J’avoue que la principale question qui m’animait en allant voir « Borg – McEnroe » portait sur la nature et l’épaisseur de la sauce sentimentale Hollywoodienne qu’il me faudrait avaler avant de fatalement pouvoir lire sur l’écran à la fin du film une phrase type « l’année suivante, les deux joueurs se retrouvèrent de nouveau en finale et cette fois ce fut Mac Enroe qui l’emporta ». Et c’est effectivement à peu près ceci qui est apparu pour lancer le générique de fin tandis que défilaient des portraits de nos héros dans leur jeunesse, les vrais cette fois, accompagnés d’une musique romantique et que je me disais que finalement tout cela n’était pas si mal. Car même si la qualité du film est discutable il est difficile quand on aime vraiment le tennis de ne pas se laisser embarquer même un tout petit peu par le plaisir de voir comment il est reconstitué, comment il est montré, comment « ils s’en sortent », le tout sur grand écran ce qui n’est pas si fréquent. Alors si vous vouliez vous faire une opinion ou bien trouver une raison d’y aller, disons tout simplement que la qualité du film passe au second plan par rapport à ce plaisir-là.
On peut donc voir évoluer pendant 1H30 un Borg et McEnroe respectivement interprétés par un certain Sverrir Gudnason, suédois ça tombe bien, dont je n’avais jamais entendu parler et un certain Shia LaBeouf dont j’avais déjà entendu parler mais pas plus que ça puisque je suis d’une inculture crasse en matière d’acteurs américains contemporains, tout d’abord à distance l’un de l’autre puis de plus en plus près à mesure que l’on se rapproche de la finale de Wimbledon 80. En effet, le film est efficacement construit comme une progression vers ce match, entrecoupée de séquences retraçant le passé des deux protagonistes ou bien nous donnant des aperçus de leurs vies présentes de jeunes Rock Stars du tennis. Et c’est bien entendu dans ce portrait des jeunes hommes en tennismen que s’exprime à pleines turbines tout l’art Hollywoodien de faire entrer une idée dans un crane en tapant très fort dessus et en la répétant autant que de nécessaire. L’idée ici développée est tout simplement que John et Bjorn étaient d’authentiques cinglés. Chacun à leur manière, chacun dans leur style, chacun quasi bon à enfermer.
Ainsi, quand il n’est pas raquette en main, Borg est présenté tout du long du film le regard vide, désespéré, semblant plongé dans de sombres pensées et en proie à un profond tourment intérieur. Afin de nous convaincre d’emblée de la fragilité du bonhomme, l’une des premières scènes du film le présente sur le balcon de son appartement de Monaco, attrapant le parapet pour faire des exercices de musculation au-dessus du vide, suggérant ainsi inévitablement, on a connu plus subtil, la possibilité du suicide….Le pauvre Bjorn porte ce spleen intense d’un bout à l’autre du film, de telle manière que le spectateur ne s’étonnera pas que la seconde phrase de conclusion soit « Cette année là – l’année ou Mac devient N°1 – Borg décida d’arrêter le tennis ». Avec ses cheveux longs, sa barbe de trois jours et ses tourments, la figure Christique de ce Borg là est tellement soulignée que son chemin de croix peut faire penser aux derniers jours de Kurt Cobain, tels que les a notamment filmés Gus Van Zant, avec néanmoins nettement moins de pathos… Bref, tout conduit à nous faire comprendre que tout cela se terminera mal pour lui, mais avec noblesse. On peut imaginer que celle-ci en aurait pris un coup si d’aventure Janus Metz Pedersen, le réalisateur (« Janus », dans ce contexte, ça ne s’invente pas…) avait décidé d’inclure à l’histoire les come-backs ratés et la faillite du business de slips…
Le problème avec ce Borg-là est qu’on ne comprend finalement pas très bien pourquoi il est devenu Jésus- Iceborg. En guise d’explication psychologique, le réalisateur convoque la figure de Lennart Bergelin, qui doit à elle toute seule détenir la clé du mystère. Les multiples flashs back nous emmènent alors à la découverte d’un gamin blond surdoué et caractériel dont les colères sur le court sont largement aussi spectaculaires que celles du Mac Enroe qui deviendra bientôt son rival, cette mise en scène contribuant à installer l’idée que pour être « génial » il faut être tourmenté et que finalement, nos deux héros sont strictement faits du même bois, raison pour laquelle ils se comprennent si bien au fond, pour laquelle aussi McEnroe s’abstiendra toujours de débordements sur le court face à Borg.
Le rôle de Bergelin est alors d’être celui qui repêche et donne sa chance au jeune Borg après que celui-ci se soit vu privé de raquette par son père suite à une énième colère sur le court, que Bergelin lui ait collé une mémorable rouste pour les mêmes raisons et lui ai fait jurer comme on signe un pacte de « ne plus jamais montrer aucune émotion sur le court », car c’est à ce prix qu’il le coachera et lui fera accessoirement intégrer à 15 ans l’équipe de Coupe Davis. Le gamin obtempère et l’on reverra ce père de substitution rugueux et affectueux coller son front contre celui d’un Jésus en plein doute pour lui redire encore une fois La Vérité Essentielle : « c’est dans la tête que ça se passe ».
Néanmoins, il semble que le réalisateur ne croit pas totalement lui-même à sa propre explication selon laquelle la retraite de Borg résulterait d’une sorte de conflit intérieur entre un caractère naturellement bouillonnant et le pacte Bergelien de ne montrer aucune émotion, le tout saupoudré de pression médiatique et des sponsors. Pour cette raison, le bon vieux joker sentimental est sorti sous la forme du constat établi par la girlfriend de Jésus qu’ils « vivent une vie bien triste », à ce moment de l’année 1981 où elle a l’impression qu’elle va devoir sacrifier ses projets de mariage au profit du business de son fiancé, tandis que Bergelin bougonne lui devant le temps consacré à toutes ces histoires de juteux contrats de sponsoring au détriment de ce que devrait être un vrai investissement de son poulain dans le tennis. Ainsi, au final, lorsque Borg renoncera au tennis, ça sera par amour et pour tourner le dos à un commerce qu’il aura lui-même involontairement créé, la morale sera sauve et il sera difficile de ne pas penser à la manière dont Federer, 35 ans après, a dealé avec son « monstre »…
De papa il va aussi être question côté McEnroe, mais d’une manière relativement plus simple cette fois-ci. L’histoire est connue, Johnny est le fils ainé d’une famille upper class New Yorkaise et le réalisateur s’astreint à nous montrer comment en guise d’éducation, celui-ci a été dressé à être le numéro un et rien d’autre. Ainsi, lorsqu’il ne reçoit pas l’ordre paternel de faire encore mieux, quelle que soit la discipline, on peut voir le jeune McEnroe seul dans sa chambre raquette en main prendre la pause devant son miroir à côté duquel est punaisé le poster de ….Borg, ce qui pourrait être plausible puisque celui-ci est de trois ans son ainé et a notamment déjà gagné un Roland Garros en 74 alors que Mac n’est âgé que de 15 ans, même s’il semble difficile de statuer sur la portée médiatique aux USA des exploits européens d’un jeune joueur de tennis dans ces années-là.
La solitude du jeune McEnroe fait écho à celle du jeune Borg qui est soulignée en montrant à plusieurs reprise cette séquence où on le voit inlassablement renvoyer la balle contre le mur d’un garage jouxtant le modeste habitat familial de la banlieue de Stockholm. Ainsi sont établies les similitudes adolescentes de nos Brett Sinclair Dany Wilde, apparemment si loin, mais si proches vous l’aurez compris dans leurs obsessions et leurs rapports conflictuels avec le monde des adultes. Bref, des ados quoi.
Mais alors, qu’est ce qui explique qu’à la différence de son alter ego, le jeune Mac ne se soit jamais calmé ? D’ailleurs, autant vous dire que sur cette caractéristique du personnage, vous en avez pour votre argent puisque le réalisateur ne mégotte pas sur les moyens lorsqu’il s’agit de mettre en scène Superbrat. Toutes les colères, les unes de journaux sportifs, les déclarations tapageuses, sont soigneusement représentées et comme si cela ne suffisait pas, les premières entrées en scène de Big Mac sont accompagnées de gros riff de rock style ACDC, au cas où vous n’auriez pas compris qu’on a affaire à la quintessence du branleur. Mais alors, pourquoi ? L’explication suggérée tient en une sorte d’opposition à distance entre Bergelin et McEnroe père, M. John Patrick McEnroe Senior. Là où le premier est ultra présent, plein d’affection et parfait dans le rôle du père de substitution sévère mais juste, le second est certes plutôt fier des exploits du fiston, passablement agacé par son comportement sur le court, mais surtout plus préoccupé par son business que par l’éducation de son fils.
A ce titre, la scène finale nous offre une sorte de synthèse : on voit nos deux héros se rencontrer par hasard à l’aéroport de Londres le lendemain de la finale. Borg est seulement accompagné de sa fiancée à laquelle en homme enfin adulte il vient de dire oui au mariage. Bergelin n’est plus là, il l’a viré en plein tournoi et même si ce dernier assiste à la finale pour que le happy end soit complet, Borg a ainsi tué le père. Mac Enroe quant à lui poireaute tout seul dans cet aéroport, le casque de walk man vissé sur les oreilles, avant que son père ne vienne le récupérer les bras chargés de magazines et de cigares, la tête ailleurs, manifestement uniquement préoccupé par le business New Yorkais. La thèse défendue un peu plus qu’en filigrane est donc que c’est à ce flagrant manque d’affection et d’attention que nous devons le tempérament si particulier de M.McEnroe.
Pour l’incarner, l’acteur Shia LaBeouf – mais comment est-ce que ça peut bien se prononcer ? – nous propose une sorte de mélange entre les ados écorchés par la DASS que l’on peut croiser chez les frères Dardenne et le jeune Dustin Hoffman à la fois craintif et déterminé du Lauréat. Une composition somme toute assez binaire puisqu’elle oscille entre d’une part la colère exprimée l’œil rond et grande gueule comme si le serveur du Mac Do avait confondu ses grandes frites avec des potatoes et d’autre part la fragilité boudeuse, tête basse et regard en dessous, dont le summum est atteint lors de la remise du prix du finaliste à Wimbledon, où l’interprétation de John Dustin McEnroe consiste en le faire se tenir tellement timide et courbé qu’il semblerait être sous le gazon, tellement incapable de recevoir dans son petit cœur d’ado tout l’amour que le public lui renvoie à cet instant-là. A ses côtés se tient Jésus Borg le vainqueur, presque protecteur – d’ailleurs, au prix d’une légère incartade vis-à-vis de la réalité, celui-ci lance à Mac au détour d’un changement de côté et alors que la colère monte, « ça n’est qu’un jeu, tout va bien », ce qui s’est réellement passé mais en d’autres circonstances – mais Borg n’est déjà plus là et on en viendrait presque à regretter qu’il n’ait pas attendu un an de plus pour prendre sa retraite et que sa petite mort vienne compléter de manière tout à fait cohérente le Club des 27.
Bon, je me doute bien que cette lecture un peu psychologisante d’un film un peu psychologisant ne suffit pas à vous contenter ni à répondre pleinement à la question de ce qu’on y voit vraiment ni de qui on y voit vraiment. Alors, même si c’était déjà hier et que mes souvenirs sont déjà brouillés par le re- visionnage de « The French », ainsi que de, oserai-je l’avouer, du reportage sur le WCT Dallas Tennis World Championship 1975 (Charlton Heston, narrator) et même de la finale Borg – Panatta de Bastad en 74 (…) je peux dire qu’on y voit aussi un Peter Fleming plus vrai que nature dans le rôle du grand frère qui en bave avec un pareil acolyte, un Arthur Ashe qui parle, un Brian Gottfried qui perd, un Connors qui fait peur, deux acteurs qui font de touchants efforts pour reproduire au mieux les gestes et coups de nos deux idoles sur le court et, et, et …Oui, oui, oui, il est là, incontournable et attendu, tout en paillettes et en blondeur, un Vitas Gerulaitis qui emmène tout ce beau monde au Club 54.
On en a donc pour son argent. Reste cette sensation peut être typique des biopics et autres reconstitutions où l’on se surprend à étudier le décor d’un œil évaluateur par rapport à une réalité qui de toutes manières nous échappe toujours. Ici, le décor vise pour l’essentiel à restituer l’espèce d’hystérie permanente dont était entouré Borg, à une époque où il a littéralement à lui tout seul fait passer le tennis du noir et blanc à la couleur, mais en étant en première ligne et sans autre rempart que le fidèle Lennart face aux fans, aux médias ou aux sponsors. D’ailleurs, le voir dans sa petite voiture conduite par Bergelin m’a curieusement fait penser au documentaire de Depardon sur la présidentielle de 1974 où l’on voit Giscard conduite lui-même d’un meeting à l’autre (bon, ok, la comparaison Borg-Giscard est un peu hasardeuse). Au final, le silence ou du moins le côté assez introverti que Borg donnait à voir était peut-être la seule stratégie possible devant tout ce cirque…
Moi qui gamin ait découvert le tennis au moment des « 50 millions de Noah » (je dis ça pour faire politiquement correct sur 15 Love, puisqu’en réalité, lors de ce Roland-Garros inaugural de ma passion je suis tombé raide dingue fan de…. Lendl, allez savoir pourquoi), je me souviens de la manière dont les grands prononçaient « Borg… » Le « mystère Borg » était à lui tout seul contenu dans les points de suspension. Une certaine manière de prononcer son nom qui signifiait que lui était autre chose. Il n’y avait manifestement même pas besoin de préciser alors qu’il y avait le tennis, et il y avait « Borg ». On avait l’impression que le silence s’installait quasiment à la seule évocation de son nom. Finalement, l’effet produit par le film est donc assez paradoxal, puisque voulant manifestement donner son explication au fameux « mystère Borg », le réalisateur contribue à l’épaissir en faisant encore un peu plus de bruit autour de l’icône silencieuse. Et c’est peut-être très bien comme ça…
Ps :
Ça, c’est très bien aussi :
https://www.youtube.com/watch?v=DfW3vGGYAtI
Tags: Borg, Cinéma, McEnroe
Super article ! Merci Sam.
Il y a quelques coquilles à enlever pour que ce soit mieux encore (notamment « après que celui-ci se soit vu privé de raquette par son père suite à une énième colère sur le court, que Bergelin lui ait collé une mémorable rouste pour les mêmes raisons et lui ai fait jurer» : pas de subjonctif à la suite d’« après que »).
Ah pétard ça c’est de la critique mon bon homard !!!
Ayant moi-même rédigé une petite critique du même film, pas encore publiée, et nettement moins développée, fouillée, vivante et personnelle que la tienne, j’ai un peu honte maintenant. M’enfin il me semble qu’elle complète un peu la tienne, avec quelques correspondances, donc je la publierai quand même très bientôt (en fait j’attends d’avoir vu « the battle of the sexes » pour faire un paquet cadeau commun).
PS : « LaBeouf » c’est semble-t-il une déformation (au fil des actes de sabotage réalisés par plusieurs générations d’employés de l’état civil US indélicats et peu portés sur la langue française) de « LeBoeuf ».
Franchement, je préfère nettement la photo originale (à gauche) à celle du film. Rien que de voir la photo de droite ne me donne pas envie d’aller voir le film.
Sinon, vous avez vu comment Wawrinka balance Norman (sur l’Equipe) ?
(à propos de son départ) : « Ca a été une grosse déception, un choc, a-t-il concédé. Dans les moments les plus difficiles d’une carrière, on devrait pouvoir compter sur les plus proches. Ca a été une mauvaise surprise. »
(moi aussi je m’essaie au lancement de polémiques « moisies » )
À mon tour de surenchérir dans les polémiques moisies tiens : et l’ex-compagne de Stan Wawrinka, Ilham Vuilloud n’avait-elle pas subi une grosse déception lorsque son compagnon l’a quittée elle et leur nouveau-né « pour mieux se consacrer à sa carrière ? »
uh uh…
De là à imaginer que l’ex-compagne de Wawrinka a soudoyé Norman pour que ce dernier le largue au pire des moments, il n’y a qu’un pas que je franchis allègrement !
Un truc rigolo, c’est qu’il me semble que Fed avait commenté en disant qu’il avait été étonné que Norman reste si longtemps aux manettes à temps plein avec sa vie familiale (il a lui aussi des jumelles)….. Cry, baby.
Allez, quand même, en relisant ton texte Sam, j’apporterai une (petite) critique à ta critique : Tu utilises deux fois la référence à « Hollywood », or ce film n’a absolument rien d’hollywoodien, c’est un film 99.9% européen : Seul Shia Labeouf (ainsi que l’acteur qui joue John McEnroe Sr) sont américains. Tous les autres comédiens sont européens (britanniques en l’occurrence pour ceux qui incarnent Gerulaitis, Connors, Ashe et Fleming) et toute l’équipe technique du film (scénariste et réalisateur compris) vient également du vieux continent. Le stade de Wimbledon a été reconstitué à Prague.
Je reviendrai discuter en détail de tout ça asap, mais néanmoins, Colin, ce que je veux dire par « Hollywoodien » est plus lié à l’écriture, la narration, avec ce qu’elle a d’ailleurs de très prévisible, dans sa construction, son rythme, ses rebondissements, la chute finale… Au final, point n’est besoin d’être à Hollywood pour faire de l’Hollywoodien. Pleins de films français – la majorité ? – sont « Hollywoodiens ». C’est d’ailleurs à mon sens un appauvrissement assez flippant …
D’accord avec toi, la facture du film est hollywoodienne.
Par ailleurs, chouette article, ça change des match callings et des articles d’hagiographie !
OK je vois ce que tu veux dire, d’autant plus qu’hier soir je suis allé voir « Battle of the sexes », pour le coup un authentique film hollywoodien, et que les ressemblances entre les deux films sont nombreuses (bien plus marquantes que leurs différences).
Pas vu le film, mais j’avais vu le trailer et lu des articles quand le film n’était pas encore sorti, et l’impression était que la production, comme dans beaucoup de productions multilingues internationales, était typique du biopic à l’américaine…. Le réalisateur est certes européen, mais a réalisé des épisodes de séries aux US (y a plein d’Européens qui le font). Bon, j’imagine quand même que ça a un parfum nettement européen pour les américains, rien que le fait qu’on ait des gens qui parlent dans leur langue à l’écran….
Bon ben commentaire à retardement, mais il est très bien ton article, Sam.
A des années de ce que j’ai lu pour l’instant, et qui ne me donnait pas la moindre envie de voir le film. Bon, ton article ne m’y incite guère non plus, mais évite l’apologie béate tout comme la critique de fan obsessionnel de la reconstitution, et présente un décryptage très personnel, l’inimitable « Sam touch » entre tendresse et dérision. Merci, et more !