Dans l’histoire du tennis, c’est assez exceptionnel d’avoir eu d’un côté 3 joueurs exceptionnels, des monstres morts de faim, même sur le tard, et de l’autre, aucun crack qui ne soit sorti sur les générations suivantes pour les contrarier.
Alors que vaut la victoire d’Alcaraz ce dimanche ?
A l’aune de l’histoire de notre sport favori ?
Victoire logique d’un jeunot de 20 ans face à un résistant de 16 ans son aîné ?
Ou véritable révolution ?
A ce propos, si on se concentre uniquement sur l’histoire de l’ère Open , voici les enseignements que j’en tire.
Connors (1952) gagne 8 GC dans une époque où il fait la nique aux vieux Rosewall, Nastase etc. mais il est un peu seul.
Borg arrive (1956) et le tape assez vite meme si c’est équilibré sur dur. Il est jeune, c’est un mutant et il gagne 11 GC car il ne va jamais en Australie mais il raccroche vite à 25 ans.
La faute à McEnroe (59) puis Lendl (60) qui arrivent et sont déjà menaçants (finale Wimby 80 et RG 81)
Lendl amène la prépa physique à un niveau jamais connu jusque-là et McEnroe pue le talent.
A eux deux, c’est 15 GC.
Arrivent derrière des jeunes Loups. Wilander (64), Edberg (66) et Becker (67) qui gagnent jeunes, très jeunes même (Wilander RG et Becker Wimby à 17 ans) et se mêlent donc à la lutte avec Lendl et Mac.
A eux 3, ce sont quand même 20 GC .
Ces mecs là joueront jusqu’à 30 ans maxi (Wilander, cramé à 27 ans. Lendl le dos à 30 ans, Becker, dernier GC en 1996 etc.)
Puis arrive la génération dorée du tennis Américain.
Agassi et Courier (70), Sampras (71) et Chang (72).
A eux quatre, ils pèsent 27 GC. Tu ajoutes Rafter et Ivanisevic et tu as une super méga génération qui lutte avec puis met à la retraite Lendl, puis Becker et Edberg.
Jusque-là, tous les 5 ans, tu as des top players multiples vainqueurs en GC qui sortent et plus ils sont nombreux, plus ils se partagent les titres.
Premier Bug dans l’histoire. La génération 75/76 n’est pas flamboyante.
Elle n’aura accouché d’aucune légende de ce jeu. Certes de très bons joueurs ont éclos. Mais pas de top players à mon sens.
Kuerten (76) sur TB a gagné 3 RG mais ne dure pas (hanche). Moya (76) ou Philippoussis (76) n’ont pas explosé réellement.
C’est la génération de Grosjean. Dommage pour lui . Il n’en a pas profité. A cause de la génération 80 qui arrivait.
Entre temps, Sampras et surtout Agassi en ont profité pour engranger quelques titres supplémentaires.
Agassi a été numéro 1 à 34 ans et a gagné son dernier GC en 2003 et a été compétitif jusqu’en 2005.
Qui l’a mis à la porte ? ainsi que Sampras ? Un jeune Suisse de 1981 et ses fameux collègues de la Gen80.
On en avait déjà eu quelques prémices avec les victoires de Hewitt et Safin à l’USO sur Sampras.
Le Suisse est doué, et profite quelques années de circonstances favorables.
Les grands champions ont 10 ans de plus (pas de crack de 1975/76) et sa génération plie vite sous ses coups.
Ferrero (80), Hewitt (81), Safin (80) et Roddick (82) ont gagné 6 GC à eux quatre, contre 20 pour le seul Fed qui les a souvent ridiculisés.
Mais objectivement, cette génération 80 était douée et très dense. Si seulement Safin avait travaillé.
Malheureusement pour elle, au-delà de Federer, arrive 5 ans plus tard la génération la plus prolifique de l’histoire.
Wawrinka (85), Nadal (86), Djoko (87), Murray (87).
A eux quatre, c’est 51 GC !!!!!!! Dont 45 pour les 2 monstres Nadal et Nole.
Auxquels il faut ajouter les 20 de Fed qui reste le seul mec compétitif de sa génération face à cette nouvelle jeunesse insolente. Les Ferrero, Roddick, Hewitt et Safin ayant abandonné rapidement.
Et oui, 4 ou 5 ans d’écart, ça compte, normalement. On a tendance à l’oublier.
C’est là où tu te dis que Gasquet (86), Monfils (86) et Tsonga (85) n’ont pas eu de chance.
Ils naissaient 10 ans plutôt et gagnaient des GC.
Jusque-là, on est toujours sur une nouvelle génération tous les 5 ans (excepté 75) qui se bat 5 ans avec l’ancienne et la remplace pour 5 ans , le tout pour des carrières de 10/12 ans.
Mais c’est là que tout va changer.
Les générations suivantes ne sont vraiment pas au niveau.
1990=> Dimitrov (91) et Thiem (93), c’est un seul GC.
1995=> Kyrgios (1995), Medvedev (96), Zverev (97) et Tsitsipas (98), pas mieux !!! Un seul GC aussi à ce jour.
Bref, des finales et des défaites contre des vieux qui ont au moins 10 ans de plus.
Et Fed et ses copains de 85 enchainent les victoires en GC à 35/36 ans…
Il faudra finalement attendre la génération 2000 avec Alcaraz (2003) , et les promesses Rune (2003) et Sinner (2001) pour entrevoir la fin du Big 3.
A moins que ce ne soit tout simplement dans l’ordre des choses de voir Fed et Nadal se retirer à cause de leur corps.
Pour Djoko, il lui reste encore quelques chances mais il est bien évidemment sur la fin.
Et la finale de dimanche à Wimbledon a montré que tennistiquement, il était battable.
Je n’ai rien contre Djoko mais le record de 8 titres à Wimby est encore sauf.
Et ça m’aurait embêté qu’un joueur aussi talentueux soit-il, qui ne sait pas smasher, soit co-recordman de Wimbledon.
Alors, est-ce la génération 80 puis 85 qui était trop forte ? ou la 90 et la 95 qui était trop faible ?
Mais le Big 3 a profité de carrières exceptionnellement longues sur près de 20 ans grâce aussi à l’amélioration de la préparation, de la diététique, et du matériel pour gagner des GC comme personne auparavant.
Pas sûr que ça se reproduise.
Article sympatoche, sans prétention, à la bonne franquette, qui se grignote entre deux pintes de bières au club-house du bourg ou au bistrot du coin avec Lulu, Gégé et Bébert.
Gégé présent. Mais je ne peux que lire le commentaire de Lulu, je suis loin d’avoir sa vue d’ensemble de l’évolution du sport. Perse, tu es époustouflant !
Et merci Guillaume II pour cet article. Tu as juste interrompu un papotage sur Jane Birkin et Melody Nelson, nous étions en pleine éloge funèbre avec Nathan et Montagne, moi aussi j’ai mes totems et il y a des choses qui ne se font pas
Ah Melody Nelson, Magnifique album. La Silver Ghost de 1910 hante mes nuits. La rythmique de « L’Hotel Particulier » est enivrante, un vrai chef d’oeuvre.
Entre ces esclaves nus taillés dans l’ébène
Qui seront les témoins muets de cette scène,
Tandis que là-haut un miroir nous réfléchit,
Lentement j’enlace Melody.
Et la montée en tension qui suit… Sergio à son zénith. A noter que dans la prise complète on entend la voix de Jane.
Si on élargit la perspective, le tennis n’est pas le seul sport où les grands champions ont connu un rallongement de la carrière et par conséquent établissent de nouveaux standards quantitatifs vertigineux.
L’industrie sportive connaît une croissance géométrique depuis les années 90 (symboliquement on peut considérer que la création de la Premier League et l’arrêt Bosman comme le début de l’explosion) qui ne semble toujours pas atteindre son asymptote.
Il semblerait que les champions du début des années 2000 sont ceux qui en ont le mieux bénéficié où il ont pu accroître leur domination par l’augmentation des ressources mises à leur disposition par leurs sponsors et employeurs dans une logique très inégalitaire, ainsi que la multiplication des événements permettant à chaque fois aux meilleurs de réaffirmer leur domination.
Prenons l’exemple du football : le nombre de match a été multiplié par 2 depuis les années 90 et les meilleurs équipes de clubs sont des dream team d’une densité inouïe.
En NBA, le nombre de matchs n’a certes pas augmenté mais en revanche, les stars jouent régulièrement jusqu’à 35 ans à très haut niveau et restent dans la ligue jusqu’à 40 ans quand KAJ & Malone étaient les deux exceptions. Il est régulièrement écrit que Lebron James dépense plus de 1 million de dollars pour sa préparation physique (en plus des frais payés par sa franchise) redéfinissant les standards en terme de longévité au sommet lui aussi.
En ski alpin, Mika Shiffrin surpasse l’outrancière domination de Vonn que l’on pensait déjà hors-norme, et chez les hommes Hirscher aurait pu lui aussi continuer jusqu’à 40 ans s’il ne s’était pas cramé mentalement comme il était coutume jusqu’aux 2000′s (90% de podiums quand même, encore plus hallucinant que le Big 3 sincérement).
Ne parlons pas du ski de fond avec Klabeo, Bjorgen ou Johaug, ainsi que du biathlon où Martin Fourcade fut tyrannique.
Bref, ma thèse est plutôt que l’explosion hors-norme de l’industrie sportive a pleinement bénéficié les champions en place des années 2000 qui ont pu prolonger leur carrières et dominer en grande partie par un écart énorme de ressources avec leurs concurrents.
Et il semble également avoir eu un changement de paradigme dans les dominations des meilleurs par rapports aux années ante-2000 : finalement, les meilleurs dominent leurs sports comme en athlétisme.
En ce sens, la victoire d’Alcatraz au Queens et à Wimbledon est frappante : il n’a jamais joué sur gazon mais c’est le meilleur joueur de tennis.
Oui, belle analyse. On peut faire la meme avec la F1. Je pensais les records de M Schumacher inatteignables et Lewis Hamilton a tout renversé. La fiabilité des moteurs combinés à la multiplication des GP et à la longévité des pilotes a permis d’établir de nouveaux standards.
Mais pour ce qui est du tennis, je crois vraiement que le trou générationnel et la multiplication des têtes de série est prépondérant dans la domination des 3 monstres. A RG, quand Becker jouait au 1er tour un Perez Roldan, ou Edberg un petit Sergio, ça avait tout du piège. Aujourd’hui, l’uniformité des surfaces, la préparation etc….fait qu’il n’y a pas bcp de surprises avant les 1/4.
Ce n’est que mon point de vue.
Le phénomène a été peut-être particulièrement exacerbé en tennis mais il semble que les champions nés entre 1985 et 1995 ont eu la chance d’être né à un moment charnière puisque ce sont eux qui ont tous les records.
Mais ce qui m’étonne est que la génération suivante est en train de les déboulonner en étant d’une domination encore plus absolue, comme si ces nouveaux tutoyaient l’asymptote absolue du niveau.
En ski alpin, Marco Odermatt a une trajectoire supérieure à celle fantastique d’Hirscher, en basket Nikola Jokic poste des chiffres insensés, et en tennis Alcaraz joue dans sa propre dimension.
Tu peux rajouter dans ta liste le WRC avec les 9 titres consécutifs de Sébastien Loeb, qui étaient déjà une anomalie puisque le précédent record était de…4. Sauf que derrière Sébastien Ogier en gagne 8 en 10 ans.
Et ne parlons pas du foot où Messi et Cristiano Ronaldo ont (eu) une longévité au plus haut niveau quasiment jamais vue auparavant (si on compare avec Cruyff, Platoche et Maradona par exemple).
Bref on dirait que dans tous les sports « riches », la prime au sortant devient excessive.
Tout à fait.
La F1 et le WRC où le ski alpin ont en commun d’être des sports où l’aléa était très élevé (casse mécanique, chutes et grosses blessures).
Or le niveau de fiabilité des F1 depuis 10 ans est sans commune mesure, et les pilotes de WRC sortent beaucoup moins qu’avant (j’avais lu un article expliquant qu’avec l’augmentation des appuis des voitures, les pilotes gagnaient énormément à conduire propre sans le frein à main + le fait que les co-pilote aient amélioré la prise de note (apport de Elena & Loeb) ).
Quant au ski alpin, aussi fou que cela puisse paraître Hirscher ne s’est jamais fait les ligaments du genou durant sa carrière pro, ayant eu au pire 2 mois d’arrêt pour une cheville et il ne sortait presque pas de la piste.
A l’instar de Gégé, je suis ébahi, ébaubi, étourdi devant tant de sapience. Ça me rappelle un sketch de Marc-Antoine Le Bret interprétant Yann Moix devant les Fréro Delavega : « On s’est forgé pendant des années une culture foisonnante pour se venger un jour à la télévision des beaux gosses guitaristes qui se tapaient toutes les filles au lycée pendant que l’on se tapait l’intégrale de Levinas. »
Mon dieu mon ignorance… Yann Moix je connais encore, Le Bret le nom me dit vaguement quelque chose, tu m’apprends que c’est un humoriste. Tu as un lien pour le sketch ?
@Guillaume il Tedesco,
Une petite coquille dans ton article : pour la génération née entre 1995 et 2000, les trois joueurs que tu cites ont effectivement zéro GC, mais n’oublions pas Medvedev, né en 96 et titré à l’US 2021.
Au détour d’une conversation ici-même consacrée à la restauration de l’honneur d’Ivan Lendl (sujet inflammable entre tous sur ce forum
), j’avais évoqué l’adversité comparée qu’ont connue Lendl et Sampras. Au cours de sa carrière, Ivan a eu comme rivaux Connors, McEnroe, Wilander, Becker et Edberg, soit 5 champions détenteurs de 5 couronnes majeures ou plus. Selon ces mêmes critères, Sampras, qui arrive peu ou prou 10 ans après Lendl, n’a eu qu’Agassi (Becker et Edberg n’apparaissent qu’au début, et Courier n’a pas duré au sommet).
Et ma conclusion était la suivante : selon nos sensibilités, nous en déduiront que Sampras a fait taire la concurrence bien plus que Lendl n’a réussi à le faire. Ou au contraire que Lendl a dû faire face à une concurrence bien plus féroce que Sampras.
Concernant le Big 3, je rappelle que lorsque Sampras a remporté Wimbledon en 2000 et laissé pour de bon Emerson dans ses rétroviseurs, il battait un record vieux de plus de 30 ans. A ce moment-là de l’histoire, si on m’avait dit que le record de Pitou serait explosé par trois champions en 18 ans seulement, je ne l’aurais pas cru. A mon humble avis, ce sont trois joueurs exceptionnels, qui ne peuvent servir de référence pour ériger une véritable tendance. Ils ont certes bénéficié d’une amélioration des soins permettant d’allonger leur carrière, mais même si tu ne prends que leur palmarès à 30 ans ça reste phénoménal. La contrepartie d’une telle orgie mathématique, c’est l’ensemble des palmarès faméliques, voire vierges, de tous les adversaires que l’Histoire a envoyés à ces 3 champions.
C’est pour cette raison que je réitérais récemment toute l’estime que je porte à Berdych, Tsonga et Ferrer, bredouilles en GC mais qui ont eu la malchance d’arriver en plein festin. Pour les avoir vus jouer, je ne crois pas qu’ils soient moins méritants que Hewitt, Safin, Ferrero et Roddick. Simplement, relever simultanément le défi technique de Federer, le défi physique de Nadal et le défi mental de Djokovic était d’une toute autre ampleur.
La spécificité du Big 3 n’est pas seulement la durée de leur présence au sommet, c’est aussi la domination qu’ils ont exercée sur les générations ont suivi. C’est cela qui est inédit dans l’histoire du tennis.
Je partage complétement.
Mais ta reflexion sur Lendl et Sampras se pose aussi sur le Big 3 et les Autres.
Pourquoi aucun joueur de 90/95 n’a été en mesure de rivaliser?
Tennistiquement, mais surtout mentalement, aucun n’est arrivé en disant: « Je vais les battre »
Or ce discours qui peut paraitre prétentieux est un vrai indicateur de performance. Alcaraz le fait et s’y tient.
Si vous regardez le Nadal Djoko à RG de Netflix, Nole tenait le même discours à 19 ans en 2006, alors qu’il était 74ème mondial.
Pour le coup, ça prêtait à sourire mais ça explique aussi beaucoup de sa réussite.
Bref, si tu n’y crois pas, c’est même pas la peine d’envisager la victoire. Et je crois que Tsitsi, et les autres sont un peu dans ce schema.
» Pourquoi aucun joueur de 90/95 n’a été en mesure de rivaliser? »
Pour la même raison que la génération 80/82 est vite rentrée dans le rang, et pour la même raison que la génération 85/90 a vu passer un train. A un degré moindre que le Big 3, Sir Andy et Stan sont hors du commun, sans oublier Delpo qui avait le niveau et l’ambition mais qui s’est vite blessé.
Je ne crois pas qu’il y ait un véritable paramètre générationnel là-dedans, dans la mesure où un champion, et a fortiori un grand champion, est une anomalie statistique et je me garderai bien de tenter d’ériger une règle.
Peut-être que Carlitos est hors du commun. Mon point de vue est de toute façon biaisé au départ. Carlitos n’est pour rien dans sa situation de n’avoir qu’un seul des trois monstres à affronter, là où ses prédécesseurs (nés dans les années 80-90) ont eu les trois. Mais surtout, pour ne parler que de Wimbledon, je me rappelle avoir été ébahi devant le Nadal-Federer de 2007, le Djokovic-Del Potro de 2013 ou encore le Nadal-Djokovic de 2018. Des matchs qui, si l’on s’en tient au niveau de jeu et à lui seul, me semblent d’un meilleur niveau que la finale d’avant-hier. Ca me semble même particulièrement évident pour le Nadalovic de 2018, qui reste pour moi leur plus beau duel, toutes époques confondues.
Personne ne fait grief à Sampras de ne pas avoir eu à affronter le Lendl de la grande époque. Il le bat tout de même à l’US 90, alors qu’Ivan avait entamé son déclin. Par analogie, je ne ferai pas à Carlitos le grief d’atteindre sa plénitude alors que Nole a 36 ans. Un champion ne peut rien faire de plus que tenter de battre les autres champions qui se dressent sur sa route, et s’il y arrive bravo à lui. En revanche, que 3 joueurs se partagent 65 GC en 20 ans témoigne de leur niveau stratosphérique bien plus que de la faiblesse de l’opposition qu’ils ont rencontrée. N’oublions pas non plus que, dans cette affaire, chacun des trois a privé les deux autres d’un palmarès encore plus étoffé…
« Une petite coquille dans ton article : pour la génération née entre 1995 et 2000, les trois joueurs que tu cites ont effectivement zéro GC, mais n’oublions pas Medvedev, né en 96 et titré à l’US 2021 » => Je me suis permis un peu d’editing et j’ai corrigé cet oubli.
Je n’ai pas encore lu l’article et les commentaires mais je me permets de signaler que j’ai mis à jour les tableaux de la page « Post-it : grand chelems et statistiques » et il suffit de les regarder 10 secondes pour comprendre que Carlito ne fait pas partie de la même catégorie que ses aînés qui ont gagné un GC (Thiem, Medvedev) ou « juste » une Masters Cup et/ou l’or olympique (Dimitrov, Zverev, Tsitsipas, et… Medvedev encore).
En particulier, prenons juste une stat : pour ce qui est des années de naissance des numéros 1 de fin d’année, jusqu’à présent, le maximum d’écart entre deux n°1 consécutifs était… 6 ans (Nastase 46 <> Connors 52). Avec la double anomalie « Big 4 trop fort / Générations suivantes trop faibles » cet écart est passé à… 16 ans. Ahurissant.
Je reviendrai après lecture.
Hello Colin
C’est clair. Pas besoin des stats pour s’en rendre compte .
Par contre, je ne m’enflammerais pas comme beaucoup sur la capacité d’Alcaraz à battre tous les records.
Certes il est précoce mais Wilander avait gagné également 2 GC avant ses 20 ans et il s’est cramé très vite mentalement après avoir presque tout raflé en 88 à 23 ans…..
Donc, je laisserai le temps faire. ET il me semble que Rune a faim.
Et surtout nous ne connaissons rien des champions qui vont arriver. Il y a 2 ans, Medvedev restaurait l’honneur du tennis en terrassant l’Immonde en finale de l’US. Un jeune Espagnol de 18 ans se révélait au monde entier en atteignant les quarts de finale en battant Tsi² au passage. Qui aurait pu imaginer la suite ?
Des jeunes nés en 2005, 2006, 2007, nous ne savons rien encore. Peut-être que l’un surgira pour devenir un gros caillou dans la chaussure de Carlitos (ou de quelqu’un d’autre, du reste). Les surgissements d’Agassi en 88 (pour l’ensemble de sa saison), de Chang à RG 89, de Pitou à l’US 90, de Hewitt à l’US 2001 et de Delpo à l’US 2009 avaient tous en commun d’être des prouesses phénoménales compte tenu de leur âge. Ces déflagrations ont été suivies de trajectoires diverses et variées, au regard desquelles je me garde bien de pronostiquer quoi que ce soit pour Carlitos.
Les journalistes nous ont vendu des records depuis 15 ans, ils auront désormais du mal à nous en vendre dans les prochaines années. Qu’à cela ne tienne, avec 2 GC à 20 ans c’est sûr qu’il en aura au moins 18 à 30 ans, et pourquoi pas 26 à 35 ans, etc. Le tout sans avoir la moindre idée de ce que seront ses adversaires dans 10 ans, puisqu’il est (pour l’instant) le plus jeune de tous ou presque.
Pour ma part, je ne me projette pas sur le 37ème GC de Carlitos, je vais déjà profiter du prochain US Open, qui sera peut-être son 3ème GC, mais d’ici là il y aura du tennis à regarder et à admirer. Je suis fan de ce sport, et je n’ai pas besoin pour cela d’avoir en permanence mon mètre de couturière
Juste une question, juste une, à laquelle je n’ai d’ailleurs pas la réponse : depuis quand les journalistes ne nous ont pas vendu une finale de GC comme un grand moment d’histoire ?
Moi aussi suis (est?) beaucoup plus fan de tennis que de joueurs et continuerai à suivre le tennis avec assiduité même si je ne démorderai pas que mon joueur favori est Sampras, même quand dans 30 ans, ses matchs feront mal aux yeux tellement cela paraitra lent.
Pour ta dernière question rhétorique, je dirai US Open 2020 entre Zverev et Thiem.
Sans présager du futur d’Alcaraz, ses accomplissements déjà réalisés et les prochains forts probables dans les 6 prochains mois le mettent déjà dans les 20 meilleurs joueurs de l’ère Open (derrière Hewitt pour le moment), c’est le seuil du panthéon mineur en somme (ou puisque nous sommes influencés par les américains, on peut considérer qu’il aurait déjà sa place au Hall of Fame de Newport).
Tu es sévère avec Pete
Le 1/4 de finale de l’USO 2001 contre Agassi est un modèle du genre. Ca joue vite et bien des 2 côtés. La différence à mon sens , tient plus à la durée des échanges à cette cadence.
aujourd’hui les tops players tiennent des échanges de 15 à 25 coups à cette vitesse. Il y a 20 ans, ça tenait moins longtemps.
Tu n’as pas besoin de le défendre. Je fais ma dose de Sampras toutes les semaines.
J’aime particulièrement sa demi de l’AO contre Muster en 1997 notamment, sans oublier la finale du Masters 1999 (un cyclone) et Wimbledon 1999 où c’est son apothéose à partir de 3-3 0/40 au premier set.
Mais voyons Perse, l’US 2020 est la première levée du GC à avoir couronné un joueur né dans les 90′s. Ah oui, c’est aussi la première finale de l’US à s’être terminée au tie-break du 5ème. Quoi d’autre ? Dominik Thiem, premier vainqueur autrichien de l’US. Et première finale depuis longtemps (l’US 2014, non ?) sans membre du Big 4. Sans même parler du contexte Covid.
Sans préjuger de ta mémoire (sélective comme pour nous tous), si tu avais déjà oublié tout ceci, c’est peut-être parce que c’est le genre d’info qui ne sont là que le jour J pour nous vendre l’intérêt d’un match. Car il va de soi que nous sommes de grands enfants volages et que la seule perspective de suivre une finale de l’US Open n’aurait jamais suffi à attirer notre attention. Tu noteras que dans tout ce que je dis sur ce match, il n’y a rien qui nécessite de l’avoir vu.
Je garde une immense tendresse pour ce match. Niveau de jeu très médiocre mais, des deux côtés, une fragilité émotionnelle bien tangible à l’approche du verdict. Si j’avais été dans le vestiaire après cette finale, le Nounours Zverev, je crois que je l’aurais pris dans mes bras en lui disant de pleurer encore, et encore, et encore, et… encore. Parce qu’il y avait de quoi, et une occasion pareille ne se reproduirait sans doute pas.
Tout en ayant parfaitement saisi l’ironie mordante, tout le premier paragraphe ne concerne que des anecdote à peine digne d’un almanach, et par conséquent ce n’est pas de l’histoire à proprement parler.
Zverev et ses affaires de coeurs qui se terminent très mal (l’article sur Sharypova peut-être à charge vu que le journaliste entretenait apparemment déjà une animosité antérieure avec le joueur dépeignait tout de même le portrait d’un machiste pervers typique) pertube un peu ma posture à son égard.
Mais je l’aime bien en tant que joueur de tennis (il est à l’aise à l’oral, son attitude est ok sur le court et il n’utilise pas son diabète comme excuse).
« Tout en ayant parfaitement saisi l’ironie mordante, tout le premier paragraphe ne concerne que des anecdote à peine digne d’un almanach, et par conséquent ce n’est pas de l’histoire à proprement parler. »
Je suis bien d’accord, ce n’est pas moi qu’il faut convaincre !!!
Sauf pour le tie-break du 5ème tout de même. Inédit à l’US, le titre allait se jouer sur 2 points d’écart et non 2 jeux d’écart. On ne fait pas plus proche d’une séance de tirs au but. Dominik était livide, on sentait les efforts colossaux qu’il déployait pour que son revers slicé (parfaitement inoffensif) franchisse le filet.
J’ai pratiqué, et parfois subi, ce sport de c… et ces situations de mort subite. Vainqueur ou vaincu, je me rendais bien compte de la petitesse de mes gestes dans ces moments de situation extrême. Et de me torturer le cerveau derrière, en me demandant, en cas de victoire, si je l’avais bien mérité, et en cas de défaite en refaisant le match en silence pour identifier LE moment où j’avais déconné. A m’en rendre malade pendant des semaines derrière.
Voir les mêmes mécanismes à l’œuvre en finale de l’US, ça m’a fait un bien fou
Thiem, je n’ai vraiment commencé à l’apprécier qu’à cet instant-là, tant il m’avait l’effet d’une machine auparavant. C’est cela qui était beau dans ce match, parce que c’était de l’humanité pure.
Et évidemment tout cela ne fait pas de cette finale un match « historique » !!!
« Pour ta dernière question rhétorique, je dirai US Open 2020 entre Zverev et Thiem. » Même pas… puisqu’ils ont pu écrire alors que : « pour la première fois depuis septembre 2016, soit 14 tournois de suite, un GC allait échapper au Big 3 ».
D’ailleurs, Colin, c’est à toi ou à Guillaume qu’on doit la formule « il aura fallu deux forfaits et une disqualification, mais ça y est, on va l’avoir notre vainqueur #NextGen »
?
Guillaume I, je pense
A la lecture de cet article, c’est peut-être le moment de ressortir cette remarque fort sensée de Maman Murray (Judy), qui avait déclaré quelque chose du genre « Federer, Nadal, Djokovic et Andy font partie de la dernière génération de jeunes ayant passé leur enfance et leur adolescence sans être coincés les trois quarts de leur temps avec un écran devant les yeux (smartphone, console…), donc qui ont pu développer une vraie capacité à rester concentré sans relâche plusieurs heures d’affilée ». Ce qui est décisif pas tant en match (où de toutes façons les joueurs n’ont pas de smartphone ou de console accessible au changement de côté) mais surtout à l’entraînement et plus généralement dans toutes les phases préparatoires.
Il faudrait savoir si Alcaraz a été sevré d’écrans…
Elle a sans doute raison, la question mériterait d’être posée à Carlitos. Mais je crois qu’elle mériterait d’être posée aussi au Big 4. Roger n’était-il pas accro à la console durant ses jeunes années ? Il me semble que nombreux sont les témoignages de joueurs ayant partagé des sessions de PS avec Rogé
Peut-être que Fed était capable de jouer à la console pendant 8 heures d’affilée sans se déconcentrer une seconde
alors autant tictoc et consort doivent probablement influer sur la capacité à se concentrer des gens (pas que des jeunes), autant le jeu vidéo me semble au contraire un bon terrain d’apprentissage pour la concentration.
Il faut donc voir de quel type d’écran on parle Judy ;-D
Et ce débat sur les générations futures et leur devenir est vieux comme la société humaine https://www.slate.fr/story/161134/jeunes-millennials-deteste-normal-2500-ans-critique
Je pense que quand on atteint un certains âge, on se sent en décalage avec la nouvelle génération, dont on ne comprends plus les codes et cela nous rassure de commérer sur leur dos.
Et alors même qu’on nous promet un futur idiocratique, j’ai envie d’être confiant en l’avenir et je veux même bien parier sur la jeunesse, sinon nos sociétés se seraient écroulées depuis longtemps.
J’aimerais bien que quelqu’un retrouve la « vraie » citation de Judy Murray. Ceci dit, tu as raison, il y a une différence fondamentale entre les jeux vidéos d’une part, qui nécessitent une concentration sans faille et sur la durée si on veut y jouer à un bon niveau; et d’autre part les interruptions permanentes dues aux notifications des réseaux sociaux sur les smartphones (ça a commencé avec les SMS, puis ça a explosé ensuite avec les notifications FB, Messenger, WhatsApp, Twitter, Snapchat, Insta et le pire de tous pour ce qui est de la dépendance, tiktok). La corrélation entre la dépendance aux notifications de nos smartphones et nos difficultés à rester concentrés longtemps est parfaitement documentée, des tas d’études l’attestent.
Donc, sachant que les frères Murray sont des accros aux jeux vidéo, il me paraît évident que Judy ne parlait pas de ça (quoique, évidemment, en bonne mère ET coach ça ne devait pas lui plaire + que ça de voir ses enfants « perdre du temps » à de tels jeux) mais plutôt de la diminution de la capacité de concentration causée par l’utilisation trop assidue des réseaux sociaux.
Histoire de bien voir à quelle ambiance je fais référence, je vous invite à aller voir la une de la rubrique « Tennis » d’Eurosport
D’un autre côté, que ce soit à la télé ou sur le site internet, Eurosport respecte sa cible en évitant de le traiter comme un demeuré/abruti en n’hésitant pas à proposer du contenu de qualité (les Grands Récits sont vraiment des perles), ou en creusant les aspects tactiques et techniques dans les divers sports à l’antenne (le saut à ski, le ski alpin ou le cyclisme).
Quand on pense que si Nadal s’était orienté vers le foot comme son tonton et si Djoko avait fait du ski comme ses parents, Fed aurait 60 GC à son palmarès !
« si Nadal s’était orienté vers le foot comme son tonton »
=> L’Espagne aurait gagné non seulement l’Euro 2008, La Coupe du Monde 2010 et l’Euro 2012, mais aussi la CDM 2014, l’Euro 2016, La CDM 2018 (dommage pour nous) et l’Euro 2020.
« si Djoko avait fait du ski comme ses parents »
=> Marcel Hirscher ne serait qu’un second couteau, avec juste quelques victoires en coupe du monde au compteur, et peut-être 1 ou 2 petits globes, mais zéro gros globe de cristal. Depuis deux hivers Marco Odermatt commencerait juste à battre Djoko (de temps en temps seulement).
Merci Guillaume pour cet article qui remet je trouve bien les choses en perspective. Mieux que tous les papiers que j’ai lus jusqu’à présent sur le sujet. Il y a juste un passage où je suis en désaccord avec toi : je pense que les Gasquet et Monfils tels qu’on les connaît n’auraient pas plus gagné de GC même nés à un autre moment. Quand Gasquet en est encore à parler de cette Une de Tennis Magazine quand il avait 9 ans aussi bien en interview que quand il embauche un nouveau coach, c’est qu’il aurait quoi qu’il arrive trouver une excuse à ses performances. Et quand on voit qu’il lui aura fallu faire un week-end intensif avec sa victime des Petits As, passé trente ans, pour se rendre compte du volume de travail de celui-ci (un sujet que Nadal comme son entourage ont pourtant amplement illustré tout au long de sa carrière), ça laisse songeur. Idem pour Monfils, dont même les bons copains s’étonnaient qu’il puisse affirmer avoir des ambitions de Grand Chelem juste parce qu’il sortait d’une préparation intensive de quelques semaines (mais jamais plus). Pour Tsonga, je serai plus nuancée même si son jeu monolithique et sans guère de surprises, hors quelques jours où il marche sur l’eau car tout rentre n’aurait probablement pas vraiment surpris de grands champions sur le long terme.
Perse, je sais bien que les journalistes d’Eurosport sont capables de commettre de véritables perles qui font honneur à leur profession. J’espère juste que Carlitos ne lit pas Eurosport ces jours-ci, il y a vraiment de quoi donner le vertige.
Il y aurait pourtant de très belles choses à creuser sur la finale de dimanche, et les commentateurs ont une magnifique occasion de comparer le tennis sur terre battue et sur gazon, puisque Djoko et Carlitos se sont affrontés il y a 6 semaines sur l’ocre parisien. Les stats comparées pourraient nous apporter de précieux éclairages (en ne prenant évidemment en compte que les deux premiers sets de leur demi-finale parisienne).
1. J’étais surpris que Djoko se fasse planter aussi souvent par les amorties de Carlitos. J’ai surtout eu l’impression qu’il avait plus de mal à démarrer sur gazon que sur terre. Et je crois, même si Nole fait moins d’amorties, que la réciproque est vraie aussi. Hypothèse, donc, qui demande à être confirmée par les stats : l’amortie serait-elle une arme plus décisive sur gazon que sur terre ? [un peu de silence là-bas dans le fond, oui les fans de Becker et Edberg, c'est bien vous que je regarde]
2. Je crois compter, à Roland, 2 breaks en 21 jeux (soit 9,5%), et à Londres 9 breaks en 46 jeux (soit 19,6%). A confirmer, notamment par les stats sur les aces et services gagnants sur les deux matchs. Le service serait-il une arme plus décisive sur terre battue que sur gazon ? [un peu de silence là-bas dans le fond, oui les fans de Sampras et Ivanisevic, c'est bien vous que j'ai dans le collimateur]
3. J’étais frappé par la durée de cette finale : 4h42 pour jouer 46 jeux. A titre de comparaison, Becker et Edberg ont disputé 44 jeux en 2h58 lors de leur finale de 1990. Une petite question aux tauliers : à quel moment le laps de temps entre deux points est-il passé de 30 à 25 secondes ? Si c’est après 1990, c’est à prendre en compte, car avec 25 secondes la finale de 1990 aurait été encore plus courte ! Dimanche, le jeu de 3/1 au troisième set, qui a duré 26mn, ne m’a pas échappé, mais un tel écart de durée reste abyssal entre deux finales de Wimbledon.
Deux autres observations, qui élargissent le champ :
4. Je me suis amusé à regarder quelques highlights des dernières finales de Wimbledon, pas pour le jeu, mais pour voir l’état du gazon à la fin de la quinzaine. Ce dimanche, le gazon était en vert immaculé à l’approche du filet. Mais c’était déjà le cas en 2021. En 2019 subsistaient encore quelques traces jaunes près du filet, et en 2018 les traces jaunes étaient nombreuses. En 2018 donc, les joueurs et joueuses qui foulaient le Centre Court montaient encore au filet. Depuis 2021 plus du tout. [les vieux, une fois pour toutes, taisez-vous
]
5. Commentaire intéressant lors du dernier Roland, à propos de Muchova, et plus généralement de la filière tchèque qui produit avec une régularité époustouflante des top joueuses, ce que Wimbledon a confirmé avec Vondrousova. Il semble que les courts en bois, ultra-rapides donc, soient très fréquents en République tchèque. En grandissant sur cette surface, les filles apprennent à réagir très vite, et en débarquant sur le circuit elles ont l’impression d’avoir beaucoup de temps pour s’organiser. Le haut niveau féminin est une affaire de cogneuses, mais les Tchèques tirent leur épingle du jeu, non parce qu’elles frappent plus fort que les autres, mais parce que leur temps de réaction réduit leur permet de mieux résister à la puissance adverse. On remarquera au passage que cette remarque ne vaut pas pour les garçons, en déclin relatif depuis la retraite de Berdych puisque Jiří Lehečka, n°1 tchèque, est 33ème à l’ATP.
Bref, le tournoi de Wimbledon n’est plus du tout ce qu’il était.
De toute façon que Djoko soit en situation d’égaler le nombre record de victoires, alors qu’il a un jeu aussi faible à la volée et pas de smash (déjà dit ici), ça en dit long sur ce que ce tournoi est devenu…
« Mais le Big 3 a profité de carrières exceptionnellement longues sur près de 20 ans grâce aussi à l’amélioration de la préparation, de la diététique, et du matériel pour gagner des GC comme personne auparavant. »
L’uniformisation des surfaces également.
Le Big 3 a eu l’avantage de profiter des bons côtés du tennis d’avant leur émergence dans le top 3 (meilleure maitrise d’une surface en particulier, plus de matches joués en cinq manches ) et de ceux de l’époque après leur émergence dans le top 3 (meilleure préparation, meilleure diététique et meilleur suivi médical) qui leur a permis de dominer plus que tous les autres et d’écarter les plus jeunes qu’eux qui se sont retrouvés face à des « vieux » ayant une rente assez impressionnante sans le déclin physique qui serait apparu beaucoup plus tôt s’ils étaient nés rien que 10 ans plus tôt.
En tout cas, Alcaraz a une qualité rare : il fait causer !
… à moins que ce ne soit Wimbledon, le plus grand des GC !
… sans parler des commentaires que le Carlito inspire à Toni Nadal quand il dit :
« Il me rappelle l’irruption et la supériorité dont Federer a fait preuve depuis la fin de l’année 2003 et, surtout, en 2004. Son invincibilité était si écrasante qu’il a fallu attendre l’arrivée d’une nouvelle génération pour que Roger se retrouve en difficulté. J’ai l’impression qu’il en sera de même, pendant un certain temps, avec Alcaraz. »
Et si c’était ça, la faille d’Alcaraz ? Jouer trop bien, trop jeune. Une trajectoire de météorite et puis rien. Le Rimbaud de la raquette espagnole. « Toute lune est atroce et tout soleil amer… ».
Car la grande question ontologique est bien celle-là : pourquoi Carlito, qui jouait à tel niveau stratosphérique à Roland, bien au-dessus de celui de Wimby, a t-il pu perdre contre Djoko qui jouait deux crans nettement en dessous ?
Alcaraz voulait-il punir l’insouciance de Carlito ?
Et pendant ce temps-là, Carlitos Rey Emperador, héritier du trône d’Espagne, roi de New York, roi de Londres, fils de Rafa par le lignage, fils de Rogé par le coup droit, fils de Nole par le revers, honore de sa présence la « dispensable » Hopman Cup. Les royalties doivent être impériales.
Qu’est-ce qui fait qu’un champion s’enfonce dans les profondeurs du classement ou renaît de ses cendres ? Quelle est l’étincelle qui inverse la tendance ?
A Kitztbühel, Thiem joue au Phénix. 4 matches, 4 épreuves remportées au forceps. Est-ce l’air pur des montagnes ? Le soutien du public ? L’amour ? le travail accompli ? Un peu tout cela ? La chance… le gros mot du monde moderne ?
Nostalgique du revers à une main (Wawrinka, Gasquet, Federer, Thiem…), j’ai regardé tous ses matches. Ce n’est pas encore le grand Thiem mais ça revient. Il ne lui reste plus qu’à niquer Baez, si je puis dire, et le tour est joué !
Incroyable le tournoi de Thiem oui ! Notamment la demi (contre Djere) où il sauve 5 BDM de belles manieres, j’ai adoré …
dommage de ne pas concretiser en finale mais Baez est vraiment excellent dans son genre et ya pas eu match + que ca, rien à dire. Et tres belle attitude et discours de Baez (qui a insisté sur le beau parcours de Thiem et l’a un peu charrié, c’etait plutot drole et de bonne guerre).
En revers, hormis sur quelques coups où il se lache et ca part à 100 à l’heure, j’ai quand meme l’impression qu’il est encore bien loin de ses standarts mais tu me confirmeras Nathan ?
Par contre en CD ca (re) part de mieux en mieux.
Du coté des autres finalistes / vainqueurs, magnifique tournoi de Griekspoor et Evans. Evans m’a tout à fait l’air d’etre un affreux british tete à claque hargneux et nerveux mais j’adore son style de jeu. Et revers à une main excellent, très varié. Ce joueur a une super palette qui lui permet quand il est bien luné de faire à peu pres ce qu’il veut et de faire tourner les joueurs bien + puissants que lui en bourrique. Yavait un peu Sisjling qui était comme ca il me semble.
Trop decu pour Wawrinka qui lui pour le coup a retrouvé pour ainsi dire son revers des grands jouers et ca pete aussi en coup droit. Malheureusement son age / poids fait qu il se deplace de facon un peu lourde parfois ce qui peche contre un Popyrin qui saute dans tous les sens et qui est tres puissant egalement. Mais egalement beau discours de »consolation » pour Stan qui etait en pleurs, super decu.
Sinon ya aussi Tsitsi qui a gagné à Los Cabos mais j’avoue que ce ne me fai ni chaud ni froid…
En tout cas belle semaine.
Et belle periode pour ma pouliche Mannarino! Il perf bien en ce moment. Egalement Jules Marie qui a enchainé victoire au Futures 25000 de Porto en battant sa bete noire Kenny De Schepper puis ensuite demi finale au challenger de Porto …
Il revient bien et semble en voie de pouvoir battre son meilleur ranking (228eme). J adore le suivre sur sa chaine YT avec son cameraman »Le B! ». Ya d’autres »breakers » ici ?
déçu aussi pour Stan. Mais de ce que j’ai vu, il a souvent accepté de jouer 2 mètres derrière la ligne de fond. Sauf erreur ce n’est jamais comme ça qu’il a réussi à gagner un match quand il était en mode Stanimal.
@ Kaelin D’accord sur tout.
Oui, Thiem est encore loin du standard de la belle époque, même si ses coups ont encore le charme de la réminiscence. Le style fait le joueur ! Enfin pas tout à fait. Au tennis, faut gagner.
Sur Wawrinka que je continue de regarder (ô revers, quand tu nous tiens !), quand ça passe, c’est beau comme du Wawrinka. C’est puissant, naturellement puissant, délicieusement puissant. Mais il ne se déplace plus Pépère. C’est dramatique. Alcaraz lui mettrait 0 et 1.
@Kaelin, oui, moi être un breaker, très assidu ! Pas forcément fan du jeu de J.Marie, mais très admiratif de l’aventure et de ses derniers résultats, il est bien parti pour faire mieux que son meilleur classement, en 2015, et avoir accès à des qualifs de GC. Pari probablement bientôt réussi, donc. Chapeau.
Ahah super, un autre breaker ! Jules Marie a quand meme presque 100K d’abonnés donc je ne serai pas trop surpris qu’il y en ait d’autres sur 15love eheh.
Moi non plus pas super fan à la base de son jeu à la base de défense, peu de puissance, peu de fautes, peu de risques mais il faut reconnaitre (tu dois bien le savoir si tu suis la chaine), qu’il a bien fait évolué son jeu dernierement vers + d’agressivité (meilleur service, meilleur 2eme coup de raquettes, tenter + de winners quand il est en bonne position etc), ce qui n’est quand meme pas rien à un niveau pareil et à son age (il va avoir 32 ans…).
J’ai le meme age que lui donc le coté ‘barouder entre amis’ aux 4 coins du monde dans des tournois improbables en mode air bnb ou chez l’habitant (merci les breakers) pour ne pas dire camping me fait bien halluciner et rigoler à un niveau pareil. Pareil quand il s’entraine majoritairement avec son cameramen et meilleur pote Baptiste, qui est 15/2 sur des terrains parfois municipaux avec de grosses fentes et touffes d’herbes à tous les coins, ahah, c’est quand meme drole et super à voir. Le tennis qu’on connait tous ici (en tout cas moi…!)
Sa transition actuelle des Futures (il en a gagné… 17!) aux Challengers est en ce moment réussi et il y a un gap enorme deja en terme de conditions (logement fourni, meilleures conditions d’entrainement etc).
Je te conseille cette petite video de Tennis Legend bien sympa si tu n’as pas encore vu
https://www.youtube.com/watch?v=gQsCffmGxBI
Le journaliste Max met parfaitement à l’aise et rend l’interview (en voiture) vraiment agreable.
Oui, c’est – enfin c’était, du coup – assez dingue de le voir enchainer les Futures et leurs « conditions de travail » avec quasiment tout le temps le sourire, sans jamais se plaindre, avec parfois des résultats franchement moyens, et retourner au charbon la semaine suivante…
Bien entendu, je suis aussi un fan total du sympathique Max de Tennis Legend !
Si Rubens ne se réjouira pas de la victoire du béornide de San Candido, j’ai trouvé que le tournoi de Toronto a offert de beaux matchs avec un Gael Monfils qui a fait plaisir à voir. Vraiment, au vu de ses 6 premiers mois, je le pensais fini et achevé. Or il semblerait qu’il a pris le rythme, et s’il ne se blesse pas d’ici un mois, il est tout à fait envisageable qu’il retrouve un rythme de Top 3O (c’est son niveau intrinsèque, entre sa puissance, sa souplesse et sa couverture de terrain).
Sinner, c’est quelque peu acté n’est pas l’alpha de sa génération (Alcaraz ayant démontré son calibre supérieur), il n’est que le garde prétorien du souverain, un trope d’une intrigue pour un protagoniste, un semi-boss un poil rugueux. Ceci ne m’empêche pas d’aimer ses prises de risques permanentes, sa puissance parfois ravageuse et sa bravoure.
Il a une capacité à réaliser les breaks, entachée par de trop nombreuses pertes de services (ainsi qu’une guigne récurrente comme Berdych en son temps) qui l’empêchent de faire partie du Top 5 pour le moment. Cette victoire n’en n’est pas moins méritée pour l’ensemble de son oeuvre depuis 4 ans.
Auf geht’s für eine Siege in US Open ! Je préfère 1000 fois le consommateur de carotte au Baby Boss danois par exemple (surtout, je perçois ce qui fait la qualité de Sinner a contrario du sujet de feu Henri de Montpezat).
Salut Perse,
Je te trouve presque trop dur avec Monfils en lui prêtant un niveau top 30. J’ai été bluffé comme toi, j’étais surtout surpris de son match contre Eubanks (que je découvrais). A 36 ans, il n’a absolument rien perdu de sa vitesse de déplacement légendaire, c’est juste phénoménal. Ses deux matchs contre Eubanks et Sinner me semblent être les deux plus beaux du tournoi. L’ami Gaël, il joue nettement top 10 en ce moment. Sauf que… sauf qu’il n’est physiquement plus capable d’enchaîner, et sa victoire du jour contre Norrie semble annonciatrice d’une nouvelle blessure imminente. A sa place, je mettrais le clignotant et je me préserverais pour l’US Open. Le niveau de jeu, franchement, ce n’est pas ce qui pêche chez lui, et sa capacité à retrouver son jeu sans avoir trop de repères n’est plus à démontrer.
Petit encart sur Eubanks : voir ici (https://www.eurosport.fr/tennis/atp-toronto/2023/atp-toronto-monfils-eubanks-le-resume_vid1966155/video.shtml) les highlights de leur duel canadien. Le revers à une main de l’Américain est juste phénoménal de puissance, d’autant qu’il y ajoute des angles improbables. Je crois que même le Stan de la grande époque ne tapait pas aussi fort.
Concernant Sinner, la métaphore du béornide est liée à l’un de mes centres d’intérêt actuels : les jeux de rôle, auxquels je souhaiterais initier mes enfants d’ici quelques années – l’aîné n’a que 6 ans. J’ai repéré Chroniques oubliées, un JDR aux règles très simples, et je me construis patiemment un univers médiéval-fantastique pour faire le maître de jeu. Dans ce jeu, les personnages évoluent selon des voies accessibles en fonction de leur profil (voleur, druide, barde, prêtre, etc.). Parmi ces voies, il en est une, la voie du béornide, qui s’adresse à un barbare (ou éventuellement un guerrier aux méthodes un peu sommaires). Pour ouvrir des compétences dans cette voie, le personnage doit tuer un ours de ses propres mains, et avaler ensuite tout son sang. La voie du béornide lui ouvrira la capacité, pour une durée limitée, de prendre la forme (et aussi la force évidemment) d’un ours.
Un soir, voici deux ans, alors que j’éclatais de rire en découvrant cette merveilleuse voie du béornide, je jetais un œil distrait à un match de Miami entre Sinner et Bublik, et je me souviens encore de ce point de mutant réussi par un Bublik mort de rire. En face, Sinner n’a même pas esquissé une grimace ou un sourire. Le tueur froid dans toute sa splendeur. C’est à ce moment-là que m’est venue la métaphore du béornide. Mais pour rebondir sur ton post, j’imagine mal un béornide se nourrir de carottes
L’ami Jannik, je ne suis toujours pas fan de son jeu, celui d’un énorme cogneur un peu trop prévisible, je ne suis pas non plus fan du jeu de Rublev pour les mêmes raisons. Mais il m’a agréablement surpris lors du dernier Roland, contre Altmaier. Terre battue aidant, il a montré des variations dans son jeu que je ne lui connaissais pas. Et dans le contexte d’un combat magnifique, interminable et poignant, il a montré un cœur énorme. Je n’oublie pas qu’il faut être deux pour faire un grand match.
Bref, sans être transporté de joie, j’étais content pour lui qu’il gagne Toronto. D’autant qu’en effet, question comportement je préfère un béornide muet à ce tricheur de Holgruge.
Bien sûr que Gaël Monfils a un niveau de jeu Top 10, Top 30 c’était conservateur et modulo sa fragilité physique.
A propos de Sinner le tueur froid, c’est nettement plus une image que l’on s’en fait que basée sur la réalité, son langage corporel est en réalité expressif même s’il n’est pas sonore pour un sou (il serre le poing très souvent, regarde ses pieds après des mauvais points etc…).
Il prend beaucoup de risque et connaît régulièrement du gros déchet ainsi que de la malchance (il n’est pas récompensé de ses efforts) comme contre Altmaier où il s’est quelque peu heurté au destin.
La défaite – prévisible ? – de Gaël contre Djoko n’est-elle pas la bonne nouvelle qui devrait lui permettre d’aller jusqu’à l’USO sur deux jambes ? Là, en tous cas il va se reposer, et clairement, à moins d’être un solide top 10, tout le monde aura la trouille de l’avoir dans sa partie de tableau. Sinner a galéré contre lui, Djoko non, bien entendu, mais tout ce qui dépasse du Top 10 ne semble en ce moment pas être un problème pour Gaël : ce type est incroyable.
Franchement Carlitos, il faut arrêter de te tourner vers ton clan à la fin de chaque point. Vraiment. Tu vas finir par devenir aussi vulgaire que ton adversaire du jour.
Le match de l’année, du moins pour l’instant. Parce qu’il s’est joué sur une surface adaptée au tennis de haut niveau, contrairement à Wimbledon. Parce qu’il est allé au bout, contrairement à la demi de Roland. Très beau match, brutal et intense.
Concernant le résultat lui-même : il n’aurait pas été injuste que Carlitos l’emporte en 2 sets. Mais il aurait été vraiment injuste que Novak ne gagne pas ce 3ème set. Le jeune Espagnol a sauvé plusieurs balles de match de manière phénoménale, mais jamais il n’a été proche de remporter ce dernier set.
L’Immonde, dont je tiens à souligner qu’il est celui des deux qui m’a le moins agacé durant le match (voir mon post précédent), est en net déclin physique. Ca me semble désormais évident. Je l’ai vu 20000 fois mimer la mort sur un terrain. Mais c’est l’une des premières fois où, après un long point où il se pliait en deux pour reprendre son souffle, il essayait systématiquement d’écourter le point suivant. Ca lui a d’ailleurs coûté pas mal de points. C’est à des petits riens comme celui-ci qu’il faut distinguer l’esbroufe de la vérité. Il était vraiment épuisé à la fin du match. Ce qui me conduit à pronostiquer, en cas de nouvelle finale à l’US entre les deux, une victoire de Carlitos. Il a la jeunesse pour lui, et il est désormais le plus puissant. Novak n’aurait jamais tenu la distance ce soir s’il avait dû disputer un quatrième set. Il l’a emporte grâce à son mental, à sa résilience, à sa capacité à ne pas faire la faute de trop. Mais la durée des matchs n’est désormais plus son alliée.
Je crois savoir que l’US Open a commencé…Question / animation : qu’est ce qui vous intéresse tout particulièrement dans cette édition ?
Pour moi, déjà, le Gaël / Rublev : pièce sur Gaël. Sinon à part Monfils, Fils m’intéresse aussi, même si je ne goûte pas trop son body language et tout le tralala.
Je ne sais plus trop où est fourré Sinner dans le tableau, mais je lui souhaite le meilleur, idem pour le Z, en fait ma côte d’amour vis à vis de ces deux là grimpe aussi vite que le palmarès de Carlito, et ça n’est pas sans rapport.
Beaucoup de surprises à l’US Open qui confirme être le GC le plus ouvert depuis quelques années avec des hécatombes précoces.
Tsitsipas aura fait peine à voir cette année en GC, c’est assez fou. Il fait vraiment victime de tout (de la mode, de la dépression, de l’argent, du narcissisme), et son attitude est malheureusement pathétique dans le sens le plus péjoratif. C’est dingue de faire autant pitié quand on est foutu comme une statue grecque, riche à millions, très performant dans son métier et que l’on voit du pays.
J’ai déjà expliqué pourquoi je souhaite le meilleur à Sinner. Pour le Z, le bilan de son année est un peu mitigé parce qu’il ne me semble pas avoir récupérer la totalité de son niveau pré-blessure. Là, ça vaut plutôt Top 15 que Top 5 et il demeure friable sur les points importants. Il traîne des casseroles mais au moins il assume qui il est.
C’est Medvedev qui finalement n’aura pas su capitaliser sur son bon début d’année et effiloché. Son jeu est visuellement atroce, et ennuyeux (un contreur limeur de 2m) mais sa mauvaise humeur, ses philippiques et sa façon d’être sont plutôt marrantes et divertissantes pour les suiveurs.
Le point saillant de 2023 et qui n’est qu’une bis repetita de 2022 est à quel point Alcaraz rend la précédente Next-Gen et l’ensemble du circuit en général obsolète. Mis à part le playmobil serbe increvable, il joue dans une division à part.
Ouep, en ce moment, regarder un match de Tsi à presque quelque chose d’un peu malsain, entre freiner sur l’autoroute pour regarder l’accident et acheter Voici pour regarder les déboires de tel ou tel people..Je n’aimerai pas être dans sa tête – enfin son melon – ces jours ci, d’autant qu’il ne doit pas avoir une côte délirante dans le vestiaire. En plus le problème pour lui est que s’il relève un jour la tête, il verra Alcaraz : de quoi franchement démoraliser.
Je reviens sur Fils : je ne l’ai pas entendu parler, mais j’ai bien repéré sa manie de haranguer la foule quand il fait un beau point dans le plus pur style rapper de Province étrenné par Gaël – mais qui lui est toujours crédible dans ce genre de show, allez savoir pourquoi – en remontant le menton genre « hé ouais gros, t’as vu qui est le boss ? » Fils semble se prendre épouvantablement au sérieux dans ce numéro. Et je l’ai un peu regardé jouer : j’y ai vu quelques similitudes avec Carlito, dans l’usage des amorties notamment et peut être une volonté de surprendre, de proposer des coups inattendus. Comme si Carlito était « inspirant », pour reprendre l’expression à la mode, ce qui ne serait d’ailleurs pas idiot finalement.
Fils, je l’ai entendu répondre à une ou deux interviews suite à son excellent parcours à Lyon.
C’est vrai que le niveau d’expression orale est au niveau de la représentation que la classe politique la plus commisérante se fait de la jeunesse.
Il correspond assez bien au cliché du sportif qui ne peut avoir une tête ni bien faite, ni pleine. Au demeurant, je trouve que cette dichotomie est considérée comme normale en France, voire même souhaitable alors qu’autres cultures n’ont pas cette rigidité.
Monfils m’a beaucoup fait rigoler par ses déclarations lunaires et ses décisions souvent étonnante mais son retour cette année me touche. Il a accepté de prendre des défaites sévères durant 7 mois et là, depuis la tournée américaine, il semble être dans le rythme et en avoir encore un peu sous le capot. Peut-être que 2024 sera la tournée d’adieu mais la maturité en tant qu’homme est là, je suis heureux pour lui.
Monfils/Fils en double, ce serait rigolo.
A moins qu’on dise plutôt Fils/Monfils, ce qui a un petit côté cornélien (« Fils, mon fils, as-tu du cœur? Tout autre que Benoît Paire l’éprouverait sur l’heure ! »)
D’ailleurs, puisqu’on parle du barbu tout fou, ce serait pas mal aussi, une doublette Fils/Paire. Ou Paire/Fils, comme vous préférez (avec du Cat Stevens en fond musical).
May you eclairer my lantern Colin please ? Because My Lady D’Arbanfils, Paire En Fils, ça n’a aucun sens…
M’enfin Homard, c’est pourtant sa plus célèbre:
https://www.youtube.com/watch?v=P6zaCV4niKk
On l’entend notamment dans « The Boat That Rocked » quand le bateau commence à sombrer, et que le fils doit aller arracher son père à ses vinyles bien aimés pour l’empêcher de se noyer.
Le court était trop petit pour Rune. Il semble trop grand pour Tsitsipas. Décidément, le tennis et les dimensions !
Beaucoup de choses sont intéressantes dans cette édition. Effectivement le Monfils/Rublev semble très alléchant. La victoire de Rublev à Cincinnati en 2021 était ric-rac, donc tout est possible.
Y pas que le body language de Fils qui est énervant, il y a le langage tout court. Il devrait pourtant profiter des exemples de Rune et de Tsitsipas pour comprendre que le Capitole n’est jamais très loin de la roche tarpéienne et cela devrait l’inciter à plus de modestie. Il y a une certaine confusion chez ces jeunes joueurs entre l’envie et l’ambition légitimes (sinon à quoi bon vouloir devenir champion) et la prétention un peu conne.
Sinner va t-il réussir à gagner et… à séduire (tennistiquement parlant) ?
Les anciennes gloires (Murray, Wawrinka, Thiem) vont-elles faire quelques exploits ?
Et bien sûr, quid d’Alcaraz versus le breuvage miraculeux ?
Oui, il est bien cet US Open.
Sans oublier Mannarino qui passe de l’herbe au dur sans aucune difficulté. C’est un joueur très intéressant, techniquement, avec une gestuelle très rapide et précise, par la vision excellente qu’il a du jeu, par son approche silencieuse, modeste.
Rune, Ruud, Tsitsipas ! Out aussi rapidement. Pour deux d’entre eux, on peut espérer que la sortie prématurée les mettra sur de meilleurs rails. J’en doute un peu, ces deux-là semblent imperméables, indéfectiblement scotchés au stade du miroir qu’ils ont du mal à dépasser.
En attendant qu’ils caurrigent, je ne résistev pas à la tentassion de vous en faire prufilter :
S’il pouvait maintenant partir totalement de son académie…
Donc c’est Zverev, et Sinner devra encore patienter un peu pour obtenir le gros résultat auquel tout le monde s’accorde à dire qu’il est promis en GC. Encore patienter un peu. Encore patienter un peu. Et que va-t-il pouvoir rester du Z face au A après ce match …? Encore patienter un peu lui aussi.
Pour moi, rien de plus réjouissant que de voir ce bon Rublo lancer des grands « hainnnn » quand il commence à rentrer dedans en coup droit. Ravi de ce quart contre son pote Punchline Daniil. Mais en matière de GC, bien possible que Rublo doive lui aussi encore patienter un peu.
Restent 3 ricains qui devront patienter eux surement très, très longtemps, mais en tous cas, cela ne valait pas la peine de faire tout ce barouf autour d’un bout de tableau d’où pourrait vraisemblablement pouvoir sortir le sympatoche Francis pour se hisser à nouveau en demies, tout cela n’a rien d’extraordinaire et tant mieux pour lui. Au final, pour cet USO comme précédemment et a priori pour le temps qu’il reste à Djoko à être au top, un GC se résume en ce moment à :
1°, la déroute des Français aucun en deuxième semaine et plus exactement pas beaucoup en milieu de première,
2°, Alca / Djoko, faites vos jeux,
3°, le reste du monde anciennement – enfin, ère pré-Alca – potentiellement appelé à prendre la relève et ses misères.
Cet US me laissait à 37° jusqu’à hier soir, où je suis monté au moins à 37.1 avec la victoire de Zverev sur le Béornide. Il y en a deux que j’aime bien et que j’aimerais voir s’affronter en finale, c’est Tiafoe et le petit nouveau Shelton, manque de pot ce sera un quart de finale.
Mais entre mes rêves et la réalité, je sais qu’il y aura un gouffre. Même si je ne la souhaite pas, l’hypothèse Alcovic me semble de loin la plus probable. Puissent-ils nous refaire la finale de Cincinnati, mais comme je l’indiquais dans un précédent post, si l’intensité devait être la même, je ne vois pas l’Immonde tenir la distance des 5 sets.
Djokovic reste au bout du bout un contreur, certes très amélioré, mais un contreur quand même, jamais aussi bon quand un adversaire lui donne du rythme et joue en cadence. Le match en deux temps contre Djere en est une assez bonne illustration. En plus il a un mental à toute épreuve qui s’exprime pleinement dans les situations critiques. Et c’est un Malin, maître dans la déstabilisation, dans les râles de l’agonie, et dans la résurection après méditation dans les effluves des latrines et philtre magique.
Donc qui pour nous en débarrasser ?
- Un joueur très complet, solide dans sa tête, capable de créer de l’incertitude et de l’inattendu. Donc Carlito, of course.
- Un joueur inépuisable et de caractère quand il est en forme, donc Medvedev assurément.
- Reste l’hypothèse du joueur un peu fou en surchauffe, genre Tiffaoe (je n’y crois pas sur la durée) ou du tout nouveau qui enfonce tout en servant à 230 de moyenne, genre Ben-hur Shelton (mais je n’y crois pas non plus, trop pataud en déplacement si jamais il arrivait à servir l’enfer tout du long).
Quant aux autres (Rublev, Fritz, Zverev)… en rêve peut-être.
Donc oui, les solutions ne sont pas multiples.
Je plussoie à Ben-Hur Shelton : c’est exactement ça
Si cet US pouvait déboucher sur une vraie surprise rafraîchissante, je voterais sans hésiter pour une victoire de Shelton sur Djokovic. Je sais bien que la témérité flirte avec l’inconscience, mais bon, il n’est pas interdit de rêver un peu. Depuis combien de temps n’avons-nous pas eu une VRAIE surprise en Grand Chelem ? Un petit nouveau qui déboule de nulle part et explose son premier GC au nez de tout le monde ? Une éternité. Mais qu’est-ce que ça ferait du bien…
Allez Ben-Hur, lâche-toi !
En 3 sets, allez soyons fous !
Pffff….Rublo est infoutu capable de mettre une volée simple dans le court. Son pote va plier ça en 3 sets, normal. Hier Fritz essayait aussi de jouer Djoko à son propre jeu, pas l’ombre du début d’un espoir. Sont sympas ces gars, mais clairement, on ne peut absolument rien en attendre en GC.
Le Alkovic est plus que jamais d’actualité.
Si on se réfère à l’histoire, c’est plus que probable. Ben-Hur va être contraint d’arrêter son char en demie (allô, allô, ya le téléfon qui son mais y a pu Shelton qui y répond !).
Voici une interview de Quentin Halys fort intéressante. Un article sur Eurosport sans la moindre trace de langue de bois, pour une fois, ça change :
https://www.eurosport.fr/tennis/us-open/2023/us-open-2023-quentin-halys-celui-qui-me-dit-qu-il-etait-impressionne-par-shelton-cette-annee-est-un-_sto9786260/story.shtml
Ça remet les choses en perspective. Après avoir lu cet article je suis allé voir les stats de Shelton sur atptour.com et en effet c’est franchement pas terrible. Depuis Wimbledon (donc sur la tournée Nord US avec Atlanta / Washington / Toronto / Cinci), c’est 2 victoires pour 4 défaites…
Bref il est très sympa et explosif notre ami Shelton mais ses chances de succès face à Djoko sont nulles.
Shelton, c’est tout l’inverse de moi, j’étais bon au tournoi de Quincampoix quand j’étais 30 mais moins bon sur le circuit pro !
Je suis entièrement d’accord ave QH. A mon avis, il ne fera même pas un set, sauf à faire du service volée tout le match en servant à 230.
Cela dit, faire ça en parcours de GC, deux fois de suite, ça interroge quand même. Il devrait se limiter aux 4 GC + le Masters. Travailler moins pour gagner plus.
Lu l’interview, j’ai un peu souri en la lisant. Comme si Quentin Halys n’avait jamais vomi totalement un match et pris une branlée contre un no name… Ca me rappelle aussi les adversaires de Gillou dans sa dernière année, qui écumaient avec lui le circuit des challengers et qui le massacraient semaine après semaine. Il l’ont vu revenir de Roland Garros, où il venait d’atteindre le 3ème tour. La tonalité était WTF, mais comment fais-tu pour atteindre un niveau pareil à Roland alors que tu te ramasses totalement le reste de la saison ?
Ma comparaison a évidemment ses limites, parce que Gillou en 2022 et Ben-Hur en 2023 n’ont pas le même âge, ni le même vécu.
Je n’ai pas à dicter à Quentin Halys ce qu’il devrait dire. Il est 70ème mondial, et il est un super joueur. Il pourrait dire que ce jeune Américain est une inspiration, c’est-à-dire un type dont le jeu n’est pas forcément si supérieur à celui d’autres joueurs, mais qu’il a trouvé un petit supplément d’âme et de confiance pour aller chercher deux gros résultats en Grand Chelem en 2023. Et donc que Quentin n’a pas de complexe à avoir quant à son jeu, ce qui lui manque est probablement la confiance pour taper lui aussi un gros résultat. Là, tel qu’il le formule, ça sent quand même légèrement la jalousie déplacée.
Il est clair, en revanche, que la régularité n’est pas la vertu première de Ben Shelton, comme souvent chez les joueurs de 20 ans.
Pas vu Z se faire désosser par Alcaraz, mais ce matin, le score piquait les yeux…Ok, il devait être rincé par son match précédent, mais bon, c’est une rouste quoi. Et je ne crois pas que le 2 soit tant que ça du genre à baisser les bras pourtant. De la même manière, Rublo s’est battu comme un beau diable, a sauvé plusieurs balles de match. A la fin, on n’est pas si loin que ça de la rouste, 3 sets secs, quoi, et un sentiment d’impuissance pendant tout le match. Pas impuissance à gagner des jeux, des breaks, voire pourquoi pas, un set ou deux. Mais le match, non. Et probablement que les deux le savent très bien.
Bon, en matière d’impuissance, on a vu Fritz contre Djoko. Tout en lui disait qu’il avait vite compris qu’il allait se prendre une rouste. Ce qui nous fait à l’aune de ces 3 là, 3 tops 10 ou assimilés de cette génération – Z est en fait un top 10 – qui se prennent des roustes en quart de GC. Et sur la manière,pas besoin d’être expert pour voir les limites criantes de Rublo et Fritz : cette génération est-elle complètement grillée ?
J’espère que Med parviendra à faire une demie décente, avec un score digne, histoire que les deux devant aient encore l’air d’avoir au moins un adversaire.
Il ne reste plus beaucoup de temps, et il ne reste plus que Daniil et Ben-Hur, pour éviter que cet exercice 2023 soit la pire saison tennistique que j’aie jamais vécue. La transition ne semble désormais plus reposer que sur un seul joueur, Carlitos. Et pour mon malheur, je n’accroche ni au joueur ni au personnage. Je suis à des années-lumière de Roger en 2004, qui m’avait conforté dans l’idée que le tennis avait de beaux jours devant lui. Là, quand je vois les neurones se fracasser devant les muscles, je me dis que mon sport est vraiment dans une impasse.
Bon sinon Herbert/Mahut sont en demi-finale du double. C’est pas mal car ca fait 2 ans qu’ils ne gagnaient plus grand chose (ensemble ou separement). Et Mahut a 41 ans, les carottes semblaient cuites. Et vu le niveau moyen du tennis francais en 2023, c’est carrement une mega perf.
Medvedev est un joueur intelligent, plutôt sympa, avec un tennis très… personnel, mais franchement un Djoko/Medvedev, c’est un truc pas possible, pas digeste, pas regardable.
Quant à Shelton, il a dû demander le 22 à Asnières. A mon avis, il ne l’aura pas avant l’AO 2024.
Enfin une bonne nouvelle, qui ne sera réellement bonne que si Daniil termine le travail en finale. Ce type a décidément l’âme russe qui coule dans ses veines. Depuis son été 2019, il alterne des phases où il aligne les résultats d’un n°1 mondial pendant quelques semaines, et des phases (souvent plus longues) où il joue comme un honnête top 30. Le tout sans raison particulière, sans blessure, sans rien. Irrationnel, et donc sans doute plus imperméable aux émotions que les cœurs d’artichaud que sont les occidentaux.
Tout ceci n’en fait sûrement pas le favori de cette finale. Mais je gage qu’il ne se vautrera pas par peur d’affronter Djoko, c’est une situation qu’il a déjà connue et dont il s’était sorti avec brio. Il peut, par contre, se vautrer lamentablement, et tout seul.
Nathan, je suis bien d’accord que ça va être laid. Mais au fait, tu es rentré des pyramides ? Tu faillis à tes devoirs ?
@Rubens
Pourquoi tant d’efforts aux Pyramides pour un jeu, non pas laid, mais moche d’un mec au fond du court qui renvoie tout ? Je n’ai jamais vu de ma vie un revers aussi repoussant. Où est l’éclat de l’être heideggerien (ben ouais quoi, c’est pas parce qu’on s’intéresse au tennis qu’il faut lire que l’Equipe !) du revers de feu de Rogé lors de la finale de l’AO en 2017 ?
Dany, moche avatar de Murray dans les résultats, Carlitos, faux neveu braillard de Nadal et Novak, éternellement Djokovic. Il est beau notre Big 3. Quant à l’héritier de Federer…
Je lis ceci dans le CR d’Eurosport de la finale d’hier soir :
« Celle-ci est incontestablement LA statistique de la finale, tant elle traduit l’état d’esprit conquérant de Djokovic ce dimanche. Il est monté 44 fois au filet, ce qui est énorme en trois sets. Surtout, il a remporté 37 de ces 44 points, soit 84% de réussite. Tout ceci était très réfléchi, savamment construit. Il est monté à l’échange, derrière son service, y compris sa seconde balle. Et il y a fait des merveilles. »
Petit pronostic pour 2024 : Djokovic va passer au revers à une main. Avec ce changement tactique majeur, il réussira le grand chelem doré.
Et en 2025, il se mettra à jouer de la main gauche.
J’ai assisté à ce spectacle effectivement étrange, de mes propres yeux, hier.
Lors de la demi-finale, Alcaraz était énormément monté aussi (plus de 70 montées ce qui est important dans le tennis actuel).
Voilà bien une des (rares) vertus du jeu de Medvedev : faire revivre le jeu au filet et le service-volée.
Et le pire c’est qu’il semble totalement s’accrocher à cette position de retour dans les bâches qui ne semble quand même pas franchement le servir.
Étant devenu Daniilophile, légère déception, mais bon, l’espoir était maigre.
Daniilophile puisque dans le paysage esthétique actuel, Daniil est tellement hors catégorie qu’il n’est même pas possible de le comparer à qui que ce soit, mis à part le fait qu’il court partout comme Murray et quelques autres. Reste Daniil au micro, quelque part entre Davydenko et Safin, en plus mordant.
La vie reprend son court : ce soir, moment étrange où l’IRL va rencontrer le virtuel puisqu’ici à Rennes, j’aurai a priori la chance – enfin, ça va être bondé – de voir, attention les Breakers, JULES MARIE en vrai ! Tirage au sort taquin, il est tombé sur ….Ritchie ! Ce dernier est of course mon favori de coeur et favori tout court, je crois d’ailleurs qu’il est peut être mieux classé cette année que l’année dernière ici, à vérifier. Mais si Julos passe, ça sera toujours cool de continuer à suivre sa progression ATP. Ici Rennes, à vous, les studios.
Yeah j’adore Richie mais là je suis pour Jules (tant pis pour le type de tennis que j’aime ahah. Je fais l’impasse sur un match).
Signé : Kaelin le Breaker de Phnom-Penh.
Et effectivement, la foule était assez partagée, clairement une belle colonie de Breakers présents. On a même eu droit à des « il est où le B ? ». Néanmoins, ça n’était pas des Breakers envahissant, car je me demandais dans quelle mesure la notoriété Fb de Marie ne pouvait pas lui jouer des tours sur le terrain. En fait, non, très bon enfant.
J’ai hâte de voir l’analyse que J.Marie fait de son match. Car son premier set a été de haute volée, jusqu’à mener 5/3 service à suivre. Mais là, clairement, ça a coincé. Nette baisse de régime, quelques choix très hasardeux et Richie était revenu à 5/5. Et il m’a semblé que c’était mentalement que Marie coinçait alors, tandis que Ritchie appuyait encore – même si, d’où j’étais placé, je pouvais voir à quel point il avait l’air crevé, il mettra ça sur le compte de l’humidité de la salle – jusqu’à prendre le set, 7/5.
Marie a manifestement du gamberger sur cette perte de premier set alors qu’il était si près, et une certaine pression qu’il n’est probablement pas habitué à vivre dans ses parcours en futures s’est manifestée quand il a longuement râlé après un spectateur qui avait crié pendant un point. En fait, après tout, c’était probablement son match le plus prestigieux depuis qu’il est de retour, pas mal de monde et Gasquet en face. Et à un moment, cela s’est vu que cela faisait beaucoup. Gasquet, qui reste monumental de talent, a serré le jeu, breaké au bon moment, et c’était fini.
Intéressant enfin, de voir que les différents points que Marie explique vouloir encore améliorer, à savoir en mettre un peu plus dans l’agressivité en coup droit, proposer régulièrement des premières balles plus agressives, et le jeu vers l’avant en général, sont ceux qu’il a vraiment mis en place pendant toute la première partie du premier set, avec succès. 3 aces, tout de même, je crois. Mais inexplicablement, à 5/3, la machine s’est grippée. Sinon, sinon…Une bien belle soirée, tout de même, les Breakers !
Top merci pour le compte-rendu.
C’est vrai que Jules Marie fait vraiment phasme à la télé. J’apprécie moi aussi de suivre son parcours et sa progression régulière.
Merci beaucoup du compte-rendu. J’ai vu des HL pas trop mal et assez longs avant qu’il ne publie sa video lui-meme et je suis d’accord avec tout ce que tu dis.
Contre un joueur de ce calibre, il a su appliquer sa tactique et forcer un peu son jeu – très défenseur à la base – pour menacer Gasquet sur ce 1er set. Un peu decu qu’il n’ait pas pu aller jusqu’au bout, ca aurait été beau qu’il lui chipe un set meme s’il perd le match, mais il y en tout cas du bien à tirer de ce match pour Jules je pense.
En tout cas si j’avais été là j aurais dit pareil : »Mais où est le B? » ahah
Le tournoi n’étant pas diffusé en clair, je n’ai pu regarder les matchs. Djokovic est un créosote du tennis.
C’est cool pour ses records mais il m’ennuie trop : je n’arrive pas à m’identifier ni à l’admirer. Il est impitoyable, déterminé et il fait assurément bien des milliers de choses que je ne comprends pas, sa force de caractère est impressionnante etc… mais la page se tournera sans l’ombre d’une arrière-pensée ni nostalgie quand il quittera le court.
Quant à la situation du métagame, je pense qu’il est temps de faire quelque chose sur les raquettes : trop de tolérance font que les échanges durent trop longtemps avec des batailles d’attritions. Si la crainte est que le service soit trop puissant (c’est le seul coup que l’on peut parfaitement frapper ab initio), je suis prêt à accepter que l’on passe à un service (avec joker 2ème service tous les 5 points par exemple) chez les hommes par exemple.
Chez les femmes, c’est l’avénement de Coco Gauff, dingue qu’elle n’a que 19 ans; c’est incroyable quand on y pense. Elle n’a pas la moindre once de charisme et il y a de l’entrepreunariat identitaire autour de sa personne que je n’approuve pas mais je lui tire mon chapeau.
C’est marrant ce que tu dis sur le charisme de Gauff car je trouve qu’elle en a plein au contraire. C’est fou en effet qu’elle n’ait que 19 ans et on a l’impression qu’elle est sur le circuit depuis des lustres.
Son émotion donnait plaisir à voir (pas comme celle totalement surjouée de son homologue masculin le lendemain… c’est fou combien soudainement il se met à pleurer après les finales) . Et je trouve que s’il y a bien un moment où elle a fait son âge, c’est dans sa façon de célébrer son titre, elle à qui certains reprochaient déjà de ne pas avoir déjà remporté un gros titre. Quel été, elle fait.
Elle me réconcilie presque à elle seule avec le tennis féminin. En revanche, Sabalenka… je n’aime pas mais pas du tout, même quand elle se contente de marcher