Riis – Ullrich – Virenque : podium de vainqueurs sur le Tour de France 1996.
Suite de l’article de Sport & Vie – première partie ici
Le dopage change l’EPO
L’arrivée de l’EPO fut donc considérée comme une véritable libération par la gent des tricheurs. L’hormone synthétisée dès 1986 par génie génétique permet en effet d’enrichir son sang en globules rouges sans devoir s’encombrer de toutes les embêtantes précautions liées aux transfusions. Le milieu sportif ne fut pas long à percevoir l’avantage qu’il pourrait tirer du médicament. Les prémières révélations sur son usage remontent aux Mondiaux de ski nordique organisés à Lahti (Finlande) en 1989. Ensuite, ce fut la déferlante et la disparition conjointe de tous les anciens repères. Partout dans le monde, les records explosaient et les moyennes s’envolaient. On voyait aussi des choses totalement insensées comme ces coureurs à pied qui gardaient la bouche fermée à l’effort, ces nageurs capables de faire des longueurs de bassin sans sortir la tête de l’eau, de respirer tous les onze temps au crawl ou encore des cyclistes grimper tellement vite dans les cols qu’ils devaient freiner à l’amorce des virages à lacet. A la fin des années 90, l’EPO était même tellement répandue dans les sports d’endurance que certaines voix se faisaient entendre pour dire qu’en dépit des tricheries, l’éthique était sauve puisqu’en raison de son succès, tous les concurrents se retrouvaient finalement à égalité.
Or ce n’est pas vrai ! Comme avec n’importe quel médicament, le monde athlétique s’est rapidement divisé entre bons et mauvais répondeurs à l’EPO. Parmi les membres du premier groupe, on a déjà parlé de Bjarne Riis, le coureur danois qui a connu une seconde jeunesse grâce à ce traitement, lui qui n’avait pratiquement rien gagné jusqu’à ses 30 ans hormis un titre de champion du Danemark. En France, ce fut aussi le cas de Laurent Jalabert. Leader de l’équipe Once, il remporta notamment l’édition 1995 du Tour d’Espagne en signant cinq victoires d’étapes au passage et en s’emparant du classement par point et de la montagne en sus ! Jusqu’alors, il était plutôt connu comme un honnête routier-sprinteur.
La suite ? On la connaît. A partir de 1997, l’Union Cycliste Internationale (UCI) instaura un nouveau système de contrôle avec prise de sang et suspension temporaire de tout athlète qui présenterait trop de globules rouges, soit une hématocrite supérieure à 50%. Cette règle a un peu compliqué le travail des tricheurs. Pas beaucoup. L’EPO continuait de voyager bon train jusqu’à la mise au point des premiers tests de dépistage et leur adoption dans le cyclisme au cours de la saison 2000. Ces tests se révélèrent relativement efficaces pour faire reculer son usage même si, dans leur formule initiale, leur efficacité n’excédait pas trois jours. Heureusement, ils seront améliorés par la suite, obligeant les trichieurs (cette coquille involontaire est de moi mais m’a fait rire) à adapter chaque fois leur pratique.
Par exemple, ceux-ci prirent l’habitude d’échelonner les prises avec des micro-doses plus difficiles à déceler. Mais cela reste possible. Les laboratoires sont désormais capables de détecter l’injection de quelques centaines d’UI (unité internationales) pendant les deux jours qui suivent l’injection. Tout cela explique que l’EPO dans sa forme originelle se trouve de plus en plus souvent délaissée par les équipes à la pointe du dopage. Pour conserver un avantage, il fallait trouver autre chose, mais quoi ? Dans les paragraphes qui suivent, vous verrez qu’un grand nombre de pistes existent, à commencer par la plus simple : recourir à des copies d’EPO (époétines) dites « biosimilaires » parce qu’elles diffèrent de l’originale seulement par quelques sucres sur la chaîne glycosylée et qui, de ce fait, n’ont pas encore été approuvées par l’AMA. On manque donc de références pour attester d’un résultat positif au contrôle.
Une autre solution consiste à stimuler l’érythropoïèse en fin de chaîne. Il faut savoir en effet que l’EPO classique agit au début du processus de fabrication des globules rouges en donnant aux réticulocytes (les jeunes globules rouges en provenance de la moelle osseuse) un ordre de maturation. Mais il existe d’autres moyens de stimuler l’érythropoïèse, qui est en fait une cascade d’une dizaine d’étapes, en agissant à la fin de cette cascade en diminuant la prolifération des précurseurs des érythrocytes, comme le fait le luspatercept, principe actif du médicament Reblozyl, que l’on utilise beaucoup dans le traitement de la bêta-thalassémie (malformation génétique de l’hémoglobine).
D’autres substances font actuellement l’objet d’essais en phase II avant commercialisation comme le sotatercept (ACE-011) qu’on prévoit de commercialiser dans le traitement de l’hypertension artérielle pulmonaire. A ce stade, ces produits demeurent totalement indétectables. Peut-être circulent-ils déjà dans les milieux sportifs. Ce serait une explication à l’emballement des moyennes.
Evidemment, dans l’hypothèse où des sportifs auraient déjà sauté le pas, ils courent d’énormes risques. Aux premiers temps de l’EPO, des erreurs de dosage ont sans doute été à l’origine de plusieurs morts inexpliquées dans les sports d’endurance : athlétisme, cyclisme, courses d’orientation. Les coulisses bruissaient de rumeurs sur des coureurs forcés de se relever en pleine nuit pour faire du home-trainer afin de relancer la circulation de leur sang devenu trop visqueux. Or il se trouve que ces bruits de couloir ont de nouveau cours aujourd’hui et qu’ils auraient même été à l’origine de la descente de police à l’hôtel où résidait les coureurs de l’équipe Bahrain-Victorious lors de la 17e étape du Tour de France 2021. Voilà pour la piste tout à fait crédible des précurseurs érythroïdes. D’autres hypothèses sont sur la table.
Rappelons qu’en 2015, le marcheur français Bertrand Moulinet s’était fait pincer pour usage interdit de roxadustat (ou FG-4592). Là encore, il s’agit d’une technique thérapeutique détournée dans le but d’augmenter l’oxygénation du sang. Elle consiste à empêcher la dégradation d’une substance (HIF-1alpha-prolylhydroxylase) chargée d’avertir l’organisme en cas d’hypoxie. Lorsqu’on monte en altitude par exemple. Normalement cette substance disparaît quand la situation revient à la normale. Mais on peut empêcher cette mise hors-service. L’organisme se croyant encore en sous-oxygénation continue de produire des globules rouges à foison comme avec l’EPO. Cette technique habile se révèle néanmoins assez facile à détecter et semble avoir été abandonné au profit d’une autre, tout aussi machiavélique, celle dite des « inhibiteurs du GATA ».
Suite à ce moment de suspens les deux jambes et les épaules dans le vide, le lac de lave de l’Erta Ale en-dessous, suite au prochain épisode.
Et le public du Lenglen semble applaudir Taylor Fritz. Je suis rassuré, il n’y a pas que des cordes vocales dans les tribunes, il y a aussi quelques neurones.
Il y a dans le faciès de Francisco Cerundolo quelque chose de Frankie Santana.
Yep. Agence tous risques.
Je ronfle, quand même… Ils sont aussi soporifiques l’un que l’autre.
Victoire féministe ! Match du simple dames pour le grand film du dimanche soir. La mobilisation d’Arlette, Nathalie, Sandrine et consœurs porte ses fruits. Les possesseurs d’Amazon Premium et de billets simples sont ravis. Lolo & Carlitos, les machos latins, serviront de hors d’œuvre sur la chaîne publique. De gôche.
Petit retour sur le match Sinner-Altmeir :
En regardant les stats, Sinner a été nettement dominant (plus de points gagnés au retour 39% contre 33%, plus de break 6 vs 5 avec 21 bdb contre 9).
Même dans la variété des coups, il a tenté plus d’amorti, de montées vers le filet etc…
C’est la beauté du tennis que certains points valent plus d’autres mais sur ce match, il a pris la malédiction berdychienne – celle de se prendre le mur du manque de réussite -. Comme j’ai regardé l’immense parte des 3 derniers sets, on ne peut pas dire que Sinner n’a pas suivi la devise du SAS britannique « Qui ose gagne ».
Mais je trouve que le tennis masculin favorise la défense avec l’endurance, la couverture du terrain, la souplesse (qui est l’apport de Djokovic dans la foulée de Clijsters), la capacité d’anticipation des joueurs modernes. Si on rajoute la tolérance des grands tamis et des cordages avec les balles alourdies, le métagame favorise le contre.
Il est une stat qui serait intéressante, et qui expliquerait bien des choses, à commencer par la durée des matchs : le nombre de coups frappés à chaque point. Je soupçonne que la moyenne est nettement supérieure à ce qu’elle était il y a 20 ans, et que c’est pour cette raison qu’un 5 sets dure souvent plus de 4h aujourd’hui alors qu’il tournait autour des 3h il y a 20 ans.
Et si nous avions cette stat, nous pourrions analyser beaucoup plus finement la dynamique d’un match, parce que le nombre de points gagnants et de fautes directes ne suffit pas à déterminer combien de coups sont réellement rentrés dans le terrain. Si nous l’avions, nous verrions sans doute une stabilité dans le ratio winners/fautes, mais des points se jouant en plus de coups qu’il y a 20 ans. Ce qui confirmerait ta remarque sur l’endurance et la résistance.
Sur le Sinner-Altmaier plus précisément : nous avons vu le même match, et tu rappelles toi-même que l’important n’est pas de gagner plus de points mais de gagner ceux qu’il faut. Quand je traite Sinner de bourrin sans imagination, j’inclus dans le package sa maladresse au filet, où il a raté des volées faciles alors qu’il n’avait plus qu’à les poser, ou encore des volées qui ont été de simples remises en jeu remettant Altmaier dans le point alors qu’il était quasi-perdu. Sur le jeu au filet, je dirais (sans doute en exagérant un peu) que Sinner est probablement monté 50 fois au filet et n’y a récolté que 20 points, alors qu’Altmaier est monté 30 fois pour 25 points marqués. C’est clairement un domaine du jeu où l’Italien a une grande marge de progression.
Par contre, Jannik a vraiment fait plus d’amorties que Daniel ? Ce n’est pas l’impression que j’ai eue mais bon, si les stats le disent…
Toutes ces stats sont sur le site : https://www.rolandgarros.com/fr-fr/matches/2023/SM056
Effectivement Sinner n’est pas bon au filet mais il fait 42/61 vs 38/49 qui sont pourtant de bonnes stats.
Plus de 750 frappes du fond et Altmaier a plus souvent gagné quand les rallys dépassaient les 5 frappes (ce qui montre selon moi que le métagame avantage le défenseur).
Le site de l’ATP a une page dédiée à la Data et c’est très intéressant. En fait, dès que les échanges dépassent trois coups, c’est la guerre d’attrition mais il y a énormément de grands serveurs qui peuvent gagner des points en moins de 3 frappes au service.
De toute façon le soleil vient de se coucher sur Roland : Altmaier s’est pris une branlée contre Dimitrov. Les deux Amélie ayant décidé d’accepter les péages d’Amazon, je n’ai rien vu du match, mais je suppose, sans rien enlever au Bulgare, que Daniel était vidé émotionnellement.
Du côté des beaux jeux, il ne reste précisément que Grigor, ainsi que Fanou. Les voir face à face dimanche prochain, ça doit valoir une sacrée cote…
https://www.eurosport.com/tennis/roland-garros/2023/altmaier-v-dimitrov-roland-garros-highlights_vid1925166/video.shtml
Merci Jo, mais ton lien ne fonctionne pas en France…
…métropolitaine. Flûte.
D’ailleurs les Win/Loss sont très intéressants.
Nadal a gagné 96% de ses matchs après avoir gagné le premier set, Djoko 95, le reste du Panthéon est à 90%.
Sur la plupart des critères, c’est le Serbe qui est devant avec Borg, y compris les sets décisifs. Federer est plutôt derrière.
En revanche Fed est n°1 dans les TB à 65,5% , Djoko toujours 2 (quand même), Pete 5 et Nadal 10 avec 61% de succès.
Si dans quasiment toutes les mesures, il y a une vraie corrélation entre palmarès et pourcentage de victoire, le paradoxe est que le BIG 3 est relativement mauvais dans les finales avec seulement 70% de victoires où ils naviguent au-dela du TOP 10, et où Pete est numéro 5 avec 3 points de pourcentage de plus. Muster ayant gagné 81,5% de ses finales !
Finalement, le meilleur proxy de la qualité des joueurs est leur pourcentage de victoire contre des joueurs classés TOP 10, et là à plus de 60% il n’y a que le panthéon majeur + Boris Becker à la place de McEnroe.
A noter là encore les chiffres hors-norme du Big 4 qui ont joué 3x plus de matchs que le reste !
Le bas du tableau est moins foufou qu’il n’en avait l’air. Il y reste désormais des noms connus et des terriens costauds du Cône Sud, si ce n’est ce Nishioka qui remplace désavantageusement le joyeux Thiago.
Quant à la partie haute, le cerbère serbe bouffeur de cerveau est (re)lancé. Il devrait dévorer ses victimes jusqu’en demi-finale et un choc séduisant face à n’importe lequel des trois autres. (Non, pas toi, Sebastian, tu es (dis)qualifié.)
Et dans le registre des polémiques à la c.., le Brésil n’est pas en reste.
https://www.lequipe.fr/Tennis/Actualites/Le-bresilien-thiago-seyboth-wild-aurait-des-ancetres-nazis/1400479
Les Brésiliens, qui sont dans une période de vaches maigres côté tennis, auraient pu simplement se réjouir de du parcours de ce jeune homme qui constitue l’une des belles histoires de ce Roland. Non, la méchanceté gratuite est de mise, ses ancêtres étaient nazis. Au cas où il n’aurait pas envisagé de le gribouiller sur les caméras à la sortie du court ou de l’écrire sur son t-shirt, O Globo fait le job à sa place. Les publics du monde entier seront désormais au courant qu’il a ce boulet dans son cartable.
Au tournant des deux millénaires, deux joueurs, un Israëlien et un Egyptien (je ne suis pas sûr pour l’Egyptien, mais un Arabe en tout cas) avaient suscité la curiosité de la presse sportive en jouant le double ensemble. Interrogés sur cette étrangeté, il avaient clamé en chœur :
– que la réalité de la vie quotidienne des joueurs sur le circuit est qu’ils vagabondent de tournoi en tournoi pendant la majeure partie de l’année. Ils sont complètement hors sol et les distinctions entre nationalités, à supposer qu’elles aient quelque importance pour des gens ayant un métier normal, s’effacent complètement.
– que le délit de nationalité n’existait pas sur le circuit (notez que je reviens à l’imparfait). Il ne leur serait pas venu à l’idée de se demander mutuellement des comptes pour les agissements de leurs gouvernements.
– qu’ils ne souhaitaient pas se positionner sur le conflit israélo-arabe, leur métier étant juste de jouer au tennis.
– et enfin, que c’est la presse, en leur posant la question, qui leur avait fait prendre conscience de la portée symbolique de leur association en double.
C’était il y a une vingtaine d’années. Une éternité. Et c’est là qu’on prend la mesure de ce qui s’est détérioré en 20 ans.
Colin, je dois avouer que dans notre échange plus haut, ta dernière livraison m’avait laissé exsangue. J’étais Jannik et tu étais Daniel, il te restait un soupçon d’énergie et moi plus rien. Et en plus tu m’avais fait réfléchir : en effet, si on met de côté que c’est le Rénégat serbe, après tout est-ce si grave ? Et si les Ukrainiennes refusent de serrer la main aux Russes, là encore est-ce si grave ?
Mais non, décidément non, je maintiens que la politique ne doit pas avoir sa place dans les terrains de sport. Ce qui se passe du côté du foot (et que tu évoquais Colin) me conduit justement à me dire que je ne souhaite pas cela pour mon sport. Même si les ressorts en sont différents, l’un des sujets de ce Roland est le public parisien, plus « chaud » que les années précédentes, surtout quand un des siens est sur le court. Quant au vestiaire féminin, l’ambiance y semble exécrable en raison de ce conflit russo-ukrainien. Pour répondre à tes points A et B, si les dirigeants de tournois amènent les joueurs, au besoin par une réglementation, à laisser de côté leurs messages politiques quand ils sont sur le court, ils seront ensuite plus crédibles pour exiger la même chose du public. Quant aux journalistes, ils doivent être capables de comprendre qu’un individu n’est responsable ni des agissements de ses ancêtres, ni de ceux de son gouvernement.
Si chacun respecte ces principes simples, Roland Garros, et le tennis en général, resteront une fête.
Il me semble que ton anecdote concernait plutôt une association paki/indienne, un conflit plus lointain mais encore plus chaud que le conflit israélo-palestinien.
Pour l’article de O Globo que j’ai lu (j’ai vécu 5 ans au Brésil), c’est du saucissonnage, l’article est beaucoup plus dense et montre que le Seyboth est un classique macho d’Epinal correspondant à la caricature des italiens des années 50.
Sur les ancêtres nazis, ce n’est apporté comme revendication mais plutôt comme avertissement ou chose à savoir en cas de polémique.
Si lui-même ne semble pas nazi, son environnement social est très certainement discriminatoire (au Brésil, ce sont surtout les antagonismes sociaux qui priment – tant économique que culturel).
J’ai trouvé les articles sur le public très stupides et à charge, mis à part les huées un peu bruyantes contre Fritz, je trouve le public plutôt décent dans son soutien aux locaux même si par rapport à mes débuts il y a 25 ans, la distinction et la connaissance du jeu ont beaucoup diminué dans l’ensemble.
Le public au Brésil lors des Coupe Davis auxquelles j’ai assisté se comportait avec une vulgarité et un extrémisme vraiment choquants, borne que le public français à RG n’a jamais franchi.
Les Marseillaises chantées avec Pouille étaient de beaux moments de joie partagée pour un joueur dont la présence et les performances constituaient une belle histoire.
Je serais curieux de connaître ton cursus. Si l’on met de côté les bourricades sur Grigri (on a tous nos moments de faiblesse), tout transpire chez toi le très haut niveau, ton vocabulaire, ta culture, ton expertise des situations à Mayotte, au Kosovo ou au Brésil. As-tu fait Sciences Po ? Travailles-tu à l’international ?
Rubens et toi me faites beaucoup trop d’honneur. Je suis également admiratif de vos plumes et cultures dans divers champs où je ne connais rien (littérature, musique notamment). Notamment pour Rubens, je trouve que ta qualité d’argumentation et ta clarté rhétorique sont exemplaires, je l’envie beaucoup.
).
J’ai certes vécu la moitié de ma vie à l’étranger (dont 10 ans en tant que fils d’expat) et environ 7 ans de vie professionnelle. Mais à la fin, je suis devenu caviste après avoir travaillé dans la banque, l’industrie et l’hôtellerie (ça fait beaucoup
@Jo. Dieu merci, je n’ai pas fait Science Po, j’espère ne pas être quelqu’un qui s’écoute parler, est capable de comprendre des concepts scientifiques, de dialoguer et de se nourrir des apports d’autres personnes (ne pas avoir la science infuse).
Perse, tu as meilleure mémoire que moi, effectivement ça me revient, c’était un Indien et un Pakistanais. Le fond de mon propos n’en est pas changé d’un iota.
Et je plussoie la question de Jo : tu sembles réellement être une sacrée pointure du point de vue du background culturel !
Et sinon, concernant le Brésil, ce que tu dis me renvoie à une séance de Ciné-club que j’ai animée récemment. Dans le cadre d’un cycle sur la ville et l’urbanisme, on a passé Aquarius, film de 2016. Mon co-animateur connaît personnellement le réalisateur du film, Kleber Mendonça Filho, et a même été chez lui à Recife. Et mes propres lectures en vue de ce Ciné-club recoupent ce que tu dis : les antagonismes sociaux sont une donnée structurelle fondamentale de la société brésilienne.
En fait, mon vécu du Brésil concerne surtout le Sud-Est (qui est le coeur économique du pays) et il faut bien dire que je ne connais rien du Nord-Est ou du Nord.
Le Brésil demeure pour moi un grand mystère et m’incite à l’humilité, mais oui, ce n’est qu’à la longue que l’on prend conscience de la violence de cette société. Notons toutefois que si elle est violente, elle est cohésive : toute personne née au Brésil a le passeport d’office et le polymorphisme de la « brasilianité » est un élément de fierté (toute couleur de peau ou patronyme peut avoir un passeport brésilien sans que ce ne soit incongru par exemple). Si la masse brésilienne a les termes les plus abjectes à l’égard des homosexuels, les quartiers de cette communauté ont pignon sur rue avec une grande liberté d’expression, de moeurs et d’innovation.
En somme tout le monde peut trouver une place là-bas mais il faut avoir une conscience aigüe de son environnement social et une vigilance de tous les instant.
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Sinon le Sonego-Kachanov est bien disputé et je viens de voir à l’instant un point typique du jeu moderne à 1-2 dans le deuxième set :
Khachanov a envoyé Sonego près de l’horloge en bas à gauche de l’écran après 5 sacs puis exécuté une amortie de bonne qualité (75 cm derrière le filet). Sonego n’était pas pris à contre-pied et a pu arriver à temps pour fixer et glisser la balle hors de portée du Russe.
Ah non Rubens, toi un « bourrin sans imagination » ??? Jamais de la vie !!!
Et je viens de me donner 10 coups de fouet pour avoir oublié, dans les beaux jeux encore en course, ce cher Lolo qui va défier Carlitos. Signore Musetti, j’aimerais tellement que tu gagnes le tournoi, mais pour cela il va falloir que tu te tapes à la suite Carlitos, Fanou et l’Immonde, et j’ai la faiblesse de ne pas t’en sentir capable. Fais-moi mentir, mais par pitié, si tu devais abattre Carlitos aujourd’hui, ne va pas ensuite te vautrer en demi face au nationaliste serbe…
@ Guillaume,
Je me suis gratté la tête devant ton post sur les répliques de l’échec du tennis français à Roland. C’est quoi ces histoires avec Jo (Tsonga ?) et Fabrice ?
https://www.youtube.com/@PrimeVideoSportFR/videos
Même au fin fond de la Gironde, tu devrais pouvoir accéder à ces extraits d’interviews.
Exceptionnel ! Merci Jo !
Excellent Jo ! Bravo ! Les pays qui ont de bons résultats ? Ils n’ont pas de fédé…
Ahah oui c’est exceptionnellement… Depitant!
Comme dit Guillaume c’est « moi,moi,moi » quelle horreur et ridicule. La France et une certaine mentalité ne me manque pas depuis mes 4 ans d’expatriation.
Le début de match de Djoko a une bonne tête de « je suis pas là pour rigoler ».
L’instant « fracture sociale ». Je jette un œil sur les tournois challengers à venir qui comptent des Thiem, Gasquet, Murray. Je resonge ainsi aux récents Masters 1000 concomitants des super Challengers 175, dont les tableaux ont suscité l’extase. J’objecte néanmoins que 175, c’est plus petit que 250 (merci Lapalisse). D’où une interrogation, allons-nous vers un circuit ATP – Top 100 à deux vitesses avec des riches toujours plus riches et des pauvres plus pauvres ?
…Un peu sur ces sujets, je ne saurais que conseiller de suivre les aventures de Jules Marie sur sa chaine You Tube. Il fait régulièrement le bilan financier de ses semaines en futures, et, sauf victoire ou finale, il y est systématiquement de sa poche. En ce moment, il doit être environ 320ème mondial (pas mal d’ailleurs, sa progression).
Excellent tu es aussi un Breaker, Sam ?
Je suis de prêt la chaîne YT de Jules aussi et j’adore. Mais quelle galère oui ce circuit « tertiaire » / « secondaire ». Je dis tertiaire car Jules Marie joue principalement sur des Futures, même pas challengers.
Mais il va recommencer à jouer en challengers grâce à sa belle saison et progression au classement, Yep.
C’est vraiment intéressant à suivre et bien fait, tout comme Sam je vous conseille fortement cette chaîne si le sujet vous intéresse.
Leonid Cruchovitch Nabilla, tu as laissé passer une sacrée occasion, et tu n’as pas rendu service au tournoi. Le Rénégat rentre dans une phase où il va être de plus en plus difficile à arrêter.
Ben voyons, ça s’est soldé en trois sets. Si le duo d’esthètes ne survit pas, il nous faut un Alcovic en demi, rugueux, brutal, intense.
Qui est ce papy du rock sur la terrasse? Le bassiste des Stones ?
Well Well Well, quel bon début de match du bellâtre italien…
Au sein d’un bataillon de joueurs de qualité, l’Italie, avec un admirable sens du cliché, nous offre une brochette de beaux gosses : Fabio, Matteo, Lolo ; Sinner étant l’exception qui confirme la règle.
Dites, Elina n’avait pas un buste, plus, heu, galbé, avant ?
« Vue en vraie » à l’Open de Saint Malo, m’était fait la réflexion que la télévision lui donnait une image plus, heu, longiligne, que la réalité…
Galbée ou pas, on verra si elle sert la main a son adversaire russe selon si elle gagne ou si elle perd
La super maman, super héroïne ukrainienne, avec son super mari super Monfils… Mon dieu mon dieu j’en suis à espérer rien que pour ça qu’elle perde.
Je rejoins le 15lover qui disait qu’on ne devrait pas mélanger le sport et la politique (et ça vaut pour Djoko, que je soutiens et apprécie sur d’autres choses mais là..).
Désormais c’est la branlée un peu… l’italien magnifique se frustre et fait des fautes en forçant son jeu. Et Alcaraz n’a aucune faiblesse… Il me fait un effet Nadal troublant de + en + sur certains coups de défense incroyables et sur ce côté inéluctable de sa victoire prochaine quand on le voit jouer.
Pas autant que Rafa évidemment qui restera hors norme là dessus mais ya une ressemblance troublante .. il bouffe les adversaires aussi mentalement que tennistiquement.
Ceci dit le temps d’écrire et je vois que le 2e set est + intéressant et équilibré. Pourvu que ça dure, j’adore Musetti également, cela va sans dire.
Signé : Kaelin Struff, nourri au poivre de Kampot (j’ai vu ta dédicace Nathan, tu crois quoi
)
Bon, c’est à peu près une boucherie. Plaisante à regarder, mais une boucherie.
Alca et Djok ont décidé de s’envoyer un signal clair aujourd’hui on dirait.
La demie pointe le bout de son nez, et elle a tout pour être dantesque.
Ça peut être dingue cette demi oui…j’ai vu Djoko contre Barillas, ça faisait de la peine …
C’est un brin désobligeant pour Tsitsi ce qu’on se dit là. Ou Ofner !
Ahah oui, après Fifi Brindacier, Tsitsi Reversdacier devrait embêter pour sur Carlitos…
Enfin faut déjà qu’il passe Ofner tu as raison!
Désobligeant aussi pour Khachanov.
Match + équilibré au 2e set mais ça fait quand-même 6-3 4-2 en pas si longtemps, arf …
Ça devrait pas faire long feu.
Par ailleurs le Sonego – Khachanov était assez dingue et drôle (pas vu le dernier set où visiblement Sonego était malheureusement cuit, mais le reste du match).
Sonego sort vraiment des coups incroyables par moment, c’est un beau joueur au delà de ses râles ahah.
Khachanov joueur de + en + solide. J’aime bien son côté mâle Alpha fair play, sur de son jeu et de sa puissance, avec ses appuis ultra ouverts en coup droit. C’est devenu une valeur sûre dans le dernier carré des GS (même si j’ai du mal à le voir en remporter un un jour).
Nom d’una pipa j’ai l’impression de revivre un 68eme Rafa – Richie, pour le résultat qu’on connait déjà
Alcaraz me fait l’effet d’un bulldozer surmonté d’un turbo.
Je compte plus ce que Musetti a raté comme amorties en faisant des coups hyper prévisibles, mal touchés et super bombés…. Derrière c’est penalty pour Carlos… Quand on voit la qualité des siennes, la comparaison fait mal sur le match.
L’Italien déjoue complètement
Il déjoue aussi car il n’a pas trop de solution en fait. Il y a un énorme sentiment d’inéluctabilité qui se dégage des matchs d’Alcaraz. C’est sans doute ce qui fait penser à Rafa.
Pourtant Musetti joue bien mais il n’avait tellement peu de solutions.
Oui c’est sur, dans tout ce qu’il tentait, la balle revenait encore plus fort, plus belle, mieux placée… Dans ces cas là dur de lui en vouloir même si globalement je ne trouve pas qu’il ait fait non plus un très bon match. Mais ça n’enlève rien au fait que même en ayant été un peu meilleur, le gap de niveau semblait trop grand .
Le gap entre le niveau de Carlos et Djoko et celui du reste du monde en fait …
Une boucherie. Je me joins à la tonalité générale : Lorenzo faisait des trucs pas mal du tout, mais il y a un monde entre Alcaraz et lui…
Dites, Ofner… https://img.lemde.fr/2017/05/23/0/0/1772/1157/630/0/75/0/7d3ba08_2017052745.0.1951912993melenchon_8_web.jpg
Les jambes commencent à être lourdes, M. Ofner… L’Autrichien est l’une des mascottes que j’ai repérées sur les courts annexes cette semaine. Le match contre Fognini a été très beau, mais là je crois qu’il est au bout. Fanou le cuisine à petit feu, en bout de course il n’est plus capable des fungurances qu’il avait servies à Korda notamment.
Et une belle pièce dans la machine autodestructrice du tennis français : https://www.dailymotion.com/video/x8li552
Giudicelli a au moins trois trois mauvaises raisons de prendre la parole comme il le fait :
– il est, en France, le personnage central de la liquidation de la Coupe Davis. Ce qui devrait le disqualifier à jamais pour parler tennis. Qui est donc l’ignorant qui lui a tendu un micro ?
– son témoignage transpire la récupération politique déplacée : il charge l’équipe actuelle de tous les maux, tout en s’attribuant les mérites des parcours de Fils et Van Assche, les plus jeunes du lot. Eh Nardo, tu as remarqué que tous les autres joueurs étaient plus âgés, et que si tu n’es pas responsable de leur échec ton successeur l’est encore moins ?
– ses flèches ad hominem sur l’équipe en place traduisent avant tout une défaite mal digérée depuis 2021.
Mais si l’homme est condamnable, ses propos n’en sont pas pour autant faux par principe. Il y a beaucoup de choses à démêler, la bouse de Nardo s’ajoutant à celles de Santoro et Tsonga. Sans compter cette histoire de Bernelle, à laquelle je ne connais rien, ainsi qu’un contexte particulier avec les 40 ans de la victoire de qui-vous-savez. Je n’ai pas mes entrées dans le tennis français. En revanche j’ai beaucoup regardé les courts annexes depuis 8 jours, je me suis régalé, et je crois avoir repéré 2 ou 3 choses. Il faudra que je vous en parle plus longuement.
Je reprends le fil : c’est toi Kaelin qui disait que Khachanov avait un côté mâle alpha fair play ? Pour Rune, je ne sais que proposer sans être grossier. Disons petit prétentieux jouant des coudes ? Ca irait ?
Je m’encourage quand l’autre fait une faute grossière, je roule des mécaniques, je me tourne vers Glouglou pour lui aboyer dessus dès que je fais une faute… Pas à dire Holger, tu es une pointure. C’est très complet.
En 3 mots comme en 1000 : une tête à claques.
Holger a une tête d’ado très choupinou avec son visage d’ange et très capricieux, le genre de gars qui fait de jolis sourires pendant la rencontre parents-profs et casse les pieds de tout le monde le reste du temps en cours.
Je vais rejoindre Jo à propos de l’apport du fils de Paris (Patrick de son prénom).
J’ai beaucoup apprécié ses commentaires lors du Alcaraz-Musetti : le fait que tactiquement Alcaraz s’investissait toujours à 100% dans les ouvertures, en y allant toujours avec conviction et intensité : pas de coup d’attente.
À y bien écouter, je crois que Pat le Glou est tactiquement investi à 100 % dans tout ce qu’il fait. Connaissez-vous la création de contenu, pardon, le Content Marketing en bon franglais ? Cette stratégie consiste à produire du contenu informatif, démontrer son expertise sur un sujet, en investissant du temps et quelques moyens (sur un blog ou les réseaux sociaux) afin d’attirer et de retenir l’attention d’une audience cible. SuperPat ne pourrait pas bénéficier de meilleure exposition et reçoit une rétribution (que j’imagine grasse) pour ce faire. Du grand art.
Je n’ai pas bien suivi l’erreur d’arbitrage, je n’avais pas le son : l’arbitre n’a pas vu que la balle avait doublé, et Holgruge n’a évidemment rien dit. Mais pourquoi l’arbitre a-t-il directement accordé le point à Holgruge ?
L’explication est que Cerundolo a dit « Double bounce » et que ça constitue une entrave au jeu (hindrance). A Montréal, l’année dernière Medvedev avait perdu un point contre Bublik parce qu’il avait dit « sorry » à Bublik avant de claquer un smash : https://www.youtube.com/watch?v=a9wobRpcqlE
OK merci Perse.
En fait, je n’avais pas vu jouer Holgruge depuis Roland l’année dernière, je me fais une session de rattrapage car je ne me souvenais même plus comment il jouait.
C’est certes solide, mais ça reste bien loin du duopole Alkovic.
Par contre, un concentré de gestes anti-sportifs digne d’un Djoko des pleines lunes. A ce point-là c’est beau.
Cinquième set.
Cerundolo est une mobylette bien solide que Roland produit à la chaîne depuis des décennies, un client mais pas un candidat au titre. Mais franchement, s’il pouvait débarrasser la deuxième semaine de ce gamin, je lui en serais vraiment reconnaissant.
Dégoûté.
https://www.iris-france.org/176240-tournoi-de-roland-garros-quand-la-geopolitique-sinvite-sur-le-court/
Jolina Svitolina et Domina Sabalenka me sont toutes les deux sympathiques mais ces cris caricaturaux messiéent à l’excès.
Svitolina serait plutôt un contre-exemple à la réputation fantasmée des ukrainiennes en terme de beauté charnelle.
Sabalenka a forgé un physique adapté à son job qui est de gagner des matchs. Il semble que l’explosivité à la façon des travailleurs de force qui nécessite beaucoup de gras et de volume (ça doit être une filière anaérobie, la même qu’utilise les haltérophiles lourds, les lanceurs de poids ou les linesmen au football américain) lui correspond le mieux.
Quand elle était plus jeune, son gabarit était nettement plus commun de l’archétype et elle était tout à fait jolie au sens normal.
Moi aussi elle m’est plutôt sympathique et quand on voit ses interactions avec ses collègues et le circuit, elle paraît fraîche avec suffisamment de distance par rapport à elle-même et les situations pour que mon opinion à son égard sort plutôt réhaussé.
Je la trouve notamment philosophe et digne avec la gestion de la guerre en Ukraine.
Du caviste le maquignon.
C’est vrai que je préfèrerais parler des pottoks sur les estives mais c’est toi qui a lancé le sujet
!
Les pottoks sur les estives… Rubens, présent !
Pas plus tard qu’à l’Ascension, à vélo au détour d’une combe près du col d’Aphanize avec le Pic de Béhorléguy, un troupeau de ces magnifiques petits chevaux paissait avec leurs poulains.
De robes diverses mais toujours curvilignes avec une cloche autour de l’encolure, ce fut la plus belle récompense de nos 900 m de D+ avalées vent de face avec des passages à 14%.
Le moment était simplement parfait !
Yes bien d’accord avec toi. Et content de cette belle victoire de Sabalenka. Beau tournoi de Svitolina en tout cas.
Khachanov met en application la célèbre maxime de l’ami Fritz : c’est un peu sommaire mais ça peut être efficace. Rarement vu une telle concentration de puissance brute.
Mais je ne pinaille pas, ça marche. Le deuxième set sera décisif.
Karen, c’est quoi cette bouse de tie-break ?
Bon, un set partout… Même s’il ne le bat pas, il l’aura au moins obligé à faire des heures sup.
Ouais pas coolo
Djoko est en train de grignoter le ciboulot