Je n’ai véritablement commencé à suivre de près le tennis qu’en 2009. Mais le premier match que j’ai vu en intégralité à la télévision remonte à des années auparavant. En ce samedi pluvieux de juin 1999, une revenante délivre son dernier récital sur le Central de Roland-Garros.
L’affiche de cette finale parisienne est inédite. D’un côté, Martina Hingis, n°1 mondiale, vainqueur du dernier tournoi du Grand chelem en date, en Australie, domine le tournoi dans toutes ses largeurs. N’ayant pas perdu une seule manche de la quinzaine, elle a écœuré Amélie Mauresmo au deuxième tour et Arantxa Sánchez, triple lauréate et tenante du titre, en demi-finales. C’est le dernier tournoi du Grand chelem qui lui manque : à seulement 18 ans, elle est en mesure de réaliser ce qui sera appelé plus tard « le Grand Chelem en carrière ».
En face d’elle, une revenante que personne n’attendait plus à ce stade de la compétition : Steffi Graf, qui fêtera ses 30 ans dans une semaine. Titulaire de 21 tournois du Grand chelem, de 8 années et 377 semaines passées à la place de nº 1 mondiale, l’Allemande est tombée à la sixième place mondiale et n’a plus atteint le dernier carré en Grand chelem depuis 1996. La revoir en finale de Roland-Garros, où elle a triomphé 5 fois déjà, relève donc de l’exploit pour cette joueuse qui a dû se débarrasser de la nº2 mondiale Lindsay Davenport en quarts, puis de sa grande rivale – et tombeuse du dernier Open d’Australie – Monica Seles en demies, à chaque fois en trois sets.
J’attends que la pluie s’arrête pour que le match puisse commencer. Ma préférence va à Steffi Graf : j’ai toujours aimé les vétérans. Les commentateurs prédisent la victoire de la Suissesse. La pluie cesse, les joueuses rentrent sur le court, s’échauffent sous le regard de l’arbitre de cette rencontre, Anne Lasserre-Ullrich. Elles sont prêtes, Graf est au service, le match commence !
Malgré la pression résultant de l’enjeu de compléter son palmarès, Hingis rentre d’entrée dans sa partie. On ne peut en dire autant de Graf qui multiplie les fautes directes. Très vite, le score défile : break 1-0, 2-0, 40-15 et balles de break pour Hingis dans le troisième jeu. C’est le moment que choisit l’Allemande pour enfin se réveiller. Son chop de revers trouve enfin sa longueur, le coup droit claque, Hingis est dépassée. Graf aligne 4 points consécutifs pour remporter son service, puis débreake dans la foulée. Hingis est dans les cordes et passe ses nerfs sur la raquette, avec un avertissement à la clef.
Néanmoins, Graf semble incapable de maintenir son niveau sur la durée et retombe rapidement dans ses errements de début de match. La Suissesse, plus régulière, utilise à merveille toute la panoplie technique dont elle dispose, en particulier le revers long de ligne et l’enchaînement amortie – lob. Tout va très vite, en quelque minutes Hingis se retrouve à servir pour le set à 5-2. Est-elle fébrile à l’idée de prendre une option importante pour la victoire finale ? Toujours est-il que Graf parvient à revenir à 5-4 sans vraiment mieux jouer. Hingis est en difficulté, elle ne parvient pas à conclure malgré ses balles de set : une de ratée, une autre, encore une autre… La quatrième est finalement la bonne, première manche Hingis 6/4 en 44 minutes. Graf est sombre, elle sait qu’elle n’a aucune chance de l’emporter si elle n’élève pas son niveau de jeu. Paradoxalement, Hingis, le visage fermée, ne semble pas beaucoup plus sereine.
Le second set commence comme le premier : Graf multiplie les fautes tandis qu’Hingis utilise sa science du jeu pour breaker et mener 2-0. Graf sert pour recoller à 2-1, Hingis tente un retour en coup droit long de ligne jugé trop long… et tout bascule.
En effet, Hingis conteste la décision, et le ralenti télévisé semble confirmer ses dires. L’arbitre de chaise veut vérifier mais ne trouve pas la marque, le juge de ligne semblant incapable de la lui indiquer. Quand Anne Lasserre-Ullrich va dire à Hingis que le point est accordé à Graf, la Suissesse perd tous ses moyens. Passant de l’autre côté du filet, elle va indiquer la marque elle-même, puis s’assied, refusant de continuer à jouer. La discussion avec le juge-arbitre ne donne rien, et Hingis perd le point, avec un point de pénalité en plus pour avoir passé le filet.
Pourquoi diable Hingis a-t-elle totalement perdu son sang froid sur un point anodin ? La jeune femme ne le sait pas encore, mais elle vient de commettre une erreur fatale. Le public, jusque-là amorphe malgré sa préférence pour Graf, retrouve de la voix pour encourager sa chouchoute, mais aussi, avec le courage qui caractérise une foule de 15 000 spectateurs, pour conspuer l’insolente. Résister à un public hostile est difficile en temps normal, mais pour une jeune fille de 18 ans stressée par l’enjeu, il est tout simplement impossible de ne pas être perturbé.
Le jeu, lui, s’équilibre, jusqu’à 3-1 Hingis, service Graf. L’Allemande passe alors d’un seul coup la vitesse supérieure. Dépassée en puissance, prise de vitesse par une « Fraulein Forehand » qui ne fait plus de fautes, Hingis ne sait plus quoi faire et se retrouve menée 3-4 30-40, balle de break contre elle.
Mais Hingis possède l’orgueil des champions, elle ne veut pas laisser filer ce titre une deuxième fois, sa défaite deux ans plus tôt au même stade de la compétition lui ayant fait suffisamment mal. D’un revers croisé, elle pousse Graf à la faute pour sauver cette balle de break. L’échange qui suit est monstrueux, amorties et lobs s’enchaînent, Graf n’a plus qu’à smasher la balle dans le court vide… et l’envoie droit dans le filet ! Le public n’en revient pas, l’Allemande se cache les yeux pour ne pas voir ça tandis qu’Hingis accroupie essaie de retrouver son souffle. Elle y parvient puisque d’un superbe coup droit croisé en bout de course qui termine pleine ligne, elle remporte sa mise en jeu. La fin de set s’annonce superbe !
Ce n’est pourtant pas le cas : Graf multiplie de nouveau les fautes, Hingis breake et se retrouve en position de servir pour un Grand chelem en carrière. 15-0, plus que trois points. Mais Hingis ne supporte plus la pression. 24 heures plus tard, Andre Agassi dans la même situation devra aller au bout de lui-même pour remporter ce dernier jeu et obtenir ce dernier titre qui lui manque. Mais Agassi a près de trente ans et toute l’expérience qui va avec, et il sera soutenu par le public. A 18 ans, Hingis n’est elle encore qu’une adolescente. Si près du Graal, elle craque tandis que Graf sort ses meilleurs coups, à l’image de ce passing de revers croisé. Débreak, 5-5. Le coup est terrible pour Hingis, elle n’y est plus, alors que Graf remporte son service blanc. A 6-5, dos au mur, incapable de maitriser le vent qui souffle sur le court depuis le début du match, Hingis fait une double faute, une faute directe en coup droit, c’est le break, set Graf 7/5. Le public est debout, Graf recommence à y croire, Hingis quant à elle semble sortie du match.
Breakée d’entrée au troisième set, Hingis quitte le court 7 minutes durant, sous les sifflets du public. Graf, elle, fait la « Ola » avec ce dernier. Le match est en réalité déjà fini. Hingis n’en peut plus mentalement et physiquement. A-t-elle fait une erreur en voulant aussi jouer le double ? Elle a perdu la finale la veille 8-6 au troisième set avec Kournikova contre les sœurs Williams. Menée 5-2 balle de match contre elle, elle la sauve d’un service à la cuiller. Le public avait applaudi Chang contre Lendl, Hingis ne reçoit que des sifflets. Ce ne sont plus des huées, c’est une mise à mort. Hingis craque complètement et perd son service : jeu, set et match Graf, 4/6 7/5 6/2.
Quittant le court sous les sifflets, Martina Hingis est ramenée en larmes par sa mère pour la cérémonie de remise des trophées. S’efforçant de parler en français, la Suissesse est, enfin, acclamée. Graf, très émue, déclare se sentir française. Elle ne sait pas encore que ce Grand chelem sera son dernier, mais elle n’en a cure. Elle avouera plus tard que cette victoire restera pour elle la plus forte émotionnellement parlant. Hingis non plus ne remportera plus de Grand chelem. Et Roland Garros manquera toujours à son palmarès.
Tags: Graf, Hingis
Service-volée à 30-30 sur son service, couillu le Nole !
Cà des roubignoles, il en a le Djoker !
Puisque tu veux du com, il a conclu sur un ace !
C’est bien ! Bravo Nole !
Tiens, je ne vais même pas regarder le scoreboard, je vais suivre la fin de cette finale ici avec ceux qui ont le courage de regarder cette purge et de poster un mot. Tenez bon, je compte sur vous les amis…
Trop de fautes, trop de fautes !
La pluie revient alors que Djoko retrouve un peu de service.
Sans surprise, Nadal a repris le match pied au plancher.
Il commence à pleuvoir, Djokovic est sauvé !
Djoko discute avec Nadal et ils ont l’air de vouloir arrêter… C’est vrai qu’il pleut pas mal…
Nadal mène 5-4.
Djoko va devoir reprendre le match (quelque soit la durée d’arrêt du match) en sachant qu’il perd le match s’il se fait breaké d’entrée (comme c’est toujours arrivé dans ce match)
Le nuage passe et le jeu reprend.
La pluie c’est bien pour le Djoker mais au bout de quelques minutes, le temps pour les balles de gonfler comme des pamplemousses…
Ils continuent ou ils arrêtent ? Ils peuvent reprendre demain aussi, cela ne me dérange pas…
C’est reparti, 15-love
Djoko veut taper plus fort et fait la faute.
Ensuite attaque + smash.
30-15 !
Nadal trop défensif (pléonasme ?), le Djoker sort un gros revers + bonne premier balle.
5 jeux partout.
Premières images pour moi de ce match à l’instant. Ca faisait bien longtemps que je n’avais pas vu Nadal arrondir autant et jouer si court sur TB! Le djoker a clairement les clefs du matchs : s’il fait trop de fautes, il paume, sinon il gagne.
Coup droit décroisé gagnant de Djokovic : 15-0.
Enorme faute en coup droit : 15-15.
Smash après une belle attaque de revers long de ligne : 30-15. Toujours peu de premières balles.
Coup droit croisé gagnant : 40-15. Rafa ne fait que remettre sur ce jeu de service.
Et un service gagnant ! 5-5.
Si cela peut inspirer le Djoker, je vais raconter une histoire de Tonton Antoine: quand Rod a fait son deuxième GC en 69, et bien le dernier match a du être reporté au lendamain aussi pour cause de pluies diluviennes sur New York. En fait, ils ont joué le lundi sur un court absolument merdique à Forest Hills. Cela avait mal commencé pour Rod, mais cela s’est bien terminé pour lui…
C’est sympa, grace à vous je peux suivre ce match sans avoir à détruire ma vue déjà basse vu mon grand âge..
Nadal qui discute avec l’arbitre, il est très nerveux le garçon.
On rejoue le point.
30-15 pour Nadal.
Putain Rafa : la balle de Djokovic semble extérieure, Nadal la joue sans contester, se prend un coup droit gagnant et va voir l’arbitre… Elle était bien out mais alors il ne fallait pas la jouer…
S’il l’a vraiment jouée, l’arbitre ne doit pas la remettre…
Il ne l’a pas remise.
Djoko met la pression dès le retour.
30A !
C’est bon, c’est le moment de lui rentrer dans le lard 5-5 30A, il faut y aller !!
Il faut absolument que Federer se remette au tennis. Il n’est pas venu cette année ?
Il a envoyé son cousin jouer à sa place et il se repose pour l’herbe.
Jeu Nadal.
6-5.
Pression sur le serbe.
Ouais mais son cousin a carrément assuré en prenant les points de la 1/2 finale !! Excellent investissement !!
Et une volée de Nadal pour mener 6/5
Quel mental de Nadal ! Alors qu’il a eu une erreur d’arbitrage en sa défaveur.
6-5
Ils ont bien rejoué le point, non ?
non c’est ça que je comprends pas. Mais bon ya eu aucune incidence.
15A
5-6 Djoko au service: c’est parfait. Il n’y a que sous la pression qu’il joue bien visiblement…
Sur les jeux de retour, la balle de Nadal passe en moyenne à 4m au-dessus du filet.
Il laisse tout faire à Djokovic, et remet comme un fou en espérant la faute. Alors qu’il est beaucoup plus incisif sur ses mises en jeu (il sert d’ailleurs à plus de 200 en premières).
Service ext + Smash => 30-15
Grosse faute en coup droit => 30A
Match point Nadal.
Alleeeeeeeeeeeeeeeeeezzzzzzzzzzzzzzzzz
Match point
Balle de Match pour Nadal …
Et double faute…
Double faute de Djoko et c’est fini …
Yeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeesssssssssssssssssssssssssssssssssssssssss
Voila justice est faite, c’est le meilleur, quel champion !
« Justice est faite », quelle connerie..
Oui après tous les idioties que certains ont dit sur lui dans ce forum, je suis content. Vous l’avez sous estimé, il a l’étoffe des plus grands.
« il a l’étoffe des plus grands » : tu veux dire qu’il a piqué le polo de Federer ?
Tu verras, il en est à 11 GC maintenant. Les 16 ne sont plus très loin désormais…
À raison d’un Grand Chelem par an, ça va effectivement arriver vite. Et ce ne serait que justice.
Ah bah oui je suis bête aussi, c’est logique.
justice de quoi ?
C’est plus du sport ?
Cette fin en eau de boudin !!! Impossible !!! A l’image de ce match.
Bon maintenant qu’il a battu le record de Borg, il peut nous rendre Roland et le tennis en général ?
Bon, ben c’est déjà fini. Djoko n’a visiblement pas su se remobiliser. La coupure lui a été fatale.
Double faute de Djoko, jeu set et match
Bon, dernier point qui reflète ce dernier set qui reflète cette finale qui reflète ce tournoi qui reflète cette saison sur terre battue: bien moche.
La balle de match est à l’image du match, c’est Djoko qui se plante comme un grand… Très déçu par cette fin de match, en gros Nadal a servi très fort sur ses engagements et a remis la balle comme un mort de faim sur ceux de Djokovic… On est mal barré pour Wimbledon…
Misère…
Et Chamoulaud a une érection.
Ce qui me gonfle c’est surtout l’idée que ce n’est pas fini et qu’on risque de retrouver cette « belle rivalité » lors de la prochaine finale de GC.