« Jimbo » et l’US Open

By  | 31 août 2009 | Filed under: Légendes
Jimmy Connors, Sports Illustrated (16 septembre 1991)Jimmy Con­nors n’a jamais été un joueur facile à battre et il a forgé une par­tie de sa réputa­tion sur le refus ab­solu de la défaite qui l’a toujours animé. Mais il est un tour­noi où battre « Jimbo » était en­core plus dif­ficile qu’ail­leurs, un tour­noi où ses vic­toires con­stituent une par­tie sub­stan­tiel­le de son ex­cep­tion­nel pal­marès, puis­qu’il y re­mpor­ta cinq tit­res en sim­ple et un en doub­le : c’est l’US Open. C’est là qu’il fût le plus souvent à son meil­leur, en sym­biose avec l’at­mosphère – à bien des égards détest­able – de Flush­ing Meadows où l’Open des Etats-Unis s’instal­la à par­tir de 1978, ab­an­donnant ainsi le site de Forest Hills où le cham­pion­nat se déroulait de­puis 1915. Sans l’US Open, Jimmy Con­nors se serait pas de­venu ce qu’il est, mais sans lui, l’US Open com­pterait une légende de moins…

Jimmy Con­nors détient plusieurs re­cords du tour­noi et cer­tains d’entre eux para­is­sent de­voir lui ap­partenir pour un bon mo­ment. Cer­tes, il ne détient pas le re­cord ab­solu de sept tit­res en sim­ple, co-détenu par Bill Tild­en, Ric­hard Sears et Bill Lar­ned (les deux de­rni­ers cités ont re­mporté leurs tit­res au XIXe siècle et au début du XXe, à une époque où le tenant du titre ne jouait que la fin­ale de l’édi­tion suivan­te), mais Jimmy est le pre­mi­er joueur à en avoir re­mporté cinq de­puis l’époque de « Big » Bill Tild­en, un re­cord que Sampras, puis Feder­er, ont de­puis égalé et que le Suis­se battra peut-être. John McEn­roe est, avec quat­re tit­res, le seul joueur du XXe siècle se rapproc­hant de cette per­for­mance. Jimmy est aussi le seul à l’avoir re­mporté sur deux sur­faces dif­féren­tes… et à for­tiori le seul à l’avoir re­mporté sur trois sur­faces dif­féren­tes ! Il a en effet gagné à Forest Hills en 1974, dernière édi­tion où le tour­noi se jouait sur herbe, puis en 1976, année où, comme en 1975 et 1977, il se dis­putait sur terre bat­tue, et enfin l’a em­porté en 1978, première édi­tion sur dur, dans le nouveau stade de Flush­ing Meadows. Il récidiva dans le cratère New-Yorkais en 1982 et 1983. Il est égale­ment déten­teur d’un titre en doub­le, glané aux côtés d’Ilie Nas­tase en 1975. Jimmy est égale­ment bien placé au nombre de fin­ales dis­put­ées puis­qu’avec sept fin­ales, seuls Tild­en (10), Sampras, Lendl et Bill Johnson (8 chacun) ont fait mieux que lui de­puis la création du tour­noi en 1881. André Agas­si et John McEn­roe le suivent avec re­spec­tive­ment six et cinq fin­ales.

Il a par­ticipé 22 fois au tour­noi entre 1970 et 1992, ne man­quant qu’une seule fois à l’appel au cours de cette période, en 1990, à 38 ans, pour cause de bles­sure. Aucun autre joueur n’a par­ticipé à autant d’édi­tions du tour­noi de­puis Vic Seixas, qui par­ticipa à son 28e tour­noi en 1969. Ses vingt par­ticipa­tions con­sécutives (1970-1989) ne sont dépassées que par trois joueurs : Vic Seixas (24), Nat­haniel Niles (23 au début du XXe siècle) et Andre Agas­si (21 de 1986 à 2006). Il a été 18 fois tête de série, un re­cord, devançant Frank Park­er (17). Chez les fil­les, Chris Evert l’a été autant de fois, et seule Mar­tina Nav­ratilova (19) a fait mieux.

En sim­ple, Jimmy Con­nors détient de loin le re­cord du plus grand nombre de demi- fin­ales dis­put­ées, 14 au total, entre 1974 et 1991. Il précède Tild­en (11), Agas­si (10), Sampras, Lendl et Johnson (9 chacun). Une seule per­son­ne a fait mieux : Chris Evert, 17 fois en demi-finales entre 1971 et 1988. En outre, il détient il le re­cord du plus grand nombre de demi-finales dis­put­ées suc­ces­sive­ment, douze au total (1974-1985). Il détient aussi le re­cord du nombre de matchs de sim­ple dis­putés de­puis la création du tour­noi, 115 au total, de­vant Vic Seixas (112) et André Agas­si (98), qui précèdent Nor­ris Wil­liams (89 matchs entre 1912 et 1935), Ivan Lendl (86) et Bill Tild­en (78). Chris Evert en a dis­puté deux de moins que lui (113) et cette dernière est la seule avec Mar­tina Nav­ratilova (106) à y avoir dis­puté plus de cent matchs. Con­nors détient égale­ment le re­cord du nombre de vic­toires en sim­ple, 98 au total, loin de­vant Agas­si (79), Seixas (75), Lendl (73), Tild­en et Sampras (71 chacun). Seule Chris Evert a fait mieux (101 matchs).

Il détient égale­ment un autre re­cord dif­ficile à battre, celui du plus faib­le nombre de jeux per­dus lors d’une fin­ale du tour­noi qui est d’ail­leurs un re­cord tous tour­nois du Grand chelem con­fon­dus. Il re­mpor­ta en effet son pre­mi­er titre en écrasant en fin­ale Ken Rosewall 6-1 6-0 6-1. Enfin, aucun déten­teur d’une wild card n’est allé aussi loin dans le tour­noi que ne le fît Jimmy en at­teig­nant sa 14ème demi-finale en 1991, à 39 ans, l’âge qu’avait Rosewall en 1974. Né un 2 sep­tembre, Jimmy fêtait son an­niver­saire durant le tour­noi et il re­mpor­ta 10 des 11 matchs qu’il y dis­puta ce jour-là, notam­ment sa dernière vic­toire, le jour de ses 40 ans, en 1992, en bat­tant le brésili­en James On­cins 6-1 6-2 6-3, avant de per­dre au tour suivant con­tre Ivan Lendl, non sans lui avoir pris le pre­mi­er set…

Pancho Gon­zalez : le men­tor

Vingt-deux ans auparavant, en 1970, c’est un jeune Américain in­con­nu de 18 ans qui faisait sa première ap­pari­tion à Forest Hills. Il s’y fit im­médiate­ment connaître, moins par ses résul­tats en sim­ple (battu au pre­mi­er tour par le Britan­nique Mark Cox en trois sets) que par le fait qu’il était le jeune « protégé » de la légende (en­core) vivan­te qu’était Pancho Gon­zalez, 42 ans. En­semble, ils at­teig­nirent les quarts de fin­ale du tour­noi en doub­le. En sim­ple, Gon­zalez fît mieux que le jeune Jimmy, gag­nant deux matchs avant de per­dre en quat­re sets serrés con­tre Nikki Pilic. A près de 36 ans, Ken Rosewall re­mpor­ta le tour­noi en sim­ple et de­meure à ce jour le vain­queur le plus âgé à l’avoir re­mporté, si l’on veut bien ex­cept­er Bill Lar­ned en 1911 qui n’a dû dis­put­er que la fin­ale pour s’im­pos­er.

Lors de l’édi­tion de 1971 que re­mpor­ta Stan Smith, Jimmy décroc­ha sa première vic­toire im­por­tante aux dépends d’Alex Ol­medo. Alors en fin de carrière, Ol­medo a re­mporté Wimbledon et l’Open d’Australie en 1959 avant de pass­er pro. Au cours du match qui nous intéresse, il re­mpor­ta les deux pre­mi­ers sets (6-2 7-5) avant que Jimmy ne s’im­pose dans les trois suivants : 6-4 7-5 7-5. Jimmy per­dit en­suite con­tre Colin Di­bley. L’année suivan­te, pen­dant que son ami Ilie Nas­tase s’en al­lait gagn­er le tour­noi, Jimmy tomba au pre­mi­er tour con­tre son com­pat­riote Tom Gor­man, futur demi-finaliste, qui s’im­posa dif­ficile­ment : 6-1 3-6 6-7 7-5 6-4. Ce fut sa dernière défaite avant les quarts de fin­ale jusqu’en 1986.

En 1973, Jimmy at­teig­nit les quarts de fin­ale, bat­tant Herb Fitzgib­bon, Jaime Fil­lol, Char­lie Pas­sarell et enfin le « Hol­landais volant », Tom Okker (tête de série n°7), en trois sets en huitièmes de fin­ale. En quarts, il per­dit con­tre le futur vain­queur du tour­noi et meil­leur joueur du monde sur herbe, John New­combe, qui l’em­porta 6-4 7-6 7-6. Jimmy, armé de sa Wil­son T 2000, venait de sig­nal­er à tous qu’à 21 ans il faud­rait man­ifes­te­ment com­pt­er avec lui au cours des années à venir. Fin 1973, il était numéro 6 au nouveau clas­se­ment de l’ATP.

1974 fût l’apothéose de Jimbo qui re­mpor­ta 99 matchs sur les 103 qu’il dis­puta cette année-là, saison la plus bril­lante d’un joueur américain de­puis Tony Trabert en 1955, une saison com­par­able à celle ac­complie par John McEn­roe dix ans plus tard. Il re­mpor­ta 15 tour­nois, comme Nas­tase l’année précédente et Lendl en 1982, et seuls Laver en 1969 et Vilas en 1977 ont fait mieux (17 chacun). Con­nors avait re­mporté l’Open d’Australie et Wimbledon lorsqu’il se présenta à l’US Open en forme assez moyen­ne, ayant attrapé un virus qui lui avait fait per­dre plusieurs kilos. Il re­mpor­ta néan­moins facile­ment le tour­noi, bat­tant Met­reveli en quarts, Tann­er en de­m­ies et Rosewall en fin­ale, de­venant le plus jeune vain­queur du tour­noi de­puis Ken Rosewall en 1953. Comme pour sa vic­toire à Wimbledon, il est par­fois avancé qu’elle pâtit du fait que Rosewall al­lait avoir 40 ans. Ce que l’on dit moins, c’est qu’aucun joueur n’a réussi à jouer aussi bien et aussi longtemps que Rosewall et qu’il était en­core cap­able en 1974 de jouer ex­trême­ment bien. Il con­tinuera d’ail­leurs à gagn­er des tour­nois jusqu’en 1977, bat­tant en­core à l’oc­cas­ion les meil­leurs joueurs du monde. Lors de cet US Open, Rosewall bat­tit le tenant du titre John New­combe en demi-finales (6-7 6-4 7-6 6-3), comme il l’avait fait deux mois plus tôt à Wimbledon. Mais Con­nors dis­posait du jeu idéal pour battre « Muscles » (sur­nom un peu ir­onique en raison du physique très fin de l’Australi­en), dont l’unique point faib­le était le ser­vice, tan­dis que le re­tour se ser­vice était l’arme prin­cipale de Jimbo. Sa tac­tique, qui ne varia jamais durant sa carrière, était de tent­er de pre­ndre le contrôle de l’échan­ge dès le re­tour qu’il frap­pait des deux côtés aussi fort qu’il le pouvait. De­venu Numéro un mon­di­al à la suite de la fin­ale de Wimbledon, il oc­cupa cette place durant 160 semaines con­sécutives. Il dis­ait d’ail­leurs : « N°1, c’est un end­roit d’où j’aime la vue ».

Con­nors at­teint à nouveau la fin­ale de l’US Open au cours de chacune des quat­re années qui suivirent, gag­nant en 1976 et 1978, à chaque fois aux dépends de Bjorn Borg (qu’il bat­tit égale­ment en de­m­ies en 1975). Ses deux défaites lui furent in­flig­ées par Manu­el Orantès en 1975 et par Guil­lermo Vilas en 1977. La première fut la plus sur­prenan­te. Comme con­tre Ashe en fin­ale de Wimbledon, Con­nors était le grand favori et, comme à Wimbledon, il per­dit. Tout n’était pas par­fait dans son jeu et tant Ashe qu’Orantès avaient com­pris que le meil­leur moyen de le battre était de lui donn­er des bal­les sans con­sis­tance, re­bon­dissant très peu, de préférence sur son coup droit. Avec ses frap­pes ex­clusive­ment à plat ou slicées, le coup droit de Con­nors faib­lissait dans les mauvais jours et la balle qu’il con­tinuait à frapp­er sans relâche ter­minait sa co­ur­se dans la bande du filet ou sor­tait du court. Il ne fal­lait sur­tout pas tent­er de le pre­ndre en cad­ence du fond du court comme Borg s’éver­tuait vaine­ment à le faire sans avoir en­core les moyens de tenir le rythme. Le Suédois ne fut cepen­dant pas loin de re­mport­er le titre en 1976, ob­tenant quat­re bal­les de deux sets à un dans le tie-break du troisiè­me set, avant de le per­dre, puis de per­dre le set suivant… et le match avec lui. En 1977, Vilas que Con­nors avait écrasé en demi-finales l’année précédente (6-4 6-2 6-1) prit sa re­vanche et gagna la fin­ale (2-6 6-3 7-6 6-0). Con­nors avait eu plusieurs bal­les de deux sets à un, avant de per­dre le troisiè­me set, puis de dis­jonct­er totale­ment. A la septième balle de match, un coup de Con­nors fut an­noncé faute, à tort semble t il, mais l’ar­bitre n’eût pas le temps d’an­nonc­er le score que la foule en­vahis­sait le court en por­tant Vilas en tri­omphe tan­dis que Con­nors quit­tait le stade en séchant la conférence de pre­sse. C’est peu dire que son ar­rogan­ce avait fini par non seule­ment lui jouer des tours, mais par lui aliéner les aut­res joueurs et le pub­lic, fût-il américain. Cela chan­gea dès que Borg prit le meil­leur sur lui et sur­tout dès que McEn­roe vint le sup­plant­er dans le rôle du type in­sup­port­able.

Borg/McEn­roe : les rivaux

En 1978, Con­nors ef­fectua ce qui reste sans doute son meil­leur US Open et, dans l’enfer de Flush­ing Meadows, sur le nouveau ci­ment qui était sa sur­face de prédilec­tion (il jouait de­ssus de­puis ses débuts), il bat­tit Gottfried en trois sets en quarts, McEn­roe en demie, égale­ment en trois sets – première demie fin­ale de Big Mac à l’US Open –, et joua l’un des meil­leurs matchs de sa carrière en fin­ale con­tre Borg. Deux mois avant, le même Borg l’avait battu facile­ment en fin­ale de Wimbledon, lui pour­rissant la vie grâce, pour la première fois, à des slices co­urts en re­v­ers envoyés sur le coup droit de Jimbo, trahi par ail­leurs par son ser­vice. A la fin de match, Con­nors déclara sob­re­ment qu’il pour­suiv­rait « ce fils de p..e jusqu’au bout du monde » s’il le fal­lait tant qu’il ne l’aurait pas battu. Deux mois plus tard et après un en­traî­ne­ment in­ten­sif durant l’été, sur le ci­ment de Flush­ing Meadows plus rapide que la terre bat­tue et au re­bond plus élevé que sur herbe, Con­nors saoula Borg de coups gag­nants et l’em­porta 6-4 6-2 6-2. Cir­constan­ce atténuan­te pour le Suédois, il ne pouvait ser­vir nor­male­ment, étant han­dicapé par une am­poule. Durant cet US Open, un seul joueur menaça sérieuse­ment Con­nors : Ad­riano Panat­ta qui, après une saison 1977 décevan­te, était re­venu à son meil­leur niveau et qui ser­vit pour le match au cin­quiè­me set, avant que Jimmy n’em­porte les quat­re de­rni­ers jeux et le match (4-6 6-4 6-1 1-6 7-5). Sur ce, Con­nors ter­mina pre­mi­er au clas­se­ment de fin d’année pour la cin­quiè­me fois con­sécutive.

En 1979, Con­nors se maria avec une ex-modèle de Playboy, Patti McGuire, eut un pre­mi­er en­fant et ses résul­tats baissèrent sen­sib­le­ment. Borg se main­tenait, im­per­turb­able, au top niveau et McEn­roe ar­rivait à maturité. Au prin­temps, lors des WCT Fin­als, il fut le pre­mi­er joueur à battre à la fois Con­nors et Borg au cours d’un même tour­noi. En demi-finales de l’US Open, il bat­tit en­core Jimbo, pour la première fois en Grand chelem, l’em­portant 6-3 6-3 7-5. McEn­roe y prit tant plaisir qu’il l’élimina à nouveau lors des demi-finales de 1980, avant que Borg en fasse de même en 1981. Lors de l’US Open 1980, Con­nors avait cepen­dant retro­uvé son niveau de jeu et le match fut dan­tesque, McEn­roe l’em­portant fin­ale­ment 6-4 5-7 0-6 6-3 7-6, avant de battre Borg le len­demain, égale­ment en cinq sets. A chaque fois ces années-là, Con­nors avait donc perdu con­tre le vain­queur du tour­noi.

La re­traite de Borg, qui était de­venu sa bête noire, re­ssus­cita Con­nors au prin­temps 1982. Il bat­tit McEn­roe en fin­ale de Wimbledon, son pre­mi­er Grand chelem de­puis 1978, et con­fir­ma qu’il était bien le meil­leur cette année-là en re­mpor­tant, à 30 ans, son quat­rième US Open. Il bat­tit Vilas, qui réalisait de son côté sa meil­leure saison de­puis 1978, en quat­re sets en de­m­ies, puis Ivan Lendl 6-3 6-2 4-6 6-4 en fin­ale, alors que le Tchèque avait de son côté sorti McEn­roe en trois sets, sur un score quasi­ment iden­tique à celui de la fin­ale qui eut lieu trois ans plus tard en 1985. En 1983, Jimmy avait en­core un Grand chelem dans sa raquet­te et l’em­porta une nouvel­le fois à New York, con­tre Ivan Lendl. La fin­ale dura quat­re sets, comme l’année précédente, à ceci près que Lendl, qui avait été tout pro­che de mener deux sets à un, s’ef­fondra après la perte du troisiè­me set, et prit une bulle au quat­rième, le tout dans une am­bian­ce in­descrip­tible (6-3 6-7 7-5 6-0).

1984 fut la gran­de année de John McEn­roe, qui ne per­dit que trois matchs et écrasa Con­nors en fin­ale de Wimbledon, ne lui lais­sant que quat­re jeux. Com­pte tenu des rap­ports détest­ables que les deux hom­mes en­tretenaient, Con­nors était par­ticuliè­re­ment re­monté con­tre lui lorsqu’il se re­ncontrèrent, pour la quat­rième fois de suite, en demi-finale de l’US Open. Ce fut l’un des meil­leurs matchs de l’année, l’un des rares ou McEn­roe fut sérieuse­ment en dang­er. Il l’em­porta néan­moins en cinq sets (6-4 4-6 7-5 4-6 6-3), en dépit du souti­en ap­porté par le pub­lic à son ad­versaire. Con­nors avait main­tenant 32 ans et ce fut la dernière fois qu’il avait une chan­ce sérieuse de re­mport­er le tour­noi.

Le fils spirituel : Andre Agas­si

Jimmy Con­nors de­vait en­core at­teindre les demi-finales en 1985, sa onzième demie con­sécutive à l’US Open, de même qu’en 1987 et en 1991 mais, en 1985 et en 1987, il tomba à chaque fois con­tre Lendl, alors à son meil­leur et qui lui colla trois sets avant de re­mport­er le tour­noi. En 1986, il n’at­teig­nit pas le de­rni­er carré, pour la première fois de­puis 1974, ni même les quarts. Il fut en effet battu au troisiè­me tour par l’américain Todd Witsk­en en trois sets au troisiè­me tour, la pire per­for­mance de sa carrière.

En 1988, Jimmy fêtait ses 36 ans. Il par­vint jusqu’en quarts de fin­ale où il fut sorti en trois sets par un jeune Américain pro­met­teur qui jouait un peu comme lui, mais qui avait la moitié de son âge. Andre Agas­si l’em­porta 6-2 7-6 6-1. L’année suivan­te, Con­nors par­vint de nouveau en quarts, bat­tant An­dres Gomez au troisiè­me tour en quat­re sets, avec une bulle au quat­rième pour l’Equatori­en. Son par­cours aurait nor­male­ment dû s’arrêter au tour suivant où il re­ncontrait Stefan Ed­berg, tête de série n°3. Mais Jimmy affron­ta un Ed­berg peu in­spiré et l’écrasa comme au bon vieux temps 6-2 6-3 6-1. En quarts de fin­ale, il retro­uva Agas­si, bien décidé à pre­ndre sa re­vanche de l’année précédente, mais dû céder en cinq (6-1 4-6 0-6 6-3 6-4).

En 1990, il ne put fêter ses 38 ans lors du tour­noi et ne joua d’ail­leurs que trois matchs durant la saison, tous per­dus, s’étant grave­ment blessé aux poig­nets. C’était un âge raisonn­able pour pre­ndre sa re­traite, d’autant qu’il avait dégrin­golé dans les pro­fon­deurs du clas­se­ment. Il avait cepen­dant gardé le meil­leur pour la fin, si l’on peut dire, puis­que l’année suivan­te, classé 174e mon­di­al et bénéficiaire d’une wild card, il at­teint les quarts pour la 17e fois et même les de­m­ies pour la 14e fois au cours d’une épopée qui de­vait éclips­er totale­ment la vic­toire fin­ale de Stefan Ed­berg. Il aurait « du » per­dre bien avant que Jim Co­ur­ri­er ne le stop­pe en demi-finales, puis­qu’au pre­mi­er tour, mené deux sets à zéro, 0-3 et 0-40, il par­vint néan­moins à battre Pat­rick McEn­roe (4-6 6-7 6-4 6-2 6-4) au cours d’un match qui se ter­mina à plus d’une heure et demie du matin ; au quat­rième tour, le jour de son an­niver­saire, il sauva deux bal­les de deux sets à zéro dans le tieb­reak du deuxième set con­tre Aaron Krickstein, et re­vint de 2-5 dans le cin­quiè­me set – pas­sant par deux fois à deux points de la défaite –, avant de s’im­pos­er (3-6 7-6 1-6 6-3 7-6). Enfin, en quarts de fin­ale, Paul Haar­huis ser­vit à 5-4 pour mener deux sets à zéro, avant de per­dre son ser­vice sur un point où Con­nors relança quat­re smashs con­sécutifs avant de le pass­er magistrale­ment en re­v­ers, puis de s’im­pos­er (4-6 7-6 6-4 6-2). Ce point d’anthologie est visib­le ici :

http://www.youtube.­com/watch?v=r7t5W6SDuEs

Con­nors avait alors l’âge qu’avait Rosewall lorsqu’il le pulvérisa en 1974…

About

Né l'année ou Rod Laver réalise son pre­mi­er grand chelem, suit le cir­cuit de­puis 1974, abuse par­fois de statis­tiques, af­fiche rare­ment ses préfér­ences per­son­nelles, aime les fos­siles et a par­fois la dent un peu dure...

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65 Responses to « Jimbo » et l’US Open

  1. fieldog38 31 août 2009 at 08:14

    C’est impressionnant de voir qu’à 39 ans, Jimbo atteignait encore les 1/2 du GC le plus sélectif et exigeant…D’autant plus qu’il avait un jeu sans véritable marge de sécurité avec ses frappes à plat et ses slices. Quel point contre Haarhuis! Un autre pas mal dans le style : http://www.youtube.com/watch?v=huCzy0OTnxM

    Merci antoine pour cette rétrospective fort sympathique.

  2. Lionel 31 août 2009 at 09:44

    Il existe donc des records ou le dieu suisse n’entre pas dans 10 premiers, ceux de la longévité, à 28 ans normal.

    Pour aller plus loin, un peu, on peut dire qu’il participe pleinement du rêve américain, avec le patriarche Gonzales sans le pancho mexicain qui transmet la balle a Jimbo et au professionnalisme au début des 70, qui donne la raquette à André, encore un gentil faux rebelle de la modernité malgré lui. Finalement le mythe qq chose qui n existe pas se vérifie, Gonzales le patriarche mourrant dans l’anonymat pauvre, ses obsèques payées par…André Agassi, la boucle est bouclée.

    Connors le guerrier magnifique, le showman hors pair, ahhhh la génération Mac Noah Connors l’emporte largement sur ce petit fils à maman (Gloria lui mit une raquette ds les mains à 2 ans comme le dit la légende), gros beauf US de base inculte, avec l image absurde du mec sympa la fin de sa carriere.

    Putain le seul de la génération que je n ai pas vu jouer en vrai. A la fin comme 20 ans avant, petit oubli d’Antoine, il se prend une belle branlée contre Jim baseballmann Courier, en demi en 92.

    Sacré Antoine.

    • Franck-V 31 août 2009 at 09:56

      Oh Lionel, pour que Courier se prenne la même branlée , face à un Murray, par exemple, il faudrait qu’il joue encore et dispute… cet US Open 09 en atteignant les 1/2 , bien entendu :-)

      C’est en 91, pas en 92.

      • Lionel 31 août 2009 at 10:03

        oui oui Frankie. Je le mets pas dans le mythe donc; Courierrr le malaimé. 91 oui, je sais pas pourquoi je veux toujours que ce soit 92.

  3. Kristian 31 août 2009 at 09:51

    Tres precis et meticuleux. Connors et Flushing Meadows, c’est toute une serie de matchs incroyables qui reviennent en memoire: les demi finales face a McEnroe en 80 et 84, l’atomisation d’Edberg (jouissif!) en 89, et le grand combat – passation de pouvoir, qu’on croyait etre le dernier face a Agassi en 89.

    Et puis il y a 91. Je crois qu’aucun vainqueur de Grand Chelem n’a ete autant occulte (oublie?) qu’Edberg en 91, tant Connors avait dynamite le tournoi et en etait LA Star. Que des matchs de legende et le huitieme de finale face a Krickstein un jour de Thanksgiving reste l’une des plus grandes emotions tennistiques que j’ai vecue.

  4. Lionel 31 août 2009 at 09:59

    Sinon rien à voir ou si, l exact opposé, Richard Gasquet
    http://www.lequipe.fr/Tennis/breves2009/20090830_195831_gasquet-un-nouveau-depart.html

    En tant que fan du jeu, je trouve qu il faut arrêter les frais là, la mafia Lagardère L équipe Amaury, y a rien a dire depuis longtemps, mais on parle on parle…

    On pourrait faire un anti Connors avec Richard, du génie dans le poignet; Top 10, espoir énorme, et 3 matchs gagnés chez lui à Roland en 8 ans? de carrière. Bref, je vois une solution pour Richard, mais faudrait beaucoup de chance, une nana obnulbilé par le fric et la réussite, type Golovin avec qui il gagnait Roland en mixte.
    Je sais pas le personnage fallot commence à me faire chier, Leconte au moins était un vrai beauf de droite attachant, avec des coups de génie ca et là. Il faisait pas les choses à moitié; coller une branlée à Lendl et perdre contre un coréen 1200 eme. Richard est chiant en fait. Il n’a été « que » 7eme ce qui est peu pour lui, et n’a pas baisser beaucoup au classement.
    On attend désesperement « le truc »; genre « allez vous faire enculé »; ou une grosse victoire, juste Bercy quoi.

    Mais non; des conneries lenifiantes du genre « je remercie bcp Rafa pour son aide durant ma suspension ». Mais rien à foutre.

    Allez Vamos Jimi Gasquet…

    • Antoine 31 août 2009 at 11:35

      je pense que si Jimmy avait été opposé à Nadal au premier tour à l’US Open dans des conditions voisines, il aurait déclaré avant le match quelque chose du genre: « S’il s’imagine que je vais lui filer le match parce que je n’ai pas joué depuis trois mois, il va avoir une sale surprise. Il faudra qu’il me marche sur le corps s’il veut avoir une chance de me battre.. » ou quelque chose dans le genre…

  5. Alex 31 août 2009 at 10:47

    Merci de nous régaler de ces morceaux d’Histoire,encore !!

  6. Franck-V 31 août 2009 at 11:09

    Cruelle la comparaison des couvertures de SI.

    Entre « Connors, le choix du peuple » (ça fait encore plus, verdict plébiscité que les « gens » masse indéterminée), et « Lendl le champion dont on en a rien à battre » illustrant l’article Lendl et Wimbledon….

  7. Antoine 31 août 2009 at 11:18

    Salut ! Juste une précision: le choix de la photo et des intertitres est de Guillaume..

    Sinon, à la rubrique « record », j’aurai pu signaler que Jimmy détient un autre record à l’US Open: il a été 18 fois tête de série (deuxième: Frank Parker 17), soit le même nombre de fois que Chris Evert.

    Martina Navratilova détient le record, hommes et femmes confondus, avec une unité de plus (19)..

    Et pour revenir sur un match qui m’ vraiment marqué, la demie de 80 contre Big Mac, il faut se rappeler que Mac est revenu de l’enfer puisque entre la fin du deuxième et le début du quatrième, Jimmy lui a mis 13 jeux de suite..je ne crois pas que cela soit arrivé une seconde fois à Big Mac..Un autre également, mentionné par Kristian: les cinq sets contre Agassi en 89 à 37 ans, match finalement perdu non sans lui avoir quand même mis une bulle au troisième..

    • Franck-V 31 août 2009 at 11:25

      Oui, typique de Connors, ne jamais retenir les chiens, ces 6-0 de trentenaire malgré 2 matchs perdus en 5 sets en sont un témoignage.

      Même cas de figure, la 1/2 F perdue contre Borg à Wimbledon 81.. mais là, il prend aussi un 6-0.

  8. Jean 31 août 2009 at 11:39

    Quelle densité d’information ! « Ici, c’est chez moi », avait je crois déclaré Jimbo au moment du déménagement à Forest Hills, une phrase qui résume bien cet article. Pour moi, c’est surtout ses victoires de 82-83 et sa chevauchée fantastique de 91 qui ont marqué, ainsi que la demie de 84. Lui seul pouvait installer ce genre d’ambiance, son match avec Krickstein en victime expiatoire est probablement ce que l’on a fait de mieux en la matière. Bref, si je n’étais pas un gros fan du personnage, je ne peux que le remercier pour la générosité dont il a fait preuve sur le court. Comme il est dit plus haut, on peut comparer cela avec le mythe de la pression excessive sur les Français à RG. Alors que dans tous les autres sports ont considère que jouer à domicile est un avantage, c’est un handicap à Paris…

    Par contre, pardonnez-moi ce plaisir tout personnel, quelle joie de « corriger » Antoine, c’est comme dire à Sébastien Loeb qu’il a oublié d’enlever le frein à main : « Au printemps (79), lors des WCT Finals, (McEnroe) fut le premier joueur à battre à la fois Connors et Borg au cours d’un même tournoi ». Il me semble qu’Ashe avait réalisé la perf à Wimbledon75 (finale et quarts).

    Et dans les comparaisons revient toujours Evert, c’est incroyable ce que cette fille a fait, on en parle pourtant assez peu (je sais, c’est du tennis féminin…).

    • Antoine 31 août 2009 at 11:53

      Correction bienvenue Jean! Effectivement, j’aurais du ajouter « depuis que ces deux derniers occupaient les deux premières places au classement » car effectivement à Wimbledon en 75, Ashe a bien battu les deux comme tu l’écris mais Borg n’était alors que numéro 5…

    • Franck-V 31 août 2009 at 11:57

      Evert, on en parlait dans les 70′s, c’était la  » Borg au féminin », seulement par la suite, Navratilova a pris un net ascendant sur elle, ce qui a quelque peu éclipsé son aura.

      Et comme Connors, elle a croisé le fer avec plusieurs générations, de Court, BJK et Goolagong à Graf, Sanchez et Seles…

      Evert 71 à 17 ans… Seles naît en 73…

      http://www.youtube.com/watch?v=3AYqVUQ24SE&feature=PlayList&p=1CC6BBB3E4469818&playnext=1&playnext_from=PL&index=29

      Evert 89 à 35 ans… à l’US Open toujours… elle bat Seles 16 ans en 1/8

      Sous son allure de petite fiancée de l’Amérique, c’était une tueuse…

      http://www.youtube.com/watch?v=DfrUVH6MBwk

  9. Jérôme 31 août 2009 at 12:06

    Article remarquable. Aussi bien par la richesse et la pertinence des informations retenues que par le style narratif.

    Je n’y relève qu’une coquille ;-) : celle relative au nombre de finales de l’US Open disputées. Mac Enroe n’a disputé que 5 finales de l’US Open (1979, 1980, 1981, 1984 et 1985) et non pas 6.

    J’ai aussi un désaccord sémantique quant à Agassi dont je ferais plutôt le fils « stylistique » que le fils spirituel de Connors, car niveau mental, Connors était un warrior hyper-extraverti alors qu’Agassi a toujours eu des fragilités sur ce plan et n’était pas du tout extraverti une fois le match commencé.

    Mais sinon, chapeau bas. J’ai vu tout gamin la demi-finale de FLushing 1980, et même derrière un écran télé, l’atmosphère était invraisemblable : une pure folie. J’ai revu récemment le match sur ESPN classic. C’était tout aussi fou.

    Maintenant, comme Lionel, je rappellerai à quel point l’opinion a changé sur Connors. Tant qu’il était le patron du circuit, Connors était terriblement antipathique. C’était un sale type façon red neck qui ne reculait devant aucun mauvais coup pour gagner et qui jusqu’à 39 ans n’a jamais reculé. C’était de l’anti-jeu, de la triche, et il y aurait eu des pénalités pour comportement anti-sportif que Connors aurait remporté la palme en la matière.

    Mais, et j’ai participé du public de cette évolution, Connors est devenu sympathique quand il s’est fait passer devant par Borg et Mac Enroe en 1979. En 1980, c’était déjà un peu le vieux, l’outsider, et on adorait le voir gagner contre Mac Enroe dit « superbrat » et Lendl. Moi, j’adorais voir ce vieux guerrier battre Mac et Lendl. Et je pense que l’affection que j’ai nourrie pour Wilander est venue uniquement de cela (un type profondément sympathique et simple qui tient le rôle de David contre Goliath malgré un jeu chiant).

    • Franck-V 31 août 2009 at 12:15

      De plus, il faut rajouter que Connors revient à RG, justement seulement en 79 après ses meilleures années, alors n°3, marié , papa et beaucoup plus sympa, joueur avec le public tout en ayant gardé son fighting spirit.

      RG n’a pas connu le bad boy, c’était alors McEnroe…

      Pas surprenant si RG en fait son chouchou d’emblée .. et que ça deviendra le tournoi préféré de Jimbo.

    • Antoine 31 août 2009 at 12:26

      Tu as raison sur le nombre de finales de Mc: c’est bien sûr une coquille..

      Sur Agassi et Connors, l’intertitre, comme je l’ai signalé est de Guillaume, et non de moi et je lui ai dit que je ne partageais pas non plus ce point de vue en dépit de similitudes dans le jeu. De mon point de vue, Connors n’a ni prédécesseur, ni successeur, ni spirituellement, ni stylistiquement..Si on veut vraiment faire des rapprochement, sur le plan mental, le successeur, c’est Nadal, sur le plan du jeu, ce serait effectivement Agassi si Agassi jouait à plat…ou Nadal si Nadal jouait à plat aussi..

      Tout à fait d’accord avec le fait que Connors était un très sale type, absolument imbuvable quand il était numéro un, sans aucun scrupule, traitant de moins que rien ses adversaires plus faible dans les vestiaires. Tout, absolument tout, était bon pour gagner. Cela a changé à partir de 79 surtout quand Mc est devenu le superbrat que l’on a connu, surpassant Connors en la matière. Au hit parade des joueurs ayant récolté le plus d’amendes, il y a Mc, Nastase et Connors..un beau trio ! Autre époque aussi; maintenant, c’est l’excès inverse…

  10. Duong 31 août 2009 at 13:33

    Moi ce qui m’étonne a posteriori quand je pense à Connors, c’est qu’il ait eu une carrière aussi remarquablement régulière avec son style de jeu … qui, comem souligné, n’avait pas beaucoup de marge de sécurité au-dessus du filet puisqu’il jouait tout à plat.

    Je me souviens d’ailleurs très bien chez lui qu’il pouvait dans un match souvent mettre la balle dans le filet.

    Et pourtant … sa stat la plus incroyable peut-être c’est que de Wimbledon 73 -quasiment un début de carrière à RG 83 inclus -où il avait déjà un âge avancé-, il n’a jamais perdu avant les quarts de finale en grand chelem (ça fait 27 quarts consécutifs, sachant évidemment qu’il y a eu des tournois auxquels il n’a pas participés à RG ou en Australie notamment).

    A Wimbledon 83, tournoi dont il était le tenant du titre, il perd enfin en 1/8 (contre Kevin Curren) … mais il participera aux demi-finales des 7 grands chelems suivants !! (il avait 33 ans lors du dernier -US Open 85).

    Pendant ces 12 ans de carrière, il n’avait perdu qu’une seule fois avant les quarts en grand chelem !!

    Et moi, j’y vois quelque chose d’assez paradoxal quand je compare ça à son jeu, sans la marge de sécurité que permet le lift.

    Sinon, j’avoue que je serais preneur d’anecdotes sur le Connors « mauvais garçon » parce que j’ai souvent lu ce jugement, mais pas beaucoup d’anecdotes précises.

    Une dernère chose : pour un « historien » comme toi, Antoine, je pense que tu préfèreras être irréprochable sur ce point : l’orthographe c’est PAncho Gonzales, avec un « s », pas un « z » :-)

    • Kristian 31 août 2009 at 13:58

      Demi finale de l’US Open sur la terre battue verte de Forest Hills en 1977. Barazutti en face. Match assez serre (4 sets pour Connors a l’arrivee). Une balle de Connors est annoncee bonne, maisa Barazutti la voit dehors. Il demande a l’arbitre de verifier la marque. A ce moment la, Connors se rue de l’autre cote du filet et va effacer la trace de la balle avec sa semelle devant un Barazutti meduse. L’arbitre ne sait plus quoi dire devant un truc pareil. Il se contente d’un « Mr Connors, you have no right to do it ». Je n’ai jamis rien vu d’aussi unfair play.

      L’episode est dispo sur youtube. Proporement ireel.

      • colin 31 août 2009 at 21:14

        Il ETAIT dispo sur youtube mais il n’y est hélas plus!!!(si tu suis le lien http://www.youtube.com/watch?v=ceB4ZpeJPao tu obtiens le message « Cette vidéo a été supprimée pour infraction aux conditions d’utilisation. »)

        Dommage! (je connais même quelqu’un qui en avait fait la question d’un quiz)

    • Antoine 31 août 2009 at 14:12

      Non, non Duong: c’est bien Richard « Pancho » Alonso Gonzalez..en anglais du moins..

      Ce que tu dis sur les stats de Connors est parfaitement juste et très éclairant. Même quand il abaissé un peu en 79, il demeurait jamais pas loin de Borg et Mc et il a suffit que Borg disparaisse et que Mc fasse une moins bonne année en 82 pour qu’il reprenne es commandes..Il avait des mauvais jours comme tout le monde mais ne tombait jamais en deça d’un certain niveau (très élevé)…

      Tiens un anecdote sur le personnage à propos d’un match que j’ai suivi sur le Central à Roland Garros en 1981. Il dispute un quart difficile contre José Luis Clerc qui était très bon sur terre battue à ce moment là. Jimmy gagne le premier, perd le second, gagne le troisième. la quatrième est chaud et il y a 5-5. Il obtient une balle de break sur le service de Clerc, frappe et fait ce qui lui semble être un point gagnant qui n’est pas accordé par l’arbitre. Contestations, interruptions, injures de Connors envers l’arbitre qui ne revient pas sur sa décision, il remonte le public qui siffle copieusement l’arbitre. le match reprend, Clerc gagne son service, prend celui de Connors qui continue à protester tout en jouant, et Clerc égalise à deux sets partout..A partir de là, Connors fou de rage s’en prend à l’arbitre à chaque changement de côté en venant secouer sa chaise tout en perdant tous les jeux (une bulle pour finir)..A la fin il refuse de serrer la main de l’arbitre.. En fait, Clerc l’avait usé durant trois heures et Connors avait compris qu’il ne gagnerait pas..

      • Franck-V 31 août 2009 at 14:17

        Oui, l’arbitre avait totalement perdu le contrôle de ce match, faisant des chuttttt postillonnant dans son micro au public devenu intenable :-)

        • Franck-V 31 août 2009 at 14:21

          Connors adoptant au cours de ce match une de ses mimiques favorites pour le « shut-up » à l’arbitre, les lèvres prises en tenaille entre le pouce et l’index.

    • Franck-V 31 août 2009 at 14:14

      Le crime ne profite jamais puisqu’en finale, sur balle de match Vilas, la balle de Connors est annoncée faute à retardement par le juge de ligne dans la confusion la plus totale et une partie du public et des photographes envahissent le terrain sans attendre confirmation du juge de chaise.

      Sur ce, Connors donne un coup de poing à un photographe trop entreprenant et peut-être goguenard de ce.. 6-0 (eh oui) et déclare.. « Je vais foutre le camp à Monte Carlo pour ne plus voir toute cette racaille »

      http://www.youtube.com/watch?v=QNeToLCm-xQ à 4:40

    • Antoine 31 août 2009 at 14:26

      Ou encore cette finale de la Coupe Davis contre la Suède en 84. Connors avait pour une fois accepté de jouer parce que c’était la finale. Mc était d’ailleurs furieux de le voir ramener sa fraise et ils se sont pas adressés la parole ni entraîné ensemble. Ce fut une déroute pour les américains. Wilander gagna 6-1 6-3 6-3 le premier jour contre lui, écopa d’un jeu de pénalité et de 2 000$ d’amende pour obscénités et injures. La fédération internationale exigea des excuses publiques sous peine de voir les suédois gagner par WO, ce qu’il fit à demi mots..L’année suivante, la fédération américaine exigea de ses joueurs qu’il signent un code de bonne conduite; Mc Enroe refusa et les américains se firent étendre par les allemands en quarts..

      • colin 31 août 2009 at 21:25

        …pas tout à fait Antoine: en 84, pour la seule et unique fois de sa carrière, Connors a participé à toute la campagne, avec des victoires décisives en 1/8èmes, quarts et demies. Mais la wonder team US (Mc, Connors et Fleming/Mc en double) se prendra en effet un beau rateau en finale.

    • Duong 31 août 2009 at 15:57

      Merci beaucoup pour toutes ces anecdotes :-)

      C’est marrant que depuis qu’il est vieux, quand on montre Connors, il est là avec ses petites lunettes, souvent son petit pull en « v » et il a l’air tout sage :-) .

      Pour ce qui concerne Pancho Gonzales/z, effectivement son nom d’origine (complet) se termine apparemment par un « z » mais il est écrit sous Wikipedia (y compris dans la version anglaise) qu’il est plus connu sous le nom de « Pancho Gonzales » avec un « s », le nom « Pancho Gonzalez » étant utilisé moins souvent.

      J’ai l’impression qu’il faut mettre un « z » si on met son nom complet et un « s » si on veut utiliser son surnom « Pancho ».

  11. Lionel 31 août 2009 at 13:48

    Tout à fait d’accord, Connors n a ni prédecesseur ni successeur…

    C’est le mec que tout le monde aurait voulu être, une espèce de pré Santoro a un autre niveau. Plus sérieusment, McEnroe ou Noah, il y avait un truc physique ou magique ou on ne pouvait pas s’identifier, alors que Connors c’est simple.

    0 problème existenciel, 0 reflexion en dehors du rectangle du court. Le vrai guerrier, le vrai bonheur en fait.

    a tout j y vais

    bien ce petit ANtoine

  12. benoit 31 août 2009 at 15:34

    J’ai regardé récemment la demi finale de l’US Open 1984, magnifique match. Je me souviens aussi qu’à un moment où la tension atteignait son paroxysme Connors menaçant du doigt un juge de ligne ou encore le même en train de frapper 2 photographes qui s’étaient aventurés un peu trop près de Jimbo =)

    Merci Antoine pour cette petite biographie d’un joueur dont on parle somme toute assez peu.

    • Antoine 31 août 2009 at 15:41

      Merci. Oui quelle super demie finale ! Connors loupe une balle de break au cinquième au septième jeu..45 points gagnants contre 20 pour Jimmy mais 19 aces pour Mc..

      • benoit 31 août 2009 at 15:54

        Et tu étais pour Big Mac ou Jimbo ?

        • Kristian 31 août 2009 at 15:59

          Antoine etait pour Lendl. C’est pour ca que Jimmy a egalise a 2 sets partout aux alentours de minuit, Antoine s’est dit que c’est tout bon pour le grand tcheque.

          • Antoine 31 août 2009 at 16:34

            Voilà une attaque misérable ! A l’époque j’étais pour Jimbo of course ! Mc était numéro deux sur ma liste à l’époque ou j’étais encore fan..Depuis j’ai mûri. Je suis désormais surtout fan de Tilden..

        • benoit 31 août 2009 at 16:02

          J’aurais du m’en douter !

    • Jean 31 août 2009 at 16:20

      J’allais dire que cette magnifique journée, avec le lob de Lendl contre Cash et la finale Navratilova/Evert avait été relatée entre d’autres temps par… Kristian (je m’en étais rendu compte lorsque j’avais eu l’idée d’en faire un sujet). J’ai revu récemment la finale, Mac y avait les traits extrêmement tirés mais sa performance est magistrale, l’une des plus belles, voyez d’ailleurs cet extrait, « unreal » : http://www.youtube.com/watch?v=YBW4okFtZjQ
      Mac et Cash, ces deux là ont complètement conditionné ma perception du tennis.

      Pour ceux qui ne l’aurait pas vu, le lob de Lendl à 04 :25 (il en réalise d’ailleurs plusieurs pendant le match, dont un deux points plus tôt et dans le tie-break, il faut dire que Cash collait vraiment au filet) : http://www.youtube.com/watch?v=lUBhs0mVPD4&feature=related
      Et puis, cette vidéo qui vient d’être postée et que je n’avais pas trouvé à l’époque de mon sujet sur la finale de Wim87, quelle performance de la part de Cash en retour ! http://www.youtube.com/watch?v=L3raXuY07Dc&feature=quicklist

      Je ne sais pas pourquoi, j’ai l’impression qu’on va avoir de grands matchs cette année à l’USO.

  13. franckie 31 août 2009 at 17:09

    aux anciens de la vox,OUFFOUE s’ennuie pas mal: » Il ya une chose qui m’a étonné chez djokovic sur ce M1000. J’ai l’impression que chaque fois qu’il bat Nadal, c’est la fin du monde pour lui. La satisfaction est tellement grande pour lui que le titre ne lui dit finalement plus grand chose. J’étais persuadé que Fed allait le cueillir. Et il l’a pas raté. Il pensait avoir jouer à un niveau énorme pour sortir le Monacori. C’est juste que le monacori était très en deçà de son niveau excellent.

    Je profite pour adresser un respect à Fed qui ne rate jamais l’occasion d’abattre les joueurs qui piochent un peu physiquement…Il a préféré éviter un Murray en forme à Montreal pour ensuite, venir le cueillir après près d’une dizaine de matchs dans les jambes.

    Beau jouer « sieur » Federer. C’est ça aussi l’expérience… »

    • fieldog38 31 août 2009 at 17:22

      mdr, certains sont irrattrapables… :(

      • fieldog38 31 août 2009 at 19:09

        je voulais dire irrécupérable of course…

  14. Antoine 31 août 2009 at 18:26

    Le site de l’US Open est mieux cette année, notamment sur la partie historique..Pour le 60ème anniversaire du doublé de Pancho Gonzalez, il y a un article et une vidéo pas mal ou on le voit servir de jouer contre Kramer plus des interviews de Connors, les soeurs W, Laver, Kramer..Pas mal du tout et on a une bonne idée de son jeu..

  15. Guillaume 31 août 2009 at 18:51

    http://www.fromsport.com/c-4.html

    Pour ceux qui manquent de Canal+… pour l’instant PHM passe en clair

    • Antoine 31 août 2009 at 19:05

      Guillaume, c’est décidé ! Je remanie et complète l’article que j’avais publié sous d’autres cieux sur Pancho Gonzalez..

    • Duong 1 septembre 2009 at 15:11

      Tu insistes sur Gonzalez avec un « z » : pour le coup tu es le contraire d’un Panurge :-) !

  16. colin 31 août 2009 at 21:32

    On t’arrête plus Antoine ;-)

    Connors, ça doit être le seul joueur que j’ai détesté du début à la fin de sa carrière. Quelle tête de lard! Et même pas drôle comme Nastase savait l’être.

    Par contre, respect pour le palmarès. 12 fois de suite 1/2 finaliste à l’USO, ça jette. Si Federer faisait pareil sur les 4 GC ça lui ferait… 48 demi-finales consécutives! Allez courage Rodgeuur, plus que 26!

    • Franck-V 31 août 2009 at 21:41

      Heureusement que tu n’a pas détesté Agassi au même point (encore que je ne sais pas) sinon devoir supporter ces deux-là dans un sport que tu suis depuis 35 ans, c’est vraiment pas de chance :-)

    • colin 1 septembre 2009 at 10:13

      Agassi, moins. Certes au début il était ridicule avec ses tenues fluo et ses cuissardes de pouffe, mais après il a pris du plomb dans la cervelle.

      En fait j’ai commencé à l’apprécier quand il a gagné Wimbledon 92, bicoz arriver à retourner les missiles d’Ivanisevic comme il l’a fait, c’était bluffant.

      • Franck-V 1 septembre 2009 at 10:42

         » il a pris du plomb dans la cervelle.  »

        Normal pour un crâne d’obus.

        Je ne fais qu’entrer et sortir

      • Guillaume 1 septembre 2009 at 11:01

        Fais attention aux courants d’air.

    • Antoine 1 septembre 2009 at 12:34

      Et oui, Borg ou Connors, il fallait choisir ! Mais c’est vrai qu’avec Nastase, on ne s’est jamais autant marré. Un clown phénoménal. Dommage que son mental et ses nerfs n’étaient pas à la hauteur de ce qu’il avait dans la raquette car il aurait pu avoir un palmarès de première force alors que finalement il n’a que deux GC et quatre Masters..

  17. franckie 1 septembre 2009 at 12:22

    sur ESPN,j’ai les frères MCenroe au comms concernant les garçons et MARIE-JO pour les filles.certes je ne pige rien a tout ce qui se dit mais « l’accent américain » est très sucré.

  18. franckie 1 septembre 2009 at 12:26

    sur ce, les matches retransmis sont triés à l’avance;le top 4 bien sûr et les vedettes américains et les wi-wi(heureusement qu’il y’en a car querrey,isner beurk…).l’essentiel donc.

  19. Clément 1 septembre 2009 at 16:31

    Sympa l’article, très agréable à lire en plus d’être précis. Connors, un des champions dont certains aînés me parlent avec émotion! Je ne sais pas si ça a déjà été dit ici, mais il me semble (ou me trompe-je?) qu’en plus de son incroyable demi à l’US 91, le bonhomme a continué à jouer sur le circuit pro jusqu’en 96… Dingue.

    Et un cadeau pour l’occasion : http://www.youtube.com/watch?v=fHk3KEGF5mI

  20. Guillaume 1 septembre 2009 at 17:37

    Le petit Buchanan a des faux airs de Paul McCartney jeune.

    On dirait qu’il y a une nouvelle vague de tennismen US (Britton, Buchanan, Ram même si plus vieux mais irruption au top cette année) qui a réappris à monter à la volée.

    • Franck-V 1 septembre 2009 at 17:49

      J’aurais dit d’Aaron Krickstein.. le geste de service et le revers à 2 mains aidant… mais bon la volée en plus.

      Sinon, ce que j’aime bien dans l’US Open aussi, c’est de découvrir les universitaires Américains, l’attraction des 1ers tours.

      Buchanan se réveille, m… Britton a pris 6-1 seulement et assuré contre Federer après, déjà 6-0 moi contre Tsonga, faut que je redresse la barre là, sinon chambrage garantie.

    • Guillaume 1 septembre 2009 at 17:50

      Et j’ajoute qu’il a un jeu sympa, le p’tit Américain. Pas mauvais du tout techniquement : il frappe aussi bien le revers tendu, agressif, à deux mains, que le revers slicé à une main. Bonne main à la volée. Et coup droit qui claque bien. Du potentiel, donc.

      A la limite, je le trouve même plus doué que Britton, qui lui me paraît très dépendant de son service.

    • Kristian 1 septembre 2009 at 17:58

      La ou on voit que le tennis US est vraiment mal, c’est que desormais les wild card de l’US Open sont a peu pres aussi distrayants et inoffensifs que les wild cards de Wimbledon. C’est dire…

    • Franck-V 1 septembre 2009 at 17:59

      C’est le top pour eux de pouvoir jouer sur le Central contre un top 10 plutôt que de sortir anonymement sur un court annexe.

      Ils n’ont aucune raison d’être tendu (enfin, ça peut se comprendre…) et doivent surtout se faire plaisir.

      Britton avait de bonnes séquences d’accélération hier, mais bon forcément, ce sont les fautes directes qui font la différence à ce niveau.

    • Guillaume 1 septembre 2009 at 18:11

      Mdr Kristian.

      C’est vrai que Buchanan a déjà 18 ans. En même temps, la précocité de Nadal (et même de Gasquet, puis Djoko) a peut-être masqué les valeurs réelles : à l’heure actuelle, les Tomic, Dimitrov, Buchanan… tous à peu près âgés de 17-18 ans, sont au même point dans leur formation. Bons techniquement, pas au point physiquement et tactiquement.

      Ces gamins-là nous rappelleront peut-être que l’âge « normal » d’éclosion d’un joueur est plus proche des 20 ans que des 16… Chose que quelques cas particuliers nous ont un peu fait perdre de vue.

    • Ulysse 1 septembre 2009 at 23:12

      Pour Buchanan je sais pas mais pour Britton, il est clair qu’un vrai attaquant qui monte ne put pas éclore aussi rapidement qu’un bon baseliner. Laissons lui un peu de temps. NB : il a fait plus de points gagnants que Fed malgré les 3 sets secs…

  21. Antoine 1 septembre 2009 at 18:35

    3 jeux en tout et pour tout; c’est quand même sévère pour Buchanan. Tsonga ne lui a rien laissé..

  22. Antoine 1 septembre 2009 at 18:58

    Première surprise: Andreev sorti par Witten en trois sets secs…

    Mine de rien, cela fait déjà 4 qualifiés qui passent le premier tour: outre Witten, Chiudinelli (Suisse), Ilhan (Turquie) et l’indien Dewarman à qui on n’a oas filé de wild card..

  23. Marc 1 septembre 2009 at 20:29

    Super article, Antoine, précis, complet, bravo !
    Tu es dans une vraie période d’inspiration avec ta série sur le tennis avant la période pro !

    Je ne me suis jamais passionné pour Connors, j’étais pour lui contre Lendl & Borg, mais mon joueur favori, c’était McEnroe.

    Connors m’a surtout impressionné par sa longévité. En revanche, son petit Chelem de 74 vint à une période sans grands joueurs : les grands anciens sont vieux (Rosewall, Newcombe…), les jeunes ne sont pas encore là (Borg) et il reste de bons joueurs (Ashe, Smith, Orantes), mais pas de cadors, ni de vrais champions. Ce ne sont pas les Dibbs, Solomon, Barazutti, Gottfried et Ramirez qui pouvaient lui faire de l’ombre…

    En revanche, sa résurrection de 82 m’a impressionné, et je reste admiratif de son retour de service, le meilleur de tous les temps. Son revers à 2 mains reste aussi un must. Avec un vrai service et un coup droit lifté, il aurait eu un palmarès hallucinant.

    • Antoine 1 septembre 2009 at 21:06

      C’est vrai que 74 est une année charnière de transition, le début de l’ère « moderne » comme dit Guillaume, mais il ne faut pas exagérer non plus: Newcombe n’avait que 30 ans et Ashe 31. Les deux l’ont battu l’année suivante en finale de l’OA et de Wimby; ils n’étaient donc pas finis..par ailleurs, il y a avait déjà Vilas.;

      C’est sûr que s’il avait eu un grand service, il aurait été quasi imbattable mais c’est la chose la plus difficile à améliorer et il a du se contenter de ce qu’il avait, un service kické lourd qui ne rapporte que peu de points mais qui empêche une agression adverse immédiate, un service très comparable à celui de Nadal par exemple.

      En ce qui concerne son coup droit, si décrié, je crois surtout qu’il souffre indûment de la comparaison avec son revers mais sur les balles basses, son refus de lifter était un handicap, notable sur herbe et sur terre battue. C’était néanmoins une faiblesse très relative, la preuve c’est qu’il se décalait aussi fréquemment en coup droit qu’en revers pour frapper des slices décroisés. De toute façon, il n’était guère question pour lui de jouer lifté en coup droit, tout son jeu consistait à jouer le plus vite possible..avec la contrepartie d’une prise de risque maximale qui était des balles dans le filet ou hors limites plus ou moins fréquemment selon sa forme et l’adversaire..

      Quand j’ai vu Nadal jouer au début, il m’a fait penser à Vilas et puis quand je l’ai vu jouer à Wimby, ou il n’a pas toujours le temps d’armer son coup droit et joue plus à plat, il m’a fait penser à Jimmy. Plus que son service dont Wilander dit qu’il devrait l’améliorer, ce qui est déjà fait, je ne crois pas qu’il fera mieux, c’est surtout en revers que se situe la marge de progression la plus importante de Nadal. On en a vu quelques exemples à l’OA ou il a frappé à toute force de revers croisés longs assez plats, presque à la Connors. Le jour ou Nadal arrivera à frapper des revers le long de la ligne en liftant peu, il deviendra beaucoup plus fort encore…

    • colin 2 septembre 2009 at 11:45

      Pour 74, vous oubliez tous les deux Nastase, avec lequel Connors jouait le double d’ailleurs…

  24. Ulysse 1 septembre 2009 at 23:17

    Superbe article. C’est documentaire mais ça se lit comme un roman.

    Ce n’est plus la peine de se poser la question : la mayonnaise a pris et 15-LT est en train de méchamment décoller. Bravo à Antoine et bravo à tous pour le niveau des coms c’est un régal !

  25. Duong 2 septembre 2009 at 11:37

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