Classement après les rallyes sur terre
Comme on pouvait s’y attendre après son bon début de saison sur asphalte (2è à Melbourne et à Miami), Rafael Nadal a effectué une véritable razzia lors des rallyes sur terre, avec 3 victoires en 4 épreuves et 106 points amassés sur 125 possibles. En l’absence de Roger Federer qui avait fait le plein sur asphalte mais déserté la terre, Nadal fait donc le trou en tête du classement suite à sa 10è victoire sur le circuit de Roland-Garros.
Les deux cogneurs d’usine Head, Djokovic et Murray, qui ont remporté toutes les éditions des TRWC depuis 2011, et ultra-dominé les éditions 2015 et 2016 (deux doublés consécutifs), commencent à peine à ressortir du trou et pointent désormais respectivement en 5è et 11è places. C’est mieux, mais cela reste très éloigné de leurs standards habituels, et le retard déjà accumulé sur Nadal (et à un degré moindre Federer) risque de peser lourd en fin d’année.
Bien intercalés, on trouve deux cogneurs confortablement installés en 3è et 4è places, avec de l’ancien (Wawrinka) et du nouveau (Thiem). Pour Wawrinka, c’est dans la directe continuité de ses saisons passées (6è en 2013 et 2016, 4è en 2014 et 2015). Par contre, pour le jeune Autrichien, c’est la confirmation d’une progression incessante et régulière : 23è en 2015, 13è en 2016.
Et, puisqu’on parle de jeune, comment ne pas citer la remarquable émergence d’Alexander Zverev, vainqueur à Rome de son premier Grand prix (et, à cette occasion, plus jeune vainqueur d’une épreuve TRWC depuis Del Potro en 2009). Il a réussi là où Raonic, Nishikori et Thiem, pour ne citer qu’eux, continuent à échouer. Le jeune et talentueux allemand n’a hélas pas confirmé cette performance sur le circuit Roland Garros, victime d’une sortie de route précoce suite à un contact avec ce vieux roublard de Verdasco, mais nul doute qu’on pourra compter sur lui à l’avenir pour continuer de bousculer la hiérarchie (trop) bien établie des barons trentenaires.
Signalons que le nouveau barème imposé par la FIA depuis la saison 2010, favorise plus le vainqueur de chaque course, et permet aux 10 premiers de marquer des points: 25-18-15-12-10-8-6-4-2-1.
Rappelons que 14 Grands prix sont disputés cette année, dont 4 «super grands prix» (Melbourne, Paris-outdoor, Londres-outdoor et New-York) qui apportent deux fois plus de points qu’un GP classique, et un «masters GP» indoor qui clôture l’année (réservé aux huit meilleurs cogneurs de la saison, ce dernier rapporte 50% de points en plus qu’un GP classique; il sera disputé cette année, comme lors des huit éditions précédentes, à Londres).
Pour comparer, voici le classement de la race de nos confrères de l’ATP, qui, comme on le sait, prennent en compte tout plein d’épreuves « secondaires ». Entre parenthèses, le classement TRWC pour ceux où les deux classements diffèrent.
1 Rafael Nadal
2 Roger Federer
3 Dominic Thiem (4)
4 Stan Wawrinka (3)
5 Alexander Zverev (6)
6 Novak Djokovic (5)
7 Andy Murray (11)
8 David Goffin (7)
9 Pablo Carreño Busta (16)
10 Jo-Wilfried Tsonga (21)
11 Grigor Dimitrov (11)
12 Kei Nishikori (8)
13 Albert Ramos Viñolas (18)
14 Milos Raonic (10)
15 Jack Sock (13)
16 Marin Čilić (8)
17 Pablo Cuevas (14)
18 Roberto Bautista Agut (27)
19 Lucas Pouille (21)
20 Tomáš Berdych (23)
Le cas Djokovic
Suite à la victoire de Nadal à RG, on se retrouve avec 4 joueurs différents tenants des 4 derniers GC. Et parmi ces 4 noms on ne voit pas celui de Djokovic, qui était pourtant le tenant des 4 GC il y a seulement un an tout rond.
Djoko n’est plus le tenant que d’un seul des 14 tournois majeurs (l’open du Canada aka « coupe Rogers ») alors qu’en août dernier, suite à sa victoire dans ladite coupe Rogers, il était le tenant de 10 (!!!) des 14 tournois majeurs du calendrier.
Sa disette de victoires depuis septembre 2016 marque un contraste colossal avec le caractère outrageant de son ultra-domination jusqu’en août 2016.
Sa situation en GC peut se comparer, dans l’ère Open, avec :
- Rod Laver 1970 : aucune victoire en GC après son Grand Chelem de 1969. Laver n’a d’ailleurs plus jamais gagné en GC, mais à sa décharge rappelons qu’il était alors âgé de 32 ans.
- Jimmy Connors 1975 : aucune victoire en GC après son Petit Chelem de 1974. Mais il s’est remis à gagner en GC dès 1976. Il faut dire qu’il n’avait que 23 ans en 1975.
- Mats Wilander 1989 : aucune victoire en GC après son Petit Chelem de 1988. Wilander n’a d’ailleurs plus jamais gagné en GC. Il n’était pourtant âgé que de 25 ans en 1989.
Un seul de ces trois champions, Connors, a regagné des GC après son « année blanche », mais il avait 7 ans de moins que Djokovic et était donc infiniment moins « usé » par le haut niveau que le Serbe.
Je vois toutefois une différence : tu utilises les années civiles pour tes trois comparaisons et une année à cheval sur deux années civiles pour Djoko.
S’il gagne un GC cette année, il n’aura pas eu d’année blanche…
Tu chipotes Elmar ! … bon OK parlons alors de « 12 mois blancs » plutôt que d’année blanche !
Mais de toute façon, Djoko ne gagnera rien cette année. Il a besoin d’un bon week-end à Center Parc.
Et ce n’est pas son entraîneur gourou qui risque d’améliorer la situation.
Bonjour Colin,
Ce classement est très intéressant ; cela dit pourquoi ne pas appliquer le barème des points attribués par l’ATP ? (2000 points pr le vainqueur en GC, 1200 pour le finaliste etc.)