CDMO : la ligne de crête du tennis

By  | 17 novembre 2010 | Filed under: Regards

La boxe ou les échecs ont un champ­ion du monde. Le de­vient celui qui bat l’an­ci­en champ­ion en match of­ficiel. Le con­cept n’exis­te bien sûr pas du tout au ten­nis. Ce n’est pas grave : on va le créer.

Cet ar­ticle est une vers­ion réac­tualis­ée et approfon­die d’une première vers­ion écrite fin 2008 sur un autre forum. L’idée pro­vient de l’exem­ple origin­al donné pour le foot­ball par l’as­socia­tion Un­of­fici­al Foot­ball World Cham­pionships dont je vous in­vite à visit­er l’éton­nant site www.ufwc.co.uk.

On com­pare souvent le ten­nis à d’aut­res com­péti­tions in­dividuel­les, la boxe pour son côté lutte physique oules échecs pour l’as­pect affron­te­ment d’égos et im­por­tance du ment­al. Ali bat Foreman pour re­con­quérir son titre en 1974 à Kinshasa ou Kas­parov bat Kar­pov en 1987 à Séville ; pour­tant ce con­cept n’exis­te pas au ten­nis. Qu’est-ce que le Champ­ion Du Monde Of­ficieux (CDMO) ? Simple­ment celui qui bat l’an­ci­en CDMO en match of­ficiel.

Cette défini­tion récur­sive pose le problème du champ­ion de départ. Qui est le pre­mi­er CDMO ? Ar­bitraire­ment il doit être le vain­queur du pre­mi­er tour­noi of­ficiel. C’est donc Spenc­er Gore qui gagne Wimbledon en 1877, première joute or­ganis­ée suivant les règles co­difiées par le major Wingfield. Trouv­er le match suivant perdu par Gore et par­courir ainsi de suite le siècle à venir est une ac­tivité réservée aux schizophrènes or je ne suis que névrosé or­dinaire. Je me con­ten­te donc de par­tir de 1968, début de l’ère Open et sur­tout des résul­tats archivés sur le site de l’ATP.

Le pre­mi­er CDMO à peu près clair réper­torié par mes soins dans l’ère moder­ne est Ken Rosewall qui gagne les tour­nois con­sécutifs de Bour­nemouth puis Roland-Garros en 1968, bat­tant un cer­tain Rod­ney Laver dans les deux cas et dominant un tab­leau parisi­en dans lequel figure entre aut­res cadors Pancho Gon­zalez. Cette série de vic­toires per­met d’iden­tifi­er à ce mo­ment quasi-sûrement l’Australi­en comme le vrai suc­ces­seur de Gore. Si toutefois Rosewall n’est pas CDMO à l’issue de Roland-Garros 1968, il y a gros à pari­er que Laver l’est lui à Wimbledon, ou en­core Ashe à l’US Open qui suit. Ainsi l’es­sentiel du par­cours de ce titre ces quaran­te dernières années n’est pas sujet à débat car le par­cours du titre de CDMO est re­lative­ment st­able ou «robus­te à l’er­reur». Le CDMO c’est bien la «ligne de crête» du ten­nis.

Rosewall ab­an­donne sa cein­ture de champ­ion à Tony Roche à Wimbledon 1968 qui la cède à son tour au vain­queur Laver dans la fin­ale du tour­noi qui est donc aussi une fin­ale de CDMO (tous les matchs de cette com­péti­tion sont par défini­tion des fin­ales). Celui-ci per­dra vite sa co­uron­ne au pro­fit de Drys­dale à l’US Open lequel la remet dès le tour suivant au vain­queur du tour­noi : Arthur Ashe. La liste con­tinue avec Rosewall de nouveau, puis en­core Laver… in­itiant la liste des 1366 matchs suivants au cours de­squels le titre de CDMO a changé de mains au cours de ces 42 dernières années, co­uron­nant 338 champ­ions différents jusqu’à l’ac­tuel dépositaire Robin Soderl­ing qui le tient de Mon­fils, lequel l’était pour la toute première et uni­que fois en le re­cueil­lant des mains de Feder­er qui l’avait pris à Melz­er l’ayant con­quis face à Ferr­er vain­queur de Granoll­ers à Val­ence, lequel…

Vu le nombre de matchs an­nuels pour un bon pro (entre 60 et 90 com­paré à 15 au grand maxi­mum pour la boxe), le con­cept de CDMO appliqué au ten­nis est un peu touf­fu. La liste complète pour l’ère Open avec le nom de chaque champ­ion, la date et le tour­noi de son ac­cess­ion, le nombre de défen­ses vic­torieuses avant de re­ndre le titre doit être triée et ex­ploit­ée un peu pour en sor­tir quel­que chose de présent­able dans cet ar­ticle. La sur­pr­ise est que ça se révèle ex­ploit­able et qu’on y trouve du sens. Suiv­re le par­cours du titre semble un peu vain. Il chan­ge souvent 40 fois de mains par an, passe par la totalité de ce qu’on con­sidère les grands champ­ions, à de nombreuses re­prises. Par­fois le hasard des contre-performances en­chain­ées le fait échoir à des joueurs notab­le­ment mineurs. On peut ainsi citer le Français Nicolas Thomann qui en bat­tant Agas­si en 2001 à At­lanta s’ad­juge le titre, et qui serait sûre­ment con­tent d’apprendre qu’il a été champ­ion du monde de ten­nis, même of­ficieux.

Mais le titre ne coule jamais longtemps dans les ab­ys­ses du clas­se­ment, et re­paraît toujours assez vite aux som­mets de la com­péti­tion en deux ou trois tour­nois. Il est in­téres­sant dans un pre­mi­er temps de com­pt­er le nombre de fois où les grands champ­ions ont con­quis le trophée, ce que fait le tab­leau suivant.

Nombre de conquêtes du titre de CDMO (15 pre­mi­ers) :

1

Lendl

39

6

McEn­roe

26

11

Moya

17

2

Agas­si

36

7

Ed­berg

23

12

Nas­tase

16

3

Sampras

33

8

Be­ck­er

21

13

Wiland­er

15

4

Feder­er

28

9

Borg

20

13

Hewitt

15

5

Con­nors

27

10

Nadal

19

13

Chang

15

On retro­uve au pre­mi­er rang les can­didats GOAT clas­siques, ceux dont le pal­marès et la carrière à ral­longe sont les plus not­ables. Les grands an­ciens dont une bonne part de la carrière s’est ef­fectuée avant l’ère Open ne figurent évidem­ment pas dans ce tab­leau.

Plus in­téres­sant est de com­pt­er le nombre de matchs de CDMO gagnés, in­cluant donc les conquêtes de tit­res mais aussi les matchs de défense du titre. Toute vic­toire en match de CDMO, que ce soit conquête ou défense du titre, rap­porte un point. A ce petit jeu le clas­se­ment in­tem­porel est le suivant:

Nombre de défen­ses du titre de CDMO (15 pre­mi­ers) :

1

Feder­er

229

6

Nadal

151

11

Ed­berg

93

2

Lendl

226

7

Con­nors

146

12

Nas­tase

83

3

McEn­roe

221

8

Agas­si

130

13

Laver

80

4

Sampras

191

9

Be­ck­er

96

14

Wiland­er

78

5

Borg

163

9

Vilas

96

15

Co­uri­er

62

On retro­uve nos usual sus­pects, mais dans un ordre faisant une part accrue à la réelle domina­tion exercée : pour con­serv­er le titre il faut en effet enchaîner des gains de tour­nois. Feder­er a ac­quis la première place dans ce tab­leau cet été en gag­nant Cin­cinat­ti. Nadal est bien parti pour dépass­er lui aussi lar­ge­ment les 200. Sampras et Borg éton­nent par leur réalis­me en titre du grand chelem com­paré à la domina­tion moyen­ne exercée sur leurs con­tem­porains.

Cer­tains joueurs ont con­quis souvent le titre, suite à une lon­gue carrière, mais ne l’ont pas en moyen­ne gardé longtemps – l’archétype est Agas­si 2ème dans le pre­mi­er tab­leau mais seule­ment huitième dans le deuxième clas­se­ment. A l’in­verse il y a des joueurs à la carrière plus co­ur­te mais cap­ables de con­fis­qu­er le titre longtemps, c’est-à-dire dominant réel­le­ment le cir­cuit. Laver en­core figure par ex­em­ple dans le tab­leau alors pour­tant que ses matchs avant 1968 ne sont même pas com­ptabilisés. Ceux-là se dis­tin­guent par un grand nombre moyen de matchs pen­dant les­quels ils par­vien­nent à con­serv­er leur titre du CDMO. Cette con­stata­tion amène tout naturel­le­ment au troisiè­me tab­leau qui pro­scrit définitive­ment les be­sog­neux à la carrière assez lon­gue pour ac­cumul­er des points sur un nombre suf­fisant de mal­en­tendus (qui a dit San­toro ?) et re­tient plutôt l’in­tensité de la carrière, même si elle est co­ur­te. On se rapproc­he plus ici du critère ‘talent’, privilégiant la bril­lance à la longévité.

Réten­tion moyen­ne du titre de CDMO (15 pre­mi­ers pour le critère : nombre de défen­ses sur nombre de conquêtes) :

1

McEn­roe

8.5

6

Co­uri­er

6.2

11

New­combe

5.5

2

Feder­er

8.2

7

Laver

6.0

12

Con­nors

5.4

3

Borg

8.2

8

Lendl

5.8

13

Wiland­er

5.2

4

Vilas

8.0

9

Sampras

5.8

14

Nas­tase

5.2

5

Nadal

7.9

10

Rios

5.5

15

Must­er

4.7

Je suis per­son­nelle­ment d’avis qu’un tab­leau qui clas­se McEn­roe en première posi­tion con­tient forcément des vérités fon­damen­tales et pro­fon­des. Les joueurs dominants sont claire­ment désignés. Ils ont réussi des séries re­mar­qu­ables: Mac a gagné 23 puis 41 matchs de CDMO d’affilée en 1984, Feder­er en a gagné 35 puis 32 en 2006-2007. Juste derrière, Nadal est en em­bus­cade.

Deux sur­prises :

  • la piètre place de Sampras, au même niveau que Lendl, pro­bab­le­ment pénalisé dans cette statis­tique par une fin de carrière un peu laborieuse,
  • et celle un peu trop flat­teuse de Vilas due au fait qu’il était très dur de battre l’Ar­gentin au cours de ses nombreuses tournées sud-américaines pen­dant les­quel­les il con­fis­quait par­fois le titre.

En re­vanche quel­ques con­fir­ma­tions : in­cap­able de se cram­ponn­er au titre bien longtemps Agas­si le butineur n’est même pas dans les 15 pre­mi­ers pour ce critère, son ratio n’est que de 3,6. Nadal est par con­tre déjà bien présent parmi les très grands, pas en­core il est vrai usé par la fin de carrière

En an­alysant sur ces 42 années le par­cours du titre et en par­ticuli­er en notant com­bi­en de fois il chan­ge de main par an on dis­tin­gue assez net­te­ment les trois phases clas­siques de l’ère Open :

  • 1968-1984 : la co­uron­ne n’est par­tagée que par un faib­le nombre de joueurs par an avec en­viron 25 pas­sages de re­lais par an, des points bas à 10-12 dûs claire­ment à Laver-Rosewall en 1969-70 et McEn­roe en 1983-84 et quel­ques points hauts aux al­en­tours de 40 révolu­tions de palais dans les années où le haut niveau se cherchait 1971, 1974-75, 1980 . On peut y voir l’influ­ence des bal­butie­ments de la pro­fes­sion­nalisa­tion, des tour­nois fermés, de la sépara­tion entre la tournée européenne et le cir­cuit américain WCT. On peut égale­ment voir dans ces chiffres trans­crite l’af­firma­tion débat­tue à lon­gueur de forums sur l’isole­ment ou la démoc­ratisa­tion du très haut niveau.
  • 1985-2003 : en effet la secon­de période voit les joueurs se répar­tir plus lar­ge­ment le trophée, signe d’un top niveau moins dominateur. De 30 co­uron­ne­ments par an on passe à 40 à par­tir de 1990, struc­tura­tion du cir­cuit par le cir­cuit Mast­er Se­ries ob­lige. En 1997 le titre est perdu 66 fois. Il fait aussi des ex­curs­ions rocam­boles­ques comme la série des tour­nois de At­lanta, Or­lando, Bi­rmingham, Budapest, Es­pinho, Os­tend et Poz­nan en 2000 pas­sant entre les mains d’in­connus not­ables tels que Van Herck ou Kem­pes. Typique­ment Sampras ou Agas­si obligés de se plier au rythme des tour­nois imposés sont cap­ables de per­dre assez souvent au pre­mi­er tour après le gain d’un majeur ce qui ex­plique cette di­ver­sité. Les années 2000-2003 voient en­core en­viron 40 hand overs an­nuels.
  • 2004 à nos jours : sub­ite­ment en 2004-2005 seuls 12 et 13 joueurs se sont re­passé le trophée. Il a dû se pass­er quel­que chose et on de­vine quoi. En 2006 et 2007, Feder­er l’a con­fis­qué pen­dant la moitié du temps et Nadal un tiers ce qui li­mite bien sur l’as­siet­te pos­sible des champ­ions, mais on voit déjà plus de mouve­ment car les deux champ­ions se con­tes­tent la pos­sess­ion du trophée. Les quat­re dernières années 2007-2010 sont st­ables auto­ur de 30 co­uron­ne­ments an­nuels.

A part ces sin­gularités, la variété des CDMO dans l’ère moder­ne le pro­uve : on a bien main­tenant un top 100 be­aucoup plus compétitif que dans les années 1970-80. Un plus grand nombre de joueurs se par­tagent le gâteau, et ce malgré la struc­tura­tion plus gran­de du cir­cuit et la présence de la totalité du gratin mon­di­al dans tous les plus grands tour­nois. Ac­tuel­le­ment, loin d’être seul au monde, le top 4, le top 10, le top 30 se prend plus souvent des rous­tes con­tre bien moins classé que lui.

Il faut citer le cas de Sampras en 2002 qui menace la con­tinuité de la lignée s’offrant le luxe de pre­ndre sa re­traite im­médiate­ment après avoir re­mporté l’US Open, récupérant par la même son titre de CDMO en fin­ale con­tre Agas­si. Joli départ en beauté ! Bien sur on n’a pas le droit d’abolir ainsi la dynas­tie CDMO. Il a donc con­quis puis rendu le titre au fin­alis­te, par le fait de démis­sionn­er du cir­cuit. De nouveau l’ar­gu­ment de la stabilité de la ligne de crête per­met de con­sidér­er cet ac­cident de par­cours du titre comme peu sig­nificatif.

Pour l’anec­dote, le clas­se­ment hexagon­al est sans sur­pr­ise et per­met de vérifi­er la per­tin­ence des critères CDMO. Noah est le meil­leur français de loin en toutes cat­égo­ries avec 8 conquêtes et 32 défen­ses du titre, score com­par­able à celui de Kuert­en. Puis, loin derrière : San­toro 7 et 11 (au bénéfice de son extra­or­dinaire longévité), Lecon­te 4 et 9, Pioline 7 et 8, Tson­ga 4 et 7. Les aut­res sont aux fraises.

Le titre de CDMO co­uron­ne une lignée de cen­taines de champ­ions com­ptant tous les plus grands joueurs du ten­nis et qui re­mon­te sur 133 ans. C’est la plus vieil­le com­péti­tion in­dividuel­le in­in­terrom­pue du monde. Son pre­stige est donc sans pareil. Bien en­ten­du la na­ture de la bagar­re pour le titre a bien changé entre :

  • l’époque pré-open d’une part avec la sépara­tion amateurs / pros, les tournées de plusieurs mois à deux champ­ions, le coté vase clot, etc… toutes caractéris­tiques qui ont dû favoris­er des scores CDMO re­cords
  • et la période open comme son nom l’in­dique plus ouver­te et donc con­cur­rentiel­le, seule à même de four­nir des statis­tiques fi­ables et à peu près sig­nificatives.

Il y a un néan­moins un plaisir sup­plémen­taire à suiv­re le trente-deuxième de fin­ale d’un tour­noi in­sig­nifiant sac­hant que le titre suprême et vénérable est en train de s’y jouer à l’insu de toute la planète (sauf 15-Love) et même des joueurs. Par ex­em­ple j’ai suivi avec at­ten­tion Mur­ray lâchant son titre en seizièmes au pro­fit de Juan Monaco à Val­ence début novembre. En oc­tob­re, Garcia-Lopez l’avait sub­tilisé à Nadal à Bangkok.

Chaque match du CDMO est par défini­tion une fin­ale. Parmi celles-ci les myt­hiques Borg-Connors de 1978 à l’US Open, les deux Borg-Mac de Wimbledon 1980 et 1981, tout le par­cours de Noah à Roland 1983, le McEnroe-Lendl de Roland 1984, 24 matchs Sampras-Agassi parmi les­quels leurs re­ncontres des US-Open 2001 et 2002, et curieuse­ment la totalité des clas­sicos Nadal-Federer. C’est fin­ale­ment un peu logique : ces deux-là ne se re­ncontrent qu’en fin­ale des grands tour­nois. On voit que la ligne de crête fréquen­te les beaux quar­ti­ers. Bien sûr d’un autre coté il y a aussi le Van Lottum-Rochus d’Ames­foort en 2002, be­aucoup moins glamour. Pre­sque tous les Majeurs ont vu se jouer sept fin­ales de CDMO. Les deux de­rni­ers à y échapp­er sont les Wimbledon 2002 et 2004, Costa et Gaudio ayant zappé la ver­dure lon­donien­ne après leur prise de pouvoir Porte d’Auteuil. Il ar­rive plus souvent que le titre ne passe pas par la Mast­ers Cup qui ratis­se évidem­ment moins large. C’était le cas en 1998, 2003 et 2007 avec Todd Mar­tin, Tim Hen­man et David Nal­bandian CDMO’s en titre qui n’étaient pas qualifiés pour le rendez-vous de fin d’année. Le Mast­ers est d’ail­leurs le seul tour­noi dont le CDMO en ex­er­cice peut re­par­tir sans l’avoir gagné. C’est bien ce qu’a fait Tson­ga en 2008, débar­quant à Shanghaï avec le titre, le per­dant en poule avant de le re­prendre in ex­tremis à Djokovic dans son troisiè­me match de poule joué donc pour plus d’enjeu que juste les 200 points ATP.

Le par­cours court terme du CDMO s’an­nonce plutôt in­téres­sant et de­vrait piment­er le règle­ment de com­ptes de fin d’année. Robin Soderl­ing em­por­te le titre à Londres où il sera en jeu dès di­manche con­tre Mur­ray. Y-a-t-il une chan­ce que le CDMO se joue aussi à Be­lgrade pro­chaine­ment ? Oui si Djokovic re­mpor­te le tour­noi comme en 2008.

Je vous souhaite un plaisir sup­plémen­taire a suiv­re le cir­cuit à la lumière de cette com­péti­tion aussi mécon­nue que pre­stigieuse !

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353 Responses to CDMO : la ligne de crête du tennis

  1. Jérôme 20 novembre 2010 at 10:15

    Mon avis est un mix de ceux d’Antoine et de Duong.

    Oui la défaite à Wimbledon contre Berdych n’a rien à voir avec celle à RG. A RG, Sod a remarquablement joué et Federer s’est enferré dans de mauvais choix tactiques alors qu’il a eu ses chances au 3ème et au 4ème set. Il a joué la castagne frontale contre Sod et il a perdu à ce jeu.

    A Wimb c’est différent. Ca a peut-être énervé un Berdych qui nous a habitués à être mauvais coucheur, mais si Federer a alors dit qu’il avait un pépin physique , on peut le croire. Et c’était le genou dont, depuis la finale du Queen’s, il était relativement visible qu’il le génait dans ses appuis, en particulier pour jouer les coups droits.

    En revanche, de là à dire qu’il serait n°1 ex-aequo en cas de victoire au Masters, non. Définitivement non. Un joueur qui fait un petit chelem dans l’année est forcément n°1 mondial, et ce quel que soit son classement ATP.

    Ce qui est je crois sans précédent pour le Fed, c’est le nombre de matches qu’il a perdus après avoir eu des balles de match et qui nous renvoie à sa jeunesse inconstante : Baghdatis à IW, Berdych à Miami, Gulbis à Rome, Djokovic à l’US Open et Monfils à Bercy.

    • Duong 20 novembre 2010 at 10:46

      bein en fait c’est ce commentaire-là qui me correspond tout à fait !

      Sauf qu’à Roland-Garros, je fais jouer un rôle majeur à l’interruption par la pluie et à une mauvaise reprise de Fed pendant que Söd était au contraire calmé et tranquillisé par Norman.

      Berdych a été très bon dans le 3e set contre Fed, mais le Fed des années précédentes auait gagné : le niveau de Berdych n’a pas été constamment à ce niveau.

  2. Duong 20 novembre 2010 at 11:25

    Nadal dit que la surface st lente et rebondit peu, ce qui n’est pas une surprise par rapport à ce qu’on a vu l’an dernier :

    http://video.eurosport.fr/tennis/en-lice-pour-le-masters_vid154855/video.shtml

    Toujours est-il qu’à mon avis, ce genre de surfaces égalise relativement les chances entre les joueurs, seuls Berdych et Roddick peut-être sont désavantagés … et encore Roddick comme ça tiendra mieux l’échange contre Nadal.

    En y repensant, je pense plus fort aux chances de Söderling : la victoire à Bercy et la prise du numéro 4 peuvent avoir boosté sa confiance, et donc il sera intéressant de le voir contre Murray demain.

    Mais a priori c’est Djoko, Murray et Ferrer qui ont le plus avantage à une telle surface (plus que Nadal qui préfère un rebond haut)

  3. Ulysse 20 novembre 2010 at 11:27

    Merci au bénévole qui a corrigé l’article à ma place sur les points relevés par Nath (je crois que c’est Colin).

    • Colin 20 novembre 2010 at 11:33

      Ah parce que tu t’étais enfin décidé à le faire? je t’ai donc coupé le gazon sous le pied (mais Nalbandian 2005/2007 avait déjà été corrigé, sans doute par Guillaume)

  4. John 20 novembre 2010 at 11:43
    • Duong 20 novembre 2010 at 11:56

      oui très intéressant, notamment quand il conseille de prendre Simon « pour « compliquer les choses pour Djokovic » : je pense exactement pareil, tout ce que les Français peuvent espérer contre Djoko, c’est tirer profit d’une défaillance de sa part, et ça Simon pourra mieux le faire que quiconque en l’obligeant à faire le match parfait.

      Et aussi quand il dit :

      [Généralement en décembre, janvier, février, lors du travail foncier, je m'entraîne dur. Mais ces trois dernières années, ça n'a pas été le cas, entre mes problèmes de dos et mon infection pulmonaire début 2010. Je savais qu'à un moment ou un autre, ce travail allait me manquer. Mais j'ai préféré jouer en me disant, si je perds, tant pis, et si je gagne, tant mieux. Et cela m'a permis de conserver mon classement, ce qui est important. Mais depuis Wimbledon, j'ai pu enfin travailler correctement, ce qui porte ses fruits.]

      A mon avis, le fait d’avoir pu bien bosser est plus crucial que l’arrivéd d’Annacone.

  5. John 20 novembre 2010 at 12:08

    Je plussoie. Les deux mauvaises années du Roger (2008 et 2010) sont dues à différents facteurs – le premier étant Nadal on fire – mais ont un commun les deux points suivants: la perturbation du calendrier de début d’année (les poumons en 2010, la mono en 2008) et des soucis de dos.

    Pour le reste, je vois bien Simon fatiguer la bête – aka Djokovic – lors du premier match de simple mais certainement pas arracher le cinquième point. Il faut un profil psychologique assez particulier pour être l’homme du dernier match: de l’orgueil, de l’agressivité, de la folie pour une fois maitrisée par la présence sur le banc du capitaine. Simon a beaucoup de qualités mentales (résilience, patience, méthode) mais pas celles-là.

    • Ulysse 20 novembre 2010 at 14:57

      Tout pareil. Tu devrais poster plus souvent John.

  6. MarieJo 20 novembre 2010 at 13:11

    franchement ont crois rêver quand on lit la mauvaise année de fed 8O !
    si djoko, murray ou roddick avait pu avoir l’année de rodg’ ils auraient eu une année fantastique !
    il faut arrêter de voir fed en mode goat ou il irait jouer comme d’hab toutes les demies en GC… il a tenu 23 demies d’affilée et cela reste un exploit pas une règle ou un dû. Et il se peu qu’il en fasse encore pas mal, mais la logique veut que cela devienne de plus en plus difficile pour lui.

    • Ulysse 20 novembre 2010 at 15:02

      Tsss ! MarieJo.
      Il se peu qu’ont crois rêver venant de toi…

    • MarieJo 20 novembre 2010 at 15:07

      pour moi, compte tenu de la boulimie affichée depuis 5 ans, n’importe quel mec qui grapille un GC a fait une super année ;) qu’il s’appelle, fed, nadal, djoko ou delpo !

    • Duong 20 novembre 2010 at 15:32

      Marie-Jo : en nombre de points, Fed 2010 fait moins bien que Djoko 2009 et surtout 2008 ;)

  7. Antoine 20 novembre 2010 at 15:00

    Oui, moi aussi, comme Marie Jo, je crois rêver en voyant cela..

    Sérieusement. N’importe quel joueur, à part lui et Rafa peut être, signerait tout de suite si on lui disait qu’il va gagner un GC et remporter quatre titres dans une année ou il termine numéro deux mondial. Pour Sampras, cela aurait été une année correcte…Mais voilà, c’est Federer alors ne gagner qu’un GC, comme en 2008, cela devient une année horrible..Je pense qu’il serait bien content de gagner un GC au cours de chacune des trois ou quatre prochaines années..

    Son interview est intéressante: il a raison de dire qu’il faut se fier à la forme du moment et a priori, vu aujourd’hui, faire jouer Simon contre Djoko le vendredi, ce qui peut augmenter les chances de Monfils le dimanche (si l’affaire n’est pas pliée pour les serbes dès le samedi bien sûr). En revanche, pour le cinquième match, si cinquième match décisif il y a je pencherai plutôt pour Llodra pour jouer Troïcki..

    Je reviens un instant sur la défaite de Federer à Wimbledon que j’ai qualifiée d’infamante, ce qui est un peu fort. J’ai un peu de mal avec l’idée qu’il aurait été handicapé par un pépin physique parce que je n’ai pas lu de déclaration de sa part évoquant un souci mais cela m’a peut être échappé ? Ce que j’ai trouvé problématique avec cette défaite qui suivait un mauvais début de tournoi et un mauvais Halle, c’est qu’il perde sur sa meilleure surface contre un joueur qui n’est pas vraiment bon. Ce n’est pas comparable à la défaite de Pete en 96 car Pete a perdu contre le vainqueur du tournoi. Federer a perdu contre le finaliste..un finaliste qui n’aurait d’ailleurs pas du l’être si Djoko avait joué correctement et dont on a bien vu qu’il ne valait pas grand chose quand il s’est retrouvé en finale..Bref, c’est un peu la honte..

  8. Babolat 20 novembre 2010 at 15:14

    « J’ai un peu de mal avec l’idée qu’il aurait été handicapé par un pépin physique parce que je n’ai pas lu de déclaration de sa part évoquant un souci mais cela m’a peut être échappé ? »

    Un extrait de son interview post-match. Disponible sur le site de Wimbledon.

    http://2010.wimbledon.org/en_GB/news/interviews/2010-06-30/201006301277912137533.html

    Q. You beat him almost every time you played him. Was he any different?

    ROGER FEDERER: Like I said, I think he was a bit more consistent than in the past. I lost to him in Miami this year, where it was a really tight match as well.

    But from my end, obviously, you know, I’m unhappy with the way I’m playing. I couldn’t play the way I wanted to play. You know, I am struggling with a little bit of a back and a leg issue. That just doesn’t quite allow me to play the way I would like to play.

    So it’s frustrating, to say the least. Looking forward to some rest anyway.

    Q. How do those physical things affect you the most?

    ROGER FEDERER: Well, when you’re hurting, it’s just a combination of many things. You know, you just don’t feel as comfortable. You can’t concentrate on each and every point because you do feel the pain sometimes. And, uhm, yeah, then you tend to play differently than the way you want to play.

    Under the circumstances I think I played a decent match, you know. But I’ve been feeling bad for the last two, three matches now. It’s just not good and healthy to play under these kind of conditions, you know.

    So if there’s anything good about this it’s I’m gonna get some rest, that’s for sure.

  9. Sylvie 20 novembre 2010 at 15:16

    « Je reviens un instant sur la défaite de Federer à Wimbledon que j’ai qualifiée d’infamante, ce qui est un peu fort. J’ai un peu de mal avec l’idée qu’il aurait été handicapé par un pépin physique parce que je n’ai pas lu de déclaration de sa part évoquant un souci mais cela m’a peut être échappé ? Ce que j’ai trouvé problématique avec cette défaite qui suivait un mauvais début de tournoi et un mauvais Halle, c’est qu’il perde sur sa meilleure surface contre un joueur qui n’est pas vraiment bon.  »

    J’avoue que je ne te suis pas. Il a évoqué ses problèmes physiques dés sa défaite et i a été suffisamment critiqué pour cela. Il a joué strappé au début du tournoi et a dit avoir eu des problèmes à la cuisse depuis la finale de Halle.

    Je n’adhère toujours pas à ton raisonnement. Soit on considère que Federer est mauvais perdant et qu’il n’avait aucun problème physique et donc qu’il a perdu contre plus fort que lui soit on lui donne crédit et cela peut expliquer certaines défaites mais la honte ? Franchement tu y vas fort.

    Ce qui m’a semblé étrange c’est la défaite à Halle, sur sa surface fétiche et face à Hewitt qui ne lui posait plus de problème depuis longtemps. J’avoue que cette défaite étrange alors qu’il avait bien commencé m’avais semblé déjà de mauvaise augure pour la suite.

    Comme Duong, je pense qu’il avait un souci physique à Londres. Il aurait pu s’en sortir lors de ses grandes années mais il n’a plus la marge.

    • Duong 20 novembre 2010 at 15:35

      à Halle, il n’avait pas mal joué, même contre Hewitt, qui avait fait un excellent match.
      Mais à Wimbledon, il n’a pas fait un bon match et aurait dû perdre contre Falla !
      Je le voyais bien perdre contre Berdych en début de tournoi mais pas en jouant aussi mal !

    • Jérôme 20 novembre 2010 at 17:46

      Merci Sylvie d’avoir fait la précision à ma place. J’étais un peu flemmard. ;-)

      Je me souviens très bien de cette finale de Halle où, à compter du milieu de la fin du 2ème set, il se met à aligner les fautes en coup droit et à avoir du mal à la contrôler. Ca l’a suivi à Wimb et c’est aussi une des raisons de la longue période de repos qu’il s’est offerte après Wimb.

      Mais bon, Nadal aussi n’était pas physiquement au mieux en 2009, alors Federer peut bien exceptionnellement se trouver un peu diminué physiquement.

  10. Antoine 20 novembre 2010 at 15:32

    OK, je ne me souvenais pas de ces déclarations..

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