Soul Sisters

By  | 4 juillet 2009 | Filed under: Les filles

Venus et Serena Williams (photo DR)Il y a quin­ze ans le paisib­le micro­cos­me du ten­nis féminin était secoué par un séisme de mag­nitude 6.0 sur l’échel­le de Richt­er : deux étoiles noires s’écrasaient sur cette terre et la déflag­ra­tion pro­met­tait d’en chang­er à tout jamais la face. Du moins si l’on en croyait les prophéties du démiur­ge re­spons­able de cette co­smogonie nouvel­le, un cer­tain Ric­hard Wil­liams.

Venus et Serena, Serena et Venus, deux extra­ter­restres, deux super­novas qui déboulent attifées et fardées comme per­son­ne avant, et at­tirent sur elles tout micro er­rant, toute caméra oisive. Le défer­le­ment médiatique est à la hauteur des pro­mes­ses en­tretenues : elles ap­portent une ex­plos­ion de co­uleur dans un monde tout blanc qu’elles am­bition­nent de régent­er en oc­cupant les deux pre­mi­ers rangs, rien de moins ! L’intérêt sus­cité se nour­rit de ce mélange de fas­cina­tion et de révuls­ion, d’ad­mira­tion teintée de mépris, d’op­portunité mâtinée de crain­te pour le ten­nis féminin. Nous som­mes en plein baby boom ten­nistique et les stars clas­se bi­beron éclosent désor­mais sans in­cuba­tion: les Seles, Cap­riati, Hin­gis, Kour­nikova frap­pent aux por­tes de la gloire avant même d’avoir fini leur crois­sance.

Venus et Serena sont de cette épopée, mais à la précocité elles ajoutent leurs origines in­usit­ées et Papa Ric­hard sait habile­ment sus­cit­er l’ef­fervesc­ence médiatique en dosant avec par­cimonie l’événemen­tiel, le show, le mar­ket­ing, l’ar­rogan­ce de déclara­tions péremptoires et volon­ti­ers tapageuses, quel­ques af­fabula­tions ou au moins une cer­taine pro­pens­ion à la dramatur­gie. Tout le monde s’émeut de l’his­toire des deux panthères échappées du ghet­to où elles ont appris à co­urir après les bal­les, en évitant les bal­les.

Quin­ze ans après, qu’en reste-t-il ? Je choisis sciem­ment l’op­tion d’un grand écart tem­porel pour nous poser ce samedi 4 juil­let, jour de la fin­ale féminine de l’édi­tion 2009 du tour­noi de Wimbledon. Il met aux prises, comme l’an de­rni­er, les deux étoiles noires qui quin­ze ans après déchirent toujours le ciel de la WTA. Présen­ta­tion des pro­tagonis­tes.

Venus

Venus Ebony Starr Wil­liams. Quand le nom choisi prend déjà l’op­tion d’un de­stin uni­que. Venus sera une planète, un astre. Ebony sera ce que la co­uleur noire offre de plus beau. Starr sera une étoile, une vedet­te. Du haut de ses 185cm elle toise le cir­cuit féminin dont elle ar­pente les cimes de­puis 1994. Son jeu athlétique et puis­sant fait mer­veil­le sur gazon où son ser­vice super­sonique, sa sol­idité en fond de court, son jeu d’at­taque, et sa for­mid­able co­uver­ture de ter­rain en font un re­mpart quasi-inexpugnable sur cette sur­face. Du haut de ses cinq tit­res au All En­gland Club elle parle de la pluie et du beau temps avec des Nav­ratilova, des Graf, des King. Oui, sur cette herbe pre­stigieuse, Venus est tout simple­ment l’une des meil­leures de l’his­toire.

Serena

Serena Jameka Wil­liams est un peu l’an­tithèse de sa sœur, bien qu’elles soient quasi-indissociables. Au caractère plus in­trover­ti et timide de sa sœur, elle répond par une as­suran­ce et un ap­lomb qui peuvent fris­er l’ar­rogan­ce. Serena est une cham­pion­ne, point barre. Elle ex­acer­be en­core plus que son aînée les qualités morales et men­tales ex­cep­tion­nelles que Ric­hard semble avoir saupoudré au–­dessus des be­rceaux de sa pro­géni­ture. Hargneuse, bat­tante, par­fois vin­dicative et mauva­ise per­dan­te, volon­ti­ers van­tar­de, Serena est sur­tout une com­pétit­rice née. Son jeu se base sur un ser­vice qui, bien que re­ndant quel­ques km/h à celui de sa sœur, est cer­taine­ment le meil­leur de tous les temps sur le cir­cuit féminin. Ses coups de fond de court per­forants et son re­tour de ser­vice ex­cep­tion­nel complètent sa panop­lie. Elle reste moins à l’aise au filet que sa sœur, ralen­tie par un physique lesté par les for­mes dont dame na­ture a généreuse­ment voulu l’honor­er (à lire avec la voix de Nel­son Montfort) « ah cette tenue noire cat­woman à Flush­ing Meadows il y a quel­ques années, ce fffffffffes­si­er re­eeeeeebon­di et gour­mand qui bat au rythme de ses co­ur­ses, ce sein lourd soumis à la con­stan­te gravitation­nelle em­prisonné dans une trop sol­ide bras­sière dont on rêve qu’il puis­se s’échapp­er dans un in­stant Mar­ceau, je bbbbbbbénis l’in­ven­tion du ralen­ti arghhhhhhhhhh) ».

Venus vs Serena

Venus con­tre Serena c’est l’af­fiche de la fin­ale dames de ce Wimbledon 2009, la huitième fin­ale du Grand Chelem les op­posant. C’est le choc entre deux monstres sacrés, avec 41 tour­nois re­mportés dont 7 Grands Chelems pour Venus, et 33 tit­res dont 10 Grand Chelem pour Serena. C’est une égalité par­faite dans le tête-à-tête avec dix vic­toires chacune. Alors oui, ces duels crève-cœurs ont souvent ac­couché de matches où la moins mauva­ise des deux l’a em­porté, mais leur récurr­ence force l’ad­mira­tion.

Venus et Serena

Venus et sa petite sœur Serena ce sont dix tit­res du Grand Chelem en doub­le re­mportés en­semble, ce qui en fait l’une des paires les plus pro­lixes de l’his­toire. Venus et Serena c’est égale­ment une har­monie, une en­ten­te, une sol­idarité, un Amour jamais démen­tis. Voir Venus présente dans les tri­bunes sup­port­er sa sœur en fin­ale de Grand Chelem quand elle-même a été éliminée huit jours plus tôt mais est restée vaut mieux qu’un long dis­cours. Les défaites in­flig­ées n’ont jamais altéré le re­spect et l’ad­mira­tion mutuels qu’elles se vouent, Venus ayant notam­ment survécu à un Grand chelem sur deux ans de fin­ales per­dues face à sa cadet­te. Des frat­ries se sont sabordées pour moins que ça.

Alors qui va gagn­er di­manche, laquel­le des deux fera bas­cul­er le com­pteur en sa faveur et aura une vic­toire de plus dans sa be­sace ? Sur le niveau en­trevu je serais tenté d’avanc­er le nom de l’aînée ; mais le grand vain­queur sera pro­bab­le­ment Papa Ric­hard, une fois de plus.

Ric­hard Wil­liams

Com­ment ne pas tirer son chapeau à cet homme ex­cep­tion­nel ? Ses prophéties n’auront pas été un effet d’an­nonce, ses fil­les ayant occupé toutes les deux la première place mon­diale. Ric­hard avait un plan, il l’a exécuté. Plus qu’un coach, il a été un men­tor, un gourou. Ce sont davan­tage les valeurs qu’il aura su in­suffl­er à ses fil­les qui auront garan­ti leurs succès, que les heures passées à limer les co­urts sous le cag­nard califor­ni­en. Ces valeurs et cette philosop­hie de la vie font toute la différence entre le plan Wil­liams, et celui des trop nombreux papas éleveurs de cham­pion­nes aperçus de­puis vingt ans.

L’amour du ten­nis

Stef­fi Graf. Monica Seles. Mar­tina Hin­gis. Li­ndsay Daven­port. Jen­nif­er Cap­riati. Kim Clijst­ers. Just­ine Hénin. Sans aller jusqu’à men­tionn­er des épiphénomènes comme Anna Kour­nikova, Iva Majoli ou Jelena Dokic, Venus et Serena ont croisé le grap­hite avec toutes ces cham­pion­nes, ex-numéro un WTA. Leur point com­mun à toutes? Elles sont re­trait­ées, soit pour date de péremp­tion avérée, soit pour burn-out déploré. Les modes se font et se défont, les joueuses pas­sent et par­fois re­pas­sent, la carrière de spor­tif de haut niveau étant par ess­ence fugace, éphémère. Dans ce méli-mélo de frivolité, les plus tenaces fin­ale­ment n’auront pas été cel­les qu’on croit. Quin­ze années après leur début en fan­fare, quasi-trentenaires et de­venues in­stitution­nelles, les ‘soul sist­ers’ sont en­core là, tenant la barre du bateau ivre de la WTA. Que ceux qui auront cru à l’origine à un soufflet vite re­tombé, à des carrières Kour­nikovaes­ques, quit­tent la salle. Il fait bien froid tout à coup. Quin­ze années après, malgré des éclip­ses Agas­sien­nes nombreuses pour bles­sures physiques, morales, ou sim­ples prises de recul, les ‘soul sist­ers’ sont en­core là. Pre­sque seules re­scap­ées d’une généra­tion dorée. On les a souvent soupçonnées de ne pas aimer le ten­nis « plus que ça », mais leur présence en­core aujourd’hui n’est-il pas la meil­leure pre­uve du contra­ire? Car à re­spec­tive­ment plus de 22 et 24 mill­ions de dol­lars de gains, ce n’est sûre­ment pas après le cac­het qu’elles co­urent ces jours-ci.

Le par­fait équilib­re

Lorsqu’el­les se pro­jet­tent, les sœurs évoquent la pos­sibilité de jouer en doub­le aux JO d’été de 2016, si la can­dida­ture de Chicago était re­tenue. Elles ne se fixent donc pas de li­mite tem­porel­le pour leur im­plica­tion dans le ten­nis, un peu à la Nav­ratilova. Cette fraîcheur fin­ale­ment qu’elles témoig­nent en­core à pre­sque tren­te ans est le fruit du par­fait équilib­re qu’elles ont pu in­iti­er dans leurs vies re­spec­tives, la place ac­cordée au ten­nis n’ayant jamais con­sumé la Vie just­e­ment. Là où on leur a re­proché leur di­let­tantis­me par­fois et leur im­plica­tion dans d’autre domaines – Venus a monté sa pro­pre ag­ence de de­sign d’intérieur et Serena sa pro­pre ligne de vête­ments, les deux sœurs sont notam­ment im­pliquées dans de nombreux pro­jets com­munautaires et honorées de nombreux prix y-relatifs – on voit fin­ale­ment que le dévelop­pe­ment de pass­ions et ac­tivités con­nexes leur aura per­mis de se réalis­er, et con­tinu­er à goûter au ten­nis là où tant d’aut­res régur­gitent, dégoûtées.

La place dans l’his­toire

Au mo­ment de re­ferm­er le chapit­re ten­nistique de leurs vies, j’espère que les sœurs Wil­liams seront honorées et re­con­nues pour ce qu’elles auront fin­ale­ment été, des figures mar­quan­tes de l’his­toire de ce sport, du sport en général. On pour­ra re­grett­er qu’elles ne se soient pas données à 100% au ten­nis (Serena notam­ment aurait pu avoir un pal­marès à la Graf), mais soyons-leur re­con­nais­sants pour la part d’elles qu’elles auront bien voulu y in­ves­tir, et de port­er en­core aujourd’hui la WTA à bout de bras.

Que la meil­leure gagne aujourd’hui. Aujourd’hui. Mais la vic­toire est col­lec­tive et totale sur l’en­semble de leurs vies.

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135 Responses to Soul Sisters

  1. benja 6 juillet 2009 at 08:52

    En fait,si Fed n’avait flanché vs Nadal à 50% en finale de l’ausopen, il aurait sans doute fait coup double: Record de GC et véritable Grand Chelem. Dommage.

    Enfin, il a battu le record et il le mérite, mais les records sont faits pour être battus….même si celui là risque de tenir longtemps… sauf si le genou de Nadal se solidifie un peu, 9 GC à gagner, il peut faire en 3,4 ans!

  2. Antoine 6 juillet 2009 at 09:44

    Marc, ce n’est pas que je le trouve hautain et méprisant, ce que je critiquais c’est le fait qu’il ait, à mon avis, sousestimé Roddick. En ce qui concerne ses déclarations d’après match, il est parfait comme toujours, langue de bois incluse. Les rares fois ou il dit ce qu’il pense, c’est lorsque l’émotion est trop forte et qu’il ne maitrîse plus sa communication de gendre idéal..

    Mais tout cela est bien secondaire au regard du résultat qui est considérable. N’ayant jamais fait partie de ceux qui l’estiment en déclin depuis qu’il ne gagne plus systématiquement, c’est à dire depuis l’OA 2008, je trouve assez savoureux de constater que sur les 4 derniers GC, il en gagne trois et fait une finale..

    Quel déclin !!

    L’absence de Nadal lui vaut de surcroît de récupérer la place de numéro un pour un moment qui sera plus ou moins long selon les résultats de l’Us Open à venir. Je pense qu’il va essayer de la conserver suffisamment longtemps pour battre cet autre record de Sampras.

    Un mot tout de même sur Wimbledon et son incapacité à lire le service de Roddick, sauf pendant quelques jeux à partir du milieu du deuxième set ou j’ai alors eu l’impression qu’il y arrivait.

    En dépit de tout ce que l’on raconte sur le ralentissement de l’herbe, les courts étaient exceptionnellement rapides cette année car compte tenu de l’absence de pluie, le sol était dur comme de la terre cuite d’ailleurs lézardée un peu partout avec un rebond très haut, plus haut qu’à l’OA comme l’a montré une simulation du hawheye diffusée sur la BBC pendant les demies finales dames. Plusieurs joueurs en ont d’ailleurs parlé.

    Disons que c’étaient des conditions idéales pour le service de A. Rod et particulièrement de sa seconde balle avec ce kick énorme qu’il parvient à imprimer à la balle. D’ailleurs, sur seconde balle, il a gagné un pourcentage de points particulièrement élevé. Federer dit d’ailleurs qu’il a la meilleure seconde balle du circuit.

    Au nombre d’aces, A. Rod est loin derrière Federer (27 vs 50) mais au total, il a expédié plus de services non retournés que le Suisse. Sur le nombre d’aces, en moyenne au cours des 18 premiers matchs qu’ils ont disputés (je n’ai pas actualisé la stat), j’avais constaté que Federer passait en moyenne 25% plus d’aces que A. Rod contre lui. Il est presque au double hier et c’est dire à quel point il a très bien servi lui aussi….

    Dans ces conditions, c’était une finale d’herbe classique avec deux très gros serveurs..

    Enfin, sur un autre sujet, j’ai lu les déclarations de Nadal disant que dorénavant, il va se consacrer davantage aux GC. C’est un mea culpa implicite qui est de bon augure pour lui.. Il repart dès Montréal et, si ce n’est pas trop tôt, après Montréal et CIncy, il devrait donc être en grande forme pour l’US Open..

    S’il gagne, il redeviendra sans doute numéro un et pourra en tout cas faire état de deux GC comme Federer..

    S’il ne gagne pas, le meilleur joueur de l’année 2009 aura été le Suisse.

    Et si Federer gagne, le débat est clos…

    • Antoine 6 juillet 2009 at 09:55

      Correctif:

      En réalité, 42% des services d’A. Rod n’ont pas été retournés par le Suisse mais ce dernier a fait encore mieux: 46% de service non retournés.

      Sinon, quatre service vollées pour Roddick (3 gagnantes) et sept pour Federer (seulement trois gagnantes). Chat échaudé craint l’eau froide..

      Idem pour les amorties: le Suisse en rate deux ou trois et renonce…

    • karim 6 juillet 2009 at 09:58

      Fed met un point d’honneur à battre Roddick au petit concours d’aces à chaque fois qu’il le rencontre. C’est un détail qui m’avait frappé il y a trois ou quatre ans. Sûr il lit mieux le service de Roddick (surtout à une période où de son propre aveu le service de l’américain était devenu facile à lire) mais surtout lui même cherche beaucoup plus l’ace quand ils se rencontrent. Je ne sais pas si c’est une petite friandise qu’il s’accorde, mais ça m’a toujours inspiré le fait que Fed est loin de son réel potentiel en matière d’aces. Sa philosophie de la mise en jeu est différence de celle des bombardiers style Roddick ou Karlo qui cherchent quasi-exclusivement l’ace sur première balle.

      Hier Roddick a servi très intelligemment. Il a notamment exploité à merveille deux choses: l’incapacité de Fed à relancer côté revers aux égalités (la moitié de ses aces au té, sinon plus) et sa lenteur pour se dégager des services au corps.

      • Antoine 6 juillet 2009 at 10:38

        Je suis complètement d’accord avec toi.

        Il y a d’ailleurs d’intéressantes déclarations du Suisse du Suisse à ce sujet après son match contre Haas. Il a alors dit qu’il avait constaté qu’il servait un peu plus vite que d’habitude, ce qui prouve qu’il suis ses stats de très près car effectivement contre Karlo, il servait en moyenne à 120 mph alors qu’il tourne normalement à 118. Du coup il ajoutait que contre Haas, il avant parfois servi un peu moins vite pour obtenir plus de précisions et cela avait très bien marché. Il était retombé à 118 en premières mais son pourcentage était passé de 62 à 75% dans l’intervalle. Il cherchait à mettre sa première dedans pour se mettre à l’abris des retours de Haas qu’il craignait moins que ceux de Karlo.En finale, il est resté à 118 en moyenne mais avec un pourcentage tombé à 64%, inférieur à celui de ses finales contre Nadal ou à Wim, il tournait à 70%.

        En seconde, il sert presque toujours à 98 mph; cela a été le cas en demie et en finale également. Sa marge de progression résiduelle est sur sa seconde mais il ne veut pas augmenter ses doubles fautes. Il en commet très peu, tout comme Roddick qui, comme tu le soulignes, a visé l’homme avec beaucoup de succès…

  3. Kristian 6 juillet 2009 at 10:24

    Ah non, Antoine. Il faut savoir ce qu’on veut. L’effet des conditions meteo sur l’herbe de Wimbledon s’ajuste a la tete du vainqueur ces dernieres annees. L’an dernier: temps chaud et sec, donc herbe usee terrain plus dur, rebond plus haut et plus lent. Donc avantage Nadal (et tout le mode crie au scandal).

    Cette annee, temps encore plus chaud, et on aurait un court plus rapide? Je n’y croit pas un instant. La logique de l’herbe, c’est temps sec, gazon lent. Temps humide, balle qui fuse. C’est ce qui faisait la difference historique entre Kooyong et Wimbledon.
    Un bon Nadal aurait certainement fait tres mal sur ce gazon la.

    • Antoine 6 juillet 2009 at 10:42

      Pas d’accord: par temps sec, le rebond est plus haut, cela est sur mais la balle va plus vite après le rebond au service, pas moins vite..

      Par temps humide, c’est plus lent, la terre absorbe davantage de vitesse de la balle, mais elle rebondit très peu et fuse en slice ce qui ne donne pas nécessairement plus de temps pour l’attraper avant qu’elle ne rebondisse pour la deuxième fois..Cela peut donner sur ces coups là qu’elle est plus rapide mais ce n’est pas le cas..

      • Antoine 6 juillet 2009 at 10:43

        donner l’impression…

    • karim 6 juillet 2009 at 12:12

      Finalement est-ce qu’il y a une règle incontestable pour ec qui est des conditions de jeu et leur influence sur la vitesse? on a dit qu’avec le toit fermé ça irait plus vite, Murray a dit que c’était plus lent. On a lu toutes les interprétations pour la terre battue d’Hambourg qui est plus lente les jours pairs, et plus rapide les jours impairs. En tant que spectateurs et théoriciens on ne peut pas apprécier. Et pour les joueurs je pense que leur perception dépend beaucoup de leur état d’esprit. le débat sur la rapidité ou pas des courts me semble sans fin ni but. A l’USO ils ont changé la surface y’en a qui ont dit que c’était plus lent que RG et pourtant ça reste le GC le plus « rapide »? Foutaise que tout ça, les joueurs racontent tout et son contraire.

      • Antoine 6 juillet 2009 at 14:29

        En fait, je pense que Kristian et moi parlons de deux choses différentes: vitesse des balles ou vitesse du jeu..

  4. Franck-V 6 juillet 2009 at 10:43

    Bon, vu que RG-Wimbledon devient le doublé le plus facile à faire en GC ces derniers temps, un prono sur qui va le faire l’an prochain? :-)

    Là est le paradoxe, pas fait pendant 30 ans.. et là, 2 ans de suite par deux joueurs différents (certes pas n’importe lesquels)… ça tend quand même vers une homogénéisation des surfaces et donc à une polyvalence accrue des joueurs.

    Si on s’en tenait à une logique classique de surface, le doublé le plus accessible serait AO-US, mais là, l’obstacle est le grand écart dans la saison (l’AO est presque plus la conclusion de l’année N que l’ouverture de la saison N+1)..et surtout, les états de forme fluctuants des candidats… à 7 mois d’intervalle.

    • colin 6 juillet 2009 at 12:50

      Si tu suis ton raisonnenement jusqu’au bout, le doublé le plus accessible serait donc US (N) / AO (N+1)

      …ce qui jusqu’à présent (i.e. depuis que l’AO ne se joue plus sur gazon) a été fait 6 fois, par:

      Sampras (93-94 puis 96-97)
      Agassi (94-95 puis 99-00)
      Federer (05-06 et 06-07)

      …Alors que si on prend le même doublé, mais calendaire, ça a été fait seulement 4 fois:

      Wilander (88)
      Federer (04, 06 et 07)

      • colin 6 juillet 2009 at 12:58

        edit: plutôt que « calendaire », lire « dans la même année »

    • Franck-V 6 juillet 2009 at 13:21

      Tout à fait.

      La facilité du doublé RG-W était plus de l’ordre de la boutade, j’espère avoir été bien compris..

      Un autre élément qui situe la différence des gazons Kooyong AO ante 88-Wimbledon est que le dernier doublé remonte à Connors 74..mais on en revient toujours au même poncif constaté de l’absence des meilleurs , alors.

      Nous n’avons donc que 4 éditions pour en juger sérieusement(83-84-85-87).

      On remarque tout de même que ces fameux doublés sur dur AO-US ( soit calendaire ou à cheval sur N, N+1) n’ont pas été faits par n’importe qui… (on peut me rétorquer à juste titre.. tout doublé en GC implique cette évidence..)

      Toujours est-il qu’un spécialiste avéré en la matière comme Lendl en est curieusement absent..même si on peut considérer que c’était alors le versant descendant de sa carrière, ça restait encore dans ses cordes, se retrouvant au moins 2 fois finaliste et vainqueur dans cette configuration (F US 88-89 – V AO 89-90).

      Dernière chose, bien sûr, le dur c’est le dur, mais le decoturf n’est pas le plexicushion..que n’était pas le rebound ace.

      La réussite d’Agassi particulièrement à l’aise là-bas, là-dessus (et en cette saison?) est parlante… comme pour l’instant les 2 échecs répétés de Federer sur le PX dans les conditions que l’on sait néanmoins.

      On peut faire le même constat pour le moment avec le decoturf new-yorkais et Nadal, mais encore une fois, le moment de la saison a toute sa place, on verra pour cette année où la donne a changé.

      Reste à voir aussi si Federer peut être le 1er vainqueur de 4 GC.. sur 5 surfaces différentes..en plus d’un autre record particulièrement délicat à rallier..

      Je veux bien sûr parler de celui de Fabrice Santoro et ses (en principe après l’US 09) 69 participations en GC… ;-) dont il a précisé qu’il le tentait également.

      • Franck-V 6 juillet 2009 at 13:24

        Enfin, statistiquement, le doublé W-US reste traditionnellement le plus prolifique, le plus prolixe comme dirait Karim.

        ça doit donc être parlant quelque part..

      • colin 6 juillet 2009 at 13:33

        Oui mais pas tant que ça finalement, 7 fois sur la même période 88-08:

        Becker 89
        Sampras 93 et 95
        Federer 04, 05, 06 et 07

    • Franck-V 6 juillet 2009 at 13:45

      En effet, Sampras et Federer y donnent une consistance dans l’époque récente, mais en remontant un peu plus loin, on a également Mc 81-84, Connors 82.

      Je ne vais pas plus loin en arrière, car au-delà on a le gazon pour les 2 tournois qui de toutes façons étaient de loin les plus courus depuis des lustres, bien avant même l’ère Open.

      Donc cette constance de doublé W-US est moins surprenante.

    • Franck-V 6 juillet 2009 at 15:33

      Colin,

      Pour rendre justice à Borg et à son absence récurrente au « little grand slam », j’ai commis une petite soustraction pour rendre à chacun sa place dans cette ..configuration… et surtout pour tenter de nous débarrasser de .. »l’encombrant » Emerson. ;-) même si sa razzia « amateur » ne s’efface pas comme ça…

      1. 12 Sampras (-2), Federer (-3) Cette égalité me convient tout à fait.

      2. 11 Borg (très bien placé, forcément)

      3. 8 Laver (subit toujours la fameuse scission amateur-pro)

      4. 7 Connors (-1), McEnroe (la qualité , c’est la qualité, justice leur est en partie rendue)

      5. 6 Lendl (-2) et… Emerson (-6) toujours là celui-là, il a la peau dure, j’ai fait ce que je pouvais :-(

      6. 5 Nadal (-1)

      7. 4 On a du beau monde et beaucoup à dire.. Rosewall(idem que Laver..en pire), Wilander, Becker, Edberg (c’est salaud) et… Agassi (qui subit de plein fouet cette chirurgie à la tronçonneuse)!

      J’épargne Vilas et Courrier qui rejoignent alors Rafter et Hewitt à 2 unités.

      Safin et Kafel deviennent des « one shot » ce qui tend un peu vers l’absurde à ce niveau au regard de l’AO 05 du Russe…

      Bref, pas évident de trafiquer les palmarès, pour le coup faudrait vraiment zapper les 2 grands Australiens.. et le petit à cause de la rupture en question.

      Mais c’était surtout en pensant à Borg, qui pour disputer le choc au sommet devrait se situer tout de même à présent à 4 AO remportés (même au rabais).. ce qui commence à faire… pas mal.

  5. Jean 6 juillet 2009 at 12:52

    J’avais pris un rendez vous à 20h hier, c’est malin, j’ai raté les deux derniers jeux.

    Je suis globalement d’accord avec toutes vos analyses, probablement fatigué de voir Federer si peu gêné par son arme maîtresse, Roddick a varié les zones au service, cela va dans le sens de l’évolution globale de son jeu. Mais même si j’ai également eu l’impression qu’il « méritait » de gagner, il n’a tout simplement pas su enfoncer le clou sur cette volée facile qui sort de trois mètres. Dommage, je ressentais une excitation agréable à voir enfin une surprise de taille se produire en finale d’un GC, mais Roddick ne doit s’en prendre qu’à lui-même, à 2 sets 0, on aurait peut-être senti un petit vent de panique chez le Suisse, d’autant plus avec la brochette de légendes présente dans les tribunes.

    Roddick a progressé tactiquement, pas de révolution non plus, son revers reste assez friable lorsqu’il est attaqué. Je trouve qu’il pêche sur ses attaques de revers slicées, systématiquement décroisées et trop flottantes, ce que Federer a bien exploité en lui proposant des balles courtes (surtout en retour bloqués) pour le passer croisé en coup droit.

    Federer a retrouvé son service et sa régularité en coup droit, il frise la perfection technique sur les ralentis, avec un peu de confiance (notamment grâce à un physique hallucinant), ça passe, même en étant attentiste.

    • karim 6 juillet 2009 at 13:26

      Curieusement je l’ai trouvé assez moyen sur ses coups de fond de court. Pas mal d’erreurs en coup droit, et de mémoire je n’ai pas vu la moindre accélération gagnante de revers en quatre heures. Fed n’a été superbe qu’au service, ce qui est déjà ça.

  6. Jérôme 11 juillet 2009 at 18:17

    Franck-V, je ne pense pas qu’on puisse rétablir l’équilibre en biffant l’Australian Open des palmarès au motif que Borg n’y allait pas. Ca reviendrait à retirer la moitié de leurs victoires et de leurs pôles positions à Prost, Schumacher et Senna au motif que, lorsque Jim Clark a remporté ses titres mondiaux en 1963 et 1965 le championnat ne comptait que 10 courses.

    Ca reviendrait aussi à retirer Roland Garros dans la mesure où Connors n’y a pas joué entre 1974 et 1978, précisément les années où il était au top.

    En revanche, je trouve que quand on veut vraiment prendre en compte les très grands titres des champions, il faut intégrer le Masters, actuellement dénommée finale ATP. Ca rend un peu plus justice à de grands joueurs qu’on a tendance à sous-estimer au motif qu’ils n’ont pas tant que ça remporté de titres du GC.

    Et là, à ce jour, en cumulant titres du GC et Finale ATP, on aurait :

    1 – Sampras et Federer à égalité avec 19 titres (mais série en cours pour le suisse).

    2 – Borg et Lendl avec 13 titres.

    3 – Laver avec 11 titres.

    4 – Mac Enroe et Becker avec 10 titres.

    5 – Connors et Agassi avec 9 titres.

    6 – Newcombe, Wilander et Edberg avec 7 titres.

    7 – Nastase, et Nadal avec 6 titres (série en cours pour l’espagnol).

    8 – Kuerten et Hewitt avec 4 titres.

    Quant à Emerson, je suis tenté tout simplement de le zapper au motif que ses résultats ne sont pas comparables puisqu’il a fait la preuve de son incapacité à gagner des titres du GC une fois l’ère open venue, contrairement à Laver, Newcombe et Rosewall.

    Laver et Rosewall restent problématiques dans la mesure où leurs résultats sont sous-estimés par leur longue période de non-participation aux tournois du GC. Il faudrait trouver une solution intégrant de manière pondérée les Wembley Pro, French Pro et US Pro qui étaient alors les tournois les plus prestigieux mais étaient quand même moins longs et moins prestigieux que ne le sont les tournois du GC depuis l’ère open.

    A la louche, je dirais que Laver et Rosewall doivent être placés à peu près au même rang que Sampras et Federer, Laver ayant gagné plus de GC que Rosewall mais Rosewall plus souvent que Laver les 3 tournois pros susmentionnés.

  7. Franck-V 11 juillet 2009 at 20:41

    Je sais bien, Jérôme, ma remarque était de l’ordre de la boutade .

    C’est un débat qui a longtemps été tenu en croisant le double fait que l’AO ante 1983 a été un tournoi secondaire et que par ailleurs Borg ne s’y est jamais rendu (sauf une insignifiante participation en 74).

    Colin a d’ailleurs motivé ces débats par ses très bons articles sur le GOOE et little big slam.

    Zapper l’AO des palmarès n’a aucun sens, mais à l’heure qu’il est, dire que Borg exploserait les stats si il y avait régulièrement participé tend à en avoir de moins en moins également…

    Car ça impliquerait à présent, de sa part, un parcours « Wimbledonien », style quintuplé de 76 à 80 pour arriver à 16 titres en GC… et mener d’une seule unité ?

    Je précise cela aussi, car j’ai lu je ne sais plus où, que Borg aurait déclaré qu’il aurait mis tout le monde d’accord si il avait fait le déplacement en Australie… et donc, qu’au passage, on aurait comptabilisé plein pot des AO des 70′s pourtant réputés de si bas niveau…

    Bien sûr, je ne parle que d’un hypothétique bilan comptable, ça ne remet pas en cause son triple doublé RG-W et quintuplé successif à Wimbledon.

    Pour ma part, je pense qu’un Borg Himalayen au palmarès passait , non par détour en Australie, mais par une carrière prolongée au delà de 25 ans et 3 mois… et pourquoi pas par une station rédemptrice à Flushing Meadows.. mais on refait déjà l’histoire là.

    Pour le reste tout à fait d’accord, les Masters ont leur place historique dans l’ère Open, mais ils n’apportent une valeur ajoutée qu’aux cadors que tu cites..

    Pour un one shot (pour le moment) comme Djokovic, ou un « no slam » comme Corretja ou Naldandian, c’est une médaille en chocolat (certes.. Suisse ;-)).

    Néanmoins les Masters viennent juste derrière les 4 GC… mais pendant 15 ans (1970-1985 en gros) la finale WCT de Dallas valait bien un Masters également et peut dès lors se rajouter au palmarès des Mc, Connors, Borg etc..

    Pour Emerson, Laver et Rosewall, on se rejoint aussi: « faudrait vraiment zapper les 2 grands Australiens.. et le petit à cause de la rupture en question. »

    Mais en appelant les parcours pro à la rescousse, on doit alors aller chercher Pancho Gonzales également et on est fatalement contraint à se disperser.

    • Franck-V 11 juillet 2009 at 20:44

      Je rajouterai que prêter fictivement 5 ou 6 AO à Borg dans ces conditions tenderait à … « l’Emersoniser ».. ce dont il n’a vraiment pas besoin ;-)

  8. Jérôme 11 juillet 2009 at 21:21

    Surtout que rien ne permet d’attester que Borg aurait gagné à l’AO, ni a fortiori qu’il aurait gagné de nombreux titres à l’AO. Après tout, combien de fois a-t-il gagné l’US Open alors que celui-ci s’est joué 2 ans (1976-1977) sur hard-tru, une terre battue américaine où lui le roi de la TB était sensé être imbattable ?

    Zéro. Les extrapolations de palmarès au bénéfice de Borg ne tiennent donc pas la route.

  9. Franck-V 11 juillet 2009 at 21:48

    La tentation fut grande de prêter fortune à Borg sur le gazon de Kooyong au regard des parcours victorieux de Vilas (78-79) et surtout de Wilander (83-84) à l’AO, à savoir des terriens , vainqueurs de RG, sur l’herbe sèche australe prenant bien le lift… mais ces derniers n’ont jamais convaincu à Wimbledon, preuve supplémentaire qu’on ne peut extrapoler d’un cas à un autre.

    Le passage de la TB européenne au har-tru US de 75 à 77 a donné à Borg, au delà du changement de lattitude, d’autres indications en ce sens…

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