Stefan Edberg, le gentleman venu du froid

By  | 14 septembre 2010 | Filed under: Légendes

Stefan Ed­berg… Ce nom ne vous est pas in­con­nu. Pour les plus jeunes qui, comme moi, se sont pas­sionnés pour le ten­nis à la fin des années 1990, le Suédois représente une espèce dis­parue dans le paysage mono­chrome du ten­nis ac­tuel : celle des serveurs-volleyeurs, des at­taquants pure souc­he. Mais pour les généra­tions précéden­tes qui ont eu la chan­ce de le voir évolu­er sur le gazon australi­en ou le ci­ment new-yorkais, Ed­berg in­car­nera à jamais la quin­tess­ence de ce ten­nis flam­boyant et spec­taculaire. Alors séqu­ence nos­talgie ou quasi-découverte, en route pour un tour d’horizon de la carrière de ce grand Mon­sieur.

Stefan voit le jour le 19 jan­vi­er 1966 à Väster­vik, petit vil­lage du nord de la Suède. Comme bon nombre de gamins du même âge, l’avène­ment de Bjorn Borg dans les années 1970 va ir­rémédiab­le­ment le pouss­er sur les ter­rains de ten­nis. Jusqu’à l’âge de 15 ans, la filia­tion de son jeu avec son prédéces­seur peut sembl­er éviden­te. Mais c’est à cette période que le jeune Ed­berg (et son en­tourage) décide d’aban­donn­er son re­v­ers à deux mains au pro­fit d’un re­v­ers à une main, plus adapté à un jeu of­fen­sif et ce, pour le plus grand bon­heur des esthètes de ce sport. Ce re­v­ers just­e­ment, con­sidéré à juste titre comme l’un des plus beaux du cir­cuit, sera tout au long de sa carrière la pièce maîtres­se de son jeu, à l’in­verse de son coup droit, plus faib­le, qui n’a pour voca­tion que de per­mettre au joueur de se pro­jet­er vers le filet. Les deux aut­res armes majeures du Suédois seront son ser­vice, placé, avec be­aucoup de varia­tions et per­met­tant une mise en ac­tion immédiate et bien sûr, sa volée, notam­ment de re­v­ers qui reste la référence dans le domaine.

• 1983-1987 : l’irrésis­tible as­cens­ion.

En 1983, à 17 ans, Stefan Ed­berg bril­le déjà avec son jeu d’at­taquant et réalise ce qui re­stera uni­que dans l’his­toire du cir­cuit junior : re­mport­er la même année les quat­re levées du Grand chelem ! Mais c’est l’US Open qui mar­quera durab­le­ment le joueur pour des raisons extra-sportives. Alors qu’il affron­te en demi-finales Pat­rick McEn­roe (frère de John), un juge de ligne est frappé à l’aine par un ser­vice du Suédois. Celui-ci chute et est vic­time d’un traumatis­me crânien. Le pauv­re homme décédera dans les jours suivants des suites de ses bles­sures. Ed­berg déclarera quel­ques temps plus tard avoir songé très sérieuse­ment à stopp­er sa carrière après ce tragique ac­cident…

C’est en 1984 que Stefan Ed­berg, déjà entraîné par l’Anglais Tony Pic­kard (coach qui le suiv­ra tout au long de sa carrière), re­mpor­te son pre­mi­er tour­noi sur le cir­cuit prin­cip­al, à Milan, face à son com­pat­riote Mats Wiland­er. La même année il s’ad­juge le titre olym­pique à Los An­geles, titre honorifique puis­qu’à cette période le tour­noi n’est ouvert qu’aux moins de 20 ans. Il at­teint égale­ment les quarts de fin­ale de l’Open d’Australie. Dès sa première année sur le cir­cuit pro­fes­sion­nel, Stefan Ed­berg intègre le Top 20 et ne va pas tard­er à tutoy­er les som­mets de l’ATP… L’année 1985 verra la con­sécra­tion de deux jeunes pro­diges. Alors que l’Al­lemand Boris Be­ck­er s’im­pose à la sur­pr­ise générale sur le Centre court de Londres, de­venant ainsi le plus jeune vain­queur d’un tour­noi du Grand chelem à 17 ans et 7 mois (re­cord détenu jusqu’en 1989), Ed­berg va im­it­er son jeune ad­versaire en re­mpor­tant quel­ques mois plus tard l’Open d’Australie dis­puté sur le gazon de Kooyong (le tour­noi déménagera à Flind­ers Park en 1988). Il bat en fin­ale Mats Wiland­er sur le score de 6/4 6/3 6/3 malgré un head-to-head pour­tant en sa défaveur (1-4).
Ainsi, à tout juste 19 ans, Stefan re­mpor­te avec auto­rité son pre­mi­er tour­noi du Grand chelem. Auteur par ail­leurs d’une ex­cel­lente saison in­door (vic­toires à Bâle, San Fran­cisco et Mem­phis), il ter­mine l’année à la 5e place et fait désor­mais par­tie des meil­leurs joueurs du monde.

L’année suivan­te re­stera vier­ge de tout titre en Grand chelem, sa meil­leure per­for­mance étant une demi-finale per­due à l’US Open face à Ivan Lendl. Il est tout de même à noter qu’il re­stera tenant du titre en Australie, com­pte tenu de l’an­nula­tion du tour­noi cette année-là pour cause de chan­ge­ment de calendri­er. Comme fin 85, il ter­minera au 5e rang du clas­se­ment ATP avec trois tit­res à son actif (Stockholm et Bâle en in­door, Gstaad sur terre bat­tue).
1987 débutera en fan­fare avec une vic­toire à Kooyong (dorénavant dis­puté en jan­vi­er) lors d’une fin­ale homérique re­mportée en cinq sets face à Pat Cash (6/3 6/4 3/6 5/7 6/3). Décevant à Paris où il s’incline dès le second tour face à Eric Winog­radsky, Stefan Ed­berg bril­le à Wimbledon en at­teig­nant pour la première fois de sa jeune carrière le de­rni­er carré, battu à ce stade de la com­péti­tion par Ivan Lendl. Après avoir at­teint une nouvel­le fois les demi-finales lors de l’US Open et du Mast­ers et déten­teur de sept tit­res, Ed­berg ter­mine l’année à la secon­de place du clas­se­ment mon­di­al, derrière Lendl.

• 1988-1990 : la con­sécra­tion.

Durant cette période, Stefan Ed­berg va connaître des succès pre­stigieux mais égale­ment des échecs cuisants. 1988 peut être con­sidérée comme une année char­nière dans la carrière du Suédois. En effet, le 4 juil­let, Stefan Ed­berg soulève le trophée du plus pre­stigieux tour­noi du monde, Wimbledon. Cette fin­ale gagnée en quat­re sets (4/6 7/6 6/4 6/2) con­tre son rival Boris Be­ck­er, première des « trois glorieuses » qui de­vaient les op­pos­er à Londres, le fait définitive­ment en­tr­er dans la légende du ten­nis. Pour­tant, le Suédois re­vient de loin après avoir frôlé l’élimina­tion en demi-finale con­tre le fan­tasque et génial Milos­lav Mecir, match où Ed­berg, mené deux sets à zéro, ar­rivera fin­ale­ment à in­vers­er la ten­dance et s’im­pos­er sur le fil dans un match splen­dide. Le tri­omphe trois jours plus tard con­tre son « meil­leur en­nemi » n’en sera que plus beau ! Malgré cette super­be vic­toire, Stefan re­culera à la 5e place du clas­se­ment mon­di­al en fin d’année, Mats Wiland­er raf­lant les trois aut­res Grands chelems et détrônant ainsi Lendl au som­met de l’ATP.

Début 1989, blessé en huitièmes de fin­ale de l’Open d’Australie, Ed­berg est contra­int de déclar­er for­fait con­tre Thomas Must­er en quarts. À Roland-Garros, il réalise un par­cours re­mar­qu­able en ne per­dant qu’un seul set avant les demi-finales où il affron­te Be­ck­er. Au terme d’un match décousu en cinq sets, Stefan Ed­berg l’em­porte et tient enfin sa première fin­ale à Paris, sur un court où ses aïeux ont tant brillé par le passé. End­os­sant le statut d’archi-favori face à la révéla­tion du tour­noi, Mic­hael Chang, Ed­berg passe com­plète­ment au trav­ers de la première man­che qu’il perd sèche­ment 6/1, visib­le­ment stressé par l’enjeu. Breaké dans le second set et au pied du mur, le Suédois va sonn­er la révolte pour mener 1/6 6/3 6/4 4/3. Mais hélas, il ne con­ver­tira aucune des dix bal­les de break qu’il se pro­curera dans cette quat­rième man­che et fin­ira par per­dre le match 6/2 au cin­quiè­me set, lais­sant ainsi Chang de­venir le plus jeune joueur de l’his­toire à re­mport­er un tour­noi du Grand chelem. Malgré un sourire pro­tocolaire durant la re­m­ise du trophée, la désil­lus­ion est im­men­se pour le Suédois qui sait qu’il vient peut-être de laiss­er pass­er sa seule et uni­que chan­ce d’inscrire son nom au pre­stigieux pal­marès de cette épre­uve. Une nouvel­le fois, l’at­taquant a trébuché sur la terre bat­tue parisien­ne, re­nfor­çant un peu plus le désamour des amateurs de service-volée à l’égard du Grand chelem français.
Malgré tout, Ed­berg espère se rattrap­er à Wimbledon où il est tenant du titre. Après une demi-finale re­mportée face à un McEn­roe vieil­lissant mais toujours dan­gereux sur gazon, il affron­te à nouveau Be­ck­er en fin­ale. Mais contra­ire­ment à l’année précédente, l’Al­lemand est in­trait­able et balaie son ad­versaire en trois sets dans un match à sens uni­que. La claque est gran­de pour Stefan qui vient de per­dre coup sur coup deux fin­ales d’un tour­noi du Grand chelem.
La vic­toire con­tre Be­ck­er en fin­ale du Mast­ers dans un match de très haut niveau sauvera quel­que peu une année 1989 définitive­ment à oub­li­er.

1990 sera l’année de la con­sécra­tion. Pour­tant elle ne pouvait plus mal débuter pour Ed­berg, contra­int à l’aban­don lors de la fin­ale du Grand chelem austr­al con­tre Lendl alors qu’il avait sur­volé la quin­zaine en in­fligeant notam­ment une cor­rec­tion à Wiland­er en demi-finale. De­stitué de son titre à Wimbledon l’année précédente, le Suédois retro­uve pour la troisiè­me fois con­sécutive Be­ck­er en fin­ale. Après avoir gagné les deux pre­mi­ers sets assez facile­ment, Ed­berg lâche prise et se retro­uve em­bar­qué dans un cin­quiè­me set forcément indécis. Malgré un break de re­tard en début de man­che, c’est fin­ale­ment Stefan, plus réguli­er, qui re­mpor­tera le titre, son second à Wimbledon, sur le score de 6/2 6/2 3/6 3/6 6/4. Grâce à ce sacre et à trois vic­toires sup­plémen­taires lors de la tournée américaine (Los An­geles, Cin­cinnati et Long Is­land), Ed­berg accède enfin à la première place mon­diale, de­venant par la même oc­cas­ion le seul joueur avec John McEn­roe à at­teindre cette place en sim­ple et en doub­le (1987). Après un US Open une nouvel­le fois raté (battu au pre­mi­er tour), il s’incline en fin­ale du Mast­ers con­tre André Agas­si pour clore la saison.

• 1991-1993 : les dernières années au som­met.

Pour la première fois, Stefan Ed­berg en­tame une saison en tant que n°1 mon­di­al. À Flind­ers Park, il réalise un par­cours pro­bant jusqu’en demi-finales où il affron­te Ivan Lendl. Le Suédois mène deux sets à un et se pro­cure plusieurs bal­les de match dans la quat­rième man­che. Mais la vic­toire lui échap­pe avec la perte de ce set au tie-break et il s’inclinera fin­ale­ment en cinq sets. La perte de ce tour­noi lui coûte sa première place mon­diale au pro­fit de Boris Be­ck­er. Vain­cu par la puis­sance de Jim Co­ur­ri­er en quarts de fin­ale de Roland-Garros, Ed­berg fonde de gros es­poirs sur Wimbledon. Une quat­rième fin­ale Edberg-Becker se pro­file sur le Centre Court mais c’est un autre Al­lemand, Mic­hael Stich, qui va mettre fin à l’hégémonie des deux compères en bat­tant suc­ces­sive­ment Ed­berg en demi-finales sur le score de 4/6 7/6 7/6 7/6, puis Be­ck­er en fin­ale. Cette défaite fera grinc­er des dents à Londres car le tenant du titre se voit éliminé sans avoir perdu son ser­vice, la faute à la mise en place du tie-break pour répondre aux ex­ig­ences de la télévis­ion… Ed­berg n’a jusqu’ici jamais connu la réus­site à Flush­ing Meadows, semble-t-il gêné, comme Borg avant lui, par le folklore ac­compag­nant chaque édi­tion du grand cir­que américain. Il décide donc de louer une maison à Long Is­land afin de s’acclimat­er le mieux pos­sible à la vie new-yorkaise. Co­ïncid­ence ou pro­vid­ence ? Toujours est-il qu’Ed­berg va jouer à un niveau pro­digieux durant le tour­noi et par­ticuliè­re­ment en fin­ale, où il va balay­er un Jim Co­uri­er pour­tant en pleine as­cens­ion sur le score très sec de 6-2 6-4 6-0. Il re­mpor­te pour la première fois l’US Open (son cin­quiè­me majeur) et re­devient n°1 mon­di­al dans la foulée.

Début 1992, Ed­berg ar­rive en Australie avec une gros­se in­ter­roga­tion quant à son niveau de jeu. En effet sa prépara­tion hiver­nale a été tron­quée par une bles­sure contra­ctée avant le Mast­ers l’année précédente. Les con­di­tions ne sont donc pas opt­imales pour le Suédois. Pour­tant, il se hisse en quarts de fin­ale sans trop de dif­ficultés où il pre­ndra sa re­vanche sur Ivan Lendl en cinq sets. L’obstac­le Wayne Fer­reira passé en de­m­ies, Stefan se retro­uve à nouveau en fin­ale de l’Open d’Australie pour un re­make de la fin­ale du précédent US Open, puis­que ce n’est autre que Jim Co­uri­er qui sera son ad­versaire avec en prime la place de n°1 mon­di­al en jeu. Mais la donne a changé en quel­ques mois, et c’est cette fois l’Américain qui se com­por­te en pat­ron sur le court, dominant Ed­berg en quat­re sets : 6/3 3/6 6/4 6/2. De­stitué de sa co­uron­ne au pro­fit de l’Américain, Stefan se con­solera en épousant sa fiancée An­et­te Olsen au mois d’avril. Malgré une vic­toire pro­met­teuse sur la terre bat­tue de Ham­bourg quel­ques semaines auparavant, Ed­berg ne bril­le pas à Paris, éliminé dès le troisiè­me tour par le russe Cher­kasov.

Après une défaite en quarts de fin­ale con­tre un cer­tain Goran Ivanisevic à Wimbledon, le Suédois ab­or­de Flush­ing Meadows en tant que tenant du titre. Et il va y sign­er un ex­ploit ex­cep­tion­nel : plus que la conquête d’un second titre de « king of New York », c’est son par­cours qui force l’ad­mira­tion. Jugez plutôt : Stefan va re­mport­er lors de cette édi­tion pas moins de trois matchs con­sécutifs en cinq sets, tout en étant, à chaque fois, breaké dans la dernière man­che ! Krajicek en huitièmes de fin­ale (6/4, 6/7, 6/3, 3/6, 6/4), Lendl en quarts (6/3, 3/6, 6/3, 5/7, 7/6) et enfin Chang en de­m­ies (6/7, 7/5, 7/6, 5/7, 6/4), ces trois ad­versaires vont suc­ces­sive­ment pouss­er le Suédois dans ses de­rni­ers re­tranche­ments, en vain ! Si bien qu’en­visag­er une vic­toire fin­ale face à Pete Sampras (de cinq ans son cadet) avec moins d’une journée de récupéra­tion para­it com­plète­ment sur­réalis­te. La perte du pre­mi­er set sonne comme une ter­rible et in­éluct­able réalité pour le camp suédois. Pour­tant, le gain de la secon­de man­che va per­mettre un re­gain d’es­poir. Le tie-break du troisiè­me set, re­mporté par Ed­berg, est le tour­nant du match. Dès lors l’Américain semble résigné et verra son ad­versaire bran­dir quel­ques minutes plus tard le trophée pour la secon­de année con­sécutive (3/6 6/4 7/6 6/2). Cet aut­hentique ex­ploit con­stituera son sixième et de­rni­er titre du Grand chelem.

En 1993, Stefan Ed­berg réalise une saison plus qu’­honor­able avec le gain du tour­noi de Mad­rid sur terre bat­tue con­tre Sergi Bruguera (futur lauréat du trophée porte d’Auteuil) et en se main­tenant dans le Top 3 la majeure par­tie de l’année. Mais l’avène­ment des cog­neurs de fond de court se con­fir­me, et par deux fois Jim Co­uri­er empêchera Ed­berg d’étoff­er un peu plus son pal­marès en Grand chelem. A l’Open d’Australie, tout d’abord, où l’on as­sis­te en fin­ale à un re­make de l’année précédente, avec une vic­toire en quat­re sets de l’Américain. Et, plus éton­nant, à Wimbledon en demi-finales, sur une sur­face favorisant pour­tant le jeu of­fen­sif du Suédois, et où malgré le gain du pre­mi­er set et un break d’avan­ce dans la secon­de man­che, Ed­berg s’inclinera en­core en quat­re sets.
La nais­sance de son pre­mi­er en­fant Émilie au mois de juil­let va ir­rémédiab­le­ment redéfinir les priorités de l’ex-n°1 mon­di­al, avec un im­pact cer­tain sur sa fin de carrière.

• 1994-1996 : la fin d’une carrière ex­cep­tion­nelle.

Les années 1994 et 1995 vont voir Ed­berg pro­gres­sive­ment re­cul­er dans la hié­rarchie mon­diale. Malgré des vic­toires à Doha (par deux fois) et Stuttgart durant cette période, le Suédois n’est plus cap­able de rivalis­er avec les ténors de l’époque (Sampras, Agas­si en tête). La faute à l’âge bien sûr et à des problèmes de dos récur­rents, mais sur­tout à une évolu­tion des styles de jeu, le dogme de la puis­sance pre­nant en­core un peu plus le pas sur les qualités d’an­ticipa­tion et de touch­er. Las des ef­forts à four­nir pour re­st­er compétitif, Stefan Ed­berg an­non­ce qu’il pre­ndra sa re­traite spor­tive à la fin de l’année 1996.

Durant cette dernière année, chaque ap­pari­tion du Suédois sus­cite en­goue­ment et ad­mira­tion de la part des spec­tateurs. Du point de vue spor­tif, Ed­berg réalise quel­ques be­lles per­for­mances et réintègrera même le Top 15 en fin de saison. Vain­queur du doub­le à l’Open d’Australie, quart de fin­alis­te à Rome, Ed­berg ab­or­de son de­rni­er Roland-Garros avec l’envie de bien faire. Et le de­stin va lui en of­frir la pos­sibilité. Après avoir battu Alami et Moya lors des deux pre­mi­ers matchs, Ed­berg est opposé sur le Centr­al à Mic­hael Chang. D’abord mené au score, Stefan re­mpor­tera ce match après le gain du tie-break dans le quat­rième set sous les ova­tions du pub­lic parisi­en. Dif­ficile de ne pas y voir un clin d’œil de l’his­toire… Il était écrit aussi qu’une dernière re­ncontre avec son éter­nel rival Boris Be­ck­er aurait lieu sur le gazon lon­doni­en. Et c’est en fin­ale du Queen’s (et non à Wimbledon) que les deux joueurs vont se re­ncontr­er. Be­ck­er l’em­porte 6/4 7/6 et clôt ainsi une rivalité qui re­stera légen­daire.
De­rni­er baroud d’hon­neur à l’US Open avec une for­mid­able vic­toire au pre­mi­er tour sur Ric­hard Krajicek (récent vain­queur de Wimbledon) et un par­cours qui se pour­suiv­ra jusqu’en quarts de fin­ale, défait par Goran Ivanisevic.

Le mo­ment fort de cette tournée d’adieux re­stera cer­taine­ment le tour­noi de Stockholm avec un Stefan Ed­berg en lar­mes de­vant son pub­lic venu l’acclam­er une dernière fois… Une année riche en émo­tions donc et qui aurait pu se ter­min­er en apothéose si Nicklas Kulti, com­pat­riote d’Ed­berg en Coupe Davis, avait réussi à con­ver­tir l’une de ses trois bal­les de match lors du sim­ple décisif face à la Fran­ce. Fin­ale­ment, l’his­toire re­tiendra que le de­rni­er coup joué par Stefan Ed­berg en tant que pro­fes­sion­nel fut…une volée de re­v­ers. Tout un sym­bole.

• Sa carrière en chiffres :

-42 tit­res en sim­ple (6 en Grand chelem) et 36 fin­ales (5 en Grand chelem)
-18 tit­res en doub­le (3 en Grand chelem) et 11 fin­ales (2 en Grand chelem)
-N°1 mon­di­al en sim­ple (72 semaines) et en doub­le, ce qui fait de lui le second joueur de l’his­toire à avoir réalisé cette per­for­mance après John McEn­roe. Ed­berg vient l’as­sortir d’une 1ère place mon­diale chez les juniors.
-10 saisons ter­minées dans le Top 10 (n°1 en 1990 et 1991).
-8 par­ticipa­tions au Mast­ers (1 vic­toire et 1 fin­ale).
-Vainqueur de la Coupe Davis en 1984, 1985,1987 et 1994 et fin­alis­te en 1986, 1988, 1989 et 1996.
-Médaillé d’or du tour­noi de sim­ple aux Jeux olym­piques de Los An­geles en 1984 et médaillé de bron­ze en sim­ple et en doub­le (avec An­d­ers Jar­ryd) aux Jeux olym­piques de Séoul en 1988.
-Intronisé mem­bre du In­ter­nation­al Ten­nis Hall of Fame en 2004.

Fon­dateur d’une école de ten­nis en Suède avec son ami Mats Wiland­er, Stefan Ed­berg est resté un for­mid­able am­bassadeur de son sport. Homme d’af­faires avisé, il par­ticipe néan­moins par­fois à des tour­nois du Sen­ior tour avec quel­ques vic­toires à la clé. Plus que son pal­marès, be­aucoup re­tiendront de Stefan Ed­berg l’image d’un funam­bule à la grâce et à l’élégance jamais égalées, un joueur au fair-play ex­emplaire déten­teur d’un cer­tain idéal de jeu. Un gentleman des co­urts assurément…

Tags:

186 Responses to Stefan Edberg, le gentleman venu du froid

  1. Serge 14 septembre 2010 at 17:11

    Quel bohneur, la victoire de Nadal suivit d’un article de mon joueur preferer Stephan Edberg :)
    Pas encore lut, je suis au boulot, j attends d etre de retour a la maison pour bien aprecier ton article Fiedog!

  2. MONTAGNE 14 septembre 2010 at 17:13

    L’élégance, le fair-play personnifié, en un mot la classe. La plus belle volée de revers de tous les temps -y a t il ici quelqu’un pour soutenir le contraire ?? Un peu fragile (sa blessure en Coupe Davis sera une aubaine pour les français). Mais quel plaisir de le voir jouer, aérien et précis.

  3. Franck-V 14 septembre 2010 at 17:23

    Ahh un peu de poésie dans ce monde de brutes, merci fieldog.

    Une petite omission, ne pas citer Percy Rosberg pour la transition au revers à une main dans la carrière de Stefan, c’est comme passer directement à Peter Lundgren en ignorant Peter Carter, ou à T.Gullikson en zappant Peter Fisher.

    Que de Peter néanmoins… et je bâtirai mon Eglise.

    Même si tu mentionnes (son entourage).

    • fieldog 14 septembre 2010 at 19:36

      Je savais bien que cela raviverait certains cœurs inertes… :mrgreen:

  4. MarieJo 14 septembre 2010 at 17:27

    les plus belles jambes qui se ruent au filet appartiennent à edberg. point barre.

    j’ai adoré edberg, trop classe… un artiste au filet.

  5. Franck-V 14 septembre 2010 at 17:31

    J’essaye d’imaginer Edberg mordre la coupe.. c’est bizarre, j’arrive pas .

    Trop classe, en effet.

    Ce message d’auto-détruira dans 10 min. , c’était juste un flash-back.

    • MarieJo 14 septembre 2010 at 17:40

      pas la peine, à chacun son style ;)

  6. Pierre 14 septembre 2010 at 17:34

    Merci chien fou, grâce à toi on peut tourner la page cruelle de cet us open :)
    Edberg est de la race des seigneurs, un des derniers représentants de ceux pour qui le tennis ne pouvait se jouer du fond du court, toujours aimantés par le filet. Là, je le sais, j’enfonce une porte ouverte mais que puis-je enfoncer d’autre aujourd’hui ?

  7. Jean 14 septembre 2010 at 17:57

    Mdr, Fieldog qui met place une cellule psychologique d’urgence pour les vieux dépressifs, tu travailles dans le médical, non ? C’est gentil, un article sur Stefanou ça fait toujours plaisir, je lis plus tard, t’as du valium, aussi ?

    • MarieJo 14 septembre 2010 at 18:03

      mdr jean !

      c’était prévu depuis le début, on ne savait pas que ça ferait office de FFF anonymes ;)

    • fieldog 14 septembre 2010 at 19:38

      Le pire c’est que oui je suis dans le métier :lol: . Donc je prends soin de mes contemporains!

  8. Baptiste 14 septembre 2010 at 18:15

    respiration artificielle completed! le malade montre des signes positifs mais le pronostic vital est toujours engagé.

  9. Franck-V 14 septembre 2010 at 18:31

    Chewbie, sors de ton trou et reviens.

    Y’a du matos chez Stefan, et même avec les Rafa Angels, y’a une ouverture aujourd’hui hihi

    http://www.youtube.com/watch?v=-crgQGdpZR0

  10. Jean 14 septembre 2010 at 18:40

    Stefanou, bizarrement quant j’étais jeune, je ne l’aimais pas plus que cela, trop propre, trop beau, trop sympa, trop sportif, le genre de concurrent déloyal qui ne se la pète même pas et dont on préfère qu’il n’ait pas été dans sa classe, même Mats s’est fait enfumer sa gonzesse.

    Je préférais les caractères et jeux plus âpres à la Mac, Cash ou Becker, et je n’avais probablement pas saisi l’ampleur du boulot que représente la mise en place d’un jeu comme celui-là, exclusivement et plus encore que celui de Mac tourné vers la volée. Je n’avais tout simplement pas conscience de la classe du tueur de juges de lignes et ce n’est qu’à W88 puis 90 que j’ai réalisé le monstre de volonté qui se cachait derrière cette gueule d’ange.

    C’est vrai aussi que l’on ne voyait pas toutes les images à l’époque alors que l’on peut aujourd’hui se délecter de sa magnifique finale australienne contre Cash ou de la finale des Masters 89. Nous avons parlé récemment de ses magnifiques finales de l’USO, la première est un pur chef d’œuvre, et puis, il y a le double, c’est du tennis, hein, le double ?

    Pour compléter ce salutaire article, une émission d’Eurosport très intéressante en neuf parties sur la carrière du Monsieur, avec beaucoup de témoignages qui nous font mieux comprendre l’état d’esprit de ce discret, et spécialement sa relation avec Pickard : http://www.youtube.com/watch?v=a9DlTuh2k48&feature=related

    Un très gros bosseur, mais le boulot lorsqu’il est au service du talent et d’une vision ne se voit pas, cela m’a toujours fait marrer que l’on ait considéré Lendl comme LE grand professionnel de la période, alors que j’ai bien du mal à imaginer Stefan dans une soirée Sinclar à Miami. C’est juste que pour Lendl, il n’y avait rien d’autre à dire alors que nos yeux ne pouvaient se remettre de l’émerveillement provoqué par ses volées.

    Super, Snoopy, tu es un médecin de l’âme. Un joueur plus important encore qu’il n’y paraît.
    Bon, allez, fais péter le valium.

    P.s: le premier qui dit que Stefanou avait un coup droit merdique prend un coup de boule (d’autant que c’est faux et qu’il a été ma principale source d’inspiration de ce côté). Si c’est Karim et ses 110kg, je te le laisse, Fieldog, je sais que cela te fait plaisir.

    • Franck-V 14 septembre 2010 at 18:47

      Et pour vous réconcilier avec le jeu de défense du « limeur chiant qui ramène tout » , voilà le tarif.

      C’est bizarre, là on aime, mais c’est comme ça.

      En même temps, MarieJo ne me démentira pas, ce sont les jambes de Stefan quand même.

      http://www.youtube.com/watch?v=raZ-ltWuS9I

    • Jean 14 septembre 2010 at 18:58

      Rien qu’au bruit bizarre, on sait tout suite que c’était à Bercy.

      Et ça, contre le légionnaire, chacun son behind the back (hinder ?) : http://www.youtube.com/watch?v=r-l5o0_ZJDA

    • Franck-V 14 septembre 2010 at 19:04

      Le légionnaire, bien le style à se taper de la biquette aussi, celui-là.

      • Jean 14 septembre 2010 at 19:10

        Mdr ! T’es con, toi ! Fais gaffe, moi je visualise tout de suite. C’est malin.

  11. Ulysse 14 septembre 2010 at 18:59

    Un papier sur Edberg ? Bien joué Fieldog ! Je lirai ça ce soir à tête reposée. Il me faut bien ça pour cuver après l’USO, tout en me tapant petite camomille.

    • Colin 14 septembre 2010 at 19:49

      Ouais, moi itou, pas le temps pour le moment, mais c’est une foutue bonne idée

  12. fieldog 14 septembre 2010 at 19:49

    Un grand merci à Guillaume et MarieJo pour l’ajout fort agréable de photos, la mise en page, et tout, et tout ;)

    C’est assez marrant car dans mes souvenirs, je n’ai que 2 ou 3 bribes d’images de Stefan à RG étant gosse. Mais je me rappelle que je le trouvais BEAU au sens littéral du terme. C’est tout. Et puis c’est bien plus tard, quand j’ai commencé à m’intéresser réellement au tennis (merci Marat ;) ) que je me suis mis à visionner des bribes de match de champions du passé. Et nul autre que le suédois ne m’a fait cette impression de grâce et d’élégance. Ce mec ne pouvait jouer autrement que scotcher au filet, comme si sa survie en dépendait (ce qui était réellement le cas).
    Finalement après Fed, je crois que c’est le joueur pour lequel je prends le plus de plaisir à voir évoluer.

  13. fieldog 14 septembre 2010 at 20:00

    Sinon juste parce que une journée sans rires est une journée perdue (dixit Franck-V(élib) ), La monf’ a rassuré l’ensemble du pays inquiet quant à ses chances de disputer le CD ce w-e : «Ça va très bien. Je me suis bien entraîné. J’étais un peu plus lent sur 100 m que 9 sec 80 ! Tout va bien», a-t-expliqué en conférence de presse.

  14. Franck-V 14 septembre 2010 at 20:38

    Un évènement chassant l’autre, je propose comme nouveau bandeau de 15-LT, ainsi que l’espère un éditorialiste de Marca, relayé par l’Equipe:

    « Nadal, il faudrait le déclarer patrimoine de l’humanité. »

    Au moins jusqu’à la prochaine « perle » tennis à se mettre sous la dent.

    Je suis sérieux :-) et ça me vaudra une dispense à vie d’écrire un second article.

    Je ne suis pas cynique non plus, je ne poursuis pas la fourbe intention de faire couler le site en rameutant les trolls :mrgreen:

    MarieJo va sûrement nous retrouver cet auteur inspiré.

    http://www.lequipe.fr/Tennis/breves2010/20100914_165140_nadal-patrimoine-de-l-humanite.html

    • MarieJo 14 septembre 2010 at 23:44

      tu savais pas que les espagnols étaient un poil excessifs ? lol

      patrimoine de l’humanité ? zy vont pas qu’un peu là ! merci, ça me fait bien marrer… :D
      mais j’ai pas trouvé l’article dans marca… c’est peut être l’édition écrite ???

  15. Sylvie 14 septembre 2010 at 22:46

    J’ai enfin lu ce vibrant hommage à mon chouchou de coeur, le joueur qui m’a fait vibrer avant Federer , le prince de la volée, le gentleman des courts, la classe et la gentillesse incarnée et tout et tout .

    Que de souvenirs en lisant cet article : des duels épiques et mythiques contre Becker à Wimbledon en passant par les deux sacres à NY, l’abandon alors qu’il menait en finale de l’Ao face à Lendl (quelle déception) et bien sûr le cauchemar de la finale contre Chang où j’ai cru qu’il allait enfin conquérir le titre parisien.

    Comme Marie-jo j’ai aussi retenu les plus belles jambes du circuit masculin, merci l’époque des mini shorts. Aujourd’hui c’est plus dur à juger à part chez Gasquet où même en short long on voit qu’il est court sur pattes.

    Comme le souligne Fieldog, lors de ces dernières années d’Edberg sur le circuit , il a reçu un accueil chaleureux du public qui sentait qu’il allait perdre gros avec lui. Son dernier RG fut très émouvant porté par le public. Le match contre Chang m’a émue plus que tout.

    Je dois avouer (oui, c’est mal) que j’ai espéré une victoire de Kulti car je voulais que Stefan sorte sur un triomphe, lui qui avait du déclarer forfait pour blessure. J’ai du être une des rares à ne pas avoir été totalement ravie d’une victoire de la France.

    Merci Fieldog. J’adhère au club des nostalgiques.

    • Patricia 14 septembre 2010 at 23:34

      ah, je trouve que Djoko et Murray ont de superbes guibolles, tout de même ! Du galbe, de la race… rien de trop saillant qui évoquerait le blanc-bleu belge… tout quoi !

      C’est rigolo aussi dans ces images d’archives, de voir comme le langage du corps a évolué. Je me faisais la réflexion en matant les images des matches de Laver and co que j’avais postée… Une bonne part de l’évolution du tennis est lisible dans les postures avant/après le point (telle est du moins la théorie de mon article imaginaire !)

    • MarieJo 15 septembre 2010 at 00:08

      patricia tu as osé regardé les jambes de murray ??? djoko passe encore, et je ne les trouve pas très esthétiques…

      non, le seul qui a des jambes assez élégantes et servies par un déplacement de qualité, c’est tommy robredo… ne rit pas !!!

      edberg était sautillant à chaque instant devant le filet, et je ne regrette qu’une chose ne pas l’avoir vu en live !

    • Sylvie 15 septembre 2010 at 10:54

      Vous oubliez les jambes de Roger. La proportion est parfaite.

    • Elmar 15 septembre 2010 at 11:57

      Eho, faut quand même le faire, ça. Oublier LES jambes du circuit. Les seules vraies jambes de sex-symbol de l’ATP.
      Celle de Gilles Simon évidemment!

  16. Sam 14 septembre 2010 at 22:50

    Pfff…J’ai beau me creuser pas moyen de dire des méchancetés sur Edberg. Et c’est bien ce que je lui reproche.

    Le tennis suédois de ces années là:

    http://www.youtube.com/watch?v=dvGU1UwHBUU

    « Sweden, only country where da clouds are interesting » Stranglers.

    • rony 5 octobre 2010 at 15:10

      ()!justement l’albatros c’etait lui
      +1

  17. Jérôme 14 septembre 2010 at 23:31

    Sam, je vais t’exaucer en disant le peu de méchancetés possible à propos d’Edberg.

    Primo, on en a déjà débattu mais son coup droit n’était pas seulement un prétendu choix tactique pour se ruer dès que possible: la preuve a contrario par son revers à 1 main qui était le meilleur du circuit. Bref, son coup droit était relativement pourri par rapport au reste de son jeu.

    Secundo, il avait vraiment une coupe de cheveux à chier pour la fin des années 80 et le début des années 90.

    Tertio, autant j’aime beaucoup le service-volée, autant je trouvais son jeu un peu-monomaniaque. J’aime mieux la variété et les joueurs complets.

    Voilà pour la minute de méchanceté. Mais c’est à peu près tout ce qu’on peut dire sur Edberg, même si moi j’étais plus fan de Becker que d’Edberg.

    Sinon, il faut reconnaître que l’article de Fieldog est riche et très bien écrit. Et ça nous rappelle qu’Edberg a été une des figures de l’époque révolue où le tennis était encore le sport noble et élégant, comme dirait Obi-Wan Kenobi.

    Comme ergoteur/emmerdeur patenté, je mentionnerai juste 2 points de désaccord :

    - anecdotique sur l’âge d’Edberg qui, au moment de sa 1ère victoire n’avait pas tout juste 19 ans mais 19 ans très bien tapés puisque l’AO se jouait alors à la fin de l’année civile. Ne pas avoir remporté de titre du GC, année où il ne s’en est joué que 3, n’était donc pas une contre-perf particulière pour Edberg.

    - plus profonde sur le découpage temporel dans la mesure où il me semble plutôt que c’est à compter de 1992 qu’on peut commencer à dater le début de la fin pour Edberg, ses dernières années au sommet. En effet, en 1991, Edberg termine l’année n°1 mondial pour la 2ème fois consécutive, et en GC il a fait demi-quart-demi-victoire, soit bien plus régulier qu’en 1990 où il avait subi de méchantes contre-perfs dans certains GC (2 défaites au 1er tour à RG et à l’USO).

    En 1992, là oui, Edberg se met à subir de sévères dérouillées contre les bombardiers du service (Becker, Sampras, Ivanisevic) et du fond de court (Courier, …etc). La finale de l’AO 92 est le signe qui ne trompe pas, bien plus que la demi de Wimb 91 qui est un accident de parcours

    J’en garde pour plus tard, mais déjà à l’époque, même en préférant Becker, il était impossible de ne pas reconnaître la supériorité technique et la légitimité historique d’Edberg évoluant sur gazon : Mac Enroe, Edberg, et enfin Rafter, on a là la véritable fin de lignée des grands serveurs volleyeurs qui ont régné pendant 40 ans sur le gazon. Même les plus anciennes dynasties finissent par s’éteindre un jour. Snif ! Et si vous voulez voir ce qui est probablement un de ses 2 plus beaux matches, je vous conseille, outre la finale de l’USO 91, la demi du Wimb 90 où il a définitivement anéanti tout espoir de Lendl dans le temple du tennis.

    Becker et Sampras, c’était déjà une autre école révolutionnaire, celle des bombardiers du service.

    • Sylvie 15 septembre 2010 at 11:02

      C’est vrai que le brushing de Stefan était un peu limite mais l’amour rend aveugle.

    • Jean 15 septembre 2010 at 11:20

      Alors, se moquer de sa coupe de douilles quant on était « plus fan de Becker que d’Edberg » (comme moi), c’est quant même un peu fallacieux. Critique non recevable.

  18. Hasek 14 septembre 2010 at 23:37

    Pour la CD, vous cherchez un article de présentation du WE ou un article de résumé du WE? enfin, à moins que vous ne trouviez quelqu’un pour le live.

    • MarieJo 14 septembre 2010 at 23:55

      une présentation nous irait très bien, chris a du déclarer forfait !

      tu as le temps d’ici vendredi midi ?

      Hasek ou Mr coupe davis chez 15-love’ :D

      • Hasek 15 septembre 2010 at 00:15

        oui c’est bon je crois que j’ai pas cours jeudi après-midi donc à moins d’une tendinité, ça devrait le faire (par contre, je sais toujours pas faire le smiley vert qui sourit :mrgreen: même si on a édité mon message précédent où je demandais comment on fait^^).

        • Hasek 15 septembre 2010 at 00:38

          ben oui mais ça ne dit toujours pas avec quelle touche il faut le faire :D

           » « Donne un poisson à un homme, il mangera un jour, apprend lui à pêcher, il mangera toute sa vie » (sortir une citation philosophique pour une histoire de smiley…^^)

        • MarieJo 15 septembre 2010 at 00:51

          ya pas d’heure pour les bons mots
          il faut taper mrgreen entre les 2 points et t’aura ton smiley franckisan ;)

  19. Nath 14 septembre 2010 at 23:55

    … Et pourtant, le palmarès mérite aussi qu’on s’y attarde tant il est éclectique. Merci et bravo, c’est synthétique et bien écrit :)
    C’est quand même couillu de rédiger un article sur un joueur qu’on a peu vu évoluer en direct, sans avoir ressenti l’ambiance de l’époque… Pari réussi vu les commentaires positifs que tu as récoltés (c’est sympa, ce moment-là, hein? Il n’y a que Francky qui y résiste, tellement qu’il est modeste :mrgreen: ) et les quelques envolées lyriques que tu as suscitées en ce jour où l’enthousiasme n’était pas vraiment de mise ;)

    Sinon, rien à voir mais j’apprécie le fait que le blanc ne constitue plus la couleur des tenues de la majorité des joueurs, j’aime bien les signes distinctifs qui crèvent les yeux, moi !

    • MarieJo 15 septembre 2010 at 00:22

      avoue que les tee shirts de l’époque sont immondes, non ?
      c’est vrai qu’agassi lui aussi a pas eu toujours très bon goût !

      • Nath 15 septembre 2010 at 01:19

        En fait, ce que je reproche aux tenues de l’époque, c’est que leur couleur dominante soit le blanc. Du coup, quand je regarde d’anciennes vidéos avec des joueurs dont je ne connais pas la gestuelle (quasiment tous), j’ai du mal à les différencier.

        Le côté (in)esthétique des T-shirts de l’époque, j’y fais pas trop gaffe, bien que certains (comme un de Lendl avec des figures géométriques genre damier) sautent vraiment aux yeux…

  20. Colin 15 septembre 2010 at 00:22

    Très belle évocation, remarquablement documentée, même si la présentation chronologique est un peu « sage ». Et tu n’as pas beaucoup insisté sur son palmarès en Coupe Davis mais il est quand même assez ahurissant (8 finales dont 4 gagnées) et ça dénote un véritable esprit d’équipe, au sein de cette génération prodigieuse de joueurs suédois (il a eu comme partenaires au fil des années: Sundstrom, Wilander, Jarryd, Nystrom, Gunnarsson, Carlsson, Pernfors, Svensson, Bjorkman, Apell, Larsson, Gustafsson, Enqvist et Kulti, de quoi monter un XV). D’ailleurs la dernière image que je conserve de lui c’est celle de Noah le portant en triomphe sur ses épaules lors de la finale de la Coupe Davis 96.

    Edberg et Becker sont les deux seuls champions qui étaient pile de ma génération. Et même si c’est Becker qui est mon conscrit (1967), c’est bien Edberg qui a toujours été mon préféré, sûrement parce que j’aimais bien m’identifier à lui (faut dire qu’à l’époque j’avais la même morphologie que lui, hé oui les filles moi aussi j’avais des belles jambes dans ma jeunesse). Et puis je le trouvais sympa et intelligent, contrairement à Becker qui donnait l’impression d’être un bourrin antipathique et primaire. La comparaison continuait jusqu’aux courts, puisque les trois seuls coups que j’ai jamais réussi à maîtriser au tennis étaient la volée, le smash et le revers coupé. Du coup malgré mon niveau lamentable je me prenais quand même pour un émule de l’élégant Suédois.

    • Sam 15 septembre 2010 at 02:25

      …Quand on imagine que ça avait pu se passer au mur. Toujours difficile le servie-volée, au mur. Surtout en double.

  21. Rabelaisan 15 septembre 2010 at 01:43

    Merci beaucoup Fieldog pour cet excellent hommage au plus beau représentant d’un jeu disparu: le jeu au filet.

    En réalité, les joueurs volleyent encore de nos jours mais ils ne jouent plus au filet. Notre vocabulaire s’est complètement appauvri car il n’y a qu’un type de volée: haute ou à hauteur de hanches. Toute la beauté du jeu au filet résidait dans la diversité des coups qui le composaient et qu’on ne voit plus guère, les moins brillants mais de loin les plus compliqués à réaliser: la volée d’approche, qui ne permet jamais de faire le point mais ouvre le court comme on entrouvre délicatement les jambes d’une femme désirée, et ces deux pourritures à réaliser: la volée basse au niveau des chaussettes et la demi-volée. Ces trois coups sont portés disparus et ne sont même pas classés dans les espèces protégées à l’atp.

    Edberg était un maître pour ces trois coups, c’est là qu’on pouvait admirer la force de ses jambes et sa posture, jambes pliées et buste droit, le corps avançant à une rapidité incroyable vu la posture, très bien imitée d’ailleurs par bjorkman (http://www.youtube.com/watch?v=HRjLaL7XFYc)

    Putain, c’était beau et ça rend presque oiseux le fait de se demander si Nadal volleye mieux que Fed ou tartampion.

    • Jérôme 15 septembre 2010 at 07:04

      La vache ! On n’est plus dans la mystique, mais carrément dans une autre dimension. Ne file pas davantage la métaphore avec l’amortie de Mac, le passing-shot de Borg, le smash dunké de Sampras, et le tweener de Federer, sinon 15-love va devenir le Kama-Sutra du tennis. :lol:

  22. Rabelaisan 15 septembre 2010 at 01:44

    Pour le coup, je m’en garde un peu sous le coude et reviendrai commenter plus tard quelques détails de la carrière d’Edberg qui m’avaient marqué.

  23. Lionel 15 septembre 2010 at 08:23

    Article idoine apres la boucherie. Ensuite il va falloir repasser Mc, Noah, Mecir… jusqu’au prochain Roger Mc Edberg. Arrıve prevu en 2022.

    J’aı du voir jouer Edberg une dızaine de fois, et je n’ aimais pas, trop belle femme, trop belle ceinture, trop beau tee-shırt, pas assez noir, pas assez de raquette cassee ou d’ adversaires ınsultes. Jusqu’ au jour ou, ca devaıt etre ıl y a longtemps, j’aı fait une night session a Roland et ou Stefan bataille comme un chien contre le grand Nıcklas Kulti, continuant sans relache de monter apres 4 passings dans les gencives, sauvant balles de break ou de match de manıeres ımprobables. Et la tout a change.
    J’aı realıse qu on pouvaıt etre blond, gentıl, fıdele, ne pas casser de raquette ou ınsulte l’adversaire et etre digne d admiration. Jusqu’a son dernier Roland 96 ou sur les 3 1ers tours ıl a le nıveau pour l’emporter, mais trop tard, un match mauvaıs VS Rosset et adieu…

    Edberg, on ne le dit jamais assez -sous des dehors sages – c’est probablement la plus belle manıfestation de transe sur un court – le mouvement circulaire qu’il fait, position je vais au WC avec le poıng leve est magique.

  24. benja 15 septembre 2010 at 08:27

    un peu tôt pour un article historique…. faut nous laisser savourer le hat-trick historique du Maître Ibérique.

    Enfin, c’est un bon moyen de changer les idées à certains….

    Bien vu :-)

    PS: très bon l’article, ceci dit!

  25. benja 15 septembre 2010 at 08:30

    Et Rageant à quelques points atp près Nadal aurait le double du suisse! vivement l’OA.

    • Lionel 15 septembre 2010 at 08:39

      D’accord avec toi, mais Roger en a une beaucoup plus grosse. Et ca c est important. 30 VS 15. Le double tu vois.

      • benja 16 septembre 2010 at 10:08

        la classe fils!! Vamos

  26. fieldog 15 septembre 2010 at 08:41

    Quelques commentaires en vrac avant de filer au taf :

    @ Rabelaisan : tu as entièrement raison en ce qui concerne les volées. La volée basse (aussi bien en coup droit qu’en revers) a quasiment disparu, il faut dire que c’est une des plus difficiles à réaliser car si elle n’est pas parfaite, tu te fais crucifier derrière! Mika (le dernier des Mohicans) en sort encore parfois de son chapeau…

    @ Nath : c’est vrai que la démarche d’écrire la rétrospective d’une carrière d’un joueur que l’on n’a pas connu en « live » peut-être « casse-gueule ». Mais je ne me voyais pas écrire un article sur un joueur actuel dont on connaît jusqu’à la couleur de son slip un jour de match. Alors j’ai décidé de m’attaquer à un champion du passé et quand je me suis aperçu qu’aucun hommage n’avait été écrit sur le grand blond, je me suis dit qu’il fallait réparer cette erreur… :mrgreen: . Comme Jean le mentionnait dans les commentaires relatifs à son papier sur les finales de l’USO, ce type d’article n’apprend pas grand chose aux séniors du site mais j’aime à penser que cela donnera envie à un plus jeune de s’intéresser d’un peu plus près à un autre joueur que Fed/Nadal et si tel est le cas, j’aurais réussi mon pari ;) .Et puis une séquence nostalgie ne fait jamais de mal, surtout cette semaine…

    @ Colin : c’est vrai que le choix de traiter ce sujet de manière chronologique donne un côté un peu « lisse » mais je ne me voyais pas le faire d’une autre manière. Et puis ça colle bien au personnage, non ?!! ;)

  27. Marque 15 septembre 2010 at 09:30

    Article trés rafraichissant, c’est sympa
    Edberg étant le joueur qui m’a fait aimer le tennis, je ne qu’apprécier ce papier
    Je suis assez surpris de voir qu’aujourd’hui Edberg est reconnu d’un avis quasi unanime comme un immense joueur
    En 88, en pleine période de poils et de boutons qui poussent, je me souviens qu’au bahut, tout le monde préférait Becker qui parraissait plus couillu, et qu’Edberg (et ses fans)était considéré comme une tarlouze.
    Comme quoi, le temps finit toujours par remettre les choses à leur place
    Sans travail, le talent n’est qu’une sale manie, mais le talent c’est ce qui permet à celui qui regarde de ne pas percevoir les 90% de travail qu’il y a derrière

  28. karim 15 septembre 2010 at 10:33

    Un article de la saucisse? j’aurais aimé tailler ça en pièce, parler de torche-cul immonde et pisser dessus, mais primo c’est sur Edberg, le second de cordée après Pete dans mon panthéon perso, et secundo c’est très bien écrit et documenté, un vrai travail de pro. Je ne me serais jamais imaginé écrire ça mais… merci Fieldog!

    Edberg-Becker ce sont mes années d’ado fou de tennis, comment ne pas avoir la nostalgie qui vous envahit quand vous y repensez? Je ne payais pas d’impôt, j’éliminais tout ce que je mangeais rien que sur le ralenti de mon métabolisme, le préservatif c’était contre les bébés et pas le sida, et à Wimbledon c’était service et volée pour tous, même Thierry Champion.

    Je reviendrai poster.

    • Elmar 15 septembre 2010 at 11:51

      Champion à la volée, t’es sûr?

      Sinon, merci à l’ami Thierry d’avoir existé, il m’a donné l’un des moments les plus excitants tennistiquement de mon existence (en perdant contre Hlasek), mon plus grand moment d’hilarité sur le circuit (contre Bruguera) et m’a en plus permis récemment de battre tous mes copains au trivial.

    • fieldog 16 septembre 2010 at 08:15

      « Je ne me serais jamais imaginé écrire ça mais… merci Fieldog! »

      Oh putain, le Yo’ n’est plus…Mdr, t’es con mais t’es con!

  29. Jean 15 septembre 2010 at 11:16

    Le premier vrai exploit d’Edberg, cela a été de battre avec son pote Järryd la paire Mac/Flemming, presque imbattable à l’époque, et d’amener à son pays le point décisif.

    Dans le reportage d’Eurosport, Stefanou explique qu’il s’est rendu compte très tôt qu’il bougeait mieux vers l’avant qu’en latéral, et qu’il fallait qu’il construise son jeu autour de sa vitesse de réaction et cette capacité à se porter vers l’avant qui étaient les qualités le distinguant le plus des autres. D’où cette attention permanente à son jeu de jambes, qui est un pur chef d’œuvre, ce désintérêt pour les placements ouverts et plantés dans le sol. Trop léger.

    Et puis je voudrais redire que j’adore l’Open américain et son dernier week-end qui, lorsqu’il ne pleut pas, permet de mettre en valeur la volonté comme nulle part : Edberg qui bat Chang en 5h30 le samedi et qui aligne Pete le dimanche, c’est beau ce genre de truc, vive la dictature de la télé (les tennismen si on les écoute, ils veulent jouer deux tournois par an).

  30. Elmar 15 septembre 2010 at 11:54

    Bel article.

    Sur Edberg, c’était un peu le héros de mon enfance. Quelle volée, mais quelle volée!

    Je peine à croire, aujourd’hui encore, que Federer a pratiquement le triple de GC que lui, alors qu’il me paraissait être le plus grand.

    Sinon, parmi les reproches émis par Jérôme plus haut, je lui pardonne son brusing – reprocherait-on à Luke Skywalker sa coupe de cheveux des seventies? -, c’est simplement l’air du temps. En revanche, et l’on a déjà eu cette discussion à maintes reprises, je suis toujours critique avec son service – qui n’est assurément pas pour rien dans l’arrêt de sa carrière.

  31. Antoine 15 septembre 2010 at 12:14

    Super article: bravo !

    J’ai un peu les mêmes souvenirs que Jean et comme lui, je n’aimais pas vraiment Edberg pour les raisons qu’il cite lui même: trop lisse, trop gentil etc..En dehors de son coup droit qui dégoupillait assez souvent, je dois dire aussi que je n’aimais pas son service presque systématiquement kické que je trouvais assez laid esthétiquement et pas assez efficace à la fin. Enfin, cela m’avais pas mal énervé de voir Edberg perdre contre Chang en finale de Roland Garros faute d’avoir été foutu de convertir une des très nombreuses balles de break qu’il a eu dans le quatrième. Bref, je préférais Becker, Cash (aussi bon que lui à la volée je pense) ou évidemment Mc Enroe mais quand Edberg est devenu bon, cela faisait belle lurette que Big Mc ne l’était plus..Quand à Becker, il a paumé sa première finale de Wimby contre Edberg en le sous estimant manifestement

    Son meilleur match ? Sans doute la finale de l’US Open 91..

    Un détail sur l’article: quand Edberg a perdu contre Stich en 91, cela m’étonnerait que cela ait soulevé beaucoup de murmures au All England Club dans la mesure ou Wimby avait adopté le tie break depuis bien longtemps déjà. Cela étant, je n’aime pas non plus l’idée que l’on puisse perdre un match sans avoir été breaké une seule fois…

    • Elmar 15 septembre 2010 at 12:19

      On ne peut plus d’accord concernant sur le service du Suédois. Quand je pense qu’ici, certains considèrent sa boucle comme le comble de l’esthétisme, je me dis vraiment que la beauté est subjective…

      • karim 16 septembre 2010 at 10:39

        C’était un ballet gracieux, une danse divine. Tu préfères le service de Claudio Mezzadri?

    • Humpty-Dumpty 15 septembre 2010 at 16:44

      Ben je l’aimais bien, moi, le service du Suédois. Pas le top du top, mais plutôt joli à mon goût. Elégant, lui collant bien, quoi ! En tout cas bien mieux que le machin avec départ moche et plusieurs débuts de lancements avortés de Becker, dont j’aurais du mal à contester l’efficacité mais que j’ai toujours trouvé juste laid. (Et inaugurant un peu trop le règne des bombardiers du service qui m’ont fait dédaigner par la suite Ivanisevitch et Sampras, même si ces trois là surtout les deux à chaque bout savaient bien sûr faire autre chose…)

  32. Elmar 15 septembre 2010 at 12:21

    Tiré du vrai faux blog de Marc Rosset:

    « Aujourd’hui, Superman parle espagnol, se gratte le cul, a autant de tics que Monk, est plus précoce que Rocco Siffredi et tire des gifles qui feraient peur à Bud Spencer ! »

    J’adore.

  33. Elmar 15 septembre 2010 at 12:22

    Si j’écris encore deux commentaires, y aura plus que moi comme liens possibles pour l’accès direct aux commentaires… hé hé

    • Elmar 15 septembre 2010 at 12:22

      Voilà, c’est fait. Dsl, trip nombriliste.

info login

pour le login activer sur votre profil la barre d'outils

Demande d’inscription

contactez-nous à : 15-lovetennis@orange.fr

Archives

Commentaires récents

Suivez nous sur Twitter

@15lovetennis