Dominic Thiem retrouve son vieux comparse, le journaliste Stefan Wagner, qui l’avait mis sous le feu des projecteurs dans un article désormais culte en narrant les méthodes commando de préparation physique et mentale de son coach physique d’alors, Sepp Resnik (Wagner lui file également un coup de main en traduisant en anglais les entrées de son journal sur Facebook)
Dans un entretien haut en couleurs dont j’ai traduit la quasi-totalité, Dominic Thiem aborde pas mal de sujets : contrôles anti-dopage (il arrive deux heures en retard pour cette raison au rendez-vous), l’influence de la célébrité, de l’argent, des nouvelles attentes, la gestion de la pression, le fair-play, mais avant tout la part du plaisir et de sa passion pour le jeu dans sa vie de tennisman.
On y retrouve le goût pour l’introspection et l’honnêteté foncière de son petit journal de tennisman dont la chronique dure depuis ses débuts, ainsi que la maturité et l’humilité qui m’ont conquise et placée parmi ses fidèles depuis lors. Malgré ses nombreuses qualités sur le terrain, Thiem n’a pas un jeu de légende, ni même a priori les composantes de style qui me séduisent d’ordinaire (revers à une main et moments de génie à part), mais il est un de ces cas rares qui incarnent un rapport à la compétition, au jeu, à tout ce cirque, parfaitement évident et spectaculairement sain. Le succès de Thiem est donc pour moi réconfortant.
J’ai complété cet entretien qui date de début avril, (un moment où Federer n’avait pas annoncé l’impasse sur RG), par une mise à jour toute récente avec un extrait d’entretien au Standard juste après Rome.
THIEM : Désolé, avec moi les contrôles anti-dopage durent une éternité, même en buvant 4 litres d’eau, pas moyen. Tu arrives à pisser, quand quelqu’un regarde ?
WAGNER : Le contrôleur vient avec toi aux toilettes ?
Bien sûr, peu importe ce que tu fais : il doit rester à côté jusqu’à ce que son bécher soit plein. Et il doit évidemment être sûr à 100% que ce qui est dans le bécher est bien ton urine, que tu ne l’as pas manipulée. C’est déjà arrivé que des gens essayent d’y mettre autre chose, ce qui veut dire qu’il te regarde bien précisément en train d’uriner.
A quelle fréquence est-on contrôlé ?
Tu dois toujours donner très précisément ta localisation au moins 15 jours à l’avance et aujourd’hui, il s’est même pointé à l’entraînement dans mon patelin. Il y a 3 jours il était chez moi, alors que je venais juste de rentrer d’Amérique, en plein décalage horaire, c’était le soir et il était encore temps pour que je puisse dormir un peu. Je vais aux toilettes, me réjouis d’aller au lit, et là on sonne à la porte et bien sûr c’était fichu pour dormir.
Passons maintenant au véritable sujet de cet entretien : le plaisir en tant que facteur de succès. Günther Bresnik, ton entraîneur depuis 15 ans, dit que quand tu étais enfant, tu n’étais ni plus rapide, ni plus adroit que tes concurrents ; tu aimais simplement plus jouer au tennis. De ce fait, tu pouvais t’entrainer plus et plus intensivement que les autres, raison pour laquelle, au final, tu as atteint le top mondial. L’amour du tennis, dit Bresnik, était et est toujours ton plus grand talent. A quel point la passion s’émousse-t-elle quand elle devient un métier ? Entretemps, le plaisir est-il devenu une routine ?
Absolument pas. Parfois ce qui tourne autour est pénible, comme je l’ai mentionné, mais en principe dès que je suis sur le court, tout est comme avant. Affûter son gauche-droite, frapper la balle, gagner un point, ça me plait tout autant qu’il y a 15 ans. Et c’est toujours un sentiment aussi formidable qu’à cette époque quand à la fin d’un entraînement, tu arrives à faire quelque chose que tu ne pouvais pas auparavant.
Mais en principe, quand on fait exactement la même chose pendant plus d’une décennie et demi, ça doit bien s’émousser quelque part.
Non. La grande différence avec avant, c’est que je me réjouis beaucoup plus de la victoire. Je pense notamment y compris aux victoires que les autres considèrent comme automatiques, un premier tour d’un tournoi peu important contre le 100è ou 120è mondial. Car ce genre de victoire est tout sauf automatique. Quand tu es 120è, tu es très bon dans ce que tu fais – imagine que tu fais partie des 120 meilleurs architectes, avocats ou médecins au monde. Un gars qui atteint cette place au tennis a investi exactement autant dans son sport que moi. Il suffit d’un détail qui ne fonctionne pas dans ma performance et je perds à coup sûr contre lui. Sur le circuit principal, chaque victoire est une confirmation que tu as fait tout comme il faut dans ta carrière.
L’inverse est également vrai je suppose. Chaque défaite remet tout un peu en cause, quelque part ?
A chaque fois. Ta valeur personnelle, la façon dont tu te sens, tout est en jeu dans chaque match. Ça vaut pour le positif comme pour le négatif.
A-t-on peur de la défaite ?
Avant chaque match. Ça fait partie du truc.
L’année passée tu as joué 80 matchs, 56 victoires, 24 défaites. Ça résonne comme beaucoup de hauts et de bas, émotionnellement.
C’est le cas.
Tu dois pourtant pouvoir te dire : hé, je ne suis pas par hasard 8ème mondial. Même si j’ai eu un mauvais jour, demain est un autre jour, la semaine prochaine un autre tournoi.
Je crois que si tu penses comme ça, tu n’y arrives pas. C’est seulement si chaque match est une mesure de l’ensemble que tu obtiens l’intensité dont tu as besoin. Si tu ne mets pas tout en jeu, tu ne donnes pas le maximum, et tu ne l’atteins justement pas. Tu dois faire tapis. Ça paraît peut-être cruel, mais ça en fait aussi le charme. Je connais un joueur longtemps blessé, à qui j’ai demandé après son retour sur le circuit ce qui lui avait manqué. Rien du tout, m’a-t-il dit, ni les voyages, ni les gens… Mais ce qu’on ressent après une victoire, ça lui avait manqué terriblement. Une sensation comme ça, une vie normale ne peut pas te l’offrir.
C’est, à peu de chose près, un discours de junkie.
Jusqu’à un certain point, tu es vraiment en manque de cette sensation, oui. On ne peut pas l’expliquer à quelqu’un qui ne fait pas du sport de haut niveau. Il ne comprendrait pas.
Le meilleur sentiment que tu connaisses, tu ne peux le partager qu’avec une fraction de la population. Et ce sont justement les mêmes que tu dois vaincre pour éprouver ce sentiment.
(Rires)
Ton début d’année 2017 n’a pas été transcendant. Ce qui a transparu : tu as donné l’impression d’être insatisfait, tu étais visiblement de mauvais poil, même en gagnant. Il était où, le plaisir ?
Je sais ce dont je suis capable, et je n’ai pas réussi souvent à le montrer. En ce cas je ne tourne pas rond, je me sens complétement mal. A cela s’est ajouté que mon genou me faisait mal. La raison en est à vrai dire grotesque : en août dernier, la semaine avant l’USO, je me suis cogné la poignée contre le genou droit pendant un entraînement en revers slicé. Depuis, le genou me fait mal, en principe à chaque pas dans les courses, à chaque changement de direction, même sans jouer, quand je veux juste m’accroupir. Dans ces circonstances, c’est dur de prendre du plaisir.
On parle de quel genre de blessure ?
Rien de dramatique, une contusion osseuse, mais douloureuse et surtout très persistante. C’est possible en théorie que mon genou me fasse mal toute ma vie quand le temps est humide. Mais en ce moment ça va plutôt mieux.
Nous te connaissons depuis deux-trois ans en tant qu’initiés. A présent, tu es l’un des sportifs autrichiens les plus en vue – et tu fais partie du top 10 mondial d’une discipline. Ca fait quoi d’être célèbre ?
Tant qu’on ne se laisse pas abrutir, pas grand-chose.
Mais tu es sous le feu des projecteurs, tu es jugé. Toujours plus de sportifs racontent à quel point ils souffrent d’être insultés et menacés sur Facebook.
Si ce que les autres disaient sur moi influençait mon bien-être, je craquerais chaque fois que je vais sur Internet. L’important c’est l’opinion des gens qui me connaissent : Günther, ma famille, mes amis. Et de toute façon, je suis moi-même le mieux placé pour savoir ce que j’ai réussi ou raté. S’il s’agit de juger Dominic Thiem, c’est moi l’instance suprême ! Tant que ça reste comme ça, je ne me fais pas de soucis.
Est-ce qu’à un moment, quelque chose comme un sentiment d’autosatisfaction s’installe ? Après le 5ème million de prize-money ?
Quand on atteint le top 50, le top 20, le top 10 ?
Bizarrement, pas du tout. Ce que tu as atteint devient très vite la nouvelle norme, et cette nouvelle normalité, tu veux à nouveau en sortir.
On vit dans une insatisfaction permanente ?
Je le formulerais autrement : je dirais que tu regardes toujours simplement ce que tu peux améliorer. Ce que tu peux apprendre de nouveau.
Quelle est la chose la plus importante que tu as apprise dernièrement ?
Que sur la durée, la tension te vide.
Parce que l’an passé tu as joué trop de tournois ?
Ce ne sont pas les nombreux tournois qui me sont devenus préjudiciables, mais la tension de fond, permanente, que tu éprouves quand tu es sur un tournoi. Ça, je l’avais sous-estimé. Peu importe que tu joues un match ou sois à table pour le petit déjeuner, en mode tournoi tu es 24h par jour sous tension. C’est ça qui au final te pèse plus que les matchs en eux-mêmes. Maintenant par exemple, après cette semaine d’entraînement à la maison dans ma ville du Sud, qui était vraiment dure, je suis physiquement totalement cuit. Mais dans ma tête je suis entièrement présent, je dors bien, je ne vais pas 5 fois par jour aux toilettes, j’ai de l’appétit. Rien à voir avec une semaine de tournoi. Physiquement, c’est de loin moins fatigant, tu as peut-être un match par jour, qui dure deux ou trois heures. Mais c’est la tension autour qui te lessives. Tu ne dors pas bien, tu ne manges pas bien, ça te sape. Tu as aussi une sorte d’irritabilité de fond. Tu dois vraiment prendre sur toi pour ne pas devenir impatient envers les autres ou désagréable.
Le numéro 1 mondial Andy Murray houspille son propre camp régulièrement durant ses matchs de façon plutôt grossière.
C’est justement ça dont je parle. Murray, en dehors du terrain est l’homme le plus gentil que tu puisses imaginer, mais sur le terrain c’est une catastrophe. Et je peux parfaitement piger son comportement. Tous les joueurs aimeraient faire exactement la même chose que lui : sans contrainte, laisser juste sortir la pression, gueuler sur quelqu’un et le rendre responsable de ses propres fautes. Au final, le tennis est un sport affreux parce que qu’on fait tellement de fautes, tellement de bêtises, même quand on gagne, c’est horriblement frustrant. Il y a tant de situations dans lesquelles intérieurement, on préfèrerait radicalement péter un câble.
Ca donnerait quoi, si tu te le permettais ? Si tu relâchais la vapeur ? Tu ne serais pas le premier à craquer.
Quand ça ne va pas du tout, péter une raquette, OK, mais heurter ou insulter quelqu’un d’autre ? Non. Il n’y est pour rien.
Ne peut vraiment pas être philosophe au bout de 6 millions gagnés en prize-money ?
Seule une fraction du prize-money te revient, mais ça fait encore beaucoup. Et l’argent est super. Vraiment. Je peux m’acheter ce que je veux, je peux commander ce que je veux au restaurant, et pas comme il y a quelques années dans les voyages pour des petits tournois Future, où je passais une demi-heure à scruter la carte pour trouver le plat le moins cher. Mais en tant que joueur de tennis, ça ne joue absolument aucun rôle pour ma satisfaction ou mon mécontentement, pour le désespoir qu’on ressent parfois. Et c’est comme ça que ça doit être. Sinon, ça vaudrait vraisemblablement mieux de raccrocher.
Ne te tourmentes-tu pas inutilement ?
Non. Si l’argent que tu as gagné devient important, il te manque le mordant. Sans une certaine insatisfaction, il n’y a pas de progression. Je t’explique. En 2016 j’étais complétement euphorique, tout était une sensation. En 2017 est un feeling complétement différent. Je suis souvent mal luné, insatisfait. Et cela, alors qu’à peine 100 points ridicules me séparent de mes résultats de l’an passé au même moment. Cela signifie que les résultats sont à peu près équivalents. De même, le niveau de jeu est à peu près similaire, parfois meilleur, parfois moins bon. La grosse différence : quand l’an passé, je faisais 4 bons points et 2 fautes dans un jeu, j’étais complétement ravi pour les 4 winners. Aujourd’hui, ce sont les 2 fautes qui m’énervent. Je me considère de façon beaucoup plus critique que l’an passé. Et c’est naturel, ce sont les nouveau critères de mes attentes. N’est-ce pas normal de vouloir toujours s’améliorer ? De ne pas se satisfaire de ce que l’on a déjà atteint ?
A quel point ce serait une déception de terminer ta carrière sans titre du GC, ou sans place de N°1 ?
N°1, il y a peut-être 25 joueurs qui l’ont fait depuis 1970. On ne peut pas se fixer ça pour but. Trop de paramètres sont nécessaires. Mais un titre du GC, c’est un but réaliste. J’ai aussi le sentiment qu’aujourd’hui, il y a bien plus de joueurs qu’il y a deux-trois ans qui peuvent gagner un gros tournoi.
Qui peut gagner Paris aujourd’hui ?
4, 5 personnes.
Soit Novak Djokovic, Andy Murray, Rafael Nadal, Stan Wawrinka …
… et Dominic Thiem. Pour moi c’est le cercle des favoris. Evidemment, Federer en fait toujours partie, même si je n’y crois pas sur terre. Bien sûr, d’autres peuvent être aussi dangereux, comme Sascha Zverev, Jack Sock. Et bien sûr, je peux sortir prématurément ; un jour médiocre contre le 100è mondial, et tu sors, comme je le disais. Mais si je devais dire aujourd’hui que je n’ai aucune chance de gagner à Paris, ça serait simplement faux.
Le tennis comporte quand même une composante psychologique. On peut agacer l’adversaire, le faire sortir de sa concentration, et l’affaiblir par ce biais ; Thomas Muster était maître en cet art.
Ça, je ne le fais pas. En tennis c’est possible de battre l’adversaire par de purs moyens tennistiques.
Quel est la chose la moins fair-play que tu aies jamais faite sur un court de tennis ?
Franchement, ça ne me vient pas à l’esprit. Je me serais senti complétement merdique en le faisant.
L’an passé à l’Open d’Australie, tu avais même corrigé l’arbitre en ta défaveur dans un match contre le Belge David Goffin. N’est-ce pas aller un peu loin ?
C’est un truc qu’il m’arrive de faire toutes les deux semaines. Quand l’arbitre donne out une balle de mon adversaire qui était dans le terrain, je ne peux quand même pas dire que je ne l’ai pas vue !
Mais tu te fais du tort. Et ce n’est pas anti fair-play que de laisser simplement l’arbitre faire son job. Est-ce que tous tes adversaires corrigent les erreurs de l’arbitre en ta faveur ?
Non, une minorité.
Ben voyons !
Mais je me ferais du tort à moi-même si je faisais comme si je n’avais rien vu. C’est comme ça. Si j’étais malhonnête, je ne penserais à rien d’autre les 10 minutes suivantes qu’à quel point je suis un connard pas fair-play. Mieux vaut donner la balle bonne, la chose est réglée et je peux à nouveau me concentrer sur le jeu.
Comment se sent-on à 23 ans dans un sport dominé par un père de famille de 4 enfants âgé de 35 ans ?
(Rire.) Normalement ce serait une calamité. Mais Federer est juste une exception en tout.
On peut apprendre de son exemple ? Ou il est juste touché par la grâce ?
Ce qu’on peut apprendre de lui, c’est qu’il apprend perpétuellement. Regarde un peu, il joue complétement différemment d’il y a encore trois quatre ans. Et quand il avait mon âge, celui où il a tout gagné, il jouait encore totalement différemment, avec des longs rallyes du fond. Tu trouves des douzaines de vieux matchs sur YouTube. La façon dont il s’adapte à tout et apprend à ajuster son jeu, c’est inimaginable. Le fait que tu ne peux pas te contenter de ce que tu as. Que tu peux toujours continuer ton développement, même quand tu as tout accompli. Voilà ce qu’on peut apprendre de lui. C’est génial.
Tu regardes vraiment les vieux matchs de Federer sur YouTube ?
Bien sûr, pendant des heures. Je suis un spectateur de tennis enragé.
Pour compléter cet échange avec une mise à jour plus récente, extrait de l’entretien avec le Standard, repaire des fans autrichiens qui abrite dans sa version en ligne un chat très fréquenté pour tous les matchs de Thiem (on dépasse souvent les 8000 messages pour un match).
STANDARD : A Rome vous avez en un court laps de temps soufflé le chaud et le froid. Après la spectaculaire victoire contre Rafael Nadal, le jour d’après voit la débâcle en demi-finale contre Novak Djokovic. Comment digère-t-on triomphe et choc ?
THIEM : Le 1 :6, 0:6 contre Djokovic n’a pas été un choc. Je ne l’avais certes pas attendu en aussi bonne forme, mais c’est la première fois que je réussissais à jouer aussi longtemps à un aussi haut niveau. Il y avait bien un moment où la chute devait se produire. La défaite paraît plus sévère sur le papier que la façon dont je l’ai vécue. La victoire contre Nadal était émotionnellement plus importante.
On dit qu’on apprend plus de la défaite.
En tous cas on apprend. Mais pas de celle contre Djokovic, ce jour-là j’aurais aussi perdu contre d’autres. Les batteries étaient juste à plat. Pour moi le match est peu propice à l’évaluation.
Vous avez disputé cette saison déjà 41 matchs. Quel est votre état physique et mental.
Bon ; j’ai pris quelques jours de break, je suis prêt.
Vous recevez des louanges pour votre tennis attrayant, presque « branché ». C’est important pour vous un jeu esthétique, le mélange de brutalité et d’élégance ?
Quand on exerce une profession pour le public, cela doit quelque part être pris en compte. Tout fort joueur de tennis exprime quelque chose. Evidemment Roger Federer est dans une autre ligue, chez lui tout paraît extrêmement élégant. Mais la force d’un Nadal possède aussi sa propre esthétique.
Votre popularité est en hausse. C’est agréable, que le N°7 soit Autrichien et pas Américain ou Allemand ?
Peut-être, en tout cas c’est gérable. En tant que joueur professionnel tu es constamment sur les routes et rarement dans ton pays. Quand je suis en Autriche j’évite les endroits à la mode. Mais comme j’ai dit, c’est OK, je peux travailler en paix.
Vous vous retrouvez un peu dans le concept de star ? Vous vous sentez une star ?
Je me sens comme depuis toujours, comme il y a 10 ans. Je ne suis pas une personne différente parce que j’ai du succès en tant que sportif. Je ne me vois pas comme une star, c’est juste un truc que les gens disent.
Votre entraîneur Günter Bresnik dit qu’on est seulement une star d’envergure mondiale quand on a gagné au minimum un tournoi du GC. Vous êtes d’accord ?
Oui. En tennis c’est plus dur qu’au foot. Là il y a des Grands absolus, qui n’ont jamais gagné la Ligue des Champions ni été champions du monde, comme Zlatan Ibrahimovic.
Epuisons le cliché. On dit que le succès change les gens et conduit parfois à une forme de solitude. Vous êtes devenus plus sensible, introverti, prudent ?
Pas nécessairement. En tant que sportif, je vis des expériences que les autres gens n’éprouvent jamais. Je suis sur des Montagnes russes émotionnelles. Ca transforme. Mais j’estime ce que j’ai, cette vie est un rêve, je ne me plains pas. J’ai des amis, une famille, du soutien.
Vous êtes avide d’applaudissements ?
Je n’en suis pas avide, mais ils me manqueraient.
Est-ce qu’avoir une certaine image, c’est important ? Dominic Thiem représente quoi ?
Mieux vaut être comme tu es. Tu dois rester authentique, c’est ce qui plait aux gens. Si tu te déguises, tu deviens antipathique. On ne doit pas chercher à forcer son image. Je suis juste Dominic Thiem.
Vous refusez d’apparaitre dans l’émission « Bienvenue l’Autriche » (apparemment un truc genre Hanouna). Pourquoi ?
On s’y fait charrier, entre autres, je n’ai pas besoin de ça. Je ne prévois pas de courir les émissions de divertissement. Ma scène, c’est le court de tennis.
Vous avez seulement 23 ans. Les joueurs mieux classés ont jusqu’à 12 ans de plus. Il semble ne pas y avoir de limites. Ça vous effraye parfois ?
Les perspectives semblent bonnes effectivement. D’un autre côté le temps passe très vite. Tu ne peux pas te reposer. Les tout meilleurs étaient du reste significativement plus jeune lors de leurs premiers succès.
Nadal a dit il y a deux semaines que pour les dix prochaines années, vous serez candidat à chaque titre important.
C’est d’une grande valeur. Il est sincère, il en est convaincu.
L’Open de France arrive. Votre tournoi favori ?
Oui. J’aime les installations, la terre battue, la tradition. Paris est merveilleuse, j’ai toujours bien joué ici, l’an passé j’ai perdu seulement en demi-finale contre Djokovic. Mes attentes ont changé, jusqu’ici je visais seulement la deuxième semaine. Ça ne serait plus le nec plus ultra. Evidemment je peux être dehors à chaque tour, la chance est nécessaire. Mais je prévois d’aller très loin.
Qui va gagner à Paris ?
Je suis obligé de mettre une pièce sur moi.
Pour revivre encore ce moment de triomphe où la 3è fois fut la bonne contre Nadal
Vidéo en bord de court du passionnant Thiem/Dimitrov à Madrid ; le caméraman dans le champ qui s’évertue à suivre la balle est une vision étonnante.
C’est marrant, vu le caractère placide qu’a montré Basilashvili contre Troicki, je n’aurais pas pensé à Rios, plutôt à une version améliorée de Kiefer ou Kucera, genre force tranquille mais sans originalité.
C’est plutôt une ressemblance physique, c’est vrai que Basil’ est moins créatif.
Ceci dit Rios n’était pas non plus très démonstratif sur le court, il était lui aussi plutôt placide (voire limite sinistre).
La proximité physique avec Rios me semble très discutable. En revanche, Basilashvili et Thierry Champion se ressemblent comme deux roues de vélo.
ben, pour moi il ressemble vraiment peu aux deux… Il est en tous cas plus beau gosse, dans le style Nicolas Kiefer si on cherche absolument une similitude chez un tennisman ! ^^
Suis un peu, Patricia! http://www.ina.fr/video/CAB93031341
Le tournoi avance et après ce jeudi, il ne reste déjà plus qu’un quart des participants initiaux qui peuvent encore prétendre au titre.
Après nos 2 représentants masculins qualifiés dès hier pour le 3ème tour, nous en avions encore 4 qui pouvaient les y rejoindre aujourd’hui.
Gaël Monfils (15-ATP 16) continue sur sa lancée en ne concédant que 6 jeux (6-1;6-4;6-1) à Thiago Monteiro. Il semble retrouver la forme au moment idéal et il en aura besoin face à son adversaire en seizième de finale! Car ce match sera certainement le « highlight » de samedi en opposant 2 des meilleurs Français du moment! C’est en effet Richard Gasquet (24-ATP 25) qui a lui aussi passé son adversaire, Victor Estrella Burgos, à la moulinette, ne lui laissant que 5 petits jeux (6-1;6-4;6-0). C’est aussi très rassurant pour lui car il ne semblait pas à 100% lors de son premier tour. Si j’osais, je mettrais une petite pièce sur Gaël!
Pour les 2 derniers Français du jour, il n’y a malheureusement pas eu de miracle. Nishikori était tout simplement plus fort que Jérémy Chardy (6-3;6-0;7-6) et Pierre-Hugues Herbert se sera même offert le luxe de pousser Fernando Verdasco à devoir gagner sa qualification en 5 sets (6-3;3-6;4-6;6-3;6-3).
3 Français et 1 Belge au 3ème tour donc avec la certitude d’en perdre un mais aussi en corollaire, la certitude d’en avoir au moins un au stade des huitièmes.
Au programme du 3ème tour demain:
- Lucas Pouille (16-ATP 17) – Albert Ramos-Vinolas (19-ATP 20): h2h 1-2.
- David Goffin (10-ATP 12) – Horacio Zeballos (ATP 65): h2h 4-1 (dont les 2 sur terre)
Chez les favoris, avec Berdych (13), Kyrgios (18) et Ferrer (30) et les 8 précédents, ce sont pas moins de 11 des 32 têtes de série tombées en 2 tours!
Chez les femmes, ce fut la moins bonne journée de puis le début du tournoi!
La journée promettait de belles choses pourtant avec 5 représentantes dont un duel tricolore au programme ce jeudi:
Caroline Garcia (28-WTA 27) a émergé 7-5;6-4 d’un match assez équilibré face à Chloé Paquet. Elle aura une adversaire à sa portée au tour suivant: Su-Wei Hsieh (WTA 109) qu’elle a battu lors de leur seul confrontation.
Alizé Cornet (WTA 43) réalise la perf du jour en battant, et e quelle façon (6-4;6-1!!) l Barbora Strycova (20-WTA 21): h2h 5-2.
- Alison Van Uytvanck (Q-WTA 113) – Agnieska Radwanska (9-WTA 10): h2h 1-0.
- Pauline Parmentier (WTA 81) – Carina Witthoeft (WTA 73): h2h 1-1.
- Kristina Mladenovic (13- WTA 14) – Shelby Rogers (WTA 49): h2h 0-1.
- Elise Mertens (WTA 60) – Venus Williams (10-WTA 11): première confrontation.
Chez les favorites, Cibulkova (6), Kvitova (15) et Bertens (18) se rajoutent aux têtes de série déjà tombées portant le total à 10!
Dans les équipes de double Franco-Belge, Paire et Darcis s’inclinent 6-2;6-3 au premier tour. Chez les femmes Parmentier/Wickmayer s’imposent sur un double 6-2 tandis que Cornet+Mertens s’inclinent 6-1;6-2.
Alizé Cornet (WTA 43) réalise la perf du jour en battant, et de quelle façon (6-4;6-1!!) la 20ème tête de série!Le morceau suivant sera encore plus rude avec Agnieska Radwanska (9-WTA 10) qui mène de plus 7-1 dans le h2h!
L’espoir existe néanmoins pour Alizé, car aujourd’hui, Alison Van Uytvanck est parvenue à remporter un set avant de craquer (6-7;6-2;6-3). Alizé a plus l’habitude de ce style de match et avec le public derrière elle, tout reste possible.
Finalement, Pauline Parmentier s’incline face à Carina Witthoeft sur un 6-4;7-5 très honorable.
Nous aurons la même configuration que chez les hommes, à savoir 3 Françaises et une Belge au 3ème tour qui débutera demain avec:
- Kristina Mladenovic (13- WTA 14) – Shelby Rogers (WTA 49): h2h 0-1.
- Elise Mertens (WTA 60) – Venus Williams (10-WTA 11): première confrontation.
Chez les favorites, l’hécatombe continue chez les têtes de série avec Keys (12), Pavlyuchenkova (16), Strycova (20) et Konjuh (29) qui s’ajoutent aux 10 précédentes « victimes »: soit 14 têtes de série dehors après 2 tours!
La dernière équipe de double Franco-Belge, Parmentier/Wickmayer ne jouaient pas aujourd’hui.
Je sais pas ce que vous en pensez mais le tableau de Stan c’est du très très lourd
Un excellent Dolgo au second tour, ensuite Fognini puis le vainqueur de Gasquet-Monfils. S’il passe tous ces obstacles, il sera le favori numéro 2 derrière Nadal.
Et hier, on a déjà assisté à l’image du tournoi avec l’abandon d’Almagro. J’ai jamais aimé ce mec, mais faut reconnaître que ce qu’il s’est passé hier était très fort émotionnellement. En plus contre del Po qui comme d’hab a été nickel.
J’ai lu que ce dernier avait pas été loin d’abandonner peu avant Nico. Pas de bonne augure avant le choc contre Murray.
Fognini puis Gasquet (surement) ça ne me semble pas trop lourd pour Stan.
Richie a fait un très bon match hier mais il joue Gaël qui le connaît par coeur, réussit bien contre lui et devrait être en meilleur forme physiquement. Je vois plutôt Gaël passer même si bien sûr, je préfèrerais le scénario inverse…
Elmar joue à se faire peur ! Mais je trouve qu’il n’a pas tort, Fognini dans un bon jour peut être très dangereux, y compris pour Stan (il a bien réussi à l’être pour Nadal…). Quant au survivant du match Gaël/Richie, il sera probablement au bout de son carburant en huitièmes donc je doute qu’il dérange beaucoup Stan si celui-ci a passé l’obstacle Fognini.
Au fait Elmar si tu prenais exemple sur Gérald, tu pourrais nous conter les exploits ou les déroutes de nos représentants « franco-suisse romande »… Du coup Stan serait intégré dans cette grande famille (francophone).
Je ne joue pas spécialement à me faire peur pour la simple raison que je ne suis pas spécialement pour Stan. Mais je trouve que c’est quand même un enchaînement sacrément piégeux. Y a qu’à comparer avec les premiers tours de tous les autres ténors.
Ce pauvre Goffin n’a pas eu plus de chances… Zeballos a dû porter ses affaires quand il a quitté le court, et contrairement à Almagro, c’était un outsider pour aller en demi. Pourvu qu’il évite l’opération, ce serait d’une mouise noire pour casser son élan après un si bon début d’année.
Qqn regarde Nadal? Je vois le score de 6-0 5-0!
45 points à 13!
Basilashvili a fait un point sur sa vie pendant 1h30, ses échecs, ses doutes, ses faiblesses.
Je pense qu’on peut relancer un Nadalothon comme à la grande époque. Il est reparti dans la démolition à outrance…
Le petit Diego Schwartzman est en train de sortir un match XXL contre Djokovic.
C’est un gros combat, les échanges durent, les balles de break à sauver nombreuses.
Vraiment un énorme match.
7-5 3-6 6-3 pour l’argentin !
Quand homme noir couper du Djoko… Roland très très rude.
et bim Djoko prend un warning pour mauvaise attitude !
Le combat a été trop long pour les petites jambes de Diego. Mais il a vendu chèrement sa peau !
En tout cas vu le niveau des outsiders, Rafa a vraiment la voie royale. Tous aux fraises !! Reste Stan mais ça va quand même être délicat…
Thiem est vraiment pas mal ; il n’a perdu un set, passé plus de 40 winners à chaque match, devrait s’économiser contre Zeballos… On peut penser que Djoko l’aura – dans l’autre partie du tableau ç’aurait été une autre affaire – mais c’est un outsider et il n’est pas aux fraises, oh, mais !
Je ne vais pas pouvoir regarder, mais si vous avez l’occasion, le match entre Timea Basinczky et Ons Jabeur va commencer, si la Tunisienne est aussi inspirée qu’au tour précédent ça vaut le coup d’oeil !
Vendredi de la première semaine, avec les premiers seizièmes de finale, les forces en présence commencent à s’affirmer
1 Français et 1 Belge sur le court avec de bonnes chances de pouvoir briguer un ticket pour les huitièmes et au final une bonne gueule de bois qui fait bien mal!
Lucas Pouille avait une belle opportunité face à Albert Ramos-Vinolas, un joueur plus ou moins de sa valeur. Avec le public, le rêve semblait possible d’autant que Lucas menait 2 sets à 1 et puis l’Espagnol a facilement empoché les 2 derniers sets pour se qualifier (6-2;3-6;5-7;6-2;6-1). Le genre de défaite qui fait mal au moral!
Quant à David Goffin il s’est malencontreusement pris les pieds dans le tapis (au propre comme au figuré!) face à Horacio Zeballos. Ligaments de la cheville out et une indisponibilité de longue durée qui risque de briser son élan positif depuis le début de l’année. Il menait 5-4 et venait de s’octroyer une balle de premier set au moment de se blesser!
Au programme de samedi le duel tricolore au sommet qui garantira au moins la présence d’un Français en huitièmes de finale
- Gaël Monfils (15-ATP 16) – Richard Gasquet (24-ATP 25): h2h 7-6 (dont 1-0 sur terre)
Quand on dit que les forces en présence s’affirment, il suffit de voir la mitrailleuse Nadal, un Djokovic chancelant mais qui tient au courage, un Thiem qui avance sans faire de bruit et un Raonic qui profite de l’abandon de son adversaire et de la rapidité de la terre pour nous proposer un excellent RG.
Deux beaux matchs sur papier chez nos représentantes pour ce vendredi:
Kristina Mladenovic (13- WTA 14) nous a prouvé aujourd’hui qu’elle avait les nerfs assez solides que pour se sortir d’un match piège. Shelby Rogers avait parfaitement mis sa toile d’araignée en place pour empêcher Kiki de développer son jeu mais au mental et au courage, elle a émergé d’un véritable thriller en 3 sets (7-5;4-6;8-6). Son huitième de finale sera le révélateur de ses chances de remporter ou pas cet Open de France car ce sera ni plus ni moins que la tenante du titre, redoutable sur terre et numéro 5 mondiale: Garbine Muguruza (4-WTA 5). Kiki avait remporté leur seule confrontation à ce jour, j’y crois donc, d’autant que je la voyais atteindre les demis avant le début du tournoi.
Elise Mertens n’a quant à elle rien pu faire face à Venus Williams: 6-3;6-1. Ce tournoi aura au moins permis à la Louvaniste de glaner de l’expérience et de la confiance. Je suis impatient de voir de quoi elle sera capable sur gazon.
Demain, nous aurons encore 2 Françaises au programme avec de belles chances pour au moins une des deux de rejoindre Kristina en huitièmes.
- Caroline Garcia (28-WTA 27) – Su-Wei Hsieh (WTA 109): h2h 1-0
- Alizé Cornet (WTA 43) – Agnieska Radwanska (9-WTA 10): h2h 7-1 dont la seule confrontation sur terre.
Les forces en présence s’affirment aussi chez les femmes à ce stade et le mix entre joueuses expérimentées (Williams, Kouznetsova,…) et renouveau (Muguruza, Mladenovic) risque d’offrir de beau match en guise de passage de témoin.
C’en est également fini du parcours de la dernière paire Franco-Belge: Parmentier/Wickmayer s’inclinent en effet 2-6;5-7 dès le 2ème tour.