Depuis l’été 2016 et sa défaite tragi-comique en demi-finale de l’ US Open contre Novak Djokovic, puis son forfait rocambolesque pour la rencontre de Coupe Davis contre la Croatie, je n’attends plus de « la Monf » que ce qu’il semble être en mesure de nous donner : des victoires contre des joueurs moins bien classés puis des défaites « frustrantes » marquées par des « occasions manquées » contre les meilleurs, comme cela s’est encore produit contre Stan Wawrinka à Roland-Garros.
Pendant la décennie 2006-2016 j’ai fait partie des optimistes ou des naïfs qui regardaient le joueur Gaël Monfils en terme de potentiel. Un potentiel athlétique, tennistique, tout prêt d’être libéré, exploité, pour atteindre durablement le top 5 mondial,voire plusieurs finales de tournois du Grand chelem.
Le service et le coup droit de Monfils, amples et surpuissants, incarnaient à mon sens une invitation à jouer un jeu offensif percutant, à même d’assommer n’importe quel adversaire d’un déluge de points gagnants. Le jeu de jambes vif, élastique, la détente et l’envergure exceptionnelles devaient lui permettent de prendre physiquement possession du court à la manière d’un Yannick Noah à l’apogée de sa carrière.
Toutefois, à la lumière d’une saison 2016 d’abord prometteuse puis désastreuse, et du fait que Gaël est désormais trentenaire, j’ai finalement réussi à regarder ce que le joueur montre sur le court sans toujours nuancer la réalité par des « et si ».
Et s’il cessait de faire le show, et s’il cessait de faire des coups bizarres sans nécessité, et s’il cessait de faire des fautes directes dans les moments importants…
Gaël Monfils est et restera un joueur de contre-attaque. Sa zone de confort bien définie se situe entre deux et trois mètres derrière sa ligne de fond de court. Il alterne les coups de remises hauts et liftés avec de temps en temps un coup de boutoir quand il sent une opportunité.
Le jeu d’attaque de fond de court et la montée au filet restent occasionnels. Même Roger Rasheed, l’un des meilleurs coachs du circuit, s’est cassé les dents à essayer de le faire jouer vers l’avant. Gaël ne peut ou ne veut forcer sa nature défensive.
Cela dit, le cas Monfils demeure énigmatique tant les facteurs techniques et psychologiques sont entremêlés, ce qui rend complexe la compréhension d’une « carrière française » teintée comme presque toujours d’espoir puis de déception.
Ce serait trop simple de le qualifier de « loser » à la française comme le font certains commentaires lus sur internet depuis dix ans.
Quelques chiffres : 6e mondial en novembre 2016, ratio victoires-défaites en carrière de 69,04 % .
Un ratio pas formidable mais respectable qui commence à tracer le portrait d’un joueur efficace contre la moyenne des joueurs du circuit, mais dont le tennis défensif n’inquiète pas les meilleurs dans une ère dans laquelle domine le pilonnage imposé dès la première frappe (même Nadal a du adapter son jeu à cette donne).
Quelques réflexions maintenant à propos de l’aspect mental de ses performances.
Quand j’ai vu l’autre jour Benoit Paire tenter contre Nadal un coup entre les jambes alors qu’il avait le temps de jouer un coup droit normal, cela m’a fait penser aux coups étranges dont Monfils nous gratifie régulièrement. On l’a vu parfois évoluer vraiment très très loin derrière sa ligne de fond de court où il multipliait les courses folles, positionnement quasiment toujours perdant à ce niveau mais susceptible de distraire le spectateur de ce choix désespéré pendant que Gaël « fait le show ».
Une autre fissure est apparue dans l’armure à Cincinnati en 2015 quand, pendant le match perdu contre Janowicz, Monfils a tourné le dos à son adversaire sans même attendre la fin de l’échange, et enchaînait les points si rapidement que les ramasseurs de balles n’avaient pas le temps de se replacer.
Enfin, en demi-finales de l’ US Open contre Djokovic l’an passé, Monfils, mené 5-0 dans le premier set, s’est mis ensuite à jouer presque systématiquement des balles chopées sans consistance, ce qui en 2016 à ce niveau ressemblait fort à un « refus d’obstacle » face au numéro 1 mondial.
2017 : De retour après une énième blessure, Monfils perd un match bizarre contre Simon 0/6 6/0 7/6. Plus maigre que jamais, ses jambes ressemblant désormais à celles d’un coureur de demi-fond, il parvient néanmoins à demeurer une fois de plus le dernier Français encore en lice à Roland-Garros.
Certaines accélérations et passings de revers impeccables réalisés lors de ce tournoi montrent que Monfils a dû beaucoup travailler les aspects les plus fragiles de son jeu ces dernières années.
Toutefois l’une des clefs de ses défaites au plus haut niveau réside dans le constat que Monfils utilise une technique de frappe tarabiscotée, caractéristique des joueurs techniquement peu doués. Une technique qui révèle ses fragilités dans les moments de grande tension pendant lesquels le physique et le mental peuvent fléchir un peu.
Les joueurs et les coachs louent souvent la facilité athlétique de Monfils, mais je n’ai pas le souvenir d’avoir entendu de compliments à propos de sa technique.
Regardez au ralenti le nombre de changements de plan de frappe de la raquette pendant le geste du service ou celui du coup droit, c’est compliqué.
Il est possible que Gaël Monfils ait en réalité beaucoup moins de marge de manœuvre dans sa carrière et dans son jeu que je ne le croyais ; pris entre un instinct de joueur défensif qui lui est naturel et ses limites techniques.
Son tort serait peut être alors, en « faisant le show » par quelque coup bizarre ou avec quelque déclaration décalée d’essayer de perpétuer l’illusion qu’avec un peu plus d’efforts il pourrait égaler les tous meilleurs.
Peut être que Monfils sachant très bien ce qu’il en est, essaie malgré tout de donner le change , réussissant à faire passer pour de l’inconstance ce qui relève en réalité de ses limites techniques ,ce qui serait le malentendu le plus inconfortable et le plus triste d’une carrière assez incomprise.
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Le coup droit se remet à claquer au bon moment.
La première de Berdych ne passe pas pendant ce tie break, ça aide.
Mais Berdych retourne trop bien Roger je trouve
Tandis que les retours de Fed … je ne reconnais pas trop le joueur que j’ai vu pendant tout le tournoi.
Bon 7-6 7-6 ça soulage, mais c’est ultra serré
2 sets à zéro.
Le coup droit de Federer est un silencieux à canon long muni d’un viseur numérique à infra-rouge.
Ce qui est chouette avec Tomas, c’est qu’il va faire un grand sourire à Roger après la défaite.
Pas malheureux quand même de mener 2 sets 0 sans dominer nettement.
Les astres sont alignés.
J’imagine qu’il vaut mieux faire un mauvais match aujourd’hui et non dimanche.
Mais ça ne va vraiment pas je trouve.
A commencer par le service.
Ce qui est cool avec Fed c’est que même quand ça ne va pas, il réussit à faire ce que ni Thiem ni Djoko (bon, Ok, blessé) n’ont réussi à faire, à savoir mener deux sets à rien face à Pataud.
oui je me dis ça aussi
le labeur aujourd’hui,
la baguette magique pour dimanche ?
Le clan de Berdych c’est « les 4 Barbus«
C’est donc à ça que tu ressembles, Colin.
Colin je t’aime. Je pensais pas voir un jour un lien des 4 Barbus, private joke cultissime avec un groupe de potes de fac, sur 15lt !!!
Qui plus est « LE » morceau de l’ouverture du Barbier, point culminant des chansons imbibées de fin de soirée quand j’étais étudiant.
C’est ce qu’on appelle une Colincidence.
Sinon je croyais que ta chanson culte de tes années fac c’était « Julie la petite Olive » des Wriggles ?
Le cadreur de Wimby a incontestablement meilleur goût que celui de Roland. Il préfère les bombes à Belmondo.
Vraiment top ce site « gentistream », impressionnant de qualité.
C’est Tim Hemman le consultant. Il vient de rater un pari sur les zones de service de Federer. 3 aces pour s’en sortir.
Yep, Henman et Becker.
Grrr ce coup droit dans le filet sur balle de break
Que fout Toni Nadal à côté de Mirka (et que l’on ne vienne pas me dire qu’elle est sponsorisée par le jambon Serrano) ?
4 énormes services de Fed pour sortir d’un sacré mauvais pas (15-40)
Espérons que ça le libère un peu plus.
Parce que mal l’avance de 2 sets, c’est tellement tendu.
Les attaques sont très tendres.
Il fait tellement de bien ce break.
Mais c’est pas fini, loin de la.
yes !
indeed !
Et break. Maintenant il faut le tenir et plier ce match qui me rappelle un peu trop le match laborieux de Becker contre Wheaton en demi en 1991, après lequel il s’était fait battre par Stich. Il y a trop de hics dans ce tournoi.
Trop de hics? Pour Roger? C’était quoi les autres hics? Roger n’a pas perdu un set dans ce tournoi.
Par hics, je faisais référence aux géants gros cogneurs dont le nom se termine par ce son : Raonic, Berdych, Cilic.
11ème finale. Mais pour décrocher le 8ème titre, il va falloir mieux servir.
yeees !
Cilic me fait flipper, c’est normal ?
Un match putain, un match…
Bonsoir,
Je lis les commentaires et j’hallucine un brin. Les FFF sont décidément indécrottables.
Federer a été très bon, tout comme Berdych. Que vous faut-il pour que le Suisse vous paraisse au niveau, qu’il serve 3 aces par jeu de service ? Il a fait un jeu de service pourri au 1er set à un moment où il roulait vraiment sur Berdych et c’est tout (2 doubles dans ce jeu, et pour info le commentateur a précisé au moment de la première qu’il ne s’agissait que de sa 7eme depuis le début du tournoi. Au final il a fini le match avec 4 doubles et 13 aces).
Qu’il ait eu quelques balles de break à defendre n’a rien d’extraordinaire, Berdych retournait bien. Ce qui est important c’est qu’il ne se soit fait breaker qu’une seule fois lors d’un jeu totalement hors de ses standards.
Quant au Tchèque, eh bien il a été très solide. Comme dirait Antoine, « un match classique de gazon qui se joue sur quelques points par-ci par-là ». Il s’est fait breaker au 3eme à un moment où il était sous pression et qu’il y croyait sans doute un peu moins (consciemment ou non).
En tout cas je suis d’accord pour dire qu’il s’agit de la répétition idéale avant d’affronter Cilic qui joue pareil que Berdych, et que le Croate, même si très bon, me semble un ton en-desssous de son run fou de l’US 2014 où il était en réussite maximale.
Bien d’accord avec cette analyse.
Je dirais même plus, Cilic est un Berdych léger.
Pas d’accord. Je pense que Cilic est beaucoup plus subtil que Berdych. En revers il a bien plus de solutions et son coup droit n’est pas dégueu sans être transcendent. Il a une meilleure main à la volée. Je dirais pour ma part que Berdych est le brouillon de Cilic.
Pour moi Cilic est un Berdych qui a eu de la chance parce que sinon ils ont un niveau très proche.
Il est meilleur à la volée, certes et un peu plus léger dans ses déplacements mais il est résistant physiquement et un peu moins puissant.
Berdych brouillon de Cilic (meilleur en revers) qui est le brouillon de Zverev le jeune qui sait parpiner mais qui a beaucoup à apprendre quand on le voit face à Roger. Berdych, il sait, il a appris… mais quand le gars lâche les chevaux, il rame comme tout le monde. Allez, il peut lui donner quelques conseils sur le deuxième coup de raquette… M’enfin… ça fait déjà 3 ans que le prodige est apparu…
Cilic me parait bien meilleur que Berdych en retour. C’est ça qui est inquiétant.
Farpaitement !!!
Et c’est ce fameux retour qui m’avait impressionné lors de sa demi de l’uso 2014, où fed n’avait rien pu faire
Exact. Sur ce que j’ai vu dans ces demis et avec le souvenir de cette fameuse demi à l’US Open, je ne saurai trop conseiller à Roger d’utiliser très parcimonieusement son service slicé croisé de droit à gauche, faute de quoi il va se faire saucissonner en beauté.
Tout d’abord, article très intéressant ; en passant, j’aime beaucoup la photo de conclusion, qui me semble bien illustrer la perplexité dans laquelle le cas Monfils plonge beaucoup d’entre nous…
Très intéressantes contributions aussi de Perse, Elmar, Antoine, etc… nous essayons toujours de compartimenter les qualités d’un tennisman, entre physique, mental, technique, tactique, et même le fameux « talent », qui serait essentiellement voire uniquement inné… tout cela me paraît en réalité fort imbriqué et intriqué. Exemple : le physique influe à l’évidence sur le mental, et inversement. Des gars comme Federer, Nadal ou autres champions ont une évidente prédisposition à jouer au tennis : coup d’oeil, coordination oeil-main et plus généralement de tout le corps bien supérieure à la moyenne, soif de gagner phénoménale, ambition sans bornes, physique au top, présentant le bon équilibre entre puissance, endurance, explosivité, vitesse de déplacement… la fulgurance du coup droit de Kyrgios ou de Federer, ce fouetté, le coup de poignet qui enroule la balle, ce sont des qualités innées, ou acquises en travaillant la technique ? Je penche pour la première hypothèse, mais bon…
Pour ce qui est de Gaël, ce qui me saute aux yeux, c’est son investissement fluctuant, son côté « je fais ce qui me plaît », donc un manque de rigueur forcément préjudiciable au plus haut niveau. Les plus grands champions, que ce soit au tennis ou ailleurs, ont un point commun : ils ne laissent rien au hasard. Tout est pensé, organisé, planifié en fonction de l’objectif, lequel est d’être LE MEILLEUR. Courier a déclaré un jour (c’était après qu’il ait perdu sa place de numéro un) que la discipline qu’il fallait s’imposer pour être au sommet était inhumaine, qu’il ne la supportait plus – ce ne sont pas exactement les mots, mais la pensée est celle-là. Quelques anecdotes parues sur la vie quotidienne de Djoko du temps pas si lointain où il régnait sur le tennis masculin disaient exactement la même chose : tout était réglé au millimètre.
Même pour gagner un seul Grand Chelem, la discipline que s’imposa Noah en 1983 – il l’a dit après-coup – était digne d’un entraînement intensif de commando sur plusieurs mois. Et c’était en 1983, à l’époque pas aussi professionnalisée qu’aujourd’hui où un outsider pouvait raisonnablement rêver de gagner un GC…
Monfils n’a jamais eu ni le tempérament, ni même la volonté de s’infliger ce qui est nécessaire pour entrer dans le cercle très fermé des tout meilleurs.
Wawrinka est l’un des rares à avoir franchi le pas en embauchant Magnus Norman ; on connaît la suite… oui mais voilà, Wawrinka est suisse, et Monfils, français.
Incroyable, les cotes de la finale messieurs sur Bwin…
Federer : 1,16.
Cilic : 4,25.
Je n’ai pas l’habitude de parier (pas envie d’engraisser les sites de paris), mais là… il me semble tellement évident que les chances de Cilic sont réelles, entre disons 1/3 et 50%.
Il en veut, le Croate, ça s’est vu sur tous ses matches. Même malmené par Muller et Querrey, même frustré comme rarement par moments sur ce Wimbledon, il a toujours su retrouver calme et détermination pour renverser la vapeur.
Roger aura face à lui un gars déterminé à remporter son 2ème GC et à succéder à Ivanisevic. Il n’a pas intérêt à être dans un jour « sans » ou même un peu en-dedans…
Tout à fait d’accord. La cote de Cilic est ridiculement haute : je viens de regarder sur le comparateurs de cotes Sportytrader et la cote de Cilic est comprise entre 4,25 et 5, avec une moyenne de 4,6. Roger est entre 1,11 et 1,17 avec une moyenne de 1,15. Cela revient à donner à Cilic un peu moins qu’une chance sur cinq.
Ceci s’explique par un fait que j’avais signalé il y a quelques jours. Enormément de gens qui ne parient pas d’habitude veulent parier sur Roger parce qu’ils ont envie de voir Roger gagner et de gagner avec lui. Du coup les sites de paris corrigent fortement leur cote technique objective afin de récupérer suffisamment de mises sur Cilic pour qu’ils n’aient si possible rien à débourser quel que soit le résultat.
Cilic n’est pas favori mais je lui donne volontiers une chance sur trois, voire un peu plus : deux chances sur cinq. A 4,5 ou 5, c’est une super cote. Si je n’avais pas déjà parié sur lui avant le début du tournoi (de même que sur Roger), je mettrais très volontiers un ticket sur lui. D’ailleurs je me demande si je ne vais pas le faire histoire de retirer au moins quelque chose de positif si jamais, par malheur et par la faute de Cilic cette fois, Roger perd pour la troisième fois consécutive une finale à Wimbledon.
Une chose que j’ai remarquée chez Cilic sur ses derniers matches : il passe pas mal de premières : 60 à 65%. Alors que ses « standards » sont plutôt vers les 55% (il est, avec des gars comme Wawrinka, Paire et quelques autres, parmi ceux qui sont les plus irréguliers quand il s’agit de passer sa première). Cela dit, pas sûr que ça dérange Roger, à voir ; une seconde extérieure kickée côté avantage peut être plus gênante pour son revers à une main.
J’aurai beaucoup à dire sur Monfils et consorts mais j’aurai (et je suis peiné de ce triste constant) l’impression de gaspiller mon temps tout comme à un degré moindre ils ont gaspillé un relatif talent.
Bien entendu nul n’imagine un palmarès de Top Player mais il y avait la place pour en gagner un pour plus d’un d’entre eux.
Sur la finale j’ai quand même l’impression que les FFF jouent à se faire peur.
La comparaison avec le parcours de Nadal cette année à RG me semble évidente tant l’un comme l’autre domine leur surface de prédilection.
Cilic est le Ivanisevic de Sampras.
Je serai juste surpris que la finale se joue en 3 sets car au petit jeu du gazon (à contrario du jeu sur TB) une seule faute peut décider du sort d’un set.
A mes yeux et sur ce que l’on voit depuis le début de l’année et de la quinzaine la victoire de Cilic serait une énorme surprise et il y aurait en corollaire une relative contre performance de Fed.
Cilic est le Ivanisevic de Sampras
Cette affirmation est fausse selon moi puisque Goran était un bien meilleur joueur de tennis que Cilic, dont les résultats étaient supérieurs. Et c’était de très loin la meilleure première balle de son époque.
De plus, Cilic n’a jamais posé de problèmes à Federer et Federer ne lui a jamais brisé le coeur comme put l’être la défaite de Goran en 98 contre Pete.
Cilic n’a jamais posé de problèmes à Roger
Ah bon ? L’année dernière en quarts, il mène deux sets à zéro et obtient deux balles de match avant de perdre en cinq sets. Et en 2014, à l’US Open, il lui mets trois petits sets en demies, sans oublier qu’un mois plus tôt à Montréal, Cilic lui avait déjà donné un avant goût, Roger ayant eu le plus grand mal à le battre 7-6 6-7 6-4….
Perse, Goran avait l’époque avec lui.
Mon petit doigt me dit que Marin aurait aimé jouer sur les nombreuses surfaces rapides qu’a connu Goran, l’inverse est beaucoup moins vrai.
Goran a eu de meilleurs résultats sur terre battue au début de sa carrière et était un solide joueur, bien plus proche de faire craquer que ne le fut Cilic.
Cilic a fait deux tournois irrésistibles dans sa carrière: l’AO 2014 et le M1000 qu’il a gagné en 2016. A part ça, rien.
Venus sans solutions contre Muguruza.
Dommage pour Vénus qui perd une deuxième finale de GC cette année et l’on peut se douter qu’à 37 ans, c’était l’une de ses dernières occasions, peut être la dernière, mais Muguruza était plus forte et je pensais depuis quelques jours qu’elle allait gagner le tournoi. C’est chose faite, elle a 23 ans, deux GC sur deux surfaces très différentes, l’avenir lui appartient…
Bravo Garbine !
Pour Roger, le verre est plus qu’à moitié plein…
J’ai trouvé très crispante la demie d’hier entre Roger et Pataud. OK, il lui a mis trois sets, mais le match fut plus serré que l’autre demie : Roger a gagné 54% des points, Cilic 55,4%. 7-6 7-6 6-4 au final et jusqu’au deuxième et dernier break, Pataud conservait une chance de retourner le match en sa faveur. En définitive, ce fut le match le plus dur du tournoi pour Roger et il a moins bien joué qu’en quarts contre Rahan ou en huitième contre Dimitrov. Disons qu’il est redevenu humain. Humain et je l’ai trouvé tendu presque tout au long du match, à partir du moment ou Pataud a debreaké au premier set.
Tactiquement, j’ai été désagréablement surpris de voir que durant deux sets Roger ne variait pas plus les vitesses, les hauteurs, les effets, les longueurs, bref qu’il ne faisait pas ce que je pense qu’il convient de faire contre Pataud (comme contre Del Po). Ou était le petit slice court croisé qui casse les pattes et oblige a relever la balle et/ou à monter ? ou le slice déportant côté coup droit ? les amorties (seulement trois dans le match, toutes gagnantes) ? Il m’a semblé donner du rythme à Pataud qui adore cela et l’affaire aurait pu mal finir. J’espère qu’il en tirera la leçon pour la finale contre Cilic qui a un gabarit et un jeu très similaires de Pataud, en mieux.
On a également vu, dans l’exécution cette fois, quelques mauvais choix de sa part, quelques fautes évitables, y compris sur des points importants.
Cela étant dit, Roger aurait certainement signé tout de suite pour ce résultat acquis en 2h09, dix minutes de plus que contre Rahan qui l’avait poussé le plus longtemps. Au début du match, il s’est vu trop beau, imaginant sans doute qu’il allait continuer sur la lancée de ses deux matchs précédents. Résultat : un debreak dans un jeu invraisemblable ou Roger commet deux doubles (ce qui ne lui arrive quasiment jamais) dont l’une sur la balle de break. Il était tellement confiant dans sa seconde balle qu’il les a frappées en visant les lignes ou pas loin et en les sortant de quelques centimètres..Il en a commis deux autres plus tard dans le match qui attestent du fait qu’il se sentait obligé de prendre des risques importants sur sa seconde balle pour ne pas donner trop d’opportunités à Berdych. Il en ira certainement de même dimanche, d’autant que Cilic retourne mieux que le premier cité.
Berdych a bien joué et Roger a eu chaud à plusieurs reprises. La bonne nouvelle est que dans ces cas là, il a été le plus souvent excellent, notamment dans le tie break du deuxième avec ces trois coup droits gagnants d’affilée, ou quand il a du sauver deux balles de break au troisième, les dernières occasions de Pataud et ou à 15-40, il conclue le jeu par deux aces, puis un service gagnant, puis encore un ace. Un peu le même scénario que dans le tie break du troisième set contre Rahan, ou mené 3-0 avec deux services de Rahan à suivre, il enquille cinq points d’affilée, dont trois exceptionnels. Hier, au total, il a sauvé 5 balles de break sur 6.
Sa capacité à élever son niveau de jeu quand cela compte double ou triple est bien là et c’est le plus important quand un match est serré. Il a confiance en son jeu et cela produit le résultat espéré.
Il faudra qu’il joue sans doute mieux dimanche qu’il n’a joué hier car Cilic est un adversaire plus redoutable mais en ce qui concerne Roger, je vois le verre plus qu’à moitié plein, ce qui ne garantit évidement rien : à deux reprises, Roger est arrivé en finale à Wim sans avoir perdu un set : en 2006 et en…2008…
Je suis globalement d’accord avec toi, Antoine.
Je ne pense néanmoins pas qu’on puisse valablement comparer la performance de Cilic à l’US Open 2014 avec ce qu’il a fait dans ce Wimbledon.
Notamment parce que ce n’est pas la même surface : Flushing est désormais nettement moins rapide que Wimbledon.
Notamment parce que Cilic a eu du mal face à un Querrey qui n’est vraiment pas à son niveau. Il n’a pas été loin de se faire embarquer dans un 5ème set.
Cilic est très bon dans les grosses frappes en diagonale de revers. Mais il fait beaucoup de gammes. Il est aussi dévastateur sur les coupsdroits croisés. Mais Roger sait varier les longueurs et les rythmes.
Enfin, l’an dernier, alors que Roger avait le dos et un genou en vrac, il a quand même battu Cilic.
Donc, en effet, je donne 2 chances sur 3 à Roger de gagner. S’il sert bien et retourne correctement, ce 8ème titre à Wimbledon devrait être dans la poche. Mais il faut qu’il soit dans le même état d’esprit qu’en Australie : l’attaque à outrance.
Mon post ne concernait que la demie de Roger. Mais je suis d’accord, Cilic n’a pas démontré qu’il était au niveau de Flushing 2014 ou après avoir enfin vaincu sa bête noire en cinq sets, Maître Gilou (si, si !), il bat à la suite -et sans faire de détail- Berdych, Roger et Nishi, tous liquidés en trois sets assez secs.
Mais il ne peut non plus pas être exclu pour autant qu’il puisse produire ce niveau de jeu dimanche. Je ne pense pas que la surface avantage Roger car Cilic joue très bien sur herbe également et il dit d’ailleurs que c’est sa surface préférée. Par ailleurs, elle réduit les écarts de niveau, ce qui joue à l’avantage de l’outsider. Quelles sont les chances de Cilic ? J’ai écrit un peu plus haut qu’elles me paraissaient comprises entre une chance sur trois et deux chances sur cinq. Tu es sur une chance sur trois. William sur deux chances sur cinq. Nous devons donc être dans les clous, ce qui revient à accorder deux fois plus de chances à Cilic que ce que sa cote sur les sites de paris indique.
J’écrirais un peu plus tard un commentaire sur leurs chances respectives car je viens de regarder et calculer leurs stats respectives et c’est assez éclairant, même si un match est un match, et pas la répétition de ce qui s’est passé lors de leurs six matchs précédents…
Les fables à la française.
Jo & Stan. Un jeune lièvre finaliste en Grand Chelem court toujours et en vain après le titre suprême tandis que la vieille tortue a eu le temps de franchir trois fois la ligne d’arrivée.
Gilou & Cilic. Le premier considère qu’ils sont « très proches » avec le second, leurs matches sont toujours serrés. Le premier a toujours gagné contre le second sauf quand le second a gagné un tournoi du Grand Chelem (ainsi qu’un Masters 1000), contrairement au premier.
Je suis très content pour Muguruza. Enfin libérée du stress de « La Défense de son titre à Roland », elle a prouvé que ce n’était pas le coup d’une fois. Deux titres en GC pour un total de 4 titres, elle choisit ses événements on peut le dire. Beau taff de Sam Sunyk, même si il n’était plus avec elle pour ce titre.
Un peu déçu pour Venus, toujours autant de classe, mais déjà 2 finales sur les trois premiers GC de l’année,à 37 ans c’est beau. Son début de tournoi, avec le poids de ce qui lui est arrivée sur la route (blanchie depuis), était particulièrement émouvant.
Un immense merci à Perse pour le lien de gentistream. Je ne connaissais pas et la qualité est fantastique.
Je vous ai trouvé très sévère avec Federer. Berdych a tout simplement sorti un excellent match, comme souvent contre le Suisse. Il lit très bien son service,ça ne date pas de cette demi-finale. À part le fameux jeu où il fait deux doubles, Roger a été d’une sérénité peu commune sur les balles de break contre lui. Il y a cette fameuse séquence de services gagnants+aces que rapporte Antoine, mais aussi un coup droit hyper croisé foudroyant sur un autre jeu. Il doit être en pleine confiance le Roger !
Reste que la finale est très loin d’être gagnée d’avance et voir le nom de Cilic parmi ceux des vainqueurs de Wimbledon, lui qui n’avait encore jamais passé les quarts ici, ne serait pas étonnant. Il a le jeu pour, s’est montré très solide face à des joueurs qui peuvent facilement en frustrer plus d’un, et surtout il a déjà remporté un titre en Majeur. C’est un beau finaliste.
Je dirais que c’est du 60-40 pour Roger.
Je ne pourrai pas vous rejoindre pour mater le match mais le cœur y est.
Allez Roger !
Je viens de tester le stream donné par Perse et l’ai aussitôt mis en favori. Super ! Un très grand merci aussi, cela faisait longtemps que je n’avais plus de bons streams (fromsport alias sportemontv ce n’est plus terrible).
Si d’autres en connaissent des bons, merci de les poster ici. Je les inclurai dans la liste des streams qui figure dans une des fenêtres de 15-Love.
Lequel est ce Antoine le bon stream ? Merci d’avance.
Je regarde les matchs de Wim sur le player de la BBC, grâce à un VPN gratuit installé en extension de Firefox. Qualité excellente…
Mais suis également intéressé par le stream dont tu parles, comme antsiran.
C’est gentistream.
Merci (en plus il l’avait écrit noir sur blanc)
Un dernier mot sur la WTA : je trouve que le circuit commence à devenir plutôt intéressant. Je n’ose pas dire passionnant, mais qui sait… Svitolina notamment, j’aime beaucoup. Mladenovic et Garcia produisent du bon jeu. La Kuz est toujours là, Halep ça reste du solide et Muguruza c’est chouette aussi. Pliskova m’impressionne par sa fluidité et la puissance de ses coups, qu’on ne voit pas venir. Un peu à la Berdych en fait. Bon, il reste Wozniacki… j’avais adoré la percée de Bouchard mais depuis on dirait qu’elle ne pense qu’à faire des placements de produits pour le blanchiment des dents. Une Kournikova qui a eu des résultats en fait.
C’est le grand jour pour le Vieux. Il faut qu’il y arrive, pour lui, pour le peuple de Fed, pour l’Histoire. Federer, c’est Sampras en un peu mieux, un peu plus fort, un peu plus loin, un peu plus longtemps. Il doit donc le dépasser au nombre de titres à Wimbledon, ainsi que l’obscur Renshaw (je ne supporte pas que les fossiles soient mentionnés dans les records à battre, tout devrait être lié à l’ère Open et même à l’ère ATP, je ne valide pas le Grand Chelem de 1969 de Laver). Huit titres à Wimby pour dépasser Pete puis six ans terminés en tant que numéro un mondial pour l’égaler, il sera ici difficile de faire mieux que le demi-dieu grec, encore que le veau d’or suisse soit capable de miracles. Cela passera sans doute par un vingtième titre majeur à New York (un compte rond, c’est plus joli) et un quatrième Petit Chelem. Pour l’Histoire.
Geo, le grand chelem de Laver en 1969, c’était l’ère open. Je suis bien d’accord pour lui retirer celui de 1962 qui ne vaut guère plus que celui d’Edberg en 1983 chez les juniors. Mais 1969, il l’a fait, avec une concurrence hors du commun et c’est unique.
Dans les tableaux finaux des tournois du Grand Chelem en 1969, on retrouve peu ou prou sept Australiens, sept Étasuniens et deux Espingouins qui passaient par là. Tout cela ne respire pas la démocratisation du tennis. C’est non.
Tu oublies le 7ème Masters, le chiffre de la peRFection
Le tennis n’a pas débuté en 1968, mais en 1877 pour ce qui est de Wimbledon.
Il se trouve qu’il y a eu une brève période durant laquelle les joueurs professionnels ont été empêché de jouer dans les tournois officiels, pénalisant les uns et les autres. Même s’il y a eu quelques joueurs pro dans les années 30, en particulier Tilden en fin de carrière, cet ostracisme ne concerne vraiment que la période 1948-1968, ce qui est finalement assez peu sur 140 ans de tennis.
Les records datant du XIXème siècle ou du début du XXème sont incontestables en ce sens qu’il n’y avait pas de joueurs pro à l’époque et que tous les meilleurs jouaient à Wimbledon et au championnat US. Renshaw est ainsi co détenteur du record de titres avec Pete et Roger. Cela dit, en ce qui le concerne, la règle du challenge round s’appliquait alors, autrement dit, pour conserver son titre, il n’avait besoin que de gagner qu’un seul match, celui qui l’opposait au vainqueur du tournoi.
Le grand chelem de Laver en 1969 est incontestable : tous les pro pouvaient jouer les 4 GC. Et si l’on trouve tant d’australiens et d’américains en finale des GC, c’est simplement du au fait qu’à cette époque, les joueurs de ces deux pays dominaient outrageusement les autres. C’est l’époque bénie du tennis australien en particulier.
Quand à celui de 1962, il a été réalisé alors que les 3 ou 4 meilleurs étaient pro et ne participaient pas. Il ne peut donc être comparé à celui de 1969. Cela dit, ce n’est pas pour autant facile à faire. C’est un peu comme si Stan réalisait le grand chelem alors que Roger, Djoko, Murray et Rafa ne jouaient pas cette année là.
C’est assez paradoxal d’écrire, au sujet d’un possible 8ème titre de Roger, « pour l’Histoire » tout en niant la plus grande partie de cette Histoire…
Comme on dit ici, Antoine, je plussoie.
La plus grande mauvaise foi de l’Histoire de 15-lovetennis donnant des leçons de paradoxe. Ta meilleure punchline de tout le tournoi. Mieux vaut lire ça que d’être aveugle. Et ceci aussi: « Les records datant du XIXème siècle ou du début du XXème sont incontestables. » VS « Renshaw n’avait besoin que de gagner qu’un seul match, celui qui l’opposait au vainqueur du tournoi. »
Quelle mauvaise foi ? C’est un peu désagréable. Tiens, tu en es quittes pour lire ou relire mon article en 5 parties sur « le tennis pro avant l’ère Open » ici même, rubrique « histoire ».
Le Challenge round a été aboli en 1922. C’était une spécificité de Wimbledon. Je ne suis pas certain que ce fût un avantage considérable. Imaginons le tant du titre à Wimbledon, Murray ou un autre, devant jouer un seul match contre celui qui aurait gagné le tournoi, sans aucun match préparatoire par conséquent.
Tilden a gagné 6 fois le Championnat des Etats Unis. C’est un record qui tient toujours.
Tilden a disputé dix finales dans ce même tournoi. C’est un record en GC que Nadal a égalé cette année à Roland Garros et que Roger vient de battre en gagnant sa demie vendredi. Tu vois, les vieux record servent toujours…
Renaud 12 juillet 2017 at 15 h 40 min
Pour la prophétie d’Antoine d’une victoire finale de Rod sans perdre un set il faudrait que le dégagisme s’applique à la fin des matchs en cours et se poursuive sur le Djoko/Berdych.
Antoine 12 juillet 2017 at 15 h 44 min
Mais je n’ai pas tout à fait dit cela moi… J’ai dit qu’il pouvait très bien aller en finale sans perdre un set.
Renaud 12 juillet 2017 at 16 h 10 min
Si Antoine le 11/7 à 21h39
Antoine 11 juillet 2017 at 21 h 39 min
Il ne me parait pas impossible qu’il gagne le tournoi sans perdre un set, ce qui ne lui est jamais arrivé…
OK mais ce n’est pas de la mauvaise foi. J’avais tout simplement oublié ce premier post. Tout est bien qui finit bien….
Coquinou !
Pour l’intérêt général vamos Roger !
On va pas se mentir mais l’occasion est trop belle aujourd’hui.
Roger est le grand favori, malgré son rhume.
Son année est exceptionnelle et il a maîtrisé tous ces matches de la quinzaine.
Oui mais voila, nous restons sur 2 désillusions en finale à Wimbledon.
Je tremble depuis hier déjà …
Le rhume est revenu en effet…
On a eu beau dire, « plus de pression après l’OA », « tout est accompli »…
Ben je l’aurai quand même sacrément mauvaise si Roger la paume, celle-ci. Trop de records et d’histoire en jeu.
S’il gagne, ok, il aura fait tout ce qu’il avait à faire et même bien plus. Quoique 20 ça sonne mieux que 19.