Un ralentissement, voire une respiration : dans le rythme effréné du calendrier international, la Coupe Davis marque une temporalité différente, moins pressée, moins urgente. Les rassemblements durent huit à dix jours (plus qu’un tournoi ATP), les matchs trois (moins qu’un tournoi ATP). Entretemps ? Beaucoup d’entraînements, des conférences de presse et tout un décorum bien précis. Illustration par l’exemple, avec la demi-finale opposant la France à la République Tchèque, du 12 au 14 septembre à Roland-Garros.
Mardi 2 septembre : Et les nominés sont…
Symboliquement, c’est à ce moment que débutent les demi-finales, dix jours avant les premiers matchs, lorsque les capitaines communiquent leur choix d’équipe. A l’ombre du Stadium Arthur-Ashe, depuis la zone des joueurs de l’US Open, Jaroslav Navratil dégaine le premier et annonce sans surprise Tomas Berdych (7e mondial), Lukas Rosol (27e), Radek Stepanek (39e) et Jiri Vesely (75e). Arnaud Clément répond quelques heures plus tard à coup de Jo-Wilfried Tsonga (10e), Richard Gasquet (14e), Gaël Monfils (24e), Julien Benneteau (28e) et Gilles Simon (31e). Deux équipes, deux modèles, opposés : côté français, on opte pour le nombre maximal de joueurs autorisé par le règlement (des cinq, seulement quatre pourront ensuite entrer en jeu), afin de s’offrir des combinaisons multiples, en simple comme en double. Le quatuor tchèque, bien hiérarchisé autour du noyau dur composé de Berdych et Stepanek, sous-tend en revanche une unique interrogation : sur terre battue, Navratil tentera t-il le pari Rosol en simple, à la place de l’emblématique Stepanek ?
Mercredi 3 septembre : De Flushing Meadows à Roland-Garros
L’avantage du capitaine resté « fit » suite à ses longues années de haut niveau, c’est qu’il peut endosser toutes les casquettes. A peine atterri le lundi, en provenance de New York, Arnaud Clément a foncé à Roland-Garros et a sorti la raquette pour servir de sparring-partner à Julien Benneteau. Ne manquait que son légendaire bandana à « la Clé », protagoniste victorieux de la dernière affiche de Coupe Davis jouée à Roland-Garros, une demi-finale face aux Etats-Unis en 2002. « Bennet » est le premier sélectionné rentré à Paris, après ses défaites au premier tour en simple et en double à l’US Open. « Le décalage horaire, ça va, commente le vainqueur du double de Roland-Garros. Dans ce sens-là, ce n’est pas le plus terrible à encaisser. Le plus dur, c’est le changement de surface, et le fait de se réhabituer à la terre battue après le gazon et le dur américain. Il faut reprendre tranquillement, sans forcer, juste pour reprendre des marques sur terre et prévenir la blessure. On montera petit à petit en puissance. » Arrivé en cours de journée, Richard Gasquet s’est quant à lui contenté d’un décrassage à vélo en compagnie de Paul Quétin, le préparateur physique de l’équipe de France. Au fil des jours (et des défaites à l’US Open), ils seront rejoints par Jo-Wilfried Tsonga, Gilles Simon et finalement Gaël Monfils.
Dimanche 7 septembre : Tu tires, tu pointes ou tu plombes ?
Les Tchèques sont dans la place. En groupe. Toujours en groupe. Radek Stepanek pose son sac sur le banc. Il roule rapidement les épaules, sautille deux ou trois fois, et c’est bon pour l’échauffement : le reste viendra au fur et à mesure de l’entraînement. Tomas Berdych se prend en photo sur le Central, tandis que le petit dernier de l’équipe, Jiri Vesely, semble perturbé par le recul démesuré derrière la ligne de fond de court, particularité du Philippe-Chatrier. La reprise de contact avec Roland-Garros se fait à la cool pour les visiteurs. Ils concluent même leur séance par une partie de pétanque improvisée avec des balles de tennis, dans de larges éclats de rires.
Mardi 9 septembre : Conférences de presse et Ice Bucket Challenge
« Si on gagne, on refait le Ice Bucket Challenge à Jean Gachassin, mais cette fois au champagne ! » Julien Benneteau est hilare alors que son partenaire de double privilégié, Edouard Roger-Vasselin, vient de les rejoindre, Clément, Tsonga, Gasquet et lui, en tant que sparring d’une séance de double. Le matin, l’équipe de France au complet a exécuté un défi Ice Bucket Challenge sur la personne du président de la Fédération française de tennis, qui avait été nominé par son homologue américain.
Plus protocolaire, voici venir l’exercice imposé des conférences de presse. Devant les médias écrits d’abord, puis au micro des radios, et enfin devant les télévisions. Questions similaires d’une salle à l’autre, sur la rencontre à venir… et sur le coup de tonnerre Cilic à l’US Open. L’avis de Gilles Simon est particulièrement couru, lui qui a failli éliminer le futur vainqueur du tournoi en huitièmes. Le Français refait l’histoire avec malice : « J’aurais pu complètement changer l’issue du tournoi, parce que je sais très bien que ça m’aurait été difficile d’enchaîner Berdych, Federer et Nishikori. »
Pour le reste, c’est de bonne guerre, chaque équipe déploie des trésors d’imagination en vue de rejeter sur l’autre ce satané statut de favori, véritable patate chaude du sport moderne. Argumentaire d’Arnaud Clément : « Je considère les Tchèques comme la meilleure équipe du monde. Ce qu’ils ont réalisé depuis deux ans est exceptionnel. Leurs résultats en Coupe Davis vont sans doute au-delà de leurs qualités tennistiques. Quelque chose les lie, un objectif commun. » Et c’est vrai qu’il y a quelque chose de fort en ce groupe ayant « pleinement conscience que l’on peut réussir quelque chose d’exceptionnel en cas de troisième victoire de suite : personne n’y est parvenu depuis les États-Unis il y a très longtemps », souligne Jaroslav Navratil. « Longtemps » est un euphémisme : le quintuplé réussi par les États-Unis de 1968 à 1972 renvoie au Challenge Round, quand le champion était qualifié d’office pour la finale l’année suivante. Malgré cette perspective d’écrire une nouvelle page dans le livre d’histoire de la compétition, Radek Stepanek, finaud, trouve quant à lui le meilleur argument pour accrocher la pression aux survêtements de l’équipe hôte : « La France est une grande équipe de Coupe Davis, mais qui ne l’a pas gagnée depuis longtemps. Ils doivent être affamés. »
Mercredi 10 septembre : Monfils, le contre-la-montre
Gilles Simon et Gaël Monfils sont décidément inséparables. Comme la veille, les deux potes, peu connus pour leurs affinités avec le double, s’entraînent en tête-à-tête, sous les yeux de l’entraîneur de l’équipe de France, Lionel Roux. Brillant quart de finaliste à New York, passé à un point d’une demi-finale, Gaël manque de tonus et on peut compter pas moins de trois ampoules à sa main droite. A ce moment-là, le Parisien semble un peu « juste » pour être prêt le vendredi. Précautionneux, son « petit Gilou », comme il le surnomme affectueusement, lui suggère même à un moment de mettre fin à la séance. Gaël le prend mal, et Lionel Roux intervient pour rappeler à Simon qu’il n’est pas entraîneur – même si le Niçois de naissance s’est bien amusé dans ce rôle à l’US Open.
Côté visiteurs, on est passé aux choses sérieuses depuis le retour sur terre en douceur de dimanche : Stepanek termine exténué sa séance avec Berdych sur le Central. Rosol et Vesely ont quant à eux tapé ensemble sur le court 3. Et sur les terres battues asséchées par le soleil, les frappes à plat des cogneurs tchèques jaillissent aussi vite que sur dur. Des conditions de jeu suffisantes pour faciliter l’adaptation de joueurs n’ayant rien de terriens naturels – cela se voit dans leurs déplacements, un brin patauds ?
Le soir, c’est le traditionnel dîner donné en l’honneur des deux formations. Costume de rigueur pour une croisière le long de la Seine, sur la péniche « Bel Ami », ultime temps mort avant les choses sérieuses. Les Bleus termineront leur soirée en vibrant devant l’équipe de France de basket, auteure d’un exploit face à l’Espagne en quarts de finale de la Coupe du monde. Vingt-quatre heures plus tôt, ce sont les Tchèques qui exultaient, cette fois en foot, suite à la victoire des leurs sur les Pays-Bas en éliminatoires de l’Euro 2016, sur un but inscrit à la 91e minute…
Jeudi 11 septembre : Carré d’as ou coup de poker, les capitaines abattent leurs cartes
Un enjeu fort, un cadre hors normes et deux équipes au grand complet… Le musée de Roland-Garros accueille la foule des grands jours pour le tirage au sort de l’ordre des matchs. Journalistes français et tchèques, représentants de la fédération internationale – le président Francesco Ricci Bitti en tête –, des sponsors et de la ville hôte, on frôle les deux cents personnes. Le cérémonial est rodé : le juge-arbitre présente les joueurs individuellement et annonce l’identité des numéros 1 et 2 de chaque formation. Puis le tirage est effectué par une main innocente – ici le premier adjoint de la Ville de Paris, Bruno Julliard. Mais on est le droit de privilégier l’originalité : en 2012, pour un quart de finale France – États-Unis à Monte-Carlo, la fédération locale avait visé juste en invitant Yannick Agnel, deux mois avant que le nageur français n’explose aux Jeux olympiques.
Le point presse qui s’ensuit est entièrement dédié aux choix tactiques respectifs. Les Français sont logiquement invités à réagir à la sélection de Lukas Rosol à la place de Radek Stepanek. Jo-Wilfried Tsonga ne se montre pas surpris : « Radek a été un acteur fort de leurs campagnes victorieuses mais il commence à avoir moins de résultats sur le Tour. Lukas est un joueur qui monte. C’était l’heure pour eux de changer des choses. » Les tricolores, eux, se préparent potentiellement à refaire le coup du quart de finale contre l’Allemagne : Gaël Monfils a droit à deux jours d’entraînement supplémentaire, en vue d’entrer en lice en cas d’hypothétique cinquième match décisif. « Je ne me sentais pas très bien pour jouer dès vendredi, explique t-il. Et Richard a plus souvent battu Berdych que l’inverse… C’est un choix d’équipe. La rencontre ne s’arrête pas aux matchs de vendredi. »
Très progressive au fil de la semaine, la montée en puissance de la rencontre est achevée. Cette fois, c’est parti. Quelques derniers entraînements à venir dans l’après-midi et, vendredi à 10h30, on lâche les fauves.
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Ouais, Pataud se sort les doigts, clairement. Et Jo se place en maillon faible.
Et le problème en double, c’est que c’est l’équipe qui a le moins bon des 4 qui perd très habituellement le match..là, le moins bon, c’est clairement Jo…
Encore une volée pleine de vice de steppy pour conclure ce premier jeu.
Tsonga est clairement à la rue maintenant.
Oh le foirage de Jo sur ce smash !
ce con de Chamoul qui parle de « cette équipe qui manque un peu », tu parles !
2BB, une 2è…. pas utilisée, une 1è pour une fois, Richard sans rien faire d’extraordinaire sauve le truc, 40A.
Faute de Jo malgré sa 1è, BB..
Ah, quand même ! un service gagnant, pas trop tôt !
Et une grosse 1è, balle de jeu.
Ouais, bien jugé !
C’est sûr que Jo à moins de 50% de premières, c’est pas aidant.
Le problème ç’est que c’est pas Richard qui va oser le secouer. J’espère que Clément va y arriver lui parce que sinon ça va vite se terminer. Et pour demain ça risque d’être tendu si Pataud se remet dans le coup.
Exactement, ils sont en train de régler Pataud, là.
Richard commence a baisser les yeux. On dirait qu’il n’y croit déjà plus. Et double faute de richard…
Bon, ils ont réussi à ne pas se faire breaker d’entrée, c’est déjà ça…Jo n’est vraiment pas un joueir de double. Il joue en double comme en simple en balançant au service. Si le service ne marche pas, il est tout de suite en difficulté. Je me demande vraiment s’il ne valait pas mieux faire jouer Julien à sa place..
Il est là pour le moral de Richard, et pour mettre des 1è.
Tsonga réussi l’exploit d’entraîner Richie au fond du trou. 2eme double faute. Heureusement que Pataud foire aussi ses retours. Par contre Steppy est toujours bien là lui.
Ah, enfin du joli de Jo, beau geste de smash qui coupe la trajectoire !
PUis une 1è, encore bien joué de Jo, Richard en profite pour sauver la 1è BB.
Ils prennent des risques pour revenir à égalité.
Mais dès que la 1è ne passe pas…. encore une BB.
Allez, une 1è, égalité !
Mince, joli retour sur la 1è de Richard, 4è BB !
Merci Berdych, malgré la 2è balle de Richard, égalité.
B onne 1è, balle de jeu;…
Bien tenu, heureusement il a joué sur Pataud !
2-2..ils s’en tirent bien mais ils sont menacés tout le temps maintenant..6 balles de break sauvées en 2 jeux..
Richard sauve les meubles de justesse. Pataud a quand même offert ce jeu aux français. Espérons qu’il continue à donner pour éventuellement les remettre dans le match.
Oui, heureusement Pataud n’est pas très tranchant quand même.
Ah, super retour de Jo, une BB !
Ca fait du bien, ça !
Oh la moule, super Jo lèche la ligne !
la mouuule ! : D
Pardon, l’opportunisme, le réalisme comme on dit maintenant ! ^^
Coup très chanceux de Tsonga qui permet de prendre pour la première fois le service de Radek. Je me demande si Tsonga n’a pas intérêt à rester au fond.
C’est encore là qu’il a le plus de chance de faire des points.
Break pour l’équipe de France ! A rebourd des jeux précédents..
Allez JO, par pitié, un peu d’air au service maintenant !
Iron Maiden dans les tribunes ? Certainement pour encourager Stepanek… « the number of the beast » ou Gasquet « prodigal son » ?
Très bon smash de Richard, effectivement Jo du fond paraît plus à sa place.
allez, jeu blanc, Richard solide, Jo meilleur, on souffle !
Break confirmé. Clément a haussé le ton au dernier changement de côté. Tsonga a l’air de sortir de la sieste…
Ça a l’air de les avoir bien relancés, ce break contre le cours du jeu..
Retour très long de Richard mais énorme passing de berdych.
A part ça, rien, deux fautes en retour, jeu blanc.
Le capitaine tchèque n’a pas besoin de mettre de laque… pas un cheveux ne bouge.
La volée la plus disgracieuse de l’histoire?
Par Tsonga. Et elle est gagnante!
Je me disais « Couilles de mammouth, certes, mais patte de mammouth itou ! »
Avec le concours de plus de 1è balle, ça va mieux depuis deux jeux de service.
Richard bétonne, Tsonga s’accroche, Steppy distille, Pataud continue les réglages… Le break tient toujours….
Mérou tranquille sur son service. Tsonga va servir pour le set… Autant dire que ça va pas être de tout repos.
Pendant ce temps, je vois que les Suisses ont pris l’avantage, déjà 3 sets de joués.
Eh ben Richard, tu vas pas faire pipi, toi ?
Il préfère tergiverser, livré à lui-même sur sa chaise.
Steppy, Pataud et Tsonga quittent le court. Le premier a l’air d’avoir un problème. Les deux autres ont besoin de pisser.
Ce sont des petites natures. Quand Llodra avait envie de pisser au milieu d’un double, il ne prenait pas de pause, lui!
2 sets à 1 pour Stan et Chuidinelli..à un set de la qualification..
Pas sur qu’il ait quoi que ce soit le vieux renard…pause kiné à un moment opportun ?
Par contre, faut apprendre Les lacs du Conemara avant d’aller à Lille.
Radek doit avoir une ouïe très enflammée… Ca dure.