Avant de célébrer comme il se doit les 30 ans de la victoire d’Andre Agassi à Wimbledon , je voudrais remonter à Roland-Garros 1999 et son accomplissement du Grand chelem en carrière.
Donc, fin mai, début juin 1999, je suis à Barcelone, en train de terminer mon stage de fin d’études et m’apprête dans quelques mois à rentrer dans la vie active.
Pour l’instant, je profite de la ville, de l’Espagne et de mon statut d’étudiant.
Roland-Garros se joue et je n’ai pas la télé. Je partage un appartement avec d’autres étudiant(e)s et on a autre chose à faire que regarder le petit écran.
Bon, il y a bien un Manchester United / Bayern Munich qui se profile au Nou Camp, finale de la Champions League ! Un 26 mai comme en 1993. Ça me rappelle de bons souvenirs, à moi le Marseillais.
Après cette superbe remontada et les deux buts en deux minutes post 90e de MU, et la fête Barcelonaise qui a suivi, je suis les résultats de Roland-Garros avec attention et plus particulièrement le parcours de Dédé, le Kid de las Vegas, mon idole depuis mes 13 ans et sa première demie à Roland en 1988. Il a supplanté Lendl dans mon cœur d’ado.
Et là, première frayeur au deuxième tour contre Arnaud Clément. Il s’en sort en cinq sets après être passé à deux points de la défaite. Est-ce un signe du destin ?
Les jours passent et ça passe aussi pour Dédé. Arrive le huitième contre Carlos Moya.
Détour par le Sport Bar plaça Catalunya et victoire d’Andre en quatre sets contre le héros local, et tenant du titre. Je dois être un des seuls à me réjouir.
Je ne suis pas le quart et la demie, juste les résultats, et je suis donc ravi de sa qualification pour la finale.
6 juin 1999, le jour fatidique est arrivé. C’est mon anniversaire. Allez Andre, fais-moi plaisir, gagne-là celle-là. Tu m’as brisé le cœur en 1990 et 1991 lors de matchs qui ne devaient pas t’échapper.
Retour au Sport bar. Difficile de trouver une télé qui diffuse le match. On s’installe.
Il doit jouer Andrei Medvedev, un mec talentueux qui a déjà gagné Monte-Carlo mais qui est dans une mauvaise passe. Finale d’invités surprise en cette année 1999.
Ça commence mal pour Dédé. Il est trop lent, perdu sur le terrain et en face ça cogne dur. Il est grand Medvedev. Au service, ça fuse et il a un bon coup droit. 6-1 premier set pour l’Ukrainien.
Au deuxième rebelote. Mais put… tu fous quoi Dédé ? Tu vas nous faire un remake de tes occasions perdues ? J’ai beau m’énerver, ça ne change rien. 6-2 Medvedev.
Quand je pense que Dédé l’a consolé après une énième défaite à Monte-Carlo. Il aurait mieux fait de le laisser noyer son chagrin dans l’alcool.
Je n’y crois plus. Mais je me rappelle du 26 mai, quelques jours avant, et la superbe victoire de MU.
Rien n’est impossible en sport. Je me rappelle aussi la victoire de Lendl en 1984 qui a remonté deux sets face à Mac.
Au troisième, à 4-4, Agassi est en danger sur son service mais fini par gagner son jeu. Il est à quatre points du set. Il finit par le remporter et le match change de physionomie. Il gagne le quatrième puis bien sûr le match sur son service après avoir eu des balles de match à 5-3 sur celui de Medvedev.
Tout a été dit et écrit sur ce match. Moi je retiens surtout les larmes d’Andre et la superbe standing ovation du public. Andre, qui avec cette victoire devint le premier joueur de l’ère Open à avoir gagné chacun des quatre tournois du Grand chelem + l’or olympique. Andre, qui ce jour-là, m’a offert sans le savoir un super cadeau d’anniversaire.
Tags: Agassi, Medvedev, Roland Garros
…et les pyramèdes médirent !
1 set 31 minutes, good job. Plus que 2.
Nathan : 1 – Pyramides : 0 !
C’est dur, tu sais, de lutter contre les forces du sans gluten. Il en faut de l’abnégation, de la foi, de la passion, oserai-je le dire,… de la folie.
ce que tu tentes est surhumain !
@Nathan, c’était un magnifique effort. Mais tu avais déjà tellement donné cette année !
Tu es supposément tranquille jusqu’à l’AO 2023 voire plus loin.
Je ne sais ce qu’il en sera de la position du nouveau gouvernement aussie avec Novax, Kristian avait l’air d’en savoir plus.
Merci à toi pour tous tes sacrifices. Nous savions la tâche ardue. Même si les pyramides ont fini par vaincre, nous te sommes tous reconnaissants. D’autant que les éléments devraient continuer à s’élever contre elles pour quelques mois. Tu peux te reposer désormais. Tu l’as bien mérité. Ton pouvoir reste reconnu comme tel
Quoique merveilleux joueur, il est vraiment con.
Nickychou ou Djokochou ?
Nodal, Nadjoko, on ne s’en lasse pas.
Slip a remporté plus de 40% de ses titres du Grand Chelem après ses 30 ans… dingue quand même. Merci à Tsitsipas, Sinner et compagnie de jouer les faire-valoir aussi bien que les générations précédentes
Que peuvent Tsitsipas et Sinner contre des pauses toilettes d’où l’autre revient slip enflammé quand ils mènent deux sets à zéro ?
J’ai pour ma part foi en Alcaraz et Sinner (aidés de Nathan qui a perdu une bataille contre les pyramides mais pas la guerre) pour calmer Slipdénafil d’ici deux ou trois ans, mais le fils de Dieu a largement le temps de gagner 4 à 6 GC d’ici à ce que les plus jeunes puissent faire barrage.
« Il est un peu comme un Dieu pour vous dire la vérité. Je pensais avoir bien joué mais c’est aussi pour cela qu’il vient de remporter un 21e titre du Grand Chelem. Je tiens à le féliciter lui et toute son équipe »
Non Nickychou, pas toi ! Marre de cette bromance avec Slip
« Nick, tu reviendras ici, en finale. Je te respecte vraiment énormément. Tu es un joueur phénoménal, un talent incroyable. On te l’a beaucoup dit au fil des années, mais maintenant ça se met en place. On va beaucoup te voir en fin de Grand Chelem. Je n’aurais jamais imaginé dire autant de choses sur toi. Ok, c’est officiellement une « bromance » ! Le dîner ? C’est pour ça qu’il a perdu ! Je ne sais pas si on va faire ça ce soir, mais c’est le début d’une merveilleuse relation entre nous »
Il est passé du côté obscure de la force
C’était un padawan et la force était puissante en lui. Mais Dark Slipious, l’odieux chancelier Novapaltine en a fait un Slipth
Le gala de Wimbledon n’a pas eu lieu ou a commencé tard ? En tous les cas, madame a semble-t-il de drôles façons de célébrer l’énième titre de son antivax de mari (oups, elle n’aime pas qu’on dise qu’il puisse l’être) https://twitter.com/jelenadjokovic/status/1546232959287558148?s=21&t=omS54fcZHpFkeUao5ODCGg
Donc Djoko est l’équivalent de Pete à Wimbly et à une seule marche de Roger.
Ça fait mal au sac ça.
Qu’aurait donné un Sampras-Djoko sur le gazon des 90′ vous pensez? Sa capacité de relance, c’est vraiment du jamais vu dans l’histoire du tennis.
C’est vrai. Et il faut reconnaitre que sur gazon la qualite du retour est aussi importante que celle du service. Maintenant le gazon des annees 90 + les raquettes des annees 90, c’est quand meme avantage Sampras
Bien d’accord,
Je me rappelle d’un entretien de Roddick dans Tennis Magazine (à l’époque où le coeur du mag avait un entretien de 10 pages avec un gros joueur du circuit) vers 2004-2006 où celui-ci expliquait que les nouvelles cordes permettait un contrôle et une tolérance incomparable :
Il expliquait qu’il les avait testé avec James Blake avec un protocole défini : Roddick sert une mine sur le T et Blake tente de retourner. Le résultat avait été sans appel : avec les anciennes raquettes, Blake n’arrivait pas retourner la balle avec suffisamment de contrôle pour neutraliser le point et engager des échanges régulièrement.
Avec les nouveaux cordages, Blake retournait 2 fois sur 3 dans le court, neutralisait 40% et pouvait même faire un geste complet 1 fois sur 5 tandis que Roddick ne servait pas plus fort avec.
D’ailleurs les nombreux ralentis HD du jeu moderne montrent la balle n’est pas nécessairement parfaitement centrée pour faire un missile où un « banana shot » (l’exemple le plus écoeurant étant le coup droit en bout de course de Nadal en finale de RG 2017 contre Wavrinka).
Je pense comme Kristian. Le matériel d’aujourd’hui permet d’absorber des boulets de canon en premières balles et d’optimiser des trajectoires y compris de balles très décentrées donc de retourner avec beaucoup plus de confort et de sureté. Djokovic est meilleur relanceur qu’Agassi mais face à un Sampras comme celui de 1999 par exemple le serbe aurait du mal. Éternel débat, comme Nadal face à Borg , etc.
Voilà ce qui arrive à vouloir chasser deux lièvres à la fois ! (la non réalisation du GC calendaire et le coulage du faux derche en slip). Nick décevant, pendant et après le match, un borderline de pacotille, faisant dans la mièvrerie hystérique. Roger, pourquoi nous as-tu abandonnés ?
Sérieusement abandonnés même. Sauf erreur de ma part, Federer a ce matin disparu du classement ATP.
Misère, ça ne peut pas être un hasard.
Reviens Roger ! Puisque les jeunes n’y arrivent pas il faut un ultra-vieux.
Nole, Rafa. Rafa, Nole. Il faut que tout change pour que rien ne change. J’ai enfin vu Il Gattopardo, avec en second rôle un certain Mario Girotti, pas ridicule sur le plan physique face à l’étincelant Delon. Du reste, je jette un œil sur le programme télé de la soirée et tombe sur They Call Me Trinity avec… Terence Hill. La métamorphose de cet acteur illustre à merveille l’étonnante oscillation italienne entre classicisme et décadence, que nous évoquions naguère. Maintenant, je me pose une question. Un Transalpin grimé en Américain, prometteur et coaché par Visconti à ses débuts, pour se vautrer ensuite dans une carrière de double percutante, franchement lucrative, indéniablement sympathique, désespérément désinvolte. Qui serait son équivalent sur le court ?
Gaël Monfils.
Jean Gachassin
Etre associé en double avec Carlo Pedersoli, aka Bud Spencer, c’est sûr que ça doit dépoter.
Quelle provocation !
https://www.eurosport.fr/tennis/paradis-sur-terre-djokovic-inaugure-des-terrains-de-tennis-au-pied-de-la-pyramide-du-soleil_sto9036131/story.shtml
Sur Prime Vidéo, le documentaire « Andy Murray : Resurfacing » est exceptionnel.
Je prends en duel quiconque l’appellerait encore PZ après l’avoir vu.
Un champion fantastique.
C’est sûr que les quelques éléments biographiques que je connais de lui même sans avoir regardé le documentaire (que je ne pourrais probablement pas, n’étant pas abonné Amazon) imposent le respect :
Entre la tuerie de Dunblane, le grand départ vers l’Espagne (pas évident pour un Briton « d’émigrer »), le rapport très pénible avec les journalistes de son pays, il a eu son lot de difficultés.
Dans le même style, même si bien plus court, l’Intérieur Sport sur PHM qui doit subir une méga opération des jambes alors que sa compagne chope le crabe est très émouvant et admirable.
https://www.pgatour.com/news/2022/07/20/tennis-pro-mardy-fish-makes-tour-debut-3m-open-tpc-twin-cities.html
Pour changer un peu : dans la catégorie tennisman qui adorent le golf, Mardy Fish a pu participer au plus grand circuit de golf de la planète. C’est certes sur une invitation de sponsor mais c’est le premier membre de l’ATP à avoir pu aller sur le PGA.
Il n’est pas arrivé dernier du champs et son deuxième tour est même très honorable (+3 après un +10), une performance supérieur à celles de Nadal dans les pro-am espagnol d’après moi.
Personne pour se réjouir de la semaine de Musetti qui a gagné un tournoi relevé ?
Oh que si ! J’ai toujours trouvé Musetti sublime avec son extraordinaire revers à une main, en particulier. Il fallait le faire de sortir Cerundolo qui est en feu actuellement (quel coup droit !) et Alcaraz tour à tou.
Ca n’est pas pour rien qu’il avait mené 2 sets à 0 contre Djokovic à Roland-Garros en 2021 et je pensais qu’il s’appuierait sur ce match pour progresser, mais il a eu un gros trou d’air dont il semble n’émerger que maintenant. Il a un peu plus de physique et a fait des progrès sur le plan mental. Pourvu que ça dure.
Son jeu est absolument superbe, avec en plus la puissance de feu énorme des joueurs nés après 2000 : Auger-Aliassime, Sinner, Rune, Alcaraz qui frappent tous extraordinairement bien.
C’est Sinner me semble-t-il qui disait de Musetti qu’il pourrait être meilleur que lui.
Quant à Alcaraz, qui a vraiment tous les coups du tennis dans la raquette (jamais vu un jeu aussi complet à un tel âge, je pense que même Roger n’était pas aussi complet à 19 ans), il devient Top 5 à 19 ans, inédit depuis… Nadal.
Je me demandais pourrait égaler l’incroyable saison 2005 de Nadal (11 titres !)
S’il n’est pas trop cuit de son début d’année étourdissant, il devrait faire mal sur dur, même si en Grand Chelem il est un ton en-dessous pour l’instant. J’ai quand même l’impression qu’il a atteint son pic en termes de jeu à Indian Wells (même s’il ne l’a pas gagné) et que depuis, c’est un tout petit peu moins bien (ça fait bizarre de dire ça alors qu’il a gagné Miami et Madrid après)
Quant à Musetti s’il stabilise/hausse son niveau et progresse encore mentalement, il pourrait être un acteur dominant sur terre battue (au moins). Un régal à regarder.
Auger-Aliassime, Sinner, Rune, Alcaraz : que du très très bon.
Je me demandais pourrait égaler l’incroyable saison 2005 de Nadal (11 titres !)
Federer en 2005 gagne 11 fois et en 2006, 12 tournois
Djoko en 2015 gagne 11 tournois
Sans remonter aux années 80 et aux 15 tournois de Lendl en 1982!!
Non bien sûr, je me suis mal exprimé.
Je ne voulais pas signifier que les 11 titres de Nadal en 2005 étaient un record, non, ce qui me paraît assez fort, c’est qu’il l’a fait à 18/19 ans.
Aux mêmes âges, selon le site de l’ATP : en 1975, Borg gagne 5 titres, Becker 6 titres en 1986, Lendl 0 titre en 1979, Sampras 4 titres en 1990, Agassi 1 titre en 1989, Chang 1 titre en 1991, Hewitt 4 titres en 2000, Federer 0 titre en 2000, Djokovic 2 titres en 2006.
Alcaraz est à 4 titres et peut en gagner encore plusieurs.
Les 11 titres de Nadal, certes en jouant beaucoup de tournois sur terre battue (ce qu’il a moins fait dès 2006) mais en gagnant aussi des tournois sur dur dont 2 MS 1000 sur dur (Montréal et Madrid) et finale à Miami où il était tout près 4/3 30/0 dans le 3ème set sur le service de Roger avec ensuite la fameuse erreur d’arbitrage.
Alcaraz est exceptionnel et clairement c’est assez peu courant de voir un joueur aussi complet à un si grand âge. Il mérite bien entendu tous les éloges qu’il reçoit. Après, ne doit-il pas au moins un peu de sa place de Top5 à… la faiblesse de la concurrence. Même si ce n’est aucunement de sa faute si l’immense majorité des autres ne sont pas à la hauteur de son talent et sont donc derrière lui au classement
@Seb Effectivement, je n’avais pas relevé que Nadal avait gagné 11 tournois à 19 ans. C’est assez exceptionnel de précocité.
@Anne. Probablement que la concurrence est moins relevée mais alors comment expliquer qu’il ne soit QUE 5ème mondial à 19ans quand Agassi atteignait le 3ème rang au meme âge (1989) en gagnant moins de tournois et en étant en concurrence avec Lendl, Becker, Edberg, Wilander sans parler de Chang qui cette année là gagne RG à 17 ans et atteindra la 6ème place mondiale cette année là.
Agassi gagne 6 tournois ATP, atteint 2 demi-finales de Grand Chelem et devient numéro 3 mondial en 1988. Certes, il n’avait pas 19 ans, mais 18.
Le Sinner-Alcaraz a Umag a été très beau et j’ai été extrêmement impressionné par les gifles en coup droit de Sinner qui a mis des mandales combinant la vitesse de bras d’Alcaraz avec la puissance de Del Potro.
Pas mal d’échange debout sur la table de ping-pong et plus souvent l’Italien qui prenait le dessus.
Sur cette deuxième partie de saison, l’Italien joue vraiment très bien, déjà à Wimbledon il a été excellent et là, il remet ça contre Alcaraz qui continue à bien jouer.
Je ne sais pas si c’est la comparaison la plus juste, mais le jeu de fond de court de Sinner me fait penser à celui de Söderling même si ce n’est pas la même technique.
J’avais eu cette impression lors des matches contre Nadal sur terre battue, ce n’était pas que visuel, c’était sonore. Les frappes de Söderling avaient un bruit incroyable, que j’avais retrouvé avec Sinner.
Il est certain que les coups de fond de court de Sinner sont parmi les plus violents, avec le coup droit de Ruud, Berrettini, Thiem, Alcaraz, le revers de Korda ou Basilashvili, Wawrinka ou Thiem. On pourrait mettre Auger-Aliassime (coup droit) dans cette liste et Shapovalov ou Rublev entre autres.
Quant à Alcaraz il semble sur un palier légèrement descendant depuis fin mars, c’est curieux d’écrire cela alors qu’il est 4ème mondial.
Il apprend encore avec ces toutes nouvelles défaites en finale, mais outre la qualité de Musetti et Sinner, Alcaraz n’a pas la même intensité physique et mentale énorme que sur les 4 premiers mois de l’année. Il a joué beaucoup de matchs et cela se ressent un peu. A voir ce que tout cela va donner sur la tournée US Open Series.
Kyrgios euphorique, sorti de sa dépression joue enfin proche de son potentiel, top 10 voire top 5, quasiment impossible à breaker. Medvedev va-t-il pouvoir le maîtriser ?
Un Kyrgios toujours dans sa bromance avec Slip manifestement le traitement austral infligé à Slip l’a complètement retourné.
Foutues pyramides !
@Perse, l’hippopodame tire bientôt sa révérence, tes commentaires sur elle vont nous manquer.
l’hippopodame va partir et c’est bien triste. Serena a certes pris une mauvaise pente depuis quelques années à prendre le « circuit » de la célébrité mais je persiste à dire parmi tous les joueurs de tennis vu en vrai, c’est elle – tout sexe confondu – qui m’aura le plus fasciné.
Loin devant Federer ou Nadal (je n’ai jamais vu Djoko en vrai), ou même l’invincible Murray de 2016, Serena est un momument absolu du tennis.
Le Kyrgios effectivement a fait une excellente série même s’il était sacrément fatigué contre Hurkacz qui lui pose problème de toute façon.
Salut à tous,
L’hippopodame, comme vous l’appelez, n’a jamais suscité la moindre admiration de ma part. Ma fascination pour elle est quasi-nulle. Le « quasi » repose uniquement sur sa technique : en la voyant jouer, j’étais surpris par la simplicité extrême de sa technique, dépouillée, presque rudimentaire, mais très propre selon les standards du tennis tels que je les ai appris.
Cette propreté est la clé de ses multiples succès obtenus suite à des blessures. Serena n’avait pas besoin de beaucoup d’heures d’entrainement pour retrouver ses frappes. Même en surpoids, son combo technique-puissance était toujours là, intact. Sa victoire à l’AO 2007 en est sans doute le meilleur exemple.
C’est malheureusement la seule trace positive qu’elle me laissera. Tout, dans son comportement, me donnait des boutons.
Nos quelques années d’écarts justifient probablement notre écart de perception car selon moi, la première partie de carrière de Serena est phénoménale et son comportement pas particulièrement critiquable.
Mais je trouve que la première partie de sa carrière ne peut que boucher un coin. En effet, le point de respect (en premier lieu) voir d’admiration est que Serena (et encore plus Venus) n’ont jamais utilisé la rhétorique de la victimisation durant la première partie de leur carrière malgré une somme de comportements critiquables de la part de leur environnement.
Je pense notamment aux commentaires d’Hingis, de Kournikova, ou bien les insinuations des journalistes autour du tournoi d’Indian Wells (leur boycott durant 10 ans est à ce titre un très bel exemple d’acte assumé sans avoir à subir des complaintes hypocrites de leur part).
Plus globalement, l’assertivité de ses actes, sans se justifier de ce qu’elle est, ni ce qu’elle doit faire associé à ses réalisations m’ont toujours impressionné.
Par contraste avec Osaka, Azarenka, et la litanie d’autres joueuses dépressives qui se plaignent de la dureté du monde et du moindre de leurs malheurs, j’ai toujours trouvé l’attitude des Williams nettement plus propice et inspirante. Et Serena n’a pas donné sa part aux chiens en la matière !
Certes, le premier comportement très antipathique sur un court de tennis remonte à 2009 (avec la juge de ligne à l’US) mais je dirais que Serena est devenue insupportable vers 2015/2016 quand elle a été iconisée dans le cadre des guerres culturelles américaines sur la race. Et son mariage avec un ponte de Tech a fini de la rendre hors-sol en l’introduisant au sein de cette élite brocardée par Thomas Frank dans « Pourquoi les riches votent à gauche ».
Malgré la lourdeur du marketing et de la sur-communication caractéristique de l’époque, il n’est pas usurpé de dire qu’elle est « bigger than life ». Et désolé d’insister mais la voir en vrai m’a vraiment marqué parce que son aura sur un court de tennis est indéniable.
Perse, n’ayant pas vu Serena en vrai, je ne peux te répondre sur ce qu’elle dégage. Et étant totalement hermétique aux aspects marketing de mon époque, je ne me prononcerai pas non plus là-dessus. On a déjà eu une discussion proche, à propos d’Osaka et de son statut d’icône.
Le comportement de Serena, dès la première fois où je l’ai vue (en 98 à Roland face à Arantxa Sanchez), m’a été totalement insupportable. Il m’a rappelé celui d’un mâle blanc qui s’appelait Connors, qui hurlait sa haine et son mépris universel à la face du monde. Et par la suite, un certain Djokovic m’a inspiré les mêmes sentiments.
Je précise aussi, pour parler un peu de Vénus, que je l’ai trouvée particulièrement énigmatique dans sa communication à son arrivée sur le circuit, notamment quand elle prenait à la rigolade les questions sur sa jeunesse dans le ghetto de Compton. Très prétentieuse, également, en clamant haut et fort que sa grande rivale serait sa sœur. Que la suite des événements lui ait donné raison n’enlève rien à ce crachat initial. Pour le reste, Vénus était une jeune femme polie et bien élevée sur le court, contrairement à sa sœur.
A propos de l’icône des luttes raciales…
L’épisode d’Indian Wells en 2001 est significatif de ce qui m’a toujours gêné chez les sisters, et plus encore chez leur père. A la racine du problème, il n’y a pas de racisme, il y a une remarque d’Elena Dementieva qui s’interrogeait à voix haute devant la presse sur l’hypothèse de matchs arrangés, Papa Williams désignant à l’avance celle qui allait gagner. La demi-finale qui n’a pas eu lieu a chauffé le public contre Serena, la survivante devant disputer la finale, qui s’est bien gardée de répondre à ce soupçon. Vénus aurait pu détailler son bulletin de santé et tuer dans l’œuf l’accusation de blessure diplomatique. L’une et l’autre auraient pu détailler la souffrance (bien compréhensible) qu’elles éprouvaient en se retrouvant face à face, l’émotion prenant le pas sur toute forme de concentration. Aucun de leurs matchs n’a frappé les esprits, ce n’est pas un hasard. Mais non, elles ont traité ça par le mépris, en disant qu’elles n’avaient pas à se justifier. La mèche était allumée pour la finale, au cours de laquelle des injures racistes, bien réelles et inacceptables, se sont mêlées à un ressenti général très négatif, en gros le clan Williams se fout royalement de notre gueule. Les personnes du public d’Indian Wells qui ont lâché des injures racistes contre Serena et son clan ce jour-là leur ont rendu un fier service : les Williams se sont posées à juste titre en victimes de racisme, problème ô combien explosif aux Etats-Unis, mais qui leur a aussi permis de ne pas avoir à répondre à la première question.
Par la suite, la trentaine de purges qu’ont été leurs duels n’ont jamais permis de lever définitivement le doute sur les arrangements supposés. Il faut dire qu’entretemps la maman, Oracene, était entrée en jeu et avait tempéré quelque peu la légende créée par Richard Williams. Il y en avait à prendre et à laisser. C’est pour cela, en premier lieu, que je n’ai pas vu et que je n’irai pas voir le film qui leur est consacré. A quoi bon le voir si c’est pour me demander sans arrêt si ce que j’ai sous les yeux est vrai ou faux ?
Une chose est certaine : Richard Williams a voulu créer deux championnes de tennis, et pour être sûr de son coup et être bien certain qu’elles seraient dures au mal il a déménagé vers Compton, l’un des endroits les plus dangereux de la planète. Il a bien eu ses deux championnes, mais il a eu également un dommage collatéral, avec leur sœur Yetunde victime d’une balle perdue en 2003. Un malheureux accident, mais un accident qui avait bien plus de chances de se produire que l’ascension de deux jeunes filles jusqu’aux sommets du tennis. Je ne vois rien, absolument rien à admirer dans une telle démarche. Et, venant de Serena qui n’est évidemment pour rien dans cette tragédie, je comprends le silence pudique qu’elle a observé sur ce drame familial. Mais j’aurais encore préféré qu’elle précise, à l’attention de tous ceux qui, déjà à l’époque, lui dressaient des statues, « Ne me prenez pas pour un exemple, je n’ai aucune légitimité à en être un. Sachez juste que je suis heureuse d’être toujours en vie. » Et là oui, j’aurais commencé à sacrément la respecter.
Merci pour ta réponse détaillée Rubens, qui confirme nos différences de perceptions.
En effet, de mon expérience de vie et de travail dans plusieurs pays de niveau de développement différents, j’ai tiré que in fine, ce qui faisait la différence était le crédit et la confiance « de base » entre les différentes institutions.
Jeter en permanence le soupçon en toute matière, toujours chercher le moindre élément dissonant et toujours se fier aux apparences les plus suggestives de victimisation aboutissent à des situations extrêmement dommageables.
Là où tu as trouvé l’assertion de Venus un crachat à la face du circuit (victimisation), j’avais trouvé ça une réponse « blunt », franche du collier et les faits lui ont donné raison. Et je ne crois pas avoir jamais entendu Venus dans ses commentaires dénier ses défaites sur des circonstances tierces ou autres.
De même, présupposer parce qu’elles sont soeurs qu’il y aurait un arrangement, c’est une mentalité de victime de l’arbitraire. Pourquoi y aurait-il nécessairement un tel fait ? Et pourquoi se justifier d’un soupçon infalsifiable ?
La charge de la preuve en incombe à l’accusateur, pas au défendeur après tout. Si les gens sont paranoïaques, c’est-à-eux de régler leurs problèmes.
En somme, Serena a toujours créé du remous mais j’ai du mal à trouver que leur comportement était une provocation permanente afin d’attiser les tensions et faire du buzz : pour moi, c’est clairement l’environnement systémique autour d’elle qui s’est roulé dans la fange.
En effet, prétention, ambition et assertivité ne sont pas provocations et je n’ai pas souvenir d’attaques ad personam des WiWi initialement contrairement à leur environnement.
Il semblerait que le mépris soit pour toi in fine, une provocation et que dans le cas d’espèce, elle serait initiale. Au contraire, je trouve qu’ab initio le soupçon induit et le souverain mépris, et que ceci est la meilleure réponse car le soupçon est un fourvoiement de l’émetteur (i.e : il n’y a pas de dialectique possible avec quelqu’un de fourvoyé).
Si en effet, ces soupçons étaient substantiellement étayés, alors il y aurait à nouveau place pour un échange dialectique et rhétorique et le mépris serait une provocation. Mais sincèrement, ce n’est pas la perception que j’ai de la carrière de l’hippododame.
On y est, Perse.
Je vois bien ce que tu veux dire avec l’accusation qui doit être étayée. Je ne l’ai pas précisé, mais je n’ai jamais cru, à titre personnel, que leurs matchs étaient arrangés. En revanche, j’ai toujours trouvé leur défense problématique, d’autant que leur père, nourri lui par un net sentiment de revanche raciale et sociale, n’a cessé de mettre de l’huile sur le feu.
En effet, quand on porte une accusation, ça doit être étayé. Mais d’un autre côté, quand on affirme à 17 ans qu’on va devenir la meilleure joueuse du monde et que la grande rivale sera sa sœur (que personne alors ne connaît), ça aussi ça doit être étayé, et là non plus il n’y avait aucun élément tangible pour y voir autre chose que de la prétention.
Pour revenir sur ton premier post, je me rends compte que nous ne parlons même pas des dernières années de Serena, mais de l’arrivée des sisters sur le circuit. Et c’est important, je crois, parce que la première impression, sans être forcément la bonne, conditionne pour longtemps, et parfois pour toujours, le regard que l’on porte sur quelqu’un.
Vénus et Serena ont grandi dans un milieu où une possession, quelle qu’elle soit (y compris accéder à un terrain ou prendre la parole en public), il faut aller la chercher, car ce n’est pas en la demandant qu’on l’obtiendra. S’il est une chose à laquelle elles n’étaient pas préparées, c’est bien à franchir le gouffre culturel qui s’ouvrait devant elles quand elles ont débarqué sur le circuit WTA, à peu près aussi lisse et policé en 1997 qu’il ne l’est aujourd’hui, et régi par des codes implicites de bonne conduite. Ces codes, Vénus les a bousculés, Serena les a fracassés. Leurs déclarations, non seulement leur assuraient les micros à chacun de leurs passages, mais leur valaient aussi le scepticisme et l’animosité du public, qui ne pouvait que les attendre au tournant.
Pour le reste, que Serena soit devenue une icône culturelle relève d’une logique qui m’est totalement étrangère, avec des processus d’identification véhiculés par les réseaux sociaux auxquels je ne comprends strictement rien, sans doute parce que je n’ai pas grandi avec. On ne change pas le monde avec des paroles, on le change avec des actes. Et j’ai une suggestion pour Serena, pour peu qu’elle s’intéresse réellement à autre chose que son nombril et son compte en banque : qu’elle œuvre concrètement à l’amélioration du quotidien des habitants de Compton, par exemple en y créant une (ou des) écoles sur le modèle de celle d’Agassi à Las Vegas. Histoire de proposer à des gamins une vision du monde un peu plus élargie que celle qu’ils ont sous les yeux, faite de misère sociale, de guerre de gangs et de trafics de drogue. Il n’y a pas mieux placé que Serena pour le faire.
Quand on affirme au futur de l’indicatif, c’est une déclaration d’intention dont le seul risque est d’être vu avec ironie si la prédiction ne se réalise pas, mais nous ne sommes pas dans Minority report :
une prédiction n’a pas besoin d’être étayée dans le cadre d’un échange rhétorique. La prétention ne calomnie pas, ni n’agresse (à la limite agace).
J’avais 7-8 ans lors de l’arrivée des soeurs sur le circuit et nos quelques années d’écarts justifient pleinement l’écart de perception de cette période.
Peut-être est-ce lié avec l’arrivée de l’âge de raison que mes souvenirs sont un peu confus, mais je souviens que les soeurs sont arrivées avec une intensité physique et psychologique hors du commun, le vrai côté chien de la casse qui a troublé le circuit.
En revanche, je n’ai pas le souvenir d’un circuit policé à l’époque, entre les affaires de Capriati, les déclarations et le comportement de peste/chipie de Martina Hingis (genre « Tant que je suis la meilleure du monde, je fais et je dis ce que je veux, na ! », l’agression de Seles etc…
C’est vrai que je n’ai pas de souvenir de Richard Williams à l’époque. En revanche, je me souviens que la victoire de Serena en 1999 avait jeté un sacré pavé dans la mare aux canards parce que c’était un changement de paradigme pour le milieu -en particulier journalistique-.
La logique des réseaux sociaux m’est également totalement transparente et cette tribalisation intense qu’elle engendre est en revanche triste et grave à mon sens. Nous nous rejoignons en tout cas sur les dernières années de Serena où elle ne fut pas sympathique du tout. Mais il n’y a pas le moindre doute que je préfère cette Serena-là à Naomi Osaka qui suscite une profonde aversion pour des raisons que j’ai déjà développé par ailleurs.
En revanche, à propos de la philanthropie militante, force est de constater là-aussi mon scepticisme, d’ailleurs au niveau macro, les performances sociales aux US sont particulièrement médiocres eu égards à l’affairisme productiviste de leur économie.
Le problème, c’est justement l’utilisation du futur de l’indicatif, ce qui amincit considérablement la frontière entre une ambition assumée et une affirmation, considérée unanimement comme ultra-prétentieuse à l’époque. Mais c’était tout de même en-dessous de Kournikova, qui utilisait l’indicatif tout court (« Je suis la meilleure »).
Mais effectivement, notre différence d’âge nous empêche d’avoir le même regard. Tu parles de Martina Hingis, dont le comportement d’enfant gâtée couvait ici ou là mais n’a éclaté au grand jour que lors de la finale de RG 99. L’enchaînement des événements a d’ailleurs son importance : le public new-yorkais a globalement soutenu Martina en 97 contre Vénus (et je ne crois pas qu’un quelconque racisme en soit la raison), mais deux ans plus tard au même endroit il soutenait Serena contre Martina. Cet US 99 est d’ailleurs le point d’orgue de la guerre médiatique entre Hingis et le clan Williams, ça dézinguait à tout-va. Et moi je pleurais ma Steffi qui venait de partir, et je rageais devant cette peste helvète, au tennis si sublime et aux caprices si insupportables…
Je te parle de cette époque comme lisse et bienséante, et précisément il faut rappeler que ce micro-monde était vraiment choqué par ce concours de têtes à claques auquel se livraient les sisters, Martina, Kournikova, Dokic et autres Alexandra Stevenson (leur reine à toutes, qui claque une demi à Wim en 99, qui accuse tout le monde de racisme et qui évidemment se met tout le monde à dos). Franchement, il n’y en avait pas une pour rattraper l’autre.
De mon côté, j’ai vraiment du mal avec Serena Williams. Bien sûr, sa contribution au tennis, comme celle de sa sœur d’ailleurs, est énorme. Mais je déteste la joueuse et la femme médiatique tout autant. Son jeu est tout ce que je déteste. Ensuite, quand on ne commence à s’insurger contre le fait que le tennis n’est vraiment pas fait pour permettre aux’mères de poursuivre leurs carrières que le jour où on revient soi-même de congé maternité, je trouve ça un peu gênant. Et au moins autant de prétendre aujourd’hui que la vie puisse quand même être trop injuste car elle l’oblige à devoir choisir entre une seconde envie d’un bébé et sa carrière, elle qui peine à gagner un match contre à peu n’importe qui suffisamment bien classé pour pouvoir l’affronter… j’ai aussi beaucoup de mal avec leur façon à elle et son mari d’utiliser les réseaux sociaux, en particulier quand cela tourne autour de leur fille…
S’il y a un point aussi où SW est particulièrement insupportable est sa façon de se croire tellement au-dessus du lot. Ses comportements avec certains arbitres auront été inadmissibles. Et son statut l’a sans doute bien protégée pour lui épargner une mise à l’écart du circuit qu’au moins une de ses sorties aurait dû justifier…. Le clan Williams agit trop souvent à mon goût comme si certaines règles étaient bonnes pour les autres mais pas pour elles. Comme Venus le prouve si souvent en refusant de se prêter à l’exercice des conférences de presse ou en s’y montrant si laconique qu’elle leur enlève tout intérêt.
Bref, je ne suis pas mécontente que l’une puisse prendre sa retraite d’ici peu et que l’autre puisse la suivre rapidement
Monfils claironne à tout bout de champ qu’il veut jouer à 40 ans… en attendant, il est forfait pour son 3e Grand Chelem de l’année
L’USO semble bien ouvert, je n’écarte pas, par exemple, une victoire en finale de Hurkacz vs Alcaraz, avec défaite du duo Medvedev/Tsitsipas en demie et de Nadal en quart.
Je me suis amusée à faire des simulations de classement à l’issue du prochain GC. Le cas de figure que j’ai évoqué placerait Nadal numéro 1 (5990 pts), suivi d’Alcaraz (5940), Tsitsipas (5565 ou 5965 selon le résulta de ce soir), Medvedev (5605) et Hurkacz (5355). Ça n’a pas été aussi serré depuis longtemps !
Au total, 5 joueurs peuvent être numéro 1 à l’issue de l’USO (quel que soit le résultat de la finale de Cinci) :
Nadal, n’ayant aucun point à défendre et numéro un à la Race, ne dépend que de lui-même s‘il gagne le tournoi. C’est tout à fait possible, après tout, il a eu un gros tirage à Cinci.
S’il joue en finale contre Medvedev ou Tsitsipas, nous aurons droit à une confrontation directe pour la place de n°1 en finale de GC ! A noter que si le Grec perd contre Coric puis gagne en finale de l’USO contre Nadal, il le devancerait de 15 petits points. Cette victoire contre Medvedev pourrait avoir son importance dans les semaines, voire les mois à venir.
Les possibilités de confrontation directe pour la place de n°1 en finale de GC sont nombreuses en cas d’absence de Nadal en finale. En effet, le joueur qui gagnerait le tournoi parmi Medvedev/Tsitsi/Alcaraz/Ruud atteindrait le sommet du classement. Je serais extrêmement curieuse de voir une finale Alcaraz/Ruud si Medvedev et Tsitsipas se vautrent et que Nadal n’est pas au niveau. Ça risque d’être moche, mais très intéressant.
Cincinnati a été très étonnant mais a délivré de très beaux matchs.
Quelle surprise ce retour de Coric, et bien que je trouve que Tsitsi soit de plus en plus insupportable, sa description du Croate me paraissait pertinente. Quand on connaît ses difficultés contre Medvedev, on peut considérer que c’est sympa de sa part.
Quant à la WTA, à part l’inconstance légendaire des têtes d’affiche, et le retour sur terre de Swiatek, il est quand même super de voir la réussite de Garcia, dont la qualité de retour a été ébouriffante toute la semaine : vraiment retourner 1m à l’intérieur du court des services à plus de 160 km/h avec de tels angles, c’est vraiment excellent.
C’est vrai que son potentiel a toujours été présent, même si sa tactique et son mental étaient lacunaires. En revanche, au niveau qualité de frappe et athlétisme, c’est le gratin mondial. Il serait génial qu’elle conclut en GC. Quand on pense que l’US s’est offert à une qualifiée novice l’année dernière…
Rien n’a été annoncé officiellement. Ni par l’US Open, ni par le clan du Serbe mais quand on prend la liste alphabétique des joueurs au tournoi new-yorkais, le nom de Djokovic n’apparait plus. La fin d’un faux suspense bien entretenu par le joueur et certains médias
Il semble que le suspense va continuer puisque son nom est à nouveau dans la liste
Et il a officiellement déclaré forfait. Comme s’il ne pouvait pas le faire avant le début des qualifications…
Belle interview de Sampras dans l’Equipe Magazine. La preuve par l’exemple que des millions sur le compte en banque et une notoriété mondiale peuvent ne pas changer d’un millimètre un personnage. Pitou a un compte Twitter depuis 2009, ses 17000 followers attendent toujours qu’il y publie quelque chose. Il jure que, pendant sa carrière, s’il avait eu un portable il l’aurait rapidement jeté, et que jamais il ne serait allé voir sur les réseaux sociaux ce que les gens racontent.
Pour le reste, il répète ce qui a été son mantra pendant toute sa carrière : la seule vérité est celle du terrain. Et il confesse son regret d’être resté sourd aux conseils avisés de changer de cordage et/ou de matériel afin de briller à Roland.
Pete, je t’aime.
Dans mes bras Rubens !
J’ai acheté l’Equipe rien que pour cette interview et j’ai bien retrouvé ce côté profondément terre-à-terre, un peu conservateur et d’aucun dirait falot (« bland » en anglais).
Mais ce qui importe finalement, c’est qu’il est profondément en paix avec lui-même et sa carrière de tennisman : pas une trace d’amertume à l’égard de ses détracteurs, pas une seule pique à l’égard d’Agassi ou du cirque du circuit.
Quant à ses regrets vis-à-vis de ses oeillères avec sa raquette, la page est bien tournée, c’est le corollaire de sa personnalité conservatrice (dans le sens traditionnel du terme).
Tiens, là c’est intéressant. Sampras a effectivement fait mention de son soutien (discret) au camp conservateur. Mais qu’y a-t-il de « conservateur » dans son attitude selon toi ?
Pour ma part, je crois juste que Sampras est un type qui a tout sacrifié à sa carrière tennistique, qui a arrêté l’école très tôt, et qui de fait n’avait pas grand chose à offrir hormis son tennis. Mais, et l’époque y était peut-être pour quelque chose, il ne cherchait pas à passer pour quelqu’un ayant autre chose à offrir. Je l’ai hautement apprécié aussi pour cette raison. Le regard général des journalistes sur lui reflétait une certaine exaspération à ne pas parvenir à lui arracher quoi que ce soit d’autre que son tennis.
J’ai un regard décalé sur l’offre et la consommation culturelle, et par exemple, je soutiens que notre rapport aux musées est extrêmement problématique. Et je préfère quelqu’un comme Sampras qui n’y va pas et qui ne prétend pas ensuite y être allé, à quelqu’un qui y va, qui prétend y avoir appris plein de choses et qui fait semblant d’être ouvert et cultivé. Ce qui n’est hélas pas le cas de grand monde.
Pardon, je suis intarissable sur le sujet.
Pour revenir à l’interview de Sampras et à son rapport à la terre battue : effectivement Pete est en paix avec lui-même. Et s’il mentionne ses interrogations, je pense qu’il n’a pas de grand regret à avoir. Il est probable, en effet, que changer de matériel aurait pu lui ouvrir des possibilités sur l’ocre. Du moins en théorie. Mais d’un autre côté, il devrait se rappeler lui-même qu’il ne l’a pas fait car, multiple vainqueur à Wimbledon, il redoutait d’opérer des changements d’importance dans son jeu, qui auraient potentiellement handicapé la défense de sa couronne londonienne si tôt après la quinzaine de l’ocre. Pour le dire autrement, tenter d’opérer ces changements avait plus de changes de lui coûter Wimbledon que de lui offrir Roland.
J’ajoute que j’ai beaucoup souffert avec Pete, quand je le voyais glisser aussi peu AVANT la frappe, et beaucoup plus APRES la frappe, ce qui lui faisait perdre un temps fou (à mon petit niveau, j’avais le même problème que lui sur TB). Et aucun nouveau matériel n’aura
Faute de frappe…
Aucun nouveau matériel n’aurait pu venir à bout de ce problème. Pour remporter Roland, Pete Sampras aurait dû être un autre joueur. Physiquement, techniquement, mentalement, ses lacunes étaient trop lourdes pour pouvoir prétendre au titre.
Oui, il est en paix avec lui-même. Parce qu’il a tout, absolument tout donné à son art, et en se retournant sur son parcours, il n’y voit aucun moment où il se dirait qu’il aurait pu faire mieux. Ils sont très peu à pouvoir en dire autant de leur carrière.
Si mon message semblait péjoratif à l’égard de Pitou, ce n’était pas le cas, mon idolâtrie de Sampras étant très connue ici.
Je suis entièrement d’accord avec ce dernier message.
Ce que tu développes très bien dans ce dernier message est probablement ce qui m’a inspiré et suscité mon admiration : ce profond ancrage dans son être et ce détachement au regard des attentes et de l’exigence de la société et des journalistes.
En effet, il était à l’opposé de l’ultracépidarianisme et a toujours su se tenir à l’écart des sujets hors de sa sphère de compétence. Mais a contrario d’Agassi, et il le dit dans l’interview « J’ai toujours eu confiance en moi » : ce socle et cette assurance n’avaient pas besoin d’être jetée à la figure du monde mais je le crois loin d’être inodore et sans opinions.
Toujours en contraste d’Agassi, il n’a pas eu besoin de s’agiter pour capter l’attention, en bien ou en mal. Par exemple, lors de la publication d’Open, Agassi écrit abondamment à-propos de sa pingrerie, de son manque d’intérêt pour quoi que ce soit (être un gros falot) et il aurait pu faire un effet Streisand en réfutant tout ça. Or il était facile à trouver qu’il avait des donations (y compris à la Fondation d’Agassi).
Conservateur n’était pas employé dans le sens péjoratif qui est devenu commun mais dans celui du mouvement politique qui cherche à conserver la cohésion de la société sans refuser l’évolution, ni le changement mais toujours en ayant la prudence de le mettre en perspective. Il n’est pas révolutionnaire et demeure attaché à la transmission.
Sans ironie, j’adore ta définition du mot conservateur ! Tu conviendras, j’espère, que beaucoup de ceux qui en revendiquent l’étiquette n’en portent aucune des valeurs ? Et concernant Sampras, j’avoue ne pas savoir s’il se reconnaîtrait dans ce portrait. Mais effectivement, avec un type qui ne parle que de tennis, il est bien difficile d’y voir clair.
C’est sûr que le mot conservateur est un exemple typique des détournements sémantiques qui ont lieu au fil du temps.
J’aime chez Sampras cette espèce de cohérence à avoir été un champion discret, peu disert sur tout ce qui n’avait pas trait à service / coup / revers / volée, et se comporter exactement de la même manière depuis sa retraite. S’il y en bien un qui ne cherche pas à se recaser d’une manière ou d’une autre dans le grand barnum du tennis circus, c’est lui (même s’il a eu sa petite période à exhibs et itws au moment à la fin des années 2000, quand Fed l’a rejoint puis doublé).
Tu as peut-être noté que dans l’interview il prend soin de ne quasiment rien dire de ce qu’il fait actuellement. Il indique juste qu’il passe deux heures par jour à entretenir sa condition physique. Il aurait pu parler de sa vie de donateur pour des causes (car comme le rappelait Perse il semble en avoir une), il a peut-être fondé une société, il a peut-être repris des études, ou que sais-je encore. Non, il s’entretient deux heures par jour, et il ne tient pas à s’étendre sur le reste. Sacré Pitou, c’est comme ça que tu as été et que tu restes, et c’est comme ça qu’on t’aime, mais tu peux remercier le ciel d’avoir été un champion des années 90, tu n’imagines pas à quel point le système médiatique d’aujourd’hui t’aurait fait souffrir !
Je n’ai pas noté, il est tellement discret que je découvre l’existence de cette interview en vous lisant
Tu ne lis pas la concurrence ?
A ce rythme, le Big 3 aura largement dépassé la cinquantaine qu’il glanera toujours des Grands Chelems au nez et à la barbe de la next next next next gen, qui finira par devoir affronter leurs propres enfants pour essayer de perdre…
Tsitsipas continue à trainer sa peine en Grand Chelem. Et se fait étaler en toute beauté par un inconnu qualifié Colombien. Fritz se fait lui aussi mettre au tapis dès le premier tour de piste. On se moquait de la WTA mais l’ATP semble vouloir suivre son mouvement. Heureusement Medvedev a tenu son rang, lui. Kyrgios semble n’avoir fait qu’une bouchée de son grand copain.
Côté Français, Humbert continue à être une grande et belle énigme…
A se demander si les organisateurs croyaient aux chances de victoires de Serena… en tous les cas, ils lui ont réservé à l’issue de son match quelque chose qui ressemble à s’y méprendre à une cérémonie d’adieux. Que feront-ils après son deuxième match ? et son double avec sa soeur ?
C’est vraiment ça, Tsitsipas est une énigme à l’US Open qui décidemment ne lui convient pas (il perd très vite et galère à gagner chacun de ses matchs à Flushing Meadows). Nadal a un boulevard absolu.
Pour Serena, il faut continuer à faire monter la sauce, la puissance du marketing américain au service de son apothéose donne un résultat un peu risible.
Tsitsipas est une énigme, et pas seulement à l’US Open. On parlait plus haut de Sampras et de la cohérence entre son discours et son attitude. Agassi a eu de nombreuses phases dans sa carrière où son discours et son attitude n’étaient pas en phase, son autobiographie est un apport précieux pour démêler le fil, en l’occurrence il avait de gros, gros problèmes dans sa tête et dans son rapport au tennis.
Fanou m’inspire un immense malaise, un je-ne-sais-quoi que je trouve malsain. Son ambition affichée ne me pose aucun problème, en revanche la manière dont il s’est progressivement coupé du monde extérieur (à commencer par le public qui vient le voir jouer) me pose question. Il a tout de même réussi le tour de force de passer pour le méchant de service à Wim contre Kyrgios (qui n’a absolument aucun surmoi). Peut-être se met-il trop de pression. Il me donne l’impression de surjouer un personnage dur au mal et indifférent, alors qu’il m’a semblé au départ être plutôt du genre dandy décontracté.
Bref, je crois qu’il se cherche. Et, sans négliger la performance de son adversaire hier soir, quand je vois qu’il se prend 6/0 6/1 d’entrée, je me dis qu’il y a un problème.
Le dandy décontracté est plutôt ce qu’il joue sur son Instagram. En tout cas, il est indéniablement tiraillé, façon Le Choc des Civilisations de Samuel Hungtington effectivement.
A propos de Kyrgios, c’est d’autant plus risible qu’ils étaient sensés être potes depuis 2019, et certes leurs divergences de vues sur le vaccin a peut-être commencer à creuser un écart mais Wimbledon fut pathétique de sa part.
Il y a certainement de la pression, et une grosse emprise de son papa qui veut avoir des gamins champions de tennis (le petit frère de Stéfanos est à fond dedans sans les résultats malheureusement). Finalement, ce garçon ne fait pas envie d’être dans ses pompes alors qu’il réalise des grosses choses en valeur absolue.
Pour revenir sur Kyrgios, il a l’air d’être au bout du rouleau physiquement et je doute qu’il n’aille loin. Je pressens bien qu’il prendra ses cliques et ses claques après l’US Open pour retourner chez lui et jouer au basket et faire des podcasts avec Ben Simmons sur la santé mentale (ça c’est une pique).
Je ne suis pas loin de penser comme toi pour Tsitsipas. Son père ne semble pas tyrannique comme ça mais c’est à se demander s’il ne l’est pas. En tous les cas, il exerce une emprise mentale sur son fils dont il semble avoir bien du mal à se défaire. C’est triste si c’est ça car il il a un tennis tellement agréable et qui dénote pas mal sur le circuit. Mais sa personnalité, ce n’est vraiment pas possible Et arriver à passer pour le méchant face à Djoko et Kyrgios n’est clairement pas donné à grand monde. Et ce serait bien qu’il passe la vitesse supérieure dans les grandes échéances aussi
Il y en a un autre qui est devenu une vraie caricature de lui même, c’est Paire. Et le pire est que comme monsieur a osé parler de son mal être (et qu’il doit être bien sympa en interview) les journalistes français lui passent désormais tout. Ça fait des mois qui nous dit qu’il en peut plus, qu’il supporte plus le tennis, qu’il balance ses matchs, qu’il prétend faire un break mais joue quasi toutes les semaines…. À un moment, qu’il fasse un break, qu’il prenne sa retraite ou que sais-je mais qu’il arrête de nous prendre à témoin de son mal-être post-Covid….
Et sinon, on a des nouvelles de Lucas Pouille. Il semble avoir comme disparu de la planète tennis (non pas qu’il me manque mais c’est bizarre quand même ;-)) ?
Manifestement, le Paire évoque la possibilité de ne pas revenir l’année prochaine. Je n’en crois rien, mais il pose le sujet. Vu qu’il a fini par logiquement dégringoler au classement, de toutes manières, l’année prochaine pourrait être très pénible pour celui qui explique tout à la fois et sans problème qu’il ne supportait pas de jouer dans des stades vides pendant la Covid, et qu’il voulait la clameur du public etc…Et aujourd’hui qu’il ne se sent bien que peinard, chez lui.
En attendant, il est inscrit à notre bon vieux Chall’ de Rennes. On verra, ou on ne verra pas. Me souviens l’avoir vu là-bas il y a déjà un bout de temps, je dirais 6, 7 ans. Il était affalé dans les tribunes et sur son smartphone en attendant son match, avec un air de s’emmerder qui n’appartient qu’à lui. Une heure plus tard, il perdait contre le 350ème mondial, en caviardant allègrement la fin de match, l’air, là aussi de terriblement s’emmerder. Rien, absolument rien, n’a changé depuis toutes ces années.
Remarque toute personnelle de délit de sale gueule : selon moi, rien d’intelligent ne peut sortir de la bouche d’un type qui porte une barbe de 20cm. J’espère ne froisser personne.
Oui il est évident que ce garçon passe plus de temps à s’occuper de sa barbe qu’à travailler son tennis.