Il y a quelques semaines sortait en librairie « Dopage : ma guerre contre les tricheurs », ou le témoignage de Jean-Pierre Verdy, directeur des contrôles de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) de 2006 à 2015. Un livre duquel il ne faut pas attendre de grandes révélations (contrairement à ce qu’annonce le bandeau un brin racoleur de l’éditeur) mais précieux pour ce qu’il dit des rapports de force en coulisses avec les différents acteurs du sport (fédérations, organisations professionnelles, agences diverses…). Si le cyclisme et l’athlétisme se taillent la part du lion dans l’ouvrage, les quelques pages consacrées au tennis (4 pour être précis !) ne sont ainsi pas dénuées d’intérêt en ce qu’elles confirment la réputation d’opacité de ce sport en général, et le manque de coopération de ses instances internationales en particulier. Quatre pages, cela reste peu pour justifier l’achat si seul le tennis vous intéresse, aussi je vous partage ici la partie du livre concernée.
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« Le tennis, la colère de Toni Nadal. Selon que vous serez puissant ou misérable…
Dans le tennis, les attitudes sont diamétralement opposées entre les instances qui gèrent le circuit professionnel mondial et la fédération française. Cette dernière a toujours collaboré avec l’agence. Entre nous, les relations étaient particulièrement bonnes, notamment avec Gilbert Ysern, le directeur général de Roland-Garros, et son adjoint Jérémy Botton, que j’avais connu chez ASO (Amaury Sport Organisation, organisateur entre autres du Tour de France, du Giro et de Paris-Roubaix, ndlr). Ils nous avaient donné les moyens financiers pour contrôler leurs centres de formation, ce qui est rare. Ils souhaitaient ardemment que l’on intervienne auprès des jeunes. Ils avaient même tenté de nous rapprocher des instances internationales, en vain malgré tous leurs efforts.
En revanche, travailler avec l’Association des tennismen professionnels (ATP) et la Fédération internationale de tennis (ITF) a toujours été très compliqué. En 2009, nous organisons pour la première fois un certain nombre de contrôles inopinés à Roland-Garros, avec l’aval de l’ITF. Nous n’avons pas obtenu d’avoir la main sur ces contrôles. Une société privée devait s’en charger, mais elle n’opérait pas avec nos valeurs… Par exemple, elle ne réalisait que des contrôles avec des analyses classiques, alors que si j’avais eu la main, j’aurais certainement demandé des tests EPO.
Chaque jour je communiquais deux noms de joueurs masculins, et le lendemain deux noms de joueuses, pour un total, sur la compétition, de douze contrôles. Ce qui ferait hurler de rire les cyclistes du Tour de France… En outre, pour des raisons inexplicables, les échantillons étaient toujours expédiés au laboratoire de… Montréal, alors que celui de Chatenay-Malabry se trouve à un quart d’heure en voiture de la Porte d’Auteuil !
Malgré ce faible nombre de contrôles, le monde du tennis a été courroucé de devoir s’y prêter. Devant le tollé suscité, le président de la l’AFLD Pierre Bordry a rencontré Ricci Bitti, le président de l’ITF. La relation entre ces deux hommes au caractère bien trempé s’est plutôt mal passée. Surtout quand le président Bordry a fait part au président de l’ITF de son intention de vouloir réaliser des contrôles inopinés ciblés lors du prochain tournoi de Bercy. Et qu’ils seraient cette fois intégralement opérés par nos soins. C’était d’autant plus légitime que la fédération allemande nous avait fait des demandes spécifiques pour cibler certains de ses joueurs. Ricci Bitti lui a opposé un refus cinglant, ce qui n’avait rien d’illicite. C’est étrange tout de même qu’un président de fédération internationale refuse que l’on réalise des contrôles gratuitement sur ses compétitions…
Heureusement, le Code mondial antidopage prévoit qu’après une vaine tentative de négociation entre une fédération internationale et une agence nationale, cette dernière peut faire appel à l’Ama (Agence mondiale antidopage, ndlr) pour obtenir l’autorisation des pratiquer des tests durant une compétition. L’AFLD, devant le refus d’obtempérer de l’ITF, a donc fait la demande auprès de l’Ama, qui lui a répondu favorablement. Cette réponse est arrivée quelques heures seulement avant le début du tournoi de Bercy. Nous avions décidé de ne pratiquer que sept contrôles : sur trois Français, trois Allemands et un Espagnol. Les contrôles avec les joueurs allemands et français, notamment Jo-Wilfried Tsonga et Gaël Monfils, se sont passés dans le calme et la courtoisie. Il n’en a pas été de même avec le tennisman espagnol.
Le médecin préleveur Samir Mesbahi s’était présenté devant la chambre d’hôtel de Rafael Nadal. Je lui avais demandé de ne pas intervenir trop tôt afin de le laisser dormir. On prend moins de précautions avec les cyclistes… Dès le début de l’intervention du médecin, le champion et son entourage se sont montrés… très hostiles. Toni Nadal, l’oncle et entraîneur de Rafael Nadal, était particulièrement en colère. A tel point que Samir m’a appelé pour me passer le coach espagnol. Celui-ci m’a alors couvert d’injures, dans un assez bon français, pour avoir diligenté ce contrôle. « Un scandale ! », hurlait-il.
J’espère en tout cas que ce n’est pas à cause de notre intervention que Rafael Nadal s’est incliné sèchement le lendemain de ce test, face à Novak Djokovic.
Au printemps, il avait également perdu le lendemain d’un contrôle, à Roland-Garros, en huitièmes de finale face à Robin Soderling. Et il figurait déjà parmi les douze joueurs que j’avais désignés.
Ces contrôles nous ont attiré les foudres de la Fédération internationale de tennis. C’est la seule et dernière fois que nous avons pu procéder à des contrôles inopinés, et ciblés par nos soins, sur ces grands tournois de tennis en France. »
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Jean-Pierre Verdy termine par deux élargissements, le premier émettant un parallèle entre l’ITF et l’Union cycliste internationale (UCI) en termes de bâtons dans les roues mis à l’AFLD dans l’exercice de ses missions, et le second distinguant Roger Federer comme rare cas de tennisman de premier plan appelant publiquement à une politique de tests antidopages plus acérée dans son sport.
Je termine quant à moi avec un lien d’interview de l’auteur, si vous voulez approfondir un peu, notamment le parcours, la démarche ayant mené Verdy à la rédaction de ce livre… et les limites qu’il s’est lui-même mises.
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Il me semble qu’un autre jouer que Federer a plusieurs fois réclamé que les contrôles antidopage soient renforcés : Andy Murray. Des contrôles le soir, le matin, à midi, la nuit ; urinaires, sanguins, salivaires, de toutes sortes, et tant pis si tu n’as pas envie de pisser devant le ou la contrôleur/se, si tu tournes de l’œil à la vue d’une seringue ou si tu es en vacances et que tu t’es couché à une heure du matin et que tu te fais réveiller à six heures par le ou la contrôleur/se pour la piquouze réglementaire le lendemain de ta lune de miel.
Au niveau vie privée, ça devient infernal. Du coup, je suis pour la solution préconisée par Noah (sérieusement ou non) : que l’on légalise le dopage. De toute façon, il y a plein de techniques ou de produits qui sont à la limite du dopage, que ce soit le caisson de Djoko, les séjours en altitude pour booster l’hématocrite, etc. En réalité, c’est le sport de haut niveau, avec ses exigences dingues, qui n’est pas normal – et qui en tant que tel fait du mal aux sportifs, aux articulations, au dos, aux muscles, aux tendons, partout. Et l’EPO par exemple est vue par certains médecins du sport comme un moyen de soigner les dégâts entraînés par l’enchaînement infernal des matches, des courses… un comble.
Que les joueurs prennent leurs responsabilités : s’ils prennent des produits ou utilisent des techniques dangereuses pour leur santé, qu’ils assument. Il y a plein de gens qui se font du mal dans la vie de tous les jours de tas de façons : alcool, drogues, surmenage et sauf à interdire des tas de choses et à contrôler la vie des citoyens comme dans un roman d’Orwell, on n’y peut à peu près rien, à part les avertir des risques qu’ils courent. Je me souviens de ce voisin mort d’une cirrhose du foie, ou encore du récit glaçant de la déchéance d’un homme par ailleurs intelligent, qui en deux ans se suicida littéralement (ce n’était pourtant pas son objectif, au départ) à l’alcool ; au début de la deuxième année, il avait perdu toutes ses dents… et un an plus tard, la vie.
Donc légalisation, sauf les mineurs, évidemment.
C’est mon côté libertarien, sans doute. De toute façon, la lutte antidopage n’y arrive pas et n’y arrivera jamais, sauf à fliquer les sportifs 24/7 – plus encore que les cyclistes, déjà très surveillés et dont on ne me fera pas croire qu’ils roulent à l’eau claire, quand sur le Tour de France ils font des moyennes proches voire supérieures à celles de Lance Armstrong à sa plus belle époque.
Et on n’aura plus à se farcir un clan Nadal hostile ! Et Rafa gagnera vingt-cinq fois Roland ! Et il mourra sur le Chatrier, après être tombé de bonheur, sur le dos et les bras en croix, une fois gagnée la balle de match de son vingt-cinquième titre. Certes, ça fait encore douze ans à attendre !
Bonjour Paulo et bonjour à tous,
Merci à Guillaume pour le papier. Je ne participe plus trop mais je viens toujours vous lire (certes, un peu en dilettante) !
Sur le sujet de la libéralisation du dopage et ta proposition Paulo, il y a à mon avis un aspect qui est souvent occulté, celui de l’inégalité des individus devant le dopage. Dans les structures où le dopage est/était institutionnalisé, par exemple en ex-RDA, les jeunes étaient choisis en fonction de leur prédisposition face à la picouze, plus que sur leurs capacités naturelles. Ma sœur, qui avait essayé d’enquêter sur le sujet quand elle vivait en Allemagne (ce qui se révéla particulièrement difficile d’après son témoignage, l’omerta régnant toujours), m’a d’ailleurs relaté des histoires effroyables, concernant avant tout des jeunes filles, qui étaient littéralement charcutées à leur insu pour augmenter leurs performances. Et peu y échappait (par exemple Heike Drechsler qui était déjà naturellement très forte sans picouze).
Alors certes on pourrait arguer qu’il ne s’agit jamais que de remplacer une inégalité par une autre (capacités physiques vs réaction au dopage), à ceci près que le corps est un instrument qui se travaille et que la notion d’effort et de préparation font partie intégrante de la logique du sport de haut niveau. C’est nettement moins évident en ce qui concerne le dopage qui ne demande aucun effort particulier si ce n’est celui de trouver les bons produits, éventuellement !
Je suis d’accord avec le fait que les sportifs passent leur temps à flirter avec la ligne jaune. Du caisson aux infiltrations, des produits légaux dans certains pays et pas dans d’autres, des produits non interdits qu’on prend mais dont les seules propriétés connues sont d’en masquer d’autres illégaux, sans oublier les AUT, summum à mon humble avis de l’hypocrisie et de la triche autorisée… toutes les zones grises sont bonnes à explorer et on finit très loin de l’idéal utopique de celui qui mobilise ses seules ressources du moment et se débrouille avec.
Reste que je vois 3 raisons à refuser la grande foire au n’importe n’awak;
1/ dans le sport, on parle de populations précoces. Quand c’est à l’adolescence que se présente l’occasion de mettre la main dans le pot à confiture, est-ce qu’à cet âge on est vraiment conscient des enjeux de santé derrière, qui sont des enjeux de long terme ? Cela me semble chaud de décider en son âme et conscience à 16-18 ans, en étant au clair avec les tenants et les aboutissants.
2/ avec la dimension de « modèle » que revêt le sportif de haut niveau, comment on empêche ensuite la culture doping d’essaimer à tous les niveaux, dans tous les clubs amateurs ? Je suis plutôt partisan de responsabiliser les gens, mais ça me semble être une sacrée boîte de Pandore.
3/ Clément en parle : sans garde-fous on ouvre la porte à toutes les politiques du pire, pour lesquelles l’URSS, la RDA, la Chine (athlé années 90′s) a minima ont prouvé être capable de rivaliser d’imagination malsaine pour faire de leurs sportifs des cobayes de la science (parce que sujet aussi : on est passé d’un dopage à la papa dans les grosso modo 2/3 du XXe siècle, où chaque génération prenait peu ou prou les produits que prenaient leurs aînés, à un dopage où le sportif devient cobaye de produits vaguement essayés 6 mois plus tôt sur un cheval ou une souris).
J’aime ton apparté vélo car le dossier dopage y est un peu plus étoffé qu’ailleurs : la lutte antidopage n’y arrive pas ? Non mais on a une idée assez précise des freins qui empêchent qu’elle fonctionne.
Pour finir ton raisonnement amène une question : quel est le dopage acceptable ou non ? Où s’arrête l’acceptable, où commence l’inacceptable ? Ca n’a l’air de rien, mais tu arriveras TOUJOURS à un moment, une extrémité, où ce sera la triche de TROP, non-acceptable. Le cyclisme, toujours lui, a été en plein dans le sujet la décennie passée (l’est encore ?). Le dopage « à produits » est plutôt étroitement associé à ce sport, et personne ne nierait qu’il y a (eu ?) une culture dopage dans le vélo. En revanche, tu verras un mépris extrêmement fort du peloton et des suiveurs vis-à-vis du dopage mécanique (moteur caché dans le vélo), honni car dévaluant la performance aux yeux mêmes des tricheurs avérés à l’EPO and co. En gros, oui à l’EPO, non à la moto !
Pour ton 1/, j’exclus évidemment les mineurs comme dit plus haut.
2/ le doping, c’est quoi ? C’est prendre des produits – ou utiliser des techniques – qui permettent d’augmenter artificiellement les performances. Il me semble que c’est la définition officielle. Dès lors, pas de tricherie si tout est autorisé, par définition.
Je suis aussi partisan de responsabiliser les gens, autrement dit de les laisser libres avec comme conséquence qu’ils assument derrière. Boîte de Pandore ? Peut-être, mais les gens qui boivent ou se shootent à se tuer, à flinguer leur mariage, leur famille, leur job, voire les autres (accidents de voiture etc.), n’est-ce pas exactement le même principe ? Sachant que dans le sport, notamment le haut niveau, il y aura une telle surveillance médicale – qui existe déjà, en fait – que les risques pour la santé seront minimes. Pour tous les autres, les sans le sou, les têtes brûlées prêtes à tout pour gagner, même si c’est pour en claquer dans les dix ans ou directement sur le court ou le stade… en fait je pense qu’on se fait un peu des films, et qu’ils ne seront pas si nombreux que ça, parce qu’un ou deux cas bien médiatisés refroidiront beaucoup d’autres candidats au grand n’importe quoi. Oui je sais ça peut paraître un peu horrible de dire ça ; mais étant très attaché aux libertés individuelles, et ne voyant pas comment on peut faire pour que l’antidopage soit efficace sans fliquer les sportifs 24/7, je le vois comme la moins mauvaise solution, disons.
Ton 3/ et les sportifs des pays ex-de l’Est, est-ce le bon (contre-)exemple ? Avaient-ils vraiment la liberté de dire non, le cas échéant ?
Cela dit sur ton Non mais on a une idée assez précise des freins qui empêchent qu’elle fonctionne (en cyclisme), de quoi veux-tu parler ?
Tiens, ça me fait penser à ces sportifs transgenres hommes->femmes qui ont obtenu (ou non, il semble qu’il y ait des revirements) de concourir avec les filles : ça oui ça me paraît scandaleux, bien plus que le dopage autorisé, parce que les records féminins vont tomber comme des mouches si ça se réalise… bon, on s’éloigne un peu du sujet – encore que…
Paulo,
Je sais que tu es libertariens mais je te recommande de lire les ouvrages du Dr Jean-Pierre de Mondenard qui sont plus développés que son blog: https://dopagedemondenard.com/category/dopage/
Par ailleurs, sur le sport et la santé, le mensuel Sport & Vie tient une rubrique sur le dopage et parle des liens entre santé et sport de façon globale (oh surprise, le sport est excellent pour la population en général mais le sport professionnel et médiatique est destructeur).
Tu parles de risques pour la santé minimes en raison de la surveillance médicale: c’est assez faux, les débuts de l’EPO en attestent, ce fut l’hécatombe tandis que le soutien médical tire profondément dans le sens du spectacle et des impératifs financiers: ce qui signifie qu’une plus grande surveillance médicale entraîne une plus grande consommation d’anti-douleurs, plus d’opérations invasives au nom du court terme.
Résultat, les grands sports co où la surveillance anti-dopage est plus laxe, une proportion énorme des pros retraités sont dépendants aux opioïdes tels Johnny Wilkinson par exemple.
Pour les risques de mort, c’était largement le cas avant le développement d’un vrai schéma de lutte anti-dopage.
Pour les sportifs trans-genre, c’est bien différent même si c’est parfaitement ridicule et une ironie très forte de la post-modernité. J’adore comment ces militants qui se représentent comme la fine fleur progrès promeuvent la violence faite aux femmes (parce que cette frange du mouvement d’hommes bio trans qui veulent coucher avec des femmes ou être en prison ou partager les vestiaires avec elles le sont).
Une petite vidéo pour montrer le ridicule d’introduire les pros mecs chez les femmes (https://www.youtube.com/watch?v=kqRJkNIwW-A). Et vraiment, il paraît presque inconcevable qu’une femme « bio » puisse développer une telle musculature de façon « fair » qu’Hannah Mouncey a pu en tant que mec auparavant.
Non je ne suis pas exactement libertarien, disons que je partage certains de leurs points de vue sur la liberté et la responsabilité individuelles.
Je me doute bien que le dopage produit des dégâts sur le corps ; après, dans quelle mesure n’est-ce pas le sport de haut niveau et ses exigences dingues, ses contraintes assez inhumaines tant sur l’esprit que sur le corps d’ailleurs, qui produit ces dégâts ?
Je me doute bien qu’un tel système serait loin d’être parfait, mais quel système l’est ? C’est bien beau de dénoncer, mais on fait quoi, concrètement ? Aussi mon avis est qu’il faut laisser jouer la responsabilité personnelle ; comme ça, en cas de pépin, le sportif ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Bien sûr il peut avoir été manipulé, y compris par des « médecins sportifs », à cause de l’appât du gain, tout ça… mais ça existe partout, la manipulation. Et puis ça incite à la prudence ; enfin normalement. Et comme déjà dit je crois, si un sportif s’estime lésé, dans certains cas (je sais, pas toujours facile) il pourra poursuivre en justice ceux qui l’ont trompé. Et comme pour l’alcool par exemple, il peut y avoir des avertissements publics, des témoignages de sportifs « revenus de l’enfer du dopage » médiatisés, pour servir d’avertissement aux autres.
Je ne prétends pas avoir la solution, mais la situation actuelle me paraît bancale, et l’interdiction du dopage a comme effet pervers d’engendrer beaucoup de dissimulation, de mensonge, d’hypocrisie.
Disons que je ne vois pas bien pourquoi on ne ferait pas en sport comme ailleurs (au travail, dans la vie courante, dans les études, etc.), à savoir : rien du tout – sinon bien sûr une information générale sur les risques de l’alcool, des drogues etc. – , et chacun prend ses responsabilités et assume.
Sinon c’est la surenchère dans le flicage il me semble, et si j’étais sportif pro ça me rebuterait grave.
Sinon, deux belles victoires la semaine passée : celle d’un Tsitsipas autoritaire à Lyon, seulement accroché par le « magicien » Musetti en demie, et celle du rugueux et sérieux Ruud à Genève, qui a dominé Shapo en finale et n’a lui aussi abandonné qu’un set dans sa route vers le titre. Le Norvégien, ça devient du sérieux : 15 victoires pour 4 défaites sur terre battue en 2021, avec au passage les scalps de Schwartzman, Carreno-Busta, Fognini, Auger-Aliassime, Tsitsipas et donc Shapovalov.
Et Alcaraz, le jeune prodige espagnol de tout juste 18 ans, fait son entrée dans le top 100 (94ème) après sa victoire au challenger d’Oeiras. Il est désormais le plus jeune joueur du top 100, devant Musetti.
Merci Guillaume, et un point au passif de Nadal. Mais je ne m’avancerai pas plus loin, c’est un sujet sur lequel je ne suis pas compétent.
Merci Guillaume,
J’ai pu lire de larges extraits du livre et il est bien vrai que c’est surtout le cyclisme qui est couvert, vu que c’est le sport où le dopage a eu les conséquences les plus visibles, depuis avant même la mort de Tom Simpson en 1967.
Par ailleurs, le Tour de France étant l’un des événements populaire annuel les plus importants aux monde, ce secteur est absolument crucial pour l’antidopage français.
La partie la plus intéressante du livre concerne le tour de France, où l’AFD avait eu plus de marge de manoeuvre pour opérer et qui fut une véritable hécatombe d’un point de vue dopage.
Quant au tennis, il en ressort que la pression de l’anti-dopage n’est pas la même qu’au cyclisme (mais d’un autre côté, les ressources à disposition des joueurs pour y échapper ne sont pas les mêmes non plus).
Pour l’actualité tennistique, je suis content que Tsitsi joue bien, que les jeunes joueurs émergent (plus Musetti que Alcaraz cela dit) et effectivement Ruud s’affirme.
Déception de ne pas voir Shapo à RG cette année qui a du mal à concrétiser ses finales (il n’a toujours qu’un titre sur le circuit). Il jouait bien à Genève (qui avait une réalisation excellente).
L’UST me fait pitié, et les publi-reportage complaisants sont gênants. En plus, ne mettre qu’un seul service ne va que favoriser les défenseurs, déjà que les échanges sont souvent longs.
J’ai pu voir que la Mouratoglou tennis academy continue à mettre en avant un prodige russe de 11 ans (Knesia Efrimova) qui a plus de biceps que Camilla Giorgi! Sacré pression pour elle.
J’ai la grande chance d’aller le 31 sur le Lenglen, je vous ferai un compte-rendu dans la foulée. En espérant avoir des beaux matchs.
Bon allez, je me lance.
Le propos de cet extrait me dérange un peu. Non qu’il soit erroné, je n’en sais rien car comme je le disais je n’ai aucune vision d’ensemble du problème. Simplement, il ne fait qu’ajouter une brique à une nébuleuse d’écrits qui ne portent pas d’accusation directe, mais qui laissent quelques indices propices à beaucoup d’interprétations.
J’ai donc quelques questions pour M. Verdy, en commençant par préciser que les contrôles de Bercy ont été effectués, d’après ses indices, en 2009.
1. Pourquoi mentionner la nationalité des joueurs ? Nadal a-t-il mal pris le contrôle inopiné parce qu’il est Nadal, ou bien parce qu’il est Espagnol ? Si c’est parce qu’il est Nadal, l’allusion à la nationalité est parfaitement inutile. Si c’est parce qu’il est Espagnol, il serait peut-être bienvenu de rappeler l’ambiance de l’époque, l’élixir du Dr. Fuentes, l’Espagne sur le toit du monde sportif, championne de l’Euro et bientôt de la CDM, Rafa au zénith, etc. Mais peut-être que le sujet, qui dépasse le tennis, est abordé dans d’autres pages du livre. Je rappelle aussi qu’un sketch des Guignols (début 2012 je crois) avec Rafa qui urine dans le réservoir de sa voiture avait fait l’objet d’une controverse. Là encore, l’ambiance est à restituer.
2. Pourquoi mentionner que Nadal a perdu deux rencontres, contre Djoko donc à Bercy, mais aussi à Roland contre Soderling, alors qu’il avait été contrôlé la veille ? Le problème avec ces allusions, c’est qu’elles n’attaquent pas frontalement, mais qu’elles alimentent un climat de suspicion généralisé.
3. Pourquoi préciser que les échantillons ont été envoyés à Montréal alors qu’un labo était disponible juste à côté ? Là encore, l’info en elle-même ne veut rien dire, sauf pour des personnes bien informées qui auraient de bonnes raisons de comprendre une allusion précise (s’il y en a une).
Ce dont je suis certain, c’est que je suis aussi ignorant sur le dopage dans le tennis (et dans le sport en général) que je ne l’étais avant d’avoir lu ce texte. Si Jean-Pierre Verdy a quelque chose à révéler au sujet de Nadal, qu’il le dise clairement, plutôt que de semer un doute malsain et persistant.
Rubens,
Tes réserves sont compréhensibles mais le livre apporte beaucoup plus d’éléments (surtout sur le cyclisme qui a vraiment le syndrome de Janus).
De ma lecture du livre, le ton n’est pas complotiste, ni inquisiteur et il n’en ressort pas de sous-entendus agressifs à l’égard de Nadal, même si en filigrane, on devine que le tennis comme le foot sont bien plus protégés par les/leurs instances que le cyclisme.
Pour le point 3, la précision est au contraire très importante car les tests anti-dopages nécessitent des moyens et un savoir-faire humains importants. L’enjeux en particulier de la probité des manipulants est essentiels et c’est la raison pour laquelle peu de labo sont agrémentés.
Par exemple, l’affaire du dopage russe est parti lié aux manipulations improbes du laboratoire de Moscou en charge des tests de Sotchi.
Peut-être que les Français se drappent d’une toge d’aveuglement en pensant que Malabry est le labo le plus intègre, mais on peut comprendre qu’envoyer des échantillons à Montréal en multipliant les moments de vulnérabilité et de dommages potentiels ne peut in fine que favoriser les tricheurs.
A propos des tests et de l’importance de garder des échantillons intègres, l’auteur développe longuement la chasse à l’EPO CERA durant les années 2008-2009, notamment comment ils sont parvenus à confondre Stefan Schumacher et Ricco au bout de 10 contrôles.
Pour la période Guignols il me semble que cela est postérieur à 2009 (justement c’est le procès de Roselyne Bachelot pour diffamation lancé par Nadal et al qui avait suscité le trollage des Guignols).
Perse, je vois bien ce que tu veux dire, mais mon questionnement demeure. Ce que tu « peux comprendre » concernant le transfert vers Montréal, je ne le comprends justement pas parce que ce n’est pas clair.
Quant à Nadal, je ne fais que lire, le type nous dit que Nadal est Espagnol (qu’est-ce que ça vient foutre là, sinon activer des warnings), et que Nadal a essuyé deux défaites inattendues suite à ses deux contrôles de l’AFLD.
Il aurait pu mentionner que Monfils est Français, qu’au moment du contrôle il venait de se faire filmer en train de faire un dunk monumental, qu’il avait une verrue au-dessous de l’omoplate. Ou mentionner le nom des trois Allemands contrôlés, ou du troisième Français. Mais non, il est question de Nadal, c’est un Ibère et il s’est incliné le lendemain. Ah bon ? Et que doit-on en déduire ?
En lisant l’interview donnée en lien par Guillaume, je crois que j’ai une partie de l’explication : le type a attaqué son texte au karcher car beaucoup de ses propos relevaient du règlement de comptes. Mais du coup, un bon paquet de phrases se trouvent là, sans mise en contexte, sans explication, elles sont juste posées là et c’est au lecteur d’en conclure ce qu’il veut.
« Pour des raisons inexplicables » les échantillons ont été transférés à Montréal. Personne n’a obligé l’auteur à écrire un truc pareil, c’est juste sublunaire. Le type était directeur de l’agence nationale qui a eu le feu vert pour opérer des contrôles pendant Roland Garros. Il nous explique seulement qu’il n’a pas eu la main dessus, et que « pour des raisons inexplicables », etc.
TOUT dans ce passage est à revoir, à compléter, à expliquer. Tout. On est vraiment dans un cas d’école.
En effet, c’est un peu leger. Surtout le lien entre un controle inopine et la defaite le lendemain. Je ne vois pas quel lien il peut y avoir. A la limite entre une defaite la veille ou le jour d’un controle planifie, ca pourrait mecaniquement se comprendre, en supposant que le sportif incrimine a speciallement reduit la dose. Mais la, il n’y a aucune logique.
Cela dit, merci Guillaume, ca reste une lecture interessante.
Certaines evolutions physiologiques du tennis moderne me laisse quand meme dubitatif. Desormais a 35 ans, on n’est pas trop vieux, par contre a 20 ans on est encore trop jeune. Inimaginable au debut du siecle, et je ne parviens toujours pas a l’expliquer. A part que peut etre, il y a desormais quelque chose dans la preparation physique des joueurs qui les rend competitifs beaucoup plus longtemps, et qui n’est pas accessible aux jeunes inconnus sans moyens financiers.
Ca fait plus de 40 ans que je suis le tennis international et jamais, jamais, le tennis francais n’est tombe aussi bas. C’est une vraie catastrophe. Cette semaine encore on etait plutot bien representes dans les tournois ATP avec Monfils et Mannarino tete de serie 2 & 4 a Belgrade et Paire tete de serie 2 a Parme. Theoriquement on pouvait s’attendre a les voire ce week-end. Et ben non, ils ont tous perdu au premier tour. De nouveau. Seul Gasquet a peniblement battu deux qualifies avant de s’effronder en 48 minutes face au 80e mondial.
Seul le gel des classements sauve les apparences, mais la realite c’est qu’aujourd’hui il n’y a plus de francais dans le top 50 mondial.
Il a quelques annees on se posait la question des chances francaises de victoires a Roland Garros. Puis on se demandait qui pourrait etre en deuxieme semaine. Aujourd’hui, tres serieusement, on se demande qui sera au deuxieme tour.
Je me suis marre tout ma vie des performances anglaises a Wimbledon, en voyant qu’ils jouaient un match grace aux invitations puis disparaissaient. Tomber sur un anglais au premier tour de Wmbledon? Un coup de bol. Un petit echauffement. Et ben on en est la. Les francais a Roland Garros, c’est maintenant comme les anglais a Wimbledon, ca va etre un tour. Heureusement desormais le premier tour dure 3 jours.
Il y a pire, mon cher Kristian. Le mec qui a acheté son premier Tennis Magazine il y a très exactement trente ans, qui avait quatre ans lors du titre historique de Noah et ne l’a donc pas « vécu ». Le mec qui s’est farci du Champion, du Raoux, du Santoro, du Benneteau. Ce n’est pas que le mec soit chauvin mais il se demande s’il verra de son vivant un joueur tricolore gagner Roland-Garros, voire un Grand Chelem.
Jo, je me reconnais presque dans ta description. Et effectivement il m’arrive de me poser la question. Mais je ne suis pas chauvin pour un sou, et j’apprécie le tennis même s’il est joué par des non-Français. Heureusement pour moi d’ailleurs…
Dans le même ordre d’idée, accorder une invitation au fougueux Alcaraz plutôt qu’à un Bleu aussi nul qu’inconnu me semblait relever de l’évidence. Cela dit, Carlos est bien parti pour se qualifier.
Eurêka ! J’ai trouvé le nom des successeurs des Mousquetons, les InconNuls…
Merci pour cet article, Guillaume. Je partage l’avis de Rubens, il y a un côté « vous avez vu que Nadal avait perdu le lendemain, pendant que les résultats partaient à l’autre bout du monde…A votre avis ?…..Hmmm, j’me comprends, j’me comprends… ». Quelqu’un avait publié un article très complet sur le doping – sorry, j’adore « doping », à l’ancienne), faudrait s’y replonger.
Tout à fait de l’avis de Kristian aussi sur le tennis Français, et encore, je ne parle pas des filles, même si j’ai réalisé il y a peu qu’aucune française ne figurait dans le top 50. Aucune…Dingue, avec notre fédés, nos moyens, nos clubs, nos Dtn, etc.
Côté garçons, c’est le crépuscule des Mousquetons, on le sait bien. Il y a quelque chose de triste là-dedans, je vais tâcher d’écrire un article sur le sujet (pourquoi je prends des engagements comme ça moi, bref ?), et les frasques de Paire, pour amusantes qu’elles soient, ne cachent pas le Gros Malaise qui se profile.
D’ailleurs, autre malaise. L’Ultimate Tennis, ou je ne sais pas comment ce truc s’appelle exactement. Le point positif est que le court est très correctement filmé, soit la caméra un peu plus bas que d’habitude. Ca ne semble pas bien compliqué à faire, mais toujours est-il qu’on profite plutôt bien de la vitesse, des effets et de la cadence.
A part ça, l’idée semble avoir été de calquer le « show » sur un jeu vidéo. Vous avez donc l’impression de regarder une parodie de jeu vidéo, mais dans la réalité, et sans jouer. Troublant. Perso, n’étant pas gamer pour un sou, je m’en fous un peu. Par contre, étant de plus légèrement vieux schnock sur les bords, je m’interroge sur l’utilité de tout ce bazar, censé rendre les choses plus « vivantes », pleines de suspens, sans temps morts, bref, censé enlever tout ce rapport au temps si particulier au tennis. En fait, rien ne va vraiment plus vite. Simplement le temps est déterminé, 8mn pour un « quart temps », ce qui signifie que l’incertitude propre au temps, donc, du tennis, disparait. Au profit, en somme, du fait d’être rassuré sur l’heure à laquelle le match va se terminer. Étrange conception de la modernité que de ne pas accepter de ne pas savoir.
A part ça, les joueurs ont la possibilité d’utiliser des espèces de joker, sous formes de cartes, laquelle donne droit à deux services, laquelle donne une contrainte à son adversaire, etc…Manifestement, il s’agit là d’une manière de rompre avec la prétendue monotonie du tennis, mais il n’y a que ceux qui n’aiment pas le tennis qui la voient.
Pour des raisons de mise en scène assez obscure, les joueurs se voient privés de leur raquette avant d’entrer sur le court. Celles-ci sont exposées sur des sortes de pupitres, dans une vague symbolique Excalibur, dont l’effet ne m’a pas semblé évident.
Les coachs sont eux aussi mis à contribution pour égayer un peu tout ça, ils sont présents sur le court, ont droit de coacher entre les points – les présentateurs insistent beaucoup là dessus – , manque de chance, ceux que j’ai vu semblaient vouloir se contenter de dire un peu fort « bien joué, allez », ce genre de trucs.
Toujours pour faire plus video game, les joueurs ne s’appellent plus par leurs noms mais trouvent – « se trouvent », je pense – des surnoms. Là, on a un peu l’impression que l’effort en matière d’imagination est à la mesure de l’importance donnée à la « compétition » : le surnom que s’est trouvé Dimitrov – lequel a mystérieusement disparu des écrans le deuxième jour pour être remplacé par Mahut, à mon desespoir ? – « Grigou ». Ok. Fognigni ? « Fogna ». Quelqu’un a du pousser Shwartzy dans les retranchements de son imaginaire puisqu’il se présente sous le nom de « El Peque ». Et ainsi de suite. Jusqu’au plus drôle de l’affaire, et pour le coup, sans second degré aucun : « Bublik Enemy ». Cool ça.
Bref.
Je n’ai pas regardé, mais ça semble bien dans la lignée de certaines exhibs voire du Masters des jeunes où on dirait que le principe est avant tout d’innover, ou plutôt de jouer à tout casser sous couvert d’innovation. Sets de 4 jeux gagnants, pas de 2ème service, pas d’avantage, maintenant des quart-temps… l’idée étant à l’évidence d’attirer des non-connaisseurs et d’accroître l’audience du tennis. Sauf que s’ils tirent trop fort sur la corde et finissent par réussir à dénaturer ce sport, les vrais amateurs de tennis finiront pas fiche le camp, quitte à créer un circuit-bis avec les règles traditionnelles, celles mises au point à une époque où l’idée n’était pas de faire des bénéfices astronomiques et d’en mettre plein la vue au reste du monde, mais de jouir d’un sport agréable à voir, à pratiquer, habile mélange de physique, de technique, de force mentale, et dont bien sûr les règles soient équitables.
Oui, c’est tout à fait ça.
Et je cherchais le mot : en regardant, je n’ai pas eu l’impression qu’on s’adressait à moi comme à un adulte.
Sinon, tirage de Roland Garros : les souhaits de quelques uns ici vont peut-être se réaliser, puisque Nadal et Djokovic sont dans la même moitié de tableau. On a une chance de les voir s’entretuer en 1/2, en espérant une énorme match en 5 sets, dont le Serbe sorte gagnant, pour se faire croquer en finale par Tsitsipas, par exemple, ou éventuellement Thiem s’il a retrouvé son tennis d’ici là, ou Zverev (Djoko parce que si c’est Nadal en finale, même après une 1/2 au couteau, de 5h30, il aura toutes ses chances en finale et même sera favori…).
Parmi les Français, Humbert peut sans doute espérer un 3ème tour (ensuite c’est Djoko) et peut-être Moutet aussi, mais en voir un en 2ème semaine serait étonnant, à moins d’un exploit de Jo Tsonga ou de la Monf, soudain transcendés par le lieu et le public ?… Improbable quand même. Chardy tombe contre Tsitsipas dès le 1er tour, et Paire contre Ruud ; autant dire qu’ils ne vont pas faire long feu.
Bref, le commentaire quelque peu désabusé de Kristian risque bien de se concrétiser…
Déjà, ca commence très fort. Aucun français et aucune française ne sort des qualifications. Halys, le plus à même de relever le niveau, est sorti sans gloire contre Taro Daniel, le japonais.
Comme dit plus haut, je ne vois que Humbert pour atteindre le 3e tour. Chez les filles, pareil… rien à l’horizon. C’est franchement mauvais et déprimant. Je ne suis pas non plus un gros chauvin… notamment à cause des commentateurs de France TV qui nous infligeaient des matchs des français super chiants contre des no-name alors qu’on avait un Edberg / Stich, un Sampras / Rosset, un Agassi / Kafelnikov… oui, je parle ici de ma jeunesse qui m’a fait détester le tennis français. Je n’avais rien contre les modestes Raoux, Roux, Gicquel, Santoro, Serra, Delaitre et autres Boetsch… mais merde quoi. Tiens j’ai appris que l’horrible Chamoulaud sera en charge du protocole… brrr… ce mec a failli me dégoûter à vie du tennis avant que je ne découvre le streamming.
Un jeune prodige de tout jeune 18 ans est sorti des qualifs, en plus en collant 6-1 6-1 à son adversaire, il faut quand même le noter.
Ah zut il n’est pas français : c’est Carlos Alcaraz – certes ce n’est pas loin, c’est juste de l’autre côté des Pyrénées.
Et le Roro qui se mange sur un qualifié au premier tour n’aurait vraiment pas de chance de tomber sur lui. Je ne comprends pas d’ailleurs que le petit Carlos n’ait pas reçu de wild card. Certes, il n’y a pas de jumelage avec la fédé espagnole mais franchement… ce mec vaut 5 Bourgue ou Bonzi.
Alors que la France entière du tennis se rassemble pour souhaiter un bon anniversaire à Sébastien Grosjean.
@Paulo,
Sur le dopage, je ne suis pas loin d’être d’accord avec toi. Ma seule réserve, elle est sociétale. Je fais un (bref) parallèle avec la question de la légalisation du cannabis : j’ai tendance à y être opposé. Beaucoup d’ados se font des dégâts au cerveau, dégâts qui peuvent être irréversibles. Je me mets à la place de leurs parents : si tu légalises la consommation de cannabis, quel argument reste-t-il aux parents pour dissuader leurs enfants ? Je n’ignore pas les enjeux, les hypocrisies et les postures médiatiques sur le sujet. Une loi n’est parfois qu’un symbole, mais une société a aussi besoin de symboles. Pour le dopage, c’est pareil, si tu le légalises c’est la société qui s’envoie à elle-même le signal que la question du dopage n’a pas d’importance.
Et par ailleurs, tu auras du mal à légaliser le dopage pour les majeurs tout en le gardant interdit pour les mineurs. Nous avons discuté précédemment de la formation des champions, j’ai du mal à imaginer qu’un centre de formation tennistique qui abriterait des produits dopants (puisque légaux) ferait la police lui-même en filtrant ceux qui ont droit de se shooter de ceux qui n’y ont pas droit. Si tu ouvres les vannes, les entraineurs – qui se croient obligés de justifier leur valeur par le classement et la progression de leurs élèves et travaillent sous pression – ne manqueront pas de s’engouffrer dans la brèche. Sachant que cette loi concernerait TOUS les clubs de tennis, qui seraient donc tous potentiellement concernés (pas seulement l’INSEP).
Et sinon, une de tes phrases m’a fait sursauter :
« Je ne prétends pas avoir la solution, mais la situation actuelle me paraît bancale »
Je suis persuadé que tu ne pensais pas à mal, mais cette phrase me terrorise. Parce que c’est exactement cet argument qu’ont utilisé les tenants de la réforme de la Coupe Davis il y a 3 ans. Il fallait changer, voila. Le résultat de cet argument, c’est la transformation de la reine-mère de toutes les compétitions tennistiques en un objet sur lequel les mouches s’agglutinent.
Donc oui, la situation actuelle sur le dopage est bancale. Mais de grâce, ne nous cantonnons pas à ce verbiage pour promouvoir une réforme, examinons de près le contenu de cette réforme. Parce qu’avec la réforme Piqué, la Coupe Davis aurait pu devenir une course de petits chevaux que le résultat aurait été le même.
On peut voir les choses sous un autre angle. Si ce que disent certains sur le dopage est vrai, à savoir que les sportifs dopés auraient deux longueurs d’avance sur les instances et les contrôles, ça signifie que beaucoup de sportifs sont dopés. Si c’est le cas, il ne semble pas que les dégâts causés par le dopage soient si flagrants, même après la fin de la carrière des sportifs, du moins en tennis. Ce qui signifierait que le dopage serait vraiment très bien contrôlé par les médecins qui accompagnent les sportifs (parce que je suppose que c’est à ça qu’ils servent aussi, voire surtout, les médecins du staff des sportifs). S’il y a des accidents, il semble qu’ils soient rares. On est là à fond dans l’ambiguïté entre « soin » et « dopage », en fait.
Du coup, on se fait peut-être des films sur ce qui adviendrait en cas de légalisation du dopage.
Pour les jeunes en centre de formation, je comprends ta réserve et je n’ai pas de réponse sinon l’interdiction pure et simple de certains produits (ceux jugés trop dangereux) mais pas de ceux jugés moins dangereux et à condition que ce soit fait sous contrôle médical + avec l’accord des parents. La vente d’alcool est interdite aux mineurs (la vente de tabac aussi sauf erreur), c’est le même principe. Pourtant pas mal d’adultes se saoulent ou se droguent, quel exemple donnent-ils à leurs enfants ?
Sinon, je ne suis pas ici en train de faire une proposition officielle aux instances , juste en train de réfléchir tout haut à la question en tant qu’amateur de tennis. Désolé donc de t’avoir terrorisé ! Cette conversation, à la limite je la vois plutôt comme une conversation sur le zinc (no offence, hic) qu’autre chose, sans la moindre prétention. Du coup ta comparaison avec la coupe Davis m’a fait sursauter, je t’avoue. Je ne vois quand même pas mes arguments être repris par un membre de la fédé à l’occasion d’une réunion où le sujet du dopage serait abordé, ou alors…
Et moi c’est l’argument qui m’a fait sursauter ! Mais ça pouvait être toi ou n’importe qui d’autre, ici ou ailleurs et sur n’importe quel sujet, l’argument « c’est bancal, il faut faire quelque chose » me renvoie invariablement au massacre de la Coupe Davis. En tant qu’amateur et pratiquant de tennis qui a pris les victoires de 91, 96 et 2001 au bon âge, 2018 est l’année d’un deuil irréparable.
Mais ça n’a rien à voir avec toi ou ta proposition de légaliser le dopage (qui ne me choque, ni comme propos de bistrot, ni comme proposition auprès des instances du tennis).
Le dopage est un sujet sans fond et sans fin, parce qu’il embrasse tellement de thèmes différents : éthiques, sportifs, médicaux, économiques.
Perso, je suis convaincu que 90% des sportifs de haut niveau, dans toutes les disciplines, se dopent. Je me base notamment sur des discussions que j’ai eues avec un ami médecin du sport, qui en a suivi quelques uns, et pas des moindres.
Cela ne m’empêche pas pour autant de m’intéresser à ce que font ces grands champions et même, dans une certaine mesure, de les admirer pour ce qu’ils arrivent à réaliser, dopés ou pas.
Si j’essaie de hiérarchiser, je dirais que ce qui me gêne le plus, c’est :
1/ L’hypocrisie et le mensonge. Le discours affiché (« le dopage c’est mal, jamais je n’y ai touché, jamais je n’y toucherai ») aux antipodes de la réalité (piquouze, médocs, inhalateurs et transfusions). Sans parler de l’omerta et des comportements quasi maffieux qui se développent autour (cf. Lance Armstrong dans le rôle du capo dei capi).
2/ L’inégalité des moyens, et donc l’inéquité sportive qui en découle. Plus vous avez du succès dans votre sport, plus vous gagnez d’argent, donc plus vous avez des moyens financiers importants pour accéder aux produits dopants les plus modernes, les plus performants, les plus difficiles à détecter, et à une équipe médicale de pointe qui va vous permettre d’optimiser votre cocktail. C’est donc un cercle (vertueux ou vicieux selon le point de vue) qui se met en place et qui fige la hiérarchie. Je ne peux m’empêcher de penser que cela a peut-être joué un rôle dans la prédominance ahurissante du célèbre triumvirat (sur une durée jamais vue dans le passé). Mais c’est pareil en foot avec C.Ronaldo et Messi. Certes ce sont des génies, aucun doute là dessus, mais la façon qu’ils ont de dominer les nouvelles générations pose question.
Bref je pourrai presque me laisser aller jusqu’à dire que si tous les sportifs de haut niveau (majeurs*) admettaient sincèrement qu’ils se dopent, ET s’ils avaient tous accès aux mêmes produits dopants et rien de plus, je trouverais ça moins mauvais que la situation d’aujourd’hui.
(*Pour les mineurs, évidemment, interdiction, cf. alcool et tabac).
Mais bon tout ça n’est que pure théorie, ça n’a aucune chance d’arriver (d’ailleurs il y a plus de probabilité de voir le dopage légalisé un jour, que de voir l’équité rétablie, c’est dire).
Voilà Colin, tu as tout dit et je partage en particulier ton 1/
Sur ton 2/ c’est vrai aussi, mais en fait ça marche pour tout, et pas seulement pour le dopage : les cadors peuvent se payer les meilleurs coaches, les meilleurs agents, les meilleurs hôtels… cercle vicieux/vertueux certes, mais en partie seulement, parce que les jeunes réussissent quand même à se joindre à la fête, et c’est heureux. On n’est pas encore arrivé à https://www.youtube.com/watch?v=SzY6Iovw_y0 !
En tout cas, si Thiem se dope, c’est pas très efficace ou moins efficace que ce que prend Andujar qui pourtant a moins d’argent que Thiem pour le même usage.
A moins que Thiem fasse partie des 10 % de sportifs de haut niveau qui ne se dopent pas. Va savoir !
Donc Federer se coltine le qualifié Istomin pour commencer, y’a pire.
Au deuxième tour, un Cilic en perte de repères depuis un bon moment ou un Rinderknech qui ne pourra qu’être impressionné de jouer face au maestro, c’est jouable également pour le Suisse.
Au troisième tour, la TS 30 Taylor Fritz ou l’Allemand Koepfer, plus compliqué certes mais pas hors de portée si Federer a retrouvé disons 70% de ses capacités. Après, c’est Berrettini si on suit la logique des TS, donc ça se corse quand même sérieusement… je pense quand même que Roger sera content s’il peut accrocher la 2ème semaine.
Alcaraz, le qualifié qui pourrait faire des étincelles, joue un autre qualifié espagnol au premier tour : Zapata quelque chose, classé vers les 120. Derrière ce sera Basilashvili ou Lajovic, puis Rublev. Du sérieux assez rapidement donc.
La leçon sportive du jour : Manchester + Manchester = la tête à Toto. Joyeux Roland à tous.
Hé ben, je n’avais pas vu à quel point Thiem était aux fraises, là, c’est le burn out en direct…
Va-t-il nous faire une Dimitrov 2018 ?
Sinon l’anglais de Pioline est tellement mauvais que même moi j’arrive à peine à le comprendre… et Andujar de répondre aux questions en français SVP : deux victoires sur des top 10 en deux semaines (Roger et Thiem), à 35 ans, c’est papa Noël qui est venu lui rendre visite !
Nan mais le look de Zverev…Que fait la police du goût ?!
Tu n’as pas vu le débardeur blanc, Sam ?
Parce que je trouve le noir acceptable maintenant, mais si je n’avais pas vu le Marcel blanc, j’aurais peut-être moins bien réagi…
Cela dit, je me rappelle d’un mec en pyjama qui a gagné Roland Garros il n’y a pas si longtemps
Le débardeur, noir ou blanc, c’est moyen moyen…Et ce short, machin de surfer, beuark.
Oui, Thiem c’est un desastre. Le pire c’est que la dynamique n’est meme pas la bonne. Il a fait un break au printemps et sa saison sur terre a commence plus tard et plutot bien avec une demi a Madrid. Et de tournoi en tournoi, de match en match, il s’est etiole jusqu’a la grosse conte-perf d’hier.
L’unique Grand Chelem arrache au Big 3 depuis 4 ans, ce que ca coute..
L’avantage avec les Grenouilles, c’est qu’on a droit à des Agassi-Boetsch, Bruguera-Champion, Sampras-Santoro, Fognini-Barrère, Tsitsipas-Chardy, Sinner-Herbert, Ruud-Paire…
Salut les collègues,
Ce petit billet pour parler de LA star de ce début de tournoi, non pas Dominic Thiem, mais Naomi Osaka.
Je trouve assez contestable la méthode qu’elle emploie. Là tout de suite, elle est menacée d’exclusion du tournoi. Et c’est là qu’elle risque de se retrouver isolée. Pas de discussion en amont, pas de saisie de la WTA et de l’ATP sur la question des conférences de presse, pas de sondage (du moins pas à ma connaissance) auprès de ses collègues, dont un bon paquet semblent pourtant ne pas goûter particulièrement l’exercice des conférences de presse. Elle se plante totalement, parce que devant la réponse des organisateurs hier, elle aurait pu avoir 10, 20, 30 joueuses qui se lèvent et qui annoncent que si Osaka est exclue elles déclareront forfait à leur tour. Et d’un seul coup ça aurait un autre poids.
La question de l’utilité des conférences de presse est ouverte. Bien peu sont réellement utiles en effet, et d’autres formules pourraient être envisagées, par exemple une seule conférence par tournoi et par joueur, lorsque le joueur a perdu (ou lorsqu’il a gagné le tournoi), ce qui permettrait d’avoir une vue d’ensemble du tournoi qu’il vient de faire. Parce que si un joueur gagne tout en ayant une douleur à l’aine, il me semble évident qu’il n’en dira rien afin de ne pas livrer à ses adversaires une info susceptibles de les intéresser. Mais d’autres solutions seraient sans doute intéressantes et à creuser.
Sur le fond : je ne vois pas à quoi elle fait allusion en parlant de « santé mentale des joueuses » mise en danger lors des conférences de presse. Que ça la gonfle de venir alors qu’elle vient à peine de terminer un match où elle a tout donné, je peux le comprendre. De là à parler d’un exercice qui mettrait en péril la santé mentale des joueuses, il y a un gouffre.
Et pour le coup, c’est bien pour sa santé mentale à elle, Naomi, qu’il faut s’inquiéter. Il y a 2 ans à Roland Garros, après sa défaite (au 3ème tour je crois), elle m’avait déjà un peu interpellé en toisant les journalistes « Ciao les gars, mon tournoi est terminé, je me casse et vous ne me manquerez pas ». Elle était alors une jeune n°1 mondiale qui avait fracassé la hiérarchie sur l’année écoulée, mais elle souffrait de la pression inhérente à sa position, et ses résultats n’ont d’ailleurs pas tardé à s’en ressentir.
Elle aurait pu n’être qu’une championne de tennis, mais elle a fait le choix de s’engager contre le racisme, et de devenir une icône du métissage dont elle est une incarnation parfaite. Son combat me semble tout à fait honorable, mais elle doit en accepter les conséquences, à savoir répondre à des questions de beaucoup de gens, et pas seulement des journalistes sportifs. Sans parler des réseaux sociaux, qu’elle utilise pour livrer ses oracles mais dont j’imagine qu’ils contiennent aussi des bordereaux d’injures à son encontre. Si les conférences de presse atteignent sa santé mentale, qu’a-t-elle à dire sur les réseaux sociaux ?
Je n’assiste pas aux conférences de presse de Naomi Osaka, et je ne sais pas si elle est interrogée sur ses prises de position sur des questions sociales. Il est possible, en effet, que des journalistes l’interrogent à la marge sur ces sujets, la profession n’étant pas totalement poreuse à son époque. Mais c’est là que le bât blesse : si réellement ces sujets sociétaux lui tiennent à cœur, utiliser ses conférences de presse tennistiques est une caisse de résonance supplémentaire pour elle. Ce serait d’ailleurs, je crois, souvent plus intéressant que de parler d’un match qui vient de durer 50mn et a été à sens unique. Si c’est bien à cela qu’elle fait allusion en parlant de mise en péril de sa santé mentale, je crois qu’elle va devoir redescendre sur terre. Les réseaux sociaux (et leur principe de communication directe horizontale) ne sont pas encore devenus l’unique outil de communication, il faudra des décennies pour qu’ils le deviennent, s’ils le deviennent un jour. En attendant, l’image publique de Naomi Osaka continuera de dépendre en partie des journalistes qui écrivent sur elle. Et s’ils commencent à écrire… qu’elle refuse de leur adresser la parole, elle va droit dans le mur en termes d’image publique.
Naomi a gagné son premier grand titre à l’US Open 2018, dans des circonstances bien précises. En face d’elle, Serena Williams, autre icône de la lutte contre le racisme, a piqué une énorme crise dont les conséquences ont éclipsé le résultat lui-même. Cette femme de 37 ans, au palmarès gigantesque, a tenté de faire passer des remarques sur le coaching et sur son langage verbal pour des attaques sexistes et racistes. En tant qu’adversaire, la jeune japonaise était aux premières loges, et elle était la mieux placée pour constater que le statut d’icône sportive peut parfois conduire à un sentiment d’impunité totale.
Il est manifeste que Naomi Osaka n’a strictement rien compris à ce qui s’est passé ce jour-là.
A propos d’Osaka, n’y aurait-il pas dans une certaine mesure des similitudes avec l’Agassi des années 80?
Je m’explique: Agassi était un joueur prometteur, capable de susciter l’identification du public et d’un manque de profondeur et de structure navrant qui le rendait manipulable à loisir par les sponsors et agents (le légendaire « Image is everything »). Certes il reçut des tombereaux de dollars mais il fut totalement dépassé et constamment à côté de la plaque pendant 10 ans.
Osaka est une fille akward aux résulats monstrueux et dont le physique sert de parfait support à la zeitgeist racialiste et victimaire. Elle en bénéficie à plein financièrement, devenant la sportive la mieux payée de tout les temps mais d’un autre côté, on ne peut s’empêcher de la trouver totalement dépassé et à la remorque.
Et j’ai l’impression que ses réseaux sociaux sont plus tenus par ses agents qu’elle même au vu des éléments de langage déployés: du prêt-à-penser qui ne semble pas congruent avec le personnage.
En tout cas, il est possible d’avoir toute la commisération, compassion ou bonté d’âme à l’égard d’une personne cliniquement dépréssive, mais là ses derniers coups d’éclat semblent être plus du double discours, ou de la victimisation, et ceci en revanche peut susciter une contreverse, en ce sens le remous est bien mérité et qu’elle nous revienne en meilleur forme (et si c’est loin des médias, c’est mieux).
D’ailleurs, c’est un peu ce qui s’est passé avec Bartoli qui s’est bien éloignée des médias et a l’air bien mieux dans ses pompes par rapport à l’époque où elle plastronnait sa perte de poids.
Cadeau d’anniversaire, je suis sur le Lenglen et le match s’est équilibré, PHH réussit mieux ses variations et Sinner bouillonne. Il dit « komme an » de temps en temps mais là, il est mécontent c’est certain.
Il y a petit zef pour rendre l’atmosphère supportable et le public est très civilisé : derrière PHH et réglo vis à vis de Sinner.
J’ai souvent tendance à l’oublier, mais P2H est souvent un vrai traquenard à RG, contente pour toi que l’ambiance soit « saine »
(j’ai été traumatisée par un certain Razzano-Serena)
P2H est globalement souvent un traquenard pour des joueurs qui ne savent pas/plus ce qu’est le jeu d’attaque. On sent que ça leur fait tout bizarre de croiser des types qui refusent les gammes de coup de court et montent à l’assaut du filet dès qu’ils peuvent.
C’est vrai. Ça m’a donné une idée de recherche, je mettrai ça plus tard sur le fil.
Quel jeu de retour de Sinner… et l’Italien refait ses deux breaks de retard. PHH peut s’en vouloir.
C’était magnifique et l’attitude de Sinner exemplaire d’un compétiteur exceptionnel. Il n’a pas reussi à gagner le tie-break mais je pense qu’il va gagner depuis sa balle dd match sauvée.
Sinner est un monstre mental alors que la pièce tombe du mauvais côté aujourd’hui. PHH est plus en réussite mais Sinner est marmoreen.
Le spectacle est agréable. Ce sera le meilleur match de la journée sur le Lenglen.
Le public a pris fait et cause pour PHH ds le respect de son adversaire.
Ce n’est pas le Bresil Espagne à Sao Paulo que j’ai pu assister ou le Safin Ouanna de 2009.
PHH m’a fait un peu penser à un certain Roger, un certain jour de finale sur un certain tournoi britannique se jouant sur gazon. Je joue super bien, je suis même quasiment injouable, jusqu’à me procurer une balle de match ; balle de match que je foire de façon discutable voire douteuse (ici, un revers qui s’échappe sans vraie raison). Et derrière, je coule. Break Sinner dans la foulée, puis 4ème set empoché, puis le match.
Sinner est effectivement un monstre mental. Lui, il m’a fait penser au même joueur dont je parlais ci-dessus, mais un jour de fin mai 2009, en 1/8ème de finale à Roland, alors qu’il était très mal embarqué puisque mené 2 sets à 0 par Haas, 3-4 dans le 3ème set et 15-40. Autant dire 2 presque balles de match contre lui, et il sauve la première d’un méga coup droit décroisé, avec une énorme prise de risque, la balle prenant la ligne du couloir. Derrière, il recolle à 4 partout, breake Haas et gagne le set, puis les 2 sets suivants. Un petit détail : il gagnera le tournoi.
Ne soyons pas trop exigeant avec Yannou. On lui demande simplement de se qualifier pour les quarts de finale.
Je signe pour le quart de finale. Et s’il se loupe en 1/8, derrière il y a Rublev prévu pour le monstre. Rublev dont je ne sais plus qui a dit il y a a quelques jours qu’il a un jeu qui ressemble à celui de… Söderling. De fait, si le Russe peut refaire à Roland, à grands coups de boutoir dans tous les coins du court, ce qu’il a fait à Nadal à Monte Carlo le mois dernier, je signe aussi.
Je pensais justement à Sinnerling. C’était aussi en 2009, également en huitième, quel beau huitième. Dans le pire des cas, Rublev (qui pour moi joue plus en cadence mais on s’en balance), ça ira très bien.
Là, Garcia contre Siegemund et la qualité est nettement moins bonnes avec la brise de chaleur qui se lève.
Un fait notable: les jeux de jambes sont nettement plus bruyants que les garçons. Tout particulièrement Garcia mais qui joue bien pour le moment.
Passage par les courts annexés avec Alcaraz dont le développement musculaire est celui d’un bœuf culard, Opelka qui est véritablement gigantesque et Andreescusupportee avec ardeur. C’est un vrai molossoide mais qui possède tous les coups du tennis à bon escient.
La programmation du court 14 est la meilleure de la journée avec un alléchant Musetti-Goffin en final
@Rubens, sur N. Osaka, tout à fait d’accord avec toi, et j’ajouterais qu’il y a quelque chose là-dedans d’un peu puéril. Pas forcément étonnant, après tout il s’agit d’une jeune femme – j’ignore son âge, mais j’en ai l’impression- mais, tout de même, elle est censé avoir un entourage avec un peu d’adultes là-dedans, susceptibles de lui passer le message que le tennis, c’est aussi un boulot, c’est à dire, c’est aussi des contraintes. Mais là, non, elle nous sort un bon gros caprice de millenial (oui, oui, j’assume, « caprice de millenial).
Les conférences de presse sont aussi ce que les joueurs en font. Et si effectivement le niveau des questions n’a pas toujours l’air très élevé, libre aux joueurs d’aimablement transformer ça en quelque chose d’un peu plus rigolo. Roddick savait très bien faire ça. Djoko aussi, parfois, sait être assez fun.
Je plussoie sur l’idée que, quand comme Osaka, on se pique d’avoir des messages à caractère sociaux à faire passer, le fait d’être régulièrement devant un parterre de journalistes assez peu contrariants est une aubaine. D’ailleurs, on pourrait alors peut être enfin avoir des conf’ de presse intéressantes, car, franchement, qui écoute ça et comment les journalistes, peuvent ils supporter d’entendre encore et toujours des « je prends match après match » et autres clichés de langue de bois débités au kilomètre….?
« Djoko aussi, parfois, sait être assez fun »
PARDON ?? Qui êtes-vous ? Qu’avez-vous fait de Sam ?
A part ça il semblerait que sur le court que nous n’avons pas le droit de voir Ben Paire fasse un match relativement sérieux ( j’ai eu l’impression que même Laurent Luyat – toujours pas l’orthographe exacte – était gêné d’avouer qu’il ne pouvait pas montrer ce match…).
C’est quoi cette histoire de court Simonne-Mathieu qu’on ne peut pas voir sur Fr TV ?
j’ai remarqué ça hier, puis aujourd’hui avec le Ruud-Paire. Sauf qu’aujourd’hui, j’ai réussi à dégoter un bon streaming d’Eurosport et j’ai pu voir la fin du match (fin très prévisible certes, l’hyper-sérieux Ruud l’emportant logiquement sur l’hyper-fantasque Paire).
Je crois que ce match faisait partie de ceux vendus à Amazon, mais je n’ai absolument pas vérifié ce que j’avance.
Break Roger, d’entrée.
Exclusivité Prime Video pour le Simonne Mathieu et les sessions en soirée. La retransmission de Roland-Garros est payante, PAYANTE, putain.
Et oui, on y est. La facette business prend de plus en plus le dessus sur l’associatif fédéral !
Oui, où est passée cette petite assos’ sympa qu’on appelait la fédé ?
Nan, mais sérieux quoi, quel besoin avaient-ils de vendre ces droits ? En plus si j’ai bien pigé, nombre de « consultants » sont comme d’hab’ des anciens pious-pious que j’imagine volontiers formés par notre bonne mère, la fédé, ok, c’est un peu de la mauvaise foi. N’empêche, sur quelle planète vivent-ils ?
Barto vs Pioline, il n’y a pas photo ! Bien meilleure expression orale, plus d’esprit, un anglais international et fluudde. S’attaquer à son physique szeait mesquin.
Bon, 6/2 en 20mn, 6 aces, et 5 amorties gagnantes si je ne me trompe, ça va.
Et la chemisette rouge, la couleur qui permet de niquer Djoko à Roland !
Vu la casquette, Luthi a l’air d’aimer les pâtes. Est-ce au figuré ou au sens propre ?
Musetti colle une bulle à Goffin, bienvenue en 2021.
Tsonga en difficulté face à Nishioka, mené 6-4 et 4-0. Si Jo perd ce match, ça fera 2 Français qualifiés (2 filles, Garcia et Tan) sur 8 aujourd’hui.
Et Osaka qui se retire du tournoi, carrément…
2 sur 9 même puisque Tan a battu une Française, Cornet.
Regarder 15mn de Musetti équivaut à un séminaire motivation confiance en soi. Là, il vient de sortir Goffin en 3 sets.
J’ai commis un Compte-rendu de 2000 mots sur ma journée, je laisse au taulier le soin de décider la publication.
Très belle journée, température très agréable à l’ombre, cagnard au soleil du Lenglen et beau spectacle. C’était un super cadeau d’anniversaire.
Publié.
Merci Colin.
Suivant de très loin le circuit féminin, j’ai sur Naomi Osaka un simple a priori, un a priori positif. Je la vois comme une citoyenne du monde, métissée, intelligente, une personnalité puissante capable de représenter quelque chose, de défendre des idées. Et la voilà qui nous fait une Marie-Jo Pérec fuyant les Chinois de la DGSI (?!?). Explications ?
J’ai rédigé une bafouille hier à ce sujet, je ne savais pas qu’elle déclarerait forfait mais je l’avais dans un coin de la tête. Et il me semblait bien, ce qu’elle confirme aujourd’hui, que le vrai sujet n’était pas les conférences de presse qui mettraient en péril la santé mentale des joueuses, mais la santé mentale de Naomi elle-même. Elle aurait juste pu s’abstenir de détourner le regard sur les conférences de presse. Mais bon, elle s’en est excusée.
Je lui souhaite de prendre le temps nécessaire, et de revenir pour devenir pour de bon la meilleure joueuse du monde, ce qu’elle est quand elle laisse son anxiété de côté. Mais en amont, elle a un vrai travail à faire sur son agoraphobie.
C’est quand même un vrai signe des temps je trouve que ce débat sur Osaka. Tout le monde a perdu, suite à l’annonce de son retrait hier, les organisateurs, le public, le sport… Je n’ai jamais compris cette histoire d’image publique ? En quoi est elle le reflet de ce que l’on est, vu qu’on ne la maitrise en rien ? Et pourquoi on porte autant d’attention à ce qu’un sportif est en dehors du terrain ? Personnellement je suis fan de Federer pour son jeu, pour ce qu’il dégage quand il joue, pour ces performances hors-normes et sa longévité. La personne Roger Federer, je ne la connais que par son image publique justement, et donc je ne la connais pas, je serais même sans doute déçu de passer une soirée avec lui en tête à tête, mais qu’importe ce que j’aime c’est le joueur de tennis. Et je raisonne ainsi avec toutes les personnalités publiques. Même un politique, je m’en contre-fiche de ce qu’il fait de bien ou de mal dans sa vie, ce qui compte c’est qu’il fasse bien ce pour quoi il a été élu.
Enfin bref je suis du côté d’Osaka dans cette histoire, elle a 23 ans, elle vit dans un monde de fou et elle se débat pour ne pas sombrer. Peut-être qu’elle se trompe de cible avec la presse, n’empeche que la presse existe à cause de la curiosité, parfois malsaine, du public, et que les questions qui mettent mal à l’aise sont le parfait miroir de notre société. Cette façon d’incriminer et cette exigence envers les personnes publiques sur les réseaux sociaux, comme ici par exemple, me semblent fortement exagérés. Arretons d’exiger des autres ce qu’on n’est même pas prets à s’imposer soit-même, c’est quand même la base du respect des autres, si ça a encore un sens.
Et que penser du rappel à l’ordre groupé des 4 grand chelem à son encontre, c’est incroyable cette réaction disproportionée pour imposer cette norme de la transparance et du paraitre. Et bien elle a eu le courage de ne pas céder à une moralisation outrancière, chapeau Osaka !
Qu’est-ce que nous apporte au final cette frénésie des réseaux sociaux avec le recul, qui arrive à en tirer du positif ? Pour ma part je ne vois qu’une formidable machine à broyer les gens.
Quelques détails me chiffonnent dans son comportement :
– si elle ne se sentait pas capable émotionnellement d’affronter un GC avec les regards extérieurs, la pression et tout le reste, il lui était possible de ne pas s’aligner du tout et de ne pas injurier – car pardon, mais il s’agit bien d’injures – toute une profession qui ne me semble pas être liguée contre elle.
– Naomi Osaka a désormais remporté 4 tournois du Grand Chelem, en ajoutant ses sponsors elle est désormais la sportive la mieux payée au monde, avec plus de 50 millions de dollars qui travaillent sur son compte en banque. Juste à titre de comparaison, Sampras avec ses 14 GC a gagné 20 millions de dollars sur l’ensemble de sa carrière. Ces sommes sont tout simplement délirantes, et elle a la possibilité de revoir à la baisse ses ambitions financières et de se séparer de ses sponsors, pour faire retomber la pression. Car la contrepartie des sommes délirantes qu’elle touche, c’est qu’elle doit consacrer une part énorme de son emploi du temps à des apparitions publiques. En renonçant à tout ça, elle touchera moins d’argent, mais je ne me fais pas de souci pour elle. Et elle pourra se concentrer sur ce qu’elle fait de mieux, à savoir jouer au tennis.
– Et dans le même ordre d’idée, je te rejoins totalement Don J sur la toxicité des réseaux sociaux. Mais elle a la liberté de ne plus y aller, comme chacun d’entre nous d’ailleurs.
Le problème Don J est bien que l’amende à laquelle Osaka s’est exposée ressemblait à une légère tapette sur les doigts pour elle. Et c’était aussi, pour les Grands Chelems, le risque d’ouvrir la porte béante à toutes les exigences les plus farfelues. Donc, pour moi, ils n’avaient d’autres choix que de taper un grand coup sur la table et lui rappeler ses obligations et les risques auxquels elle s’exposait si elle continuait. Surtout que visiblement la direction de RG/FFT a cherché à parler avec elle pour voir comment l’aider et elle n’a pas voulu parler avec. Donc difficile dans ces cas-là de laisser faire.
Ensuite, si elle n’assume pas le côté médiatique du tennis, peut-être aurait-il y réfléchir avant… elle n’a pas découvert en gagnant un Grand Chelem qu’il y aurait éventuellement un revers à la médaille… Là elle donne l’impression d’avoir voulu profiter que des avantages de la notoriété sans les inconvénients. Et honnêtement, ce n’est pas les conférences de presse auxquelles elle a fait face (jamais bien méchantes) depuis qu’elle est au premier plan qui sont responsables de ses crises d’anxiété et de sa dépression…
De plus, les journalistes font leur métier. Elle en a bien profité de l’exposition qu’ils ont fait d’elle…
Et quand on voit qu’elle pointe du doigt les conférences de presse et pas le moins du monde ne parle des réseaux sociaux car ils sont sont vecteur de communication, celui où elle peut dire ce qu’elle veut sans contradiction aussi..
Le timing de sa sortie était excessivement mauvais. Que ce soit de mettre un tournoi du GC, les médias, y compris voire surtout ceux de son pays qui ont, malgré la situation, fait l’effort de venir devant le fait accompli à l’avant-veille de son lancement était déjà en soit une erreur. Mais quand on sait que Forbes venait de publier sa liste annuelle des sportifs les mieux payés… comment son entourage n’a pas pu lui signifier à quel point ça n’allait pas. Elle risquait de passer pour une enfant gâtée capricieuse. Tout le monde a dans son boulot des choses qu’on n’aime pas faire. Sauf qu’on n’a pas 50 millions de dollars de revenus annuels pour se permettre de dire « bah ça j’aime pas, je le fais pas ».
Visiblement en plus elle s’est permise de parler au nom des joueurs sur un sujet pour lequel peu (voire quasi personne) partageait le point de vue. Etrange.
Son deuxième communiqué était lui bien meilleur. Et permettait finalement de comprendre la situation : Osaka ne va pas bien mentalement. Et sans doute aurait-elle mieux fait de commencer par là… et ça tout le monde la comprend et compatit pour elle.
Des matchs cool aujourd’hui, à commencer par le Ritchie / Gaston. Mon prono : Ritchie en 3.
Le Gael / Ramos, pas un cadeau pour le Gael celui-là : Ramos en 4.
Kohli Vs Nando, dans les 75 ans à eux deux, ceux-là se sont rencontrés pour la première fois il y a…15 ans. Allez, Nando, en 5.
Last but not least, le perfecto Cuevas Vs Lukapouille : Cuevas en 4.