L’édition 2009 de Wimbledon aura vu jouer à son meilleur une génération qu’on disait « has been ». Les joueurs encore en lice en quarts de finale avaient pratiquement tous le point commun d’appartenir à la « génération Federer ». Hormis Djokovic et Murray, tous les autres sont nés entre 1978 et 1982, et sont toujours là malgré les aléas de carrière et la domination quasi sans partage que Roger Federer a exercé sur eux.
Lleyton Hewitt et Andy Roddick ont sans doute le plus pâti de la domination du Suisse, qui leur a plusieurs fois barré la route en finale de Grand Chelem, et encore une fois de plus hier pour l’Américain. La valeur de ces deux champions se mesure aussi aux titres perdus face à un Federer presque intouchable de 2004 à 2007.
Andy Roddick (H2H 2-19) perd trois finales à Wimbledon en 2004, 2005 et 2009 (sans doute la défaite la moins méritée), plus celle de l’US Open 2006. Sans le Suisse en face, il pouvait espérer au moins deux ou trois titres. Et c’est sans compter deux finales de Masters Series à Montréal 2004 et Cincinnati 2005 qu’il perd également.
Hier, il est passé encore plus près de la victoire sur le gazon anglais en jouant son meilleur tennis depuis la fin 2006, ce tennis qui lui avait permis de bousculer Federer en finale de L’US Open mais surtout dans un match de poule au Masters, où il saborde deux balles de match dans le tie-break. Deux balles un peu à l’image de ses balles de seconde manche hier : une panne de premiers services, et ‘bing !’, il remet Federer en selle. Même cause et toujours mêmes effets.
Roddick méritait mieux qu’un seul titre du Grand Chelem, surtout sur ce Wimbledon où il aura tout tenté au service, au retour, en passings et à la volée.
Lleyton Hewitt (H2H 7-14) perd quant à lui en finale de l’US Open et du Masters en 2004. Presque rien comparé à Andy Roddick, mais à compléter en notant que Roger Federer lui barre aussi la route de deux finales, celles de Wimbledon et de l’US Open en 2005. Pire : en tout, Federer le bat six fois en Grand Chelem depuis 2004, et, cerise sur le gâteau, le prive d’un titre au Master Series d’Indian Wells en 2005.
Dans le lot des perdants magnifiques on peut ajouter Marat Safin (H2H 2-10) et Fernando Gonzalez (H2H 1-12) qui ont moins rencontré Federer dans le dernier carré des grands tournois, mais ont tous les deux perdu contre lui en finale de l’Open d’Australie. Safin en 2004 à cause d’un parcours du combattant pour se hisser en finale, et Gonzalez en 2007, alors qu’il jouait un tennis d’extraterrestre mais passe à côté en vendangeant deux balles de premier set. Encore et toujours une erreur qui ne pardonne pas contre Federer.
Si Safin a eu la chance d’avoir sa revanche un an après, en s’offrant une victoire d’anthologie contre l’Helvète en demies (à tel point qu’on a oublié qu’il avait encore du battre Hewitt derrière pour conquérir le titre), Gonzalez a lui raté l’occasion de décrocher une seconde chance cette année à Roland-Garros, en perdant un break décisif au cinquième set contre Soderling en demi-finales. Fin 2006, le Chilien avait également perdu la finale de Madrid indoor contre Federer. La seule victoire qu’il ait obtenu contre lui compte presque pour du beurre : c’était au Masters 2007, en match de poule. Mais il perd ensuite contre Roddick et Davydenko et ne se qualifie même pas pour les demi-finales. Mention spéciale enfin à James Blake (H2H 1-9) qui perd contre le Suisse en finale du Masters et d’Indian Wells en 2006, lors de ce qui reste sa meilleure année.
Nikolay Davydenko (H2H 0-12), justement, est le seul à n’avoir jamais battu Federer : le Suisse a été là pour l’empêcher d’aller au moins trois fois en finale de Majeurs : US Open 2006 et 2007, ainsi que Roland-Garros la même année (match où il gaspille la bagatelle de 17 balles de break).
Parmi les joueurs de la « génération Federer », Juan Carlos Ferrero (H2H 3-9) est loin d’avoir pu rencontrer le Bâlois assez régulièrement en Grand Chelem, et encore moins à son top. On peut aussi inclure Tommy Haas (H2H 2-10) et Guillermo Coria (H2H 0-3) : pour tous ceux-là, les blessures et méformes les ont privé de perdre trop souvent, même si le bilan des faces-à-faces est déjà loin d’être brillant.
Finalement, le seul qui a échappé à la loi de Federer, c’est David Nalbandian (H2H 8-10) ; ils n’ont été opposés que trois fois en finale, et l’Argentin a gagné les deux plus prestigieuses : le Masters en 2005 et Madrid en 2007, et n’a perdu qu’à Bâle l’année dernière. En Grand Chelem, ils se répartissent équitablement les victoires : 3-2 en faveur de Federer, mais avec un abandon de Nalbandian en demi-finales de Roland Garros en 2006 (alors que le score était de un set partout).
On pense toujours que Federer n’a eu que des challengers mineurs à battre pour engranger tous ces titres en Grand Chelem comme en Masters Series. Mais si ‘Fed’ n’avait pas eu le talent qui est le sien, on aurait aujourd’hui une des générations – peut-être pas la plus titrée – mais au moins une des plus consistantes et variées, tant les joueurs cités se sont vu privés de nombreuses opportunités de se forger un palmarès bien plus digne et révélateur de leurs talents et qualités. Pour info, le ‘Head-to-Head’ cumulé de tous ces joueurs face au Suisse est de 26 victoires pour… 107 défaites.
Cette génération que l’on a beaucoup critiqué, surtout parce qu’elle n’a pas su trouver les clés tactiques pour rivaliser contre le meilleur d’entre eux, mérite d’être réhabilitée. Car malgré Federer et la génération montante des Nadal , Djokovic, Murray ou Del Potro, elle a toujours été très présente, toujours motivée pour saisir la moindre occasion qui s’est présentée un jour de moins bien chez les concurrents directs. Cette semaine, les « vieux » comptaient cinq représentants sur huit en quarts de finale à Wimbledon. Les seuls intrus étaient Djokovic et Murray, soit la génération montante, et Ivo Karlovic qui, malgré son canon à aces, a percé tardivement au meilleur niveau. Pour autant, lui aussi appartient à cette même ‘génération Federer’ puisque né en 1979. Sans surprise, comme tous les autres, son ‘Head-to-Head’ est négatif (1-9).
On remarquera quand même la récente perte de vitesse de joueurs comme Blake ou Davydenko, et a contrario une seconde jeunesse pour Haas, Hewitt et Ferrero, que les blessures n’ont pas épargnés et qui malgré un plongeon au classement ont trouvé les ressources pour revenir. Marat Safin est le seul d’entre eux à tirer sa révérence dès cette année.
Pour rester au meilleur niveau, comme a su faire Andy Roddick, il faut avoir une envie de gagner plus importante que toute la frustration accumulée par les défaites. On espère que l’échec, même douloureux, de ce Wimbledon saura lui montrer la voie pour se maintenir au niveau qui a été le sien cette quinzaine, son meilleur depuis l’US Open 2006. La force de Roddick est justement d’avoir toujours su rebondir après ce genre de défaites et de s’être maintenu dans le Top 10 depuis 2002. A lui, et aux autres, de savoir saisir l’occasion qui se présentera fatalement, entre le déclin de Federer et la confirmation des jeunes loups.
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Tout le monde (sauf Antoine ?) a eu cette impression de baisse chez Federer, elle remonte à 2007 et je ne crois pas que ce soit une erreur de l’avoir perçue.
Dans une des mes premiers posts de forumeur, après Wim 08, j’avais émis l’idée que Federer avait surjoué pendant toute sa période d’ultra domination 2004-2006. Il était dans un état de totale confiance qui le faisait réaliser des coups incroyables, y’en a à la pelle sur YouTube, et qui l’étonnaient lui-même, on le voyait souvent sourire devant ses propres réalisations. Un véritable état de grâce. Tous les joueurs dominants en ont connu, Mac en 84 tentait des trucs de dingue avec la confiance, et je me souviens de la différence d’attitude de Lendl entre ses finales 85 et 87 de RG (en 87, il tente même des amorties rétros de coup droit). Sampras à Wim contre Agassi, il y a beaucoup d’exemples.
Mais jamais sur une période aussi longue, on touche au surnaturel, ça a donné une aura incroyable et une confiance durable à Roger, qui a également compris qu’il pouvait dominer ses meilleurs adversaires sans être à fond, ce dont il se sert en 2007. Si il a à un moment écrasé ses adversaires, c’est à cette période, et le fait de parvenir à conserver cet état de grâce pendant tant de temps en dit long sur sa faculté à éliminer les scories mentales.
Quand Nadal arrive avec cette attitude frondeuse, il parvient à faire voler en éclats ce monceau de confiance, d’abord sur terre, puis à Wim, puis sur dur. L’Espagnol était monstrueux l’année dernière mais surjouait également un peu, et je ne crois pas que nous nous sommes plantés en disant que Federer était alors tactiquement paumé. Son début de saison, la mine qu’il traînait, le confirment. Mais Federer n’a toujours craint que Nadal, pas les autres.
Cette période d’euphorie est terminée depuis longtemps, c’est ce qui nous a donné l’impression d’un déclin, et Federer a aujourd’hui un jeu tout à fait différent, de gestionnaire, sauf cas exceptionnel où il a des sensations maximales et déroule (AO contre Del Potro). Il gagne ses deux derniers majeurs à l’arrache, et toute la qualité de Federer est d’avoir justement su s’adapter en temps réel et trouver des plans de secours mais j’ai revu récemment des extraits de matchs 2004-2006, Federer n’est pas du tout le même joueur.
Federer est très dur à décoder, il s’exprime beaucoup et ce que tout le monde prend pour de la langue de bois ou de la prétention me semble avec le recul finalement assez franc. Conscient de la dépense énergétique de son cadet, il avait déjà émis l’idée que Nadal ne serait pas toujours à fond, voire serait blessé, à RG, c’est ce qui c’est passé cette année en il a récolté la mise, mais tout le monde avait alors dit « mais quel con, quel oiseau de mauvais augure ». Je crois que le type est très intelligent et qu’il a une vision à long terme supérieure à la nôtre.
Mais il est incontestablement dans une autre phase, ce qu’il faut remarquer, c’est qu’il compense sa relative baisse de fulgurance par l’endurance, alors que la plupart des grands champions en fin de route font l’inverse. Mais il s’est adapté à l’évolution du tennis.
Je rejoins en fait Julie, sauf qu’elle introduit la subtilité de tous ces états différents sur un seul match. C’est pourquoi j’ai l’impression que tout le monde sous estime ici l’importance de cette volée ratée de Roddick. A deux sets zéro, sur le central de Wim et devant le parterre de légende présent, je ne suis pas sûr que Federer ne serait pas passé en mode panique intérieure. Roddick fait certes un excellent match, il n’empêche qu’il rate une occasion absoluement décisive.
Pour rebondir sur ton excelllllent post, Jean, Federer me paraît aussi être un type très intelligent. De cette intelligence qui fait les petites différences (ceux qui ont vu l’étape du Tour de France hier, avec Armstrong seul caïd à ne pas se faire surprendre par la bordure, sauront de quoi je parle)… et forge les résultats définitifs.
Federer a toujours été un gars au fait de l’histoire de son sport, et nul doute pour moi qu’il a tiré les leçons des écueils rencontrés par les autres grands de son sport. Quand il parle des Sampras ou Borg, il sait de quoi il cause.
Au final, il a survolé son sport. Qui aurait pensé que les 14 GC de Sampras, premier en 30 ans à faire tomber le record d’Emerson, serait dépassé 7 ans plus tard ?
Plus que tout, ce qu’il y a de gênant là-dedans, c’est que Federer est en train de rendre caduque l’éternelle question du : « qui est le plus grand ? » Avant lui, on pouvait épiloguer éternellement : Sampras détenait le record de victoires en GC mais était une burne sur terre battue. Laver avait fait le Grand Chelem, mais à une époque où on ne jouait que sur deux surfaces (plus le fait que Laver c’est relativement sépia vu le peu d’archives pour se faire une idée). Borg avait réuni les royaumes de la terre et du gazon pour une long règne, mais avait toujours échoué à l’US Open. A la limite, on pouvait même admettre Lendl, N°1 de la période la plus concurrentielle du tennis moderne (Wilander, Edberg, Becker, Mc, Connors, Agassi, Cash…) et recordman du nombre de finales Majeures disputées. Le débat restait éternel.
Or, voilà que Federer met tout le monde d’accord : record de victoires en GC, victoires dans les 4 GC, recordman de finales majeures disputées… Sans compter les records liés à la domination sur une époque (semaines consécutives comme N°1, finales et demi-finales consécutives en GC, trois fois vainqueur de 11 titres et plus en une saison…). En gros, le dernier record qui lui manque est le nombre de semaines passées comme N°1 mondial. Une marque qui pourrait être assez dure à atteindre, vu qu’il lui manque encore une petite année pour rattraper Sampras.
» Une marque qui pourrait être assez dure à atteindre, vu qu’il lui manque encore une petite année pour rattraper Sampras. »
D’autant plus que Nadal voulant sans attendre récupérer le n°1 anticipe son retour et va peut-être s’aligner à la fin du mois sur TB à Hambourg ou à Gstaad, avant même les MS nord-américains sur dur… peut-être aussi pour reprendre la compétition sur une surface où il se sent en confiance.. et aux tableaux forcément plus accessibles.
Visiblement, les belles paroles de Nadal (« priorité aux Grands Chelems ») n’étaient que du vent. Il n’a tiré aucun enseignement de son fiasco RG-Wim.
Son problème, c’est que Nadal est un gars qui a besoin de jouer pour se sentir en confiance. Contrairement à Fed, qui peut rester en mode « off » trois semaines et quand même arriver au top dans un grand tournoi, Rafa aime jouer, accumuler les matchs, être dans une dynamique de jeu.
Avec les inconvénients que cela suppose. S’il joue vraiment un petit tournoi de terre, c’est qu’il n’a en fait aucunement l’intention de changer sa façon de faire. Quitte à continuer à martyriser son corps pour pas grand-chose (franchement, aller disputer le titre de Gstaadt à Victor Hanescu, c’est petit )
Il va pouvoir demander conseil à Gilles Simon pour le jouer
Jean: j’ai du mal m’exprimer..j’ai bien constaté comme tout le monde que les résultats du Suisse ont été moins bons en 2008 d’une part parce qu’il a moins bien joué qu’au cours des années 2004-7, mais d’autre part également parce que d’autres ont nettement progressé, en premier lieu Nadal mais aussi Djokovic et Murray.
Ce que je contestait, et conteste toujours, c’est l’emploi du mot déclin pour caractériser cette période moins faste. Le mot suggère l’idée d’une baisse irrémédiable et irréversible. Or il n’y avait aucune raison de considérer que tel était le cas. Tous les champions connaissent des phases de moins bien, Borg en 77 pour ne citer qu’un exemple; ce n’est pour autant qu’ils déclinent.
Par ailleurs, même durant cette phase, ses résultats n’étaient pas franchement mauvais puisqu’il gagne quand même l’US Open va en finale dans les trois autres GC, puis à l’OA et demeure n°2..Ce contre quoi je m’insurgeais, c’est l’idée qu’il aurait décliné irrémédiablement et ne serait donc plus en mesure de gagner ou presque parce que Nadal lui était passé devant et l’avait battu 3 fois en finale de GC..
Les résultats récents viennent de démontrer que l’avis de déclin était prématuré.
Ce n’est pas pour autant qu’il va de nouveau dominer le circuit comme en 2006. Il joue parfois comme il y a trois ans, mais c’est devenu plus rare. Et la concurrence a progressé.
Sinon, et ce qui concerne cette finale de Wim, il est bien évident qu’i aurait été très mal barré si Roddick avait mené deux sets à zéro. Rien ne dit cependant, comme l’a fait remarquer le Suisse, qu’il n’aurait pas pour autant gagné 16-14 au cinquième. Cela aurait été un match différent mais je doute franchement qu’il se soit mis à paniquer. Quand avez vous vu Federer paniquer au juste ? Pas en finale de Wim l’année dernière ou il était mené deux sets à zéro en tout cas..
Effectivement, les résultats de Federer te donnent entièrement raison, Antoine, ce que nous avions appelé déclin était probablement cette période de transition entre l’euphorie à laquelle il nous avait habitué et la mise en place d’un jeu plus raisonné, moins risqué. C’est d’ailleurs une évolution gagnante très difficile à faire, possible à mon sens grâce à son excellence technique qui lui permet de s’adapter sans avoir à révolutionner ses gestes.
Pour ce qui est de la panique, le mot est bien entendu un peu fort, d’autant que le gars ne laisse que très peu voir ses émotions. Mais je pense qu’on sent parfois chez lui un petit décrochage mental, comme au début de sa finale RG 08 quant il sent qu’il va prendre une tannée, qui aurait éventuellement pu se produire vues les circonstances : finale de Wim en forme de célébration de l’élu devant les prophètes, contre un adversaire qu’il avait forcément comme tu dis un peu sous estimé. Ce sont des impressions bien sûr, mais comme l’a dit Karim, Federer est resté dans ce match dans sa zone de confort psychologique, cela n’aurait peut-être pas été le cas à 2 sets 0.
D’accord aussi avec Guillaume sur la conscience de l’histoire de Federer, probablement supérieure à celle de tout autre, sur le fait qu’il a su apprendre des erreurs des autres. Il joue depuis un moment avec cette idée de marquer durablement son sport, une motivation qui lui a permis de ne pas dégoupiller mentalement après ses désillusions contre Nadal, de faire encore évoluer son jeu.
Guillaume, sur le nombre de semaines au rang de n°1 mondial, Federer a un quasi boulevard devant lui.
Regarde combien de points lui et les 3 autres cadors ont à défendre.
Mis à part une zone de risque sur son titre à l’US Open et sur sa finale à l’OA, Federer a beaucoup moins de points à défendre que Murray et Nadal sur la période allant d’août à avril 2009. Il n’y a guère que Djokovic qui ait moins de points à défendre que Federer. En gros, d’ici à la fin de la saison 2010 sur terre battue, si Federer reste motivé et pro, il a d’assez bonnes chances de maintenir, voire de consolider son capital points.
Je suis cependant bien sur le fait que Federer n’a plus les moyens, ni même l’envie de dominer le circuit comme il l’a fait entre fin 2003 et fin 2007.
J’évoquais l’inconnue sur le maintien de la motivation de Federer, mais il faut aussi évoquer l’autre possibilité : celle qui le verrait jouer complètement libéré maintenant qu’il a atteint presque tous ses objectifs et qui le rendrait plus difficile à battre pour ses rivaux que dans sa période de transition douloureuse (janvier 2008/avril 2009) entre le statut de monstre et celui d’un des meilleurs.
Ne nous leurrons cependant pas. Même si Federer nous a mieux montré depuis le mois de mai dernier ses qualités de combattant accrocheur, il y a au moins un tournoi sur lequel il continuera à se mettre une très grosse pression dans les phases finales : Wimbledon où il va vouloir aller chercher le record de Sampras.
PS : Autrement dit, sur le rang de n°1, il a une sacrée fenêtre de tir qui s’apparente presque à une veine insolente.
C’est tout l’avantage d’avoir eu de moins bons résultats en 2008 ! Il a dit que son objectif à court terme était de terminer l’année n°1..Ce n’est pas impossible, loin de là, mais s’il perd à l’US open en quarts ou en demies et que Nadal gagne le titre, il n’est pas impossible qu’il lui repasse devant..
Le fait qu’il parle de conserver ce rang n°1 est incompatible avec le fait de jouer désormais sans pression. S’il disait: dorénavant, le rang de numéro un, je m’en tape, la seule chose qui m’importe, ce sont les GC de rab, là il pourrait jouer avec une pression plus faible, et encore, pas dans les GC justement..A sa place, je sècherai l’un des deux MS sur dur cet été: deux à la suite, cela n’a pas d’intérêt..
Cela m’étonnerait qu’il joue sans pression à l’US Open avec la perspective de gagner un sixième titre consécutif. Comme personne ne l’a fait, y compris Tilden, cela va forcément l’intéresser..et qui dit intérêt dit pression…De toute façon, la pression est nécessaire et utile, cosubstantielle de la compétition..
Dans la situation de Federer, il y aura toujours fatalement une pression, car il se retrouvera souvent dans la situation d’avoir un nouveau record à battre, désormais, comme le 6° US Open consécutif.
Mais il faut bien avouer que cette pression a baissé d’un cran par rapport à LA pression, surtout quand on revoit 2008.. et maintenant après RG et Wimbledon. Pour être honnête.. il ne peut plus rien « rater »… humainement…
Il me semble qu’il a dit « j’aimerais bien conserver la place de n°1 jusqu’à la fin de l’année », ça ne paraît pas être une obligation dont la non-réalisation serait considéré comme un échec cuisant.. surtout après ses mois de juin-juillet… ça peut être appréhendé comme une manière de combler grosso modo une partie de la trentaine de semaines pour rallier Pete et ses 270 , plus que la volonté farouche de rester n°1 coûte que coûte (surtout pas sa santé, par exemple).
Il me semblait aussi avoir lu que les 2 MS US seraient zappés, mais cela reste fortement lié à la date de..l’événement. De toute façon, dans cette situation , ce ne sera pas évident d’être à fond dans l’US Open et si il y parvient, chapeau, car il y aura d’autres affamés légitimes…
Ce tournoi va une fois de plus être très intéressant à vivre (c’est souvent le cas), être le dernier GC de la saison ne se dément toujours pas… Les clients seront nombreux, un Fed papa boosté ou démobilisé, l’épouvantail Roddick pour l’heureux élu qui se le coltinera en 1/4, le retour de Nadal et déjà quelques animateurs de la saison comme le Sod, Haas, JMDP et la torpille flottante ..Hewitt… et la non moins dangereuse grenade offensive Karlovic..
Bref beaucoup de choses peuvent arriver, et comme tu citais » C’est tout l’avantage d’avoir eu de moins bons résultats en 2008 ! », imagine la situation de Nadal l’an prochain au moment d’aborder les mois de juin et juillet.. de quoi se refaire une santé à RG et Wimbledon… si il ne l’a pas plus compromise d’ici là…
Pete a tenu de l’ordre de 285 semaines le n°1. C’est Lendl qui l’a fait 270 semaines.
Sur Flushing en particulier et sur les finales de GC en général, c’est clair que Federer aura plus de pressions qu’aux tours précédents. Petite précision sur l’US Open où le record est actuellement détenu par Tilden qui a remporté 7 titres dont 6 consécutifs.
C’est du pur pifomètre, mais je sens plus Federer égaler, voire dépasser les 7 titres de Sampras à Wimbledon qu’égaler les 7 titres de Tilden à l’US Open.
Même si le decoturf new-yorkais n’est pas le plexicushion australien, c’est aussi une surface qui est plus favorable que le gazon à Murray, Djokovic et Del Potro. L’an passé, Federer a remarquablement joué à compter des quarts de finale. J’ai un peu l’argument absurde de dire que les séries doivent toujours avoir une fin.
POur ce qui est de la participation du suisse à Montréal et Cincinnati, j’ai plutôt l’impression qu’on est en plein dans les spéculations sur l’effet de la naissance sur le calendrier. Le directeur du MS Canadien dit qu’il fait tout pour faciliter la participation du suisse. Et je me dis que la plupart des pères ne sèchent pas le boulot 3 semaines à la suite d’une naissance, en tout cas pas ailleurs qu’en France.
Plus que la naissance, Federer a comme chaque année besoin de vacances en juillet pour repartir d’attaque à compter du 10/15 août.
Je n’imagine pas, quelles que soient les circonstances, Fed faire l’impasse sur les 2 MS précédent l’US Open. Sur un à la rigueur, mais sur les 2, ça me paraît très improbable.
Pour changer du sujet et passer à Nadal, ça me paraît loufdingue que Nadal s’inscrive au tournoi de Gstaad avant de faire les 2 MS nord-américains. Rafa et Tony seraient-ils frappés d’amnésie ou bien pensent-ils qu’enchaîner les tournois est la meilleure façon d’arriver en forme à l’US Open ?
Oui, je m’étais planté; Tilden, c’est bien 6 US Open consécutifs et pas 5. Il ne peux donc qu’égaliser le record cette année..
Rachida a écrit une lettre d’encouragement à Roger…
Sampras c’est 286. Il manque encore une cinquantaine de semaines à Federer, autrement dit un an. Sera t-il capable de tenir le trône si longtemps ? Il joue tellement peu qu’on peut se poser la question. La place semble acquise jusqu’à l’US Open, après…
Pour l’instant, on sait tellement peu de choses sur les plannings de reprise des deux cadors qu’il est difficile de faire des prévisions : il semble que Fed zapperait Montréal mais jouerait Cincinnati ; pour Nadal, c’est plus flou. Certains médias annonçent un enchaînement Hambourg – Montréal – Cincy – US, quand d’autres avançent qu’un retour avant Cincy est hypothétique vu qu’il n’a pas encore retouché à une raquette.
Il joue tellement peu ?
Depuis le 1er janvier, celui qui a joué le plus est Djoko (59 matches), suivi de Murray (52), suivi de Nadal et Robredo (47 chacun), mais Federer arrive 5ème à égalité avec Roddick: 46 matchs..
Il n’ y a donc que Murray et Djoko qui ont significativement joué plus que lui…
Je pense donc que Federer a bien mérité de longues vacances et qu’il ne devrait pas reprendre avant Cincy, hitsoire d’arriver en pleine forme à l’US Open..
Cela la fouterait quand même mal qu’il arrive en finale pour se faire battre par Nadal qui mène 5-2 en finales de GC contre lui..
I know.
Mais en termes de tournois joués, il n’en est qu’à 9 (dont une mini-exhib Rolex à Monte-Carlo). Si on part sur les bases d’une fin de saison Cincy – US – Shanghai (ou Bercy) – Bâle – Masters, il en sera à 14 tournois. Encore moins que les années précédentes, alors qu’il n’était déjà pas connu pour être le gars qui joue le plus.
Ce calendrier peut lui suffire pour terminer n°1 si Nadal reste en rodage quelques temps. S’il revient tout de suite au top, l’Espagnol aura une bonne fenêtre pour reconquérir le trône. Wait and see.
Federer aura quand même la tête ailleurs au moment de l’US Open. Par ailleurs, Mirka ne va pas accoucher aux States et cesser de voyager avec lui. Je ne pense pas qu’il sèchera l’US Open mais si elle accouche durant le première semaine, il voudra certainement prendre un avion au plus vite..Quelle que soit la date, il ne sera pas dans les meilleures dispositions d’esprit pour gagner et je ne le vois pas l’emporter par conséquent…
Antoine, c’est là que je ne te suis pas. Pour ce qu’on en sait, la naissance est prévue pour fin juillet au plus tard. La paternité n’a jamais empêché certains sportifs de très haut niveau (je pense à Prost et Schumacher en F1 mais on pourrait balayer tous les sports) de pratiquer leur métier à fond et de gagner des courses ou des matches.
Ce n’est pas pour autant que je fais de Federer mon favori pour Flushing. Il en est à une nouvelle série de 6 finales de GC consécutives et je pense que cette série va prendre fin, naissance ou pas, notamment parce que Murray va vraiment tenter d’aller chercher son 1er titre du GC et parce que Del Potro a montré qu’il était capable de tout renverser. Pour moi, ce sont les 2 joueurs qu’il faut guetter pour cet US Open et qui ont des chances de stopper Federer, Nadal et Djokovic avant la finale de Flushing.
Le Suisse est très émotif…on verra..