On se dit amateur de tennis, et ce n’est pas complètement faux. On se croit grand consommateur – et c’est exagéré. Des images sur internet ou à la télé, et puis surtout des mots: de Tennis magazine et L’Équipe quand on était enfant, aux blogs et à Twitter aujourd’hui. Des mots qui forment un commentaire infini, si plaisants à lire ou à écrire, mais qui menacent de se superposer à la réalité du jeu. Que de grands matchs n’a-t-on pas vécus après-coup, dans un compte-rendu de journal, en commençant bien sûr la lecture par la ligne du score ! Mais un coup gagnant peint dans les traits vifs d’un grand style vaudra-t-il jamais l’original ?
Alors quoi ? S’abonner à une chaîne de sport pour améliorer le quotidien saccadé et flou du streaming ? Se payer un séjour dans un jardin londonien ou à la Porte d’Auteuil (vendre un organe, flinguer les vacances en famille, et se mettre à dos un patron hostile aux congés hors mois d’août) ? Et puis, en flânant ici et là, on tombe sur de drôles de récits, voire des récits drôles, quoique à la limite de l’expérience paranormale : il existerait un circuit de tennis où participeraient grosso modo les joueurs de la deuxième page du classement ATP. Aucune star, mais un bon niveau. Et il y aurait même des gens qui suivraient l’actualité de ces tournois semaine après semaine ! Les Challengers, que ça s’appelle. Comment ? Il pourrait y en avoir près de chez moi ? On consulte le calendrier et la lumière se fait. « Le challenger de Séville aura lieu du 6 au 13 septembre. » Alors on cède à la curiosité : rendez-vous est pris pour voir. Du tennis. Pour de vrai.
Séville, comme d’autres cités espagnoles en ce début de siècle, a nourri des rêves de grandeur sportive. Deux finales de Coupe Davis et un championnat du monde d’athlé ont eu lieu dans le hideux stade olympique, lui-même édifié au cœur des ruines plus ou moins désaffectées d’un rêve urbain essoufflé – l’Exposition universelle de 92. Une candidature à l’organisation des JO, vite évincée au profit de Madrid, fut la dernière folie d’une ville pourtant sans infrastructures dignes de ce nom. A l’opposé de ces projections pharaoniques, le Real Club de Tenis Betis, où se déroule le Challenger, loge dans un quartier résidentiel bourgeois, le Porvenir, situé non loin des réussites architecturales de l’autre grande Exposition, celle de 29.
En entrant dans le stade, en cette fin d’après-midi d’été, on aperçoit justement une des tours de la majestueuse Place d’Espagne. Puis, ce qui frappe le regard, c’est la couleur. On connaît la terre ocre de Paris, la har-tru verte des Etats-Unis. Il y eut la terre bleue de Madrid, aujourd’hui reléguée aux oubliettes. En Andalousie, la terre battue s’appelle de toute éternité el albero. On y célèbre les corridas dans des arènes bruyantes; on y marche, éreinté de chaleur, entre les chapiteaux des Férias. Et c’est sur cette terre, jaune, que se dispute la Copa Sevilla. La chanson dit vrai : Séville a une couleur spéciale.
Les installations me semblent succinctes : un court central avec tribunes sur deux côtés, deux courts adjacents, et c’est tout. Ah si, j’oubliais le point focal de tout lieu public espagnol qui se respecte : le bar, où la Cruzcampo ne cesse de couler et où l’affluence est souvent plus importante que celle des matchs. On ne croirait pas qu’un tournoi de tennis professionnel est en train de se dérouler. J’ai dû me tromper de stade. Ou de date. Ces joueurs sont certainement des amateurs de bon niveau, voilà tout. Euh… De très bon niveau, même ! Et ce grand blond un peu maigre, ne ressemble-t-il pas à Gimeno-Traver ? Pas que je le connaisse bien mais sa photo est partout ! Non, non, pas d’erreur, c’est bien là. Cette ambiance détendue, cette modestie, siéent bien à cette ville où se respire une certaine douceur de vivre.
Le marketing, en revanche, est hyperbolique, du moins sur le papier. L’affiche de l’édition 2014, qui comme il se doit n’a aucune peur du ridicule, vante ce tournoi comme étant « la catedral del tenis ». Et Wimbledon, c’est un presbytère ? On pourra lire aussi, sur le site officiel ou ailleurs, des classements qui semblent tomber à point pour valoriser l’événement : « le cinquième meilleur tournoi espagnol », le « quatrième mieux doté » (car El Espinar, à Ségovie, pourtant plus renommé, n’offre pas plus d’argent ni de points). Au moment de la cérémonie de remise des prix, la Copa Sevilla sera encore qualifiée de « meilleur Challenger espagnol sur terre battue ». Impressionnant, non ? Comment ça ? Vous avez mauvais esprit et vous vous demandez s’il ne s’agirait pas du seul de son genre ? Gagné : il n’y a que deux Challengers espagnols dans le calendrier. Et l’autre, Ségovie donc, se joue sur dur.
Les joueurs inscrits au tournoi sont venus par délégations. En dehors des locaux qui occupent plus de la moitié du tableau, on trouve des Néerlandais, des Français, des Italiens. Soyons honnêtes, je ne connais pas grand monde. Mais les spectateurs sont parfois chanceux : lors de l’édition 2001, ils avaient pu voir évoluer un futur grand tel que Rubén Ramírez-Hidalgo, ainsi que d’autres jeunes un peu moins connus, comme on peut le constater sur le tableau…
En 2014, l’organisation a choisi de nous vendre deux joueurs en particulier : Daniel Gimeno-Traver et Pablo Carreño Busta. Gimeno - aucun lien - a en effet remporté les trois dernières éditions du tournoi ; s’il gagne cette année encore, il égalera le record de victoires consécutives dans un Challenger, détenu pour l’instant par le seul HT Lee à Séoul ! Gros titres en perspective ! Quant à Carreño, surnommé « le prince » sur une affiche, il porte sur ses épaules le lourd statut de favori du tournoi, car il est le seul membre du Top 100 à y prendre part. Il est connu pour être jeune, gagner plein de Challengers, mais il est d’abord présenté comme le joueur qui a affronté Federer au premier tour de Roland-Garros 2013. Bref, c’est un peu comme si le Suisse en personne était venu taper des balles à Séville ! La photo de leur poignée de main d’après-match est d’ailleurs affichée sur les murs du club. Le score, bizarrement, n’est pas indiqué.
Et le jeu, dans tout ça ? J’y viens.
Mardi, tauromachie
Après avoir loupé la première journée du grand tableau (il y avait aussi les qualifs le week-end, mais l’ethnologie a des limites), je me rends pour la première fois dans ces arènes de terre jaune, pensant bien assister à quelque mise à mort.
Je m’installe devant un match de double sur le court nº3, qui intéresse une quinzaine de spectateurs, ramasseurs, juges de ligne et arbitre inclus. Contrairement au court nº2, il y a tout de même la possibilité de voir le match non pas debout derrière le grillage, mais assis sur une chaise surplombant le terrain.
Il s’agit d’un match France – Espagne, qui n’est pas fait pour corriger nos idées reçues. Si les Espagnols sont rivés en fond de court d’où ils liftent tout ce qu’ils peuvent en criant fort, la paire française cherche le filet en permanence. Jonathan Eysseric et Pierre-Hugues Herbert, car ce sont eux, mènent au score mais ont des difficultés à conclure. En simple, Eysseric a sorti le cadet des Melzer le matin même, tandis qu’Herbert est déjà éliminé. Eysseric m’est sympathique d’emblée par son grand sourire décontracté qui cache des nerfs à fleur de peau. C’est son équipier qui enfile le costume de leader sur le terrain avec son service et sa volée, mais c’est lui qui vit le plus le match. Il parle, il peste, il fait taire des jeunes filles qui gazouillent aux abords du court. Et se fait breaker en servant pour le match, après avoir mené 40-0. On comprend qu’il s’autorise quelques commentaires urbanistiques entre deux points :
« Mais j’y vois rien avec cet immeuble blanc de meeeeeeerde! »
Je me demande qui joue le rôle du taureau sur l’albero. Si ce sont les Français, qui se défendent comme ils peuvent des banderilles reçues au filet. Ou si ce sont les Espagnols, qui montrent leurs gros bras, se refusent à perdre le match, et remontent au score. Il est 20h00, le super-tie-break est sur le point de commencer, et la tension est palpable sur le visage des trois spectateurs du match, quand soudain… je fais faux bond aux Frenchies pour aller voir ce qui se passe sur le court nº1.
Car sur le court nº1, c’est peut-être la légende qui s’écrit. Certes, ce n’est pas Rod Laver en 1969, ni Sampras en 2000. C’est Gimeno-Traver. Mais s’il souhaite entrer dans l’Histoire, l’Histoire, elle, n’a pas l’air tout à fait d’accord. Je me suis rendu précipitamment à ce match par crainte qu’il ne se termine trop vite. Le score est de 6-0 dans le premier set, et break dans le deuxième… le tout en faveur de son adversaire! Ce dernier, Daniel Muñoz de la Nava de son petit nom, ne fera pas de cadeaux et s’ouvrira le chemin vers la victoire à coup de lifts consciencieux, Gimeno commettant faute sur faute. On s’ennuie franchement. Curieusement, le super-tie-break du double, commencé tout à l’heure, n’est pas encore terminé ! Il n’est pas trop tard pour courir voir les Français l’emporter 11-9, sous les yeux d’un nouveau venu. Un grand mince, à la blondeur angélique, et à la petite voix. Son match de simple commence d’ici une demi-heure. C’est Pablo Carreño.
Le temps de faire des réserves de bière et de sandwichs au stand, et la night session débute. Carreño, encore plus favori du tournoi depuis la raclée de Gimeno et l’élimination de trois autres têtes de série, joue contre un certain Jordi Samper. Vu les classements respectifs (70e contre 250e), on peut craindre un non-match. Peut-être influencé par l’entraîneur de Samper qui fait du coaching à trois sièges de moi, ou habité malgré moi par le tropisme des publics de tennis pour les outsiders, je souhaite assister à une surprise.
C’est mal parti pour. Carreño débute le match en douceur, sauve une balle de break, puis met un petit coup d’accélérateur sans avoir l’air d’y toucher. Le revers de Jordi Samper, d’un an plus âgé, est faiblard, même si son slice ne marche pas trop mal sur une surface qui prend bien les effets. Il est nerveux, parle beaucoup, et tourne dès que possible autour de son revers pour lâcher de gros coups droits liftés en dépensant beaucoup d’énergie. Pas assez pour gêner un tennis fluide, aux coups plus rasants, ponctué d’amorties et de montées au filet pour conclure les points. 6-3 Carreño, qui, mené 2-0 dans le deuxième set, débreake blanc grâce à quatre winners inspirés. Tout au bord du court, j’apprécie à sa juste valeur le kick parfois insensé de ses deuxièmes balles.
Carreño est à l’aise ce soir, peut-être trop. Il a une certaine nonchalance et laisse son adversaire placer quelques coups de cornes qui prolongent le match. Les échanges deviennent spectaculaires, et c’est Samper qui les gagne de plus en plus souvent, claquant au passage quelques passings inspirés. Alors que la buvette derrière les gradins ne désemplit pas, que des cris d’enfants nous parviennent depuis un terrain de sport dans l’enceinte, que les deux joueurs, donc, se concentrent dans une ambiance qui confine à la fête foraine, Jordi Samper égalise à un set partout après avoir réalisé le break décisif d’un coup droit gagnant au ras du filet qui a fait se lever les quidams.
Le match devient particulièrement intéressant, intense, dans le troisième set. Carreño sent le danger, se parle de plus en plus: « Pablo, no, Pablo ! », se lamente-t-il. Au bout d’un jeu long de 10 minutes où il breake – break décisif, pense-t-on – il lâche son premier « Vamos ! » Mais Samper ne tarde pas à revenir au score. Le jeu est désormais prenant, les coups gagnants se multiplient. Le sentiment que quelque chose est en train de se passer sur le court, la détermination des joueurs tendus vers leur but, sont tangibles. Chaque spectateur le ressent d’autant mieux que le bar derrière nous a fermé et que le clan des buveurs, faisant silence, s’est rapproché afin d’assister à ce final. Il n’y a plus de bruit que le choc des balles au sol et contre les cordages. Je suis heureux de voir ça, sans intermédiaire, sans filtre. Vivre ce match est grisant, à moins que ce ne soient les – nombreuses – bières qui commencent à faire effet. J’hésite à souhaiter la même issue qu’en début de match: il serait bien de revoir jouer Carreño. Le directeur du tournoi, quant à lui, doit trembler. Quand on organise une corrida, on n’espère pas la défaite du torero.
C’est ainsi que l’on en arrive au tie-break. Et Samper, après tout le chemin parcouru, se rate. Carreño, menant 4-1 sans avoir pris aucun risque, lâche ses coups et obtient 5 balles de match. Mais, alors qu’on se croyait proche du générique de fin du thriller, un ultime rebondissement. Carreño rate les deux premières occasions sur son service. Les deux suivantes s’envolent avec deux services gagnants. Et la cinquième, c’est au bout d’un échange intense, le plus disputé du match, le plus brillant de la part de Samper – car il faut le faire pour réussir à ce moment-là du match un tel coup droit décroisé gagnant – qu’elle disparaît à son tour. Retenez votre souffle, nous voilà à 6-6 ! Puis, c’est encore Carreño qui obtient la balle de match suivante. C’est presque tout. Le show se termine sur un couac en guise d’estocade : une balle de Samper, longue, n’est pas annoncée dehors par le juge de ligne, mais Carreño s’arrête de jouer, et l’arbitre confirme la faute. Le public semble se demander un instant si le match est vraiment terminé. Enfin, des applaudissements nourris emplissent l’air nocturne. Il est 23h30.
Mercredi, 3 jeux sur tapis vert
J’apprends que Gimeno-Traver et Muñoz de la Nava, adversaires hier (j’espère que vous suivez !), sont partenaires de double, et qu’ils ont déclaré forfait. Soit Gimeno est blessé, et le score sec de la veille s’explique (mais aucune information n’est sortie). Soit… soit il n’a plus envie de jouer avec ce sale type qui manque de savoir-vivre et n’hésite pas à l’humilier quand ils se jouent. C’est vrai : peut-on être amis et s’infliger des roues de bicyclette devant témoins, comme si de rien n’était ?
J’arrive au stade tout juste pour voir Lorenzo Giustino opposé à David Vega Hernández. Alléchant, n’est-ce pas ? Sont-ils des joueurs de la « deuxième page » ? Non, cherchez-les à la quatrième, voire la cinquième ! Giustino est un Napolitain de 23 ans ; Vega, originaire des Îles Canaries, a 20 ans – il est le plus jeune joueur du tournoi et dispute là un de ses premiers Challengers. Afin de me persuader de regarder ce match, je me dis que j’ai peut-être sous les yeux deux grands espoirs. Mais après le tie-break du premier set, le spectacle commence à me lasser. Comment le décrire ? Ah oui, j’y suis : deux gros bourrins qui liftent jusqu’à ce que mort s’ensuive. Fort heureusement, le déroulement du match compensera la pauvreté du contenu, et mort s’ensuivra. Prêtez attention.
Comme Vega a remporté le premier set, et qu’il semble prendre plus souvent l’initiative du jeu, je le soutiens sans failles dans le deuxième set, espérant surtout que ça se termine vite. Mais Giustino breake et rebreake. Que le troisième set soit bref, au moins ! Sauf que ce troisième set tarde à commencer : Vega n’a plus qu’un break de retard. Quand l’Italien sert pour le set une deuxième fois, le niveau s’élève brusquement ; on voit le jeu gagner en intensité et le lift remplacé par des coups plus tranchants, à la recherche du K.O. Après quelques minutes de grâce, Vega débreake, et l’affrontement reprend le sillon creusé depuis près de deux heures et demie maintenant. Je suis hanté : le lift, le lift, le lift, le lift.
Comme on pouvait s’y attendre, Giustino remporte malgré tout le tie-break qui suit et nous emmène au troisième set. C’est alors que quelque chose vient briser cette mécanique infernale. Le Napolitain, qui mène 2-1, se tord de douleur au milieu d’un échange, entre deux patates de coups droits qu’il commence à balancer sans se poser de questions, rompant le pacte tacite des échanges liftés à l’infini. Et alors qu’il convertit une balle de break pour mener 3-1, il s’effondre en plein milieu du court. Foudroyé par des crampes, il ne peut se relever, quand c’est pourtant à son tour de servir.
Le scénario bascule, par petites touches, dans le surréalisme le plus complet. Car l’arbitre annonce au micro que Giustino déclare forfait pour le prochain jeu, et qu’il ne mène plus que 3-2! En effet, le règlement stipule qu’on ne peut demander une pause médicale pour des crampes. Si un joueur choisit néanmoins de voir le kiné, il perd un point toutes les 25 secondes. Ce règlement n’ayant jamais été, à ma connaissance, appliqué au plus haut niveau, il était inconnu du public abasourdi.
Les soins durent, durent. Et brusquement, le score est de 4-3 pour Vega, ce qu’annonce l’arbitre au beau milieu du brouhaha! Ce sont trois jeux entiers que l’Italien a vu s’envoler en cinq minutes, se retrouvant même breaké sans jouer. Ça fait cher le massage. Et le jeu reprend, avec un Giustino qui tente le tout pour le tout au deuxième coup de raquette. Cette tactique n’étant pas au point dès la reprise, le jeune Vega mène désormais 5-3 après avoir gagné son deuxième jeu réel du troisième set.
Ce n’est pas fini. Bien que Giustino soit réduit, à un moment donné, à servir littéralement sur une jambe, il exécute quelques coups droits croisés léthaux et mène 40-0. Mais, au service suivant, un juge de ligne crie un « Foot fault » du plus bel effet, qui transforme d’ailleurs le point en double-faute. Ça y est ! On est devant Fognini – Montañés ! C’est l’acmé du match. Après cela, quoi de plus normal que l’Italien tienne son service, débreake quand Vega sert pour le match, et tienne encore le jeu suivant ! Au commencement de l’inévitable tie-break final, on pense ne plus pouvoir être surpris par quoi que ce soit que ce match puisse produire, quand Vega glisse en bout de course, chute, et se fait mal, au poignet semble-t-il. On se demande alors si les joueurs ne vont pas se départager en handisport, mais le match n’ira pas plus loin dans l’absurde. L’Italien mène 4-2 puis aligne cinq tristes fautes directes, jetant l’éponge au bout de 3h20 de match. Vega exulte en lâchant des cris de joie délirante. La poignée de main est glaciale.
Après toutes ces émotions, c’est au double de prendre le relais, retardé de deux heures. En ce jour de quart de finale de basket, la France est à nouveau opposée à l’Espagne, défendue par Carreño et Roberto Ortega-Olmedo, bourreau d’Herbert la veille. Carreño est le seul présent à être encore en course pour le simple. Il y a un hic pour les joueurs locaux : le service de P2H - qui, curieusement, multiplie les lancers de balle ratés, s’exclamant ainsi « Pardon » jusqu’à trois fois dans le même jeu – le service d’Herbert, disais-je, leur est aussi illisible qu’une page de Finnegans Wake, tandis que celui d’Ortega est malmené en permanence. Cet Ortega a un revers à une main, et n’est pas malhabile au filet, mais il est le plus petit des quatre joueurs. Le jeu, comme souvent en double, est agréable à suivre, direct, spectaculaire.
Obtenant le break au début de chaque set, les Français règlent l’affaire proprement en deux manches. Je me dis que le précepte de « monter plus souvent à la volée », que les commentateurs du monde entier répètent devant n’importe quel match, fonctionne indubitablement en double, et explique pour une bonne part le résultat. Au moment de la poignée de main, chacun s’excuse d’avoir visé les deux autres au filet durant le match. Carreño et Herbert semblent se connaître et s’entendre bien. L’harmonie règne. A 22 heures passées, bien qu’un dernier simple soit au programme, il est temps de rentrer.
Vendredi, lutte des classes
Ayant dû passer mon tour jeudi, j’ai malgré tout suivi les aventures de nos héros devant mon écran. Carreño a eu un quart de finale compliqué contre un Andalou. Décidément un peu mou parfois, il se fait marcher dessus dans le premier set, parvient à breaker à 2-2 dans le deuxième au terme d’un long jeu, puis déroule sans trop de problèmes. Quant aux Français, battus au super-tie-break par une paire irlando-néerlandaise, leur tournoi se termine en demies.
Ce vendredi, c’est la finale du double. Curieusement ou non, si l’Espagne avait placé 6 représentants en quarts de finale du tournoi individuel, elle n’en comptait qu’un parmi les 8 demi-finalistes du double. En finale, on retrouve trois Hollandais et un Irlandais. Parmi eux se trouve Boy Westerhof, dont le patronyme et les prestations de mannequinat (NSFW!) sont susceptibles d’inspirer du beau monde, comme cette cougar se prenant en photo avec lui et le draguant après la cérémonie de remise des prix. Un peu plus tôt dans la journée, il a abandonné sa demi-finale de simple après cinq jeux, mais est bien là pour le double. La surcharge musculaire alléguée ne doit pas être trop handicapante pour la discipline, à moins que les quelques heures de répit l’aient soulagé.
Quoiqu’il en soit, il gagne le tournoi, accompagné de Van der Duim, un joueur aux coups de patte astucieux, au bon toucher de balle. Comme ses coups de fond me semblent un peu pauvres, j’imagine l’ultra-spécialiste de double, mais le site de l’ATP m’apprend qu’il est tout de même 278e en solitaire. Il faut dire que c’est son plafond, à 27 ans.
Alors que la paire 100% Pays-Bas sert pour le match, à 7-6, 5-4, 30-30, petit incident : le point, accroché, se conclut par un passing gagnant des retourneurs. Mais Westerhof proteste immédiatement auprès de l’arbitre car James Cluskey – ce grand Dublinois dégingandé, qui pour le coup n’est productif qu’en double – a frôlé la balle au filet avant que Jesse Huta Galung ne la frappe pour de bon. L’arbitre n’a rien vu. Ce serait embêtant si Cluskey, fair-play, surtout en un tel moment, n’était intervenu pour rendre le point à ses propriétaires légitimes. Ceux-ci empochent le chèque de 2650€ d’un dernier service gagnant.
On a tout juste le temps de déguster des sardines marinées et un ceviche de gambas au bar du coin avant que ne commence la deuxième demi-finale du simple.
Deux nouveautés ont fait leur apparition pour les dernières journées du tournoi. Des gradins ont été ajoutés sur le court d’à côté ; je m’y installe pour suivre le jeu sous un autre angle, plus en hauteur, et derrière la chaise d’arbitre. La vue d’ensemble est appréciable pour mieux comprendre les échanges, mais la perception de la vitesse change considérablement. Pour compenser en partie, un radar calcule la vitesse des service. Il est toujours intéressant de noter les km/h, mais je me demande si la mesure est systématiquement fiable. Sur les matchs vus, la puissance aura été environ de 115 à 195 km/h. Et clairement, ça frappe plus fort quand il y a balle de break.
Dans l’arène, face à un Carreño de plus en plus favori pour le titre, on retrouve un des « taureaux » vu le premier jour face au double français : Iñigo Cervantes. On ne saurait imaginer deux jeunes hommes à l’apparence plus opposée. Cervantes, c’est une démarche un poil arrogante, des manches retroussées sur ses biceps, une carrure musclée, des cheveux ras… En exagérant un peu, on pourrait l’imaginer traîner sur les places de la ville entouré d’un groupe de « canis« , ces jeunes Sévillans, vauriens ou même voyous, au mauvais goût manifeste. Carreño incarne quant à lui parfaitement le fils de bonne famille bourgeoise, le « pijo » – qu’il est effectivement – et ce n’est pas son air détaché, sa facilité sur le court, qui contredisent cette première impression.
Arrivé un peu en retard pour ce duel pijo-cani, je ne retiens pas grand chose du premier set, si ce n’est que, menant 5-4, Carreño sauve deux balles de break et conclut la manche sur un enchaînement service – volée liftée peu académique mais impressionnant. On sent qu’il monte en puissance dans ce tournoi, car, face à un adversaire très accrocheur, loin de se laisser aller, il joue de mieux en mieux au fil du match, varie en premier la direction des balles, vise et touche les lignes. Cervantes, lui, non seulement, subit dans le jeu, mais dès qu’il s’approche du filet, contraint par la nécessité de l’échange ou plus souvent par les amorties adverses, c’est la catastrophe, à l’exception d’une belle séquence volée contre volée dont il sort gagnant. Malgré sa résistance et son refus de la défaite, exprimé par un jet de raquettes sur les bâches qui provoque les sifflets des gradins (pleins à craquer pour la première fois du tournoi), il perd 6-4, un score plus serré que la réalité de ce deuxième set.
Samedi, bref épilogue
La course de fond qu’a été cette semaine touche à sa fin. La dernière journée sera la moins prolifique en tennis, du moins en quantité. L’intérêt principal de ce sprint final, pour moi, est de voir jouer pour la première fois le Japonais Taro Daniel, trop souvent programmé en séance diurne jusque là.
Je sais qu’il est né à New York et qu’il est grand (1,91m). Sur le court, je trouve son jeu de jambes très bon, peut-être le meilleur vu cette semaine. Mais tous mes efforts pour m’intéresser à lui n’y peuvent rien. Son style de jeu tient en une formule : régularité du fond de court. On voit que, comme Ferrer, il a été formé à Valence – où il réside. Il est décevant de constater que pour sa taille, son service est quelconque et qu’il n’est guère tranchant à l’échange. Sa marge de progression en terme de jeu vers l’avant est donc énorme. En attendant, son jeu un peu limité à mon goût comprend les bases pour jouer sur terre. A sa décharge, je ne l’ai vu jouer qu’en finale.
Quant au match, le sixième entre ces joueurs (mais le premier en Challenger), il n’aura vraiment duré qu’un set. Carreño met la pression à 5-4 et breake pour la première manche. Au premier jeu du deuxième set, Daniel obtient plusieurs balles de break, dont l’une est sauvée par un passing de revers long de ligne superbe. Un coup qui punira le Japonais plus d’une fois. Une fois ces occasions envolées, Carreño est seul sur le court. Comme la veille, il joue mieux au fur et à mesure que le match avance. Et cette fois, le tableau de score affiche une note sévère, mais juste : 6-1.
Que c’est épuisant à suivre sur place, un tournoi. Pourtant, difficile de croire que c’est déjà fini. Après les matchs fous des premiers jours, la logique s’est imposée le week-end et nous laisse sur notre faim. Demain, on regardera à la télé des joueurs pas tellement meilleurs que notre Carreño vu en vrai se débattre en Coupe Davis. Les semaines suivantes, gavé de tennis, on fera une pause. Jusqu’à l’année prochaine, on oubliera que le circuit Challenger existe. Et puis en septembre, on replongera dedans, sûr.
Tags: Challenger
Et il sert très bien en plus. 11 winners, 3 UE, 3 aces, 89% des points sur sa 1è….
30 minutes pour emballer le set contre un joueur qui fait plein de choses et sert bien…
T’en fais un peu beaucoup. Parce que de l’autre côté, on peut aussi voir que Nadal gagne le set sur un break gracieusement offert par son adversaire.
L’Espagnol est à un bon niveau, mais quand même pas au top de ce qu’il sait faire. Je le trouve pas très très bon dans ses déplacements latéraux, d’ailleurs.
tu verras tu verras, tout recommencera, tu verras tu verras…
L’avantage de Gojow sur Richie, outre le service, c’est que comme les points vont plus vite, le 1er set était expédié et il n’est pas cuit physiquement.
Rhha, dégueu ! une faute d’arbitrage sur une balle de jeu très disputée pour Gojow doit être rejouée !
Le premier jeu va durer autant que le premier set.
Jeu Gojow sur un ace.
Un manque de réalisme étonnant de la part de Nadal.
Nadal a d’ailleurs plus d’UE en un jeu et demi que sur le set précédent.
Nadal bat Gasquet + Gojowcyk et c’est déjà la fin du monde ?
Il va se faire plier par Djoko en finale comme d’hab.
Non, je confirme mon verdict ; coup droit long de ligne impeccable, grande longueur en coup droit, service nickel, œil du tigre…. Nadalophobes, préparez vous à une looongue misère.
On s’en fout, y a plus rien à gagner cette année. Il peut même prendre le Masters s’il veut.
Du côté de l’Australie, en revanche, ce sera autre chose.
Mêêêême en sodomisant Biquette en finale, histoire de le mettre dans des conditions idéales pour notre petite finale à Lille ?
Biquette ne doit pas aller à London. Sauf si éventuellement il peut y jouer la place de numéro 1. Peu probable depuis la sodomisation de Cilic.
Je suis sûre que Biquette est conscient, comme nous tous, du mois de salaire que tu as investi pour le WE à Lille. Mais il est bizarre, des fois, avec son Master. Une sorte d’obsession…
Il est chouette ce match, il joue bien Gojow !
Sur ce jeu à 5/4, alternance de toiles à la Pioline et de coups parfaits chez Nadal. « Shaky game » d’après les commentateurs.
Après sa déconvenue d’hier contre Isner, cela fait deux fois de suite que Robredo perd en ayant eu balle de match. Quelqu’un connaît le record ? Babolat ?
Tiens, Chardy a battu Anderson ? C’est une bonne perf.
Sinon Gulbis a abandonné contre Klizan, du coup Nadal rencontre Klizan en quarts, puis Berdych ou Isner…
Côté Djoko, ce sera Dimitrov, puis sans doute le gagnant de Cilic/Murray…
Pendant ce temps à Tokyo, les demis théoriques c’est Nishi/Sock ou Becker, et Raonic/Simon. Faut dire que les TS sont tombées comme les feuilles d’automne et que les Chinois ont mis plus de sous sur la table que Bercy cette année…
Si on compare les quarts de Beijing et de Tokyo, ça fait bizarre:
- Beijing : Djoko/Dimitrov, Murray/Cilic, Berdych/Isner, Nadal/Klizan
- Tokyo : Becker/Sock, Nishi/Chardy, Raonic/Istomin, Simon/Johnson
Des quarts de MS1000 d’un côté, de 250 de l’autre.
(oui, je sais, Wawrinka, Ferrer et Tsonga ont perdu tôt)
ouais pas faux même si Nishi et Raonic ça reste du big fish mais Becker/Sock ça fait demi-finale du challenger de Mons lol
!!!!!
http://www.openderennes.org/accueil-/paul-henri-mathieu-pour-une-premiere-a-lopen-de-rennes.html
Tiens, j’apprends, ou plutôt on me rappelle, que Paulo a gagné que 4 tournois dans sa carrière, et que des tournois à la Gilles Simon. C’est pas si mal en absolu et Juju tuerait père et mère pour avoir le quart de son palmarès, mais ça reste maigre étant donné son potentiel.
Il me semble que Lyon était un peu relevé dans le temps… plus que Montpellier aujourd’hui. Vraiment dans le temps, Sampras a gagné 3 fois !
Vérification faite, y avait Safin, Kafel, Kuerten, Grosjean et Gonzalez dans le tableau en 2002. Et il a battu Kuerten en finale ! Super prometteur, à 20 ans…. chabadabada…
Oui, il avait enchaîné avec Moscou (merde ou Saint-Peterbourg? flemme de vérifier). C’était quelques semaines avant le traumatisme originel.
Ils ont dit :
Après Marc Gicquel, PHM est le deuxième invité dans le tableau principal. Un choix qui satisfait Thibaud Serre : « C’est un réel plaisir que d’accueillir Paul-Henri Mathieu à Rennes. Sa détermination sur le terrain et sa rage de vaincre en font un joueur qui bénéficie d’une grosse cote de popularité auprès du public « .
Le joueur s’est lui aussi exprimé au sujet de cette première participation : « On m’a dit que c’était un beau tournoi, avec un beau central. Je ne connais pas la région, donc c’est toujours sympa de venir découvrir. Mon objectif ? Je sors d’un bel enchaînement à Metz et Orléans où je jouais bien, mais il me manquait un petit cran. J’espère continuer sur ma lancée. »
Paulo, Struff, Zverev, Sela, Bellucci, Brown, Kamke, Darcis… mazette, mais Colette a du beau linge ! Kaelin va avoir des regrets…
« Beau central ». Disons que c’est une salle chauffée avec un court bleu et des tribunes. « Beau », je dirais pas ça quand même. Toujours est-il que Paulo est La Star de cette année, vu que Ju de Bresse snobe Colette, dorénavant.
J’attends le tableau des qualifs.
C’est un super challenger en effet. Je vais suivre les résultats de près t’inquiètes ! Je mise tous mes vietnamdongs sur Struff !
Wow, le petit Kozlov (16 ans) (et vraiment tout petit), vient de passer deux tours dans son premier challenger – et sort notamment Harrison (185è…) et Smith (211è). Il s’approche du top 5 des moins de 18 ans.
Je jetais un coup d’œil sur le classement junior et c’est vrai qu’il y a de plus en plus de Japonais (3) et de Coréens (4) bien classés dans le top 50 juniors ; le retour des Australiens est aussi perceptible : il y en a 5, alors même que Kokkinakis ne joue plus en junior. Il y a aussi 6 américains et 4 Russes.
Et pas de Suisse.
Christophe Thoreau dit ce qu’il y a à dire sur le sujet de l’IPTL:
https://fr.sports.yahoo.com/blogs/jeu-decisif/non-a-liptl-141106285.html
Je suis du même avis, en plus vulgaire.
Cilic est redescendu de son nuage, on dirait.
Ah, et David Ferrer est passé dixième à la Race… Il va falloir qu’il fasse une fin d’année au niveau de 2013 s’il veut décrocher une nouvelle participation à Londres. (Il avait enchaîné 3 finales – perdues! – à Stockholm, Valence et Bercy, soit 1050 points.)
Ferrer, Dimitrov et Berdych risquent fort de regarder l’O2 Arena depuis leur canapé de salon !
Berdych ? Pas sûr…
Sock à 8 points de me faire très plaisir. Je n’avais jamais constaté qu’il avait une super main jusqu’à aujourd’hui.
Cocu !
3 BB gaspillées… argh…
Bordel. J’y crois pas. Breaké. Grrrr.
Becker va l’emporter à l’expérience. Rageants, cest 900 points qui s’envolent à TM.
Sock que j’ai suivi durant toute l’année sera un solide top-30 qui parviendra à la 17ème place mondiale à son meilleur, je pense.
Bon, tout va bien, finalement Sloane Stephens est fidèle !
Bon j’ai vu un bon bout du Cilic/Murray… Ce dernier bougeant très bien, très bon tactiquement, moyen- au service, s’est fait plaisir contre un Cilic complétement émasculé : pas un ace (littéralement), pas une première (43 et 50%), des fautes en pagaïe. Rien de spécial en retour, enfoncé dans la diagonale de coup droit. C’est comme s’il avait assemblé un puzzle à la colle forte pendant 9 sets à l’USO, constituant une forteresse imprenable, et que ça s’était redéfait en mille morceaux.
Murray n’a pas eu besoin d’être formidable en retour (juste très bon, comme d’habitude) pour le breaker 3 fois easy dans le 1er set…
S’il avait bien servi, même sans tenir l’échange, ça aurait été une autre paire de manche…
Comment un joueur (s’il n’est pas blessé), N°2 dans la stat sur l’année, peut-il passer d’un taux d’aces sur 3 sets de 14% (Simon), 21% (Berdych), 16% (Fed) et 21% (Nishi) à 0.001% ? Cette année il lui est arrivé de passer peu d’aces sur un match, mais son % de réussite sur 1è balle est le plus mauvais de l’année (58% contre 63% le 2è plus mauvais, 68% le 3è !).
Et son 15è plus mauvais en carrière…
« la diagonale de coup droit » : non, de revers !!
J’attends de Cilic maintenant qu’il gagne au moins une fois en GC contre Nadal, par exemple dès l’AO. Le minimum syndical pour un mec qui a empêché Roger d’aller chercher le 18ème.
Tout à fait ! il serait intolérable qu’il ne serve à rien après ça !
Après sa victoire contre Nishikori, je me disais qu’au moins, ça serait rigolo de voir ce que ça donnerait contre Djoko et Nadal.
Et là, il nous envoie des signaux de soufflé tout mou ce grand dadais !
Un grand service est censé être un fondamental plus stable que les parpaings made in Stan… et Cilic alternait aussi variation, marge de sécurité et prise de risque. Bref, j’espère qu’on est dans une petite décompression et que Môssieur va reprendre du poil de la bête dans pas longtemps.
Ne soyez pas trop exigeants trop tôt.
Il a quand même fait un quart, ne perdant que contre Murray.
En 2009, Delpo avait perdu dès son premier match post-reprise contre… Roger-Vasselin.
Ah, un exemple d’érudition tennistique d’un à propos parfait !
J’espère que le poignet ne suivra pas l’exemple….
Nishikori continue son job alors qu’il doit être un brin crevé (mentalement, c’est certain, il est aussi sollicité que Marilyn), mais survolté par son public. Malheureusement, je l’ai vu se faire manipuler les lombaires longuement au changement de côté.
Il y aura probablement forfait de précaution de sa part dans les prochains tournois (pas Shanghai sauf s’il est vraiment off, mais Valence certainement, peut être Bercy), et j’espère pas aux Masters…
Côté filles, deux forfaits pour les demis des deux premières mondiales, qui doivent se préserver pour leur propre Masters qui sont dans 15 jours il me semble..
J’oubliais de saluer la perf de notre cliffhanger préféré : bravo Gilou !
Ce serait tellement bien s’il phasmait Clark Kent…
Pas vu le Grigou/Djoko, mais les retours sont que Djoko était pas terrible… Eh ben si c’est le cas, c’est mal barré pour que notre Boys band-à-lui-tout-seul pointe sa fraise à Londres.
Boys-band-à-lui-tout-seul… https://www.youtube.com/watch?v=646BaGFWBN4
Break de Klizan à sa je sais plus combientième occasion. Il a eu des BB dans 3 jeux de service différents. Il va servir pour le set.
En bon gaucher, Klizan pose des problèmes tactiques à Nadal, surtout qu’il est très agressif comme il faut l’être contre l’Espagnol pour espérer le battre (et contrairement à Gasquet qui laisse toujours l’autre prendre l’initiative).
Mais il mouille au moment de servir pour le set et refile le break à Nadal.
Je jette un œil : un set et 4-2 pour Nadal. Maintenant cela fait un set partout, 1-1 au troisième…
Nadal en difficulté sur sa seconde balle.
Seulement 33% de points gagnés, 3 doubles fautes.
Il a sauvé 8 balles de break sur 11.
Klizan efface son break de retard dans l’ultime manche et confirme derrière.
Il s’offre même 3 balles de break dans le jeu suivant.
Ça passe et il va servir pour le match.
Voila c’est fait, pas de n-ième Djokovic-Nadal en finale \o/
Mais que fait encore là cet avatar de Kyrgios, quand le caractériel slovaque vient de dénadaliser Pékin ?
rhhho, dire que j’ai raté ça !
C’est marrant, je me disais en zyeutant le score sur mobile (faute de mieux) que Klizan était en voie de s’intégrer à la catégorie de ceux qui prennent un set à Nadal quasiment à chaque fois, mais ne le battent jamais: Gulbis, Dimitrov…
C’est May qui va être contente de la perf’ de son libéro!
Lu sur Twitter : première défaite de Nadal contre un qualifié depuis Benneteau à Lyon en 2004.
Klizan lui a toujours posé problème, ce n’était pas un tour cadeau pour lui, qualifié ou pas. Ce qui est étonnant, c’est qu’il avait le break en poche dans le deuxième et dans le troisième set. Klizan a remporté 16 des 18 derniers points, ce qui ne doit pas arriver souvent contre Rafa…
Réciproquement, Klizan avait le break en poche dans le premier set et l’a perdu.
Il faut dire qu’il a servi pour le premier set à 5/4. C’est là qu’il s’est souvenu que lors de ses deux rencontres avec Nadal, il avait toujours gagné le premier set 6/4 puis perdu les trois suivants (6/3 x3). Du coup il s’est dit qu’il valait mieux perdre le premier set, cette fois, histoire de remporter les suivants. Et c’est ce qu’il fit.
Un maître tacticien ce garçon, quoiqu’un peu trop superstitieux.
Les underdogs ont la rage ces jours-ci ! Le 3è set entre Nishikori et Becker a été éblouissant ! Incroyable de voir un type quelconque de 33 ans se mettre à upgrader son tennis comme ça… ET Nishi était énorme, inspiré, tranchant ! Malgré ça, il lui a fallu une force mentale pour répondre coup pour coup…
Becker servait excellement, que des 1è, varié, placé (« à la Nishi » quand celui-ci sert bien, comme c’était le cas) ; il retournait hyperagressif – et Nishi passait quand même pas mal de 1è, défendait incroyable… « Jaw-droping stuff » comme disaient les commentateurs, à bout de superlatifs.
Chacun y allait à fond sur chaque coup, très peu de déchet…
Qui l’eut cru, surtout après que BB ait mangé un bagel et se fasse breaker d’entrée ?
C’est bizarre le tennis.
En tous cas, le petit Jap, il a des guts d’enfer. Ils sont en train de le déifier, il a un challenger tout miteux sur le papier, un rat de challengers et de Bucarest, qui se cilicifie brusquement devant 30 000 personnes venues là pour lui filer les oreilles et la queue… et il ne cède pas d’un millimètre, remet les couches qu’il faut ! Banzai, Kei !
Je n’ai vu que le dernier à partir de 3-3, apparemment c’est BB qui a breaké en 1er dans le 3è…
Voici donc encore un Raonic/Nishikori, un Djoko en finale à Pékin, un Goffin en finale à Mons… avec quelques péripéties en cours de route !
Apparemment, Becker a joué comme ça au 1er aussi : 3 UE au 1er, 2 UE au dernier !
une petite video de HL pour que vous puissiez constater par vous même que Nishi était saignant et BB pas dans son état normal : http://www.youtube.com/watch?v=IiI_tdf0n94
Bonjour à tous,
Permettez-moi de faire un peu de promotion ici pour mon blog perso, sur lequel j’ai écrit un petit article qui concerne le tennis ! ça se passe ici
Merci!
Article tout mignon ! Chapeau bas à Vanessa, la perle !
Comme je suis une lectrice curieuse et vorace j’ai parcouru la page d’accueil et j’ai une réponse pour l’idéogramme – en plus, je l’ai vue dans le manga sur le tennis « baby steps » dont j’avais parlé à propos de Nishikori !
Celui du bas signifie « humain », et celui du haut « accompagné de l’humain ».
Le premier est utilisé comme charme porte bonheur/pratique psychologique pour garder son calme dans les compétitions et les échéances importantes (je crois que je l’ai vu aussi dans le contexte d’un examen).
Bref, tu dessines « humain » dans ta main et quand tu flippes, tu serres le poing !^^
Merci à toi Fred, l’article est cool, et ton blog super.
Merci à vous deux, Patricia et Colin!
Je découvre ton blog qui est génial.
Tu as milles fois raison, le méchant c’est Nadal !
Super Fred !
Sympas, ces expériences de spectateur!
J’aime bien le paragraphe « le tennis expliqué à ma femme »… Une pédagogie que j’ai parfois essayé d’imiter, mais sans grand succès, bizarrement.
dommage pour kvitova… mais ses déplacements restent souvent suspects… elle est vraiment très statique ce qui lui fait faire des ereurs vraiment grossières vu sa qualité de frappe en général, c’est d’ailleurs dans ce domaine que sharapova lui était supérieure aujourd’hui, elle bouge bien mieux qu’à une époque…
bref, djoko a laminé ce pauvre tomas « pataud » Berdych en ne lui laissant que 2 jeux ! what else ?