Après deux semaines d’un Open d’Australie passionnant de bout en bout, ce qui peut-être, finalement, le distingue le plus de ses trois congénères dont l’identité des demi-finalistes est souvent connue d’avance, la Rod Laver Arena a couronné son champion. Et déjà la planète tennistique brûle d’une avide impatience pour observer les conséquences de ce sacre.
Après les bilans déjà exposés dans ces colonnes concernant les premiers tours, je me contenterai de faire un court bilan du parcours des huit quarts de finalistes, ce qui nous amènera à tenter de tirer les premiers enseignements de cette quinzaine australe. A noter qu’une analyse à proprement parler se doit de prendre du recul sur les évènements, notre commentaire à chaud n’aura donc pour ambition que de dessiner les grandes lignes d’une possible suite de la saison, tenant compte des résultats immédiats.
Les quarts de finalistes :
Nikolay Davydenko. L’une des deux grosses déceptions de ce Grand chelem, si tant est que perdre face à Roger Federer soit une déception. Favori de nombre d’observateurs sinon des bookmakers, la mobylette russe affichait une forme optimale et un niveau de jeu impressionnant à l’ouverture de cette quinzaine. Or si la défaite n’a en soit rien d’humiliante, c’est bien dans la manière que le frêle chauve nous a déçu. Expéditif jusqu’en huitièmes de finale, collant correction sur correction, il a dégoupillé une première fois en laissant revenir passivement un Fernando Verdasco qui ferait pourtant passer Alizée Cornet pour Pete Sampras, ne devant son salut au cinquième set qu’aux offrandes généreusement accordées par le souriant natif de Madrid. Avertissement sans frais.
Il semble se ressaisir pourtant face au Suisse. Auteur d’une première manche du tonnerre, puis d’une entame de deuxième manche du même acabit, il nous a par la suite offert une absence totale rare à ce niveau – 13 jeux perdus d’affilée, plus d’une heure passée sans gagner un jeu – donnant raison aux quelques sceptiques qui doutaient de le voir reproduire ses performances de Londres et de Doha lors de matches en cinq sets. Le (pas assez) divin chauve, si son tennis peut parfois, et à raison, être qualifié « d’injouable », n’a définitivement pas le mental pour remporter 21 sets lors d’un tournoi. En tout cas, l’auteur de ces lignes en doute fortement. Ceci est d’autant plus dommage qu’au fil des années son jeu s’est considérablement enrichi, alliant progrès remarquables à la volée à un service toujours plus efficace ainsi qu’une rigueur tactique certes « primaire » mais efficace comme l’illustrent parfaitement ses différentes confrontations avec Rafael Nadal.
A une fois de plus prouvé qu’être le meilleur dans les premiers tours ne signifie rien une fois que les choses se corsent. Note : 5/10 (le quart de finale, parsemé de quelques demies au fil des années, correspond finalement à son niveau).
Novak Djokovic. Le joyeux luron Serbe nous a resservi à peu de choses prêtes son numéro habituel. N’ayant affronté que des seconds couteaux jusqu’en quarts, laissant traîner un set face à l’accrocheur Suisse Marco Chiudinelli, il se retrouvait à l’affiche avec le puncheur Tsonga. Après deux sets accrochés (6/7 7/6), il a clairement haussé son niveau de jeu dans le troisième pour coller un 6/1 à notre Jo national. C’est le moment qu’il a « choisi » pour retomber dans ses travers, coup physique – il sortira du court à la fin du quatrième pour vomir – coup droit en berne, panne d’inspiration, démoralisation palpable… laissant les deux derniers sets sur un plateau à un Tsonga qui n’en demandait pas tant.
A bien du mal à confirmer sa formidable quinzaine de janvier 2008, n’atteint (enfin) la deuxième place mondiale que grâce à la défaite d’Andy Murray en finale, voit sur ses talons les ombres de grands gaillards d’1,98m… le Serbe s’aventure dans des eaux périlleuses jusqu’à Roland-Garros. Note : 4,5/10.
Andy Roddick. Tout autant que Federer mais à moindre niveau, l’Américain est presque inamovible : toujours placé, jamais gagnant, faisant fi des commentateurs qui lui prédisent depuis plusieurs années déjà une sortie définitive du Top 10 pour bientôt. L’Américain figure tout de même dans l’élite depuis presque 9 ans maintenant (!). Il n’a clairement pas à rougir de son parcours. Auteur d’un bon match face à un excellent Lopez au troisième tour, il sort vainqueur du match des baroudeurs face à l’artilleur Gonzalez, parvenant à survivre au déluge de points gagnants du Chilien et faisant la décision sur cinq points gagnés consécutivement à 40-0 5-6 service chilien, avant que ce dernier ne cède à son irrépressible attirance pour les bâches, leurs expédiant son trop-plein d’amour sous la forme de petites balles jaunes. Il aura prouvé dans ce match que bien que dominé et capable de moins en moins de faire la décision en quelques frappes, son expérience et sa ténacité peuvent lui permettre de sortir de situations compromises. Roddick perdra donc au tour suivant face à la « révélation » du tournoi, le longiligne Cilic, alors qu’il était parvenu à remonter de deux sets à rien à deux sets partout, double balle de break en sa faveur. Une petite blessure à l’épaule et la solidité mentale du Croate ont eu raison du sympathique Américain.
N’a pas conjuré la malédiction qui veut qu’il n’atteigne les demies de l’Open d’Australie que les années impaires… On regrettera sa toujours aussi bombesque épouse dont le sourire lumineux n’a d’égal que celui de Mirka découvrant son Milka. Note : Un bon 6,5/10 avec encouragements du jury.
Rafael Nadal. L’autre très grosse déception de la quinzaine. Un jeu qu’on pensait retrouvé, une confiance qu’on disait revenue, des blessures qu’on croyait soignées, rien de tout cela ne s’est confirmé. Après avoir survécu un peu miraculeusement au quatrième set livré par le courageux Kohlschreiber, puis avoir pris la mesure du toujours dangereux Karlovic, l’Ibère n’a pas résisté à la science tactique d’Andy Murray. Outre l’émoi bien compréhensif qu’on peut ressentir en voyant « Lestatt » (son surnom sur les blogs anglo-saxons) jouer ainsi au tennis, « Rafa » n’a pas su répondre aux multiples options proposées par l’Ecossais. Nadal a fait… du Nadal, la confiance en moins. S’il a mené dans chacun des deux premiers sets, on n’a jamais senti l’Ecossais inquiet, au contraire toujours sûr de pouvoir revenir tant la faiblesse espagnole au service fut criante. Plus grave, Nadal a illustré son grave déficit de confiance, ratant pour quelques millimètres des coups qui auraient été des winners sonnants et trébuchants il y a tout juste un an, et ce toujours accompagné de la mine dépitée du type à qui rien ne sourit.
Son abandon au troisième set est peut-être l’évènement le plus inquiétant pour la désormais vachette de Manacor. Au-delà de l’aspect physique et de la possibilité d’une rechute dans sa blessure au genou droit, c’est l’aspect mental d’une telle renonciation qui pose de nouvelles questions. Nadal a-t-il eu peur d’être une nouvelle fois corrigé par un Top 10 ? A-t-il perdu son fighting spirit ? Ou bien plutôt a-t-il appris de ses erreurs de l’année dernière et a-t-il préféré ne pas s’éterniser dans un match qu’il n’avait physiquement plus les moyens de continuer ? La suite de la saison nous le dira mais pas sûr que sa défaite renversante de Doha et cette nouvelle correction aient été le meilleur moyen de booster une confiance déjà sérieusement ébranlée en fin d’année dernière. Note : 4/10, encore une fois avec encouragements du jury.
Les demi-finalistes :
Marin Cilic. La bonne « surprise » du tournoi. Le Croate a sans doute franchi un palier lors de cet Open d’Australie, palier déjà bien abordé avec ses victoires sur Murray et Nadal en fin de saison dernière. Impressionnant de calme, remarquable dans l’adversité, rassurant au moment de serrer le jeu, on se perd en éloges pour vanter le mental à toute épreuve du jeune garçon. Du même âge et de la même taille que le puissant del Potro, qu’il a sorti en huitièmes en cinq sets accrochés, il se distingue néanmoins par un jeu qui s’oriente plus sur la précision et la recherche du coup placé que par la volonté de détruire son adversaire en puissance. Doté d’un coup droit fulgurant et joliment délié, d’un revers à deux mains solide et régulier, d’un bon service qui peut néanmoins être amélioré, le Croate a tout d’un futur grand. D’un naturel apparemment timide mais d’un esprit guerrier, il nous a conquis autant que la réserve de la tour de contrôle argentine, surtout comparé aux simagrées de Sonfils, aux comédies du Djoker ou à la nouvelle tête de Turc de ce site, Andy M. et son inséparable Mummy. En voilà un que je ne regrette pas d’avoir pris dans ma Team Odyssée !
Le Croate zen (non ça n’est pas une marque d’aliments pour animaux) s’est finalement fait cueillir au physique par l’Ecossais, non sans avoir bataillé ferme, remportant le premier set de belle manière en profitant de la nervosité de PZ, ce dernier ayant dû augmenter sensiblement sa réussite au service pour pleinement profiter de la fatigue évidente du jeune Croate (qui avait passé deux fois plus d’heures sur le court que Murray). Dommage… mais on ne doute pas qu’on reverra l’enthousiasmant Cilic sous d’autres latitudes !!! Note : 8,5/10. Compliments du jury.
Jo-Wilfried Tsonga. Le bilan de notre Frenchie laisse un goût confusément amer. On one hand il y a les deux victoires en cinq sets, dont une face à un bon Djokovic, ce qui est le gage d’une solidité mentale et physique que nombre d’autres Français peuvent lui envier (pas de noms). On the other hand, il y a cette mascarade de la demi-finale. Alors certes, « Rodgeur » était dans un grand jour, certes Tsonga a un jeu qui n’effraie usuellement pas le maître, certes il avait bobo à l’estomac, il y avait la fatigue et tutti quanti… mais l’abandon pur et simple de tout espoir de revenir à partir du break du deuxième set, ou d’au moins faire bonne figure, pose un vrai problème concernant l’absence de préparation tactique lors d’un tel rendez-vous (et ce malgré ses dires) et de fighting spirit au moment d’affronter ce qui se fait de mieux sur la planète tennis.
Néanmoins on ne va pas gâcher notre plaisir, une demie c’est toujours ça de pris comme on dit dans le bouchonnois, et puis Tsonga confirme que l’Australie lui réussit bien, qu’il a le jeu et la caisse pour bien figurer en Grand chelem, s’affirmant encore un peu plus comme le plus sérieux candidat à la succession de Yannick. Note : 8/10.
Le finaliste :
Andy Murray. « No balls », la « chèvre »… les noms d’oiseau pleuvent plutôt méchamment sur Ugly Andy. Nouvelle déception pour la perfide Albion et le natif de Dunblane. L’Ecossais à la bouche de Predator avait pourtant réalisé un tournoi très réussi jusqu’à la finale, avec notamment une correction infligée à Nadal dans un match où son niveau fut vraiment impressionnant. Service-volée, revers croisés surpuissants, amorties… Tout y est passé et l’Espagnol n’a pu répondre à l’équation Murray. Profitant ensuite de la fatigue physique de Cilic, les prémices de la finale étaient alors déjà là : nervosité, attentisme… mais l’Ecossais a su forcer sa nature pour finir en costaud. La finale, peu de vous ne la connaissent pas… Deux premiers sets ou l’Ecossais n’y est pas, son pourcentage de service en berne, son absence de variations, son manque de punch et ses fautes trahissent sa nervosité. Il se ressaisit dans le troisième avec un break et des coups enfin percutants mais Federer fait le métier en revenant au meilleur moment et Murray finit par craquer dans un tie-break intenable.
Pas de chances pour le pauvre Ecossais dont les larmes d’impuissance le rendent tout d’un coup sympathique, mais peu d’entre nous auraient supporté le sourire cruel de Môman en cas de victoire. Note : 8/10.
Le vainqueur :
Roger Federer. 16… Incroyable. Stupéfiant. Monumental. Le Maître vient de nous livrer un nouveau récital dans une période ou l’adversité se fait de plus en plus forte et sa suprématie toujours plus remise en cause. Peinard jusqu’en quart malgré une petite alerte face à un très bon Andreev, Roger survit à une autre tornade venue du grand froid, Davy-dégarni-denko, qui s’écroule au moment ou Federer retrouve son tennis. La demie n’est qu’une leçon que le Suisse a l’habitude de délivrer une fois l’an à l’Open d’Australie face à un Tsonga qui n’a que ses yeux pour pleurer. Et puis vient la finale… Intouchable pendant deux sets, il prouve encore et encore qu’il est un autre joueur lorsque l’enjeu en vaut la peine. Malgré des conditions que tous les observateurs ont jugé lentes et quelques petites problèmes de réglage en coup droit au début de premier set, le Suisse est solide, n’hésite pas à suivre ses violentes accélérations à la volée, retourne très bien et surtout tient remarquablement l’échange en revers, n’hésitant pas à la dicter à coups de slices remarquablement placés. L’alternance des rythmes et des longueurs usent l’Ecossais, qui attend d’être dos au mur pour accélérer, mais Federer est tennistiquement au-dessus et remporte le tie-break 13 points à 11 pour devenir le premier homme à remporter 16 Grands chelems, égalant Andre Agassi au nombre de triomphes à Melbourne et, pour la petite histoire, devenant le premier papa depuis ce même Agassi (2003) à l’emporter dans un Majeur, triomphant ainsi de la malédiction de la succube. Il égale enfin Bjorn Borg et Pete Sampras en remportant au moins un Grand chelem sur huit saisons consécutives.
Contrat rempli ! Note : 10/10. Félicitations du jury.
Les leçons de ce tournoi. Quelques mots à chaud avant de refaire le match ensemble encore et encore. D’abord l’attitude suspecte d’Andy Murray dans le troisième set, se tenant le genou à chaque point perdu, ceci avant de lâcher les chevaux. Alors d’accord un peu de comédie ne tue pas mais ça n’en est pas moins pénible ; après Djokovic, Tsonga voire dans une moindre mesure Roddick, il est pénible de voir des joueurs, dès lors qu’ils sont en situation de faiblesse, avoir l’air de souffrir le martyre.
Ensuite le niveau de jeu dans cet Open a été remarquablement bon, les joueurs nous livrant bon nombre de matches à suspense ; « l’Aussie » est définitivement le tournoi majeur le plus ouvert, voilà pourquoi son placement très tôt dans la saison est bien loin de me gêner.
Nos Frenchies ont été à leur place. Oubliés les « mousquetaires » de l’année dernière, avec un Gilles Simon absent (allez… avouez que vous l’aviez oublié), un Gaël Monfils incapable de lutter contre les gros serveurs et un Gasquet toujours en réhab’, seul Tsonga a tenu son rang, et même plus. Malgré cela d’autres ont livré de belles batailles, comme le littéraire Robert ou l’offensif Llodra, l’un étant rattrapé par sa nervosité, l’autre par la mauvaise qualité de ses pompes…
Concernant la saison qui vient de débuter, hé bien finalement cette victoire est tout à fait dans l’ordre des choses : le numéro un l’emporte, Federer s’assurant par-là même un confort certain pour sa place jusqu’à Roland-Garros. Le record de Sampras (286 semaines) est plus que jamais à portée pour le Bâlois, qui égale Jimmy Connors cette semaine et doublera Ivan Lendl dans trois. Novak Djokovic prend la deuxième place, profitant de la sortie prématurée de Nadal et de l’échec en finale de Murray. Ce dernier profite lui de sa victoire en quarts pour prendre la troisième place ATP. Ce qui nous donne un Nadal qui chute au quatrième rang – son pire classement depuis le début de Roland-Garros 2005 – et qui sera un danger permanent au moment des tirages au sort…
Voila pour une (très courte) analyse à chaud. Maintenant débattons !
Tags: Open d'Australie
Tout le monde sera d’accord avec moi pour considérer que le GOAT, c’est Bill Tilden..
Depuis Tilden, tout fout le camp…même Murray sera peut être GOAT, c’est dire..
Bonjour à toutes et tous,
J’arrive un peu après la bataille à contre temps sur l’article pour vous informer que le GOAT est une femme en fauteuil… qui vient des Pays-Bas…
Des petits liens pour les curieuses et curieux :
http://en.wikipedia.org/wiki/Esther_Vergeer
http://www.itftennis.com/wheelchair/players/player.asp?player=55000204
http://sport.courrierinternational.com/article/2008/09/03/la-plus-grande-athlete-du-monde
Elle reste sur une série de 383 victoires consécutives a gagné tous les grands chelem en simple et double idem pour l’or olympique…
Certes aujourd’hui elle a moins de titres en GC en simple que Roger mais c’est à cause de Wimby qui ne se joue pas en simple en fauteuil.
Le tout grâce à son arme secrète, sa diagonale de force comme elle l’appelle qui fait de son service une arme et nom un coup défensif comme pour la plupart des joueurs/joueuses en fauteuil.
Et pour avoir essayé de servir assis sur une chaise, je confirme que le service depuis un siège ressemble plus à du pousse baballe qu’autre chose.
Puis, pour revenir sur l’article du Bodo, je n’en pense pas grand chose en fait, je suis plus d’avis que chaque époque son GOAT et qu’avec des « si » Borg aurait gagné l’US open et Mc Paris et Lendl Wimby etc. federer va bientôt avoir de nouveaux records, le nombre de semaines n°1 au cumulé, peut-être égalera-t-il Sampras au nombre d’années, le nombre de titre en carrière semble loin à atteindre quoique si sur la fin il ne se mettait qu’à jouer des 250, il pourrait peut-être y parvenir…. (ça fait encore un si là).
Il n’a pas trusté tous les records de sa discipline encore mais en détient de très nombreux dont les plus significatifs puis n’est pas très loin pour ceux qui lui manquent… Affaire à suivre.
Au plaisir les gens.
salut, pour ne pas voir ton commentaire suspendu en attente de modération à cause des nombreux liens rajoutés, il ne faut pas en mettre plus de 2 à la fois.*
les modos ne sont pas toujours derrière l’ordi
Je vais avouer que je ne m’étais même pas aperçu être en modération… Mais à la fréquence de post de beaucoup sur le site, on se rend compte que beaucoup sont quand même connectés à horaires réguliers tous les 2h environ dirons-nous
Et personne ne réagit du coup sur la petite Esther…
Qui n’en veut de la petite Esther en GOAT, qui n’en veut ??
Si si y’a des gens que ça fait réagir. Je n’en dis pas plus, mais rdv dans ces mêmes colonnes la semaine prochaine
Le GOAT, c’est Lacoste. Des décennies après, c’est toujours lui qui vend le plus de produits dérivés à son nom. Ca ne prete donc pas à discussion.
Le GOAT, c’est Jeannie voyons… même Fed n’a pas le même palmarès et même Connors n’a pas la même longévité!
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jeannie_Longo
Pour rebondir sur ces exemples en illustrant ce que j’écrivais, le site du championnat non officiel du monde de football considère que l’Ecosse est leader des pays car ceux sont eux qui ont gagné le plus de fois ls rencontres de CDMO.
Bien sur c’est surtout au temps où les seuls matchs internationaux dans le mopnde étaient les rencontres régulières entre l’Angleterre et l’Ecosse.
Le monde avance. On peut réver du passé, le faire connaître, s’en inspirer, mais pas s’imaginer que dans un domaine aussi simplement « technique » que la performance sportive, c’était mieux avant.
Ulysse a écrit :
Ce que je voulais dire avec cet exemple, c’est que les standards de la performance sportive ne cessent de progresser régulièrement, avec le matériel, la détection, l’entraînement, la technique. Les courbes des records ou des pereformances des médaillés montrent que dans tous les sports dotés d’une mesure un athlète de niveau mondial d’il y a 40 ans ne serait plus compétitif aujourd’hui, et parfois de très loin si le sport est un peu technique.
C’est vrai avec des exceptions comme dit après. Mais après avoir parlé de Jesse Owens sur 100 m, On peut considérer que sa performance en longueur 8.13 m il y a 75 ans est une autre exception : il ne serait pas loin d’être champioc de France chaque année et aux dernier JO il aurait été à 21 cm seulement du premier ! (la piste d’élan était en cendrée à l’époque)
Oui le saut irréel de Owens est à comparer à la même irréalité chez Beamon. Il reste 73cm d’écart, presque 10%, c’est beaucoup.
Il me paraît plus juste de comparer les perfos moyennes et là la progression est très nette. Il ya même des modèles mathématiques qui la prédisent.
@Ulysse: on ne sera définitivement pas d’accord avec cela:
« J’essaie simplement d’exprimer le fait qu’on sportif de haut niveau moderne dans un sport majeur, même dépouillé de sa raquette en composites, bénéficie intrinsèquement de 40 années de progrès collectifs dans la façon d’appréhender la formation initiale, l’entraînement de fond, les choix tactiques, le régime alimentaire, la préparation des rendez-vous. Ce gap-là est trop difficle à combler pour un Pancho ou un Rod transposé en 2010. C’est triste à dire mais qu’auraient-ils pesé face à Murray dimanche dernier ? »
..et le problème est bien là: ce que tu cites est à la portée de n’importe qui veut bien se donner la peine de suivre une carrière professionnelle aujourd’hui..
Quand tu veux transposer, il faut donc transposer avec les conditions d’aujourd’hui, pas celles d’hier..Il est bien évident que si tu mets aujourd’hui sur un court Pancho ou Rod avec leur conditions de l’époque (raquettes, entraînement et tutti quanti), ils ne pèseraient rien face à n’importe quel top 10 d’aujourd’hui..Là dessus, il n’y a point de débat..
Là ou il peut y avoir débat- à l’infini- c’est sur le point de savoir si les mêmes tiendraient la route dans les conditions d’aujourd’hui- à armes égales- ou à l’inverse, si ceux d’aujourd’hui auraient tenu à route à l’époque- dans les conditions de l’époque..
Antoine,
Je pense qu’on est globalement d’accord mais tu persistes à ne pas lire ce que j’écris – c’est surement mal écrit d’ailleurs.
Tu prends le joueur Laver ou Gonzalez, tu lui fait sauter 40-50 ans, tu lui colles une raquette moderne. Même si tu l’entraînes pendant 6 mois pour qu’il s’habitue aux conditions modernes : intensité, matériel, etc…, ça ne sera pas suffisant. Le tennis à trop changé.
Il faudrait le reprendre au berceau pour le formater correctement. Mais dans ce cas ça n’a plus aucun sens. Ce n’est plus le même joueur.
On ne formate pas Gonzales ou Laver.
De toute façon, à l’heure actuelle, Laver ou Gonzales ne gagneraient pas avec leur service volée des années 50-60.
Le gazon aurait quand même été ralenti, les cadres et les cordages aussi, bref, ils auraient dû opérer une adaptation de leur jeu d’attaque pour s’en sortir… comme Federer en fait.
Faudrait pas s’attendre à leur voir faire du service volée à outrance..
Je crois que Franck fait la bonne réponse: il ne s’agit pas de s’entraîner pendant six mois et ce ne seraient pas les mêmes joueurs bien entendu..
La difficulté de ce débat du GOAT, tarte à la crème des forums, c’est qu’on ne définit pas ce qu’est le GOAT et chacun a sa propre définition. On convergerait à coup sur si on avait la même.
je ne suis pas fier de moi quand je fais le constat que je n’ai même pas réussi à vous faire accepter l’idée que la performance sportive pure, intrinsèque, débarassée des conditions d’une époque, cette performance augmente régulièrement avec le temps.
Vous prenez Phelps ou Bernard sans leur Jaked et vous les mettez dans une piscine avec Spitz en 1972. Il se fait massacrer. Les morphotype idéaux ont évolué vers du plus grand, plus lourd tant en athlétisme qu’en natation. Pour faire un truc aussi basique que 100m dans une piscine, la technique a évolué en 30 ans au point la nage n’a plus rien à voir. Le tennis rentre tout à fait dans le même genre d’évolution. Le standard technique, les morphotypes adaptés, les pré-requis en terme de capacité musculaire, aerobie et tout le toutim ne sont plus les mêmes.
Il y a un coté triste à un sport « vieux » pour le lequel l’optimisation de la performance au cours des années a conduit tout le monde à faire à peu près la même chose suivant la même technique.
Nous avons la chance au tennis d’avoir encore une grande diversité de techniques, malgré une très longue histoire. Le revers à deux mains n’a pas tué le revers à une mian comme le Fosbury a balayé le rouleau ventral en deux ans. Il y a toujours des plus ou moins crocodiles, plus ou moins attaquants.
La variété résiduelle du tennis, ses fameuses « oppositions de styles », est son plus grand attrait pour moi. Je trouve jubilatoire que cette variété perdure encore même diminuée, alors que l’hyper-professionnalisation exerce sa pression uniformisante depuis plus de 20 ans.
Cette discussion me rappelle une autre discussion que j’ai eue avec mon fils récemment concernant la célèbre chanson de Goldman :
« Et si j’étais né en 17 à Leidenstadt
Sur les ruines d’un champ de bataille
Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens
Si j’avais été allemand ? »
Si J.J.Goldman était né en 17 en Allemagne, de parents allemands, ben il n’aurait pas été « lui », je veux dire J.J.Goldman, il aurait été quelqu’un d’autre, donc son « je » d’aujourd’hui ne peut pas être transposé sous forme d’un « je » (hypothétique) de l’époque, ça reste un « il ». Conséquemment, toutes les interrogations qui vont avec (aurais-je fait ci, aurais-je fait ça) sont infondées.
Idem en tennis, si Rod Laver était né à Bâle en 1981, ben… il n’aurait pas été Rod Laver, mais Heinz Fridmann. A l’heure qu’il est, celui-ci serait employé de banque, et champion local de pêche au turbot.
Tout ça pour dire que je suis d’accord avec les ceusses qui pensent que la comparaison directe entre joueurs d’époques différentes (Laver est meilleur que Federer ou vice-versa) ne veut rien dire du tout, et que la seule comparaison qui tienne c’est le palmarès, qui matérialise la domination relative que untel ou unautretel a exercé SUR SON EPOQUE, et sur son époque uniquement.
Colin,
j’ai justement ezssayé de dépasser ce premier niveau d’analyse qui clôt la discussion tout de suite. Prendre comme étalon la domination exercée sur l’époque méconnaît complètement les conditions de concurrence de l’époque. Dans ce cas on va conclure que le vrai GOAT c’est Charles IX effectivement.
La période pré-open présente toutes les caractériostiques de la WTA : score farfelus du genre 6-0 0-6 6-1, domination d’une poignée, domination ridicule exercée régulièrement à toutes les époques par quelques figures surnageantes (Suzanne Lenglen, Helen Wills-Moody, Margaret Court, Martina Navratilova, Steffi Graff, Martina Hingins) comme pour montrer que dès que l’une d’entre elles prend la peine de jouer avec un peu de détermination et de cohérence … et bien elle est la seule à le faire.
Ulysse: je te mets au défi de prouver ce que tu dis à propos de la période pré open…
Antoine,
Ce genre de truc n’est pas plus « prouvable » que réfutable. C’est mon opinion et je peux juste l’étayer avec des arguments.
Les scores farfelus, je les ai lus dans l’excellente série sur l’ére pré-open de 15-Love. Peut-être la connaîs-tu ? Cette même série (dont je tire l’essentiel de ma connaissance sur le sujet) montrait bien un fonctionnement en vase clos avec un tout petit nombre de candidats aux titres principaux et l’importance des tournées à deux joueurs. Pas pour rien que c’était l’ère « Pas Open ».
Les enjeux financiers n’étaient pas sensationnels. Pas de quoi motiver des dizaines de milliers de gamins et leur parents dans le monde à s’entraîner comme des bêtes. Pas de quoi monter des structures de détection et de formations fédérales ou privées très poussées. Le fractionné qui est l’entraînement aerobie analactique de base n’existait même pas à l’époque.
Ce n’est pas manquer de respect aux grands champions du passé de reconnaître que bien qu’ayant dominé magnifiquement leurs contemporains avec leurs qualités innées et acquises, ils sont loin d’avoir possédé les qualités que l’on peut acquérir entre 5 et 22 ans dans le contexte d’hyper-professionnalisation actuel.
Le tennis a avancé. Peut-être pas pour le meilleur dans le sens du plus esthétique, du plus varié, ni du plus « méritant » si on peut donner un sens à ce mot. Je pense au contraire que le tennis devenu un pur produit marketting a été largement endommagé par le pognon qui s’y déverse : circuit MS1000, 32 têtes de séries dans les GC, finales au meilleur des 3 sets, et même à mon sens raquettes composites et luxilon.
Mais en performance tennistique pure il me paraît difficile de contester qu’il y a un progrès général régulier des tops joueurs sur le long terme.
Pourquoi serait-ce le cas en fond, en natation et pas en tennis ? Ca ne me paraît pas être une analyse primaire.
Mon interpellation visait surtout la supposée plus forte fréquence de scores dits « farfelus »..
« les conditions de concurrence de l’époque » : Oulala, tu ouvres une porte qui te mène vers des rivages bien dangereux, Ulysse! J’en vois déjà venir qui vont nous expliquer doctement que la concurrence à laquelle, au hasard, Federer, a dû faire face, n’était/n’est rien comparée à celle qu’a dû affronter Lendl (au hasard là encore).
Pour aller (un peu) dans ce sens, ce n’est pas parce qu’il y a aujourd’hui 2000 joueurs pros surentraînés que la concurrence relative au + haut niveau est « automatiquement » plus forte qu’avant, où il n’y avait guère que quelques centaines de joueurs pros sérieux (on a vu sur l’article de Kristian que dès que Thomas Emmrich gagne un match à Sofia en 1980 il se retrouve 482ème à l’ATP). Quand je dis que ce n’est pas automatique et systématique, je reconnais quand même que c’est sans doute « généralement » vrai.
Et je m’arrange de tout ça dans mes classements transgénérationnels (cf. article « Bilan de 42 années d’ère open » à paraître bientôt) en me restreignant à l’ère open, et en accordant plus de points aux victoires en MS1000 depuis 90 qu’aux victoires en tournois « équivalents » avant 90, dont le plateau n’était jamais aussi relevé qu’un MS1000 actuel. C’est pas grand’chose mais c’est déjà ça.
Tu as décidé de mieux valoriser les M1000 que leurs équivalents de l’époque, Colin ? Je suis franchement attristé là..
Je ne vois aucune justification à cela. Cela veut dire pour prendre un exemple, que le tournoi de Monte carlo ou Rome sera mieux valorisé du temps de Nadal que du temps de Borg..
..et après tu vas nous pondre une conclusion selon laquelle Nadal est finalement plus fort que Borg sur terre ?
En fait, c’est l’inverse que tu devrais faire Colin: tout tournoi dont la finale se joue en trois sets gagnants vaut évidemment plus que n’importe quel autre qui se joue en deux sets gagnants..
L’argument du tableau plus fourni qu’à l’époque ne vaut strictement rien non plus: dans les M1000 auj, le tableau à l’air sur le papier d’enfer, le classement moyen est très supérieur à celui des GC et tous les meilleurs sont là..et pourtant..En fait ils sont là mais jouent rarement bien; il sont là pare qu’ils doivent être là mais ne se fatiguent pas… La preuve, ces soit disant super tournois, sont en général gagnés par des seconds couteaux capables de gagner au mieux un GC..Bref, le tableau des M1000 serait représentatif de qq chose si les joueurs n’étaient pas obligés d’y aller..Et quand Federer ou Nadal s’inscriraient, cela voudrait dire qu’il ne sont pas venus pour participer mais pour gagner..
C’est pour cela que pour moi, les M1000 ne valent presque rien comparé aux tournois WCT par exemple..D’ailleurs, je ne les regarde presque plus…
Très juste, le niveau de jeu dans les MS est plus qu’inégal et ne reflète pas l’intensité censée supérieure du classement des joueurs qui y participent.
Sans parler de la différence de niveau entre un, par exemple, Paris Bercy et un Indian Wells ou un Miami (comparons les 1/4 sur plusieurs années pour s’en rendre compte).
Ajoutons à cela les gros chèques que reçoivent les joueurs pour venir disputer certains tournois 500 ou 250 (ce qui me donne d’ailleurs une idée d’article tiens).
Antoine, la raison initiale était qu’il y avait plus de tournois « équivalents MS » dans les années pré-90 qu’aujourd’hui: selon les années, il y en avait entre 10 et 14 qui se détachaient du lot, pas toujours les mêmes d’une année sur l’autre. Du coup je leur attribue moins de points, de façon à ne pas favoriser les joueurs de cette époque par rapport aux joueurs actuels.
Même les « grands tournois historiques », Rome, Monte-Carlo ou l’open du Canada, avaient, certaines années, des tableaux faméliques, avec aucun membre du top5 présent, ce qui, reconnais-le, n’arrive jamais dans un MS1000 actuel.
Certes..En bonne logique, il faut que tu te débrouilles pour que le total des points distribués chaque année soit constant..
Je ne crois pas que la bonne formule consiste à dévaluer les tournois WCT et autres..Il faut baisser les points ailleurs..
Par ailleurs, nonobstant les variations de l’ATP, retenir un même nombre de points pour les GC d’une année sur l’autre..
On ne peux pas non plus mettre l’Australie au même niveau que les autres avant 88 à mon sens..
Plus je vous lis, et plus je me dis que toute tentative de DEMONTRERqui est le GOAT et vouée à l’échec.
Quand on voit le nombre de paramètres auxquels vous pensez devoir tenir compte, ca devient franchement impossible: tel barème pour tel tournoi à telle époque, puis tel autre barème à partir de telle époque, sans compte le type de concurrence rencontrée à telle période… Bref, à la rigueur, je trouve que plus on ajoute de paramètres pour objectiver le débat, plus cela le rend sujet à caution : parce que chaque paramètre défini est sujet à controverse. Il y en aura toujours pour dire : « Oui mais à telle époque… », « Oui mais tel tournoi… », « Oui mais tel adversaire… ». Avec toujours en filigrane la question de savoir si un joueur très dominant l’est parce qu’il est le meilleur ou parce que la concurrence rencontrée est plus faible qu’à un autre moment.
Bref, si on rentre dans le débat par ce biais-là, à mon sens, c’est la quadrature du cercle.
Pour une lecture claire, je préfère presque m’en tenir à la lecture la plus simple d’un palmarès. Laver et Bugde on fait le GC. Ils sont les seuls à l’avoir fait, donc ca les rend uniques. Federer a gagné 16 GC, c’est le seul à l’avoir fait, donc ça le rend unique. Parmi les joueurs prétendants au titre de GOAT, ces exploits-là me paraissent au-dessus de n’importe quel autre chiffe qu’on me portera. On pourrait éventuellement encore mettre dans la balance le nombre de semaines consécutives à la place de numéro 1, ce qui place encore Sampras comme prétendant éventuel au titre… mais le record risque de tomber bientôt ce qui disqualifierait pour moi définitivement l’Américain. Au niveau comptable, Borg n’a aucune légitimité au titre non plus. Les 106 (de mémoire) de Connors sont un chiffre qui lui donnerait une petite option aussi pour le pure béotien. Mais évidemment, je suis sûr qu’on peut trouver des joueurs de clubs qui ont remporté plus que 106 tournois dans leur carrière, ce qui démontre tout de même que la qualité des tournois remportés l’emporte sur le nombre.
Après, reste éventuellement l’impression de domination sur son époque. Et là, Borg, évidemment, fait très fort. Mais on est dans l’impression…
Ce qui me paraitrait intéressant pour désigner LE GOAT indiscutable, c’est d’établir une sorte de graphique qui prendrait en compte un critère horizontal (l’amplitude de la domination face à ses contemporains sur un laps de temps déterminé) et un critère vertical (la longévité de cette domination).
Ca serait à tenter. Sampras se retrouverait par exemple devant Federer pour la longévité (pour l’heure) mais clairement en-dessous concernant l’amplitude de la domination.
Et on mesurerait comment l’amplitude de la domination, Elmar ?
Par exemple avec le pourcentage de victoire sur une saison. Ce qui me parait être un bon indice: quel nombre de défaites le GOAT concède-t-il à ses adversaires directs?
Pourquoi pas ?
Colin,
On n’a pas le droit de parler de conditions de concurrence différentes à 40 ans d’écarts ? Il y a des tabous ?
Note que la vieille polémique avec Federer serait plutôt la thèse inverse que celle que je défends. Moi je dis que la concurrence est plus en plus forte, inexorablement, et en moyenne sur le long terme.
Je ne pense pas qu’il y ait de tabous particuliers là dedans mais ce qui serait mieux à mon sens consisterait à essayer de prouver telle ou telle thèse, plutôt que de procéder par affirmations..
Tu fais partie de ceux qui pensent que la concurrence est de plus en plus forte, et plus forte qu’il y a 40 ans.
Ce qui serait bien, c’est que tu tentes de le prouver par exemple en regardant si les meilleurs perdent plus ou moins fréquemment qu’à l’époque contre des joueurs moins bien classés, le tout sur une période représentative, qq années..
Si, comme tu le penses, la concurrence est de plus en plus forte et que ce phénomène est inexorable, on devrait en voir les effets dans les résultats..
En ce qui me concerne, je suis partisan de la thèse qui dit que la concurrence au plus haut niveau est pratiquement la même à toutes les époques..
Antoine,
Ma réponse adressait un contexte différent du fil qui s’est développé ensuite au-dessus. Je ne parle pas de concurrence plus ou moins dure pour les tops joueurs, je parle du niveau général du top 100 qui monte. Mais comme le top 10 monte aussi on ne peut rien déduire du taux de contre-perf des tops joueurs.
Un tel critère est de toutes façon très dépendant de la personnalité du joueur. Un Sampras ou un Nadal perdent parfois contre des joueurs mal classés. Un Verdasco, Murray ou Federer sont beaucoup plus réguliers face à moins bons qu’eux.
Benneteau ?
Pfff ! Ca compte pas c’était à Bercy…
Parlons de la régularité en GC.
..Donc la concurrence n’est pas plus forte pour le top 10 d’aujourd’hui qu’il y a trente ans..C’est exactement ce que je pense aussi..!
@ Jean : j’apprécie beaucoup des posts et tes analogies avec l’athlétisme, sport que je connais bien et qui me passionne.
Pourtant, ton post me fait frémir sur un point : que tu aies pu apprécier Yfter, un suceur de roue sans aucun panache, n’ayant jamais mené une course, collant au train du leader et l’achevant dans la dernière ligne droie. Gebre, Bekel et autres, pour moi, c’est autre chose.
Pour moi, quel que soit le sport, ce qui compte, c’est le panache, la prise de risque, le beau geste, l’attaque : voilà pourquoi j’aime le Stade Toulousain et ses lignes arrières, le Barça, les joueurs de tennis qui attaquent et cherchent à faire des points gagnants, et pas à renvoyer la balle une fois de plus que l’adversaire, j’aime les joueurs qui semblent être nés pour jouer au tennis et qui jouent sans efforts, de manière instinctive, sans qu’on sente derrière le stakhanoviste des courts.
Certes, c’est mérité de voir des Lendl gagner après avoir amélioré son jeu de manière impressionnante et des heures quotidiennes à suer sur le court…mais j’ai toujours préféré McEnroe le branleur, qui ne s’entrainait jamais, sauf en étant le n°1 en double.
Sur le GOAT, pour moi, le débat est un peu vain, à partir du moment où nul ne saura jamais ce que donneraient des rencontres entre Tilden, Pancho, Hoad, Laver, Borg, Sampras et Fed tous à leur top, avec le même matériel, à la même époque…
Mais bon, souvent, on pense qu’on va finir par e…r les mouches avec ce débat, et puis finalement, on a a de très bons posts, avec des contributeurs qui se creusent le citron pour trouver des analogies, d’autres qui font des comptes d’apothicaires pour savoir si untel a plus de mérite qu’un autre…bref, du très bon 15love.
Ah bon ? Je suis resté avec cette image de Miruts déposant complètement les Finlandais dans le 10000 de Moscou, je trouve beaucoup de panache dans cette accélération dans le virage opposé, très lointaine donc pour un sprint final, qui laisse Viren à plus de deux sec. http://www.youtube.com/watch?gl=FR&hl=fr&v=JrZpT-LXO-8
C’est vrai qu’il court avec des lièvres éthiopians, dans le 5000 aussi, mais les courses d’équipe étaient déjà la règle depuis un moment, depuis que les Africains de l’Est ont imposé le negativ split en 68, non ? Pour le reste, c’est une personnalité très mystérieuse, au parcours trouble, on ne sait presque rien des raisons de son absence au départ du 5000 de Munich ou de son emprisonnement dans les geôles du Négus, on ne sait même pas son âge. Sportivement, sa longévité et sa régularité sont quand même étonnantes (221 victoires sur 252 course officielles). Si tu as des infos sur lui…
peut etre que le vrai GOAT c’est un mec qui jouait au jeu de paumes au 17 eme siecle nan?
Ouais. Le vrai GOAT c’est Charles IX. 1290 victoires en 1290 matches. Forcément, qui veut gagner contre le Roi?
@Ulysse,
Le saut de Jess Owens est tout sauf irréel. Il l’a fait en 1935 mais ensuite a gagné aux Jo de 36 acec 8.06 m.
Le saut de Beamon est lui irréel et fait à Mexico en altitude, OK. Il n’a été battu que par des athlètes dont on ne peut garantir qu’ils fonctionnaient à l’eau claire !
Les progrès en demi-fond sont beaucoup plus importants (pourquoi ?).
Sans remonter à 1936, les 4 min au mile ont été franchis en 1954 et cette performance est maintenant accomplie par un athlète de niveau régional.
Est-ce que les modèles mathématiques cités sont meilleurs que ceux utilisés en économie ?
Rien ne garantit non plus que Beamon ne fonctionnait qu’à l’eau claire. En 1968 le dopage était déjà très largement répandu (cf. Tom Simpson 1967, et bien sûr Anquetil avant lui)
On retrouvé des traces de THG dans l’ADN prélevé sur des ossements grecs d’Olympie datant de -400 avant JC.
Hum, pas sur. Les molécules étaient dégradées. Il pourrait sagir de DHEA.
En réponse à Pat :
http://www.constructal.org/en/art/JEB_Jordan_Bejan.pdf
Celui-là n’est pas le mieux, J’en ai d’autres plus orientés sur l’aspect progression des différents sports. C’est un sujet qui m’intéresse particulièrement. Mais je n’ai pas tout sous la main.
Grosso modo les progrès effectués dépendent du ratio entre les types de consommation énertique : anaerobie, aerobie analactique, aerobie lactique. Le tennis a besoin des trois. L’aerobie lactique dont on a besoin au delà de 3 minutes d’effort intense a beaucoup progressé. l’anaerobie qui est l’effort instantanné inférieur à 8 secondes a peu bougé (saut en longueur), l’intermédiaire est …intermédiaire.
Bien sur à ceci s’ajoutent les progrès en technique.
Pour repondre a jerome, on a quand meme eu le droit a quelques affrontements entre pretendants au titre de GOAT
Pancho gonzales a rencontre et souvent battu Hoad, laver et rosewall en amateur et en pro. Il a aussi battu connors a l’age de 43 ans et apparement aurait aussi battu borg a l’age de 42 ans.
Plus recemment en a eu droit a des sampras federer a wimbledon et en exib
Oui mais la question demeure, en match officiel ou pas?
En exhib, Sampras bat Federer
Laver bat Borg… et de toute façon sur un match Benetteau ou Volandri battent Federer… et ça, ça restera.
Une victoire qui, sans faire offense à ces deux joueurs, rapportée au palmarès relatif de chacun vaut son pesant de gloire…et pas n’importe où puisqu’il s’agit de MS 1000, surtout pour raconter à leurs petits enfants…
Imaginez…. ça me fait penser.. toute proportion gardée une chanson de Béranger.
« Il vous a parlé grand mère? Parlez-nous de lui »
http://napoleon1er.perso.neuf.fr/SouvenirsDuPeuple.html
Les exhibs c’est du pipo. Par exemple Sampras a battu Federer à leur troisième rencontre en Asie. Puis il a été se faire battre au Blackrock Masters (ancien sponsor de l’Aegon Master) par tout le senior tour. He oui y a du pognon a gagner pour les papys du senior tour.
Fuck the goat!
L’aventure humaine derrière chaque carrière est plus importante que la projection que les fans, analystes et autre branleurs peuvent se faire
Le looser dont parlent Ulysse et Antoine doit vraiment avoir plus de couilles pour continuer sa carrière que federer aprés le « Dédastre 2008″
Tu ouvres le débat du WOAT ?
Sache que ce n’est pas Alexei Filenkov qui peut s’enorgueillir de plusieurs matchs gagnés en carrière. J’étais tombé par hasard sur un Allemand qui avait perdu la totalité d’une quarantaine de matchs officiels en carrière.
Je ne sais pas si ses coucougnettes sont utiles à Alexei pour continuer sa carrière. Quand on me parle de faire 35 tournois par an dans le monde entier dont un seul match gagné et pas plus de 5000$ de prize money au total simple + double, c’est surtout l’économie de l’affaire qui me paraît louche.
Retour au débat sur le GOAT. Ci-joint une preuve à joindre au dossier.
Ca prend 9mn59, et je vous assure que c’est bien plus efficace que pas mal de prescriptions pour s’endormir de bonne humeur.
http://www.youtube.com/watch?v=eb_4Zzihtfk
Bon sang, qu’est-ce que c’est bon !
Ce qui est le plus impressionant, c’est l’âpreté des échanges. Une super cadence avec des frappes lourdes qui s’enchainent. Quand Federer dit qu’il a rarement joué un match aussi phyique, ca se comprend tout à fait.
Oui, hormis son mauvais pourcentage de 1ères balles au 1er set, Murray a très bien joué du fond du court, sur ce qui est censé être son point fort. Mais en face, il y avait un joueur qui sait tout simplement faire plus de choses et qui lui est encore, à 28 ans bien sonnés, foncièrement supérieur quand il évolue proche de son meilleur niveau.