Pete et moi

By  | 21 juin 2024 | Filed under: Légendes


Sampras Smash dunkPar suite d’un commentaire du patron, je mets les pieds dans le plat et vais tenter de faire un Pete et moi.

Pete Sampras est effectivement mon idole sportive, et probablement la seule. Cet article sera aussi une introspection probablement confuse et décousue dans mon style « berdychien » (que j’aime bien aussi).

Tout d’abord, je fus mis au tennis vers 6-7 ans par mes parents durant les vacances d’été dans le Sud-Ouest. Mes souvenirs lacunaires sont que le professeur était ultramarin et que mes sœurs et moi avions été rétifs et peu doués de nos membres !

Mon tout premier souvenir du mot « Sampras » est celui de mon père et moi discutant tennis sur la table en bois en lisière de la forêt des Landes lors des vacances d’été au chant des grillons, lui m’expliquant que Sampras était l’actuel numéro 1 mondial mais pas très fort à Roland-Garros. Je situe ce souvenir vers 1996 (vers 7 ans donc). Mon père était un grand amateur d’Agassi, et ma mère aussi. La notoriété du deuxième était parmi les plus fortes du monde sportif dans mon souvenir. Je situerais mon intérêt « geekesque » pour le tennis à 1998 où je dus voir Sampras à la télé et prendre la foudre. Quand ? Je ne sais pas, mais en 1999, j’étais déjà dans les rets du dieu greco-américain.

Roland-Garros 1999 dont j’ai déjà conté les souvenirs ici fut une confirmation et comme je lisais déjà tous les jours le journal, je m’étais mis à la lecture scrupuleuse des pages de L’Équipe. Si bien, que l’autre souvenir très vif était de m’être levé de table chez les grands-parents pour regarder la finale du Masters 1999 entre Sampras et Agassi. Mes parents étant en voyage de trois semaines au Mexique, je passais l’intégralité du tournoi chez eux et les tannais à parler de Sampras.

Dans l’école où j’étais, ma gueule nordique, mes 10 ans d’expatriation dont je revenais, les problèmes d’élocution et mes excellentes notes me valurent très rapidement un statut de paria. Ainsi donc, je ne jouais pas au foot, et préférais aller à la bibliothèque, ainsi donc, je supportais les Girondins de Bordeaux (ils venaient de gagner le championnat en 1999 et la France = les Landes où je passais les vacances d’été à l’époque) et non le PSG ou l’OM, mais un crime impardonnable était de ne pas supporter Agassi parce que c’était évidemment la star à supporter. Si en anglais, le banc de poisson est un « school », ce n’est peut-être pas un hasard.

Le seul autre gars qui était un supporter de Sampras était un Indien qui avait trois ans d’avance et était plus intelligent que nous tous.

Quelles étaient les raisons d’une telle vénération pour moi ?

Je dirais que la première chose qui m’a fait aimer Sampras est son service : quand on est bercé à la mythologie grecque, de Zeus et de son foudre, difficile de ne pas trouver que le service de Sampras est l’incarnation la plus cinématographique et esthétique de l’utilisation du foudre. Cette gestuelle était réellement magnifique à mes yeux.

Deuxièmement, je dirais que d’un point de vue physique formel, le Pete représentait un idéal ajaxien bien plus désirable que la démarche de canard du Dédé : 1,85 m, de larges épaules et des « pecs », des poils drus, une détermination dans le regard.

Troisièmement, l’identification la plus forte était celle du décalage : Sampras était le n°1 avec le meilleur palmarès mais le banc de poisson n’avait d’yeux que pour l’amuseur prétentieux et fourvoyé parce qu’il était « rebelle » ou « intéressant ». Ceci raisonnait bien avec mon vécu social, les gens de mon âge ne faisant que m’accabler de leur intolérance pendant que je vivais cahin-caha ma vie.

En somme, supporter Sampras, c’était vivre en minorité mais lui avait le privilège (fort mérité) d’être la minorité dominante du tennis, moi d’être en-dehors du moule (à mon corps défendant).

Sampras WimbledonJ’ai été aux anges lors de sa victoire en 1999 à Wimbledon et encore plus à lire les compte-rendus d’un match où un joueur marchait sur l’eau. J’ai regardé la finale du Masters 1999 où Sampras était une tornade qui mit certains de ses plus gros Slam dunk ce soir-là. Et puis, surtout, l’apothéose de 2002 !

Quelle formidable inspiration que de voir son idole avoir raison contre tout le monde, y compris la réalité ? C’est l’orgueil du champion qui le porta jusque-là et finalement sa conclusion fut parfaitement conforme au personnage : un mec pragmatique qui ne raconte pas une histoire ni se met en scène. Il n’annonça pas de retraite, ne réclama ni tambours ni trompettes et se contentât de digérer son exploit sans commentaires venimeux : pas d’annonce de retraite larmoyante, pas de pique pleine d’esprit envers ses détracteurs, seulement laisser les faits parler pour lui. Ce que ça m’avait fait plaisir !

D’ailleurs, la seule fois où il fit de l’esprit (« What’s the difference between you and Pat ? » « 10 Slams »), son traitement fut d’un tel mauvais esprit et duplice que ça en avait été risible.

La retraite de Sampras coïncidait avec mes 13 ans, période de chamboule-tout s’il en est. Ma vénération pour Sampras n’était pas aveugle et mes virées annuelles à Roland-Garros me permettaient de suivre de très près le tennis. J’avais suivi l’évolution du jeu professionnel et il est vrai que je ne sentis pas de vide suite à son départ. Kuerten, Safin, Ferrero étaient suffisamment sympas à voir jouer pour que je continue à suivre assidument le circuit.

La rapide émergence de Federer et sa filiation esthétique avec Sampras facilitèrent le transfert d’intérêt, mais sans avoir la même intensité que la première fois. Federer était très beau à voir, et dominait comme rarement la période 2004-2006, sa finale de Wimbledon 2005 était tellement obscène de domination que ça m’avait donné le haut-le-cœur d’ailleurs. J’ai eu un pincement au cœur en 2009 quand Federer gagna Roland-Garros puis Wimbledon pour passer à 15 Grands chelems, craignant que Sampras soit occulté. C’est ce qu’il advint mais j’ai trouvé que sa venue à Wimbledon pour la finale ne manqua pas d’élégance (pour l’attitude, pas le look évidemment).

En somme Sampras m’a accompagné durant une période de formation très délicate pour moi, où j’ai été en minorité et accablé pour ne pas être conforme. Je m’identifiais à Sampras parce qu’il prenait le même genre de commentaires par rapport à Agassi, sauf que lui était accompli et dominateur : avoir son exemple m’a permis d’éponger ces difficultés en trouvant des ressources supplémentaires. Pour cela je lui suis éternellement reconnaissant.

Youtube regorge de dévots de Federer qui font d’excellentes compilations tel Raz Ols par exemple, ou de Nadal aussi, mais depuis deux ans, certains beaux matchs de Sampras ont été mis en intégralité dans une qualité correcte (l’US Open ou l’Open d’Australie, Patrick Chen, Robert Burns notamment) et je prends toujours beaucoup de plaisir à les voir : certes la défense est incomparable à aujourd’hui  (peu de remises du bout de la raquette et aucun grands écarts) mais je trouve que la qualité de centrage encore plus impressionnante (on était récompensé pour une frappe bien centrée).

Sampras vivra toujours dans mon cœur et m’inspire, évidemment qu’objectivement parlant le Big Three a accompli bien plus maintenant mais n’en demeure pas moins qu’à la question « Quel est le plus grand joueur que je vous ayez vu jouer? » Ma réponse sera Sampras. Subjectivité tranquille et assumée.

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40 Responses to Pete et moi

  1. Rubens 21 juin 2024 at 15:44

    Merci Perse pour cette introspection.

    Je n’ai évidemment pas vécu les choses de la même manière. Pour des raisons générationnelles tout d’abord. Mais aussi pour une autre raison, qui finalement me surprend un peu dans ton texte : l’emploi des mots « intolérance » et « minorité » me semble assez fort.

    Le premier souvenir de tennis à la télé que je puisse dater avec certitude, c’est la finale de Wimbledon entre Becker et Curren en 1985. J’avais 8 ans, et j’étais avec deux grands (mon frère âgé de 5 ans de plus que moi et son meilleur ami du même âge). Nous étions deux à soutenir Becker, contre mon frère qui estimait que Becker, même perdant, avait tout le temps du haut de ses 17 ans de gagner plus tard. L’année suivante, je me rappelle distinctement de Roland Garros et des noms qui reviennent avec insistance. Je retrouvais une figure familière, Becker, et j’étais dégoûté de sa défaite contre Pernfors.

    L’édition 1988 de Roland est pour moi la référence : je pourrais encore citer de mémoire tous les matchs à partir des huitièmes. Les 16 types encore en course, je les ai considérés comme les favoris pour les années suivantes. Mon regard tranche par contre nettement avec ce que la mémoire collective a retenu de cette édition. Je me contrefichais du parcours de Leconte, que je haïssais pour avoir battu Becker. Quant au Lendl-McEnroe je me demandais pourquoi on en faisait tout un foin, vu que je n’avais aucune idée des réalisations de Mac quelques années plus tôt. Je n’ai pas grandi tennistiquement avec McEnroe n°1 mondial, mais avec Lendl n°1 mondial.

    Mais je garde un grand souvenir du Agassi-Cane du premier tour. Un jeune Américain de 18 ans, avec son short en jean, que je ne connaissais que de nom. Quelques mois plus tôt (en février ou mars 1988), un copain du tennis bien plus âgé que moi et qui faisait ses premières armes d’entraîneur avec un groupe local dont je faisais partie, m’avais expliqué que le prochain vainqueur de Roland serait Agassi (pronostic raté, mais pas de tant que ça). Je lui demandais alors qui c’était :smile: Donc, en voyant Agassi contre cet Italien au premier tour de Roland, j’allais enfin « savoir ». Et il m’avait semblé en effet ne jamais avoir vu quelqu’un jouer aussi fort et prendre la balle aussi tôt dans l’échange. Le jeu du Kid était bel et bien révolutionnaire, et j’ai perçu immédiatement, comme tant d’enfants autour de moi, l’attraction naturelle qu’il exerçait.

    Deux ans plus tard, à l’US Open retransmis en direct sur la Cinq, j’ai bien aimé Sampras, j’étais un peu déçu quand même qu’il batte Agassi en finale, mais je m’en suis vite remis.

    Mais, dans toutes ces péripéties que j’ai vécues avec une grande passion, je n’ai jamais ressenti une quelconque intolérance de mon entourage vis-à-vis de mes joueurs chouchous, et je me creuse même la tête pour essayer de me rappeler un moment où je me serais seulement posé la question. Il ne m’est jamais venu à l’idée de faire le siège d’un copain qui aurait soutenu Edberg plutôt que Becker ou Lendl plutôt qu’Agassi, et je ne l’ai jamais subi moi-même dans l’autre sens. C’est une idée qui m’est totalement étrangère.

    Donc, quand tu parles d’intolérance, je me demande en fait de quoi tu parles. Mais bon, c’est ton article :mrgreen et si tu l’écris ainsi c’est sans doute que tu l’as perçu ainsi.

    • Perse 23 juin 2024 at 12:10

      Merci pour ta réponse Rubens.

      A propos « d’intolérance » : le fait est que le retour d’expatriation à l’âge de 10 ans fut une expérience difficile et douloureuse à l’école et qu’il n’y a pas vraiment d’autre mots pour qualifier le comportement collectif tant de mes camarades que de l’institution (les professeurs et l’administration).

      Revenu dans le « triangle d’or » de l’ouest francilien (Chatou, Croissy, Saint-Germain-en-laye) et scolarisé dans l’école privée BCBG très compétitive du coin, la population partageait de nombreux caractéristiques qui préfiguraient le macronisme à la Griveaux : des dominants de mares à canards confits de certitudes ne voyant pas plus loin que le bout de leur nez, prompts à mépriser et marginaliser ce qui ne rentre pas dans leurs code et norme, ayant en toute bonne conscience la conviction d’être au sommet absolu de l’espèce.

      Or il se trouve que la fratrie avait d’emblée accaparé la tête de classe et ceci avait été insupportable tant pour les professeurs que les parents d’élèves et les camarades : « comment des étrangers pouvaient être bons alors qu’il est bien entendu qu’il n’avait pas les codes, ni la lumière à tous les étages ces barbares ? »

      Les parents s’étaient fait convoquer par la dirlo où ils s’était fait pourrir, accusé de tricher etc…
      L’ostracisme à la cantine (comme Pumba à la mare, j’avais une table de 12 pour moi tout seul à l’instant où je m’installais) et dans la cour de récré sont du vécu.

      Le harcèlement collectif itou.

      C’est une expérience singulière qui m’est propre mais ma préférence pour Sampras était une goutte qui s’ajoutait au vase des différences qui m’accablaient à l’époque.

      • Jo 23 juin 2024 at 14:59

        « Des dominants bouffis de certitudes, prompts à mépriser et à marginaliser. » Ne trouves-tu pas que, par exemple, brocarder Tsitsipas pour ses posts de psychologie positive sur les réseaux sociaux est quelque peu intolérant ? Fanou est joueur de tennis, pas un intellectuel philosophe. C’est une démarche louable de sa part, qui peut inspirer des jeunes. Il est dans son rôle.

        • Perse 23 juin 2024 at 15:21

          On inspire par ce que l’on est et ce que l’on fait. Sans faire une assignation rigide, Tsitsipas est avant tout un joueur de tennis, et c’est ce qu’il fait sur un terrain de tennis qui devrait inspirer.

          Ses posts légendés d’aphorismes et de clichés de développement personnels creux avec des poses narcissiques n’apportent pas grand chose, et je ne vois pas en quoi il est dans son rôle.

          C’est comme l’importance que les médias mettent sur les footballeurs de l’EDF pour inciter au vote à la fin du mois : c’est une erreur d’attribution qui est faite et aboutit à de la confusion.

          • Jo 23 juin 2024 at 15:52

            Bien sûr que non. On inspire aussi par ce que l’on dit. On peut même devenir Premier ministre ! (Et je ne m’en réjouis pas…)

          • Perse 23 juin 2024 at 16:54

            Que l’on puisse inspirer par la parole, c’est évident. Mais c’est limité et dommageable tant elle est superficielle. Molière l’a montré avec Tartuffe : une parole qui a de la valeur est corroborée par des actes, de belles paroles seules piègent les crédules et n’aboutissent à rien de positif ou d’inspirant.

            Pire, les paroles creuses sont la première étape de la double pensée qui est un état dommageable tant à l’échelle individuelle que collective.

            Quand Fanou tient des propos antivax, ça n’a pas à être inspirant, c’est sans valeur. Quand il balance un aphorisme sur la générosité, c’est à mettre en balance avec sa propension à maximiser ses notes de frais auprès des tournois (cf: l’anecdote de Caujolle à Marseille où Tsitsipas lui avait réclamé de payer les 3 magnums de champagne de célébration de son titre) par exemple.

            Qu’il fasse ce qu’il veut est très bien, que sa démarche soit « louable », je suis sceptique, et que ce soit inspirant tend à me faire pouffer de rire effectivement (il faut savoir faire la part des choses et en revenir aux actes).

  2. Jo 21 juin 2024 at 16:51

    C’est marrant, tu reproches au fond la même chose à Agassi et à Dimitrov, qui n’ont strictement rien à voir. Ils sont aimés tandis que toi ne l’étais pas.

    • Perse 23 juin 2024 at 12:26

      Effectivement Agassi et Dimitrov n’ont rien à voir. Agassi était aimé et suscitait de l’empathie indéniablement. Agassi avait acquis une notoriété hors de son sport, Dimitrov est un glorieux inconnu pour tous ceux qui ne suivent pas le tennis.

      Dimitrov n’est pas aimé pour ce qu’il est, ni pour ce qu’il fait mais comme une projection de Federer via une certaine filiation de la gestuelle parmi les suiveurs du tennis.

      Ce qui est commun aux deux en revanche, est le décalage entre les faits, et la perception qu’il en est fait ; en l’occurrence en leur faveur. Pointer ce décalage ne fait pas de moi un hater pour autant, même si je peux admettre l’avoir fait de façon trop sardonique pour toi (c’est là où réside une partie de mon humour).

      • Jo 23 juin 2024 at 15:01

        « Je ne suis pas un hater. » Dit le gamin pris les doigts dans le pot de confiture, Mesrine arrêté à la sortie d’une banque juste après un braquage. Je n’avais jamais noté ce trait de caractère chez toi mais tu as effectivement beaucoup d’humour.

  3. Rubens 23 juin 2024 at 15:35
    • Jo 23 juin 2024 at 16:37

      Je note le clin d’œil, mets de côté la comparaison désobligeante et fais mon mea culpa sur mon côté insupportable potache en citant Alain Minc, lequel évoquait une algarade télévisuelle chez Ruquier : « Sommeille en moi un gamin en culottes courtes qui s’adonne à la castagne dans la cour d’école. »

  4. Jo 23 juin 2024 at 16:41

    Pete ! Sampras. Un nom qui claque comme un ace. Yann Moix dit que le nom d’un écrivain doit sonner, c’est encore plus vrai chez les sportifs. Dans la stratosphère tennistique, il y a les Grands Patrons et les Grands Champions. Sampras est l’incontestable numéro 4 des Grands Patrons. Derrière les trois ogres parce que mort plus jeune, loin devant le quartet Connors-Lendl-McEnroe-Borg. Si l’on réduit la focale sur les seules surfaces rapides (dur rapide, gazon, indoor), Sampras éjecte Nadal du Top 3. Si l’on considère l’aspect purement esthétique, Sampras est probablement le plus beau joueur de tous les temps avec Federer. Chacun choisira entre les deux. Pete a pour lui son service, mais une légère raideur en revers, tandis que Roger est d’une fluidité intégrale.

    Sampras fut, excusez du peu, le premier GOAT de l’ère ATP : titres en Grand Chelem, semaines et années en tant que numéro un mondial, tandis que le quartet évoqué plus haut était (un peu) lacunaire pour des raisons diverses. L’expression très pertinente de « tennis total » a fleuri dans les années 90 pour qualifier le jeu de Sampras. Il y a eu, à mon sens, trois incarnations de ce label. Becker fut un grand frère mal dégrossi, capable de servir et de volleyer, de frapper du fond de court des deux côtés, mais péchant par une certaine lourdeur. Les observateurs ont immédiatement désigné Federer comme l’héritier naturel dès le début de son ascension. Un Sampras européen en quelque sorte, sachant aussi virevolter sur terre battue.

    • Perse 24 juin 2024 at 10:05

      « Si l’on considère l’aspect purement esthétique, Sampras est probablement le plus beau joueur de tous les temps avec Federer. »

      Cela me fait plaisir ! Pour moi il présente un bon équilibre entre élégance et puissance. Le service particulièrement magnifique évidemment, le smash sauté a contrario puissant, spectaculaire et viril tandis que le coup droit impressionnait par le contraste entre la lente boucle déliée et la vitesse de la balle qui sortait de la raquette.

      « Derrière les trois ogres parce que mort plus jeune, loin devant le quartet Connors-Lendl-McEnroe-Borg »

      Si subjectivement je te suis (n’ayant jamais vu leurs carrières pros), le Tennis 128 de Tennis Abstract apporte quantité d’arguments pour soutenir que ce quartet a nettement plus dominé son champ que Sampras le sien et que par conséquent, il se situe tout bien factorisé devant Sampras.

      Sinon pour moi la certaine lourdeur de Becker constitue probablement 90% de son charisme de joueur, le même charisme que celui du gorille à dos argenté alpha.

  5. Rubens 23 juin 2024 at 23:00

    Perse, je vois enfin où tu veux en venir, mais je crois que ce que tu racontes dépasse de très loin le seul cadre du tennis et de la rivalité entre Sampras et Agassi. Tu aurais pu te déclarer fan de Kuerten qu’ils t’auraient charrié en révérant Safin.

    En 1992 à Roland Garros, j’enregistrais tous les soirs le résumé de la journée sur France TV, histoire d’avoir à la fin une super rétrospective de la quinzaine pour me la repasser en boucle ensuite. Le jour du quart de finale entre Sampras et Agassi, le journaliste Patrick Montel s’était mis en scène dans un petit reportage consacré à ce match.

    Première partie, Sampras. Montel en costard-cravate. Musique de fond : les Quatre Saisons de Vivaldi. Portrait du samprassien à Roland : BCBG, éduqué, âgé, raffiné. Avec notamment le plan d’un resto chic dans l’enceinte, où une dame de haute distinction se fend d’un sourire gêné en voyant la caméra s’apprêtant à la filmer en train de manger.

    Deuxième partie : Agassi. Montel déguisé en pirate. Musique de fond : les Rita Mitsouko. Portrait de l’agassien à Roland : jeune et/ou dépravé, t-shirt et casquette, bruyant et turbulent, se goinfrant de burgers. Signe distinctif : le bandana de pirate (d’une des originalités du Kid cette année-là, Nike ayant fait son boulot). Les deux Montel se partagent alors l’écran : à Roland aujourd’hui, il fallait faire son choix, et être samprassien ou agassien. Troisième partie : un résumé de leur duel, remporté par le Kid en trois sets. Et un épilogue rappelant que la rencontre s’était déroulée dans une ambiance bon enfant et qu’on avait même aperçu des agassiens dans les loges VIP.

    Derrière ce reportage se voulant une caricature quelque peu humoristique sans que qui que ce soit se sente stigmatisé (car oui, c’était possible à l’époque :mrgreen: ) se cache sans doute une petite part de vérité. Sampras était sans doute plus populaire chez les amateurs des beaux jeux d’attaquants, dont la sociologie était peut-être bourgeoise et âgée. Cette population-là avait probablement applaudi Philippe Chatrier deux ans plus tôt lorsqu’il avait critiqué la tenue rose fluo d’Agassi, considérant que, décidément, ce type n’avait aucune classe. Sauf que les excentricités du Kid étaient précisément ce qui le rendait plus populaire que Sampras chez les jeunes et au sein de la populace ne maîtrisant pas les codes de la bonne conduite.

    Tout ceci pour te dire que l’isolat politique et social au sein duquel tu sembles avoir évolué, et qui t’a rejeté, était précisément celui qui était voué à soutenir Sampras et à détester Agassi. Dans cet isolat dont tu parles, tu ne précises pas s’ils étaient nombreux à suivre le tennis, mais peut-être aussi qu’ils étaient fans d’Agassi en réaction contre les diktats éducatifs de leurs parents.

    Peut-être aussi que mon propos digne du Café du commerce est un anachronisme par rapport à ce que tu racontes. En 1999, la mue d’Agassi en bonze chauve était plus qu’entamée, et son fan-club était sans doute beaucoup plus bourgeois qu’à ses débuts.

    • Perse 24 juin 2024 at 09:51

      Nos quelques années d’écart sont un gouffre à cet âge-là. Merci pour les anecdotes que je ne connaissais pas (j’avais 3 ans en 1992 et je regardais Eurosport pas France TV).

      Bien sûr que le noeud du problème ne tournait pas autour du tennis et que les difficultés étaient plus profondes. Mais il faut prendre cet article comme un petit témoignage subjectif. On parle là de gamins d’une période plus infantile que juvénile même si je me serais bien passé de ces expériences.

  6. Guillaume 24 juin 2024 at 09:50

    Pete c’est ma boussole qui indique qu’on a perdu le nord. Quand il jouait, je le trouvais chiant. Mais aujourd’hui je signerais des deux mains pour voir un joueur de son profil parvenir à jouer les premiers rôles !

  7. Jo 24 juin 2024 at 13:34

    Andre Agassi est dans le Top Ten de l’histoire, le premier des Grands Champions, devant les Edberg, Becker, Wilander, qu’il domine sur tous les critères objectifs : titres en Grand Chelem et en tournois ATP, semaines en tant que numéro un mondial. Agassi, c’est avant tout un très grand joueur de tennis, une qualité de frappe exceptionnelle, révolutionnaire dans son utilisation et finalement très académique dans son exécution. Connors disait qu’« il ne faut pas confondre entre taper fort et jouer vite ». Le Kid de Las Vegas jouait très vite et tapait très fort.

    Agassi fut très fort très tôt et très tard. Numéro trois mondial à 18 ans, plus vieux numéro un mondial en son temps à 33, encore finaliste en Grand Chelem à 35. Soixante trophées, les quatre Grands Chelems, le Masters, presque tous les Masters 1000, les JO en prime, soit l’un des palmarès les plus complets de tous les temps. Il est beaucoup plus intéressant de l’associer à Sampras que de les opposer binairement. Pour la complémentarité de leurs jeux bien sûr, pour leur rivalité essentielle dans l’histoire évidemment. Par-dessus tout, Sampras et Agassi, ce sont, chacun dans leur registre, deux parangons, deux prototypes, deux modèles techniques à disséquer, à digérer et à reproduire.

    • Rubens 24 juin 2024 at 15:05

      Je cosigne tout. Je parlais plus haut du Agassi-Cane de Roland 88, ce fut une vraie révélation pour moi. Un cocktail unique de puissance brute et de prise de balle précoce, l’adversaire était privé de temps. Un jeu révolutionnaire, vraiment.

      Le jeu que le Kid à exhibé au monde entier en 88 est d’ailleurs l’une des explications majeures de la puissance financière qu’il a représentée très vite. A 18 ans, ne trouver ses limites que face à un Lendl plus puissant et un Wilander plus résistant, ça laissait augurer une prise de pouvoir très prochaine, le temps de gagner les quelques kilos de muscles nécessaires pour envoyer les deux tauliers à la retraite. En 90, sous la houlette de Gil Reyes, il semblait en mesure de prendre les commandes pour de bon. Cela prendra bien plus longtemps, pour des raisons avant tout mentales.

      Le jeu du Kid était bien plus révolutionnaire, au final, que celui de Pitou, qui s’inscrit dans la filiation de Becker davantage que dans celle d’Edberg. Son service était vraiment destiné à faire le point directement. Il le suivait certes au filet, mais quand la balle revenait il était souvent condamné à frapper une volée basse, comme Becker. Le service d’Edberg, au contraire, pas très rapide mais très kické, devait laisser à Stefan plus de temps pour monter au filet, là où par contre la volée serait définitive. C’est dans la gestuelle que Pitou renvoie davantage à Edberg, mais son jeu en fait un Becker plus souple, plus léger et plus élégant. En regardant évoluer le jeune Sampras, je lui trouvais un très beau jeu mais je n’avais absolument pas l’impression de voir quelque chose de nouveau.

      Mais un jeu plus inédit et innovant n’est pas nécessairement un meilleur jeu et ça, Sampras s’est chargé d’en faire la démonstration, notamment face à Agassi.

  8. Guillaume 25 juin 2024 at 15:23

    J’ai regardé la finale du Queen’s (et aussi la demie de Korda) et c’était… affligeant. On avait l’impression que les types marchaient sur des oeufs, étaient toujours incertains aussi bien de leurs déplacements que de leurs trajectoires de balles. Bref, il y a 20-25 ans, tout ça aurait sauté fissa au 2e tour sur le premier Rusedski venu – et je ne parle même pas de leur faire croiser la route de Sampras, Rafter ou Hewitt. Là, Tommy Paul gagne le Queen’s en n’osant pas lâcher de frappe à plat et Musetti fait finale avec des préparations amples de terrien :lol: Dans ce même profil de puncheur du fond en déséquilibre entre coup droit et revers, Roddick par exemple était tellement moins emprunté sur herbe que ses héritiers Ricains (Fritz aussi ça fait mal aux yeux).

    Quelqu’un parlait de la notion de spécialiste l’autre jour. Je crois qu’être « spécialiste » d’herbe (guillemets de rigueur) aujourd’hui, ce n’est plus une question de jeu, mais une capacité à être opérationnel de suite sur la surface. Un peu comme Tsitsipas dont je suis convaincu que l’efficacité à Monte-Carlo doit beaucoup au fait qu’il récupère plus vite ses automatismes terriens que les autres. Sur herbe c’est un peu ça, d’autant que la saison est trèèèès courte. Le bon joueur d’herbe saura faire fructifier son pied jardinier dans les tournois de préparation et en première semaine de Wim, où il prendra les autres à froid. Mais ça lui sera compliqué de viser plus loin parce qu’arrivé en 2e semaine de Wim les usual suspects classiques auront réglé la mire sur un gazon pelé en fond de court. Et soulèvera le trophée un mec qui le soulève aussi à Melbourne / Paris / NY.

    Le côté positif est que plein de profils différents peuvent à présent tirer leur épingle du jeu sur herbe et qu’à ce niveau, l’objectif d’éviter les concours d’aces a été à peu près rempli. Je dis à peu près parce qu’on observe tout de même toujours une prééminence des gros serveurs pour servir de faire-valoir en finale de Wim : Raonic, Berrettini, Anderson, Kyrgios… + Hurkacz, Isner en demies et j’en oublie sans doute. Sur les tournois de préparation en revanche, c’est plus diversifié dans les profils : manieurs de balle (Mannarino, Thompson), risques-tout ultimes (Bublik, Eubanks, bien envie de mettre Shapo ici aussi), mobylettes qui remettent tout et contrent remarquablement (De Minaur en héritier de Hewitt, Goffin hier)…

    Quelques tentatives de catégorisation parmi ces pieds jardiniers :

    - le gazon refuge des gauchers : Norrie et Shapo en demie à Wim, Draper (le Brit, pas l’Australien J), Humbert, Mannarino, Lopez… Les gauchers se font rares – encore une espèce en danger dans la grande standardisation du tennis – mais on les retrouve quasiment tous à leur avantage sur herbe.

    - le gazon surface des Français : esprit gaulois de contradiction oblige, au pays du Grand chelem ocre on s’obstine à avoir de meilleurs résultats sur herbe que sur terre.

    - quelques pays arrivent à avoir des contingents pas trop dégueus de joueurs qui performent ++ sur herbe : outre la France, les Brits évidemment, les Australiens, les Pays-Bas aussi (Griekspoor, Van Rijthoven). Pour ces 3 derniers, l’atout sans doute d’avoir des courts en gazon au pays.

    - on brille – très – vieux sur herbe. Roro y est passé à 1 point d’embrocher Nadal ET Djoko à la suite à 39 ans, ce qu’il n’avait jamais fait en GC ; Djoko est devenu invincible à Wim sur le tard, à un set du quintuplé (= Fed et Borg) entre 31 et 36 ans. Lopez a toujours été bon sur herbe mais a gonflé son palmarès sur le tard aussi (ses 4 titres sur herbe conquis entre 31 et 38 ans), Mahut idem, Manna aussi… Constat pas déconnant au vu du peu d’occasions de pratiquer sur la surface, donc prime à l’expérience et aux résultats qui progressent avec l’âge… voire aussi au niveau global de la concurrence, au moins dans ces petits tournois, cf Paul / Musetti pas plus à l’aise au bout de 5 matchs sur herbe qu’au tout premier.

    - Dernière observation : c’est sur herbe que nos amis de la « NextGen » sous-performent le plus significativement. Jamais mieux que 8e pour Zverev, Tsitsipas et Thiem (que j’englobe ici au titre de la résistance livrée au Big 4 en son temps)… Medvedev est celui qui limite le mieux les dégâts (1/2 l’an passé à Wim) mais comme sur terre on est très en-deçà de ses standards sur dur. Ils n’y sont pas nuls, ne perdent pas face à des Mr Nobody, mais dès qu’ils croisent la route d’un gars qui s’accommode bien de l’herbe, ils sautent – ils sont souvent la victime préférentielle du « spécialiste » de gazon contemporain.

    • Rubens 25 juin 2024 at 15:27

      « - le gazon surface des Français : esprit gaulois de contradiction oblige, au pays du Grand chelem ocre on s’obstine à avoir de meilleurs résultats sur herbe que sur terre.  »

      Je crois qu’il faut préciser : les Français ont de plus mauvais résultats sur terre que partout ailleurs :mrgreen:

    • Rubens 25 juin 2024 at 16:50

      Et sinon Guillaume, c’est bien moi qui avait évoqué, tout en la relativisant, la notion de spécialiste de l’herbe. Mais dans ce post perdu à la fin des coms de l’article précédent, je terminais en me demandant s’il y a des pays où il est encore possible de s’entrainer sur gazon en amont de Wimbledon ? Existe-t-il encore quelque part dans le monde des terrains en gazon ailleurs qu’à ‘s-Hertogenbosch, le Queen’s, Stuttgart, Halle et quelques autres sites où se disputent des tournois ATP ?

      • Perse 26 juin 2024 at 12:09

        Il y a le fameux court en gazon de l’ambassade britannique à Paris, traditionnel marronnier post-élimination de Mauresmo à RG.

      • Guillaume 26 juin 2024 at 12:41

        J’ai fait le compte chez les Brits : ils comptent 1 GC, 1 ATP 500, 1 ATP 250, 3 WTA 250 (une joueuse peut donc faire l’intégralité de la saison d’herbe en Angleterre !), 3 Challenger et 2 WTA 100 (pas trouvé d’ITF par contre).

        Tout ça réparti entre 8 sites répondant donc aux normes (qualité d’entretien et quantité de courts) ATP et WTA Tour : Wimbledon, Roehampton (les Q de Wim), Queen’s, Ilkley, Nottingham, Birmingham, Eastbourne, Surbiton. Certains là-dedans sont des clubs, d’autres des structures fédérales, tous occupés assidûment le temps des quelques semaines que dure la saison de gazon pour les pros (et je pense que la météo britannique au printemps empêche une mise en service très en amont de ces échéances). Ensuite en revanche, on peut imaginer qu’ils restent utilisables l’été pour les jeunes ou les pros qui voudraient s’entraîner dessus, un peu comme nous en France on utilise RG pour les championnats de France à l’été.

        • Sam 27 juin 2024 at 11:40

          A noter par chez moi en Ille et Vilaine un court en gazon. Chez un particulier, un agriculteur qui a construit ça au fond de son jardin. Et comme partout où il est question de courts en gazon il est question de « bucolique », celui-ci n’échappe pas à la règle, mais du bucolique agricole donc. On joue devant des vaches – au sens propre, je ne parle pas du public de RG – et un ou deux ânes. Si la balle s’échappe des limites du court, vous voyez où aller la chercher.
          J’ai eu l’occasion d’y jouer, devant les Caméras de RMC Sport, d’ailleurs. Elles n’étaient pas venues pour moi mais pour le fameux court. Mes copains et moi nous étions habillés tout de blanc pour l’occasion. Mon niveau de jeu déjà assez douteux sur toute autre surface que synthétique a été calamiteux, effectivement, les fameux « appuis ». Je ne crois pas que le fait que le court soit légèrement…Penché, oui « penché » n’y ait été pour grand chose. Par contre, ce détail dissuadera normalement tout joueur sérieux de venir préparer Wimby dessus.

        • Guillaume 27 juin 2024 at 16:04

          Court en gazon, tenue blanche, Sam le Homard… Maintenant que tu le dis, bon sang mais c’est bien sûr, j’en ai déjà vu le témoignage photo dans un certain reportage Tennis Mag !

          Il me revient aussi avoir joué avec ledit Homard sur un gazon synthétique du côté de la Vendée :smile:

          Perso j’ai pu tâter du gazon sur le court privé planqué dans les jardins du château de Villandry et j’ai adoré. Alors effectivement tu termines vite en air shot parce que tu as mal anticipé le rebond – ou plutôt l’absence de rebond. Mais le côté fusant de la balle, le fait de pouvoir placer des attaques tranchantes quand sur terre tu rames à déborder l’adversaire, c’est assez jouissif !

  9. Sam 25 juin 2024 at 18:50

    Malheureusement il se confirme ici ce que j’avais préféré ne pas croire ou lire dans les news : Musetti était bien en finale du Queens. Musetti, ou la préparation, en coup droit surtout, la plus normalement la plus inadaptée possible au gazon.

  10. Rubens 26 juin 2024 at 14:31

    Ce qui me conforte dans l’idée que les joueurs/euses, s’ils veulent se familiariser avec le gazon, n’ont guère d’autre choix que de disputer les tournois préparatoires à Wimbledon, sachant qu’ils n’ont aucun intérêt à s’y entrainer le reste de l’année. A la rigueur, on peut imaginer qu’une fois éliminés dans un tournoi sur gazon ils y restent pour continuer à s’y entrainer, mais ça ne me semble pas si simple car les terrains sont sans doute réservés en priorité à ceux qui sont encore en course.

    Bref, tout ceci me conforte dans mon hypothèse que plus personne n’est « spécialiste » du gazon car plus personne ne peut – et n’a intérêt à – s’entrainer sérieusement dessus. Si l’on ajoute les matériaux actuels qui ont considérablement accéléré le jeu, on en arrive à une situation où les joueurs ne parviennent à maîtriser la vitesse des échanges sur gazon qu’en restant en fond de court (pour se donner plus de temps) et où les dérapages sont légion, bousillant le terrain en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire.

    Ca donne, comme le souligne Sam, un Musetti finaliste au Queen’s, preuve accablante que plus personne ne sait jouer sur cette surface. L’été indien de Gaël Monfils sur gazon me semble relever de la même logique. Encore que concernant Gaël, il a aussi plus de « bouteille », ça fait près de 20 ans qu’il joue Wimbledon et au bout de 20 ans on doit quand même commencer à maîtriser deux ou trois appuis.

    L’année dernière je proposais de changer la surface de Wimbledon et de troquer le gazon contre de la moquette intérieure, le changement de surface conduisant évidemment à un changement de place dans le calendrier. Je n’ai rien à modifier à ma proposition.

  11. Jo 28 juin 2024 at 13:28

    Et dire que si ça continue comme ça, on va se taper HubHur à la tête du tournoi. Vivement la dissolution du tableau dans un an.

  12. Guillaume 28 juin 2024 at 15:53

    « I’d be surprised if he wins his next match. »
    Greg Rusedski, au soir de sa défaite au 3e tour de l’US Open 2002 contre Pete Sampras.

    « I will be very surprised if Novak plays Wimbledon. »
    Greg Rusedski il y a 3 jours. D’ici à ce que dans 15 jours il nous ait encore gratifié d’une prédiction anthologique :mrgreen:

  13. Jo 30 juin 2024 at 08:01

    Jules Marie, franco-français, challenger, youtubeur. Physique avantageux, belle gueule. Un art consommé et consommateur du marketing, du branding, du storytelling. Tous les réseaux sociaux y passent, d’Instagram à TikTok. Vient le temps de la compétition car seule compte la réalité du terrain. Si l’on fait ses preuves, on peut même accéder à des postes à responsabilités à la fédé. Ce qui est vrai en tennis devrait l’être dans toutes les strates de la société. On ne saurait mettre une tête de gondole à la tête de l’État.

    • Sam 1 juillet 2024 at 09:28

      J’ajouterai aussi, art consommé de l’éphémère. Pour avoir suivi le Jules depuis ses débuts je crois, sur les CNGT, là, je m’aperçois que je ne le suis quasiment plus, en raison de surcharge de pubs dans ses trucs, certes. Mais surtout parce que, comme un ado moyen qui attend la surenchère dans la prochaine story, je me lasse. C’est toujours pareil. Évidemment, parce qu’il n’y a pas grand chose qui ressemble plus à une routine de préparation d’un 2eme tour en challenger – avec le trajet de l’hôtel au club – qu’à une autre préparation à un autre 2eme tour en challenger. Et le consommateur a besoin de nouveauté. En plus, la réalité du terrain, c’est qu’il a un jeu chiant.

  14. Achtungbaby 1 juillet 2024 at 15:00

    Hors sujet, mais sur Eurosport, très bel article à propos de Mac Enroe, de son WIM84 et de son année 1984 en général, année presque parfaite et encore inégalée aujourd’hui du point de vue des stats.

    Et surtout une qualité de jeu phénoménale, tout en touché. Une ballerine sur le court.

    Dommage que le tout soit assorti de regrets éternels…

    • Sam 1 juillet 2024 at 16:15

      Je ne vois pas du tout de quels regrets éternels tu parles.

    • Rubens 1 juillet 2024 at 17:22

      Oui Joshua, des regrets éternels, mais de quoi parles-tu ?

    • Rubens 2 juillet 2024 at 11:19

      Et j’ai tout de même une petite surprise dans cet article, c’est que le Sale gosse n’ait été que n°2 mondial dans la foulée de Roland Garros, alors que sa défaite en finale était la première de toute sa saison. Mais n’y avait-il pas à l’époque DEUX classements, le classement ATP et le classement du Nabisco Grand Prix (pris en compte pour la qualification pour le Masters) ? Si mes souvenirs sont bons, le Sale gosse aurait peut-être été n°1 du NGP mais n°2 à l’ATP ? C’est très flou pour moi, quelqu’un peut-il apporter une précision ?

    • Guillaume 3 juillet 2024 at 11:31

      Après si on en croit l’ATP le Sale gosse est n°1 au coup d’envoi de RG. Il perd cette place au sortir du tournoi parce que Ivan fait lui aussi un gros bond en termes de points récupérés d’une année l’autre (1/4, coucou Yan, 83 -> titre 84). Mais Mac ne perd la place que le temps du Queen’s et la récupère aussi sec. Le genre de chassé-croisé pas forcément représentatif, voire en apparence paradoxal, à instant T, mais qui se produit finalement assez souvent quand 2 joueurs sont au coude à coude sur 12 mois.

  15. Sam 3 juillet 2024 at 17:41

    Donc là Fognini sert pour le match contre Ruud. Fognini, Gael, c’est vraiment le retour des spécialistes du gazon.

  16. Nathan 3 juillet 2024 at 19:58

    Raducanu opérée, Raducanu retrouvée, Raducanu libérée !

    Beau match maîtrisé, précis, élégant et sexy de Raducanu contre Mertens (6/1 6/2) sous les yeux ravis des Britanniques et les miens.

    Hé ouais, y a pas que Dimitrov dans la vie, quoi !

    • Perse 4 juillet 2024 at 11:41

      J’ai appris que sa victoire contre Pegula était sa toute première contre une TOP 10. C’est assez incroyable quand on y pense pour une joueuse qui a gagné un GC !

      Elle a quand même une carrière tout à fait atypique avec 2 semaines plus que bénies et des blessures.
      Mais d’un point de vue marketing, elle aura su en tirer le plus rémunérateur puisque c’est une puissance marketing presque à nulle autre pareil dans le monde du tennis (probablement un peu aidée par le fait qu’elle sort avec le fils de patronne des relations VIP de Dior qui est une socialite elle-même).

      Il paraît que le Sinner-Berretini a été très beau, de qualité et avec un Sinner impressionnant de maîtrise, cuirassé de confiance.

    • Nathan 5 juillet 2024 at 12:07

      J’ai regardé par hasard son match contre Mertens. J’avais le souvenir de 2021 et de l’US Open, un beau tennis complet, intelligent, une belle plastique, ce qui ne gâchait rien. Et ensuite, la nuit. D’après ce que j’ai compris, des choix erratiques de coaches, la pression, l’argent facile, les blessures. J’ai regardé un de ses matches après blessures, franchement il n’y avait pas grand chose à en tirer et à en dire.

      Mais là, opposée à une Mertens qui joue bien, par une espèce de miracle que je ne m’explique pas, j’ai retrouvé toutes les composantes intéressantes de son jeu : intelligence tactique, capacité à réaccélérer son coup droit, un engagement sans inhibition dans toutes les balles, sans que ce soit du n’importe quoi. C’est très surprenant. Qu’est-ce qui explique cette renaissance ? Je ne sais pas. Peut-être n’est-ce qu’une éphémère embellie…

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