Le bush de Kooyong (5/5)

By  | 18 janvier 2022 | Filed under: Actualité, Histoire

Flinders Park

Cinquième partie : Flinders Park, épilogue (1988)

L’ITF et Tennis Australia ont conclu un pacte. Les deux parties tiendront leur promesse… à un an d’intervalle. En janvier 1987, Edberg conserve son titre de décembre 1985, à une période – la deuxième quinzaine de janvier – qui n’a plus bougé depuis. Et en janvier 1988, Flinders Park (rebaptisé par la suite Melbourne Park) ouvre ses portes. Le dernier carré constitué de Wilander, Cash, Lendl et Edberg, opère une transition en douceur avec la levée précédente, trois des quatre demi-finalistes de 1987 étant à nouveau au rendez-vous. Mais le monstre que nous connaissons aujourd’hui est le fruit d’une longue construction, dont le prix à payer a été très élevé. Au cours de la période du « bush », l’Open d’Australie a été menacé dans son existence-même en tant que levée du Grand Chelem.

Reste le débat, sans fin, sur la valeur d’un titre à l’Open d’Australie en comparaison avec ses trois voisins d’étage.

Pour les tenants de la tradition du tennis, il n’y a pas photo : un titre down under n’a jamais valu et ne vaudra jamais un titre dans le temple de Wimbledon, qui dès le départ a accueilli tous les meilleurs joueurs du monde. A l’autre bout du spectre, les statistiques de l’ATP ne font aucune distinction entre les quatre levées du Grand Chelem ; Mark Edmondson, Brian Teacher et Johan Kriek sont des vainqueurs du Grand Chelem au même titre que Connors, Borg ou McEnroe. Ma position sera intermédiaire : elle rejettera en bloc les deux énoncés qui ne sont que des positions de principe, et se concentrera sur la difficulté sportive. Notion partiellement subjective évidemment, qui repose néanmoins sur quelques éléments tangibles.

Il n’y a pas de raison de croire que la lutte pour le titre entre les grands champions australiens des années 60-70 soit moins intense à Kooyong qu’ailleurs. Il en est tout autrement lorsque les meilleurs australiens ne sont plus 5 dans le Top 10, mais 7 ou 8 dans le Top 100. Le « championnat national » qu’ont disputé les joueurs australiens d’après-guerre a bel et bien connu un déclin lorsque l’usine Hopman a montré des signes de faiblesse.

C’est le changement de dates, d’abord vers la première quinzaine de décembre, qui a amorcé le renouveau de l’Open d’Australie. Les victoires de Wilander et d’Edberg à Kooyong ne sont pas légitimées rétrospectivement par leur pédigrée en Grand Chelem (qui était vierge pour Edberg, dont l’opus 1985 est le premier titre), elles le sont par la qualité de l’opposition qu’ils ont rencontrée pour aller jusqu’au titre.

On relèvera que sur la période 1983-1987, les deux joueurs dominants qu’étaient Lendl et McEnroe revinrent bredouilles de Kooyong. Dans le cas d’Ivan, ses échecs répétés à Wimbledon accréditent l’hypothèse d’une difficulté spécifique avec le gazon.

Le cas McEnroe est plus énigmatique, mais expliquer sa malédiction à Kooyong par le peu d’intérêt qu’il aurait porté au tournoi (qui donc n’aurait intrinsèquement que peu d’intérêt) ne tient pas la route. D’une part, il est Américain, un voyage vers Melbourne lui coûte, et qu’il vienne sans se sentir concerné semble peu probable. D’autre part, personne n’imagine que sa sortie de route précoce à l’US Open 1983 face à Bill Scanlon soit justifiée par le peu d’intérêt qu’il accordait au tournoi. Quant à sa défaite contre Zivojinovic en décembre 1985, elle ne souligne rien d’autre que le déclin de Mac, déjà amorcé au cours des mois précédents et qui se confirmera quelques semaines plus tard au Masters, autre rendez-vous qu’on peine à considérer comme insignifiant pour lui.

A partir de 1983, l’Open d’Australie est digne de son appellation « Grand Chelem », et une victoire y est aussi difficile qu’ailleurs.

L’histoire du tennis australien est l’histoire d’une contrée éloignée de tout, dont les représentants du haut niveau ont choisi de partir à l’assaut des plus grands tournois du monde, condition sine qua non pour faire exister leur contrée sur la carte du tennis. De leurs voyages aux long cours, ils revenaient avec la Coupe Davis et une fabuleuse moisson de trophées dans leurs bagages, laissant derrière leur passage aux Etats-Unis et en Europe une trace indélébile de champions et de gentlemen. De leur éloignement ils firent une force. Et leur stade de Kooyong, quand ils avaient la chance de s’y produire, leur permettait d’évoluer enfin devant leurs proches. Aucun joueur professionnel d’aujourd’hui n’est contraint de s’éloigner de son cocon pendant huit ou neuf mois d’affilée, et il est difficile d’imaginer l’ampleur des sacrifices consentis par ces jeunes gens. Lorsqu’ils se sont effacés au cours des années 70, il a fallu bien de l’huile de coude pour éviter à l’Australian Open de devenir un tournoi de seconde zone.

Melbourne Park, qui brille de mille feux aujourd’hui, est l’héritage de cette histoire.

Le public de Melbourne, cosmopolite et bigarré, a tout de suite répondu présent à l’événement porté par ce nouveau stade. En tribunes, les supporters rivalisent de déguisements et de maquillages pour afficher leurs couleurs et leurs favoris, dans une ambiance généralement bon enfant – bien que ternie à la marge par quelques bagarres entre supporters affichant un peu trop ostensiblement leurs couleurs nationales ou religieuses.

Sur le plan tennistique, le tournoi dans sa version moderne affiche un bilan plus que prestigieux, avec seulement deux « one-shoters » n’ayant pas été n°1 mondiaux, Petr Korda en 1998 et Thomas Johansson en 2002. Tous les grands champions de ces dernières décennies figurent au palmarès. La singularité du tournoi repose sur son climat (l’été austral affichant des températures variables mais pouvant être extrêmes) et sur sa position, très tôt dans le calendrier. Les joueurs ont le temps de préparer l’Australian Open, alors qu’ils sont parfois en bout de course à Roland Garros ou à l’US Open. Certains y affichent le fruit de leur énorme travail foncier réalisé entre deux saisons, d’autres leur forme étincelante sous les fortes chaleurs. Melbourne a été le théâtre de plusieurs matchs monumentaux, qui sont autant de joyaux de l’histoire récente du tennis :

  • Le quart-de-finale de 1995 entre Courier et Sampras
  • La demi-finale de 2000 entre Sampras et Agassi
  • La demi-finale de 2005 entre Federer et Safin
  • La finale de 2012 entre Nadal et Djokovic
  • La finale de 2017 entre Federer et Nadal

Le stade de Kooyong, qui accueille aujourd’hui des exhibitions, et (jusqu’à récemment) des rencontres de Coupe Davis, a vu sa capacité réduite de 8500 à 5000 places en 2019. Il n’en est pas moins le cœur historique du tennis australien, et reste le témoin d’un pan entier de la légende du tennis.

 

 

 

 

 

 

About 

Grand passionné de tennis depuis 30 ans.

Tags:

125 Responses to Le bush de Kooyong (5/5)

  1. Rubens 26 janvier 2022 at 13:04

    Bon, Fanou a fait le job, fort bien apparemment. Il ne reste plus que des candidats dont la victoire finale ne me gênerait en rien.

    Et par contre, Félix semble bien parti pour créer la surprise…

    • Elmar 26 janvier 2022 at 13:08

      Quand je pense qu’il y a 15 ans, je percevais Nadal comme l’antéchrist alors que je peux dire sans ciller qu’une victoire de sa part dimanche me ferait plaisir pour lui, je me dis que j’ai fait du chemin!
      Franchement, le programme de fin de semaine est alléchant. De belles rencontres en perspective (et un détachement émotionnel personnel qui me permettra de ne pas me pourrir les matchs!).

      • Rubens 26 janvier 2022 at 13:56

        Tout pareil ! Et pour le coup, un grand merci à Djoko d’avoir rendu cela possible. Une chouette fin de tournoi, avec des humains, leurs forces, leurs humeurs et leurs contradictions.

  2. Elmar 26 janvier 2022 at 13:24

    Je ne peux suivre le match entre F2A et Medvedev qu’en pointillé, mais le Canadien est impressionnant. Rarement vu ces deux dernières années Medvedev sans solution comme là.
    TB du 3ème. Le match va-t-il tourner?

    • Elmar 26 janvier 2022 at 13:25

      Et la pluie qui s’invite à 2-1 Med dans le TB histoire d’ajouter un peu de drama.

  3. Kristian 26 janvier 2022 at 13:37

    FFA a ete dans la zone pendant 2,5 sets. Impressionanat d’efficacite et de calme. Pas loin du tout de conclure en 3 sets. Un peu plus de fautes sur la fin, et ca va se compliquer pour lui maintenant

  4. Elmar 26 janvier 2022 at 13:37

    Et set Medvedev. F2A inoffensif dans le TB. Le Russe ultra solide. Il a acquis cette maturité désormais. Des couches de confiance, il ne panique pas.

  5. Kristian 26 janvier 2022 at 13:46

    En regardant la tableau de FFA, je me rends compte qu’il joue aujourd’hui son 4e match de plus de 3h30 depuis le debut du tournoi. Il risque de coincer si ca se prolonge.

  6. Elmar 26 janvier 2022 at 14:29

    Sublime combat.

    • Kristian 26 janvier 2022 at 15:16

      Oh oui. L’annee ne fait que commencer, mais so far, c’est le match de l’annee

  7. Elmar 26 janvier 2022 at 14:29

    En revanche ces pauses avant le 5ème set, c’est devenu une norme pénible.

  8. Kristian 26 janvier 2022 at 15:31

    Bravo Medvedev! Il a ete solide, constant, s’est accroche jusqu’au bout pour arracher la victoire. Je ne sais pas s’il sera numero 1 mondial lundi, mais il en a l’etoffe.

    • Elmar 26 janvier 2022 at 15:38

      Et Felix exemplaire.

      D’un côté, je me disais que c’était le métier qui rentre et d’un autre côté, il avait déjà une attitude parfaite.

      Même après la remontée de Medvedev, à aucun moment il n’a baissé les bras, ni même vraiment d’intensité.

      Juste envie de féliciter les deux joueurs.

  9. Kristian 26 janvier 2022 at 15:54

    Globalement on a vu du tres beau tennis lors de ces quarts de finale. Sur ce que j’ai vu, le meilleur (et le plus frais) c’est Tsitsipas. Maintenant d’ici dimanche il peut tout se passer. Sauf Berettini. On ne m’hotera pas l’idee que ce Roddick italien ne sait quand meme pas faire grand chose avec une raquette. En tout cas pas assez pour gagner un GC.

  10. Guillaume 26 janvier 2022 at 18:05

    Il progresse, Felix, et des velléités offensives qui commencent à le rendre sympa à regarder. Après il me fait le même effet que Shapovalov, à avoir bien optimisé ses coups forts (service, percussion pour entrer dans le terrain, détente au smash spectaculaire…) mais toujours insuffisant dans la progression sur les coups faibles (temporiser, défendre).

    J’avais déjà eu occasion de dire que je trouvais la génération des Medvedev ou Thiem médiocre en passing pour ce qu’ils sont forts pour édifier des murs en fond de court, mais à voir Daniil évoluer ainsi tour à tour contre FAA et Cressy (si comme moi vous aviez loupé le garçon jusque-là, allez-y ça devrait plaire à tous ceux qui ont kiffé les highlights de Sampras/Kraji postés plus haut), j’en ressors avec la conviction qu’il n’aime pas être agressé tout court. Il va y avoir de la place dans les années qui viennent pour les joueurs qui vont de l’avant. Le service-volée était déjà (re)devenu une option burnée sur des points clés pour surprendre l’adversaire (Djoko sur la fameuse balle de break contre lui en début de 4e alors qu’il est dans les cordes contre Thiem en finale de l’OA, Meddy pour écarter une quasi-balle de match contre Thiem en finale du Masters toujours en 2020) et ça va s’accentuer. Berrettini s’y met beaucoup aussi. Les vieux murs (Nadal, Djoko) ont et vont avoir toujours plus de lézardes, les jeunes ne savent pas ce que c’est que d’être privé de temps par un vrai attaquant qui se rue au filet à la première occasion (sérieux, Med il a croisé qui comme attaquant ? Rodgeur de circonstances, Lopez peut-être dans les 2 tournois de l’année sur gazon où il engrange ses points et… ? Même les Llodra, Mahut, Stako ou le Mérou étaient retraités quand il est arrivé…) et le temps qu’ils s’habituent/même s’ils finissent par s’habituer et devenir aussi infranchissables que leurs aînés, il y aura des ouvertures.

    • Sam 26 janvier 2022 at 18:08

      C’est pour ça qu’il faut suivre Arthur Reymond…

  11. Jo 26 janvier 2022 at 18:10

    Fanou. À fond. Et Kokkirgios.

  12. Guillaume 26 janvier 2022 at 19:08

    Pour le reste, y’a une certaine logique à ces demies : le seul Big 3 engagé + 3 des nouvelles têtes les plus consistantes des 12 derniers mois : le vainqueur de l’US Open, le finaliste de Wimbledon et celui de Roland-Garros. Manque que celui qui claironnait faire partie du ‘nouveau Big 3′ : Zverev.

    • Sam 26 janvier 2022 at 21:00

      C’est dommage pour lui et franchement contrariant…Maintenant c’est Shapo qui s’ajoute à la liste déjà assez étoffée de ses vainqueurs en GC, liste assez bariolée d’ailleurs et loin d’être uniquement composée de membres du Gros 3.
      A seulement 24 piges, ça commence quand même déjà à faire un moment qu’il est là mais qu’il n’a joué qu’une finale GC. Les vieux lui sont passés dessus – du moins Djoko – , ses espèces de collègues d’age, Thiem, Tsi, également, si maintenant les plus jeunes F2A, Shapo, s’y mettent, ça commence à faire beaucoup. J’ai toujours le sentiment qu’il finira par en gagner un, ce qui serait la moindre des choses pour un type dont on dit depuis longtemps et à juste titre au vu de son classement et de sa régularité qu’il est a minima un top joueur…Mais s’il n’en gagnait qu’un, je ne serais même pas surpris et la trace Zverevienne à terme ne sera peut être pas aussi épaisse que ce qu’on croit aujourd’hui.

  13. Rubens 26 janvier 2022 at 21:56

    Nous avions l’autre jour une discussion sur l’âme slave. Je suis tombé sur un extrait de Medvedev (https://www.eurosport.fr/tennis/open-d-australie/2022/il-va-essayer-de-faire-un-peu-le-clown.-la-toupie-medvedev-sans-solution-en-debut-de-match-face-a-au_vid1615898/video.shtml).

    Juste énorme. Où était-il pendant quelques secondes ?

  14. Rubens 26 janvier 2022 at 22:16

    Et sinon, pour statuer sur le métal qui caractérise Sinner et les Südtiroliens, je vous propose de convoquer les vieilles gamelles, car comme vous le savez c’est dans les vieilles gamelles qu’on fait les meilleures soupes. En l’occurrence, Pierre Desproges fera très bien l’affaire. Je lui pique un extrait, je crois, des Chroniques de la haine ordinaire.

    Pour savoir de quel métal est fait un individu, nous dit Pierrot, il faut le mettre dans une eau portée à ébullition, et voir combien de temps il tient avant de se dissoudre. Faites chauffer la marmite, et essayez avec les cobayes que vous aurez sous la main.

    Un Italien ne tiendra pas plus de 5mn.
    Un Autrichien tiendra 10mn.
    Un Südtirolien d’âge adulte tiendra jusqu’à 15mn.

    Le Sinner, c’est autre chose.

    Nos amis transalpins me chuchotent dans l’oreillette avoir essayé le protocole au cours de l’hiver dernier. Ils revinrent bredouilles : le protocole opératoire n’était pas suffisant, le Sinner était encore intact quand l’eau acheva de s’évaporer. Ils revinrent à la charge en remplaçant le chaudron par un camion-citerne, sans plus de succès. Ils eurent alors recours à un château d’eau auquel ils mirent le feu après y avoir plongé le Sinner. Le Sinner ressortit parfaitement intact, les restes du château d’eau calciné sont exposés devant la gare de Cortina d’Ampezzo.

    J’entends d’ici vos objections : il y a un côté béornide enragé dans une telle expérience, et vous aurez du mal à trouver un cobaye pour se prêter à un protocole aussi morbide. Je vous réponds que c’est à ces petits riens que tient l’avance technologique des Américains sur les Européens que nous sommes. Car nos amis Yankees, eux, ont mis tout leur sérieux protocolaire pour démontrer, sans l’ombre d’un doute, que les Noirs étaient solubles dans l’acide sulfurique.

    • Guillaume 26 janvier 2022 at 23:05

      Mort de rire. On a tous nos têtes de Turcs et dans ces cas là, plus c’est gratuit, mieux c’est. On recensait déjà Antoine et Ivan, Elmar et Ginepri, Perse et Dimitrov, bienvenue à Rubens et Jannik !

      • Rubens 27 janvier 2022 at 00:11

        J’avoue, c’est bas. Ce pauvre garçon attise mes plus bas instincts. En vrai, je ne lui reproche rien de spécial, d’ailleurs.

        Mais je précise que la causticité est chez moi le signe d’une humeur badine. Le tournoi a été très beau jusqu’ici, et le dernier carré contient quatre types dont une victoire ne me dérangera pas. Aucun des quatre n’a montré son meilleur visage pendant tout le tournoi, ils ont eu des parcours difficiles et ils sont en mode survivance. Ca va sans doute se jouer sur le physique.

    • Perse 27 janvier 2022 at 10:31

      C’est très drôle, et avec toute la pointe de sel nécessaire.

      Mais je ne pourrais pas appliquer le même protocole à Grigor étant donné son absence initiale de substance.

      Pour ce qui est du tournoi, c’est une belle édition dans l’ensemble avec pas mal de beau matchs, du beau spectacle et mis à part Nadal, des joueurs confirmés qui déçoivent de moins en moins souvent et avec des jeux intéressants.

      Evidemment que l’ironie serait que Nadal tire profit de tout ça avec une éclipse façon Federer 2017 mais je serai supporter de Tsitsipas (qui dit beaucoup de bêtises mais me fait rêver sur un court).

  15. Nathan 27 janvier 2022 at 15:53

    Et rien sur Barty qui met des tôles à tout le monde tout en variation ? Certes, on pourra toujours dire que l’adversité n’est pas là. Mais voilà un « vrai » jeu de tennis qui ne s’explique pas seulement pas la grosseur des muscles ou par une endurance de marathonien. Le tennis du XXIe est féminin. Voilà le grand enseignement de l’AO 2022, bandes de machos !

    • Nathan 27 janvier 2022 at 15:58

      Et samedi la « peste » venue des Amériques contre la « gentille » australienne.

    • Perse 27 janvier 2022 at 16:03

      Pas faux, elle est très impressionnante et on a l’impression qu’elle ne joue pas le même jeu. Elle met la balle où elle veut et comme elle veut.

      La façon qu’elle a judoifié Keys est très impressionnante. Pour autant, elle n’est absolument pas déficiente en terme de watts (elle peut servir à plus de 185 km/h), tape super fort au besoin et court bien. Mais c’est clair qu’elle propose beaucoup plus!

      • Nathan 27 janvier 2022 at 16:20

        Son service extrêment travaillé, précis, puissant, est une amélioration relativement récente.

        Je ne vois pas chez les hommes autant de qualités tennistiques réunies. Elle joue avec un plan de jeu adapté à ses adversaires qu’elle réalise pour l’instant à la perfection.

        • Nathan 27 janvier 2022 at 16:21

          Mis à part Federer, bien sûr !!!

      • Sebastien 28 janvier 2022 at 09:32

        Barty n’a pratiquement rencontré que des cogneuses hystériques tout du long : Giorgi – Anisimova – Pegula – Keys.
        Collins est du même genre en plus peste et encore plus agressive que les autres.
        Le jeu de Barty est sublime, j’espère qu’elle imposera ses finesses à la brutasse.
        Et Perse a raison, ses moyennes en 1ères sont hautes : toujours plus de 170 km. J’espère qu’elle ne ressentira pas de pression négative liée à l’enjeu de gagner chez elle.

  16. Elmar 28 janvier 2022 at 08:42

    Je ne peux m’empêcher de penser à la tête de Djoko en ce moment…

    • Kristian 28 janvier 2022 at 09:25

      Rejouissant.. Je pense quand meme que Face a Tsitsipas / Medvedev ce sera tres dur pour le taureau. Mais pour l’heure cette pensee est rejouissante

    • Sebastien 28 janvier 2022 at 09:28

      Déformé par un horrible rictus « Amor y Paz », poussant des hurlements de loup transgénique serbe (cf comme à la fin de son match à RG contre Berrettini) et boxant un punching-ball en gluten. Spartacus a la rage et sa vengeance sera sidérante.

  17. Kristian 28 janvier 2022 at 09:01

    Un peu dur physiquement sur la fin, Mais globalement Nadal etait nettement au dessus de son adversaire aujourd’hui. Pas vraiment une surprise, le format gros physique, gros service, gros coup droit, c’est sympa en premiere semaine, mais a ce niveau la ca ne suffit plus.

    • Sebastien 28 janvier 2022 at 09:39

      Ca peut suffire sur une surface rapide comme le gazon. Pour les autres surfaces c’est plus difficile.
      J’ai juste vu la fin du match, avec un Nadal pas souverain mais suffisamment régulier. Ces baisses systématiques à partir du 3ème set montrent un sérieux problème d’endurance de Nadal ; je ne pense pas que ça suffise contre Tsitsipas ou surtout Medvedev.

      • Kristian 28 janvier 2022 at 10:21

        Il etait tres en jambe pendant 2 sets, detruisant methodiquement l’italien sur son revers. ET puis.. les deplacements se sont alourdis, les fautes sont apparues et ca s’est complique. Il est passe en renard au quatrieme set mais en finale ca risque en effet de ne pas suffir

  18. Rubens 28 janvier 2022 at 10:22

    Déçu tout de même par Berrettini, mais il semble toucher un plafond de verre, son jeu est insuffisant face aux meilleurs. Je ne sais plus lequel d’entre vous l’a comparé à Roddick, c’est exactement ça (à ceci près qu’il a un déplacement sur TB nettement meilleur).

    Nadal n’a pas eu à trop piocher dans ses réserves. Tant mieux pour lui, parce qu’en finale, quel que soit l’adversaire, la pente devrait se raidir considérablement.

    • Elmar 28 janvier 2022 at 11:19

      Rappelons que Roddick est l’un des rares joueurs à avoir un H2H positif contre Djoko (5-4) et pas ridicule contre Nadal (3-7). Le gars était très, très fort mais sa carrière a été détruite par sa nemesis Federer.

      Je ne sais pas où je situe Berrettini une fois que j’ai dit ça, mais si Roddick a gagné un GC, Berrettini doit pouvoir en gagner un ou deux également.

      Après, aujourd’hui, il n’a pas été bon.

      • Elmar 28 janvier 2022 at 11:24

        Et du coup, une pensée pour toute cette génération qui a pris sa retraite il y a 10 ans. La vie professionnelle de tennisman s’est quand même rallongée de manière étonnante.

        • Kristian 28 janvier 2022 at 11:43

          Ah oui, c’est etonnant. Il s’est passe quelque chose. Mais pas qu’en tennis. Quand tu vois que Messi et Ronaldo sont toujours en haut de l’affiche. A leur age, Zidane ou Figo en avait fini.

      • Rubens 28 janvier 2022 at 12:45

        Roddick a gagné un GC sur l’unique moment où c’était possible, à l’US 2003, juste avant que Roger ne prenne le pouvoir dans des proportions inédites à l’époque, à partir de l’AO 2004 (et même du Masters 2003). S’il avait eu 4 ou 5 ans de moins, Roddick aurait peut-être eu une carrière semblable à celle de Tsonga, pour le coup le Roddick français, surpuissant et membre solide du top 10, mais dont le tennis était trop limité pour se mêler réellement à la lutte pour le trône.

        Roddick, moins blessé que Tsonga, a certes été plus régulier. Mais je maintiens l’analogie sur leurs jeux respectifs, trop limités car manquant de variations, trop prévisibles.

        Et au risque de faire hurler certains, j’ai vécu la finale de 2009 comme un pensum. Roddick en feu sur sa mise en jeu, sur une surface donnant au serveur un avantage que j’ai trouvé vraiment excessif ce jour-là, quasiment pas d’échanges, ce qui a bien failli arriver – une victoire de Roddick sur Federer – aurait été un crime contre le tennis, tant le jeu de Roger était meilleur que celui d’Andy.

        Son H2H contre Djokovic, je le relativise car le pic de l’Américain, de 2002 à 2010, ne coïncide pas avec celui de Nole, pas encore le retourneur létal qu’il est devenu à partir de 2011.

        Pour le reste, je conserve une gratitude éternelle au camarade Andy, le premier à avoir véritablement mis les pieds dans le plat à propos des simulations de Djoko, à l’US 2008.

        • Elmar 28 janvier 2022 at 12:55

          Roddick aurait mérité cent fois la victoire en 2009. Il était le meilleur joueur sur le court ce jour-là.

          Je pense que ce type de jeu, comme celui de Berrettini, peut permettre de gagner des GC, mais pour cela, il faut être capable d’imposer son jeu à l’adversaire. Dès le moment où ce dernier parvient à vous emmener dans sa filière, à vous faire jouer des revers, ça devient mission impossible.

          J’ai trouvé regrettable que Roddick, dans ses dernières années, se soit transformé en joueur de remise qui avait perdu son punch pour être plus en phase avec le tennis dominant des années 2010.

          • Guillaume 28 janvier 2022 at 13:20

            Oui. Un profil à la Berrettini a besoin d’entrer dans la zone pour espérer gagner un gros truc. C’est mon éternel distinguo entre les Patators trop ‘sages’, finalement inoffensifs pour les tout, tout meilleurs: Berdych, Raonic, Anderson… Y’a toujours un moment où tu sais que ça ne suffira pas. Et puis, toujours chez les surpuissants même déséquilibrés entre cd et revers, t’as les « sauvages », ceux qui peuvent prendre feu et mettre tellement de mites depuis n’importe quelle position sur le terrain que l’adversaire n’arrive même plus à aller les chercher sur le revers : les Delpo, Soderling, Gonzalez, Tsonga… Ceux-là aussi se casseront les dents plus souvent qu’à leur tour, mais de temps en temps ça passera, pour un titre ou ‘juste’ une performance dont on se souviendra.

        • Guillaume 28 janvier 2022 at 13:12

          allez, une des mes marottes à moi d’endosser, comme Elmar, le costume de défenseur d’Andy. Il a mal vieilli en arrondissant son jeu – contraint et forcé – et je suis d’accord avec la finale de Wim 2009 perçue comme un pensum. Mais le Roddick de la première moitié des années 2000 était extrêmement fort… mais taillé pour briller dans des conditions de jeu non génétiquement modifiées: celles des 90′s. Comme Hewitt dans son registre opposé de contreur. Le ralentissement généralisé a rendu leur tennis obsolète. Plus Roger qui les a consciencieusement brimé, et spécialement Andy… Franchement, si Rodge n’avait pas autant survolé ces années-là, et si si la pluie n’était pas venue le sauver en finale de Wim 2004 alors que Roddick dominait, je ne sais pas jusqu’où il aurait pu monter. Pour moi, c’est un Courier qui a eu la fenêtre de tir plus restreinte avant l’affirmation de l’hyper-champion de son temps. Si je devais m’amuser à faire un classement des plus forts ‘one-shot’ en GC, il ne serait pas loin de la tête de liste.

          Quand au H2H avec Djoko, on peut aussi renverser le truc et dire que ce n’était plus le Peak Andy. Il faut prendre ce H2H tel qu’il est, en acceptant les limites de l’un et de l’autre à ces époques. Si Novak était déjà capable de battre Fed et Rafa, il devait être capable de battre Andy.

          • Elmar 28 janvier 2022 at 13:18

            Oui, cette finale était chiante, mais parce que Roger n’était pas très bon.

            Roddick y était excellent et aurait dû la gagner.

          • Rubens 28 janvier 2022 at 15:44

            Le H2H est une notion que je ne manie presque jamais, vu les biais inévitables auxquels elle se frotte. C’est Florent Serra, je crois, qui a un H2H positif contre Nadal ?

            Un H2H devient partiellement significatif quand deux joueurs atteignent et quittent leur pic de forme au même moment. Ce qui est le cas en partie pour Roddick et Federer, mais pas pour Roddick et Djoko. Si Murray, Nishikori, Del Potro voire Raonic, Dimitrov ou Goffin menaient 5/4 dans leur H2H face à Djoko, là oui ce serait significatif…

            Et en effet, on peut imaginer que le palmarès d’Andy (et de Hewitt aussi) aurait été autrement plus fourni sans Roger. C’est bien la preuve que les palmarès doivent impérativement être replacés dans leur contexte, ceux d’aujourd’hui et ceux d’hier. Il n’est pas contradictoire, d’une part de supposer que le palmarès de Courier aurait été plus fourni si Sampras n’avait pas été là, et par ailleurs de trouver normal que Sampras ait battu aussi souvent Courier, parce qu’il était un meilleur joueur, tout simplement. Et c’est la même chose pour Roddick et Federer.

  19. Elmar 28 janvier 2022 at 11:45

    Sublime point de Tsitsipas qui breake Medvedev d’entrée de seconde manche, après avoir perdu le premier set au TB, non sans y avoir mené 4-1.

    Je constate avec étonnement que je suis plutôt pour Medvedev.

  20. Elmar 28 janvier 2022 at 12:01

    Medvedev tisse une toile dont Stefanos a toute les peines à se dépétrer. Le Russe va sans doute gagner. D’ailleurs il a déjà débreaké.

    • Elmar 28 janvier 2022 at 12:08

      Mais il offre un break cadeau agrémenté de doubles fautes. Etonnant! Tsitsi va servir pour le set.

  21. Elmar 28 janvier 2022 at 13:09

    Daniil a eu une vraie baisse de régime, assez incompréhensible, en fin de seconde manche et ça lui a coûté le set.

    Je trouve que la confrontation entre les deux est intéressante car chacun essaie d’attirer l’autre dans sa filière.

    Mais globalement, Medvedev est quand même celui qui a la maîtrise du match je trouve. Deux balles de break pour lui à l’instant d’ailleurs.

  22. Elmar 28 janvier 2022 at 13:10

    2 sets à 1 et 3-1 Medvedev.

    Tsitsipas peut-il revenir? Il va vraiment falloir qu’il soit capable d’en mettre plus.

    • Elmar 28 janvier 2022 at 13:17

      Non, il ne peut pas. Il est cuit. Double break Medvedev, largement au-dessus dans ce 4ème set.

    • Elmar 28 janvier 2022 at 13:19

      Et un jeu blanc pour terminer le truc. Le 4ème a été une boucherie et Tsitsipas a fait illusion sur un temps très faible du Russe.

  23. Jo 28 janvier 2022 at 16:26

    Medal… FLÛTE !!!

  24. Nathan 29 janvier 2022 at 17:23

    Elle est forte Barty. Très forte.

info login

pour le login activer sur votre profil la barre d'outils

Demande d’inscription

contactez-nous à : 15-lovetennis@orange.fr

Archives

Suivez nous sur Twitter

@15lovetennis