent sur TB, que 3 ou 4 Masters se déroulent sur TB sur une décennie.
Il est évident que dans cette affaire Rafa prêchait pour sa paroisse. Mais sur le fond, je suis presque d’accord avec sa logique. Le seul problème, c’est qu’il me semble difficile de défendre l’idée d’un Masters sur TB faisant suite à un automne disputé sur surface rapide. Il y a une solution, déplacer le Masters fin février (l’année suivante, donc) en Amérique latine, dans la foulée de la tournée sur TB là-bas. Mais alors, puisque dans cette logique la date du Masters devient fluctuante, il ne faudra pas oublier d’organiser, environ une fois tous les 20 ans, un Masters sur gazon, après Wimbledon
Et puisque la logique de Rafa se heurte à des contraintes insurmontables, on ne peut que rester sur la logique actuelle, qui a ses défauts certes mais qui est la pire à l’exception de toutes les autres. Le Masters est le grand événement de la fin de l’année, et les 2 mois qui le précèdent doivent donc être en indoor, en vue (pour les meilleurs) de le préparer. Et en effet, il est préférable que les surfaces se ressemblent un peu sur cette période.
les échanges sont trop longs. On s’emmerde.
Tu parles des échanges entre Rubens et Perse ? Pas gentil !!
Il a raison, je m’éparpille trop. La première fois que j’ai entendu parler de Twitter, je me suis demandé à quoi ça pouvait servir. Je préfère me taire plutôt que de m’exprimer avec 140 signes
Nan !
De ces échanges à Turin sur une surface qu’on nous dit très rapide, alors que visuellement je ne trouve pas que ça soit le cas, et sur laquelle il faut faire 15 frappes pour faire un coup gagnant. Ou alors ils sont tous devenus des mutants et ramènent tout.
Bref c’est long…
Pas mieux
Flash info, en direct des tribunes de Turin.
Deux bûcherons slovènes sont dans le public. Jannik Sinner leur avait trouvé des places pour les remercier de leur silence, mais ils ont fini par passer aux aveux.
En juin dernier, conformément à un accord intergouvernemental entre la France et la Slovénie, trois magnifiques ursidés ont été envoyés au siège du Parc national des Pyrénées afin de renforcer la population d’ours pyrénéenne, particulièrement fragile. Mais, suite à un examen rapide, les vétérinaires ont constaté qu’une fois de plus les Slovènes nous prenaient pour des tanches et tentaient de nous refourguer deux femelles trop âgées et un mâle complètement cinglé qui s’était distingué par ses carnages de poulaillers dans la région du Triglav. La France a poliment mais fermement renvoyé les trois fauves vers l’aéroport de Ljubljana.
C’est ici que notre Béornide entre en scène : navrés que leur fer de lance se retrouve au chômage technique après sa défaite héroïque mais surprenante (et surtout prématurée) à Roland Garros, les dirigeants de Tennis Italia ont organisé une filature discrète du fourgon qui ramenait les trois ours vers leurs chères Alpes juliennes. Une fois les fauves relâchés, ils ont à leur tour ouvert la cage de leur Béornide préféré afin qu’il prenne en chasse ses trois proies.
Les deux bûcherons slovènes ont assisté à la scène et à les entendre, les exploits raquette en main de notre barbare transalpin ne sont rien à côté de ce dont ils furent les témoins : les mandales du mâle de 230 kg se heurtèrent à un cou semblant fait d’acier et ne le sauvèrent pas d’un dépeçage en règle au morgenstern. Le vainqueur n’oublia évidemment pas ce pour quoi il était venu, et s’enquilla d’une traite les 15 litres de sang de la pauvre bête égorgée. Avant de passer, bien évidemment, à la traque des deux femelles.
Voila qui éclaire d’un jour nouveau le spectaculaire redressement de notre Béornide de Bozen à partir de Wimbledon. Je lui trouvais les joues bien roses ces derniers temps, désormais tout s’explique. Et, pour faire un pont improbable avec le sujet de l’article, Jannichou contourne la problématique du dopage avec ses agapes juliennes au solstice d’été.
L’histoire ne dit pas si cet exploit a déclenché un incident diplomatique entre l’Italie et la Slovénie.
A vous les studios.
Très jolie fiction divertissante et drôle mais que je ne rejoins pas.
Nous divergeons fortement sur l’appréhension de Sinner. A t’en croire, Sinner est comme le predator du film culte de McTiernan, individu humanoïdes au caractéristiques surhumaine, à la ténacité prédatrice effrayante et dénué de toute capacité à créer ou ressentir de l’empathie.
Je trouve que ce n’est vraiment pas le cas. Tout d’abord du point de vue physique : Sinner fait 1,88m et est plutôt maigre, sec mais sans hypertrophie musculaire comme Djokovic. C’est très loin de l’iconographie des barbares, des guerriers au corps d’airain ou des basketteurs aux proportions hors-normes.
Ensuite en terme de jeu : s’il frappe très fort en rallye, il ne demeure pas moins que son style est nettement plus Djokovicien que Berdychien ou à la Del Potro. D’ailleurs, dans le Top 10, ce style n’existe pour ainsi dire plus : à l’exception de Rublev et à la rigueur Fritz, les profils sont beaucoup plus coureurs que frappeurs une fois le service retourné. Sinner a une couverture de terrain TOP 5 (seulement Medvedev, Alcaraz & Djoko lui sont supérieurs) avec notamment une énorme souplesse qui lui permet de frapper forts des revers en bout de course.
Enfin pour les émotions : si Sinner te fait de l’urticaire, il ne demeure pas moins que son silence ne voile absolument pas un langage non-verbal finalement prolixe, tant proactif (serrer le poing dès que qu’il gagne point avec un peu de pression) que même passif quand il rate des volées (de gros progrès en cette deuxième partie de saison d’ailleurs) où les signes d’agacement et de déception sont aisément perceptibles. Lui aussi demande le soutien du public après un beau point.
En revanche, les Carota Boys me sont bien rigoler mais c’est triste et pathétique que la machine marketing se soit emparé du sujet. Et finalement l’analogie avec le lapin dont les dents poussent en permanence et l’activité générale sont constantes correspond in fine bien avec le style du rouquin des Dolomites.
Autant, j’ai vu quelques matchs sur ce Masters, autant, j’ai essayé de rester éloignée de ceux joués par l’affreux. Et je dois dire que le peu que j’ai vu de lui a conforté mon sentiment : je le trouve désormais proprement insupportable. Que ce soit dans le jeu, son attitude sur le court (fin du deuxième set contre Sinner) ou dans sa façon de répondre aux interviews pendant cet événement… il agit en vrai parrain mafieux qui ne se cache plus vraiment. Mais qui cherche tout autant qu’avant à être aimé, ne comprenant pas que l’on puisse régulièrement le mettre face à ses petites méthodes limites… j’étais étonnée qu’il ne sorte pas la carte famille pendant Bercy. Il s’est rattrapé hier en en faisant des tonnes autour de ses enfants (je peux me tromper mais sa famille n’était pas présente à Turin avant les demies) qu’il lui tardait de pouvoir embrasser, etc…
Totalement d’accord avec toi Anne.
Depuis le 23 et le 24, l’Affreux est encore plus dégueu qu’avant, ce qui n’est pas peu dire. Physiquement il est plus increvable que jamais (c’est quand même vraiment too much, gros comme une maison, ça ne semble étonner personne), mentalement c’est au max.
Je veux bien qu’on dise que c’est de la fraîcheur pour avoir joué peu de tournois, mais il va toujours hyper loin dans lesdits tournois. Et il enchaîne des matchs ultra intenses de 3 heures comme si de rien n’était.
Ses performances sont beaucoup beaucoup trop anormales pour être mises sur le compte d’une hygiène de vie parfaite. C’est pas parcequ’il pèse ses feuilles d’épinard ou qu’il est copain avec des pyramides bidon qu’il est à ce niveau, on n’a plus 5 ans quand même pour croire à des bobards pareils.
Merci beaucoup à Perse pour l’article passionnant, et les échanges ici.
Toute autre chose qu’une victoire de Sinner ce soir serait vraiment très inquiétante. Et je pense que bizarrement, l’Affreux sera injouable même pour Sinner. Et après : « formidable, j’ai joué mon meilleur match de l’année au moment où il le fallait. » Jannik : »j’étais un peu fatigué mais Djokovic est vraiment incroyable, il ne m’a pas laissé développer mon jeu, je suis content de mon tournoi et de ma fin d’année. »
Carlitos me semble fait du même bois que Nadal, monstrueux les 7 premiers mois de l’année puis plus grand chose. Ca le rend humain et je trouve que mentalement il est en dessous de son prédécesseur espagnol qui était moins talentueux et bien moins créatif, mais plus physique et surtout bien meilleur au mental.
J’ai regardé quelques jeux de Djokovic Alcaraz hier soir, c’était tellement anormal côté Serbe que j’ai laissé tomber la mascarade dès qu’il a breaké, je savais que c’était fini.
Une année où l’Affreux manque le Grand Chelem calendaire d’un seul match en 5 sets à 36 ans est tout aussi peu crédible que les performances honnies du passé (et du présent) du cyclisme.
Je suis amer de voir ce sport que j’adore être devenu aussi faux et faussé.
Je suis très pessimiste pour 2024. Quel dommage tout ça !
Désolé pour le commentaire énervé !
Bon match à ceux qui regarderont la finale.
Finalement c’est pratique en ce moment, quand j’ai quelque chose à écrire sur 15-love, je m’abstiens, j’attends quelques heures, et ça arrive tout seul comme par magie. D’habitude c’est Rubens qui est mon porte-voix, là c’est Sébastien qui écrit mot pour mot ce que je pense profondément. Les performances de Djoko créent chez moi le même malaise (le mot est un euphémisme) que celles de Lance Armstrong il y a quelques années. Là on est face à un Lance Armstrong qui remporterait la même année le tour d’Italie, le tour de France, le tour d’Espagne et qui raterait de peu le titre aux championnats du monde sur route pour une bête crevaison à 5 km de l’arrivée.
Et le tout à… 36 ans. Vous avez l’un et l’autre tellement bien résumé la situation. Déjà que sa saison 2021 ait pu ne pas soulever d’interrogations était déjà signe d’un problème selon moi. On est quand même face à un joueur qui signe ses deux plus belles saisons (ou pas loin) à 34 et 36 ans. C’est au-delà d’énorme…
Qu’il soit meilleur dans tous les compartiments du jeu passe encore et c’est bien là la force de ses monstres : avoir su travaillé encore et encore pour gommer ou tenter de gommer le moindre de leurs défauts. Mais qu’il puisse laisser la concurrence souvent plus jeune que lui de 10 à 15 ans loin derrière lui sur un plan physique… ça, ce n’est clairement pas normal… et il suffit de lire les commentaires des médias tennis depuis l’énième exploit acquis ce jour pour voir qu’il n’y a pas le début d’un commencement d’interrogations ( de toutes façons, il suffit de voir comment le dossier Halep a été traité par les médias sportifs surtout français pour voir que même en cas de tests positifs… on s’interroge encore sur les labos à l’origine des tests plutôt qu’autre chose). Pire commencer à s’interroger et perçu pour de la fan-attitude déplacée
Georges Goven interviewé par L’Equipe du jour (car il a commenté ses matchs sur Eurosport la semaine passée) affirme « il est très pointu sur sa diététique ». Ne surtout jamais s’interroger…
Et puis il porte des semelles orthopédiques, ça fait toute la différence. Ah et j’oubliais : il est très tatillon sur le réglage de la tension de ses raquettes.
Ah là là, on n’a pas idée, à quoi ça tient, tous ces records…
Et la foi, Colin, qu’en fais-tu ? La foi ! La foi soulève des montagnes et fait de l’impossible un miracle pour celui qui l’a.
Souviens-toi des paroles de Srdjan, qui est un peu notre père à tous, ici bas, paroles pleines de modération et de sagesse, quand il disait, lorsque son fils ne pouvait jouer à l’Australian Open : « Novak est crucifié comme Jésus ! ».
Après le Golgotha, maintenant la résurrection, le 7ème titre d’entre les maîtres…
« Je sais que beaucoup de gens ne pourront jamais croire que je suis clean. »
« Mon corps, et je peux en faire ce que j’en veux. En repousser les limites. L’étudier. Le tordre. L’écouter. Tout le monde veux savoir à quoi je marche. A quoi je marche? Je me crève le cul à l’entrainement six heures par jour. Vous marchez à quoi? »
Voilà, les réponses de Djoko.
Pardon, je me suis trompé. C’était des propos de Lance Armstrong.
Novak is the strongest there is
La demi-finale de cet après midi était bien ennuyeuse selon moi, cf. mon ennui déjà exprimé plus haut.
Finalement je me demande si Carlito, que je n’apprécie pas trop, est une chance niveau tennistique.
Configuration & déroulement classique du Masters : la revanche a souvent lieu en finale, et elle est le plus souvent impitoyable.
Il me semble que c’est la deuxième fois où Djokovic bénéficie de la faiblesse stratégique de ses adversaires. Là Sinner pourra regretter de ne pas avoir perdu tactiquement contre Rune. Peut-être devrait-il lui aussi recruter Becker pour jouer aux échecs et apprendre que parfois un sacrifice en début de partie peut aboutir sur de meilleures perspectives de victoire?
Sinon que dire ? Le tennis meure de Djokovisme, c’est presque un saturnisme maintenant. Du balai, flûte !
Rien à dire de plus. Cette rubrique porte bien son nom. Et Djokovic a les meilleurs toubibs. Nous ne parlons plus de tennis désormais.
C’est vrai que c’est derangeant cette saisin de Djokovic a 36 ans. Apres n’oublions pas que Federer au meme age avait fait presque la meme chose en 2017 : egalement 7 tournois remportes, 2GC, 3M100, 2 500. Et 54V-5D (contre 55-6 cette annee pour Djokovic).
Apres on pourra dire qu’il n’ont pas le meme style de jeu, que Federer a l’epoque a au contraire raccourci encore les echanges, qu’il ne s’etait pas aventure sur TB, etc…
Mais bon quand meme
Djokovic raconte d’ailleurs que la manière de gérer sa carrière par Fed qui l’inspire. C’est d’ailleurs pour cela qu’il joue assez peu.
Et cette année, il quand même du bol car sans la crampe d’Alcaraz à RG et sans la victoire de Sinner contre Rune (victoire que beaucoup d’autres joueurs ne seraient pas allés chercher) il n’aurait sans doute pas un aussi bonne année.
Mais sa principale chance c’est que les deux autres monstres sont à la retraite ou à l’infirmerie : il a une aubaine énorme pour engranger et il le sait bien. Il a une grosse fenêtre de tir qui va durer sans doute un an ou deux et veut en profiter avant que la jeunesse réussisse à le mettre à la porte.
Il faudrait aussi expliquer pourquoi le serbe se blesse peu. Sont-ce les produits ? Mais je ne crois pas qu’on puisse éviter les blessures ainsi.
Entre l’Open d’Australie et la saison sur terre battue, il joue peu car sa position antivax l’empêche d’aller aux USA. On peut penser qu’il en aurait au mois fait un des deux. Mais’d’une manière générale, en effet, il joue très, très peu par rapport aux autres. Et ce qui était reproché systématiquement à Federer en son temps est salué comme une formidable gestion de son calendrier par les mêmes.
A le croire, ce n’est pas tant qu’il ne se blesse pas qu’il est capable de gagner n’importe quel tournoi et a fortiori un tournoi du Grand Chelem avec n’importe quelle blessure (ou maladie si on en croit son dernier Bercy)
Effectivement je viens de trouver qu’il n’a fait que 60 matchs cette année.
Il a fait aussi une grosse pause après l’US Open. Je crois qu’il n’a repris que pour Bercy.
Soit deux mois de pause car il a repris le 1er novembre.
Alors que les autres cravachaient à Pékin ou à Shanghai.
Exactement. Et entre Wimbledon et l’US Open, Il n’a joué que Cincinnati. Sur l’ensemble de la saison, c’est difficile, à moins d’être blessé de pouvoir moins jouer de tournois (en même temps,l’immense majorité n’a pas autant d’exemptions que lui pour les M1000)
L’année 2017 de Federer était très belle mais pas mutante, il n’a pas raté le Grand Chelem d’un seul set, son jeu n’était pas d’user en faisant le mur et d’enchaîner infatigablement plusieurs matchs de 3 heures sans la moindre difficulté.
Le style de jeu fait toute la différence. De plus Federer revenait de plus de 6 mois de coupure avec une extrême fraîcheur et des intentions offensives plus marquées que jamais.
Là il est question d’un mutant qui à 36 ans reste indébordable, inépuisable et est plus en forme que des gars qui ont 14 ou 16 ans de moins que lui.
Je ne sais pas si la rencontre Italie/Serbie permettra à la « nouvelle Coupe Davis » de gagner en légitimité, mais elle aura été au moins particulièrement surprenante. Avec un Djokovic qui avait fait de la compétition son événement de la fin d’année (voire plus) sans que grand monde (hors la Serbie) ne lui demande rien. Il en a même profité pour fanfaronner sur son invincibilité dans la compétition (en simple… en double, faut pas pousser non plus) depuis 2011, prétendant même qu’elle était le gage de son implication quand il s’agissait de jouer pour son pays (combien de top joueurs rencontrés en 12 ans ?), oubliant au passage que plus une série s’allonge, plus elle s’approche aussi de sa fin.. toujours est-il qu’il aura eu non pas une, ni deux mais bien trois occasions de qualifier son pays pour la finale… en vain. C’est bien Sinner qui remporte le deuxième simple en sauvant au passage 3 balles de match. Avant d’offrir la victoire, définitive cette fois, à son pays avec Sonego. Djokovic confirme qu’il n’est décidément pas un joueur de double. Y compris face à une équipe de non-spécialiste. Quant à Sinner, il fait une fin de saison vraiment extra. Que ce soit en terme de niveau de jeu comme de victoires contre des Top joueurs. Il a démontré en double que sa volée était encore perfectible. Mais il a vraiment passé quelques paliers. Et laisse augurer de belles choses pour la saison prochaine. En espérant que lui, Alcaraz, Rune mais aussi quelques autres répondent vraiment présents.
Pour la Coupe Davis, cela me fait très plaisir que Sinner continue à bien jouer. Et en plus, il a l’air de bien s’entendre avec ses coéquipiers, ce qui de prime abord pouvait ne pas aller de soi.
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Appeaux à Rubens : j’avais loupé la petite compil de Tennis Tv sur les Becker-Sampras au Masters https://www.youtube.com/watch?v=1A2hpj0o32E
Beaucoup de très jolis points en bonne définition sur ces courts de simples. Un tennis d’une autre époque (effectivement, les déplacements sont moins bons mais la qualité de frappe est éblouissante). La gestuelle de Sampras pour moi est sublime, BB exsude la puissance physique de l’ours et ils font de nombreux supers points.
GRIGOOOR… DIMITROOOOV !!! https://www.youtube.com/shorts/gPHwP2h3nPk
https://www.youtube.com/shorts/3zhNKEGpcyI
https://www.youtube.com/shorts/TO-fk2q1BBo
https://www.youtube.com/shorts/4GkqKf6Fmo0
Ton troll a dû nécessiter ma validation pour apparaître.
Désolé de ne pas être touché par Dimitrov qui est comme Kaia Gerber par rapport à sa mère : elle ressemble très fort mais la magie n’y est aucunement.
Le dopage sanguin, partie 4 : la spécificité du tennis : ce sont les joueurs qui décident à quel moment ils acceptent d’être contrôlés.
Mieux vaut ne pas savoir ! C’est incroyable, les joueurs de tennis, avec l’aval de l’Agence internationale d’intégrité du tennis (c’est quoi ce machin ?), peuvent choisir le moment de leur contrôle, avant ou après match, c’est comme vous voulez. Comme si le masquage des produits dopants, ça n’existait pas, comme si la science obscure ne permettait pas de bien doser le petit plus de sans gluten qui va faire la différence, comme si pisser dans une éprouvette 2 heures avant un match pouvait empêcher l’immense concentration du plus grand joueur de tous les temps. Les coureurs cyclistes doivent rigoler.
Voire !
Vingegaard est aussi fake que Djokovic mais ce dernier peut se permettre des cris d’orfraie qui seraient impossibles en vélo. L’argument de la concentration est vraiment hénaurme d’imposture.
Il semblerait qu’il y ait une arme tactique nouvelle et dérimante dans ses effets : la pause toilettes. Mais il faut savoir la maîtriser. Il y a un vrai savoir faire en la matière. Il semblerait que les Serbes en connaissent toutes les arcanes. Arcane voulant dire, selon la définition, préparation hermétique réservée aux initiés.
L’année 2017 de Federer était très belle mais pas mutante, il n’a pas raté le Grand Chelem d’un seul set, son jeu n’était pas d’user en faisant le mur et d’enchaîner infatigablement plusieurs matchs de 3 heures sans la moindre difficulté.
Le style de jeu fait toute la différence. De plus Federer revenait de plus de 6 mois de coupure avec une extrême fraîcheur et des intentions offensives plus marquées que jamais.
Là il est question d’un mutant qui à 36 ans reste indébordable, inépuisable et est plus en forme que des gars qui ont 14 ou 16 ans de moins que lui.