John McEnroe, chronique d’un déclin

By  | 5 juillet 2024 | 161 Comments | Filed under: Histoire, Légendes

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Magnifique article d’Eurosport, signé Laurent Vergne. Le début de l’article dit absolument tout du personnage : « John McEnroe est un homme en colère [...] peut-être, tout simplement, est-il en colère parce qu’il est en colère. [...] Il n’y a rien à expliquer. C’est comme ça. Il est comme ça. McEnroe, symbole vivant de la colère. Le bougon, le râleur, le colérique, le nerveux, le « Superbrat ». »

La rage de la perfection

 

Dans l’un des documentaires sur McEnroe en Français que l’on peut voir sur Youtube (Le crépuscule des dieux, ou Duel de hautes volées consacré à la rivalité avec Jimbo) se niche une interview de Richard Evans, journaliste américain de renom ayant consacré une biographie à McEnroe. Evans rapporte un propos du Sale gosse, qui remonte probablement à cette époque-là, 1984, où il écrasait le circuit : « Je n’y prends pas de plaisir. Je voudrais pouvoir savourer davantage mon jeu, mais je ne ressens que de la pression, je n’en profite pas ».

Le titre du livre d’Evans, La rage de la perfection, qui remonte à 1984, est particulièrement bien trouvé. Il ne recherchait pas la victoire, il recherchait la perfection. Et quand un point sublime car parfaitement exécuté lui apportait cette perfection, il ne le savourait pas, il se mettait déjà la pression pour que le point suivant soit du même tonneau.

Cette rage, cette insatisfaction permanente, ont-t-elles été bénéfiques à sa carrière, ou au contraire l’ont-elles plombée ? Il est difficile de trancher. Je n’ai pas lu le livre de Richard Evans, mais il remonte de toute façon à 1984 et ne peut pas traiter de ce qui a immédiatement suivi. Cette étrange année 1985, où il rentre dans le rang, où il se fait moins rapide, et parfois moins impliqué, moins motivé. Où il gagne quand même 8 titres, mais où il perd dans toutes les grandes occasions.

Les Usual Suspects

 

Une chronique du déclin de John McEnroe pourrait se décomposer ainsi : d’abord la chute du piédestal ( ? – janvier 1986) qui s’achève, clairement, avec la défaite face à Brad Gilbert au Masters. Ensuite la traversée du désert (janvier 1986 – décembre 1988). L’été indien, enfin (janvier 1989 – décembre 1992), période coiffée de 3 demi-finales en Grand Chelem.

Cette chute du piédestal, il est bien difficile d’en dater le début. 7 dates semblent plausibles :

  • La défaite en finale de Roland Garros 1984 face à Lendl.
  • Le pétage de plombs de Stockholm en octobre 1984.
  • La défaite sans appel en Coupe Davis face à la Suède 6 semaines plus tard.
  • La défaite en quarts de finale au tournoi WCT de Dallas 1985 face à Nyström.
  • La défaite en demi-finale de Roland Garros 1985 face à Wilander.
  • La défaite en quarts à Wimbledon 1985 face à Curren.
  • La défaite en finale de l’US Open 1985 face à Lendl.

On éliminera d’emblée la finale de Roland Garros 1984. Elle a été suivie de deux démonstrations de force en Grand Chelem, absolument immaculées, à Wimbledon et à l’US Open.

Les deux dernières dates, Wimbledon et l’US Open 1985, ne font que confirmer une tendance à l’œuvre depuis des mois. Mac n’est plus aussi rapide qu’avant, c’est un constat, et la défaite londonienne contre Curren est assortie de l’étrange impression qu’il ne se sentait même pas concerné. Dans ce tableau d’ensemble, on notera toutefois deux victoires probantes à Stratton Mountain et à Montreal, les deux fois en battant Lendl en finale. Mais les promesses de cet été-là furent tempérées dès l’entrée en lice de Mac à Flushing Meadows : opposé au modeste Israélien Shlomo Glickstein, il frôle l’élimination, ne l’emportant qu’au tie-break du cinquième set. Une autre victoire en cinq sets, face à Wilander en demi-finale, scellera son sort : en finale face à Lendl, il ne tiendra qu’un seul set avant de craquer physiquement. Le tout devant un public new-yorkais acquis à la cause de ses adversaires. Passe encore pour Shlomo Glickstein, New York abritant la plus grande communauté juive au monde. Mais face à Lendl, le doute n’est plus permis : McEnroe n’était plus soutenu par son propre public.

La défaite à Roland Garros face à Wilander fait suite à deux autres défaites contre Lendl, l’une sur le har-tru de Forest Hills, l’autre sur une « vraie » terre battue, à la Coupe des nations de Düsseldorf. Pas de défaites infamantes, mais on ne peut que constater que Mac est loin d’être aussi aérien qu’un an plus tôt.

Faudrait-il donc remonter le hiatus à ses sautes d’humeur de la fin 1984 ? C’est tout aussi discutable. Début 1985, il repart pied au plancher, remportant sans sourciller le Masters – avec à la clé une victoire probante en finale contre Lendl –  puis ses quatre premiers tournois de la saison. Ce qui accrédite, à ce moment-là, l’idée que la déroute face à la Suède en Coupe Davis est le fruit des mésententes au sein du trio McEnroe/Connors/Ashe, et non d’une baisse de niveau ou de motivation de McEnroe.

Fibak émerge des brumes de l’hiver

 

Ne resterait donc que la défaite face à Nyström à Dallas. Défaite surprenante, car Mac semblait alors seul au monde. Surprenante aussi car Nyström n’était pas un adepte des surfaces rapides. Surprenante enfin, car la finale WCT de Dallas était un rendez-vous majeur pour l’Américain. Cette défaite semble néanmoins marquer une rupture dans la saison du new-yorkais, parce qu’elle va être suivie de beaucoup d’autres.

En y regardant de plus près, un autre match mérite qu’on s’y arrête. Il s’agit du premier tour du tournoi indoor de Houston, en février 1985. Finaliste du Masters 1976, Wojtek Fibak avait flirté avec le top ten au cours des années suivantes. Mais à ce moment-là, il émargeait au 77ème rang mondial, et à 32 ans il était clairement sur la pente descendante. C’est l’époque où il connut les jeunes loups Edberg et Becker, dont il fera de saisissants portraits dans les colonnes de Tennis Magazine à la fin des années 80. John McEnroe aura aussi droit à son portrait… et il y sera notamment question d’un obscur match à Houston début 1985, qui a tourné au vinaigre.

Affrontant un John McEnroe n°1 mondial au sommet de son art sur surface rapide, le Polonais n’avait a priori pas grand-chose à espérer de ce match. Mais après la perte du premier set, il se mit à jouer son meilleur tennis et offrit une vraie opposition au Superbrat. Ce dernier va alors franchir le 38ème Parallèle après la perte du deuxième set au tie-break. John passera tout le troisième set à insulter et à trainer dans la boue l’adversaire, sa mère, sa famille, son épouse, son pays. Et s’il s’en sort sur le fil 7/5 au troisième, il n’échappera pas à une petite explication dans le huis-clos du vestiaire. Il faudra un malabar (Zivojinovic je crois) pour les empêcher d’en venir aux mains. Telle est la version de Fibak, qui conclut son article en s’étonnant que les débordements du new-yorkais ce jour-là soient totalement passés en-dessous des radars. Rappelons que cette rencontre s’est disputée devant un corps arbitral loin d’être aussi professionnel qu’il ne le deviendra par la suite.

Nous n’avons pas les images de ce match, et rien pour confirmer les propos de Fibak. Le fameux « The question, Jerk ! » de Stockholm quelques mois plus tôt emporte tout, et là nous avons les images. Mais si ce récit était avéré, il y aurait de quoi se demander comment un Fibak, même en grande forme du haut de ses 32 ans, a pu contrarier à ce point McEnroe à ce moment-là, et surtout pourquoi ce dernier s’est comporté de manière aussi odieuse.

On pourra, du reste, s’interroger sur ce début de saison 1985, marqué de quatre victoires en tournois. De Philadelphie à Chicago, en passant par Houston et Milan, John McEnroe aligna certes les victoires, mais sans avoir à affronter de véritable poids lourd, Jimmy Connors devant renoncer en finale à Chicago en raison d’une blessure au dos.

Les fils se touchent

 

Cette pièce texano-polonaise s’ajoutant au dossier n’a pas nécessairement une grande importance, pas plus que le grand show de Stockholm face à Jarryd. Mais les deux événements participent à un tableau d’ensemble, dont fait également partie ce Wimbledon 1984 où le Sale gosse réussit à s’astreindre à un silence total pendant ses matchs, non sans prendre énormément sur lui.

En 1984, John n’a jamais été à ce point maître de son jeu, et il exerce sur le circuit ATP un joug ne souffrant aucune contestation. Il marche sur l’eau. Néanmoins, la cocotte-minute est sur le point d’exploser ; il n’est plus une levée du Grand Chelem où son comportement ne sera pas scruté à la loupe. A Wimbledon donc, mais aussi à l’US Open, une partie des officiels, des journalistes et du public n’attendent qu’une chose, non sans une certaine appétence malsaine : qu’il craque. Ce regard inquisiteur, il le sent peser sur lui chaque jour, sur chaque match, sur chaque point ; et ce regard vient s’ajouter à cette pression du match parfait que John se met lui-même.

Les fils ne pourront que finir par se toucher. A Stockholm tout d’abord, ce qui vaudra à Mac une suspension de 3 semaines et le privera de l’Open d’Australie. A Houston ensuite, face à Fibak. A Dallas enfin, face à Nyström, où la pression de rééditer sa saison précédente immaculée est plus forte que jamais. Le premier véritable coup de semonce vient bien à Dallas, mais la nervosité du bonhomme était déjà perceptible en amont.

Ainsi va se poursuivre sa saison 1985, au cours de laquelle il sera capable, sur des tournois mineurs, d’être le plus fort, y compris face à Lendl, mais où son meilleur tennis, sa concentration et sa forme physique ne seront jamais au rendez-vous en même temps. A-t-il entretenu sa condition physique pendant l’intersaison 1984-1985 ? Son parcours à Roland Garros 1985 souffre nettement de la comparaison avec celui de l’édition précédente. Où est-il pendant son quart de finale londonien face à Curren ? Manifestement pas sur le terrain, puisqu’il ne gagnera que 8 de ses 13 jeux de service ce jour-là. Le grand vainqueur du fameux « Super Saturday » de l’US Open 1984, par ailleurs demi-finaliste du double cette année-là, a-t-il travaillé sérieusement son endurance en vue de l’édition de l’année suivante où il n’a pas disputé le double ? Au vu de sa prestation face à Lendl en finale, on peut en douter.

L’ère de McEnroe est en train de prendre fin : en 1984, il a tout simplement créé un monstre trop grand pour son cerveau tourmenté.

L’enfant de la balle

 

On ne se hasardera pas à prendre pour argent comptant les propos de Mac tant ils ont pu être contradictoires, y compris a posteriori. A tous les micros complaisamment tendus pour le faire parler des raisons de son déclin, il évoque invariablement son mariage et sa paternité. Cette explication ne sera valable qu’en 1986, avec la naissance de son premier enfant (en mai) et son mariage (en août) avec l’actrice Tatum O’Neal.

Sans entrer dans une biographie détaillée de Tatum O’Neal, disons qu’elle est la fille de l’acteur Ryan O’Neal – inoubliable Barry Lyndon devant la caméra de Stanley Kubrick – et qu’elle a eu une enfance perturbée entre un père trop souvent retenu sur les plateaux de tournage (et apparemment violent) et une mère toxicomane. Son Oscar, obtenu à l’âge de 10 ans – un record de précocité – n’est que la surface émergée d’un iceberg particulièrement trouble, comme en témoigne son autobiographie A paper life. Amateur d’art, membre notoire de la jet-set new-yorkaise aux côtés de Vitas Gerulaitis, John McEnroe avait son rond de serviette dans les clubs new-yorkais accueillant les rock stars, et plus globalement fréquentait le même milieu que cette jeune actrice. Sauf qu’à la différence de Gerulaitis, capable de sortir une nuit entière et d’être ponctuel et impeccable au petit matin, McEnroe n’était pas une force de la nature. Et si l’on peut disculper Ivan Lendl de toute fréquentation de toxicomanes, on ne peut en dire autant de John McEnroe, ni exclure à 100% que son déclin soit lié à une consommation excessive de drogues. Car en 1985, au moment où ils officialisent leur couple, Tatum O’Neal est depuis plusieurs années une cocaïnomane.

Plus globalement, la simple appartenance de John McEnroe à la jet-set de la Grosse Pomme donne corps à l’hypothèse que son hygiène de vie n’était pas nécessairement adaptée aux contraintes d’une carrière sportive de haut niveau. N’ayant jamais eu d’entraineur, il n’a jamais pu s’appuyer quotidiennement sur un partenaire stable le ramenant inlassablement à sa carrière, à ses exigences et aux sacrifices qu’elle devait impliquer.

Une légende qui tousse

 

Quarante ans après les faits, l’aura de John McEnroe reste intacte. Dans la mémoire collective, il a certes conservé ses galons de joueur particulièrement colérique revenant invariablement quand il s’agit d’évoquer les plus gros caractères de l’histoire du tennis. Mais cette mémoire collective a également retenu, non sans raison, ses entrechats au filet, son toucher de balle absolument unique et sa faculté inouïe à mettre sans effort l’adversaire loin de la balle. Le génie qu’il a déployé raquette en main lui assure encore aujourd’hui un écrin molletonné de respect, celui d’une voie écoutée et faisant autorité quand on parle de tennis. On ne compte plus les reportages réhabilitant sa légende, son génie, productions d’autant plus hagiographiques qu’elles sont réalisées avec le concours de l’intéressé. Car oui, osons le dire, John McEnroe s’aime. Néanmoins, quelle que soit sa capacité d’oubli, volontaire ou non, de certaines zones d’ombre, le regard candide qu’il porte sur sa propre carrière – et largement véhiculé comme tel – souffre d’insuffisances et d’approximations.

C’est sur ce forum qu’un internaute avait expliqué, à propos de la demi-finale australienne de 1983 entre le Sale gosse et Wilander, qu’en aucun cas le « vrai » McEnroe n’aurait perdu ce match. Je ne ressors ce post du congélateur que pour évoquer le « vrai » McEnroe, celui de 1984 évidemment. La position de surplomb du new-yorkais, en plus d’être indiscutable, a duré une année entière, assez longtemps donc pour susciter encore ce genre de propos des décennies plus tard. Mais c’est un peu court, car dans l’histoire du tennis les saisons aussi immaculées se comptent sur les doigts d’une main. Et attendre du Superbrat qu’il prolonge en 1985 sa domination de 1984, c’était démesuré, même pour lui. Après tout, sa saison 1985, sur un plan strictement comptable, est en tous points meilleure que sa saison 1982 pourtant marquée par la retraite de son grand rival Björn Borg. Simplement ces deux exercices n’arrivent pas au même moment de sa carrière.

En déclarant à Richard Evans qu’il ne parvenait pas à tirer du plaisir de ses exploits, John McEnroe a sans doute, pour une fois, livré sans artifice le fond de sa pensée. La contrepartie de ses exploits de 1984, c’est une pression grandissante, venue à la fois de lui-même et des attentes du public de la petite balle jaune. Et cette pression a fini par engloutir son esprit tourmenté, de manière subliminale fin 1984, mais récurrente en 1985. Il a en outre commis l’erreur de croire qu’il pourrait maintenir son niveau de 1984 avec la même constance sans se plier à la discipline quotidienne nécessaire. Et c’est probablement dans sa vie privée que se nichent d’abord les raisons de ce déclin relatif.

L’effacement progressif de John McEnroe en 1985 ne doit donc rien à l’amélioration des matériels, ni aux progrès d’Ivan Lendl, ni à l’arrivée d’une puissance incontrôlable symbolisée par Becker. C’est lui, avant tout, qui n’est plus le même joueur.

Boris Becker, qui partage avec le Superbrat une vie jalonnée de nombreuses zones d’ombre, a indiqué un jour que l’un des plus grands regrets de sa carrière était de ne pas avoir affronté John McEnroe au sommet de son art à Wimbledon. Un hommage en oblique à un champion avec qui il était capable, le même jour, de s’engueuler copieusement durant le match et de finir la soirée avec lui. Mais Boris ne perdait rien pour attendre : en août 1986, quelques jours seulement après son mariage, le Sale gosse allait offrir à l’Allemand, désormais n°2 mondial, la plus furieuse des oppositions à Stratton Mountain, dans ce qui restera probablement le plus beau match de l’année 1986.

Post-scriptum : l’auteur de ces lignes n’a pas à sa disposition l’autobiographie de John McEnroe. Sujet à caution comme tout ouvrage autobiographique, et encore plus connaissant le personnage, ce livre serait tout de même un éclairage précieux bien que partiel et partial, sur le déclin relatif de Mac en 1985.

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Grand passionné de tennis depuis 30 ans.

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161 Responses to John McEnroe, chronique d’un déclin

  1. Nathan 29 novembre 2024 at 18:30

    Au temps pour moi, j’ai lu trop rapidement. Ce qui voudrait dire qu’une manipulation antérieure de TMZ a laissé ensuite des traces sur une manipulation postérieure de mélatonine. Elle serait en droit d’actionner une action contre le Laboratoire Pharmaceutique ou le prestataire chargé du packaging. De la TMZ n’a pas à se retrouver dans un autre produit, encore moins dans un produit grand public. Si j’étais elle, c’est ce que je ferais. Car comment expliquer au grand public et aux autres joueurs du circuit que de la mélatonine a été contaminée par… une autre substance interdite. C’est une histoire à dormir debout quand on la lit en raccourci dans la presse, bien moins compréhensible que celle de Sinner de prime abord.

    • Perse 30 novembre 2024 at 01:51

      A priori c’est dans le labo, la TMZ ayant retrouvé dans la plus forte quantité au sein même des gélules et non dans la boîte.

      Le fabricant a fait le mort (contrairement au cas Halep).

      En fait, on se retrouve sur un problème typique de médiatisation non rigoureuse de la part de la presse alors que les cas Swiatek (12 pages) et Sinner (33 pages) sont simples.

      La réaction d’Halep d’ailleurs ne la grandit pas et relève de la mauvaise foi à mon sens.

      Shapovalov est dans l’émotion primaire. Je ne sais pas si Pouillé a ouvert sa bouche maus il est probable que ce soit la aussi à côté de la plaque

    • Nathan 30 novembre 2024 at 15:49

      Oui, c’est un peu triste de voir à quel point les premiers intéressés, les joueurs et les joueuses du circuit, manquent à la fois de recul et de curiosité. C’est leur boulot, c’est leur pratique, ils (elles) devraient y regarder à deux fois ou se taire. Pour un Taylor Fritz, combien de réactions épidermiques, les premiers qui montent au créneau étant les joueurs déjà condamnés en brandissant la pancarte de l’inéquité pour mieux s’exonérer de leurs éventuels errements passés.

      Le droit n’est pas la justice et encore moins la vérité. On le sait tous. Mais il n’y a pas d’alternative. Ce qui me surprend de la part des joueurs, c’est l’absence de propositions constructives pour faire évoluer les choses. Réfléchir aux règles et à la jurisprudence, faire des propositions d’amélioration, proposer un fonds pour aider les joueurs dans la tourmente donnant accès à des avocats spécialisés, des laboratoires spécialisés, etc. Dire que le traitement des joueurs est inéquitable est une chose. Prendre le problème à bras le corps en est une autre. Les gens préfèrent croire leur croyance que comprendre et agir. De « l’élite est pourrie », on croit entendre aussi une autre petite musique : c’est parce qu’elle est pourrie qu’elle est devenue l’élite. Ce qui ne veut pas dire pour autant que tout est parfait, que la justice ne se trompe pas, et que l’élite est au-dessus de tous soupçons. Il n’est pas inutile de le préciser.

      • Perse 1 décembre 2024 at 12:12

        Au bout d’un moment, on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif aussi.

        La difficulté actuelle est bien que trop de monde ouvre sa bouche en toute bonne conscience et avec une absolue méconnaissance des choses.

        Si on suit les commentaires sur l’Equipe, c’est 90% du temps totalement à côté de la plaque par ignorance complète du dossier alors que le rendu donne le raisonnement et les éléments du dossier et que celui-ci est aisément accessible. Toutes les « questions » posées par ces gens qui pensent en poser d’intelligentes sont d’une bêtise crasse en réalité.

        En l’état actuelle des choses, j’ai envie de dire que tous ceux qui font une comparaison avec le cas Halep se décrédibilisent et méritent d’être ignorés.

        « Le droit n’est pas la justice et encore moins la vérité » : pour le cas d’espèce, il y a beaucoup de ressources qui ont été investies pour déterminer la plausibilité des arguments de Swiatek (avec expertise, contre-expertise et investigation poussée sur le lot de la mélatonine incriminée).

        Peut-être que par ailleurs elle se dope, mais certainement pas à la TMZ.

        • Anne 3 décembre 2024 at 12:01

          dans le genre, il n’est pas à une connerie dite près, on a Gasquet. Interrogé sur les deux cas les plus récents dans La dépêche du midi, celui-ci affirme :
          « Ce qui m’inquiète le plus c’est qu’on ne comprend pas trop le déroulement. Tu l’apprends après ! Normalement, il y a un procès, après tu as un délibéré, tu as une sentence qui tombe. Là, on apprend tout en même temps et ça, ce n’est pas normal, ça ne veut rien dire. Ce n’est pas au niveau. Je trouve que le dossier est très mal géré. Ce n’est pas normal, ce n’est pas pro. La justice sportive, ce sont des amateurs. Vraiment. Il y a une cacophonie. C’est un peu grotesque. »

          De la part de quelqu’un qui sait très bien comment cela fonctionne pour avoir été concerné… c’est une sortie pour le moins grotesque justement.

  2. Perse 1 décembre 2024 at 16:55

    https://www.eurosport.fr/tennis/dopage-trimetazidine-un-mois-de-suspension-appel-laffaire-swiatek-expliquee_sto20058405/story.shtml

    Cet article est à côté de la plaque par exemple, le traitement est pourri et ne fait qu’ajouter à la confusion. Pourquoi le journaliste n’est pas capable de lire préalablement l’attendu avant de se renseigner auprès de l’expert ?

    A la limite la raison des effets du TMZ est secondaire, là les vrais questions, c’est pourquoi 1 mois pour elle et pas pour Sinner ni non plus 9 mois comme Halep.

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