Le top 5 du revers

By  | 3 mars 2011 | Filed under: Top 5

Si vous ar­riviez à vous pro­cur­er les lettres que Greg Rusedski ad­ressait en­fant au Père Noël, vous y trouveriez de façon récur­rente et en bonne place dans la liste des joujoux quémandés par l’hor­rible bam­bin, un beau re­v­ers tout ful­gurant. Heureuse­ment cette fois, le Père Noël ex­is­te, et il a activé tous ses réseaux, fait un lob­by­ing in­ten­se auprès de Dieu, usé son en­tregent pour as­sur­er que Greg ait le re­v­ers le plus pour­ri de l’ère Open. Parce que, comme nous tous ici, Papa Noël déteste Greg Rusedski.

En pub­liant un Top 5 des coups droits, j’ai creusé ma tombe édi­toriale, me con­dam­nant de facto à des pub­lica­tions équivalen­tes pour les aut­res coups du ten­nis. Ab­or­dons donc joyeuse­ment le cas du re­v­ers, le meil­leur ami du joueur de club. J’ai un temps caressé l’am­bi­tion de pro­duire deux papi­ers sur ce thème, l’un pour les re­v­ers à une main, l’autre pour les re­v­ers à… deux mains, re­v­ers à deux mains, y’a per­son­ne qui suit, concentrez-vous ! Je me suis fin­ale­ment ravisé et ne pro­poserai qu’un seul clas­se­ment com­biné pour deux raisons : on a cer­tes deux tech­niques, mais bien un seul et même coup (raison un peu) et la flem­me d’écrire deux papi­ers (raison be­aucoup).

Le re­v­ers à une main c’est un peu ma marot­te, les habitués du site le savent bien ; sur le cir­cuit il est pro­gres­sive­ment passé de norme à curiosité, la majorité des joueurs ac­tuels préférant la fiabilité, l’ef­ficacité et la plus gran­de facilité de maîtrise du geste à deux mains. Gran­de fut ma sur­pr­ise de con­stat­er que la quête des re­v­ers réel­le­ment ex­cep­tion­nels dans mes archives per­son­nelles faisait re­mont­er bien plus d’exécu­tions à une main qu’à deux. J’en ai hâtive­ment tiré la doucereuse con­clus­ion qu’un très bon re­v­ers à deux mains s’ac­quiert plus aisément mais quand on parle d’exécu­tions ul­times sur ce coup, il n’y a pas photo à l’arrivée, une main vaut mieux que deux.

Une fois de plus et pour ne pas fail­lir à ce qui va de­venir une tradi­tion, ayons une petite pensée pour quel­ques re­v­ers glorieux qui n’auront pas droit ce cité dans ce pal­marès : Wiland­er, Mecir, Agas­si, Kafel­nikov, Safin, Djokovic ou Mur­ray pour le re­v­ers à deux mains ; Korda, Costa, Al­mag­ro, Waw­rinka, Man­cini, Stich, Man­sdorf, Pavel, Pioline, Arazi, Drap­er, Youzhny ou Feder­er (si si) pour le re­v­ers à une main.

Les deux règles de­meurent : pas de clas­se­ment entre les re­v­ers re­tenus et focus sur les joueurs que j’ai pu voir à l’œuvre de leur » vivant » (non non An­toine, pas de Nas­tase, pas de Rosewall ni de Con­nors jeune).

David Nal­bandian : le géomètre

Soyons francs, je n’aime pas le re­v­ers à deux mains, c’est le re­v­ers du pleut­re, le re­v­ers des fil­les, le re­v­ers de l’épici­er… Ap­pelez comme vous voulez cette deuxième main qui vient tout stabilis­er, pour moi c’est un peu comme un aveu d’in­capacité et le choix de la facilité. Ça peut être féroce­ment ef­ficace comme chez Djokovic ou Mur­ray, je n’en reste pas moins franche­ment révulsé parce que ce n’est pas beau. Dans cet océan de co­uard­ise tech­nique à deux mains, seule une poignée de re­v­ers ar­rivent à com­bin­er ef­ficacité tech­nique et grâce d’exécu­tion à mes yeux, la palme du meil­leur réalisateur re­venant à David Nal­bandian.

Par­don d’user en­core de l’express­ion élimée du « coup total », mais le gras Ar­gentin fait vrai­ment ce qu’il veut de ce côté. Les zones qu’il trouve n’ap­parais­sent pas sur les car­tes du court à dis­posi­tion des aut­res joueurs, Nal­bandian travail­le en 3D quand le reste du cir­cuit reste en ab­scis­se et or­donnée. Croisé, court croisé, long de ligne, bombé, tiré au cor­deau, ça fuse de par­tout ; c’est tendu, ça gifle, et c’est sur­tout d’une facilité décon­certan­te. Le geste est pur, sans fan­taisie aucune ni état d’âme, on sent le géomètre totale­ment libéré des contra­in­tes tech­niques, étrang­er au ques­tion­ne­ment re­latif à la réalisa­tion de l’ouv­rage ; la seule ques­tion qui vail­le est le « où » (poser ce pro­chain re­v­ers), le « com­ment » étant perdu dans les souvenirs d’en­fance et in­scrit dans l’ADN.

Le re­v­ers de Nal­bandian est le coup qu’il fal­lait pour se mesur­er au coup droit de Feder­er ; le coup droit de David est curieuse­ment le pen­dant du re­v­ers de Roger dans la per­fec­tion tech­nique mais le man­que de folie. Si les affron­te­ments entre les deux hom­mes ont pro­duit quel­ques mo­ments d’anthologie ten­nistique, le re­v­ers de Nal­bandian y est cer­taine­ment pour be­aucoup.

La spéciale : Croisé, croisé, croisé, croisé et hop ! long de ligne. On apprend cette séqu­ence de jeu, LA séqu­ence du re­v­ers, aux ten­nism­en dès après le sev­rage. Tout le monde la con­nait, tout le monde l’eût pratiquée (y’a Lopez quand même), mais avec Nal­bandian on touc­he au gran­diose. Non seule­ment il trouve des zones croisées in­sensées (à égalité avec Agas­si) mais son déclenche­ment long de ligne est d’une soudaineté, d’une précis­ion et d’une vites­se inégalées (André s’incline). Le re­v­ers long de ligne de Nal­bandian fait par­tie de ces coups myt­hologiques, comme le ser­vice de Sampras, le coup droit de Feder­er ou la volée d’Ed­berg.

La faib­lesse : Tech­nique­ment je n’en vois aucune, c’est aussi sim­ple. Son re­tour de re­v­ers croisé court côté avan­tage n’ap­partient qu’à lui, je n’ai vu per­son­ne réalis­er ce coup avec autant de dextérité. Mais frapp­er la balle avec une telle per­fec­tion reste totale­ment vain si le joueur, lesté par son en­clume ab­dominale, se déplace comme un capibara et a le souffle d’un fumeur as­thmatique. Le meil­leur re­v­ers du monde est de­sser­vi par un physique de boot­legg­er, sans même évoqu­er le moral d’un chômeur en fin de droits.

Stefan Ed­berg : l’esthète

Que c’est beau… Sans son coup droit de tanche, le gran­diose Stefan aurait pu ar­riv­er second derrière le Veau d’Or au clas­se­ment des joueurs les plus beaux à voir évolu­er, les plus esthétiques. Plus que tout autre coup, son re­v­ers sym­bol­ise cette sorte de per­fec­tion où l’élégance, l’ef­ficacité, la ric­hesse de la palet­te tech­nique touc­hent au divin.

Ed­berg n’avait pas la ful­guran­ce d’un Gaudio ou d’un Al­mag­ro, mais côté amplitude des choix tech­niques il se pose là. Neut­ralisa­tion de l’ad­versaire avec le slice, rasant, rapide, fuyant, ex­ploita­tion en­suite de la moindre balle co­ur­te avec une accéléra­tion re­couver­te croisée le plus souvent, ou long de ligne. Par­fait dans l‘échan­ge, le re­v­ers d’Ed­berg l’était égale­ment en re­tour et en pass­ing shots. On ne re­mpor­te pas quat­re tit­res du Grand chelem sur herbe sans être armé de ce côté et Stefan ne fait pas ex­cep­tion à la règle ; mieux, il en est un dépositaire. Re­lanc­er les ogives de Boris sur le Centre Court ne lui faisait pas peur et ses re­tours bloqués ou en slice dans les jam­bes préparaient le ter­rain pour des pass­ing shots mil­limétrés.

Que ce soit en défense ou en at­taque, la con­struc­tion du point avec le re­v­ers se de­ssine, se précise, pas de re­cherche du coup qui tue et af­fole les cinémomètres ; jouer précis, jouer juste, faire le point. Et que dire de cette mag­nific­ence dans le mouve­ment, de ce gracieux bal­let tel­le­ment délicat qu’on sen­tait mont­er une note de tri­stes­se, quand sur la phase de­scen­dante de sa carrière, il était ratiboisé par la danse totémique du Mas­que Jim Co­uri­er ?

La spéciale : Un ar­ticle sera con­sacré à la volée, je ne peux donc décem­ment évoqu­er ici la meil­leure volée de re­v­ers de l’his­toire. Je mettrai alors en pre­mi­er ac­cessit son lob lifté de re­v­ers, com­pag­non des jours heureux à Wimbledon. Le lob lifté de re­v­ers à une main fait par­tie des coups les plus dif­ficiles du ten­nis et Ed­berg le maîtrisait à la per­fec­tion. Traves­tisse­ment, soudaineté, rapidité, il avait tout du coup as­sas­sin.

La faib­lesse : Comme pour tout le reste de son jeu, un man­que re­latif de puis­sance. Ed­berg est à chev­al sur deux généra­tions, celle des années 1980 où la puis­sance n’est pas en­core la panacée, et celle des années 1990 où elle im­pose ses di­ktats. Basé sur la vites­se et la précis­ion, son jeu s’est délité après 1992 et la perte des pre­mi­ers km/h en vites­se de jam­bes, puis a be­aucoup souf­fert des ag­ress­ions bar­bares. Son « head-to-head » avec Boris Be­ck­er est très sym­ptomatique de cette re­ddi­tion, le Suédois per­dant leurs sept de­rni­ers affron­te­ments à par­tir de 1992.

Gas­ton Gaudio : l’art-triste

Gas­ton Gaudio, c’est l’ar­tiste forcément mal­heureux, ravagé par ses con­flits in­ter­nes, qui aime se détest­er et ne se conçoit que dans la souffran­ce. Son seul sacre en Grand chelem est ac­couché dans les at­roces souffran­ces d’un match d’une étran­ge et suf­focan­te dramatur­gie. Gas­ton Gaudio, c’est Prométhée qui a volé le feu des Dieux et l’a plan­qué dans son re­v­ers. Il ne fin­ira pas enchaîné à un roch­er, of­frant quotidien­ne­ment son foie en pitan­ce à un aigle affamé, mais lais­sera son esprit et son âme prison­ni­ers de la forge d’Héphaïstos.

A Gas­ton Gaudio il n’a manqué que d’être gauch­er pour gonfl­er le batail­lon des ar­tistes talen­tueux mais tour­mentés que j’aime tant, bril­lants mais in­constants. L’Ar­gentin était l’un des rares ter­riens dont le jeu ne m’ar­rachait pas des bâil­le­ments dan­gereux pour mes maxil­laires, sur­tout grâce à son re­v­ers super­sonique. Moins naturel peut-être que celui de Gas­quet, mais plus puis­sant en­core et pas moins dan­gereux dans ses bons jours.

La faculté de l’Ar­gentin à contrôler le point sur terre bat­tue avec son re­v­ers le rapproc­he de Kuert­en, avec un geste moins délié et sou­ple, mais une plus gran­de tonicité. C’est râblé, com­pact, puis­sant, mais en même temps fluide et très sûr. Le re­v­ers est le seul coup sur lequel Gaudio n’a jamais semblé dout­er. Même si c’est lifté et dans l’échan­ge qu’il s’exprime le mieux – en pass­ings notam­ment – Gaudio possédait toute la panop­lie du re­v­ers avec le slice, le re­tour bloqué, le lob lifté. Un vrai co­uteau suis­se.

La spéciale : Si Gas­quet et Kuert­en sont in­touch­ables en long de ligne, Gaudio n’a pas d’équivalent en re­v­ers croisé. C’est le plan de frap­pe sur lequel il se sent le plus à l’aise et libère son bras sans appréhens­ion, un re­v­ers d’école.

La faib­lesse : Tech­nique­ment on ne peut pas re­proch­er grand-chose à ce coup magistr­al, mais le re­v­ers n’a pas suffi à sauv­er du nauf­rage l’at­tachant et sen­sib­le gauc­ho. Comme un papil­lon pleurant son statut perdu de chrysalide an­odine, Gas­ton a sombré dans l’anonymat après deux très bon­nes années 2004 et 2005. Les ailes de son re­v­ers ne l’ont pas porté bien loin, plombées par la masse de doute et d’autodestruc­tion inhérents à ce genre d’ar­tistes. Gaudio aurait pu être peintre, sculpteur, poète, se tranch­er l’oreil­le pour l’amour d’une femme.

Ric­hard Gas­quet : le naturel

Jamais un joueur n’aura autant été as­socié, réduit à un seul coup. Ric­hard Gas­quet est le re­v­ers. D’un strict point de vue de l’ef­ficacité, cer­tains re­v­ers n’ont pratique­ment rien à lui en­vi­er (Waw­rinka ou Youzhny parmi ses con­tem­porains) mais pour ce qui est du naturel, de la facilité, du pro­lon­ge­ment dans le geste d’une idée de l’esprit, Ric­hard Gas­quet est simple­ment in­com­par­able.

Je ne vais pas radot­er l’his­toire archi-rebattue du petit Mozart du ten­nis qui frap­pait des re­v­ers le long de la ligne de son be­rceau, et même si ses com­posi­tions fin­ale­ment ne valent que cel­les de Salieri, à Wolfgang Gas­quet on ne peut pas en­lev­er le fait que dans l’art du re­v­ers, il met tout le monde d’ac­cord. Ric­hard est le seul joueur cap­able de frapp­er des points gag­nants en re­v­ers de n’im­porte quel­le par­tie du court. Il util­ise notam­ment très bien le lift en re­v­ers croisé pour faire re­cul­er l’ad­versaire et peut faire alors un pas dans le court (si si ça ar­rive) pour pre­ndre la balle mon­tante et chang­er de di­rec­tion et al­lant le long de la ligne, sa meil­leure trajec­toire.

Ric­hard util­ise le slice en défense ou pour tem­poris­er, même si sur ce coup un Feder­er ou un Di­mit­rov ont plus de vista. En re­tours bloqués, quand il con­sent à jouer ag­ressif, ça dépote pas mal égale­ment et en pass­ing shots lorsqu’il est en con­fian­ce, c’est carrément Byzan­ce.

La spéciale : Le re­v­ers long de ligne, évidem­ment, naturel­le­ment, in­dis­cutab­le­ment, in­dubitab­le­ment, in­exorab­le­ment. Gas­quet per­son­nifie ce coup qui s’il de­vait re­ntr­er dans le Larous­se il­lustré, de­vrait être ac­compagné d’une image de Ric­hard. Dans le jeu et avec son man­que de con­fian­ce, on a moins l’oc­cas­ion de s’émer­veill­er de ses réalisa­tions foud­royan­tes, mais en pass­ing shots c’est tout simple­ment inégalé. Aux zones reculées à par­tir de­squel­les le tout meil­leur Gas­quet ar­rive à tirer des boulets le long de la ligne et crucifi­er le vol­leyeur, l’on ne peut com­par­er que les pass­ings de coup droit de Nadal en bout de co­ur­se. Les deux m’impres­sion­nent de façon égale.

La faib­lesse : Le re­v­ers de Ric­hard est une arme for­mid­able qui souffre mal­heureuse­ment de la faib­lesse men­tale de l’ar­tifici­er. Ric­hard joue loin, trop loin du théâtre des op­éra­tions et n’a que peu de velléités of­fen­sives. La plupart du temps il se con­ten­te de neut­ralis­er l’ad­versaire en li­ftant haut son re­v­ers. Quand il se fait viol­ence et re­ntre à l’intérieur du court, ce qu’il est cap­able de faire côté re­v­ers donne vrai­ment la sen­sa­tion d’un in­croy­able gâchis. Quand la tête va tout va, et chez Ric­hard la tête ne va pas. Tac­tique­ment Ric­hard man­que par­fois de créativité et re­couv­re trop systématique­ment son re­v­ers, quand d’aut­res sol­u­tions s’offrent à lui (slice, amort­ies).

Gus­tavo Kuert­en : la ful­guran­ce

A Gus­tavo Kuert­en je suis tenté d’attribu­er le titre de meil­leur re­v­ers sur terre bat­tue de tous les temps. La faculté de Guga à li­ft­er ce coup lui per­met de re­pouss­er l’ad­versaire loin de sa ligne de fond et lui ap­porte une sécurité maximale. Le geste est assez per­son­nel, loin des canons académiques mais em­preint d’une gran­de élégance. Guga c’est cette ges­tuel­le de pan­tin dégin­gandé, ces longs seg­ments désar­ticulés qui don­nent l’impress­ion que le mécano va cass­er. Le roseau est sou­ple, il plie, ploie mais jamais ne rompt. Guga danse sur le court.

L’effet kiss cool réside dans son poig­net d’une soup­lesse in­croy­able qui se retro­uve déjà dans l’armé du geste, et fouet­te en­suite la balle à la frap­pe en im­primant le fameux lift que je men­tion­nais tantôt. Il serait toutefois trom­peur de réduire ce coup à l’arme d’un crocodile car en at­taque ça traver­se les blin­dages les plus épais. J’avais com­paré le re­v­ers de Nab­landian au coup droit de Feder­er, je com­parerai le re­v­ers de Kuert­en au coup droit de Sampras. La même amplitude de geste, la même soup­lesse, le même re­lâche­ment sans im­press­ion aucune d’ef­fort, et le même poids énorme dans la balle qui fend l’air et trace des sil­lons dans la moitié de court ad­verse.

Gus­tavo Kuert­en manie son re­v­ers comme le fouet, les similitudes entre les deux ges­tes étant nombreuses : dans l’amplitude du mouve­ment d’abord, dans l’iner­tie en­suite quand l’ac­compag­ne­ment ample rap­pelle la lanière de cuir qui con­tinue sa co­ur­se ondulée alors que le bras qui l’a pro­pulsée a ter­miné la sien­ne déjà. Et dans les deux cas, ça fait très mal et mar­que à la peau le mal­heureux qui y goûte.

La spéciale : Comme Gas­quet, le re­v­ers en long de ligne de Guga force le re­spect et fait quitt­er son short à l’ad­versaire. Ça part vite, bien et souvent, pour ne rien gâcher. Kuert­en a su faire évolu­er son ten­nis et l’adapt­er aux sur­faces en dur où il com­men­çait à avoir des résul­tats pro­bants avant que les bles­sures ne le rattrapent, le hap­pent puis le re­jet­tent ex­san­gue.

La faib­lesse : L’amplitude de ses coups n’a jamais laissé à Kuert­en le temps néces­saire pour résoud­re l’équa­tion du gazon. Il est avec Safin le de­rni­er très grand joueur totale­ment in­ef­ficace sur herbe. Au som­met de son art, il boycot­te pour­tant les édi­tions 2001 et 2002, traumatisé sans doute par sa défaite au pre­mi­er tour en 2000 deux semaines après avoir été sacré à Roland-Garros.

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263 Responses to Le top 5 du revers

  1. Arthur 4 mars 2011 at 21:55

    Super article, comme toujours!
    Je remarque tout de même que tu as parlé « des » coups droits et « du » revers, il n’y en a donc qu’un seul qui ait grâce à tes yeux?

    En parlant de Gasquet, regardez ceci
    http://www.youtube.com/watch?v=MdxbiAHxRdk
    Ca fait mal au coeur quand on voit les trajectoire prises par les deux joueurs. Le rival de Nadal, ça n’aurait pas du être un Federer vieillissant, un Djokovic sans génie et un Murray sans ……. , mais bien lui. La fin des années 2000 aurait pu être le théâtre d’un fabuleux duel, hélas l’un des duettistes s’est perdu en route depuis 6 ans…

    • Arthur 4 mars 2011 at 21:59

      Le plus amusant c’est que Gasquet apparaît comme un monstre de mental, il debreak deux fois quand Nadal sert pour le set et le crucifie au tie-break.
      En 2011 cela peut passer pour une blague, et pourtant!

    • Ulysse 4 mars 2011 at 22:49

      Je ne connaissais pas ce match. Face au monstre de la surface qu’est déjà monsieur 100 000 tours/minutes en 2005, Richie est phénoménal. Quelqu’un devrait lui envoyer le lien, ça vaut tous les coachs.

    • Arthur 4 mars 2011 at 22:55

      Le match a lieu le 15 avril 2005, Nadal et Gasquet ont donc 18 ans tous les deux.
      Ca paraît impensable aujourd’hui d’avoir une demi-finale de MS entre deux gamins de 18 ans avec un tel niveau de jeu. Pas étonnant qu’on s’extasiait devant ces deux joueurs à l’époque, et qu’en en faisait les successeurs de Federer. Bon, on avait à moitié raison.

      • Clément 4 mars 2011 at 23:46

        C’est dommage, c’était sur la mauvaise moitié.

        (pas taper, pas taper je rigole… à moitié ;) )

    • Colin 5 mars 2011 at 00:18

      J’avais vu le match en direct à l’époque, curieux de voir le petit Mozart à l’oeuvre juste après sa victoire contre Federer.
      Et il m’avait scotché, il n’avait cédé que physiquement (hé oui, déjà) car dans le jeu il était à égalité.

      Je me souviens aussi de Nelson Monfort interviewant Toni Nadal à la fin du deuxième set et lui demandant en substance « Est-ce que vous ne croyez pas qu’on est en train d’assister à la naissance des deux grands champions de demain, et à la première d’une longue série de combats entre ces deux là ». Et Toni Nadal, toujours poli, « oui oui, sûrement, mais il ne faut pas non plus oublier Federer, c’est toujours lui le n°1, bla bla… ». Six ans plus tard, l’un des deux rivaux annoncés a fait pschitt, et on peut en effet le regretter amèrement quand on revoit ce match.

    • inès 5 mars 2011 at 09:46

      Il a eu une période difficile mais il n’a pas dit son dernier mot !

      Tout le monde (ou presque) le voit fini ici, alors qu’il fait la une du site de l’ATP World Tour avec la plus forte progression en partir de la place de numéro 1 ! Il est 21è et peut gagner pas mal de place encore. Qui sait s’il ne sera pas dans quelques mois le numéro 1 français !

      Nul n’est prophète dans son pays, certes ! Mais que ceux qui l’ont choisi dans l’Odyssée ne s’inquiètent pas…

  2. Grand Chelem 4 mars 2011 at 22:17

    Je vois pas comment on peut mettre Gasquet alors qu’il a aucune régularité.
    Les plus réguliers sont, actuellement, largement ceux de Nalbandian et Djokovic.

    • inès 5 mars 2011 at 09:38

      Si tu tables sur la régularité, alors là, difficile de départager les joueurs ! Simon est un bel exemple, il peut frapper pendant des heures en revers sans faire la faute.

      Mais ce n’est pas ce dont parle Karim ! Il traite des supers revers, ceux qui te laissent bouche bée, qui sont fulgurants, esthétiques ou millimétrés. Et si tu as déjà pu voir Gasquet à l’oeuvre dans un match, c’est ce qu’il fait quand il lâche un revers croisé court ou long de ligne. C’est un régal, une merveille, on se demande comment il fait !

  3. Nath 4 mars 2011 at 22:27

    6 partout entre Isner et Capdeville au 4° set, et toujours aucun break. Et 32 aces de la part d’Isner, sur TB (+ 24 services gagnants).

  4. May 4 mars 2011 at 22:56
    • Colin 5 mars 2011 at 00:07

      Tiens tiens, Lendl est deuxième, voilà qui va faire plaisir à certains ici!

    • Nath 5 mars 2011 at 00:13

      Jimbo, Dédé sur dur ? Il semblerait que la longévité soit un atout pour bien figurer dans ce classement…

    • Colin 5 mars 2011 at 00:20

      Oui, c’est visiblement le critère dimensionnant, je suppose que Santoro doit être très bien placé, peut-être même devant Noah!

    • Ulysse 5 mars 2011 at 12:14

      Les Américains sont très forts pour triturer les données jusqu’à en sortir des conclusions pré-établies. Connors devant Lendl c’est débile. Tout ce monde-là plus Vilas devant Agassi qui est devant Sampras c’est débile. Je ne parle même pas des places respectives de Fed et Nadal.
      C’est nul et non avenu. Lien suivant s’il vous plaît.

      Au fait May je t’ai envoyé le fichier Odyssée que j’ai reconstitué intégralement cette semùaine pour que tu fasses la vérif STP ?

      • May 5 mars 2011 at 15:11

        Ok Ulysse, je check tout ça plus tard, surveille ta boite mail.

  5. Elmar 4 mars 2011 at 23:53

    Trop fort, Karim Yoda existe! http://www.lematin.ch/sports/football/yoda-promesse-389993

    Fallait quand même le faire!

    • karim 5 mars 2011 at 00:47

      là tu m’en bouches un coin…

  6. karim 5 mars 2011 at 10:19

    Salut à tous, on déménage sur le fil du week-end.

    Merci

  7. Guillaume 7 mars 2011 at 15:09

    J’arrive bon dernier, mais ne peux décemment laisser filer un tel article sans y aller de ma contribution.

    Le revers… Pour moi le plus beau coup du tennis. Je crois que c’est l’ami Ulysse qui définissait le revers – à une main dans ce cas – comme étant le poème du tennis. Tout à fait ça. Un coup qui a ses artistes : quelques-uns à deux mains, la plupart à une. Au passage, on remarquera que Kuerten ou Gasquet sont des artistes du revers, quand Gonzalez ou del Potro sont des bombardiers du coup droit. Distinction significative.

    Je crois n’être pas seul dans ce cas, je considère Kuerten comme le must du must en revers. Le coup ultime du terrien, qui vers 2000/2001 avait évolué en frappe plus tendue apte à le faire briller sur surfaces rapides. J’ai toujours pensé que Kuerten aurait fini par gagner un GC sur dur si sa hanche n’avait pas crié grâce prématurément. Côté revers, Gaudio est un peu le petit frère du Brésilien, en plus académique dans la gestuelle.

    Après, difficile là aussi de ne s’en tenir qu’à cinq. Je garde un souvenir ému du revers d’Andrei Pavel, si facile, si coulé. Un peu plus vieux et donc découverts a posteriori, j’en conserve deux qui me paraissent réellement exceptionnels : Michael Stich le droitier et Petr Korda le gaucher.

    A deux mains, je sauve les deux grands champions russes : Safin, le meilleur revers à deux mains que j’ai vu, et Kafelnikov, peut-être un chouia moins diversifié que celui de Marat mais extrêmement élégant. Sinon, Connors et Agassi. Mention aussi au meilleur Goran Ivanisevic.

    César d’honneur enfin à celui qui est passé sans douleur du deux au une main en cours de carrière : Mats Wilander. Une démarche unique dans les annales du jeu pour un joueur définitivement pas comme les autres.

    Si je tente la synthèse de tout ça, et dans le désordre : Kuerten, Stich, Korda, Safin, Connors.

  8. fieldog, vainqueur 2010 de l'odyssée (dans le cul nabot!) 7 mars 2011 at 21:52

    Coucou l’ami!

    J’arrive longtemps après la bataille mais je tenais à dire que je me suis délecté de ce top 5 du revers. Je passe rapidement sur la forme tant tout a déjà été dit, si ce n’est que c’est écœurant de facilité et que je te donne RDV à la Bastille pour remettre les choses au point. Prépares tes armes nabot.

    Sur le fond, d’accord avec tout sauf Gaudio qui m’excite autant que, que…ben personne en fait. Gaudio ne m’évoque rien. Point

    Dans mon panthéon personnel, Safin, mon 1er coup de cœur. Absolument exceptionnel.
    Haas, qui sait tout faire côté revers avec un jeu totalement adapté au gazon pour ne rien gâcher.
    Concernant Edberg, évidemment qu’il mérite d’être au Hall of fame du revers. Tous ceux qui remettent en cause cela sont, soit fous, soit fous. Et j’offre un aller simple à la bastille à ceux qui me contrediront… Non mais sérieusement en plus d’être esthétiquement le plus beau revers à une main de tous les temps, c’était d’une efficacité diabolique et permettait au roi Stefan d’enchaîner des coups gagnants de tous les coins du terrain.
    Non mais Stefan quoi!!!! 8)

  9. Quentin 9 mars 2011 at 15:29

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