« Mayday, bombardement à Melbourne », ou version moderne et tennistique de Le Chêne et le Roseau, de Jean de La Fontaine.
J’ai beaucoup de chance. Je fais partie des privilégiés qui, comme certains d’entre vous, ont eu la chance d’assister au combat que se sont livrés dimanche Fernando Gonzalez et Andy Roddick. Compte-rendu d’un match passionnant.
Premier set, les serveurs font la loi. Solides, fiables, frais, les relanceurs n’ont pas leur mot à dire. Sauf sur un jeu – raté – de service du Chilien. Roddick reçoit volontiers le cadeau offert, et enchaine sereinement. 1 set à 0 pour l’Américain. Mais nous n’avons encore rien vu.
Tout le monde connait le lance-missile du Chilien en coup droit. Il a décidé de l’armer. Bombardement en règle, la guerre fait rage. Quand « Gonzo » sort l’artillerie lourde, ça fait très mal ! Et ce d’autant plus qu’on oublie souvent qu’il est aussi un excellent serveur, a une main très fine au filet, et enfin un revers long de ligne plus que fiable. Ca fait beaucoup pour un seul homme ! Et beaucoup aussi pour son adversaire. Roddick est dépassé, « Gonzo » frappe trop fort et trop juste. Force est de constater qu’il est plus limité techniquement que son adversaire. S’il a beaucoup progressé en couverture de terrain, en jeu défensif, il ne fait plus aussi mal du fond du court. Et encore moins en revers. Il fait très peu de fautes, mais ne fait pas mal non plus.
Gonzalez, lui, allume tout ce qui bouge, et ça reste dedans. Il est impressionnant de puissance, de justesse tactique, et de lucidité. Roddick est dépassé par les « Full Metal Jackets » chiliennes mais ne lâche rien. Une de ses grandes qualités. J’y reviendrai.
Andy multiplie les erreurs tactiques. Montées trop courtes, mauvaises zones visées, Gonzalez se régale en passing, et comme il est plutôt adroit au filet, ça déroule pour lui. Ca ne déroule pas tant que ça en fait, car Roddick tient toujours le match, on se demande encore comment. Mais, plus encore que son service, c’est bien grâce à sa force mentale qu’il reste vivant dans le match. Bien sûr il perd les sets 2 et 3 (Gonzalez était tellement plus fort) mais il ne prend pas des raclées. Il est dedans, il se bat, il lutte bec et ongles, et c’est passionnant à voir.
Roddick est donc mené 2 sets à 1 par le B-52 Chilien. Touché, atteint, mais pas coulé. Il joue le quatrième set point par point. « Gonzo » a toujours la cartouchière pleine. Et ça défouraille. Coup droit atomique, revers long de ligne fulgurant, service imparable, le Chilien continue sur le mode B-52. Roddick, tel le roseau de La Fontaine, plie (il plie même beaucoup !) mais ne rompt pas. Son service est toujours là, moins puissant qu’avant (quand je dis avant, ça veut dire de 2002 à 2004), mais plus sûr. Son pourcentage de premières balles lui garantit beaucoup de points faciles. L’Américain a du mal, assurément, et il le sait. Mais il se bat, encore et toujours. Admirable.
5-4 pour Roddick, service Gonzalez. Quatre balles d’égalisation à deux sets partout pour Roddick. Quatre balles… en vain. Mauvais choix Américains, gros services Chiliens, tout y passe. Roddick n’est pas le volleyeur de l’année, ça c’est sûr, mais c’est surtout à cause de ses pauvres montées qu’il se retrouve tellement vulnérable derrière au filet. « Gonzo », de son coté, commence à voire ses munitions réduites à peau de chagrin. Mais il ne le montre pas, bien sûr.
Deux grands champions sont face à face. Tous les deux, ils sont mentalement très forts. Roddick sait qu’il a laissé des occasions en or à 5-4 pour lui. Il s’en veut. Mais il reste dans le combat. Un grand champion. Il remporte son jeu de service sans coup férir, solide. 6-5.
Et là, arrive sans doute LE coup du match. Balle de set – la cinquième, donc – pour Roddick, qui mène 40-Avantage. Le coup qui révèle aussi les limites du Hawk-Eye. Un coup droit Américain à pleine puissance vient lécher la ligne dans la diagonale. Annoncé faute par le juge de ligne. Ca va tellement vite…
Roddick demande le challenge…. Avec raison puisque la balle mord le blanc. Gonzalez, lui, dès lors que la balle avait été annoncée faute, n’a pas joué le coup, alors qu’il était dessus. Il perd le set 7/5 sur ce coup. Il est furieux, et on le serait à moins. Sincèrement, alors que j’étais plutôt pour Roddick (car j’aime beaucoup ce joueur, et en plus, j’avais pronostiqué une victoire de l’Américain en cinq manches la veille au soir : qui n’apprécie pas de voir ses pronos s’avérer exacts ?), je comprenais la colère du Chilien. J’estime que le point aurait dû être rejoué.
En vain. 7/5 pour Roddick dans le quatrième. Alors on se dit, si Gonzalez arrive à oublier ça, à rester dans le match pour encore et toujours faire parler la poudre, ça peut donner une bagarre mémorable, à l’image de l’ensemble du match. Passionnant. Roddick, bien sûr, est boosté par ces évènements. Alors ? Eh non… Gonzalez n’a plus de gaz. Ses cartouchières sont vides. Il a tellement mitraillé, et le plus souvent avec une précision de tireur d’élite, que là, au début du cinquième, ses flingues sont vides.
Son déplacement devient inexistant, il ne pousse plus sur les jambes, il sert après un seul rebond, beaucoup trop vite. Il en a assez. Il a tout donné, il veut rentrer chez lui.
Roddick a souffert, il a plié, comme le roseau, mais n’a jamais rompu. Et à la fin, comme dans la fable, c’est lui qui s’impose. Logique, finalement. Il termine sans trembler, avec l’expérience de ce genre de match de poids lourds. Il parvient même à breaker un Gonzalez désabusé, pour conclure sur un sévère 6/2.
Les deux hommes ont été admirables, nous ont offert une magnifique bagarre, remplie de coups de fusil (que dis-je ? de lance-roquettes, oui !) atomiques. Je persiste à penser que Gonzalez est un meilleur joueur que Roddick, plus complet, plus puissant. Mais il arrive que le roseau s’impose devant le chêne… Même quand ce chêne-là se branche en mode B-52 atomique. Dès lors que l’arme est vide après 3h de combat, et que l’autre est toujours debout (respect à lui), ça devient compliqué.
Un match/combat passionnant.
Et tous ceux qui ont eu la chance de le voir doivent penser à ceux qui devront se contenter des articles (dont celui-ci) dans la presse et sur le Net demain.
Ce genre de matches nous rappelle que le tennis, dès lors qu’il est joué comme ça, est non seulement un sport extraordinaire, mais aussi un vrai sport de combat. Et Roddick risque de le payer devant Cilic en quarts de finale… Mais ça, c’est une autre histoire !
Roddickement vôtre.
Tags: Open d'Australie
Et une bulle pour nabot chauve ! Elle est pas belle la vie ??
oooooooooooooooh que siiiiiiiiiiiiiiiiiiii!
Et de 11. C’est bon les gars, je peux aller bosser?
Sinon je ne comprends pas comment Davy peut se liquéfier à ce point. ça sent l’intervention d’Igor Brutalevitch ça!
Allez Davy, tu es le dernier survivant de ma team Odyssée dans cet OA, alors reprends-toi !
Ou bien c’est Antoine qui a vendu sa maison pour ne pas être tondu, on ne saura jamais…
Vraiment étonnant ce match, Davy qui commence par bouffer littéralement Fed au début du match (j’avais pas vu le Suisse se faire dominer autant tennistiquement parlant depuis la finale de RG 2008), en jouant à vitesse-lumière et en frappant comme une bête. Fed était certes mauvais mais je crois que c’est surtout que Davy ne le laissait pas s’organiser un seul instant. Couplé à un peu de nervosité (j’en veux pour preuve son faible pourcentage de premières balles)
Et hop une fausse manip avant que j’aie fini mon post… Enfin bref, le 6/2 était logique donc. Ensuite Roger s’est vraiment bien battu, et surtout Davy a commencé à souffrir physiquement, plus que mentalement je trouve. D’où toutes les fautes qu’il a commencées à faire. C’est comme s’il avait perdu toutes ces sensations d’un coup, et je vois vraiment qu’un coup de mou physique pour expliquer ça. Du reste, depuis le milieu du 2ème set la balle du Russe avance 2 fois moins vite…
Bon et break dans le 4ème set, c’est fini là.
Ah et puis coucou tout le monde, ça fait longtemps, tout ça.
Et de 12. C’est décidé, je vais au taf. Salut les gens !
encore une parodie, quel horrible match, ya rien à voir.
Come on Nole.
Fed n’a pas réussi à battre Davy 13 fois de suite, mais il n’a plus qu’un jeu de service à mettre pour lui mettre 13 jeux de suite… Maigre comme revanche mais on fera avec ?
Colin, tu restes jusqu’à la fin..cela ne va d’ailleurs pas durer: break d’entrée pour Fed !
Colin, pars pas! Malédiction. 30A!!!
Le Russe de nouveau dans la partie. Ca va quand même se corser maintenant.
Davy, c’est Fed inversé : the wrong man at the wrong place at wrong moment
Je suis là, moi
quel smash, Serena aurait battu Davy aussi aujourd’hui…
Colin: on t’avais dit de ne pas partir ! nabot chauve a eu une balle de break !
Bravo nabot chauve: 1 jeu !
En effet, toujours très moyen les aces, faut dire que c’est Davy en face.
5 min et c’est fini, vite un match de tennis svp
Comme un bon vieux DD-Clément des familles
Ca va pas être facile pour Fed de conclure ce match. Le Russe se réveille. Et le Suisse doit se remettre à faire qqch, jamais facile.
0-30. Aie aie aie.
eT 0-40. C’est la faute à Colin.
Fed a bien fait de prendre le large, Davy se réveille
Et voilà, débreak du Russe. Qui joue à nouveau très bien.
Forcément une 2° à 147…
DAMNED !
Magnifique amorti. Ca joue bien en ce moment. Faut que Fed conclue en 4 sets. Je stresse.
ca me rapelle les belles finales vs Baghadthis, hewitt et Gonzales
Bordel. 3 jeux consécutifs pour le Russe maintenant. Bordel, Colin, tu fous quoi? C’est interdit des trucs pareils.
P … Fed qui se fait débreaker.
Je suis quand même rassuré par rapport au 1er set et demi qui était catastrophique. Je me disais qu’il était grand temps qu’il se sorte les doigts avant que ça ne cicatrise. Et qu’a fait pépère ? Eh bien il s’est enfin mis à lâcher ses retours à 2/3 service Davy dans le 2ème set. J’ai ensuite raté le festival.
Mais bon, heureusement que Fed s’est fait secouer par Davy, parce que face à Djoko ou Murray, une telle indigence n’aurait pas pardonné.
Allez le chauve ! On n’est pas nombreux à le soutenir mais c’est la qualité qui compte
davy = le seul mec qui se fait remonter de 0-40 à jeux en 10 secondes: pathétique.
Mirka = La Serena Williams blanche: fou
davy = le plus petit mental de l’histoire du sport
Ne vendons pas la peau de l’ours rachitique sibérien avant que le chasseur suisse l’ait épinglé une 13èmen fois, mais ce qu’il y a de bien, c’est qu’avec Davy, Fed aura eu un bon aperçu de ce qu’il lui faudra faire contre Djoko et Murray.
Bon rodage ce match.
Hé ! Hé !
Rebreak de Superbiquette. Bêêêêêêêêêê !