On a tenté il y a longtemps de déterminer le pire vainqueur en Grand chelem de l’ère Open. En extension à l’indispensable saga de Rubens sur les années sombres de l’Open d’Australie et comme en réponse à ce vieil article commis par ma pomme, je propose de mettre tout le monde d’accord via une embardée du côté de ces dames, découvrir deux joueuses dont j’ignorais tout jusque-là et qui illustrent combien les tableaux féminins de Kooyong étaient à l’époque bieeeeen pires que leurs homologues masculins. J’avais pensé au départ n’en garder qu’une seule mais impossible de les départager – le fait qu’elles se suivent au palmarès n’en est que plus savoureux. Vous allez voir que Mark Edmondson et Brian Teacher à côté ressemblent à des géants de l’ère Open.
Pour vous mettre dans l’ambiance :
Chris O’Neill (à gauche) est australienne. Elle a remporté l’Open d’Australie en 1978 alors qu’elle émargeait au 111e rang mondial. C’est son seul titre WTA recensé. Elle n’a même atteint qu’une seule autre finale* : Brisbane la semaine précédent son « run » à Kooyong. Le reste de son CV en Grand chelem est rachitique : un troisième tour à Wimbledon en 1974 et un seul match gagné à Roland-Garros en six tentatives. Et ce n’est pas son parcours victorieux à Kooyong qui va la sauver : Leanne Harrison, Beth Norton, Dorte Ekner, Dianne Evers et la spécialiste de double Betsy Naegelsen, seul nom que je connaisse un minimum, en finale. Elle a au moins le mérite de ne pas perdre un set en chemin. Son plus grand fait de gloire par ailleurs sera un set pris à Navratilova sur l’herbe de Newport dans ses premiers temps sur le circuit, en 1974, et un autre à une Evonne Goolagong un brin sur la jante à Sydney en 1982. Ne lui parlez pas en revanche de Chris Evert qui l’a toujours concassée. Son meilleur classement** : n°67 (un brin meilleure en double avec 6 tournois remportés et deux demies à l’Open d’Australie). Un autre titre en Grand chelem figure à son palmarès : le titre juniors de l’Open d’Australie en 1974 !
Ashleigh Barty la remet dans l’actualité : la n°1 mondiale peut devenir samedi la première Australienne titrée dans son Grand chelem national depuis Chris O’Neill.
Barbara Jordan (à droite) est américaine. Elle a remporté l’Open d’Australie en 1979 alors qu’elle émargeait au 68e rang mondial. C’est son seul titre WTA recensé. Elle n’a même atteint qu’une seule autre finale* : Nagoya fin 1980. Le reste de son CV en Grand chelem est rachitique : une poignée de troisièmes tours à Wimbledon (1978, 1980, 1983) et à l’US Open (1977, 1979) et un seul match gagné à Roland-Garros en six tentatives. A sa décharge toutefois : son Open d’Australie victorieux est un brin plus reluisant que celui d’O’Neill concernant les joueuses battues, avec l’émergente Hana Mandlikova en quarts et l’expérimentée Reneta Tomanova (finaliste à Roland-Garros et en Australie en 1976) en demies, avant la spécialiste de double Sharon Walsh en finale. Seul Tomanova parvient à lui prendre un set. Son plus grand fait de gloire par ailleurs sera un set pris à Navratilova sur l’herbe de Wimbledon en 1978 et un autre à une Billie Jean King un brin sur la jante à Eastourne l’année suivante. Ne lui parlez pas en revanche de Chris Evert qui l’a toujours concassée. Son meilleur classement** : 37e (un brin meilleure en double avec 4 tournois remportés et une demie à Roland-Garros). Un autre titre en Grand chelem figure à son palmarès : le double mixte de Roland-Garros en 1983 !
Danielle Collins la remet dans l’actualité : l’Américaine peut devenir samedi la première joueuse issue de la filière universitaire NCAA à remporter un Grand chelem depuis Barbara Jordan.
Vous me demanderez pour conclure : ces deux héroïnes du bush de Kooyong se sont-elles croisées ? Et bien oui, pour deux victoires à huit jours d’intervalle de Barbara, 6/3 6/2 au premier tour de Birmingham et 6/3 6/3 au premier tour de Wimbledon en 1983. Cet indispensable focus terminé (faut pas déconner non plus), bonne fin de tournoi !
*méfiance tout de même tant ITF, WTA ainsi qu’ATP ne sont jamais bien sûrs d’eux-mêmes quand il faut faire le tri des petits tournois des années 70. D’autres sources accordent un second titre à Chris O’Neill, et une finale supplémentaire à Barbara Jordan.
** idem, méfiance tant les classements étaient rudimentaires à l’époque. Quand on voit qu’ils ont réalisé 30 ans plus tard qu’Evonne Goolagong avait été n°1 mondiale, on imagine à quel point il faut relativiser les classements lointains comme ceux qui nous intéressent ici.
Tags: Histoire, Les filles, Open d'Australie
https://youtu.be/YPr64rJnoxk
Au secours !
Me fait pas rire.
Rien à voir mais j’ai rattrapé un vide dans mon cursus tennis en regardant enfin The French, le documentaire encensé de William Klein sur RG 81. On verra si Netflix aura la même envie/la même latitude à aller aussi loin dans les tranches de vie. Quelques observations, en vrac :
- Borg semble déjà… ailleurs. C’est facile à dire quand on connaît la suite, mais le burnout semble déjà rôder. Drôle d’impression qu’il n’est que de passage – ce moment où tous les mecs sont au Players en train de se marrer et lui passe comme une ombre et s’en va, sans un mot. La carapace d’extraterrestre dont les autres l’ont affublé sur le court existe aussi dans la vie et tu te demandes s’il n’y a pas un brin d’exagération dans les récits où on le dépeint comme un des fêtards de la bande à Vitas au Studio 54. On le sent aussi ballotté, impression qu’il ne décide de rien : « va ici, prends la pose, refais la bise à la jeune fille… » Même quand à la fin du tournoi, alors qu’il quitte le stade, que tout est terminé, quand un ballos lui demande s’il peut garder la raquette de la balle de match, sa réponse c’est : « demande à mon coach. » Y’a beaucoup de moments drôles, ou attendrissants, dans ce film. Mais quand Borg intervient tout est toujours triste. Même physiquement : il s’apprête à fêter ses 25 ans, il en fait 10 de plus.
- McEnroe est une sacrée tête de con.
- Panatta, Nastase, Pecci… t’as quand même de ces ‘gueules’ de cinéma dans le tennis de l’époque.
- Lendl, dès 1981, annonce autre chose. Il ne joue déjà pas le même sport que les autres. La capacité de perforation qu’il a en coup droit, c’est le tennis des années à venir qui se dévoile quand les autres pratiquent – en fond de court – toujours un jeu des 70′s. Drôle aussi de le voir faire son timide en refusant d’ôter son sweat-shirt au massage à cause de la présence de la caméra. Dans le vestiaire à côté on a pu filmer assez longuement une nana en culotte et soutif mais bon…
- Quand on connaît le dénouement, Ruzici fait un peu de la peine. Elle veut battre enfin Evert, tout tourne autour d’Evert, qui « m’a battue 5 fois cette année, 2 fois en finale, 2 fois en demies, 1 fois en quart », qui se souvient des 2 fois plus lointaines où elle a failli la battre… Elles se retrouvent en quarts, et Evert gagne encore, Ruzici regrettant que le match ait tourné à… 4-3 premier set. ça me fait penser à je ne sais plus quelle Française qui se prend 0 et 0 contre Navrat à Roland « mais le premier jeu avait été super long. Si je le gagne, qui sait ce que ça peut changer… » (bah t’aurais marqué un jeu, j’ai envie de dire !). Pas lucide. Et c’est terrible parce qu’elles sont copines, mais ce H2H, elle l’entretiennent toutes les deux. A sa dernière apparition dans le document, Ruzici dit qu’elle la battra, un jour. Spoiler : non. 23-0, Vitas est enfoncé. Et dans une vieille itw sur ses années à RG que j’avais eu la chance de dérusher, Evert avait ce court passage où elle louait son amie Virginia, mais rappelait au passage « elle ne m’a jamais battu ».
- On dit de nos commentateurs actuels, mais Tony Trabert, légende du jeu, consultant vedette d’une grande chaîne, qui descend sur le court recueillir les premières impressions de la championne de RG81 Hana Mandlikova et lui demande en préambule : « Tu avais déjà joué une finale de Grand chelem ? » Et l’autre de lui répondre : « Oui j’ai gagné l’Open d’Australie l’an passé. » C’est quelle note sur l’échelle du ‘j’en ai rien à cirer du tennis féminin’ ?
- Dans le même genre, scène magique où il faut ‘blinder’ le programme du J3 parce qu’il a plu la veille. Et allez qu’on charge la barque des filles pour évacuer ça à 10h du mat sans grands égards – et Ann Jones, une championne de RG et de Wim, n’est pas la dernière. On décide juste pour faire bonne mesure de plaquer deux matchs masculins tout pourris pour que l’accusation de misogynie ne soit pas trop flagrante : va pour Eric Fromm – Peter Feigl et je ne sais plus quel autre match.
Bref j’ai bien aimé. Ce n’est toujours pas ‘la’ formule pour te retranscrire le plus fidèlement possible un tournoi – limite je trouve qu’il y a trop de jeu, surtout dans les derniers tours – mais c’est le film qui prend tout son sens vu looongtemps après, pour comparer avec tout ce qui a changé depuis.
Je crois que la française qui se mange deux bulles par Martina Navratilova à RG c’est Cathy Tanvier.
Salut Guillaume,
Je n’ai jamais vu The French, j’ai vu les premières minutes et ça ne m’a pas tenté. Je trouvais le découpage/montage mal ficelé, c’était une épreuve à regarder. Alors que le sujet, comme tu peux t’en douter, m’intéressais au plus haut point.
Pour Trabert, il y a clairement un manque de reconnaissance du tennis féminin, mais j’y verrai aussi un désintérêt pour tout ce qui n’est pas américain. Dans ma série sur les débuts de l’ère Open, j’avais livré l’anecdote sur le commentateur Chris Schenkel, à l’US 76, qui qualifiait Borg de « champion émergent ». Sous-entendu il n’était qu’émergent puisqu’il n’avait pas encore remporté l’US Open… On est dans le même registre, celui du Parrain venant jeter un œil sur ses ouailles européennes en faisant un effort pour s’y intéresser un minimum, étant bien entendu que tout ce qui se passe ailleurs qu’aux Etats-Unis n’a pas grand intérêt. Et si tu ajoutes qu’on est en 81, en pleine traversée du bush australien donc, je ne suis même pas surpris ! Et peut-être que Trabert ne savait même pas non plus que Teacher avait remporté l’AO…
Pour les « gueules » des années 70-80, je me méfie un peu des propos de Noah qui parle d’âge d’or. C’est peut-être vrai, mais le terme me semble galvaudé jusqu’à l’os. Il paraît que nous vivons un âge d’or avec le Big 3, mais j’ai aussi entendu Forget parler de « son » époque comme d’un âge d’or, parce qu’il y avait une diversité des styles avec les terriens (Chang, Agassi, Courier, Bruguera) et les grands serveurs/volleyeurs (Stich, Becker, Edberg, Sampras… et Forget). En gros, chaque ancienne gloire considère que son époque était un âge d’or. Cela dit, Nasty n’aurait sans doute pas été une erreur de casting dans un western de Sergio Leone.
Mais ce qui rend « possible » cette époque, c’est la mondialisation du tennis (regarde les nationalités des « gueules » que tu cites) qui s’est opérée dans les années 70, couplée à l’amateurisme total du corps arbitral. Avant, nous avons les gentlemen Américains et Australiens, après nous avons la professionnalisation des arbitres qui oblige tout le monde à rentrer dans le rang. Ce qui n’empêchera pas Noah, Cash, McEnroe et tant d’autres d’être des fêtards notoires hors du terrain.
Un dernier mot, sur l’ambiance et la programmation. C’est là-dessus que le journaliste que tu es peut répondre. Si on met de côté l’arrivée récentes des sessions nocturnes à Roland, y a-t-il eu une évolution de la programmation en faveur de ces dames ? En d’autres termes, la programmation en 2016 avait-elle plus d’égards pour les joueuses qu’en 1981 ?
Moi j’adore The French, ne serait-ce que pour l’espèce de lenteur, de calme et de distance avec laquelle tout ceci est filmé. Et c’est avant la saturation publicitaire.
Je vois bien l’image de Borg qui se dégage, tout à fait d’accord avec Guillaume. J’ai l’impression que c’est cette même image que le réalisateur du biopic Mac / Borg a essayé de retranscrire, avec un certain succès.
Et je serais curieux de voir ne serait ce qu’une photo de la Rolls jaune de Geru…Y’aurait pas un peu d’exagération …?
Je me souviens très bien du match Eric Fromm – Peter Feigl, un sacré combat, un match mythique entre deux géants du jeu, injustement oubliés. Heureusement que Guillaume est là pour les remettre à la bonne place.
Eric Fromm et Peter Feigl… Duel mythique, un moment de bascule décisif de l’ère Open. Je crois que j’ai craqué une allumette avec ma série sur le bush. Guillaume est en feu.
Guillaume, as-tu quelque chose sur Jean-Baptiste Chanfreau ? Et sur John Feaver, le bison du Hampshire, tête de proue du tennis britannique au tournant de deux décennies ?
Sur Jean-Bapt Chanfreau, je suis preneur – Guillaume sait bien que je suis obsédé par Chanfreau. Ce type est un mystère, présenté comme le plus doué de sa génération, et puis…Pas grand chose. Mais j’ai beau chercher, il semble assez peu documenté.
J’ai appris son décès relativement récent, par ailleurs.
A part ça, vu que des extraits de « The French », jamais en entier. Shame on me.
Je vois que la sortie a priori définitive de Del Po ne semble pas ici soulever d’émotion particulière…
Il est vrai que toute nouvelle tentative de retour semblait plus qu’improbable – je lis « 8 opérations », 8…. – , on s’oriente donc vers la dernière grande sortie lacrymale Almodovarienne et à la limite, j’espère presque pour lui que c’est vraiment la dernière car en termes de dramaturgie, une fois qu’on en est là, ça enlève beaucoup de crédit à la dite sortie que d’encore tenter un retour. Andy, pour ça, avait fait fort, les nécros avaient été publiées, et hop, finalement non. Je me demande d’ailleurs ce qu’on va bien pouvoir raconter pour la retraite suivante d’Andy…
Pour ma part, je ne peux que regretter l’absence globale de l’Argentin de la lutte au plus haut niveau durant les années 2010, car là aurait été sa place. Son retour en 2017-2018 est absolument phénoménal, mais d’une manière générale il aura été trop souvent absent. Jeannot aurait pu, aurait dû, être un gros caillou dans la chaussure de Djoko et de Nadal. Son corps en a décidé autrement, il n’en garde pas moins toute mon estime.
Sam, ta comparaison avec Murray fait sens, mais à ma connaissance Andy n’a pas retrouvé le niveau, et surtout la constance, qui lui ont permis d’être pendant 10 ans dans le top 5 et éphémèrement le n°1. Je veux bien entendre qu’il est de retour sur les courts, mais pas à son meilleur niveau.
Quand Del Potro est revenu à l’été 2016 en liquidant l’Immonde aux JO, puis en remontant progressivement au classement pour finir n°3 mondial (je crois) fin 2018, c’est un exploit dont on devrait prendre aujourd’hui la mesure en regardant Murray. L’Ecossais est toujours capable de fort belles choses, mais il est loin, vraiment loin de ce qu’il a été. Une question d’âge, sans doute.
Delpo c’est un coup droit digne d’un B52 chargé jusqu’à la gueule, un combo crochet/upercut du droit à la Tyson.
Et surtout, étonnement presque par rapport à la puissance dudit coup droit et eu égard au gabarit du garçon, un joueur qui a maintes fois montré qu’il avait une grande sensibilité, pas seulement pour lui, mais aussi pour ses adversaires, et qui n’a jamais hésité à l’extérioriser.
Pour ce qu’on a eu l’occasion d’en percevoir, un gars bien, le style gentlemen.
Pour ses blessures à répétition, il ne fallait pas être Nostradamus pour imaginer qu’avec des caractéristiques pareilles, la machine aurait du mal à tenir. Bon ceci étant on disait ça aussi pour Nadal…
Voila, c’est (en principe) fini pour Delpo. J’ai regardé quelques passages, il avait clairement du mal à se déplacer. Endurer les opérations à répétition, souffrir quotidiennement, pour atteindre un niveau pareil, je crois effectivement qu’il est temps pour lui de s’arrêter.
Je repensais à la sortie de Guga en 2008, sur le Central de Roland. Tout le monde craignait qu’il se fasse ridiculiser, mais il s’en était sorti avec les honneurs. On était évidemment loin du triple vainqueur, mais il arrivait à courir, à récupérer, à lâcher quelques revers comme à la belle époque. Bref, il avait réussi sa sortie, sur le court de ses plus grands exploits.
En voyant Juan Martin hier soir, je me suis dit, franchement, qu’il valait mieux qu’il n’y ait pas de troisième set. Il était gêné dans tous ses déplacements, et il avait le souffle court. Vu du reste du monde, sa sortie n’a pas la visibilité de celle de Guga. Mais de son point de vue à lui, revenir une dernière fois à Buenos Aires pour saluer son public, je crois qu’il ne pouvait rien espérer de mieux. Raquette en main, il n’a plus rien du B52 que décrit Achtungbaby.
Bon vent à lui. Et respect total au champion et à l’homme.
Ben c’est sûr que la retraite cette fois officielle de Delpo me rend triste (et ce, d’autant plus que Djoko et Nadal, qui sont plus vieux que lui de 1 et 2 ans, lui survivent, alors qu’ils ont eu une carrière 100 fois plus pleine). Mais ce n’est que l’officialisation de quelque chose qu’on savait déjà, à savoir qu’il n’y aurait pas de 457ème come-back. Dommage évidemment car les 456 précédents m’ont tous fait rêver.
J’avais eu la chance de le voir jouer à Lyon en mai 2017 mais hélas ce jour là il était en mode « 2 de tension » (comme dirait Kaelin) ce qui ne m’avait pas empêché de prendre quelques photos (d’ailleurs si vous allez sur les pages Wikipedia (en et fr) de la Tour de Tandil, vous y trouverez une photo prise par moi ce jour-là).
Autocitation, autres photos et vidéos:
Lyve from Lyon (reloaded)
Merci pour la dédicace mon vieux Colin ! Ca me fait au chaud au coeur, on se souvient de moi en ce lieux toujours autant sacré pour moi et dont j’admire et les créateurs et les collaborateurs … Je vous lis toujours régulièrement !
Kaelin n’est plus si jeune, vieille fripouille. 2 ans d’expatriation cambodgienne et 31 ans au compteur désormais. Je roule ma bosse en vendant des épices en contrée indochinoises sous la douce moiteur tropicale …
Ou te trouves tu et quel age as tu, mon Colin ? Je veux en savoir plus.
Géographiquement au moins ça ne change pas, je suis toujours à Grenoble mon cher padawan cambodgien héhé. Par contre temporellement ça ne s’arrange pas, je file tout droit vers mes 55 ans.
Et quand je pense que mon premier article sur Sportvox, ça remonte à août 2007… donc 15 ans bientôt… Pfff…
Au fait, les collègues, j’ignore tout des intentions de Federer, mais si j’étais à sa place et si je rêvais, comme Juan Martin, de mourir sur le court plutôt que lors d’une conférence de presse, Wimbledon me semblerait tout indiqué pour tirer ma révérence. Préparez votre provision de mouchoirs pour le début de l’été, on ne sait jamais…
le stock de mouchoirs dédié à Fed à Wim est épuisé depuis longtemps…
Je l’imagine plus décrocher à Bâle que Wimbledon pour ma,part. Le prestige n’est certes pas le même. Mais à ses yeux, le tournoi n’est pas loin d’être le 5e Grand Chelem
Allez, puisque j’ai commencé à ouvrir la vanne honteuse de l’autocitation, je continue :
Cilic et Del Potro, les (faux) jumeaux (avant la finale de CD 2018)
Trop fort, Potro ! (après sa victoire face à Rodge en quart de l’USO 2017)
Incroyable, tout de même, de constater qu’à 14 ans Cilic dépassait Delpo d’une demi-tête !
Colin, c’est comment d’écrire un texte avec une seule voyelle ?
Doloroso!!!
@Rubens, j’avais moi trouve la sortie de Kuerten 2008 tout a fait pathetique. Physiquement il etait aussi au bout du bout. Et je me disais que consommer une WC d’un GC alors que tu n’as pas la moindre chance de remporter un set contre qui que ce soit dans la tableau, c’est presque anormal. voire genant. C’est comme si une vielle gloire du foot faisait son jubile de sortie en coupe du monde, privant du coup un autre joueur d’une selection meritee.
Del Potro, il a fait ca chez lui dans un petit 250, dont il est l’evenement principal. C’est beaucoup plus adapte.
Meme Borg lors de ses retours rates en 91-92 n’avait pas ose mettre le pied a Roland Garros. Alors que bon, c’est Borg quoi. Non vraiment, la sortie de Kuerten m’etait restee en travers la gorge.
Pas de problème, Kristian. On n’a pas le même regard sur ce dernier match de Guga. Ni moi le même regard sur la sortie de Delpo que sur celle de Guga.
J’aurais trouvé dommage que le Brésilien quitte Roland par une porte dérobée en 2005 au premier tour dans un total anonymat. Et j’aurais trouvé dommage que ses combats contre les douleurs, ses opérations, ses infiltrations, et accessoirement ses efforts raquette en main pour retrouver un niveau à peu près décent en vue de l’échéance, ne soient pas récompensés par une invitation pour le grand tableau. Guga a eu la sortie dont il rêvait, à l’endroit où il le voulait. Certes pas en jouant comme il aurait voulu le faire, mais simplement en glissant une dernière fois quelques accélérations de revers qui sont sa marque de fabrique. J’étais évidemment navré de le voir dépassé en puissance par PHM (du reste un grand cogneur) mais il a remporté, ce jour-là, 44% des points du match, ce qui n’est pas rien.
C’est pour ça que je faisais le lien plus haut avec la sortie de Federer. Si comme je l’imagine il est un grand champion mais pas un extraterrestre, il n’y a aucune chance désormais pour qu’il retrouve sa mobilité et son explosivité physique et joue les premiers rôles. La question qui s’ensuit (et qui le concerne d’abord lui seul) est de savoir s’il se sent ou non physiquement capable de faire bonne figure au prochain Wimbledon. Et même s’il ne l’est pas, il pourra choisir quand même de disputer le tournoi, quitte à paraître pathétique. Parce que le désir de jouer une dernière fois, même diminué, sera le plus fort.
Tout à fait ok sur la sortie possible de Fed. J’imagine que c’est un scénario qu’il peut considérer comme envisageable. Problème, il paraît qu’il est à cette heure, loin de pouvoir courir. Il avait d’ailleurs évoqué Wimbledon…2023.
Autre vétéran sur le retour avant le grand départ : Tsonga, qui n’a pas été ridicule du tout à Rotterdam, ça m’a fait plaisir.
En même temps, avec un genou en vrac, il a réussi à faire quart de finale l’an passé. Bin, forcément son tableau ne sera forcément pas le même vu qu’il sera au mieux mal classé, au pire pas classé du tout quand il reviendra. Après, je serais malgré tout étonnée qu’il s’aligne juste pour se dire qu’il vient participer. Meme si je peux me tromper
Belle Lapalissade trouvée sur le site du tournoi ATP de Marseille :
Mise à part les 3 anciens vainqueurs dans le tableau (Tsonga 3, Simon 2, Tsitsipas 2), il y a de fortes chances que la 30 édition de l’Open 13 Provence couronne un vainqueur inédit.
Et n’oublions pas que, mis à part les étrangers présents dans le tableau, il y a de fortes chances que la 30ème édition de l’Open 13 Provence couronne un vainqueur français.
Sinon, assez intéressante la rétrospective en BD de l’open 13 raconté par JF Caujolle. Pas de langue de bois, des anecdotes intéressantes (des sacrées têtes de con parmi les joueurs : Rios, Coria, Raonic…).
https://www.open13.fr/fr/page/30-ans-danecdotes-de-lopen-13-provence-en-bd
Merci pour le partage, j’ai bien aimé également. Le plus marrant est le passage de Kafelnikov qui dit « Je gagne l’année prochaine et sans garantie ».
C’est vrai que le tournoi de Marseille a l’un des plus beaux plateaux parmi les « petits » tournoi avec Vienne probablement.
Ah mais Vienne est un ATP500, ca n’a rien a voir. Non Marseille est assez unique pour sa categorie. Peut-etre Buenos Aires dans la meme categorie est comparable car il a souvent attire les tous meilleurs
sur TB (Thiem, Nadal, Ferrer, Nalbandian, Coria, Moya, Kuerten..)
Merci Colin pour la BD. Super
Vienne était un ATP250 pendant très longtemps qui est passé 500 avec l’émergence de Thiem. Vu la verticalité de la pyramide de l’ATP, tout tournoi inférieur à un M1000 est petit (même si un 500 est déjà 3x plus rémunérateur qu’un 250).
Je trouve ça super que Marseille ait un tel plateau, en plus d’avoir une bonne réalisation (l’angle est bon, le son est excellent) et d’après les sources journalistiques, le tournoi est excellent par son hospitalité qui contribue à pérenniser son plateau (les joueurs sont chouchoutés et se sentent bien pris en charge).
Excellente la BD ! Très drôle aussi…
Bon, le bouffon de Belgrade a pris la parole hier sur la BBC. Je suis quand même surpris que la BBC, qui a emboîté ses pas dans ceux du Spiegel, fasse une analyse approfondie de la soi-disant attestation de test Covid positif, pour ensuite n’en rien dire à Djoko. Je remarque que l’intéressé s’est senti obligé de répondre sur ce test PCR judicieusement placé. Dans son élan, il aurait pu répondre à cette accusation bien plus grave. Je crains pour lui qu’il n’y ait rien à y répondre.
Bref, il fait passer sa non-vaccination avant le Goatisme. Pour le coup je lui donne raison. Une grande partie du public ne lui réservera aucune autre place que celle du pourceau immonde, dût-il remporter 30 GC, et se faire vacciner ne changera rien à l’affaire.
Et je lui donne également quitus d’avoir refusé de continuer à cocufier les antivax. Il incarne la fraude médicale, l’irresponsabilité, la mise en danger d’autrui, la Serbie, le syndicat des snipers de l’ATP, tout ce qu’on voudra, mais certainement pas les antivax.
Ceci étant, il va de soi que venant de Djoko, rien n’est acquis. J’ai écrit sur ce forum que j’aurais vu un certain panache à ce qu’il dise exactement ce qu’il a dit hier, mais qu’il le dise en amont de l’Open d’Australie et qu’il ne prenne pas l’avion. Nous avons vu ce qu’il en était. Wait and see.
Oui, et bah tant pis pour lui. On a vecu un superbe AO sans lui. On vivra sans lui tout aussi bien le reste de la saison.
Je suis bien d’accord !
Rubens,
Djoko sait très bien que toutes les restrictions vont être levées (en France notamment où la situation va de mieux en mieux à l’approche des élections et les autres pays qui misent sur l’immunité de groupe), donc il a beau jeu se draper dans sa posture histrionique de propreté absolue (= dire qu’il ne veut rien dans son corps, belle hypocrisie quand on voit ses performances qui ne déclinent absolument pas, faisant de lui un cas unique dans l’histoire).
La Next Gen n’est pas encore assez forte physiquement et mentalement pour faire face à ses « optimisations ». Je ne vois pas qui peut le stopper à Wimbledon, et même Roland-Garros (pour ce dernier, vu qu’il est totalement infatigable).
Kristian a raison, c’était un très bel AO et ses simagrées et son ego surdimensionné n’ont pas manqué à beaucoup de monde sauf à un Kyrgios en pleine bromance.
Les ATP500 n’imposent pas de conférence de pré-tournoi ? Je n’ai pas l’impression qu’il y en ait eu à Dubai en tous les cas. Où j’imagine que le bouffon de Belgrade, en temps normal, se serait empressé d’en donner une. Imposée ou facultative…
Comme toi, Rubens, j’ai été surprise que la question des chiffres du test, mis à mal notamment par la BBC n’ait même pas été effleurée… mais surtout j’ai été surprise que la BBC se prête à un tel numéro de com. Les questions auraient été posées par son entourage qu’elles n’auraient pu être davantage complaisantes… il a pu dérouler son discours d’antivax qui refuse de reconnaître qu’il puisse en être un car…. Il a été vacciné enfant, qu’il reconnaît qu’aujourd’hui c’est sans doute le meilleur moyen de venir à bout de la pandémie et, cerise sur le gâteau… il est tout à fait favorable au fait que le reste de la population puisse être vacciné.
Ce qui m’indispose aussi c’est de voir qu’en fait la plupart des journalistes tennis semblent accepter son discours tel quel et semble être déjà passés à autre chose. On verra à l’issue de son match demain mais vu les réactions des uns et des autres depuis, je ne me fais guère d’illusion sur la difficulté des questions qui lui seront posées
Au temps pour moi, il semble que le Bouffon serbe ait bien eu une conférence de presse de pre-tournoi
Je ne sais pas encore comment il a pu se remettre des questions qui lui ont été posées. Je rigole. A croire qu’ils ont tous peur de lui
Ils n’ont pas directement peur de lui, ils ont peur de perdre leur boulot. Si le Djoker décide de ne plus avoir un journaliste dans les parages, il lui suffit de le dire à l’organisation, qui sait combien la présence du n°1 mondial compte pour l’attractivité du tournoi et qui s’empressera de dégager le trublion. Qui de fait se retrouvera dans l’impossibilité de faire son job dans tous les endroits où passe le Djoker. Et donc un boulet pour son rédacteur en chef.
Si tu ajoutes le poids financier que pèse le tennis aujourd’hui, les considérations morales ne pèsent rien par rapport à la perte d’attractivité qu’engendrerait pour le tennis la découverte de la Gomorra de Novak Djokovic.
Je m’excuse de cette pointe de cynisme, mais ce sont les Australiens qui m’y ont conduit. Si j’en crois ce qui s’est passé là-bas, je peux me pointer à l’aéroport de Melbourne avec une exemption médicale falsifiée ; je ne risque apparemment pas grand chose, si ce n’est de devoir prendre directement l’avion du retour.
D’ailleurs à propos de Marseille, les beaux points de la journée d’hier valent le coup d’oeil sur tennis tv. En particulier le match Gasquet Rublev!
Le tennis mondial masculin aura donc un nouveau numéro 1 mondial lundi en la personne de Medvedev. Assez ironique qu’un Russe prenne le pouvoir dans un sport dans un tel contexte international.
Bon c’est quand même rassurant que le désormais intermittent du spectacle soit obligé de revenir sur terre…. Et que sur la durée son plan risque d’être malgré tout assez compliqué à mettre en place en pratique…
Vesely va bientôt devenir sa véritable bête noire. Deux matchs, deus victoires sur lui, pas mal…
L’Equipe a bien fait de dégainer auj sa Une et son interview fleuve dans laquelle il a pu déverser sa bonne parole de gourou New Wave sans le début d’un commencement de contradiction ou même sans la moindre question un tant soit peu difficile… À croire aussi d’ailleurs qu’il ne s’est strictement rien passé en Australie puisqu’il n’y a eu aucune question dessus…
Étonnant de voir que les deux joueurs de tennis qui auront eu le droit à des pages et des pages d’interviews auront été les deux rares non vaccinés du circuit, qui se prétendent tous les deux non- antivax mais qui dans les faits le sont pleinement …
Vesely a quand même la « chance » d’affronter Djoko aux bons moments aussi, parce que sinon sa carrière a sacrément plafonné.
D’accord avec la complaisance des interviews de PHH et Djokovic. Le « je veux être entièrement propriétaire de mon corps » du Serbe aurait dû faire tousser le journaliste français (ce n’est pas la vision française, avec le principe de l’indisponibilité du corps), sans oublier la contradiction que cela représente : c’est la phrase la plus post-moderniste & occidentalo-centrée qui existe alors qu’il se représente comme un paragon des valeurs éternelles slaves.
Personne pour réagir à l’affaire Zverev ? Disons que s’il n’était pas lié à des affaires de violences conjugales, j’aurai trouvé ça anecdotique mais lié à son contexte, c’est vrai qu’il fait très Janus.
Enfin, Kyrgios continue à être sur le divan et à cocher toutes les cases des difficultés mentales. Je préfère qu’il joue perso.
Il est beaucoup trop tôt pour parler de vrai changement, d’autant que très probablement si Djokovic avait pu jouer l’AO, le changement de N°1 se serait vraisemblablement produit (bien) plus tard. Mais succéder à 18 ans de tyrannie du Big 4 n’est pas rien.
Pour l’instant, Medvedev est surtout un N°1 mondial sur dur, ce qui est quasiment suffisant pour être N°1 mondial tout court. Je pense qu’il peut être bon sur terre et sur gazon mais il faudra plus de temps (il a montré de bonnes choses par le passé sur terre (Monte-Carlo, Barcelone) et plus récemment sur gazon). En cela il est moins complet que son grand copain Djokovic qui a vite été très fort sur terre puis sur gazon.
Avec des si, on peut tout réenchanter, mais j’ai une pensée pour Thiem dont je pensais que ce serait lui qui le premier succéderait au B4, je trouve son jeu plus excitant que celui de Medvedev qui est quand même hyperdéfensif.
Il y avait une stat sur le nombre de sprints en finale de l’AO, Medvedev a compté le double de sprints par rapport à Nadal, ce qui compte même avec 10 ans de moins que le vieux.
On a retrouvé un Djokovic 2016 post-Roland-Garros dans ce match contre Vesely : beaucoup de fautes directes, un petit moins mentalement.
Contre un Vesely certes très puissant mais en surpoids, la contre-performance est étonnante et contredit l’impression favorable des deux premiers matchs.
@Perse : Zverev a quand même un sérieux pet au casque. Je ne sais pas si c’est de la steroid rage ou si c’est inné/acquis, mais ça me rend le personnage vraiment antipathique. Je veux bien qu’il ait passé une quasi nuit blanche mais ça n’excuse pas ce comportement.
Les plus jeunes de la « Next Gen » semblent pour l’instant plus mûrs que leurs aînés. Le nouvel Hulk Alcaraz, Sinner ou Auger-Aliassime sont tous trois beaucoup plus équilibrés que les Zverev-Tsitsipas-Shapovalov.
C’est vrai qu’en voyant Zverev s’acharner sur cette chaise, j’ai pensé à Sharypova mais ça reste complètement hypothétique.
On a aussi la confirmation, s’il était besoin, que Kyrgios est un cas psychiatrique sérieux (ou était puisqu’il dit avoir tout surmonté).
En fait, sans le gel de classement et le dégel par moment peu progressif, Medvedev aurait sans doute été numéro 1 mondial vers la fin de l’an dernier même si Djoko aurait sans doute repris les rênes pour finir la saison en tête…bon tout ça, à la condition aussi que chacun joue le même nombre de tournois…
Car il ne faut pas oublier que Djokovic limite depuis un moment son calendrier. Sans que cela ne soit d’ailleurs critiqué par qui que ce soit (alors qu’il ne respectait pas forcément les règles liées aux ATP 250 et 500 par exemple)
Pour Zverev, je le mettrais encore du côté des sorties récentes de Medvedev et autres Shapovalov contre les arbitres et qui devraient être bien plus sanctionnées qu’un cassage en règle de raquette. Ou même Pliskova qui il y’a quelques années avait aussi frapper la chaise de l’arbitre de rage…Insulter, accuser un arbitre de corruption ou autre ne devrait pas être toléré du tout. Ce qu’a fait AZ était inadmissible et s’il a déjà été sanctionné, il est fort possible qu’il écope d’une autre plus grande encore (même si sans doute assortie de sursis)
Après, pour l’affaire Sharypova, cela reste à mes yeux pour l’heure en effet que des hypothèses. Je sais à quel point les victimes de violences conjugales ont des difficultés à évoquer leurs situations et encore davantage à porter plainte. Mais pourquoi n’a-t-elle aucun mal à évoquer ce qu’elle a (aurait ?) vécu à un journaliste mais surtout pourquoi tient-elle tant à témoigner devant l’ATP mais n’a jamais essayé de porter plainte ?
Enfin, ce qui m’agace aussi c’est de voir certains faire de cas heureusement isolés (et encore une fois qui devraient être lourdement sanctionnés) des généralités. Les instances arbitrales du tennis sont heureusement que très rarement prises à partie. Il faut faire en sorte que cela n’arrive plus mais ceux (dont un certain nombre d’observateurs du tennis) qui laissent entendre qu’il y aurait un vrai problème généralisé ont tort
@Sebastien Je me suis mal fait comprendre : évidemment que le comportement de Zverev est inexcusable et que c’était antipathique au possible. Sans son contexte autour, je trouverai ça « que » ça, là il est carrément inquiétant.
Alcaraz continue à me foutre les jetons, il est trop développé, trop intense.
La fiche ATP de Jiri Vesely indique 1,98 m pour 92 kg. C’est visiblement obsolète, en ce moment il est clair que le tchèque a largement dépassé le quintal.
« No war please » a écrit Rublev sur la caméra d’après match. Il est bien ce p’tit gars. C’est une prise de position qui n’est pas dénuée de tout risque.
Ouaip, il est vachement bien ce petit gars.
En tout cas, cela change des déclarations anti-vax mais qui ne sont pas anti-vax (va comprendre) de certains où la connerie las plus retrograde le dispute à la pusillanimité la plus crasse ou à des motifs inconscients pour le moins surprenants (cf « d’abord le vaccin, ensuite la sodomie » !)
On nous promettait le nouveau monde, le voici sous nos yeux ébahis. Dany le Moche président par intérim pour mieux transmettre son sceptre à Rafa le Bourratif après son 24e titre aux championnats de France. Le brutal triumvirat Alcaraz, Sinner et Dédé le Putois, alias la Chèvre des ATP 500, fermera bientôt le rideau de fer sur le Top 5. Suivront Beretta le monolithe, puis le trio chic, charme et charisme HubHur, MannaNorrie et Kasper Juul. Bon dernier mais souvent deuxième en tournoi, Julien Auger-Benneteau.
Vivement le Masters, vive le tennis et, surtout, vive le renouveau.
Ben voyons.
https://www.eurosport.fr/tennis/quiz-federer-nadal-djokovic-medvedev.-connaissez-vous-tous-les-numeros-1-mondiaux-a-l-atp-depuis-199_sto8822168/story.shtml
Voilà un quizz possible à réussir (du même site que celui que Guillaume nous avait proposé il y a quelques mois – les demi-finalistes en GC il me semble), les deux derniers m’ont donné du fil à retordre mais j’en suis venue à bout.
Merci Nath. Il ne faut pas être effrayé par les 67 réponses à donner. En fait, le quizz est découpé par périodes ininterrompues à la place de n°1, et non par joueur. Ainsi, par exemple, quand on met Djokovic (zut, je spoile), plusieurs cases se remplissent d’un seul coup car le Serbe a eu plusieurs périodes sur le trône.
En tout cas, je le trouve beaucoup plus facile que celui sur les demi-finalistes en GC.
Et donc, 18 ans de règne ininterrompu du Big 4 sur le trône viennent de prendre fin. On pourra objecter que l’absence de Djoko en Australie a précipité l’événement, ce qui est vrai. Mais d’un autre côté, l’accession au trône de Murray en 2016 s’est faite au cours d’une séquence peace and love de Djoko, et lors d’une séquence en EHPAD pour Federer et Nadal. On ferait difficilement plus légitime que Murray pour prendre la place, tant l’Ecossais était en embuscade depuis des années. Mais au final, le règne d’Andy n’a été qu’une parenthèse et le Big 3 a repris les rênes pendant 5 ans de plus.
Les choses me semblent différentes aujourd’hui, le jeunot Novak n’a plus 30 ans mais 35, et il se torpille tout seul. Reste Rafa l’inoxydable, je ne sais pas jusqu’où son corps le laissera aller, mais il pourrait bien récupérer le trône d’ici la fin de l’année…
Surtout si les russes se font sortir de l’ATP / WTA
Allez, je vais mettre un peu d’eau dans mon vin. Fragilisé que je suis par mon obligation de vérifier le pass vaccinal des usagers à l’entrée d’un ERP, je me réjouis massivement de la fin de cette nuit noire.
Et ce, même si cela va engendrer un dommage collatéral, la présence de Novak Djokovic à Roland Garros.
Es-tu vigile dans un ciné ?
Non, je suis vigile dans une médiathèque. Et accessoirement le directeur de cette même médiathèque. Filtrer l’accès à la culture nous est insupportable.
Voilà qui est fort intéressant. Concours de bibliothécaire ? Conservateur ? Autre ?
Bibliothécaire territorial.
Et absolument pas préparé à refouler des gamins de 13 ans à l’entrée d’une médiathèque au prétexte qu’ils ne sont pas vaccinés.
Ah oui. Et titulaire effectivement d’un concours.
Peut-on être directeur de mediathèque et guévariste ?
Oui, à condition de rester sur la réserve et de se pincer le nez par moments. J’aurais bien mis un poster du Che dans mon bureau, mais je n’étais pas bien certain que ça passe. Alors pour me venger j’ai placé « Carnets de voyage » dans mon ciné-club. Séance magnifique.
Cela dit, une récente loi votée fin 2021, la loi Robert, nous enlève une énorme épine en nous protégeant des tentatives de pression et de censure de la part de notre tutelle politique. A quelques mois de l’élection présidentielle, il était temps.
Carnets de voyage, il y aurait tant à dire. Film beau, drôle et humaniste sur l’éveil d’une conscience, pas (encore) d’un terroriste. Pour la petite histoire, j’ai traversé Cuba de La Havane à Santiago avec un bon ami il y a quinze ans, non pas sur la Poderosa mais en bus climatisé. De retour dans la capitale, il nous restait deux, trois jours à tuer avant le départ et nous avons cherché à rencontrer… Alberto Granado, toujours en vie à La Havane, d’après le générique de fin du film. Notre quête fut sans succès, tant le pays était surveillé et contrôlé au-delà de l’imaginable (l’imaginaire) démocratique.
Ah, la Poderosa…
Une fois la révolution cubaine achevée, Granado a fondé l’école de médecine de la Havane, et les graines de l’un des systèmes de santé les plus performants au monde, à la fois perfectionné sur le plan technique et accessible à tous les Cubains.
C’est l’une des seules choses à sauver du régime castriste. A vrai dire, je n’en voit vraiment aucune autre, mais je n’ai pas creusé la question.
Quoi qu’il en soit, il y avait effectivement beaucoup de choses à dire sur ce film, tout le monde s’est régalé à ce ciné-club. Et il n’est pas si fréquent qu’un film sur un personnage politique (ou sur un moment politique) soit réussi.
Je déteste par exemple le cinéma de Ken Loach, qui traite de sujets ô combien intéressants (et il est l’un des rares à le faire), mais qui est totalement binaire et qui réduit ses personnages à leurs idées politiques. Il est incapable de leur insuffler un soupçon de sensibilité. A choisir, je préfère encore regarder des documentaires.
On n’a pas dû voir les mêmes films de Ken Loach, Rubens. As-tu vu « Riff Raff »? « Raining Stones »? « My Name is Joe »? « LadyBird »? « Looking for Eric »? « The Angels’ Share »? Sinon, je te suggère de regarder ces 5 là (et même « I, Daniel Blake », à la limite) : impossible de parler « d’absence de sensibilité » à leur sujet. Puis on en recause
Sinon, oui, Carnets de Voyage, très beau film, dont l’une des scènes finales m’a fait irrésistiblement penser à l’une des scènes de « Land & Freedom » de Ken Loach (1995), comme quoi.
Et puisque nous évoquons (invoquons) les glorieux Argentins, voici une suggestion d’intervention dans vos médiathèques et autres : https://www.youtube.com/watch?v=zsDQGR6mZVI
Enorme ! Et il me semble plus fit que quand il jouait, non ?
@Colin,
Tu réussis presque l’exploit de me citer tous les Ken Loach que je n’ai pas vus. Sauf I Daniel Blake, ainsi que Land & Freedom (la palme du plus révisionniste), Bread & Roses et le pire de tous, Le vent se lève. Sur ce réalisateur, mon cas est incurable. Partout autour de moi, tout le monde adore.
A la rigueur, je veux bien repêcher La part des anges, c’est le seul où Maître Loach ne nous explique pas trop ce qu’il faut penser ; je crois même me souvenir d’un personnage un peu marrant, complètement inculte mais qui rit de lui-même. Le seul, probablement, de toute la filmographie de Loach qui dévoile une part d’humanité.
Nos amis British sont pourtant capables du meilleur en la matière. En 2014, à la sainte époque où je pouvais aller tranquillement au ciné, j’étais allé voir Pride. Un grand moment de cinéma, dans la lignée de Full Monty et de Billy Elliot, encore meilleur selon moi car chacun des personnages est très bien croqué. Le tout sur un sujet (ou plutôt deux sujets) pas drôles du tout au départ : l’homophobie dans les campagnes britanniques (le contraste avec le London Underground est saisissant) et surtout la grève des mineurs du charbon en 84-85.
Rigolo que tu cites Pride, un film que j’adore, et dont l’une des scènes les plus fortes montre une assemblée de mineurs en grève (et surtout leurs femmes, d’ailleurs) se lever pour chanter en chœur la chanson… « Bread and Roses ». Coïncidence?
Dans le même genre, ne pas oublier « Les Virtuoses » (Brassed Off) (1997)
Dans Pride, la meilleure de tous/toutes reste selon moi la mamie qui met une heure à atteindre le téléphone, et qui plus tard débarque à Londres sur le mode « mais elles sont où mes copines lesbiennes ». Elle est à hurler de rire, tout en ayant 4 ou 5 répliques dans tout le film. Un exemple, parmi des milliers d’autres, montrant qu’un personnage peut vivre et transmettre des émotions sans avoir droit à beaucoup de texte.
Dans Land & Freedom, ils sont tous formidables, ils ont tous lu et bien retenu Proudhon et Bakounine, ils les mettent en pratique via de fabuleuses assemblées où tout le monde s’écoute et décide collectivement en bonne intelligence. C’est larmoyant, mais c’est du pipeau intégral. C’est tout un pan de l’imaginaire anarchiste qui a fait des comarcas aragonaises l’étendard ultime de la réussite de leurs utopies. Ils ne risquaient pas grand chose à écrire l’histoire comme ça les arrangeait : en face, les paysans autochtones (inexistants dans le film de Loach) étaient pour la plupart analphabètes et leur avis était, disons, modérément pris en compte.
En repensant à ce film, je ne peux m’empêcher un parallèle avec le petit bourgeois romain Sergio Leone, auteur d’un pastiche sur la révolution mexicaine, et qui en deux ou trois répliques (et quelques images de massacres de masse) nous explique par le menu ce qu’est une révolution. Je sais que Loach a désormais 85 ans, mais serait-il encore possible de lui insuffler un gramme d’empathie léonienne ?
A quoi joue le Novax ? Il ne peut entrer sur le territoire américain (ou s’il a trouvé un subterfuge pour le faire il n’est toujours pas à Indian Wells) mais… il ne s’est pas retiré du tableau. Deux joueurs peuvent l’avoir mauvaise, Sousa, qui était le dernier à pouvoir entrer dans le tableau final et Donskoy, le dernier à pouvoir participer aux qualifications… sans compter qu’il déstabilise, en conscience, le tableau… il peut créer tous les PTPA du monde, depuis le début de l’année, il prouve bien que dès que cela le concerne au premier plan, il n’a que peut d’intérêt pour les autres.
A moins bien sûr que ses avocats tentent de trouver la moindre interstice pour essayer de passer… et ce malgré le fiasco australien. Preuve dans ce cas-là que sa grande tirade « je suis prêt à renoncer à n’importe quel tournoi pourvu que l’on ne m’inocule pas le vaccin que je sais être le meilleur remède existant pour sortir de la pandémie » est quand même bien du vent puisqu’il chercherait surtout à passer entre les mailles du filet. Mais bon tout va bien, il a envoyé des messages privés à Stakhovsky pour lui demander comment il allait et comment il pouvait l’aider
Anne, tu as ta réponse. La saison II du Djokogate est partie pour être beaucoup moins funky que la saison I, très réussie en termes de suspense et de dramaturgie.
Oh oui.
On avait dopé à l’insu de son plein gré. On a désormais inscrit à l’insu de son plein gré. Et mince alors les autorités sanitaires américaines n’ont pas cru judicieux de lever l’obligation vaccinale la veille de son entrée en lice. Dans le cas contraire, il aurait embarqué dans le premier avion, encaisser plus de 10h d’avion et quasi autant de décalage horaire…. Le pire… c’est que la plupart des médias reprennent texto ses déclarations et ne lui demandent aucun compte…
Et il y en a qui doute encore de la sincérité et du fair-play du monsieur…
Visez donc la nouvelle tête de série numéro 2. Un immense talent enfin reconnu à sa juste valeur.
Si j’étais un des quatre Mousquetons, vieillissant mais alerte, Richard Gasquet pour ne pas le nommer, je me ferais plaisir. Je m’épargnerais les voyages interminables qui ne rapportent rien, ni points, ni pognon. Du reste, je n’aurais besoin ni de sous ni de me faire suer. Je me baladerais dans l’Hexagone, de Roland-Garros aux Challenger (à Pau, que diable !) en passant par tous les ATP 250. Partout je serais acclamé, surtout dans les petits tournois, parce que, bon, on a beau nous critiquer, n’importe lequel de nous quatre fut, voire est encore, sacrément solide. J’ajouterais quelques escapades dans le Vieux Continent, une semaine à Marrakech à la belle saison. Un retour aux sources, un plaisir junior au crépuscule.
Je serais d’accord avec toi si Richie avait eu un top joueur à affronter mais là il perd contre Otte, rien d’infamant en soi… mais le type de joueur qu’il peut rencontrer sur n’importe quel tournoi. Et puis, on le voit sur les autres tournois, c’est aussi l’enchainement des matchs qui semble lui poser problème…. Pas sûr qu’il prenne beaucoup de plaisir à tout ça, qu’il soit beaucoup applaudi ou pas
L’ami Perse a écrit récemment que, dans un monde idéal, Shapovalov et Kyrgios se disputeraient le trône. Enclin à l’utopie et à l’uchronie, j’irai encore plus loin. Je voudrais un Gros 8 composé de Papy Rogé, Fiston (celui du top 3 annuel de ses matches), les Élégants Fanou & Sascha (j’ai conscience de l’audace du qualificatif au vu de la crise mexicaine), Denichou, Davidou (Nalbandian), Musetti, Kyrgios (cf. Fiston). Je voudrais que ces huit-là s’affrontent systématiquement en quarts de finale des grands tournois, dans n’importe quel ordre. Du joli, du créatif, du jouissif.
Au lieu de ça t’auras Djokovic de retour au pouvoir la semaine prochaine et Nadal qui prendra la suite à Roland. Elle est pas belle, la vie ?
Un afro-franco-ukrainien vient d’abattre un néo-dictateur russe. Tant qu’il y a de l’espoir, il y a de la vie.
Attendez, Kyrgios arrive. Tremblez, tous autant que vous êtes.
Tout à fait. Il faut voir la vie comme Nadal : le monde part en sucette mais puisque lui n’est pas blessé et peut jouer au tennis, tout va bien.
Ceci dit et sans vouloir accabler Medvedev qui arrive dans un contexte pas facile, il faudrait regarder, pour le jeu, quels sont les arrivées au pouvoir et mandat au pouvoir les plus foireux. Il est en train de faire fort, le Daniil : perd la finale de l’OA alors qu’il avait l’occasion de frapper fort et de mettre la manière à son accession au trône, prend deux petits sets face à Nadal à Acapulco pour fêter sa première place mondiale assurée mathématiquement, et se prend les pieds dans le tapis et les services à la cuillère de Monfils à Indian Wells pour rendre aussi sec le trône à Djoko.
A t-on pire dans le passé ? Même Rios monte sur le trône sur un titre (Miami 98). Je pense à Moya, peut-être : devient n°1 sur une défaite (finale IW 99), perd derrière contre Grosjean dans les premiers tours à Miami et se fait découper par Kuerten en Davis histoire de dire ‘c’est qui le patron sur terre battue’…
Après il y a le cas particulier de Rafter qui est n°1 une seule petite semaine, et une semaine où il ne joue pas ! Celle avant l’US Open. Derrière il se blesse au premier tour à Flushing et abandonne alors qu’il est double tenant du titre… C’est pas vraiment de la contre-perf mais très haut niveau VDM.
Ca renvoie au système de calcul du classement, et à ses insuffisances. Je reste convaincu que dans l’ancien système, abandonné en 1990, il y avait des choses à sauver. Dans ta liste, il y a aussi Kafelnikov en 99, devenu n°1 quelques semaines jusqu’à Roland Garros et qui a enchaîné les défaites.
Exact. Et même jusqu’aux années 2000, d’ailleurs. C’est ce qu’on oublie souvent quand on brocarde Rios pour avoir été un n°1 mondial sans Grand chelem : sauf que le barème était ainsi fait à l’époque que la prime aux GC était moins forte en termes de points qu’aujourd’hui. On n’avait pas tout à fait le rapport du simple au double comme aujourd’hui entre GC et MSeries (je crois que ç’aurait été plutôt de l’ordre du 1800 points le vainqueur en GC contre 1000 au M1000), ce qui favorisait un peu plus la régularité et l’investissement dans la vie du circuit plutôt que l’hyper ciblage des Majeurs. D’autant qu’il y avait aussi une prime de points récompensant les perfs contre des joueurs du Top 10. C’est une approche, et une conception de ce que doit être un n°1, comme une autre, portée aussi par la WTA dans les années où il était de bon ton de se moquer des Clijsters, Mauresmo, Safina et autres Wozniacki. Mais elles jouaient selon les règles édictées, c’est tout. L’ATP, qui a bien galvaudé ses propres bijoux (N°1, Masters) en contribuant ainsi à mettre les GC sur un piédestal, aura t-il l’air plus malin si à Monte-Carlo il se retrouve avec un n°1 mondial ayant seulement joué 8 tournois au cours des 12 derniers mois (et pléthore de points de 2019, 2020… toujours comptabilisés) ?
Et on notera au passage que parmi les n°1 « illégitimes » figure un certain Sampras, devenu n°1 mondial en avril 1993 sans aucune victoire en GC au cours des 12 mois écoulés. Au nez et à la barbe de Courier qui en avait 2 dans la besace sur les 4 possibles. Et les patrons de l’ATP à l’époque avaient eu quelques sueurs froides au moment de la finale de Wimbledon qui avait suivi, car en cas de victoire de Courier le système de classement aurait été fustigé comme jamais. Comment, en effet, un type ayant gagné des petits tournois à répétition avait-il pu devenir n°1 mondial pendant trois mois ?
Pour le reste, je n’accablerai pas Medvedev plus que de raison. Nous vivons la phase finale du festin des trois grands ogres, qui pendant près de 20 ans n’ont eu que des jours avec. N’oublions pas qu’avant la prise de pouvoir de Federer il y avait des n°1 mondiaux ayant des jours avec et des jours sans (y compris Sampras), et qui ne l’emportaient pas chaque semaine. Si l’on devait brocarder Medvedev et tous les futurs n°1 mondiaux au prétexte qu’ils ne remportent pas 12 tournois et 3 GC par an, je crains que l’univers des fans de tennis ne devienne un océan d’aigreur. Dans l’immédiat j’imagine que Daniil, qui n’avait pas fait grand chose sur TB l’année dernière, est en position de force pour redevenir n°1 avant Roland. Au-delà, il y aura Roland et Wim, et là nous verrons réellement s’il a l’étoffe d’un n°1.
Guillaume, tu parlais d’un contexte pas facile pour Medvedev, les Britanniques semblent décidés à le faire abjurer sa nationalité avant de le laisser participer à Wimbledon. Je suppose au passage que ça concerne aussi Rublev, ainsi que tous les joueurs et joueuses russes.
J’ai toujours eu un faible pour nos amis d’Outre-Manche. Voici quelques années, lors d’un voyage en Irlande, dans un pub, j’étais tombé sur une émission de haute volée. Les participants devaient piloter un char avec une voiture (plus exactement une carcasse de voiture) suspendue au bout du canon. Le but du jeu était de tirer avec le bon angle, afin que la voiture atteigne une grande cible dessinée sur le sol, une centaine de mètres plus loin. En termes de débilité, je me sentais minuscule dans ce bar en tant que Français.
J’ai toute confiance dans la capacité du gouvernement britannique de sonder les âmes et les cœurs des sportifs russes afin d’en extirper la mauvaise graine.
Bon bah c’est finalement le système australien qui prévaudra dans les Grands Chelems. Au moins pendant un an puisqu’ils viennent d’annoncer le super tie-break au 3e set pour les femmes, au 5e pour les hommes à compter du prochain Roland Garros
Ouf, c’est la fin d’une aberration. Allez, encore un petit effort pour parvenir au système américain ou mieux au tie-break en sept points à 5/5 dans tous les tournois du monde.
Voilà…
quand on voit les puristes (au hasard les journalistes de l’equipe ou d’eurosport) crier au scandale, alors que déjà ça ne touche qu’un pourcentage infime de matchs, et ensuite, il faut qu’ils arrêtent de penser que tout ce qui est forcément long est bon… mais qu’ils regardent donc en boucle le Isner/Mahut si ça les enchante tellement…
A côté de ça, que la session nocturne ne débute qu’à 21h ne leur pose aucun problème…. C’est vrai que ca va en attirer vers le tennis des nouveaux fans ces matchs finissant à minuit passé. Ils vont être contents les spectateurs de cet unique match quand à la sortie du stade, ils se retrouveront à devoir payer une fortune pour regagner leurs pénates faute de transports en commun…
Je l’ai déjà dit, mais moi j’aimais les 2, le deux jeux d’écart comme à RG et le tiebreak du 5e comme à l’US Open. Deux émotions différentes mais aussi prenantes l’une que l’autre. ça collait en plus à l’identité (l’ADN, diraient les marketeux) de chacun : RG le Grand chelem le plus difficile, l’épreuve de force, la terre battue… Tu veux gagner ? Tu devras te dépouiller jusqu’au bout pour réaliser le break fatidique. Qu’un Grand chelem de la Vieille Europe soit le garant de la tradition, c’était en outre cohérent également. Et à côté de ça, à l’US, le Chelem du show, de la démesure, du spectacle, le shot d’adrénaline du tiebreak du 5e : tu as 7 points à marquer pour en terminer. 7 points où tout peut arriver, les plus beaux coups comme le coup du sort qui fera basculer la partie.
Bref, tu avais là 2 GC aux caractéristiques solidement établies. Et au milieu, la situation était surtout compliquée pour les 2 autres Chelems, l’OA et Wim (le plus impacté des 4 par les – rares – cas de matchs allant au-delà de 6-6 au 5e), qui avaient senti le besoin de se positionner avec des options bâtardes pas très concluantes : le TB à 10 points à 6-6, ou le TB à 10 points à 12-12… Mouais, bof. Et pourtant c’est eux, les plus emmerdés dans le fond (RG, l’HIstoire du jeu, et l’US, 50 années à promouvoir le TB, avaient tout pour être solides sur les appuis sur ce coup), qui emportent le morceau. Et moi je me sens doublement couillonné Parce que je ne sais pas vous, mais le TB en 10 points, ce n’est pas du tout la même excitation que le 7. 10 points, t’as du mal à être pris dans le truc dès les premiers coups. Quand tu tournes à 3-3 t’es encore loin de la ligne d’arrivée et, des cas que j’ai pu suivre, ça ressemble même plus à une baisse d’intensité qu’à un climax.
Bref… du mal à comprendre pourquoi ça devenait tout à coup un enjeu d’harmoniser les 4 Chelems. Un demi-siècle que les Ricains font différemment et ça ne gênait personne jusque-là… Sauf à imaginer, côté français au moins, qu’on se soit servi de l’excuse pour faire un petit plaisir aux télés qui s’arrachent souvent les câbles devant l’imprévisibilité des fins de match en tennis.
J’ai du mal à penser, comme le pointent les principaux détracteurs de la décision, que les GC ont adopté cette règle dans le but de raccourcir les matchs. D’abord et avant tout parce que cela ne concerne qu’une toute petite poignée de matchs. Et que cela n’empêchera nullement les matchs de plus de 3 ou 4h.
Pour moi, c’est une bonne chose qu’ils aient uniformisé la règle. Mais ils auraient dû le faire avec un tie-break traditionnel.
Je suis d’accord avec toi que finalement la ligne d’arrivée est encore loin et pas très propice au même « climax » qu’un tie-break traditionnel. Sans doute aussi qu’il offre plus d’opportunités à un joueur de revenir dans le tie-break et il y a moins de place à la chance.
Ce qui me fait doucement rigoler c’est de lire un Milliard crier au scandale en prétendant qu’on aurait touché à l’essence du jeu… alors ça voudrait dire que le tennis passe à côté de son essence même dans l’immense majorité des cas puisque les matchs allant au-delà du 6/6 au 5e set n’arrivaient finalement quasiment jamais… lui et d’autres devraient plutôt s’interroger sur les raisons qui poussent de moins en moins de gens à regarder le tennis, à le pratiquer plutôt que de crier au scandale pour ce genre d’aménagements.
Suite à la décision des GC d’uniformiser les fins de matchs à rallonge, j’ai lu une réflexion intéressante de la part d’un journaliste étranger. Selon lui, cette fois encore on appliquait une règle créée par rapport aux matchs de hommes aussi aux femmes sans que cela ne soit réellement justifié. En effet, le problème est très différent selon qu’il s’agisse de matchs en 3 ou 5 sets (et même si le match interminable de RF contre Del Potro aux JO en 2012 démontre sans doute le contraire).
Je rajouterais que si la dimension psychologique d’un Grand Chelem existe bel et bien… finalement un Grand Chelem pour les femmes est physiquement presque plus facile puisque non seulement le format reste le même pour elles que le reste du circuit et surtout elles ont un jour off entre deux tours (sauf les quelques joueuses de la moitié du tableau qui se retrouve à jouer le 1/8e et le 1/4 sans jour off). Donc la généralisation d’un super tie-break se justifie sans doute nettement moins. Mais ça, étrangement, à part ce journaliste, tout le monde s’en fiche bien.
L’an dernier, j’avais virtuellement assisté avec attention et intérêt à la fête des 18 ans de Carlos Alcaraz. Tonton Rafa était spécialement venu jouer à la baballe avec le jeunot. Au-delà de la fessée de rigueur, j’avais remarqué que Carlitos possédait, à l’état latent, l’arme anti-Nadal, le revers poêle à frire. Il en claqua quelques uns : PAN ! La mission de l’agassien Alcaraz est désormais de nous débarrasser de celui-dont-on-se-demande-vraiment-jusqu’à-quand-il-continuera-à-nous-faire-chier. Comme on dit outre-Pyrénées, « cuanto antes mejor ».
Espérons que l’élève dépassera l’idole car il commence à agacer le Nadal qui gagne tout en soulignant bien à quel point il a mal au pied
Alcaraz est monstrueux et affiche un bien meilleur niveau que Nadal depuis le début du tournoi. Je ne sais pas pour l’histoire du pied, mais Nadal joue beaucoup moins bien qu’à Acapulco ou Melbourne, ça passe uniquement sur la confiance accumulée. Il commet beaucoup de fautes directes notamment et sa mobilité est moins bonne.
Sur le niveau, je vois Alcaraz battre son aîné de 17 ans (!) et il en a très envie après avoir été dispersé le jour de ses 18 ans à Madrid (époque qui semble très lointaine).
De très loin le Next Gen le plus précoce (on ne peut le comparer qu’à Nadal de ce point de vue-là) et le plus impressionnant (vitesse, puissance, toucher, mental).
Les championnats de France à venir me laissent songeur, surtout le duel final. On va se retaper Nadal-Ostapenko comme en 2017. Jelena est gentille (façon de parler) mais ça ne fait pas un pli. J’aurais préféré le braillard il y a cinq ans et cette année, le braillard ou le retors. Le résultat est connu d’avance mais il y a une vraie confrontation et du spectacle.
Il serait temps pour Nadal de comprendre que ses os ont définitivement son âge. Voire plus vu comment il les a martyrisés tout au long de sa carrière. Le voilà, selon son propre aveu avec une fissure d’une côte et doit observer du repos entre 4 à 6 semaines. Voilà une belle façon d’aborder la saison sur terre battue…
Ouiii-euh, j’ai mal au pieeed-euh. Ouin-ouiiin-euh, j’ai une fissure à la côôôteuh.
(Quelques semaines plus tard.) VAINQUEUR… des Internationaux de France pour la QUA-TOR-ZIÈME fois… RRRAFAEL… NADAAAL !!! FINALISTE… CARLEAUSS… ALCARAAAZ !!!
Nadal a surfé à l’excès sur l’excellente et inattendue vague de son début d’année, mais Acapulco ou Indian Wells étaient de trop. Si le but est d’engranger des GC, c’est une erreur stratégique d’autant qu’il sait bien que le dur décuple ses risques de blessure.
A Indian Wells, il n’a pratiquement affronté que des joueurs au jeu très brutal (sauf Evans) dans des matchs vraiment rudes ce qui au sein d’une série de 20 matchs sur dur, donc très traumatisante physiquement, a donné le résultat que l’on sait. Qui plus est, il sert plus fort que l’an dernier y compris en seconde.
C’est une parfaite aubaine pour Spartacus que je donnais de toutes manières favori depuis que je l’ai vu anéantir physiquement Nadal l’an dernier en demi-finale, mais avec une préparation correcte, Nadal aurait pu lui rendre la tâche un peu plus difficile.
Sauf surprise, on est partis sur un doublé RG Wimbledon du Fils de Dieu, Nadal va manquer de matchs et de physique face au Serbe qui pourra disputer, en parfait état de fraîcheur, la saison sur terre.
Nathan est demandé pour deux missions fin mai et fin juin pour déconnecter les pyramides et leurs ondes anti-gluten.
Djokovic a un (infime, infinitésimal) déficit de puissance sur terre battue. Cela s’est vérifié par le passé contre les bisons Wawrinka ou Thiem. Il n’est pas à l’abri d’une défaite contre Fanou, Sascha, les brutaux Rublev, Sinner et bien sûr Alcaraz, futur épouvantail du tableau. Nole est frais, certes, mais nous n’avons aucune indication sur son état de forme, plus exactement son degré de compétitivité.
Dans la série la WTA ne ressemble décidément plus à grand chose, voilà un nouveau chapitre…. Ashleigh Barty vient d’annoncer sa retraite. Personnellement, je la regretterais car elle apportait vraiment quelque chose de très différent, même si elle ne jouait qu’avec intermittence. Son jeu, sa personnalité étaient vraiment très attrayants, là où le circuit féminin semble tellement souvent très stéréotypé.
Tout à fait. Perse objecte néanmoins qu’en dépit d’un anglais parfait, Barty était aussi imparfaite que Bartoli physiquement.
Jo, le running gag est un peu lourd
C’est vraiment triste pour la WTA donc la situation stratégique est très délicate en effet, avec un vrai manque d’athlètes tête d’affiche fiables et régulières.
Au-delà de leurs résultats irréguliers, une partie ont de gros pets au casque et aucune ne sont inspirante (au sens anglais du terme). Au-delà du potentiel narratif du come-back façon le retour du roi que le Big 3 ou Tiger Woods ont tant de fois réalisés, on a l’impression d’un circuit liquide (à la Zigmunt Baumann cette fois où il n’y a plus de hiérarchie, de structure, ni de gradation :
L’US Open est gagné par une junior, une privilégiée pleure en permanence d’être une victime, une mastodonte qui ne joue plus continue à jeter une ombre sur le circuit, une championne de simple et de double (Barbora Krejčíková) est traitée avec dédain etc….
Quant à Barty, c’est vrai qu’elle s’était affirmé comme la force dominante grâce à l’originalité de son jeu sortant nettement des stéréotypes de la WTA (tout en restant très fort sur les fondamentaux des watts). Au moins, à l’instar des Williams, elle a toujours su poser ses actes et assumer ses choix :
- la pause pour faire du cricket à la fin de l’adolescence
- Rester en Australie pendant le début de la pandémie.
Elle quitte le circuit l’esprit tranquille et avec probablement pleins de projets, son futur n’est pas inquiétant.
Mais vous avez tout à fait raison, Monsieur le monomaniaque.
Oui, enfin comme tant d’autres avant (Henin, Clijters,..) elle fera un retour d’ici peu. Allez je suis pres a prendre les paris, lors de l’AO 2023 elle reviendra a la competition