L’histoire du dopage sanguin – partie 1

By  | 9 mai 2023 | Filed under: Regards

Sport & Vie n°191Suite aux diverses questions quant aux performances d’endurances, du dopage etc… je vous partage un article très instructif et intéressant sur le dopage sanguin trouvé dans le magazine Sport & Vie. L’article est particulièrement concentré sur le vélo qui a la malédiction d’être le plus (et sérieusement) contrôlé mais avec une culture historique extrêmement forte du dopage. Les auteurs de l’article sont Marc Kluszczynski et Gilles Goetghebuer.

Où en est le dopage sanguin ? Sport & Vie n°191 Mars/Avril 2022, à partir de la page 60.

Depuis quelques mois, les performances dans le sport d’endurance sont reparties à la hausse de façon spectaculaire. En course à pied, on attribue cette embellie aux chaussures à lames de carbone. Mais dans le vélo ?

A la fin de la saison passée, plusieurs coureurs cyclistes professionnels s’épanchaient sur les difficultés qu’ils éprouvent à suivre le tempo de courses de plus en plus rapides. Juste avant le Tour de Lombardie, le Français David Gaudu déclarait : « Cela roule beaucoup plus vite qu’avant ! Avec le niveau stratosphérique de Primoz Roglic, il faut battre ses records de puissance tous les jours en cas d’arrivée un peu difficile ». Il faut reconnaître que les performances récentes de l’ancien sauteur à ski sont du genre décoiffantes. Notamment sa victoire dans l’épreuve du contre-la-montre aux JO de Tokyo. Il a mis une minute à tous ses rivaux directs (Dumoulin, Dennis, Kung, Ganna) alors qu’eux-même se tenaient dans un mouchoir de poche. Tout se passe comme si, encore meurtri par sa défaite survenue lors de l’avant-dernier jour du Tour du France 2020, le Slovène avait décidé de se doter lui aussi de tous les moyens pour renouer avec le succès. Y compris les moins avouables. Car Roglic reste persuadé que son rival Tadej Pogacar a triché lorsqu’il lui a arraché la victoire dans le fameux contre-la-montre de la Planche des Belles Filles, le 19 septembre 2020. Officiellement, il se garde bien de le dire. Mais son acrimonie transparaît dans un documentaire de la chaîne de télévision néerlandaise NOS consacré à la vie quotidienne au sein de l’équipe Jumbo-Visma. On y voit Roglic dans l’intimité commenter la performance de Pogacar avec son collègue Tom Dumoulin. « Je ne peux pas y croire », dit-il. Ce jour-là, il avait terminé à la cinquième place de l’étape à près de deux minutes du vainqueur. « Deux minutes. C’est une énorme différence sur un parcours de 36 kilomètres », dit-il. Tom Dumoulin renchérit : « il fait du vélo comme un mineur (sic). Je ne comprends tout simplement pas comment ce type a fait pour me prendre une minute et demie ». On s’en souvient. Tom Dumoulin avait terminé deuxième du contre-la-montre avec une minute et demie de retard. Ni l’un ni l’autre ne prononce le mot dopage. Mais ils y pensent si fort que cela se voit ! Roglic et Dumoulin ne sont pas les seuls à douter des performances du jeune Pogacar dans ce Tour et à s’inquiéter du fait qu’elles rappellent beaucoup celles des décennies précédentes (1990 et 2000) où (presque) tout le peloton carburait à l’érythropoïétine (EPO). Le leader de l’équipe UAE fut aussi à l’origine d’autres moments de gêne au cours de l’édition 2021, notamment son ascension expresse du col de la Colombière lors de la huitième étape (entre Oyonnax et le Grand-Bornand). Il roulait seul. Face au vent. Grand plateau. Là encore, on croyait voir Bjarne Riis et sa fameuse montée de l’Hautacam en 1996. A un quart de siècle de distance, tous les amoureux de vélo étaient frappés par la même incrédulité.

On s’est alors inquiété de savoir si cette impression de surpuissance était corroborée par les estimations chiffrées. Effectivement ! Lors de ces démonstrations de force, Pogacar a dépassé à plusieurs reprises la barre des 450 watts que l’on considère celle des « mutants », pour reprendre l’expression popularisée par l’entraîneur Antoine Vayer. L’analyse des chronos confirme aussi l’envolée des vitesses. En 2021, le Tour de France a été couru à une moyenne de 41.165 km/h, soit le deuxième Tour de France le plus rapide de l’histoire après celui de 2005 ; une édition pour laquelle, rappelons-le, on ne connaît pas de vainqueur puisqu’il est apparu que, finalement, tous les principaux protagonistes de l’épreuve avaient triché ! Bref, on va effectivement plus vite qu’avant. Et s’il n’y avait que cela.

Mais certains faits de course frappent aussi par leur imprédictibilité et évoquent les performances en dents de scie caractéristiques de l’époque à laquelle évoluaient des coureurs comme Rodolfo Massi par exemple. On a vu des sprinters s’illustrer dans des étapes de montagne comme l’Italien Sonny Colbrelli, troisième à Tignes dans le Tour 2021. Quelques semaines plus tôt, son coéquipier Jan Tratnik avait fait encore mieux : deuxième dans l’étape du Zoncolan au Giro. Et que dire des performances de Wout Van Aert, capable de gagner dans la foulée une étape de montagne, un contre-la-montre et le sprint massif des Champs-Elysées. Extraordinaire ! Notez que ces exploits et bien d’autres sont signés de coureurs qui appartiennent tous aux trois ou quatre mêmes grandes équipes : Bahrain-Victorious, Team Emirates, Jumbo-Visma et, dans une moindre mesure, Deceuninck-Quick Step.

Forcément, cela fait jaser. Les Belges Thomas De Gendt ou Tim Wellens en parlent avec le Français Warren Barguil. Interrogé par Ouest-France, Maxime Bouet (34 ans) répond franchement :« Il est clair que cela roule plus vite qu’avant. Je le vois bien en regardant mes watts. Aujourd’hui, je bats régulièrement mes records. Avec la puissance que je développe là, j’aurais gagné plein de courses il y a cinq ans alors que je finis plutôt quarantième ». Alexis Vuillermoz (33 ans) se disait lui très surpris des vitesses atteintes par le peloton quand il est revenu après une longue absence causée par une grosse chute dans le contre-la-montre du Tour de Suisse. A propos du Tour d’Emilie-Romagne, il disait que les leaders roulaient devant « comme des Formules 1″ tandis que Romain Bardet (31 ans) les comparaît plutôt à « des pilotes de MotoGP ». Ce scepticisme de la part de ceux qu’on se doit déjà de considérer comme des anciens par rapport à la génération montante rappelle une période très similaire, celle du début des années 1990 lorsque plusieurs anciens champions (Fignon, LeMond, Van Hooydonck) avaient pris la parole pour dire eux aussi qu’ils ne comprenaient pas pourquoi, soudain, le rythme des courses s’était autant accéléré. On leur avait répondu avec des arguments techniques sur la qualité des vélos et le meilleur revêtement des routes. Aujourd’hui on fait pareil en parlant du rendement supérieur des roulements en céramique et/ou de l’avantage que procurent les corps cétoniques. D’autres observateurs moins charitables avaient mis ces sorties médiatiques sur le compte de leur amertume à l’idée ne plus faire partie du gotha. En réalité, on ne le sait aujourd’hui, ils étaient aux premières loges pour constater les effets de l’EPO sur les performances.

Doit-on suspecter la résurgence d’un phénomène de ce type aujourd’hui? Lorsqu’on survole l’histoire du dopage sanguin, on doit bien admettre que, oui, la chose paraît possible. Par le passé, les dopeurs ont effectivement trouvé à plusieurs reprises le moyen de contourner les règles pour relever artificiellement l’oxygénation du sang sans se faire prendre aux contrôles. Il se pourrait très bien que l’augmentation des puissances soit l’indice de nouvelles pratiques. Lesquelles ? La question méritait bien une petite enquête sur les origines et l’avenir du dopage sanguin.

Larguer les globules !

L’histoire du dopage sanguin commence au début des années 70 avec les expériences des chercheurs suédois Bengt Saltin, Per-Olof Astrand et surtout Björn Ekblom, qui démontrent qu’on peut améliorer les performances grâce à une technique de prélèvement et de réinjection de son propre sang à proximité de l’épreuve. En résumé, on prélève un litre environ un mois avant le jour J. On retire cette « purée globulaire » (c’est son nom) dans les jours qui précèdent la compétition. D’après Ekblom, on bénéficie ainsi d’un avantage important : la VO2 max augmente de 9% et le temps de course à vitesse égale peut augmenter jusqu’à 23%. Cet avantage s’estompe progressivement sur une durée de quinze jours. Ekblom s’est d’abord fait la main sur quatre étudiants de l’Institut de gymnastique et de sport de Stockholm. Puis la méthode a essaimé auprès de champions auxquels on demandait généralement de ne pas trop en parler. De ce fait, les témoignages sont relativement rares. On possède néanmoins celui de l’athlète finlandais Mikko Ala-Leppilampi, spécialiste du 3000m, qui a avoué en 1982 avoir subi ce traitement dix ans plus tôt, juste avant les Jeux de Munich.

Attention ! Cette transfusion sanguine autologue (avec son propre sang) ne pas doit pas être confondue avec la transfusion sanguine homologue (avec le sang d’un donneur du même groupe sanguin) qui, deux ans avant les Jeux de Munich, avait été essayée elle aussi par le docteur argentin Enrique Rewald. Lors d’une expérience unique, il avait administré 1200 ml de sang à des tennismen juste avant un voyage à La Paz en Bolivie, une ville située à 3600 mètres d’altitude. L’opération s’était révélée parfaitement concluante avec des joueurs en meilleure forme physique que ceux du groupe contrôle et même plus performants sur le plan athlétique que des sujets pourtant recrutés sur place. Evidemment, ce type de transfusion homologue implique d’être vigilant pour respecter les critères de comptabilité (groupe sanguin et rhésus). Rappelons qu’elle met tout de même le sujet en danger de mort en cas d’erreur. Il faut aussi tenir compte du risque de transmission de plusieurs maladies graves véhiculées par le sang, comme le sida ou l’hépatite C. D’où l’option prudente, suivie par Ekblom. Détail amusant : celui que l’on considère aujourd’hui comme le père du dopage sanguin a fait ensuite carrière dans la lutte contre le dopage et comptait parmi ceux qui étaient à pied d’œuvre une quinzaine d’années plus tard pour attester de l’efficacité de l’EPO dans le sport, publiant des travaux qui conduiront à son interdiction par le CIO en 1990.

Veni, Vidi, Virén

Dans les années 70 et 80, les transfusions sanguines connaissent des années de gloire et sont à l’origine de nombreuses victoires comme vraisemblablement celles du Finlandais Lasse Virén, quatre fois médaillé d’or sur 5000 et 10000 mètres aux Jeux de Munich en 1972 puis de Montréal en 1976, tout en restant remarquablement discret le reste du temps. En fait, il n’a quasiment rien gagné en dehors de ces grands rendez-vous olympiques mis à part une médaille de bronze à Rome en 1974 lors des championnats d’Europe.

Dans le cyclisme aussi, les transfusions sanguines étaient fort prisées. La méthode fut même proposée à Eddy Merckx juste avant qu’il ne batte le record de l’heure sur le vélodrome de Mexico en 1972. Toutes ces manipulations ne lui inspiraient pas confiance. Il les a refusées. Au contraire du cycliste italien Francesco Moser qui n’eut pas les mêmes scrupules, douze ans plus tard, alors qu’il s’apprêtait lui aussi à battre le fameux record. Ce qu’il fit ! A la surprise générale, il améliora même la marque à deux reprises en atteignant la distance de 50 810 mètres le 19 janvier puis de 51 515 mètres quatre jours plus tard laissant Merckx à 2 kilomètres. S’il avaient été ensemble sur la piste, l’Italien aurait dépassé le Belge… à huit reprises !

A l’époque, l’annonce de cet exploit avait surtout suscité de l’étonnement. A 32 ans, Moser était clairement en fin de carrière. Comment ce coureur vieillissant avait-il fait pour s’arroger un record que l’on croyait intouchable ? Tout fut méticuleusement passé en revue et surtout le matériel révolutionnaire qu’il avait utilisé : un vélo avec cadre plongeant, roues pleines de différents diamètres et guidon en cornes de vache. On prit aussi très au sérieux les déclarations du professeur Francesco Conconi qui, avec son assistant de l’époque, un certain Michele Ferrari, et dans l’ombre du champion, avait œuvré au succès de l’opération. Peu de temps après ce record, celui-ci avait été l’invité-vedette d’un séminaire sur l’entraînement organisé à Crans-Montana en Suisse. Nous (les auteurs de l’article) y étions et gardons un souvenir très précis de sa morgue lorsque, devant ses collègues épatés, il expliquait sa théorie sur l’existence d’un seuil anaérobie et la nécessité de cibler précisément ce point de basculement de façon à pouvoir conduire son effort à l’extrême limite de ses capacités athlétiques. C’était plus ou moins nouveau. Dans les laboratoires d’effort, on prit même l’habitude de parler du « seuil Conconi » comme d’une valeur physiologique de référence. Pour Conconi lui-même, ce discours présentait un double avantage. 1/ Il lui garantissait de briller dans les colloques. 2/ Il lui permettait aussi d’éluder la question du dopage sanguin que l’on soupçonne d’avoir eu, dans le succès de l’entreprise, une importance nettement plus grande que l’attention portée à ce seuil.

Plus tard, les langues se délièrent et il est apparu que Moser s’était effectivement fait réinjecter des globules rouges en provenances de poches de son propre sang prélevé par le docteur Conconi des semaines auparavant et acheminées par ses soins jusqu’au vélodrome mexicain. A l’époque, cette méthode peu avouable était totalement impossible à dépister et ne figurait pas, pour cette raison, dans la liste des interdictions du règlement antidopage.

Impressionnés par l’exploit de Moser, plusieurs cyclistes de l’équipe nationale américaine l’adoptèrent en prévision des Jeux de Los Angeles de 1984 au cours desquels ils raflèrent l’essentiel des médailles (9/24 dont 4 en or). Trichaient-ils ? Dans l’esprit, oui. Dans les textes, non. Les transfusions sanguines n’ont été formellement interdites qu’au début de l’année 1986, soit seize mois après les Jeux de 1984. Les coureurs concernés auraient pu révéler ces pratiques sans encourir de sanctions. Seulement, ils ne l’ont pas fait à quelques exceptions près. Il faut croire qu’ils n’en étaient pas fiers. En parler à la presse revenait à minimiser leurs mérites personnels. Le dire à ses proches aurait aussi été source d’inquiétude pour eux dans la mesure où ces manipulations sont tout de même assez risquées. Trois pistards de l’équipe américaine sont d’ailleurs tombés malades à la suite de ces manipulations. Dans les mois qui suivirent, l’opération mise en place par la fédération américaine de cyclisme fut investiguée par le canadien Norman Gledhill (York University de Toronto) et le dossier qu’il remit à l’American College of Sport Medicine a certainement contribué à l’interdiction du dopage sanguin par autotransfusion prononcée par les autorités sportives quelques mois plus tard.

Le problème était l’incapacité totale à déceler la manipulation. Loin de disparaître, le dopage sanguin s’est donc poursuivi dans la clandestinité et on s’en rendait compte à chaque nouvelle défaillance suspecte qui survenait en marge des compétions. Par exemple, lors des Jeux Olympiques d’Albertville en 1992, le biathlète russe Serguei Tarasov fut hospitalisé d’urgence à Albertville puis à Chambéry pour cause officielle d’intoxication alimentaire. « Il avait mangé de mauvais champignons », expliquèrent les dirigeants. En réalité, Tarasov avait victime d’un très grave accident de transfusion. « On l’a sauvé par les cheveux », répondirent ses médecins qui ne croyaient pas du tout dans l’explication mycologique. Bref, s’il était efficace, le dopage par autotransfusion présentait tout de même de gros inconvénients. Il fallait gérer les stocks, ne pas se tromper dans l’étiquetage de poches et surtout les maintenir à bonne température. Or ce n’est pas simple lorsqu’on se déplace de ville en ville comme doivent le faire les coureurs des grandes épreuves cyclistes. Sur le Tour de France, par exemple, il se dit que les formations utilisaient pour cela les frigos des camions de la caravane publicitaire. Le problème venait aussi du fait que les bras des coureurs gardaient longtemps la trace des injections, sous la forme d’hématomes veineux caractéristiques. D’où l’habitude de plusieurs d’entre eux de garder des maillots à manches longues en toute occasion, même en plein soleil. Enfin, il y avait toujours l’épée de Damoclès d’un possible choc toxinique (empoisonnement du sang) qui planait au-dessus de leurs têtes, comme celui qui causa vraisemblablement la mort du jeune footballeur belge Luc de Rijck (FC Turnhout) en avril 1991.

A venir : Partie 2 – l’ère EPO et ses dérivés

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87 Responses to L’histoire du dopage sanguin – partie 1

  1. Rubens 9 mai 2023 at 12:27

    Un graaaaaaaand merci Perse pour ce texte super intéressant. L’actu tennis me déprime, autant élargir la perspective.

    Je vais faire ma marionnette des Guignols de Fabien Barthez, et demander si je peux dire une c…rie. Je suis d’autant plus légitime pour ce faire que je ne connais rien, mais alors vraiment rien, au sujet.

    En lisant ce texte, je me demande rétrospectivement s’il est si grave de s’injecter son propre sang. J’ai bien compris les dangers pour la santé du sportif, les accidents, la vigilance extrême requise pour garder le sang dans les conditions de conservation requises, etc. En gros, l’enjeu, pour le sportif, est de recréer en compétition ses capacités quand il est hors compétition (et donc pas fatigué). D’un point de vue purement éthique, ce que le sportif s’injecte vient bien au départ de son propre corps. Je ne le mettrai donc pas sur le même plan que les injections de produits dopants, destinées à améliorer la performance par d’autres moyens que ceux directement produits par le corps humain. Après, je comprends bien que ce soit interdit.

    C’était ma minute lavelanétienne.

    • Perse 9 mai 2023 at 14:58

      Merci Rubens,

      L’article a été coupé en 3 partie. Pour répondre à ta bartheziade, c’est de la casuistique qui ne fonctionne pas. Le sang, autologue ou homologue demeure une injection exogène exactement comme tout autre produit dopant.

      Pour la suite du texte, tu verras que l’on apprend énormément sur l’industrie pharmaceutique de « l’oxygénation du sang », c’est en effet un enjeu de santé publique afin de lutter contre les maladies cardiovasculaires et autres anémies. Par conséquent, la recherche est extrêmement bien financée et l’approfondissement de nos connaissances du corps humain ont permis de bien remonter l’arbre des causes dans le cadre de la vascularisation.

      Beaucoup de médicaments remontent aux précurseurs hormonaux, et on découvrira la recherche sur les hémoglobines animales également.

      • Rubens 9 mai 2023 at 15:23

        Pardon Perse, mais je ne comprends toujours pas : quand tu t’injectes ton propre sang, ce que tu t’injectes vient bien au départ de ton propre corps, non ?

        Ma remarque ne vaut évidemment plus si le sang réinjecté a été trafiqué entretemps…

        Mais je répète : ma remarque ne porte pas sur les dangers de cette méthode pour la santé du sujet, elle porte sur l’éthique pure d’un tel geste.

        • Perse 9 mai 2023 at 16:39

          Ce sang prélevé aurait été naturellement éliminé ou renouvelé s’il était resté dans l’organisme.

          Se le réinjecter plus tard est un apport exogène artificiel qui correspond en tout point à la démarche dopante.

          Pas de casuistique éthique selon moi, c’est indéniablement de la triche.

  2. Rubens 9 mai 2023 at 13:04

    Je remets maintenant ce brave Fabien où il est.

    Ces débats sans fin sur le dopage me semblent s’insérer dans un contexte plus large, celui de l’évolution de notre rapport au sport de haut niveau. Quand j’écoute les journalistes, les consultants, les instances sportives et même les fans, il me semble que tout le monde est désormais biberonné aux records. Ce qui justifie qu’on regarde un sport derrière un écran, c’est l’excitation de voir, peut-être, un record tomber. Ce que je dis n’est évidemment pas à généraliser, mais c’est bien là-dessus qu’insistent tous les acteurs cherchant à faire la promotion du sport.

    S’il s’agit de vendre l’intérêt du prochain Roland au grand public, que va-t-on entendre ? Que Rafa ou Nole sont tous les deux en lice pour décrocher le record de 23 titres du Grand Chelem. Il y aura bien quelques papiers pour nous vendre du Alcaraz, mais bon, ils sont encore nombreux à ne même pas savoir qui c’est. De toute façon, Roger n’est plus là, et beaucoup de monde a pris la tangente.

    Le tennis est à l’aube d’un grand océan de vide métaphysique, puisque trois champions ont effacé, peut-être pour longtemps, les anciennes marques. Et comme en tennis les records perçus comme les plus significatifs sont désormais des records de longévité au sommet et de nombre de grands titres, nous avons de quoi voir venir d’ici que ces records soient en passe d’être menacés. Ce brave Carlito est un jeune homme bien sous tous rapports, mais il est un peu prématuré de le vendre comme un chasseur de records à ce stade de sa carrière.

    En tant que simple fan de tennis, je me prends à espérer que cette quinzaine de l’ocre parisien me permettra de voir du beau jeu, de beaux points, des matchs au couteau à la tombée de la nuit. Le top pour moi serait sans doute de m’enticher d’un no-name arrivant de nulle part pour aligner les favoris un par un à la surprise générale. Bon, peut-être que je veux juste revivre mes 20 ans (mon âge en 97).

    Bref, je veux des émotions. Pas des stats. Mais je ne crois pas être représentatif du grand public.

    Un autre exemple ? Celui du saut en longueur. Une de mes plus grandes émotions devant ma télé est le concours de Tokyo en 91. Avec le « King » Carl Lewis, à la chasse du record de Beamon (8.90m) depuis une décennie. Qui le bat ce soir-là, d’un petit centimètre, hélas non homologué pour cause de vent favorable. Qui est ensuite dépassé par Mike Powell, éternel second de Lewis, et finalement auteur d’un saut stratosphérique à 8.95 derrière lequel il courait depuis des années. Et pour finir la réaction sublime mais vaine de King Carl, avec deux derniers sauts monumentaux à 8.87 et 8.84.

    C’était en 1991. Il y a 32 ans. Le record de Powell est l’un des mieux gardés de tous : ils sont deux ou trois à avoir atteint les 8.80, quelques-uns de plus à avoir atteint les 8.70. Le dernier vainqueur olympique, à Tokyo en 2020, a réalisé 8.41m, une distance largement suffisante désormais. Ce sport a glissé, lentement mais sûrement, vers l’anonymat. Parce que les sprinteurs ne se concentrent plus que sur le sprint, ils ne sont pas, comme l’était Carl Lewis, des hommes orchestres. Et il n’y a plus de spécialistes purs de la discipline, comme l’était Powell. Le saut en longueur est mort, parce que son record, pourtant en jeu à chaque compétition, l’a tué. Et il ne se trouve manifestement pas grand monde pour s’en émouvoir.

    C’est dans ce contexte général que la question du dopage doit être examinée. Les acteurs qui rendent possibles les sommes délirantes désormais en jeu dans le sport veulent un retour sur investissement, et donc des chiffres, et donc des records. Un record tombe, c’est super, mais notre attention se tourne déjà vers le prochain.

    Profiter d’un spectacle n’est donc plus suffisant ?

    • Perse 9 mai 2023 at 15:22

      « Le tennis est à l’aube d’un grand océan de vide métaphysique, puisque trois champions ont effacé, peut-être pour longtemps, les anciennes marques. Et comme en tennis les records perçus comme les plus significatifs sont désormais des records de longévité au sommet et de nombre de grands titres, nous avons de quoi voir venir d’ici que ces records soient en passe d’être menacés. Ce brave Carlito est un jeune homme bien sous tous rapports, mais il est un peu prématuré de le vendre comme un chasseur de records à ce stade de sa carrière. »

      En fait, cela fait déjà 10 ans que c’est le cas. Le big 4 a phagocyté le sport et son intérêt pour les gens hors de la sphère intéressée a beaucoup décru par manque de diversité. C’est le revers de l’élitisme et de ce ruissellement par le haut.

      Je suis très attristé par l’occultation de l’athlétisme depuis 30 ans même si en réalité, c’est la montée en puissance du sport collectif professionnel qui généré l’essentiel de la croissance et qui capte maintenant de très loin l’essentiel des revenus.

      On peut noter que le sport co n’a jamais été aussi puissant en même temps que leurs têtes d’affiches n’ont jamais été autant idôlatrées. Ceci a commencé avec Michael Jordan et Wayne Grestzky au début des 90′s mais maintenant le niveau de culte autour d’un CR7, Lebron James est devenu très excessif. Selon moi, cela s’entrelace avec le retour du panurgisme identitaire.

      ——————————–

      A propos de l’athlétisme, c’est je trouve un sport qui n’est pas considéré à sa juste valeur, surtout les combinés qui sont les authentiques dieux du stade et du sport en général (et rien à voir avec le fait que Kevin Mayer soit français), et d’ailleurs les heptaphlètes sont les plus grandes star de l’athlé (Nafi Thiam, avant Jessica Ennis et surtout Karolina Klüft sans oublier Joyner-Kersee).

    • Guillaume 9 mai 2023 at 15:52

      Je m’étends sur l’apparté athlé, je reviendrai sur le reste plus tard. La difficulté à « vendre » l’athlétisme est qu’effectivement ce sport, plus que d’autres (le tennis, au hasard) est affaire de chiffres, de chronos et de comparatifs dans le temps. C’est très, très austère. « Il a amélioré la MPM de 3 centièmes », « il bat son RP de 8 cm »… Pas très sexy, quoi. Le sport, c’est d’abord et avant tout des un contre un, en individuel ou par équipe. Mais dans l’athlé moderne, quand tu mets des mecs/des filles sur la même ligne de départ/le même sautoir, tu obtiens systématiquement le même résultat. L’athlé est coincé dans la quasi-impossibilité d’avoir de vraies rivalités, 1 petit dixième d’avantage au bilan annuel, ou 5 cm, ou tout autre « pas-grand-chose » donnant invariablement le même résultat sur X compétitions consécutives. En athlé, Wawrinka ne bat pas Djokovic. Quand par hasard une compétition se fait indécise, c’est souvent parce qu’une passation de pouvoir se profile, préparant une nouvelle mainmise. Bolt avait beau être charismatique, le voir gagner 96 courses sur 97 durant son règne n’avait à la fin plus grand-chose d’excitant.

      Ceci dit, il a pourtant été la plus grande star de son sport et même probablement la plus grande star mondiale en années olympiques, voire mondiales, pendant quinze ans… Et celui qui pourrait s’en approcher aujourd’hui, Monde Duplantis, est lui aussi seul au monde. Contradictoire, tout ça.

      • Rubens 9 mai 2023 at 16:15

        Et c’est bien pour cette raison que la soirée nippone de 91 était totalement surréaliste, avec un duel au sommet de deux athlètes ayant en ligne de mire un record vieux de 23 ans. Et dans leurs regards, on sentait chacun réagir aux performances de l’autre. Ce sont des moments effectivement rares dans l’athlétisme, où une action est réussie ou ratée est l’affaire de quelques centimètres ou de quelques millisecondes, et où chacun, en voyant l’action, ne fait en réalité rien d’autre qu’attendre le verdict des ordinateurs et des panneaux d’affichage. Et puisque tous les enjeux se résument à ces quelques centimètres ou millisecondes, le dopage est précisément le tendon d’Achille sur lequel repose toute l’économie de l’athlétisme.

        Pour ma part, je me contenterais sans problème d’un 100m où aucun athlète ne passe en-dessous des 10 secondes, car la concentration et l’explosion d’énergie sont exactement les mêmes. Il suffit de voir leur exaspération en cas de faux départ : ils ont tout lâché, et ils doivent recommencer… Je ne parlerai même pas du cyclisme : jamais vu l’intérêt, si ce n’est pour voir les paysages. Mais dans ce registre-là je préfère Echappées belles. :mrgreen:

        Le tennis a d’autres atouts, en effet. Et il y a bien des choses à dire sur le déroulement d’un match, sans faire appel au classement ou aux stats (sans même parler des records). C’est cette approche qui est en train de s’effacer

      • Perse 9 mai 2023 at 16:57

        « Ceci dit, il a pourtant été la plus grande star de son sport et même probablement la plus grande star mondiale en années olympiques, voire mondiales, pendant quinze ans… Et celui qui pourrait s’en approcher aujourd’hui, Monde Duplantis, est lui aussi seul au monde. Contradictoire, tout ça. »

        Toi comme moi sommes passionnés de sport et savons remettre les choses en perspective, mais à l’aune de l’argent et du sponsoring, même au fait de sa gloire Bolt avait moins de contrats de sponsoring que les têtes d’affiches de sports collectifs. Donc je ne peux te suivre sur cette assertion même si la valeur sportive de Bolt est probablement supérieure.

        Vu nos éclectismes et avec l’actualité des récent Laurens Awards (pantalonnade que les trophées d’ailleurs), je considère que le meilleur sportif actuel en valeur absolue est Mickaela Shiffrin et probablement Armand Duplantis effectivement chez les hommes.

        L’athlé, c’est le manque flagrant de compréhension à l’égard des performances quand on voit le nombre de commentateurs de foot qui s’extasient devant les bonds de Cristiano Ronaldo, la vitesse de Mbappé. Beaucoup de vidéos Youtube, et de personnes sur Twitter, d’articles ridicules mettent les sportifs de sports collectifs sur le même plan athlétique que les athlètes eux-mêmes.

        Je pense que dans les années 80, la performance pure des athlètes était nettement mieux comprise par la société, Bubka ayant été l’un des sportifs les plus célèbres de son temps, sans comparaison avec Duplantis qui suit une carrière pourtant similaire.

      • Guillaume 9 mai 2023 at 18:39

        Alors sur les contrats pub je n’en sais rien, et je ne sais pas d’ailleurs si le critère est si pertinent quand il place très haut des sportifs de disciplines très geocentrées (baseball ou foot US), mais il me semble que le monde omnisports a assez largement reconnu Bolt comme le plus grand : 4 fois Sportif de l’année aux Laureus awards qui ne sont comme tu dis pas des spécialités ultra pointus, 4 fois Sportif de l’année pour les généralistes du sport d’Eurosport, 5 fois même pour L’Equipe… En gros chaque année olympique + celle du record du monde de 2009, il était distingué. On a connu plus sous-coté, quand même.

        • Perse 9 mai 2023 at 19:51

          Je voulais parler des contrats pubs beaucoup plus que des salaires. Les grands sportifs ont une image mondiale et des contrats pubs en rapport, tandis que les sports co US sont ultra-rémunérateurs.
          Les contrats de sponsoring de Bolt étaient très élevés mais il ne me semble pas dans le TOP 5 à l’époque. Sous l’angle des récompenses médiatique effectivement il a été mieux perçu effectivement.

        • Guillaume 9 mai 2023 at 20:41

          Après c’est à la fois le point fort et le point faible de l’athlétisme d’avoir une compétition qui écrase tout… mais tous les quatre ans seulement. Et entre deux, c’est un relatif anonymat des compétitions. Là où, pour poursuivre le parallèle tennis, le téléspectateur lambda prendra sa dose de Roland tous les ans, ou de Tour de France pour le cyclisme.

  3. Rubens 9 mai 2023 at 16:50

    Si ça peut vous rassurer, le milieu sportif n’est pas le seul milieu gangréné par le dopage. Le microcosme germanopratin que la télé nous présente comme un milieu littéraire est infesté de gens qui ne font que signer leurs bouquins. Lorsqu’ils doivent enchaîner les matinales et les Ruquier pour en faire la promotion, ils font parfois l’effort de le lire :mrgreen: , mais ça ne va pas plus loin. Donner à voir une intelligence et une culture, coûte que coûte, même lorsqu’elles sont inexistantes. Même remarque pour le personnel politique actuel. C’est la même logique que celle du dopage : donner à voir un record, coûte que coûte.

    • Perse 9 mai 2023 at 18:16

      Ah bah, ça sans verser dans le « tous pourri », force est de reconnaître que le milieu germanopratin a la maîtrise de la prétention et de l’illusion de grandeur.

      Ce qui m’étonne très souvent est le hiatus entre science et journalisme en France, et le plus souvent, les journalistes n’ont aucune culture scientifique qui leur permettrait d’éviter de se faire pigeonner par des manipulateurs de mots-bingo (rappelez-vous Idriss Aberkane dans le Point par exemple).

      La cas Matzneff est aussi un autre scandale du milieu germanopratin.
      ——————————-

  4. Rubens 10 mai 2023 at 09:43

    Je vous donne un petit lien, en apparence sans rapport avec le dopage, et qui date un peu désormais (l’Euro 2016).

    https://www.liberation.fr/sports/2016/06/10/robert-mcliam-wilson-si-vous-n-aimez-pas-l-euro-supportez-l-irlande-du-nord_1458755/

    Je connais Robert McLiam Wilson depuis bien longtemps, et Eureka Street figure dans mon Panthéon littéraire personnel. J’imagine que vous êtes souvent assaillis de suggestion de lectures, de films, de séries, de BD, etc., mais si je devais vous conseiller une seule lecture de serait Eureka Street.

    Je reviens au papier de Libé : je me rappelle très bien de ce texte, car il synthétise un bon paquet des maladies de nos sociétés, dont le dopage est une conséquence et non une cause. Nous sommes trop nombreux désormais à regarder tel ou tel sport, tel ou tel événement, parce que nous sommes contaminés par l’ensemble du marketing qui l’entoure, et non parce que nous aimons le sport pour lui-même. Parce que notre besoin d’identification à des Dieux du stade est plus prégnant que jamais. Parce que nous avons besoin que ces Dieux du stade soient, par le plus grand des hasards, nés sur le même sol que nous. Et enfin parce que ces Dieux du stade doivent aller plus loin, plus fort, plus vite.

    Oui Bob, les seuls vrais fans de sport sont ceux qui se déplacent sous la pluie pour soutenir leur équipe locale qui a peu de chances de l’emporter. Et non ceux qui achètent le maillot d’un VRP du Qatar.

    • Colin 10 mai 2023 at 12:12

      Très bon ce texte, je ne connaissais pas Robert McLiam Wilson, ça me donne envie de le lire.

  5. Colin 10 mai 2023 at 11:51

    Waow… Passionnant cet article. Merci Perse de nous en faire profiter.
    C’est très utile de s’inoculer régulièrement une petite dose de démystification des performances des « plus grands » sportifs, et en plus c’est sans danger pour l’organisme.
    Bon, personnellement, j’avoue que je vis dans la schizophrénie la plus totale: d’un côté je suis 100% convaincu que 99% des « plus grands » sportifs (y compris les tennismen, évidemment) se dopent. Mais de l’autre côté, ça ne m’empêche pas de continuer à vibrer à leurs exploits. Tout en n’étant pas dupe.
    Je crois que j’arrive à résoudre cette « dissonance cognitive » de la façon suivante: Puisqu’ils trichent tous (ou presque), je me contente de profiter du spectacle, je me fous de savoir qui gagne, je ne supporte personne, je me concentre sur le jeu (c’est un peu comme aller voir un concert de rock en sachant que les musiciens sur scène sont drogués et/ou qu’ils étaient drogués lorsqu’ils ont composé leurs plus belles œuvres).
    Alors évidemment cette posture n’est pas tenable éthiquement, puisque je ne fais que me mettre des œillères pour essayer d’oublier : (1) la non-équité des compétitions sportives (telle ou telle équipe dispose ou non de telle ou telle substance) ; (2) l’hypocrisie et le mensonge (« mais je suis propre, je vous jure! jamais je n’ai touché à ça!!! ») ; (3) le problème de santé publique (cf. les accidents listés dans l’article), notamment lorsque le dopage se fait sur des mineurs.
    Je suis donc un complice objectif de tout ce cirque.

  6. Achtungbaby 10 mai 2023 at 14:11

    Ce qui me déprime c’est la tournure prise par l’après carrière de Federer. Le voilà devenu membre permanent de la jet set. Un coup de gala machin, de fashion week à truc muche et de grand prix de F1 bidule, et bientôt honoré au M1000 du bien nommé « Rolex » Shanghai.

    C’est moche pour un gars qui a déjà consommé 1000 vies de CO2 dans sa première vie, et qui pourrait se rendre visible pour des causes plus honorables.

    • Rubens 10 mai 2023 at 14:21

      Pas mieux.

    • Perse 10 mai 2023 at 19:04

      Il était déjà iconisé depuis 10 ans, ce n’est pas vraiment une tournure mais la continuation « logique » de sa trajectoire. C’est sûr que ça fait vide et vain.

      Il est dans le circuit de l’argent et de la visibilité médiatique mais il n’a pas encore franchi le pas de la double pensée et du côté donneur de leçon. Mais c’est sûr qu’il donne l’impression d’aimer la flatterie.

      Sinon j’ai pu voir la photo de toute la famille Federer et c’est drôle comme les enfants ont les têtes à 50/50, là il n’y a pas de doutes !

      • Sam 11 mai 2023 at 08:15

        Ce qui me fait marrer dans l’après carrière de Fed ce sont : ses fringues neuves. Il a en permanence : des fringues neuves. Et n’a jamais l’air complètement à l’aise dedans. Il y a toujours un truc un peu too much qui montre qu’il a été habillé par quelqu’un, qui lui a dit de rajouter ceci ou cela – le top ayant à mon sens été atteint une fois où il allait à la fashion week dans un ensemble costard col roulé (un col roulé pour un défilé, hum…), où quelqu’un lui avait suggéré d’ajouter une paire de Ray-ban – quoi qu’il fasse, il a toujours l’air un peu déguisé. Y compris quand il sort un énième nouveau polo NEUF pour faire la pub des vaches Suisses.
        Bon, il avait déjà largement entamé cette tendance…De son vivant, tout le monde se souvient de ce délire total de gilet vintage brodé à ses initiales à Wimby, mais pour quelqu’un qui était le chantre de l’élégance sur le court, c’est un peu bizarre. Et assez touchant quelque part, il a toujours l’air de ce petit garçon que sa mère a emmené faire des courses hier et qui arrive à l’école avec la panoplie complète et qui se dit « merde faut pas que je salisse ». Et qui a en même temps l’air d’un gros fayot.

    • Rubens 12 mai 2023 at 08:52

      Si l’on regarde le verre à moitié plein, c’est effectivement une déception. Mais d’un autre côté, je n’ai repéré, au cours de la décennie écoulée, rien de tangible suggérant que Roger Federer aurait une sensibilité particulière au monde qui l’entoure.

      Ses contrats de sponsoring ont atteint des sommes vertigineuses, il a déménagé son domicile fiscal en Suisse de quelques km vers une commune pratiquant une fiscalité locale un peu moins contraignante que celle où il se trouvait, il semble trouver toutes les vertus à Dubai et à Doha, dont il a disputé les tournois à de multiples reprises.

      Un type pareil, je l’imagine plus facilement membre à vie de la jet-set mondiale que spin doctor de Philippe Poutou.

      • Achtungbaby 15 mai 2023 at 12:12

        oui, ses camps d’entrainement à Dubaï étaient mauvais signe en effet. La pompe accompagnant la Laver Cup aussi.

        Finalement on avait en effet peu de raisons d’espérer quelque chose de moins indécent dans le contexte actuel.

        • Anne 21 mai 2023 at 00:14

          depuis l’annonce de sa retraite, on l’a quasi vu nulle part, hors une poignée d’événements organisés par ses sponsors. C’est la première semaine où il fait deux événements ultra médiatiques… il ne va quand même pas faire non plus comme s’il n’était pas ultra-millionnaire… À sa place, qui aurait vraiment refusé de participer au gala du Met ou aller dans les paddocks d’une écurie de F1? Si on est sincère, probablement pas grand monde…

          Toute la semaine, il l’a passée au Lesotho pour sa fondation… mais bon ça fait moins sensation alors on n’en parle nettement moins

          • Achtungbaby 22 mai 2023 at 10:48

            A partir du moment où il est encore très grassement payé pour de la pub, il devra continuer à faire dans le futile et le dispendieux en CO2.

            C’est sûr que si on s’en tient à « qui ne ferait pas pareil », on ne s’en sortira pas…

  7. Rubens 11 mai 2023 at 10:17

    Colin, tu n’est pas schizophrène, tu as des contradictions, ce n’est pas pareil. Et je suis exactement comme toi. On envisage tous que l’éthique gouverne toutes nos actions, mais ce serait d’un ennui à mourir.

    Je ne connais qu’une seule personne dépourvue de contradictions. Et pour le coup il est malade, sans doute d’une psychose post-traumatique liée à l’explosion d’AZF à Toulouse (nous n’en savons rien en fait, il est dans le déni de cette maladie). Il mène une vie en marge du reste du monde et de ses contradictions, justement. C’est horrible à voir. Il me renforce dans ma méfiance naturelle pour les adeptes de pureté éthique.

    Et oui, je suis comme toi, complice du dopage parce que ça ne m’empêche pas de regarder du tennis, et donc des joueurs possiblement dopés. Et en les regardant je cautionne l’ensemble du système qui leur permet d’être là où ils sont.

    Je m’en soigne partiellement, en ne regardant pratiquement plus de tennis en direct. Faute de temps de cerveau disponible, je ne vis plus ma passion comme je l’ai vécue dans les années 80-90. Et comme les schémas tactiques se sont singulièrement appauvris, je n’ai pas l’impression de rater grand chose en ne regardant que des highlights sur Youtube.

  8. Jo 13 mai 2023 at 15:58

    Le spin doctor de Philippe Poutou, c’est moi ! Bon, je m’emballe et puis, qui imagine un seul instant Jean-Luc Mélenchon mis en examen ?

    Si mes origines et mon parcours me situent quelque part à gôche, mon militantisme se résume peu ou prou au visionnage de documentaires. C’est donc avec une curiosité bienveillante que j’ai assisté à la projection de « Il nous reste la colère », en présence de Poutou en personne, le mois dernier. Il parut surpris que je l’abordasse avec déférence, tandis que quelques quidams allaient l’apostropher en le tutoyant d’emblée, le gauchiste est familier.

    Jo : Bonjour, Monsieur Poutou.
    Poutou : (Sourire désarmant.) Bonjour.
    Jo : Je peux vous prendre en photo ?
    Poutou : (Sourire enjoué.) Oui. (…) (Troublé.) Ben, on ne la fait pas ensemble ?!
    Jo : (Positionné à ses côtés.) Je peux vous mettre la main sur l’épaule ?
    Poutou : (Sourire sincère.) Oui.

    Je ressentais à l’égard de Poutou une forme de gêne sociale. Allure débraillée, accent du sud-ouest, phrasé populaire, il ne passe pas (très) bien à la télé, contrairement à un Olivier Besancenot, parisien, beaucoup plus à son aise dans la sphère médiatique.

    J’ai découvert un vrai talent politique. Quand vous croisez le regard de Poutou, animé d’une lueur un brin enfantine, c’est gagné, vous êtes obligé de l’aimer. J’ai aussi découvert un vrai orateur de terrain, lucide et combatif. Avec ses mots à lui, il prend et tient la parole, capte l’attention de son auditoire. Poutou dit ce qu’il pense et pense ce qu’il dit. Il serait venu nous rendre visite un an plus tôt, j’aurais sans doute voté pour lui. Tant pis.

    • Rubens 15 mai 2023 at 09:36

      En gros, tout pareil.

      Philou, je l’ai vu dans un contexte non politique, il est venu dans ma médiathèque, il accompagnait une autre personne qui y était inscrite. Il est venu me demander des conseils de films et de séries. Voyant que j’hésitais, il a alors ajouté « ne vous inquiétez pas, il m’arrive de me détendre derrière un écran, je ne suis pas à la recherche de films de gauchistes ». Je me rappelle d’ailleurs qu’on avait eu un long échange sur Ken Loach, dont je crois avoir parlé ici.

      Dans son regard, j’ai perçu une extraordinaire bienveillance. La même que toi. Et comme j’ai le même accent que lui, je n’ai pas ressenti la même gêne que toi.

      • Jo 15 mai 2023 at 15:00

        C’est parce que j’avais, au bas mot, le même accent que Poutou que je ressens cette forme de gêne sociale que tu n’as pas ressenti. Né à Pau, j’ai gravité dans la galaxie Béarn-Bigorre pendant près d’un quart de siècle. À mon arrivée à La Réunion, j’ai progressivement étouffé mon accent maternel. En somme, j’ai joué les honteuses (et je te soupçonne d’en être). :-)

        Maître Bourdieu, pyrénéen de naissance, disait qu’il ne supportait plus d’entendre chez les autres son accent d’origine, qu’il avait presque effacé. Pour ma part, quand je rentre au pays (Mon país, chantait Nougaro), je suis attendri, mais quand j’ouïs que Carole Delga aurait quelque ambition élyséenne, je suis consterné. Avec une musicalité de fanfare, on ne dirige pas l’Orchestre national de France. De façon générale, c’est moche une intonation trop prononcée, fût-elle du sud, du nord, de l’ouest, de l’est… ou parisienne, la populace n’a pas de frontières.

        P.-S. : Poutou est vraiment fort pour arriver à se détendre derrière un écran de télévision. Pour ma part, soit je vérifie les branchements, soit je fais le ménage.

        • Rubens 15 mai 2023 at 15:47

          Jo c’est magnifique, parce qu’en te lisant je commence à avancer dans ma compréhension des micro-agressions dont se disent victimes les « minorités » (ethniques, sexuelles, religieuses, etc.), les agresseurs ne se percevant pas comme tels.

          Mon accent, je n’ai pu que le cultiver en région toulousaine jusqu’à ce que je parte en Alsace, à 21 ans. Ici ou là j’ai bien senti quelques sourires autour de moi, mais je n’ai jamais assimilé cela à du mépris. Il faut dire qu’en Alsace ils ont aussi un accent pittoresque. Je l’ai en grande partie perdu à cette époque-là, mais je l’ai un peu récupéré depuis que je vis en région bordelaise. Mais tout ceci est inconscient, je n’ai jamais fait d’effort particulier.

          Je ne me souviens plus de tous les détails pour Bourdieu, mais je crois que son mal-être à la télévision était avant tout lié à la complexité de son discours, qu’il ne parvenait pas à simplifier et qu’il ne voulait pas dénaturer. Donc quand Cavada (eh oui je connais mes classiques, Pierre Carles en premier) lui coupait la parole, ce n’était pas – selon moi – à cause de son accent, c’était parce que l’animateur ne pouvait pas, ou ne voulait pas, le laisser faire seul un monologue de 10mn. 20 ans après sa mort, Bourdieu est reconnu comme l’un des plus grands esprits de son temps, un bon paquet de sociologues se revendiquent de son influence, et c’est bien là l’essentiel.

          Carole Delga, j’avoue que je ne l’avais jamais écoutée, je viens de le faire sur ta suggestion. Si tu considères que Carole Delga, ou Philippe Poutou, ou Jean Lassalle, ne sont pas légitimes à candidater pour les hautes fonctions en raison de leur accent, comment veux-tu empêcher des Parisiens méprisants d’en faire autant ?

        • Perse 15 mai 2023 at 16:43

          Séquence rétrospective :

          Moi aussi on m’a souvent reproché un accent, étranger en l’occurrence (on me prend pour un suédois, un flamand ou un néerlandais).
          En fait, c’est à cause de ma gueule qui est celle d’un blond grand et costaud.

          On me reproche aussi des tournures trop sophistiquées et un manque d’aisance dans les registre familiers/vulgaires, bref je parle comme un aristo/bourgeois/riche.

          Personnellement, j’ai exactement le même sentiment que la plupart quand j’entends s’exprimer NKM ou Balladur : celle du décalage avec un milieu asphyxié et étriqué qui n’a pas conscience que ce n’est plus le centre du monde ni la référence.

          Pour Bourdieu, mon grand-père lui aussi sociologue m’a dit que l’accueil plein de morgue et de mépris reçu à Paris par Bourdieu avait été une pierre blanche dans la construction de son oeuvre, et que – in fine – vers la fin de sa carrière, il avait un malin plaisir à pouvoir renvoyer cette morgue aux des sycophantes du « milieu » qui l’avait tant moqué pour son accent.

        • Jo 16 mai 2023 at 09:35

          Glottophobie et principe de réalité. On sait tous l’image que véhicule un gros Z’accent du sud, quand il est notamment singé par les humoristes. C’est soit le beauf (Grégoire Ludig), soit la conne (Blanche Gardin, alias Marjorie Poulééé). Quant au parler de ch’nord, Dany Boon s’est lui-même chargé du travail d’autodérision. Ça lui a valu une vague de sympathie et une rivière d’or, bien vu.

          Alain Juppé a dit un jour qu’il considérait que Mont-de-Marsan était « la ville la plus emmerdante du monde ». Le Rastignac landais n’a sans doute eu aucun mal à se défaire de ses oripeaux originels. Le béarnais Bayrou (Baill-rou, pas Bèèèrou) a plus de difficultés. On sent qu’il se contient, qu’il craint la sonorisation.

          Sans l’accent, son vieux ex-copain Jeannot ne serait pas Lassalle. Le montagnard sait parfaitement jouer de son image rurale et en fait une force, quand il met un gilet jaune ou entonne un chant occitan à l’Assemblée, dans une posture « Je les emmerdeuh, ces Parigots. » Pour ce qui est de sa candidature (de témoignage) à l’élection suprême et de celle des petits postulants en général, je citerai Christophe Barbier : « C’est sympathique, c’est pittoresque. C’est inutile et ça ne fait pas avancer la démocratie. »

          J’ai séparé le Poutou de la campagne présidentielle médiatique, emprunté face à la caméra, cherchant sa place et ses camarades lors des débats télévisés, de l’homme de terrain crédible et attachant que j’ai pu observer.

          Carole Delga est présidente de région, pas candidate lunaire ou de protestation. Si elle devait franchir un pas supplémentaire, elle se voudrait l’incarnation d’une alternance à gauche de l’échiquier politique. Or, des Caroleuh, j’ai l’impression d’en avoir croisé des dizaines dans mon ancienne vie aquitaine. À la Poste, au bureau de tabac, à la pharmacie. Sa place est davantage derrière un guichet que d’une tribune, faute de charisme.

          • Rubens 16 mai 2023 at 10:33

            Jo, je sais bien que la glottophobie existe, mais elle est portée précisément par des personnes dont le principe de réalité est, disons, sujet à caution. Ce n’est pas parce qu’ils martèlent, au hasard, que Macron est un type intelligent, que c’est vrai. C’est la même chose avec Piqué : il n’a pas ménagé ses efforts pour nous expliquer que son ersatz était la nouvelle Coupe Davis, ça n’en était pas vrai pour autant, et il est juste dommageable que cette évidence ne soit pas apparue comme telle par les pontes de l’ITF en 2018.

            Jean Lassalle est un notable local, dont le programme présidentiel était aussi rempli que l’annuaire de la communauté Amish. Philippe Poutou est porteur de revendications sociales, et son discours de candidat attestait qu’une fois élu, il continuerait à porter les mêmes revendications sociales. Ce qui ne le distingue en rien de son prédécesseur Olivier Besancenot. L’accent n’a rien à voir là-dedans. Quant à Carole Delga, en effet elle a l’accent de la postière de Boussens, mais j’attends surtout de voir ce qu’elle fera de son étiquette PS, véritable boulet par les temps qui courent.

            Si tu accrédites l’idée qu’avoir un accent est synonyme d’incompétence et si tu en nourris un complexe, l’exemple de Bourdieu (c’est toi qui l’as cité) devrait te convaincre du contraire.

          • Jo 16 mai 2023 at 11:40

            Il faut revoir le mode de désignation des candidats à la présidentielle et surtout en réduire drastiquement le nombre. Sur ce coup, je suis totalement Barbier. Quatre, ce serait l’idéal, les demi-finales (le premier tour), puis la finale (le deuxième). C’est concrètement ce qu’il s’est passé en 2017, les quatre blocs Mélenchon / Macron / Fillon / Le Pen ont écrasé la concurrence. Le quatuor s’est même réduit à un trinôme en 2022, le président sortant ayant nettoyé le terrain tout autour de lui.

            Et puis il faut des matches ! Je veux dire, des débats ! Pas des espèces de pantalonnades éparpillées fourre-tout mais des face-à-face entre chacun(e) des candidat(e)s ou en partie carrée avant le premier tour. Je peste d’avoir manqué un Macron-Mélenchon lors des deux dernières éditions. Le technocrate vorace contre le tribun lyrique, qui se seraient rendu coup pour coup. C’eût été de mon point de vue équilibré, passionnant sur le fond comme sur la forme et finalement utile aux votants.

  9. Perse 15 mai 2023 at 16:54

    https://www.lequipe.fr/Tennis/Actualites/Kosmos-s-eloigne-definitivement-du-circuit/1396743

    La discussion sociologique de Rubens & Jo est très intéressante. Toutefois, il y a deux actualités tennistiques notables aujourd’hui :

    1) La fin de Kosmos dans le tennis. Cette séquence aura été une humiliation pour l’instance mondiale malheureusement.

    2) Alcaraz battu par un no-name alors qu’il a eu une semaine pour se reposer !

    • Nathan 15 mai 2023 at 19:47

      Cette étonnante défaite n’est elle pas la preuve de l’innocence d’Alcaraz du point de vue du sujet qui nous intéresse (ou qui nous intéressait puisque la conversation a quelque peu dévié en effet) ?

      A moins que les très surprenantes victoires du no-name sur ce tournoi soient au contraire l’illustration du mal perfide qui rongerait ce beau sport ?

    • Rubens 16 mai 2023 at 09:38

      Perse,

      Pour ton point 2, je n’ai pas grand chose à ajouter à cette défaite d’Alcaraz, si ce n’est qu’apparemment le sieur Marozsan était complètement en feu. Nous devons nous désintoxiquer de ce poison que nous ont inoculés trois personnages que je ne nommerai pas en gagnant partout, tout le temps, semaine après semaine. Ça a duré près de 20 ans mais c’était anormal.

      Pour ton point 1 : et à part ça, l’ITF envisage-t-elle de créer une compétition par équipes où des nations s’affrontent ? J’ai une formule à lui proposer : 3 jours, avec 4 simples et un double, et alternance du pays qui reçoit. Et j’ai un nom à proposer : la Coupe Davis. Au cas où ils seraient intéressés… Et pour faire un (petit) pont avec notre discussion sociologique, la chute finale de cette mascarade de Piqué et de son association de malfaiteurs est une preuve éclatante :
      – que le prestige d’une épreuve ne s’achète pas.
      – que l’argent ne gouverne pas tout, et que des millions voire des milliards de dollars dépensés pour matraquer une affirmation n’en font pas pour autant une vérité. Je ne suis même pas certain que Piqué lui-même y ait cru une seule seconde, ils sont bien quelques-uns en revanche à avoir fait semblant d’y croire (oui Seb Grosjean, c’est à vous que je pense).
      – que les individus, dans leur grande masse, ne sont pas juste des homus economicus cherchant à s’en mettre plein les poches. Il y a de ça, mais il n’y a pas que ça. D’autres forces sont à l’œuvre et c’est précisément l’objet de la sociologie.

      • Perse 16 mai 2023 at 11:28

        Assez d’accord avec les conclusion.

        Toutefois, pourquoi les fédérations sportives sont le plus souvent ce qui a de plus vérolées dans le genre ?

      • Anne 21 mai 2023 at 00:21

        Pas certaine que l’on puisse tirer grands enseignements de la défaite d’Alcaraz. Il est à parier que s’il n’était pas assuré de récupérer la place de numéro 1 rien qu’en participant au premier tour (pour lui) du tournoi, il ne serais sans doute pas venu… les marques sur terre battue cette saison, il les a. Et ils ne sont pas nombreux à pouvoir en dire autant…

        La blague du jour ? Ascione prétend aujourd’hui que Nadal n’était pas loin de participer à son tournoi en vu de préparer Roland Garros… dans la mesure où on sait qu’il n’a jamais fait un jeu d’entraînement depuis l’Open d’Australie, pas sûr que l’on ait la même conception du « pas loin »

    • Guillaume 16 mai 2023 at 09:52

      Maroszan était en fusion (ç’a même fait marrer Corentin Moutet, à ne pas reconnaître le gars qu’il avait failli battre 24h plus tôt au 1er tour, alors qu’en raison d’un poignet fragile il ne fait que du slice de revers à une main !) et Alcaraz en bout de course. Pas mal de fautes, et surtout pas d’inspiration, pas créatif pour un sou – ce qui se caractérise chez lui par un recours téléphoné aux amorties.

      Déjà à Madrid il avait eu du mal à finir la semaine. Tu sens que les plans de jeu anti-Alcaraz se répandent dans le vestiaire. Et le plan de jeu (on peut employer au singulier, en réalité), c’est « déborde-le en puissance et agresse-le » :lol: Il entre – déjà – dans une autre phase de sa carrière.

      Mais au-delà, et surtout, je pense que s’il n’y avait eu la carotte de la place de n°1 à récupérer, il n’aurait pas fait le déplacement à Rome. Comme l’an passé, déjà après un doublé Barcelone – Madrid. Pour lui c’est une période bien remplie sur le terrain, et qui bouffe aussi beaucoup en-dehors dans les sollicitations. Pour y avoir un peu assisté à Madrid, le gamin est devenu une rock star à la Nadal (et même Rafa avait souvent sa défaite syndicale sur terre en approche de RG). Il a fini l’enchaînement de ses deux tournois nationaux rincé. Il l’a dit, là c’est maison, un peu de repos pour se vider la tête et beaucoup d’entraînement pour travailler des trucs que tu ne peux pas bosser en tournoi. Et puis après… tête fraîche à Roland !

    • Jo 16 mai 2023 at 12:03

      Une défaite à Rome, possible, sinon prévisible, est la meilleure chose qui pouvait arriver à Alcaraz, surtout qu’elle est trop grosse pour être vraie, significative et accessoirement pas face à un concurrent direct. Les discours ambiants vont passer de « Carlitos est le nouveau Rafa ! » à « Il peut perdre contre n’importe qui ! ». Et pour rester sur les clichés, il ressentira moins de la légendaire pression du grand favori. Car il l’est, bien sûr. Cette année pourrait bien marquer, beaucoup plus que la sempiternelle commémoration de Noah, les doubles 20 ans de Juan Carlos Alcaraz, le titre de l’aîné, l’âge (et donc le titre) de junior.

      • Sam 16 mai 2023 at 14:02

        Ouep, clair, c’est la bonne défaite. Presque trop bienvenue…Hmmm…
        Pour valider la théorie du plan de jeu anti Carlito, c’est à dire de la Soderling verte, il faut peut être une deuxième défaite de ce genre, et peut être face à un « vrai » concurrent ?

  10. Achtungbaby 15 mai 2023 at 18:24

    Alcaraz est sans doute un joueur de tennis extraordinaire, notamment de précocité, mais que je le trouve agaçant/arrogant. Il me fait penser à Djokovic…

    Cette façon de haranguer la foule les bras levées, qui n’appartient pas qu’à lui et qui a tendance à se généraliser malheureusement (je ne dis pas merci à Monfils et Waw), beurk…

    • Anne 21 mai 2023 at 00:25

      Pas mieux. Son attitude en permanence sur le terrain m’agace au plus haut point, alors que son jeu aurait tout pour me plaire. Mais pour l’heure, je n’y arrive pas… et puis sa com un peu trop parfaite, le tweet qui va bien pour tout ou n’importe quoi, ça fait tout sauf naturel. Je trouve l’analogie avec Djokovic vraiment parfaite

  11. Nathan 15 mai 2023 at 20:23

    Que valent les performances des génies Federer, Alcaraz, McEnroe… s’ils n’ont pas « la vertu » ?

    Cordicopolis, la Cité des Coeurs, chère à Murray (pas celui à la hanche en métal) est en train de devenir une énorme mégapole si j’en juge par la teneur cordicole des commentaires.

    Moi, je trouve épatant que Federer (au sublime tennis, Goat ad vitam aeternam pour l’émotion procurée) ait si rapidement compris qu’il pouvait gagner autant de thunes sur son nom et par des opérations bien faites que raquette en main, tout en restant un coeur simple et joyeux, exempt de passions tristes.

    Eh quoi mes amis, l’homme public n’est pas l’homme privé. Nous le savons tous. Nous les premiers. Saint Poutou, certes ! Mais le proverbe ne dit-il pas que l’enfer est pavé de bonnes intentions, et le poète que « la pureté est l’inversion maligne de l’innocence » ? Qui a un peu vécu sait que Torquemada doit être aimable et sympa avant de devenir Torquemada. « Il dit ce qu’il pense et pense ce qu’il dit ». C’est bien ça qui m’inquiète.

  12. Achtungbaby 15 mai 2023 at 20:53

    Federer m’a épaté du temps où il avait une raquette en main, aucun doute la dessus. Certainement pas en ayant compris « si rapidement » qu’il pouvait se faire de la thune en foulant les tapis rouges. Sachant qu’il a son manager pour penser à sa place à ce genre de choses non ?

    A un moment, toute cette thune, il va finir par risquer l’étouffement. Son arbre généalogique est à l’abri, il est plus que milliardaire.

    Encore un fois, l’époque est à la sobriété selon moi. Ce qui ne veut pas dire passions tristes comme veulent trop souvent le faire croire les partisans du statu quo.

    Faire le zouave pour des photos de Paris Match, j’espère pour lui qu’il va rapidement comprendre qu’on est justement en plein dans les passions tristes. Laissons lui quelques mois pour prendre sa dose de flatteries et de caresses, pour murir un peu et reparlons en ! Soyons optimiste.

    Et sinon libre à chacun d’apprécier le voir se transformer en une espèce de Paris Hilton. En attendant je vais revisionner les meilleurs highlights de ses grands matchs.

    • Sam 16 mai 2023 at 09:10

      J’ai entendu que le footballeur Messi s’était fait gronder parce qu’il avait profité d’un jour off pour faire un aller-retour en Arabie Saoudite (ou dans un autre pays pétrole de ce coin là, je ne sais plus). Car c’est ça les top sportifs, des mecs qui font des allers-retours à Dubaï dans la journée, Fed le premier. Et moi je continue bêtement de m’accrocher à l’espoir que la lumière monte à leur cerveau et qu’ils se rendent compte que, probablement bien malgré eux, ils incarnent de -mauvais pour le coup – exemples. Exemple donné par Fed : avoir le plus grand loft des Emirats est cool.

  13. Sam 16 mai 2023 at 19:12

    Retour à l’actu de ces nouveaux TChalls sympas où on a 3 vainqueurs de GC au premier tour : vu les highlights de Paire / Thiem 2, ce Thiem 2 étant le joueur de la seconde carrière de Thiem 1 et le moins qu’on puisse dire, c’est que pendant 2 sets et demie, Paire a été bon. On ne colle pas complètement par hasard 6/4 à Thiem, même 2, sur terre. Ok, ce ne sont que des jolis HL, mais clairement, il avait envie de bien faire. La presque moitié de ces HL sont des amorties, on ne se refait pas. Mais pour beaucoup gagnantes. Mais on ne se refait pas, et on sent que sur le dernier jeu, voire les deux derniers, il y a eu relâche. Toujours est-il qu’avoir été ainsi emmerdé par la Fft semble avoir remotivé le Benoit, mauvaise nouvelle pour qui l’aura au premier tour.

    (Ps : Benoit, si tu nous lis, je suis le mec qui t’avait défié dans la diag coup droit à Rennes – après avoir pas mal profité du Bar Vip – : je retire ce que j’ai dit).

  14. Rubens 17 mai 2023 at 09:58

    Et j’apprends que le Phallostrate n’était pas content hier du comportement de son adversaire Cameron Norrie. Vu les highlights, et notamment le missile sol-tibia… Pas très confraternel en effet. Mais c’est toujours intéressant d’écouter une conférence de presse de Novak Djokovic, en mettant bout à bout les pièces du puzzle on parvient progressivement à esquisser un tableau d’ensemble.

    Ps sympa, donc, le smash sur l’homme. Pas sympa non plus de hurler sa rage à la face de l’adversaire. Pas sympa, enfin, de prendre un temps mort médical. Non Novak, pas sympa en effet. Mais il y a mieux : « Ce sont des choses que nous, les joueurs dans le vestiaire, nous n’estimons pas fair-play ».

    Hormis le sophiste raffiné qu’était François Hollande (qui commentait son action de Président à la manière d’un journaliste exactement comme il aurait commenté l’action de quelqu’un d’autre), je n’ai jamais vu quelqu’un à ce point capable de se détacher de lui-même. Comme si Novak n’était pas coutumier de tous ces gestes, massivement, depuis le début de sa carrière. Comme si, surtout, il ne se rendait absolument pas compte que ce sont précisément tous ces comportements qui le privent depuis toutes ces années d’une reconnaissance du public et de ses pairs pour l’ensemble de ses accomplissements.

    Au fait Novak, tu y remets les pieds au vestiaire ? Il me semblait que tu avais désormais ton camion, qui alimentait d’ailleurs quelques spéculations, dont émergeaient deux – et seulement deux – explications plausibles : soit tu es tellement peu populaire dans le vestiaire que tu ne peux plus y mettre les pieds sans t’y sentir en danger physique, soit tu as besoin d’un vestiaire pour y faire d’autres choses que tes condisciples n’ont pas à savoir.

    Le meilleur pour la fin : la plus belle météorite du Phallostrate cette semaine, il ne l’a pas servie en conférence de presse, mais lors d’un entretien au Corriere della Sera. Il parle de ses deux grands rivaux historiques, avec lesquels le respect était possible, mais pas l’amitié. Soit. Mais, ajoute-t-il, il a esquissé une démarche auprès de Rafa au début de sa carrière, parce qu’il était générationnellement plus proche de lui que ne l’était Roger. Là encore, soit. Là où ça devient génial, c’est quand il précise « Rafa et moi sommes Gémeaux tous les deux ».

    Avis à la populace 15-lovienne : je suis à la recherche de nouveaux amis. Je suis un Taureau, mes non-semblables sont priés de s’abstenir :smile:

    • Jo 17 mai 2023 at 11:28

      Je ne m’intéresse pas assez (en bien ou en mal) à Novak Djokovic pour savoir si sa quête désespérée d’amour est réelle ou fantasmée. À sa place, je m’en foutrais complètement. Djokovic appartient au plus grand trio de l’histoire de tennis. Il a énormément gagné de matches, de titres, accessoirement de pognon. Ça suffit pour lui assurer l’admiration de millions de gens à travers le monde, fût-ce moins que Pierre ou Paul. Il a une jolie femme, visiblement aimante, des enfants. Il est surtout un dieu vivant en Serbie. Si fort dans un pays relativement « faible », Nole dispose d’un pouvoir d’influence phénoménal qu’il pourra utiliser à sa guise après sa retraite. Pour ce qui est d’aujourd’hui, mon petit doigt me dit que le Nolger est la finale avant la lettre, surtout si le mal aimé s’en sort.

      Je m’intéresse assez à François Hollande (en bien et en mal) pour savoir qu’il est un génie de la conquête – et du commentaire – du pouvoir, encore plus fort, peut-être, que ses aînés Mitterrand et Chirac, car œuvrant sans le charisme puissant du florentin François et du gargantuesque Jacques. Trois noms demeureront dans l’histoire de la stratégie politique, Sun Tzu, Machiavel et Flanby. Hollande a empapaouaté (bisous Martine), essoré, retourné pendant plus de dix ans les éléphants socialistes et pas des moindres, Fabius, DSK… Il a laissé Yoyo puis Ségo se vautrer puis frappé au bon moment, en donnant du temps au temps à la manière de Tonton : « Il ne faut pas précipiter et pas non plus différer. » Malheureusement, il n’avait absolument pas l’autorité nationale nécessaire pour tenir ses troupes une fois au pouvoir, mais c’est un autre débat.

    • Anne 21 mai 2023 at 00:34

      Quand on revoit le fameux point de Norrie sur Djoko, on se demande surtout pourquoi celui-ci se retourne avant la fin du point. Et il semble aussi que le Britannique ne voit pas où est son adversaire quand il fait son smash…

      Mais comme tu le dis, c’est assez risible de voir qui fait ce genre de commentaires…

      Oui, ça n’a pas assez été relevé le coup du « nous sommes tous les deux Gémeaux ». Pour le reste, il a encore une fois prétendu ne pas être antivax mais adepte du « pro-choice » ce qui, en la matière, est exactement la définition de l’antivax. Fait encore sa victime concernant l’AO 2022, etc… mais le pire est que ses phrases sont reprises telles qu’elles dans de nombreux médias, sans aucun début de contradiction. Ou même un simple rappel des faits… or, sur des sujets aussi sérieux, cela s’appelle surtout de la propagande

  15. Rubens 18 mai 2023 at 16:35

    Une page se tourne.

    • Jo 18 mai 2023 at 19:06

      Je dirais même plus, un chapitre se ferme.

  16. Jo 19 mai 2023 at 10:27

    Les réactions contrites des ex-futurs adversaires de Rafa me comblent d’aise. Ça va vachement leur manquer de se prendre des parpaings de trois mètres de haut sur le revers, de visiter les quatre coins du court, de rester sur place après une accélération foudroyante, voire une amortie soudaine, non sans se faire brailler dessus. Le pire châtiment de l’histoire du tennis. Sampras ou Federer au zénith à Wimbledon, c’était autre chose. Un concerto soliste côté court et jardin de 90 minutes. On y vient en victime consentante et contemplative, on profite du spectacle. Le seul qui me semble se rapprocher un tant soit peu de la boucherie nadalienne, c’est l’Agassi australien de 2000-2003, qui cognait sur ses victimes en coup droit, en revers, au service… et au soleil.

    • Rubens 19 mai 2023 at 10:50

      En effet, je ne doute pas une seconde que ça va leur manquer. Novak, Dominik, Stan, Andy, Diego, Jannick et les autres. Quant à Roger, David, Juan Martin & Co., partis avant Rafa, je les imagine ruminant en silence « c’est pô juste »…

      Ohhhh Rafa, ohhh Rafa, pas ça Rafa, non pas toi, pas après tout ce que tu as fait…

      • Jo 20 mai 2023 at 09:30

        Je vois déjà la meute, la foule, se presser sur le Central et beugler à l’unisson : « On n’en veut pas de ta retraite, t… du c… ! »

      • Guillaume 22 mai 2023 at 08:45

        Au risque de cynisme, je me demande toujours jusqu’où leurs pairs sont conscients de ce que Federer et Nadal leur ont permis de voir leurs propres émoluments exploser. Quand tu vois les prize money qui doublent, voire triplent (Ferru, Berdych, 6e et 7e au bilan all time en termes de PM remportés, après le Big 4 et sur les talons de Sampras !), en l’espace de 15 ans, on comprendrait chez eux une sorte de reconnaissance du ventre… et une certaine peur du vide devant la perspective d’un circuit sans Eux. Et si la fête était finie, les dotations vouées à se tasser, voire refluer ? C’est une crainte qui vaut peut-être bien un 15e pan pan cul cul sur le Central, no ?

        • Achtungbaby 22 mai 2023 at 10:44

          Les joueurs américains (Isner) en tête ont toujours été cash sur le fait que grâce à Fed, ils gagnent mieux leur vie.

          Sur le circuit pro du golf, pas de retenue : tout le monde sait et dit ce qu’il doit à Tirer.

  17. Rubens 19 mai 2023 at 10:42

    Avis aux plus jeunes : vous allez, pour la première fois, suivre un Roland Garros sans Rafael Nadal. Vous avez sans doute l’impression de faire un saut dans le vide. Je voudrais vous rassurer : ce sera un tournoi du Grand Chelem comme un autre, avec des favoris et des outsiders, ça va être absolument énorme.

    • Jo 19 mai 2023 at 11:35

      Avis aux plus jeunes. Il était une fois des enfants qui lisaient, oui, oui, des phrases sur support papier. On appelait ça des bandes dessinées. On y comptait de merveilleuses histoires, comme Tintin et les caudillos, dans un drôle de pays où on parle espingouin. Au début, il y a un méchant tyran, puis une révolution et à la fin, un gentil dictateur. Son nom ? Le général Alcaraz. Et il vécut heureux et gagna beaucoup de Grands Chelems.

      • Rubens 19 mai 2023 at 11:54

        Je prends ton scénario ! Je ne suis pas un grand fan du bonhomme, mais à choisir entre ça et la 23ème éructante de Slip, je choisis la première option.

        Mes favoris de cœur seraient Daniil et Casper, juste pour faire la démonstration que l’intelligence a encore sa place dans le tennis de haut niveau. Mais faute de patates on mange des blattes, et il faudra sans doute se contenter de Carlito, Holger ou Jannik. Ou éventuellement Fanou, s’il veut bien tourner le dos à son jansénisme orthodoxe.

        • Jo 19 mai 2023 at 13:42

          Casper… Quand il a atteint la finale de l’US Open l’an denier, ça m’a rappelé le Chang-Sampras de 1996. Par définition, Sampras était l’ennemi, de court pas de cœur, rien de personnel, mais parce que l’adversaire d’Agassi. Néanmoins, quand le petit Michael fut à une marche du trône, j’ai dit non, pas moyen, Sampras doit demeurer roi.

          Dany le Moche, grands dieux, peuple de Fed, tu t’égares ! Après avoir bouffé du Nodal, on ne va tout de même pas s’écœurer de chamallow, surtout pas sur terre battue et puis, on est chez nous ! Je veux, au contraire, que l’un des quatre que tu cites soit couronné. J’ajouterais Sascha à la liste mais il n’est pas encore opérationnel.

          • Rubens 20 mai 2023 at 11:21

            En te lisant sur Daniil, j’ai une pensée émue pour les plus anciens d’entre nous, qui ont vécu le joug de Borg dans les années 70 et les purges dépourvues d’opposition de style que furent ses duels face à Vilas, Barazzutti, Clerc, Solomon & Co. En 82 tout le monde entrevoit la lumière (comme aujourd’hui) : Borg ne sera pas de la fête, il part aux champignons. Chacun attend ENFIN des matchs intéressants…

            Bim. Mats. Un sous-Borg (à l’époque), qui pousse le mimétisme jusqu’à être Suédois comme lui. Et une finale s’apparentant à un film d’auteur de 5h visionné sans les sous-titrages. Vous avez souffert avec l’homme au bandeau ? Sachez que ce n’était qu’un prologue !

          • Rubens 20 mai 2023 at 11:26

            Et sinon, pour le Chang-Sampras de 96, je vois ce que tu veux dire, mais franchement, en termes d’esthétisme, faire l’analogie entre Alcaraz et Sampras dans le rôle de celui qui empêche la souillure en dit long sur le tennis de haut niveau d’aujourd’hui… C’est bien ce que je disais plus haut : faute de patates on mange des blattes.

            • Jo 20 mai 2023 at 12:53

              Mon analogie porte uniquement sur le duo Casper-Chang, passés l’un et l’autre à une finale de la première place mondiale et n’ayant rien à y faire. Le vainqueur fut l’instrument du rétablissement de l’ordre. En revanche, mon parallèle via Tintin concernant Nadalcaraz se rapproche davantage de celui que tu établis entre Borg et Wilander.

              Quant à Dany le Moche, il me fait un peu penser au Murray de la grande époque, qui s’était mis à gagner sur terre battue et avait fini une saison numéro un mondial, ce dont je ne veux pas.

  18. Anne 21 mai 2023 at 00:42

    Rune est vraiment l’archétype du petit con. Il devrait quand même se méfier car une carrière est très longue si tout le monde le déteste sur le circuit. Encore aujourd’hui, son temps mort médical semble particulièrement suspect. Comme par hasard, il le prend suite au break de son adversaire… et il n’y avait qu’à voir l’attitude de Mouratoglou suite aux protestations de Ruud auprès de l’arbitre quand il a voulu aller dans les vestiaires pour bien voir que lui comme son clan sont quand même adeptes du « j’essaye de pousser les règles au maximum à mon seul profit, et si on me reproche de dépasser les bornes, je joue les étonnes »..
    C’est bête ce joueur a un jeu vraiment attrayant mais son attitude en permanence le rend vraiment insupportable

  19. Jo 21 mai 2023 at 08:39

    Un joueur haranguant la foule après un beau point communi(qu)e avec elle. Sous les vivats, les deux protagonistes soufflent quelques instants suite à un long échange, c’est de bonne guerre. En tant que téléspectateur, j’apprécie d’entendre le public s’exprimer, s’extasier, tandis que je déteste poireauter devant les rebonds de balle et autres tics & tocs avant le service. Alors à choisir…

    • Achtungbaby 21 mai 2023 at 22:42

      Je préfère quand la communion est spontanée et pas un peu forcée, le joueur réclamant son ovation en agitant les bras en l’air. Ça fait un peu cabot non ?
      Je note que les joueurs bien élevés et un peu old school ne le font pas, cf Nadal ou Federer par école.
      Question de goût !

      • Jo 22 mai 2023 at 07:04

        Il ne fait aucun doute que Rafa est, enfin, était un gentleman old school et fair play. Je me souviens de ses simagrées systématiques envers l’arbitre quand ce dernier lui mettait un avertissement pour dépassement de temps afin que le public admire son cérémonial névrosé de bon goût avant chaque service. Bien élevé, Rafounet invoquait « le beau jeu » en toute bonne foi.

        Je me souviens aussi d’un bras levé très spontané sur la balle de match de la finale de l’Open d’Australie 2017 contre son grand copain Rogé. La caméra a juste eu le temps de capter l’expression de cette même bonne foi dans le regard de Rafa envers son clan après sa demande de challenge. Ça fait un peu crevard, non ? C’est dans les moments les plus tendus que les personnalités se révèlent.

        • Rubens 22 mai 2023 at 08:42

          Jo, si tu vas dans cette direction, personne n’est irréprochable. Personne.

          https://www.youtube.com/watch?v=E9BXo-kEWWc

          • Jo 22 mai 2023 at 09:15

            Ah mais je n’ai jamais cru en Rogé choupinou. Merci d’en apporter la preuve. :-)

        • Guillaume 22 mai 2023 at 09:10

          Rafa qui abandonne à trois jeux de la défaite contre Murray à l’OA ? Rafa qui fait blacklister Bernardes de la liste des arbitres autorisés à officier sur ses matchs ? Rafa qui voulait un classement sur 2 ans, un Masters sur terre battue et autres aménagements allant dans le sens de ses intérêts, le tout en se cachant derrière une sorte d’intérêt supérieur du tennis ? Perso, même ses éructations de début de carrière me semblaient largement exagérées… en comparaison je ne remarque même pas celles d’Alcaraz !

          Mais il y a là une part de sensibilité de (télé)spectateur, et puis je suis d’accord avec Rubens : à l’échelle d’une carrière, personne n’est irréprochable. Je me souviens de Kuerten, malmené par Robredo, et réclamant l’interruption du match parce qu’il faisait trop sombre… Il devait être 18h, au mois de mai à Paris :lol:

          • Rubens 22 mai 2023 at 09:17

            Guillaume, tu as presque raison pour Guga. Je crois que c’était plutôt au tour précédent, contre Gaudio.

            Mais effectivement, je n’ai pas le souvenir d’un seul champion 100% irréprochable sur le terrain. Alors après, c’est une chose d’avoir dans son cartable une poignée de casseroles sur une carrière, c’en est une autre d’en avoir une poignée chaque semaine…

            • Jo 22 mai 2023 at 10:47

              Des casserolades ? Jupiter ?

            • Achtungbaby 22 mai 2023 at 11:01

              Je trouve qu’on mélange un peu les sujets, pas grave, je me suis peut être mal exprimé. Bref, je n’aime pas cette nouvelle façon de haranguer la foule, sur commande.

            • Guillaume 22 mai 2023 at 14:43

              Si, je pense qu’on avait tous compris, et justement ça nous a fait embrayer sur ce qu’on aime pas, ou moins, dans les attitudes et comportements des joueurs. Perso à l’instant T (ça changera peut-être maintenant que tu as attiré mon attention sur le sujet :smile: ), je n’ai même pas franchement remarqué cette tendance nouvelle à haranguer la foule. Enfin oui maintenant que tu le dis je visualise plein de joueurs ces derniers mois le faisant, mais ça n’a pas assez « imprimé » ma rétine pour que j’en devienne irrité. Idem avec le coaching on-court dont je pensais que ça me saoulerait et où à l’arrivée je ne vois pas grand-chose de différent par rapport à ce qui se passait avant, si ce n’est que les coachs parlent librement où ils mettaient une main pudique devant leur bouche auparavant.

              C’est le même mécanisme que les tics de langage : quand on en a remarqué un, on n’entend plus que ça. Et c’en devient logiquement de plus en plus agaçant. J’ai ça en ce moment avec le virus du « il en a mis plus dans ses frappes / il en a trop mis / il n’en a pas mis assez » qui semble contaminer l’intégralité des commentateurs du tennis à la télé. Je ne suis plus très loin de les compter avec des bâtons, 4 verticaux/1 oblique, avec un entonnoir sur ma tête :mrgreen:

              • Achtungbaby 22 mai 2023 at 16:00

                Sachant que mon appréciation de la chose est surement biaisée par le fait que, de mémoire, le premier que j’ai vu faire cette harangue à la foule est Djoko…

                Ah les tics de langage… On en parle des « bonne dégustation », « ya pas de soucis », « on part sur », « à date »… ?

                Sans parler du ton employé par la plupart des commentateurs aujourd’hui, sur le modèle des reportages de Capital sur M6. Ton employé aussi bien pour évoquer la dernière catastrophe mondiale que pour le retard pris dans la récolte du muguet…

                Bon je suis un vieux con, c’est confirmé.

            • Rubens 22 mai 2023 at 15:57

              Haranguer la foule, j’ai vu Mac le faire à Roland il y a 35 ans. En gros, quand le joueur a la foule avec lui, pas de problème. Mais tout dépend du contexte. Je me rappelle avoir vu Stan le faire en finale de Roland contre Rafa, il se faisait dérouiller, on en était à 3/1 au 3ème ou un truc de ce genre, il réussit un point magnifique et là il lève les bras, juste pour demander de l’applaudir un peu plus, pour essayer de prolonger un peu le spectacle. Rien de choquant selon moi.

              Gaël l’a fait à de nombreuses reprises, après un coup de mutant, quel que soit le score du match (c’est bien ça le problème avec lui). Je crois que tous les publics du monde entier l’ont beaucoup apprécié pour ce genre de truc, ils avaient l’impression qu’il leur donnait quelque chose de plus, qui allait au-delà de l’enjeu de la victoire et de la défaite. Alors après, ces mêmes publics étaient conscients qu’il se déconcentrait tout seul avec ça (alors que lui ne l’était pas toujours :smile: ).

              Djoko l’a souvent fait à contre-emploi, il a récolté ce qu’il réclamait, des sulfateuses mémorables. Mais la finale de l’US 2021 montre bien que c’est au contraire en l’applaudissant et en le soutenant qu’on arrive à le perturber. Allons-y donc, soutenons-le, et n’attendons même pas qu’il nous le demande !

              Alcaraz… Je réserve ma réponse au sujet de ce garçon. Pour l’instant il est dans une phase où il ne cogite pas sur le terrain, il n’a pas encore vécu de réelle rivalité, pas de défaite douloureuse, encore moins de série de défaites douloureuses, bref, sa résistance à la pression de l’enjeu n’a pas encore été testée pour de vrai. Pour l’instant, en gros, il s’amuse sur le terrain. Mais des enjeux plus importants vont rapidement se présenter à lui, des matchs dont chacun sentira que la victoire ou la défaite conditionnera le reste de sa carrière, et là nous verrons s’il garde son sourire, s’il continue à haranguer la foule à 6/6 au tie-break et s’il continue ses campagnes d’amorties fabuleuses suivies d’un sourire en direction de son clan. D’ici là, il n’est pas seulement le n°1 mondial, il est aussi un jeune homme passionné et enjoué et je ne lui en ferai pas le reproche. Une chose semble au moins actée, il prend plus de plaisir sur le court que n’en prend Naomi Osaka, certes l’inverse me semble impossible mais c’est déjà une bonne nouvelle que je prends comme telle.

              • Achtungbaby 22 mai 2023 at 16:05

                Rubens, assez d’accord sur tout ça. Me souviens pas pour Big Mac, donc j’étais pourtant un grand fan.

                Pour Alacaraz je suis donc un peu plus tranché, je trouve le gamin un peu too much, mais nous verrons.

            • Guillaume 22 mai 2023 at 16:06

              Je me permets de signer au bas de ton paragraphe concernant Alcaraz. Il était dans la phase « facile » de sa carrière. Et je dis « était » car j’ai eu l’impression que ça changeait un peu à Barcelone/Madrid, certes dans un contexte national qui exacerbe les attentes, les sollicitations… Mais plus tout à fait aussi spontané/rigolard qu’il y a un an à même époque. Il y avait du soulagement dans sa victoire à Madrid. Plus conservateur dans son jeu, aussi : moins de grosses mites venues d’ailleurs et plus de gestion en défense – à sa décharge induite par le profil de ses adversaires à Madrid, Ruusuvuori (un Sinner-like pour ceux qui ne l’ont jamais vu), Khachanov et Struff, ou le désormais fameux Marozsan à Rome. A suivre à Roland, où le forfait de Nadal et la petite forme de Djoko le placent en première ligne…

          • Achtungbaby 22 mai 2023 at 10:58

            JO, j’ai bien en tête le challenge demandé par Nadal en finale de l’AO en 2017, et le bras, et le regard. Mais je n’ai vraiment pas trouvé ça inapproprié. Et dieu sait que je voulais que cette balle soit « in ».

        • Achtungbaby 22 mai 2023 at 10:56

          JO, j’ai bien en tête le challenge demandé par Nadal en finale de l’AO en 2017, et le bras, et le regard. Mais je n’ai vraiment pas trouvé ça inapproprié. Et dieu sait que je voulais que cette balle soit « in ».

          • Jo 22 mai 2023 at 11:56

            Sa haine de la défaite a conduit Rafa dans le mur de la mort. Il n’y aura pas de 15e rugissant l’an prochain. Sa carrière irrationnelle s’est probablement achevée par une piteuse défaite contre un nabot, un comble. Il aurait dû couper directement après sa dernière victoire à Roland-Garros, tapoter tranquillement chez lui jusqu’à la fin de l’année puis tenter une mission commando tellurique de l’Amérique du Sud à Paris en passant par l’Espagne. Las, péché d’hubris. L’alternative est désormais la suivante, prendre à son tour une dérouillée à Paris (Roland Grand Chelem / Roland olympique, au choix) ou sagement sa retraite lors de la Federer Cup, en double, avec son grand copain Rogé.

  20. Perse 21 mai 2023 at 14:44

    Sinon celui qui continue à s’étioler est bien Tsitsipas qui n’y arrive plus contre Medvedev, même sur terre battue.

    On ne peut nier que Medvedev arrive à bien rentrer dans la tête de ses adversaires et qu’il ne se prive pas de balancer les scuds sans y toucher au soviético-grec.

    Quant à Rune, mes lacunes tennistique m’empêchent de commprendre comment il fait la différence mais ses résultats demeurent très probants pour lui. On ne peut lui retirer ça.

    • Rubens 21 mai 2023 at 21:00

      Rune, je ne l’ai pas revu jouer depuis Roland l’année dernière. Il me donne l’impression d’avoir un jeu assez proche de celui d’Alcaraz, compact, puissant, équilibré. Il y a un an je t’aurais dit que son jeu était moins varié que celui d’Alcaraz, mais de l’eau a sans doute coulé sous les ponts au vu de ses résultats.

      Franchement Daniil, qui est le clown qui t’a appris la gestuelle du tennis ? Dans un contexte où il n’y a de place que pour les bourrins, je préfèrerai toujours un bourrin qui réfléchit à un bourrin qui ne réfléchit pas. Surtout s’il a de l’humour sur lui-même. Mais te rends-tu compte à quel point c’est une épreuve de te regarder jouer ? Mon dieu, ce coup droit…

    • Guillaume 22 mai 2023 at 11:12

      Après ce qui est fascinant avec le Fanou actuel, c’est à quel point il excelle sur son service / coup droit / jeu dans le terrain quand il dirige… tous domaines où il est réellement brillant, et peut-être à son sommet (de mémoire il ne servait pas si bien en 2021)… mais parvient à gâcher / ruiner tout ça avec probablement en ce moment le pire revers du Top 100. Je ne pensais pas qu’une telle dichotomie coup fort / faible était encore possible au sommet !

  21. Jo 22 mai 2023 at 16:31

    Tandis que le peuple de Fed se rassemble pour souhaiter un joyeux anniversaire à : https://www.youtube.com/watch?v=iK0JzOpwAR0

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