Comme Gotham City, New York est en grand danger. L’ennuie guette, les rues se changent en coupe-gorge et on ne décèle plus le moindre nouveau visage sur les 
avenues… Attendez, est-ce que je ne serais pas plutôt en train de parler du dernier Grand chelem de la saison ? Alors on en est là ? Lassitude, redondance, bref, perte d’intérêt ? Mais non, partez avec moi à la recherche du héros dont ce tournoi a besoin et je suis sûr que nous trouverons de quoi nous satisfaire tous.
Commençons si vous le voulez bien avec une héroïne. Je pense bien sûr à la petite Belinda Bencic, Suissesse de 17 ans. Titrée en 2013 lors des éditions junior de Roland-Garros et Wimbledon (en battant en finale Taylor Townsend, tiens tiens), elle atteint un premier huitième de finale en Grand chelem, après son troisième tour perdu il y a quelques semaines face à Halep à Wimbledon. Elle affrontera aujourd’hui un autre gros morceau en la personne de Jelena Jankovic. Pourquoi m’intéresser à Bencic ? Tout simplement car elle vient de sortir Wickmayer, Nara et surtout Kerber. A noter aussi sa belle présence en Fed Cup cette année, avec des victoires contre Razzano et Cornet, ainsi que le sauvetage de son pays en barrage, à la faveur d’un point en simple et en double. Une jeune qui va compter, c’est sûr.
Parlons maintenant de Goffin. Le brave Belge avait impressionné en 2012 à Roland-Garros, et avait enchaîné un mois plus tard en éliminant Bernard Tomic (qui défendait un quart de finale) au premier tour de Wimbledon. Et depuis ? Pas grand-chose mon capitaine… Des défaites déchirantes en Coupe Davis (perdre contre Troicki est toujours déchirant, soyons clairs) et peu de résultats. C’était sans compter sur une embellie venue d’ailleurs : une série de victoires estivales en Challengers, un titre à Kitzbühel et une demi-finale à Winston-Salem. Tintin arrive en confiance et son début de tournoi est déjà une réussite. Malheureusement pour notre prétendant au titre de héros vainqueur de l’ennui, il va affronter Dimitrov… Les organisateurs ne s’y sont pas trompés en les programmant en dernier match du Arthur-Ashe.
- Et le petit Thiem alors ?!
Une seconde Patricia, j’y arrive justement. Dominic Thiem vient d’éliminer, à la surprise générale, son pote et grand frère Gulbis, le tout en ayant été mené deux manches à rien. Plus que la victoire – Gulbis était de toute façon clairement blessé à partir du troisième set – je retiens la réaction très noble de l’Autrichien. Pas de danse des pouces, pas de cris ou de larmes : sobriété avant tout. Genau Domi ! Sa bonne caisse physique et son mental irréprochable font de lui un candidat sérieux au titre de vengeur masqué. Mais qui va-t-il donc affronter ? Il est gaucher (Rafa ? Pauvre Thiem), il fait service-volée (Llodra ? Trop de chance Domi, c’est cadeau comme tirage !) : c’est Feliciano Lopez ! Pas de bol quand même, Lopez joue bien et il a tout de l’empêcheur de tourner en rond. D’ailleurs ce sera peut-être lui notre justicier à la cape. Je te souhaite bien du courage Thiem-san, ça ne sera pas facile et tu seras sans doute encore un peu sous le choc de ta belle victoire contre Gulbis, mais qui sait ?
Mentionnons enfin un petit choc bien amusant entre Gasquet et Monfils. Je me sens obligé d’en parler car Gaël kiffe forcément les super-héros. Il a sûrement rêvé d’en être un quand il était gamin, mais il a choisi le tennis. Il a choisi de faire des ronds dans son coin et de taper 3-4 shots of the day par an, de sortir quelques perfs pour la forme, bref, de faire l’intermittent. Cela plaît aux éternels enfants que sont les Américains, toujours en quête d’entertainment. Je suis mauvaise langue car Votrefils fait preuve d’une certaine régularité cet été et il a l’air appliqué sur cet US Open. Et si c’était lui, le héros que l’on attend ? Gaël : the Dark Knight ? On verra, en attendant Gasquet se présente face à lui et Richie assure être à 100% physiquement. Pétard mouillé ou grand match ? Je me jette à moitié à l’eau et j’annonce une victoire Cœur-de-Kenyane en 4 sets.
A vous les studios !
Dis donc mais c’est qu’il prend lourd en ce moment l’ami Kohly…