Open d’Australie 2015 : mes préférences à moi

By  | 30 janvier 2015 | Filed under: Actualité

Au jeu des petites préférences entre les six joueurs restant en lice pour le titre, voici mon classement affectif, de ma plus grande envie à ma plus grande peur.

1. Kei Nishikori, pour son côté Kolya, et afin que l’on célèbre la mémoire de son illustre prédécesseur dans le Top 3 mondial, Jirō Sato, disparu de son propre chef en mer il y a un peu plus de huit décennies maintenant.

2. Stan Wawrinka parce qu’un doublé c’est beau, qu’il porte le nom du bahut oú j’étais ado, et que son mauvais caractère et sa langue de pute font plaisir dans ce milieu aseptisé, surtout venant d’un bûcheron dont la finesse des trajectoires n’a d’égal que la violence des impacts.

3. Bon, on enlève la beauté des trajectoires et le charisme sur le terrain, et on se tient par la Berdychette. Autant le descendant du riant Tchèque me laisse plus pantois que pantelant – et j’eus préféré que Santa Pancho de Gonzales nous sanctifie d’un classement aussi élogieux que le sien les entre-chats d’un Radek ou d’un Miloslav plutôt que ses coups de boutoirs mono-synaptiques -, autant le personnage hors court a l’air sympathique, et sa digne progression linéaire méritant d’aboutir à un sommet, je préfèrerais que ce fusse ici plutôt qu’ailleurs.

4. Novak Djokovic : Playmoboy est un jouet en latex qui m’amuse et me lasse tel le gadget qu’on vous a ramené de Séoul et ses 40 fonctions et lasers qui ne servent à rien. Mais c’est le boss parfait pour faire entrer son adversaire dans la cour des grands, d’autant plus que contrairement à Rafa, il met souvent en valeur l’adversaire du strict point de vue du jeu, si celui-ci se montre à la hauteur.

5. d’une perfidie toute albionesque, la Murène a pour moi tout du parfait antagoniste. J’eusse aimé qu’il choisse obstacle après obstacle jusqu’à 35 ans, pour enfin triompher agoni de tous et quand plus personne ne l’attendait, dans son antre de Wimby. Mais le bougre qui démarrait bien son œuvre a précipité son entrée dans la légende. Bref, le voir perdre en finale une fois de plus, maugréant et râlant de produire un jeu superbe à défaut d’être sublime, ne serait pas pour me déplaire.

6. Craonic, fils des âges farouches du tennis de pierre, possède le charme des peintures rupestres. On est content de savoir que nos aïeux maniaient le pigment, le trébuchet et la raquette de tennis, mais on ne peut s’empêcher intérieurement de se foutre un peu de leur gueule. Sauf que là, l’ancêtre est parmi nous, a moins de 25 ans et la massue bien affûtée…

About 

Fan de Stepanek, Kjetil-Andre Aamodt et de tout autre manieur de raquette à la perversion inventive, je suis fier de rejoindre cette éminente communauté de passionnés de bons mots et de bonnes balles. Au fait, merci Kornati, il est très bien ce mot de passe !

Tags:

406 Responses to Open d’Australie 2015 : mes préférences à moi

  1. Nathan 3 février 2015 at 21:11

    La situation actuelle n’est pas très satisfaisante. Je sens à la longue mon intérêt fléchir pour le tennis. Trop de répétition. Répétition des joueurs et des oppositions. Répétition des schémas de jeu qui ne varient guère. Répétition des surfaces et des vitesses à peu de choses près, peu importe les matériaux et les couleurs. Pourtant je regarde toujours. Avec raison. Il y a parfois d’excellentes surprises. Par exemple, j’ai trouvé le Tomic/Kohlschreiber d’excellente facture, avec du très beau tennis, de la technique, de la variation, de l’intelligence, de l’intensité, du suspense. Et puis il y a toujours quelques jeunes dont on se plait à penser, ou à s’illusionner, qu’avec un peu d’expérience et beaucoup de travail physique (hé oui !), ils arriveront à apporter le sang neuf qui renouvellera l’intérêt.

    Mais le plus terrible, c’est ce dont on ne parle plus ou si peu, même pour s’en plaindre, dans ce bilan de l’Australian Open. Je veux parler des femmes. Il fut un temps où je ne regardais pratiquement que le tennis féminin. Il y avait des vraies bagarres, des vraies oppositions de style, des intensités dramatiques souvent supérieures aux matchs masculins. Aujourd’hui, c’est une autre affaire. Elles travaillent dur, les filles, et elles tapent fort. Mais franchement, prendre du plaisir à regarder un match féminin relève plus à mon avis de la perversion du goût, ou du bon sentiment, qu’autre chose. La femme n’est pas l’avenir de l’homme au tennis, ou alors il y a du souci à se faire.

  2. Ivan 3 février 2015 at 22:50

    Bon, puisque tout le monde s’y met, allons-y de notre petit bilan.

    Concernant ce tournoi, je ne serais pas original. Il fut sans saveur. Passons sur l’identité du vainqueur, pour en évoquer les points positifs. On en aura vite fait le tour : Murray et Wawrinka étant les seuls à y avoir apporté de l’intérêt, avant que le premier ne se dégonfle comme une baudruche en finale. Voilà pour l’Australie.

    Ceci ayant été dit, évoquons l’avenir. Certains s’enthousiasment des brèches provoquées depuis un an environ au sein du Big Four. Mais en lieu et place de quoi au juste? De Wawrinka, Cilic, Nishikori, l’Homme des Cavernes, Dimitrov (interdit de rigoler) et, à la limite, Kyrgios?!! C’est quoi ce bordel?!!
    Ok, on oublie le premier. Mais pour le reste, si c’est pas déjà le cas, qu’est ce qu’on va s’emmerder…
    Federer, puis la rivalité Federer-Nadal furent une bénédiction pour ce sport. Mais comment ne pas connaitre une sévère gueule de bois après une tel période? On n’y peut rien, ce moment devait arriver un moment ou un autre mais c’est un peu comme si on imposait au clubbeur qui a ses entrées à Ibiza d’aller passer ses prochaines vacances d’été dans une datcha au bord de la mer Noire.

    Plus je suis cette évolution et plus le parallèle avec la NBA me saute aux yeux. L’age d’or de la NBA des années 80-90 et sa pléiade de stars et ce qu’elle est devenue depuis 10 ans… Car à quoi ressemble la NBA d’aujourd’hui? A quoi ressemblent ces tristes pantins qui se croient originaux uniquement parce qu’ils sont tatoués de la tête aux pieds et qui feraient pipi dans leur short devant des Jordan, Malone, Pippen, Barkley, Bird et compagnie..?

    Alors disons-le tout net: l’avenir du tennis s’annonce chiant. Mortellement chiant.

  3. antsiran23 4 février 2015 at 10:03

    Je me demande si des Leconte, Forget, Glouglou and Co ont connaissance d’un site comme le notre. Ça calmerait l’enthousiasme de leurs commentaires… Cela dit, c’est leur gagne-pain de nous faire croire que nous vivons une époque formidable, qu’un Nole est fantastique, qu’un Nadal est ce qu’il y a de plus fascinant à regarder…

    • Pat 4 février 2015 at 11:47

      Tout à fait d’accord.
      Les commentateurs de cyclisme en ont fait beaucoup aussi en niant l’évidence du dopage pendant longtemps.
      C’est leur gagne-pain et pour moi leurs commentaires sont inutiles.
      Je connais moins le hand que le tennis mais j’ai apprécié les commentaires dimanche mettant en évidence les failles défensives et les possibilités de se donner plus de chances de contrer les attaques adverses.
      Pour le tennis, il y a 4 GC et 9 MS1000 avec a priori tous les meilleurs joueurs. Les conditions de jeu, les progrès des raquettes et des cordages, les joueurs survitaminés ont fait que les meilleurs le sont sur toutes les surfaces : il y a forcément une lassitude pour les spectateurs.
      Dans un sport comme le football on peut avoir des grosses surprise, en coupe de France par exemple ; au tennis les grosses surprises concernent des joueurs qui ne sont pas prêts, surtout en 3 sets gagnants.

  4. Patricia 4 février 2015 at 13:00

    Quelque chose me surprend un peu dans les critiques que je lis ici et ailleurs (ex : Rosset dans la Tribune de Genève): la nostalgie de la rivalité Fed/Nadal, au nom du (je cite Rosset) : » c’est ennuyant, toujours la même chose, avec Federer il se passe toujours quelque chose de nouveau ».
    Ben c’est pas ce qu’on entendait quand ils se rencontraient à tire-larigot, et c’est pas l’avis de Melzer dans son interview avec Thiem, qui disait qu’un Nadal/Fed c’était peut être du super niveau mais qu’on savait exactement ce qui allait se passer et que pour sa part ça ne l’intéressait pas…. avouant son béguin pour un match où Lleyton Hewitt, diminué physiquement, tentait des tas de trucs pour s’en sortir…

    Il y a une confusion entre l’incertitude de l’issue, la prévisibilité du scénario ou des schémas de jeu quand des joueurs se connaissent par cœur, et la créativité déployée par les joueurs.

    Un Monfils-Janowicz, ce n’est prévisible que dans l’imprévisibilité garantie.
    le dernier Murray/Dimitrov, c’est largement au-dessus des 10 derniers Fed/Nadal en terme de créativité dans les schémas de jeu.

    Quand à l’uniformité produite par l’uniformisation des surfaces et l’optimisation de la condition physique du top 100, j’ai jamais entendu personne se plaindre que Federer jouait trop pareil à RG, à Wim, à l’USO et en indoor.

    Ce qui fait râler c’est avant tout la prévisibilité du casting dans les matchs qui sont les plus regardés, et celle de l’issue des matchs dans les parcours des usuals suspects.
    Et qu’est-ce qui est prévisible à cet égard dans le dernier AO ?
    Bien moins que d’habitude, mais encore trop : le tournoi de Novak Djokovic.

    • Sylvie 4 février 2015 at 16:34

      Je suis loin d’être nostalgique des Federer/Nadal, je dirais même que je les déteste. Certes l’opposition de style est plus intéressante que les Nadal/Djoko ou Murray/Djoko mais l’issue est effectivement trop connue et le schéma de jeu toujours le même : Nadal qui pilonne le revers de Federer et celui-ci qui finit par craquer. Depuis la finale de Wimbledon 2008, on n’a plus assisté à de grands matches. Federer fait parfois illusion sur un set mais l’issue reste trop prévisible. Les Federer/Djoko présentent l’opposition la plus équilibrée à mon goût

  5. Guillaume 4 février 2015 at 13:18

    Par contre les amis je vous propose de basculer sur la Race de Colin : 404 coms contre 2, il y aura plus d’aise là-bas… et le sujet colle parfaitement au débat tenu ici.

info login

pour le login activer sur votre profil la barre d'outils

Demande d’inscription

contactez-nous à : 15-lovetennis@orange.fr

Archives

Suivez nous sur Twitter

@15lovetennis