Swissmade : le tennis suisse en dix exploits (2/2)

By  | 20 juillet 2010 | Filed under: Histoire

6. 20h02, l’Odyssée de Wimbledon : un Suis­se réalise l’im­possib­le.

Oui, oui, c’est le même titre que pour l’exploit n°5. Parce que ce qu’a fait Roger Feder­er en 2001, un autre Suis­se va le faire en 2002 : un sans-grade du nom de Geor­ge Bastl, pratique­ment oublié de tous, hor­mis des fans de Pete qui le maudis­sent aujourd’hui en­core.
Le même titre donc, mais un titre men­song­er parce que je m’autor­ise l’im­pens­able : ne pas parl­er du seul fait de gloire de la carrière de Bastl, que l’on peut pour­tant résolu­ment rang­er au panthéon des plus grands ex­ploits ten­nistiques suis­ses tant l’improb­able s’est pro­duit ce jour-là. Mais, n’ayant pas vu son match du deuxième tour de Wimbledon re­mporté en cinq sets con­tre Sampras (le seul de cette liste que je n’ai pas pu vivre di­rec­te­ment), je ne vais pas er­got­er davan­tage de­ssus. Je ne vais d’autant plus pas le faire que pour moi, le nom de Geor­ge Bastl évoque bien plus que cette vic­toire restée sans len­demain (défaite au troisiè­me tour con­tre Nal­bandian en trois sets secs – tiens, ça aurait pu donn­er un in­téres­sant et inédit Sampras – Nal­bandian !).
Geor­ge Bastl – ten­nisman au par­cours atypique puis­que joueur uni­ver­sitaire US jusqu’à 24 ans – c’est avant tout un énorme joueur de Coupe Davis qui a fait vibr­er la Suis­se entière. Hélas, comme souvent dans notre pays, l’exploit se traduit sous forme de « lose ». En 2000, Jakob Hlasek est de­venu capitaine de Coupe Davis (con­tre l’avis des joueurs) et évince Ros­set le fort en gueule de l’équipe. Bastl, alors dans le Top 100, de­vient im­man­quab­le­ment le n°2 du team suis­se. Le pre­mi­er tour se dis­pute dans une petite salle de Zurich con­tre l’Australie ; Geor­ge, valeureux, prend un set à Hewitt le vendredi avant de réalis­er un monu­ment de cin­quiè­me match décisif con­tre un ex­cel­lent Philip­pous­sis, alors 16e mon­di­al. Bastl rend l’exploit pos­sible en jouant systématique­ment service-volée et en ten­tant aussi souvent que pos­sible le chip and char­ge. Cette stratégie lui per­met d’em­poch­er le pre­mi­er set au jeu décisif. Les oc­cas­ions de break sont rares, autant dire qu’il s’agit d’être sol­ide sur son pro­pre en­gage­ment. Hélas, un mauvais jeu de ser­vice lui coûte la secon­de man­che. Voilà les deux joueurs à égalité. La suite du match voit les deux joueurs pour­suiv­re leur mano a mano d’enfer. Bastl re­mpor­te le troisiè­me set, Philip­pousis le quat­rième. Tout se jouera dans un cin­quiè­me bien mal em­manché par le Vaudois. Pour­tant, jusqu’au de­rni­er point, il lut­tera avec son coeur, avec ses tri­pes, envoûtant le pub­lic comme cela a rare­ment été le cas dans un match de ten­nis. Malgré des bal­les de débreak, Bastl doit s’inclin­er, sans rien avoir se re­proch­er ; avec, au contra­ire, la fierté d’avoir fait rêver tout un pays.

L’his­toire ne s’arrête pas là. Car le même Geor­ge Bastl a l’oc­cas­ion de re­mettre cela une année plus tard, con­tre la Fran­ce cette fois-ci, à Neuchâtel. Le week-end est totale­ment fou : le vendredi, Ros­set – re­venu en grâce – et Clément lut­tent pen­dant plus de six heures. Le Genevois, à bout de souffle, ne tient que par son ser­vice dans les deux de­rni­ers sets. Mais Clément offre un break au sosie géant de Koubek en com­met­tant trois doub­le fautes con­sécutives. Hélas, Ros­set ne par­vient pas à con­clure et le Genevois d’adop­tion l’em­porte sur le natif de Genève. Dans le second match, Escudé pro­fite du non-match livré par Feder­er pour l’em­port­er. Ce de­rni­er, fâché con­tre son capitaine Hlasek, a décidé d’avoir sa peau et n’hésite pas à balanc­er son match. La nuit de vendredi à samedi est lon­gue, très lon­gue : il s’agit de régler les problèmes re­lation­nels pour l’intérêt de l’équipe. Le samedi matin, le président de Swissten­nis an­non­ce que Hlasek sera démis de ses fonc­tions à la fin de la re­ncontre. Feder­er, couché à 4h du matin, entre quel­ques heures plus tard sur le ter­rain aux côtés de Manta pour li­vr­er un doub­le d’anthologie con­tre la paire San­toro – Pioline. Les Suis­ses l’em­portent 9-7 au cin­quiè­me set. Tout reste pos­sible pour le di­manche, ce d’autant plus que le Bâlois, s’il lais­se un set à Clément, ne doutera jamais durant la quat­rième re­ncontre. Tout se jouera dans un cin­quiè­me match décisif que Ros­set, per­clus de cram­pes après son marat­hon du vendredi, ne peut jouer. Geor­ge Bastl entre donc dans l’arène pour un nouveau match à co­uteaux tirés. L’am­bian­ce est in­descrip­tible. Votre ser­viteur le clame : il n’a jamais vu nulle part une telle fer­veur, une telle pass­ion, une telle tens­ion. Il n’a vu aucun autre pub­lic vivre un match comme celui-ci. Et cette am­bian­ce doit be­aucoup au Vaudois, cap­able d’haran­gu­er la foule de manière extra­or­dinaire (et bien plus naturel­le qu’un Mon­fils). Le pre­mi­er set est une for­malité et semble por­teur d’es­poirs pour le 138e ATP. Mais Escudé re­vient dans la par­tie et les sets 2 et 3 se jouent sur des petits riens. Chaque joueur en em­poc­he un. La Suis­se, par l’in­termédiaire de son Vaudois, est à un set d’un im­prob­able ex­ploit : re­mont­er un han­dicap de 0-2. Mais le frère du hoc­keyeur Mark Bastl connaît un coup de mou au quat­rième set. Tout se jouera donc à nouveau dans un cin­quiè­me set décisif. A la fin du quat­rième, Bastl est sorti aux toilet­tes et en a pro­fité pour donn­er un grand coup de pied dans une poubel­le, ce qui, dira-t-il plus tard, lui a re­donné la gniaque au mo­ment d’entr­er dans le « money time » de cette re­ncontre à ral­longe. Les deux joueurs se tien­nent de très près. Le Vil­lardou, à 6/5, se pro­cure une balle de match. L’échan­ge est long, très long. Une balle d’Escudé est lon­gue, très lon­gue… trop lon­gue pour moi, trop lon­gue aussi et sur­tout pour un spec­tateur – celui-là, si je l’attrape, il pas­sera un mauvais quart d’heure – qui a le re­flexe idiot de crier « out » ; Bastl, décon­centré – il avouera avoir pensé que le cri pro­venait du juge de ligne – joue tout de même la balle… laquel­le vient mourir quel­ques milimètres derrière la ligne de fond ad­verse. Le Vaudois vient de laiss­er pass­er sa chan­ce. Escudé re­mpor­te le jeu et les deux suivants dans la foulée. 8/6 au cin­quiè­me ; la Fran­ce accède à la demi-finale de la Coupe Davis et sa route jusqu’à la vic­toire fin­ale est lancée. Pour­tant, le vrai héros de la re­ncontre est Suis­se et se prénomme Geor­ge. Face au croque-mort français, c’est lui qui est par­venu à donn­er de la vie à la re­ncontre. Merci Geor­ge pour ce que tu as ac­compli ce jour-là : l’un des mo­ments de ten­nis les plus ex­citants que j’ai pu suiv­re.

7. 20h03 : Micha, le loser de­venu héros

Le temps semble s’accélérer. Le début des années 2000 voit naître un autre sans-grade suis­se : Mic­hel Kratochvil. Lui aussi, comme Hlasek, comme Bastl, est Tchèque d’origine et… aurait pu de­venir hoc­keyeur pro­fes­sion­nel puis­qu’il faisait en­core par­tie de la sélec­tion suis­se des moins de 20 ans ! Fin­alis­te de deux tour­nois as­iatiques en 2001 (dont celui de Tokyo, tout de même réputé), ayant at­teint le 35e rang mon­di­al en 2002, le Be­rnois semblait de­stiné à être le vrai numéro 2 de l’équipe de Suis­se. Hélas pour lui, son niveau en Coupe Davis fut le plus souvent désastreux : 12 matchs dis­putés, dont seule­ment 10 à enjeu ; bilan: 9 défaites ! Après une vic­toire pour du be­ur­re en 2000, il en­chaine 6 défaites con­sécutives dans la com­péti­tion entre 2001 et 2003, al­ter­nant non-matchs ou matchs à sa portée livrés à l’ad­versaire, comme ce fut le cas con­tre Kafel­nikov en 2002 alors qu’il menait 2 sets à 1 et avait un break d’avan­ce dans la quat­rième man­che.

C’est avec ce lourd pas­sif que Micha se présente à Ar­nehm en 2003 pour jouer le pre­mi­er tour con­tre les Pays-Bas. Kratoch’ perd une nouvel­le fois en cinq sets son pre­mi­er match con­tre Sjeng Schalk­en (avant que, pour la petite his­toire, Fed n’expédie Sluit­er dans l’un des plus beaux matchs que je l’ai vu jouer). Le samedi, un in­con­nu Hol­landais va se révéler l’arme in­vin­cible : un cer­tain Mar­tin Ver­kerk, qui at­teindra la fin­ale de Roland-Garros quel­ques mois plus tard et qui sert déjà la poud­re. Totale­ment décisif durant le doub­le, il est le pat­ron sur le court. La Suis­se est menée 2-1. Comme d’hab’, Roger re­mpor­tera son deuxième sim­ple et, comme d’hab, tout se jouera sur le cin­quiè­me match. Le sup­port­er suis­se n’a que peu d’es­poirs : il con­nait la « lose at­titude » du Be­rnois et il a vu jouer Ver­kerk la veil­le. Pour l’em­port­er, il faud­rait un vrai mirac­le. Le pre­mi­er set expédié en une vingtaine de minutes vient con­firm­er l’im­possibilité de l’exploit: 6/1 pour le Néer­landais qui sert des par­pa­ings en première comme en secon­de bal­les. Fin­ale­ment, tout ce qu’on va de­mand­er à Micha, c’est d’op­pos­er le plus de résis­tance pos­sible. Ce qu’il fait de fort belle manière dans le deuxième set : sauvant des bal­les de break dans tous ses jeux de ser­vices (!), il ar­rive miraculeuse­ment au tie-break où Ver­kerk est en­core dominateur et fait le pre­mi­er mini-break. La première gros­se faute du Hol­landais sur une volée facile per­met au Suis­se de re­coll­er… puis d’em­poch­er de manière inespérée le set ! 1/6 7/6, totale­ment à l’en­contre du jeu, c’est à croire que Kratochvil a laissé sa peau de per­dant au ves­tiaire. Ce d’autant plus que, dans un scénario pratique­ment iden­tique au set précédent, il remet cela dans le troisiè­me, re­mporté 8-6 au tie-break. C’en est trop pour Ver­kerk qui craque com­plète­ment dans la dernière man­che (6/1); on aurait flanché pour moins tant sur le plan du jeu, le futur fin­alis­te de Roland était supérieur au point qu’il aurait dû col­l­er trois sets secs au Be­rnois. Rare­ment un tel hold-up eut lieu en ten­nis ; ir­onie du sort, ce braquage du siècle dans la ban­que hol­landa­ise, c’est un Suis­se qui l’a com­mis ; et ce Suis­se, c’est Kratochvil-la-lose ! Il en­voie son équipe au deuxième tour ; celle-ci pre­ndra sa re­vanche sur la Fran­ce et ira même menac­er l’Australie chez elle (ah, si Federer-Rosset avaient pu gagn­er le doub­le… mais c’est une autre his­toire).

L’année suivan­te, la Suis­se joue (en­core) con­tre la Fran­ce et l’on a droit (en­core) à un cin­quiè­me match décisif avec (en­core) Kratochvil con­tre (en­core) Escudé. Le Français l’em­porte le plus logique­ment du monde. C’est la dernière ap­pari­tion du Be­rnois dans la com­péti­tion. En­chainant les bles­sures, il chute au clas­se­ment et ne réintégrera plus jamais le Top 100. Mic­hel Kratochvil fut une météorite dans le ciel ten­nistique helvétique et aura laissé dans les mémoires, aux côtés de Bastl et de Waw­rinka, l’image du Suis­se qui perd en Coupe Davis. Sauf en cet im­prob­able 9 février 2003.

8. 23h01 : Un Suis­se maître du monde.

2003, c’est donc l’année d’une belle épopée pour l’équipe nationale de Coupe Davis mais c’est aussi une année de con­sécra­tion totale pour Roger (pro­non­cez « Rod­geur », comme vous le feriez pour l’oncle américain que vous re­voyez deux fois par décen­nie). Le Bâlois, qui avait manqué des be­lles op­por­tunités à Wimbledon 2001 et aux Opens d’Australie 2002 et 2003 avec des tab­leaux ouverts et des défaites mor­tifian­tes con­tre Haas et Nal­bandian, pro­fite cette fois d’un bon tab­leau (Lee, Koubek, Fish et Lopez, aucun dans le Top 40) jusqu’en quarts de fin­ale. Le Suis­se se rachète ainsi une crédibilité après une défaite at­terran­te con­tre Horna – en trois sets ! – au pre­mi­er tour de Roland-Garros. Hélas, la veil­le de son quart con­tre Schalk­en, Roger se co­in­ce le dos (déjà…) et au petit matin, il hésite à déclar­er for­fait car il ne peut pratique­ment pas plier son dos. Il se présente néan­moins sur le court, la douleur s’étant un peu réduite dans la journée et sur­tout… son ad­versaire, déjà très raide au naturel, étant égale­ment di­minué par une bles­sure au genou. Dans ce bal des éclopés, c’est le Suis­se qui tire les mar­rons du feu et s’im­pose en trois sets. Il dis­pose de deux jours pour se re­mettre d’ap­lomb avant une demi-finale qui s’an­nonce ex­plosive con­tre l’autre jeune qui monte, Andy Rod­dick. La suite (faut-il vrai­ment la racont­er ?) ap­partient à la légende. A la fin d’un pre­mi­er set où les deux joueurs font jeu égal, Rod­dick man­que une balle de set sur un coup droit pénalty au jeu décisif. Op­por­tunis­te, Feder­er – qui joue en­core service-volée – ne se fait pas prier et re­mpor­te le set. Le reste du match est un cavali­er seul où le Bâlois op­pose à la puis­sance de l’Américain une patte qui fait mouc­he à tous les coups. Voilà le Suis­se prêt à jouer la première fin­ale de Grand chelem de sa carrière, là même où, cinq ans plus tôt, il avait re­mporté le titre junior. Face à lui, le canoni­er australi­en Mark Philip­pous­sis. Le niveau de jeu est très élevé et Roger, une nouvel­le fois après avoir re­mporté le pre­mi­er set au jeu décisif, récite sa par­ti­tion, celle qui, pen­dant et après le match, fera dire à McEn­roe : « Feder­er, c’est Mozart avec une raquet­te à la main » et « Ce que Feder­er a fait en demi-finale et en fin­ale, il faut en faire une cas­sette et le montr­er dans toutes les écoles de ten­nis ». Voilà la cas­sette : http://www.youtube.­com/watch?v=cuCsBXuiFes et http://www.youtube.­com/watch?v­=iEys­BocPWOE.

Un Suis­se tri­omphe en Grand Chelem. Toute la Suis­se est en émoi. Gstaad lui offre une vache. Il fait la Une de tous les jour­naux nationaux. Et cer­tains fans fous furieux dis­cutent déjà : « Com­bi­en tu pen­ses qu’il peut re­mport­er de Grands chelems ? » ; « 15 » ; « T’es fou ? Tu vois be­aucoup trop loin ! » La vie est mer­veil­leuse.
Après une fin d’été et un auto­mne un peu décevants (défaite au tie-break du troisiè­me set en demi-finale de Montréal con­tre Rod­dick dans un match qui aurait pu l’intronis­er n°1 mon­di­al – et lui per­mettre 7 ans plus tard de battre le re­cord de semaines en n°1 mon­di­al de Pete ; défaite en huitièmes con­tre sa bête noire Nal­bandian à l’US Open ; défaite en de­m­ies à Mad­rid con­tre Fer­rero con­tre qui il lutte pour la place de numéro 1 mon­di­al en fin d’année ; défaite au deuxième tour de son tour­noi de Bâle con­tre Ljubicic), Feder­er se poin­te au Mast­ers de Hous­ton qui sym­bolisera claire­ment sa prise de pouvoir au som­met de la hié­rarchie mon­di­al. Ce tour­noi, c’est l’amor­ce de sa domina­tion à venir. A priori, cela ne semble pas facile pour lui : dans sa poule, il se retro­uve avec trois joueurs con­tre qui il est déficitaire : Agas­si, Nal­bandian et Fer­rero. Avant le tour­noi, il n’a même jamais battu les deux pre­mi­ers cités. Le pre­mi­er match con­tre Agas­si est un déclic dans la carrière de Roger. Dans un match tendu, il sauve une balle de match avant de l’em­port­er au jeu décisif du de­rni­er set. Le « FedExpress » est lancé : il exécute en­suite coup sur coup Nalby, Mos­kito et A-Rod en demi-finale ; il retro­uve donc Dédé en fin­ale. Cette fois, de match il n’y a pas. Pour la première fois, le monde écar­quil­le les yeux de­vant une démonstra­tion de la mécanique suis­se. C’est du ten­nis cham­pagne, dans la filière de l’Américain, sur­passé en cad­ence. Tout re­ntre et Agas­si ne voit pas la balle. 6/3 6/0 6/4. Même l’in­terrup­tion due à la pluie ne remet pas en cause la domina­tion du Suis­se qui ter­mine, avec cette vic­toire, l’année en n°2 mon­di­al. Quel­ques semaines plus tard, en Australie, Roger passe à nouveau en revue un quar­tet de choix (Hewitt, Nal­bandian, Fer­rero, Safin) pour pre­ndre la place qui est fin­ale­ment la sien­ne de­puis ce fameux Mast­ers (c’était en tout cas l’avis de celui qui n’est déjà plus son coach, le buveur de bière Peter Lundgr­en) : celle de numéro 1 mon­di­al. On connaît la suite : Feder­er ne lâchera plus cette place pen­dant 237 semaines.

9. 23h08 : Stan champ­ion olym­pique.

Je passe comme chat sur bra­ise sur la gran­de période de domina­tion de Rog’ (pro­non­cez « Rodj’ » comme vous le feriez pour un bon co­pain de fac’) qui est, à n’en pas dout­er, le plus grand ex­ploit du ten­nis moder­ne in­ter­nation­al, parce que le lec­teur est déjà fatigué par sa lon­gue lec­ture, parce qu’il faud­rait tri­pl­er ou quad­rupl­er la tail­le dudit ar­ticle et enfin parce que cela a déjà été détaillé en long, en large et en trav­ers un peu par­tout sur la Toile.
Durant cette période d’un in­vraisembl­able faste pour le ten­nis suis­se, un autre joueur helvétique fait gen­ti­ment son trou dans l’élite : c’est un Vaudois aussi charis­matique que la tor­tue de mon arrière-grand-mère, ayant re­mporté Roland-Garros chez les juniors en 2003, possédant un re­v­ers à une main de feu et répon­dant au doux nom de Stanis­las Waw­rinka. Ce de­rni­er, après avoir stagné longtemps, sort du bois en mai 2008 lorsque, pro­fitant des cir­constan­ces, il se retro­uve en fin­ale de Rome et fait son entrée dans le Top ten (n°9). Y re­stant pen­dant six mois en­viron, il pro­fitera égale­ment de cette heureuse période pour réalis­er son plus haut fait de gloire à ce jour : re­mport­er le titre olym­pique de doub­le à Pékin, aux côtés d’un Roger Feder­er alors dans la période la plus dif­ficile de sa carrière : mono­nucléosé et dépassé par Djokovic en Australie, écar­telé à Roland-Garros, vain­cu à Wimbledon et détrôné au clas­se­ment, le tout par le même Nadal, « RF » connaît un été désastreux (défaites con­tre Simon et Kar­lovic !).

Le duo helvétique se poin­te donc aux Jeux de Pékin avec un état d’esprit différent. Feder­er tient ab­solu­ment à re­mport­er une médail­le d’or olym­pique après une échec frustrant dans la petite fin­ale en 2000 et un échec sur­prenant en 2004. Il a d’ail­leurs claire­ment an­noncé qu’il avait deux op­por­tunités d’y par­venir : le sim­ple et le doub­le. Pour se laiss­er un maxi­mum de chan­ces dans cette com­péti­tion, Roger a longtemps hésité à faire équipe avec son très bon co­pain Yves Al­leg­ro. Fin­ale­ment, dans un éclair de sages­se, il a estimé que Stan lui of­frait plus de garant­ies. Waw­rinka, quant à lui, espère sur­tout jouer son ten­nis et, pour­quoi pas, créer un ex­ploit. Celui-ci n’a pas lieu en sim­ple, avec une éli­mina­tion sans gloire con­tre Melz­er au deuxième tour.
Feder­er subit à son tour une défaite amère, con­tre Blake cette fois-ci, en quarts de fin­ale. Quel­ques heures plus tard, le champ­ion suis­se doit re­venir sur le court pour jouer les quarts de fin­ale du doub­le qui peut ser­vir de lot de con­sola­tion. Après deux tours de chauf­fe con­tre les Italiens et les Rus­ses, la paire helvétique se retro­uve cette fois con­frontée aux In­diens Bhupat­hi – Paes, les­quels sont de grands spécialis­tes du doub­le mais sont minés par des dif­ficultés re­lation­nelles. Cette dis­sens­ion est re­dhibitoire face à un duo qui a fait l’union sacrée : Waw­rinka a tout en­trep­ris pour re­mont­er à bloc son pote Feder­er et est très bon. Il per­met à Roger d’espérer pouvoir en­core glâner l’or olym­pique : 6/4 6/2.

L’heure de vérité, c’est cette demi-finale con­tre l’in­contest­able paire numéro 1 mon­diale de doub­le com­pos­ée des jumeaux américains Bob et Mike Bryan. Stan est en feu, ses pass­ings sont per­forants et le gain de la première man­che 8-6 au tie-break le trans­cen­de un peu plus. C’est lui le pat­ron sur le court dans la deuxième man­che, bouclée 6/4. Les deux Suis­ses font la fête sur le court dans une ges­tuel­le restée dans les mémoires : http://www.youtube.­com/watch?v=D5LdAM8d5aE&­feature=­related. La facilité avec laquel­le la vic­toire est ac­qu­ise ne rend pas vrai­ment la di­mens­ion de l’exploit ac­compli. Il fal­lait se re­mobilis­er, ils l’ont fait. Il fal­lait trouv­er ses mar­ques en­semble, ils l’ont fait. Il fal­lait pre­ndre le de­ssus sur deux des meil­leures paires au monde, ils l’ont fait. Cette fois, ça y est : après deux ten­tatives in­fruc­tueuses, Feder­er ob­tient bel et bien une médail­le olym­pique. Il ne reste plus qu’à en connaître le métal, qui se jouera face au duo suédois As­pelin – Johansson, eux-mêmes tom­beurs des Français Llod­ra – Clément au terme d’un match fou, ter­miné 19-17 dans la troisiè­me man­che.
En fin­ale, Roger est bon, Stan est ex­cel­lent. Le gain des deux pre­mi­ers sets est donc logique. Toutefois, le tens­ion monte d’un cran dans le tie-break du troisiè­me set qui se déroule en même temps que la fin­ale du 100m. Les Suédois re­vien­nent à 2 sets à 1. Mais les Suis­ses sont in­trait­ables dans le quat­rième acte et Feder­er ne tient pas à lâcher son os, si près de l’un des ob­jec­tifs qui lui tient le plus à coeur. La dernière man­che est con­clue 6/3. Waw­rinka et Feder­er sont champ­ions olym­piques ! Et à voir les lar­mes de Roger pen­dant la cérémonie (l’image des Jeux selon Jac­ques Rogge lui-même : http://www.youtube.­com/watch?v=3ZD5uNu1zx4&feature=­related), ce titre semble ef­fective­ment valoir autant qu’une vic­toire en sim­ple. Aux Jeux Olym­piques, il n’exis­te plus de hié­rarchie entre les dis­cip­lines ; toutes se retro­uvent sur un pied d’égalité. Cette médail­le, elle vaut de l’or ! Waw­rinka et Feder­er, comme Ros­set 16 ans plus tôt, seront champ­ions olym­piques à vie.

10. 23h59 : la rédemp­tion.

Ce titre olym­pique a re­lancé la mac­hine Feder­er qui en­chaine avec son treiziè­me Grand chelem à l’US Open. Mais après une nouvel­le défaite con­tre Nadal en Australie, Feder­er connaît une nouvel­le période troub­le, dont on a déjà ab­on­dam­ment parlé. Puis sur­vient l’inat­tendu, l’im­pens­able même. Nadal est au bout du rouleau et Feder­er en pro­fite : les as­tres sont alignés et Roger signe un doublé Roland-Garros – Wimbledon qui lui per­met de glan­er ses 14e et 15e sac­res en Majeurs, bat­tant du même coup le re­cord de Pete Sampras. Après des mois de galère, c’est la rédemp­tion pour celui qui est désor­mais un­anime­ment re­con­nu comme le GOAT. Épisode connu parmi tous, il me para­it par­faite­ment in­utile de m’y at­tard­er davan­tage.

00h00 : bilan.

La Suis­se, en 20 ans, a eu une trajec­toire as­cen­dante, voire as­symptotique. Après une première qualifica­tion pour un Mast­ers, elle a connu un titre olym­pique et une fin­ale de Coupe Davis. En­suite, un joueur s’est qualifié pour une demi-finale de Grand chelem et un autre a réussi à en re­mport­er un avant de seizetupl­er la mise et à de­venir le numéro 1 mon­di­al, avant de goatis­er son talent.
Au bilan de ces 22 dernières années, la Suis­se a donc connu quat­re joueurs Top 10, neuf qualifica­tions pour le Mast­ers, deux tit­res olym­piques, une fin­ale et une demi-finale de Coupe Davis et… 16 Grands chelems en­grangés par un numéro 1 mon­di­al resté sur le trône 285 semaines – ce qui fait d’elle la… deuxième na­tion (après les USA) la plus représentée de l’his­toire au som­met de la hié­rarchie mon­diale. Evi­dem­ment, la présence d’un joueur d’ex­cep­tion comme Feder­er faus­se totale­ment les statis­tiques.

Toutefois, il faut noter que parmi les joueurs suis­ses cités dans ce texte, Roger est le seul vrai « pro­duit » pur souc­he du Centre nation­al suis­se de ten­nis. Malgré tout, même sans lui, les per­for­mances moyen­nes des Suis­ses en ten­nis seraient au-dessus de la moyen­ne pour un pays ne com­por­tant que 7,7 mill­ions d’habitants : de­puis 22 ans, la Suis­se a toujours été présente au plus haut niveau.
Ce con­stat ap­pelle mal­heureuse­ment une inquiétude : la relève helvétique semble in­exis­tante. Feder­er fêtera ses 29 ans et en­tame la dernière par­tie de sa carrière, Stan a déjà 25 ans et les viennent-ensuite sont plus âgés (Chiudinel­li, Bohli, Lamm­er). Cer­tains es­poirs (Valent, vain­queur de Wimbledon chez les juniors ; Bohli, vain­queur de l’Oran­ge Bowl) ont déçu. Ac­tuel­le­ment le joueur helvétique de moins de 20 ans le mieux classé (Sandro Ehrat) est 818e mon­di­al. Le joueur le mieux classé chez les juniors (Di­mit­ri Brett­ing), il faut aller le cherch­er au 113e rang du clas­se­ment ITF. La Suis­se semble ainsi con­damnée à vivre une vraie période de vac­hes maig­res lorsque Rog’ et Stan pre­ndront leur re­traite.
Les en­fants ayant rêvé pen­dant « l’ère Feder­er » sont ac­tuel­le­ment en train de sor­tir de l’adolesc­ence. Le Bâlois est-il par­venu à créer une émula­tion chez cette tranche d’âge-là ? Y aura-t-il un effet Feder­er ? Si c’est le cas, un nouveau jour se lèvera alors pour le ten­nis suis­se…

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158 Responses to Swissmade : le tennis suisse en dix exploits (2/2)

  1. Guillaume 22 juillet 2010 at 17:57

    Oh put… Pour revenir à l’article, je viens de voir que Georges Bastl, 35 ans tout de même, était engagé cette semaine au Challenger de Recanati… où il a perdu au premier tour contre son compatriote Stéphane Bohli, dont il n’a jamais été question dans ce très complet Swissmade, c’est dire son importance dans le paysage tennistique helvète.

    • Colin 22 juillet 2010 at 18:11

      Tut tut tut, tu as mal lu, il y a bien une allusion à Bohli dans l’article (dernier paragraphe du n°2).
      Une ENCYCLOPEDIE (en deux volumes) que cette bilogie! (oups pardon Christian, ce diptyque)

      • Ulysse 22 juillet 2010 at 18:33

        Tu te fatiques pour rien. Il suffit de dire « trilogie en deux volumes » et ça roule.
        Je sais, j’aurais même jamais dû rentrer.

        • karim 22 juillet 2010 at 19:41

          non non moi j’ai adoré. Mais en même temps je ris à tout aujourd’hui, mes chiffres annuels sont très bons et mon évaluation devrait passer comme une lettre à la poste.

      • Colin 22 juillet 2010 at 19:01

        Ouais, va plutôt mettre à jour l’Odyssée!

        • karim 22 juillet 2010 at 19:42

          décidément tout me fait rire, j’ai quoi moi?

          ourf ourf ourf

        • MarieJo 22 juillet 2010 at 21:34

          t’inquiète pas pour l’odyssée… on a une mise à jour dans les cartons :) tu vois même Ulysse n’est plus indispensable ! il doit être vachement content d’avoir des vacances celui là !

  2. Robin des bois 22 juillet 2010 at 19:00

    mdr, y a personne qui suit hambourg, ici ?
    c’est la déprime ou quoi chez les amoureux du beau jeu ?

    • karim 22 juillet 2010 at 19:43

      Robin des Bois fais attention que Jean ne traîne pas sur le site, d’ici-là qu’il te fasse goûter de sa Prince… Jean… Bon ben c’était moi, ciao!

      • Le concombre masqué 23 juillet 2010 at 10:09

        HAHA Remember: Merci bakou laser by jean.
        J’en ris à nouveau.
        Jean semble réellement être la source d’inspiration de tes meilleurs calembours ami Karim….

        • karim 23 juillet 2010 at 11:57

          Jean passe est des meilleurs.

  3. Alexis 22 juillet 2010 at 22:54

    Excellente paire d’articles que voilà, suis impressionné par le temps que tu as dû mettre à rassembler et mettre en forme toutes ces infos. J’ai beaucoup appris sur un domaine auquel je ne connaissais vraiment pas grand chose.Et moi aussi j’ai douté sur le vrai-faux Rosset du blog…

  4. Kristian 23 juillet 2010 at 08:09

    Ben moi ca m’attriste de voire ces grands tournois sur terre battue joues en Allemagne (je parle d’Hambourg et Stuttgart) devenus aujourd’hui totalement secondaires.
    Quand on pense qu’Hambourg etait un des fiefs de Roger Federer sur lequel il a meme battu Nadal, et qu’aujourd’hui il n’y a aucun top10 en quart de finale. Quant a Stuttgart qui dans les annees 80, 90 et debut 2000 a couronne une qinzaine de fois des vainqueurs de Grand Chelem, je ne me souviens meme plus de qui a gagne.. cette annee. Tout fout le camps..

    • Robin des bois 23 juillet 2010 at 09:08

      Hambourg donne encore de beaux matches, mais les top-players vont pas jouer la TB après le gazon pour préparer l’USO
      Enfin y a quand même 500 points ATP à la clé, ça se prend

    • karim 23 juillet 2010 at 09:34

      Moi je suis tombé sur Monfils vs je ne sais plus qui sur la finale dimanche dernier, il y avait moins de monde dans les gradins que pour le M1000 de Shanghai l’an dernier (c’était un M1000 non?).

      • Robin des bois 23 juillet 2010 at 09:56

        ah non, la finale perdue par monfils contre montanes, c’est un atp250.
        A la rigueur, le grand frère de Mina peut viser une wild-card dans un atp500 comme tokyo, mais les M1000 et les GC, c’est pas trop son truc

      • karim 23 juillet 2010 at 11:58

        Non non je sais bien que c’était un petit tournoi, quand je parle de M1000 c’est le Shanghai justement. Monfils c’était chez les teutons.

    • Le concombre masqué 23 juillet 2010 at 09:54

      A Hambourg, après l’élimination du goat de canape-man par golubev (!) et la défaite d’almagro face à Istomin, Ferrero a un coup à jouer. m’enfin il ne fait plus grand chose depuis s atournée sud americaine de folie…
      Peut-être sera-ce le tournoi-déclic de Bellucci, qui sécurise tranquillement sa place dans le top 20 et fait preuve d’une très bonne régularité cette annnée…avant d’enchaîner 4 tournois d’affilée comme DElPO et de taper Nadal sur TB next year?

      Kristian, je me suis donné là, pour faire comme si on s’y intéressait à Halbourg, j’espère que ça t’as plus, j’ai peur d’en avoir trop fzit en même temps, ça s’est vu…?

      • Nath 23 juillet 2010 at 10:10

        Mais non, puisque tu as oublié Melzer… qui est le mieux classé parmi les quart-finalistes !

        • karim 23 juillet 2010 at 12:00

          Melzer, joueur effervescent. j’arrive pas à penser à autre chose quand je lis son nom.

          • Fart-Burna 23 juillet 2010 at 13:08

            AH, le cas Melzer…

            Pschitt…

    • Robin des bois 23 juillet 2010 at 09:57

      Perso je crois assez en Bellucci

    • Nath 23 juillet 2010 at 10:50

      J’avais commencé une réponse un peu détaillée et j’ai confondu « Ctrl Z » avec « Ctrl W » :cry:

      Bref ton intervention m’a fait penser à cet article de MarieJo : http://www.15-lovetennis.com/?p=2959
      Ces tournois ne sont pas inscrits dans la continuité de la saison, et n’attirent du coup pas les tout meilleurs puisque pas assez rentables (250 + 500 points…) et ne préparent à rien.

      Je regarde quand même quelques matches, vu qu’après c’est une longue période que sur dur. D’ailleurs j’ai l’imression que la TB de Hambourg prend très très bien les amorties, la balle ne rebondit quasiment pas. Kohl a l’air du même avis, puisque sur le seul point que j’ai vu de son match contre Bellucci, il en a tenté une, lamentablement échouée dans le filet alors qu’il était très bien placé. Du coup j’ai lâché le match et fait autre chose. Je me demande quand même ce qui arrive à ce joueur :|

      • Kristian 23 juillet 2010 at 11:12

        Ah, mais la terre battue d’Hambourg est tres particuliere. Le rebond y est repute plus bas, et c’est une des raisons pour laquelle Nadal s’y sentait moins a l’aise car son lift prenait moins. Et encore, quand le tournois se jouait au mois de mai, les conditions etait plus froides et plus humides, et le rebond encore plus bas. Agassi disait que pour bien jouer a Hambourg, il fallait s’entrainer dans un refregirateur.
        Et c’est certainement le plus beau stade a toit retractable au monde. Enfin bon, tout cela n’interesse plus personne..

        • Coach Kevinovitch 23 juillet 2010 at 17:32

          Effectivement, le Rothenbaum d’Hambourg est une très belle arène de tennis, plus belle que la Boite pas magique grise et carrée façon est-allemande de Madrid.

  5. MONTAGNE 23 juillet 2010 at 11:13

    J’ai vu Hlasek se faire battre par Mac Enroe en finale du tournoi de Lyon (en 89 je crois) après un match qu’il n’aurait jamais dû perdre. Ce jour là, à Gerland, moi le toquard de quatrième série, l’inconditionnel du grand Mac (THE GOAT), j’ai vu ce qui me semblait impossible : un joueur qui avait une plus belle volée que mon idole !!
    Si mes souvenirs sont bons, juste après la finale, ils ont joué (et perdu) ensemble la finale du double.

  6. Fart-Burna 23 juillet 2010 at 13:15

    La Suisse pour les souvenirs que j’en ai en tennis c’était surtout les rencontres de Coupe Davis du début du siècle.

    Un peu avant, j’ai de vagues souvenirs de Marc Rosset, surtout pour ses déclarations plus que pour ses matchs. Un personnage sympathique. J’ai le souvenir d’une anecdote le concernant, il devait prendre un avion pour rentrer en Suisse après l’US Open de je ne sais plus quelle année mais il avait décalé son retour au dernier moment. Et l’avion s’était crashé.

    En tout cas merci Elmar pour la découverte de certains joueurs qui bien souvent n’étaient que des noms dans un tableau pour ma part.

    • karim 23 juillet 2010 at 16:20

      L’avion qui s’est crashé je pense que c’était Derrick Rostagno à qui c’était arrivé; ou en tout cas ça lui est arrivé aussi. L’année où il a balle de match contre Boris à Flushing, mais perd la rencontre et Boris remporte le tournoi au finish deux semaines plus tard.

      • Le concombre masqué 23 juillet 2010 at 16:48

        Alors? Battu? :)

    • Elmar 23 juillet 2010 at 19:08

      Je confirme pour Rosset, en 96. Le vol SR 112, sauf erreur, crashé à Halifax.

      • Elmar 23 juillet 2010 at 19:08

        ou 97.

  7. Robin des bois 23 juillet 2010 at 22:29

    Question suisse : comment mirka prononce « roger » ?
    « rodger » comme les journalistes ?
    ou « rogé » comme les français des années 50 ?

    • Elmar 23 juillet 2010 at 22:49

      Mirka prononce Rodgeur, qui est la manière dont il faut prononcer son prénom, puisque c’est ainsi que Linette, sa maman, a voulu l’appeler.

      Mais à ses débuts, les journalistes romands, ignorants, prononçaient Rogé.

    • Robin des bois 23 juillet 2010 at 23:09

      merci elmar, et donc roger n’est pas romand, alors ?
      c’est compliqué, les langues et cantons de la suisse…

    • Elmar 8 août 2010 at 20:22

      Désolé Robin, j’avais pas vu ta question et je suis pas sûr que tu puisses voir ma réponse…

      Roger vient de Bâle, ville et canton alémanique. Sa langue maternelle est l’allemand. Il est donc suisse-allemand.

      Pas si compliqué que ça: soit tu viens de Genève, de Vaud, du Valais, de Fribourg, de Neuchâtel ou du Jura et tu es Romand, soit tu viens du Tessin et tu es Suisse-italien; soit tu viens de n’importe quel autre canton et tu es Suisse-Allemand.

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