Heinz Günthardt, Roland Stadler, Jakob Hlasek, Claudio Mezzadri, Marc Rosset, Roger Federer, George Bastl, Michel Kratochvil, Stanislas Wawrinka, Marco Chiudinelli. Dix. Ils sont dix, les Suisses à avoir connu au moins un jour la vie dans le Top 100 mondial. Dix, c’est deux de moins que le nombre d’Espagnols actuellement dans le top-100 ; ou un de moins que le nombre de Français. Sur ces dix vaillants Helvètes, quatre ont été « top ten ». Proportionnellement, quelle autre nation peut en dire autant ? Reculons les aiguilles de l’horloge helvétique pour découvrir dix temps forts du tennis suisse. En toute subjectivité, il va de soi !
1. Il est 8.0 heures, Zurich s’éveille
Tennistiquement inexistante jusqu’au début des années 1980, la Suisse entre dans le cirque ATP par l’intermédiaire de trois Zurichois : Günthardt le précurseur, Stadler l’éphémère et Hlasek l’Edberg Suisse. Ce dernier, qui aurait pu embrasser une carrière de hockeyeur professionnel – comme tout bon Tchèque d’origine qui se respecte – signera le premier exploit du tennis helvétique : participer à un Masters. Le vrai, l’unique, celui du Madison Square Garden. On est en 1988 et pour en arriver là, Kuba – pour les intimes ! – réalise un automne de folie : finale à Bâle, demies à Toulouse, demies à Bercy, victoire à Wembley (après avoir remonté un handicap de deux sets en finale), victoire la semaine suivante à Johannesbourg (qui peut se vanter d’avoir gagné sur deux semaines consécutives deux tournois situés à une distance de 9000 km ?), finale à Bruxelles la semaine… suivante (qui peut se vanter d’avoir été finaliste trois semaines consécutives en ayant englouti pratiquement 18 000 km ???) et finalement demies au Masters. Soit 27 victoires et 5 défaites en 60 jours, dont 19 matchs joués au seul mois de novembre. Il profite de cette série pour passer du 27e au 8e rang mondial. Il devient ainsi le premier Suisse à entrer dans le cercle fermé des dix meilleurs joueurs du monde.
Arrêt sur image sur l’apogée de cet automne : sa participation au Masters du MSG. Fin novembre, 8 des 10 meilleurs joueurs du monde (Connors et Carlsson sont forfaits) se retrouvent à New York. Wilander (1), Becker (4), Edberg (5) et Leconte (9) sont réunis dans un groupe ; Lendl (2), Agassi (3), Mayotte (10) et un certain Hlasek (8) composent l’autre. Le Suisse au jeu très académique est un adepte du service-volée ; son revers à une main est honnête, son coup droit solide, son service plutôt bon ; mais c’est surtout la qualité de sa volée – particulièrement propre techniquement – qui lui permet de terroriser ses adversaires sur une surface ultra-rapide. En effet, malgré son T-shirt enfilé dans son short et sa coupe en brosse, il ne fait pas rire ses collègues du Masters. Jugez plutôt : Kuba commence son tournoi par une victoire sur Lendl 7-5 au troisième set ; il liquide ensuite Mayotte et Agassi en deux sets et termine premier de sa poule. Et il vient de se farcir les numéros 2 et 3 mondiaux ! En demi-finales, il s’apprête à affronter Boum-Boum Becker. La Suisse vibre ce jour-là pour la première fois pour un tennisman. J’ai 8 ans et c’est mon cas. Le pote de Guy-la-science – avec qui il remportera le Masters de double en 1990 – fait jeu égal avec l’Allemand deux sets durant. A tout moment, le match peut basculer dans un sens ou dans l’autre. Mais les deux joueurs sont très solides sur leurs engagements et c’est Becker qui, profitant de son expérience, remporte les deux tie-breaks. 6/7 6/7 en demi-finales du Masters contre Becker : la Suisse vient de mettre un pied dans la porte du gratin mondial. Le premier exploit du tennis suisse est une défaite. Mais il est des défaites qui sonnent comme des victoires.
2. 9h20, paëlla en entrée
Quelques mois après les résultats solides de Hlasek, une espèce de grand échalas monté sur deux baguettes vient choquer le monde tennistique et le microcosme genevois. Marc Rosset naît tennistiquement chez lui, à Genève, en remportant son premier tournoi ATP en 1989. Cette victoire en tournoi a tout du conte de fées : Rosset est encore étudiant au gymnase, il n’a encore jamais battu un Top 100 de sa vie, et a même plutôt une fâcheuse tendance à perdre au premier tour des Challengers suisses auxquels il s’inscrit. Invité en tant que local du tournoi genevois, il élimine pourtant quatre Tops 100 – dont Forget au premier tour et Perez-Roldan, tout de même 37e mondial, en finale. Rosset choque le tennis car il est, avec Goran Ivanisevic, l’incarnation d’un nouveau type de joueur : le double-mètre au service in-retournable. Après cette victoire, il décide de mettre un terme à ses études et devient un vrai tennisman. Cette expression est-elle toutefois réellement appropriée lorsque l’on sait qu’il est le seul joueur de l’histoire à avoir hésité toute sa carrière à jouer son revers à une ou à deux mains, au point qu’il n’était pas rare de le voir exécuter l’un et l’autre au cours d’un même match (si si !). Relatif également lorsqu’on sait à quel point ses frasques hors-tournois ont égayé la cité genevoise – quel Genevois n’a pas une anecdote sur Marc Rosset aperçu totalement bourré à telle ou telle soirée? Enfin, Rosset, c’est aussi ça: http://www.youtube.com/watch?v=8azjdm48pAE&feature=related
Au contraire de son très régulier compatriote Hlasek – le Zurichois ne quitte pas le Top 100 entre novembre 1984 et avril 1995 et est un solide Top 30 de 1986 à 92 – le Genevois est l’homme des coups. Irrégulier, capable d’enchainer dix défaites consécutives (printemps 1991), le sosie du Grand blond à la chaussure noire peut aussi taper qui il veut. Et la plupart du temps, quand il veut. Ses fameuses annonces « Ce mec, je vais l’éclater! » n’augurent vraiment rien de bon pour ses adversaires.
Et c’est ainsi qu’il fera de 1992 une date fondatrice pour le tennis helvétique avec les exploits n° 2 et 3 du tennis suisse : l’or olympique glané à Barcelone et l’accession à la finale de la Coupe Davis face à la meilleure équipe jamais constituée, composée de quatre numéros 1 mondiaux. Quand Rosset se pointe aux Jeux de Barcelone, il n’a pourtant que trois victoires à son compteur depuis deux mois. La terre battue, si elle l’a vu gagner son premier tournoi sur le grand circuit, n’est pas sa meilleure surface car son service s’y révèle moins efficace. Et comme, dans l’échange, la terre entière sait qu’il suffit de toucher une ou deux fois son revers pour marquer le point, la mission semble délicate pour le futur pote de Marat Safin. Et ce d’autant plus que, à l’exception du premier tour, il ne rencontrera que des joueurs mieux classés que lui (44e). Pourtant, le Genevois, après avoir bénéficié de l’abandon d’Alami au premier tour, passe sans encombre l’obstacle Ferreira (13e mondial). Se profile alors un match comme il les aime tant : un défi, un vrai, contre le maître du tennis mondial, N°1 incontesté, le maître de la terre battue (vainqueur des deux derniers Roland-Garros), le sympathique Jim Courier. Rosset annonce: « Je vais me le faire ». Stupeur: 6/4, 6/2 et 6/1. Sept jeux laissés à Courier sur trois sets. Le choc n’est pas loin d’être comparable à la bombe Soderling 2009. L’Américain, totalement impuissant du début à la fin, n’a pas eu l’ombre d’une chance. Pour la première fois de l’histoire, un petit Suisse a fait la peau à un numéro 1 mondial. Et, désormais, Rosset se retrouve à une victoire de la médaille olympique.
Mais pour cela, il faudra vaincre sur ses terres un vrai crocodile : Emilio Sanchez. Le match est âpre, tendu. Le public est venu assister à une corrida. Il veut de la sueur et du sang. Celui du Suisse évidemment. Mais ce qu’il ignore, c’est que le Genevois adore ça. Il aime jouer contre un public, le provoquer. Et il ne s’en prive pas. Les regards noirs fusent, l’intox est présente de bout en bout. Et le Suisse sort vainqueur d’un formidable combat 6/4 7/6 3/6 7/6. Il est désormais assuré d’être médaillé (sauvant ainsi toute la délégation helvétique du naufrage total) puisque les demi-finalistes n’ont pas encore besoin d’en découdre pour l’obtention du bronze. Marc retrouve alors son meilleur pote sur le circuit : Goran Ivanisevic, qu’il n’a encore jamais battu en trois rencontres. Des échanges, il n’y en aura guère ! Une pluie d’aces, en revanche. Et pas tellement du côté qu’on attendait. Après avoir balayé le numéro 1 mondial, Rosset efface le 4e meilleur joueur du monde qui aura ce mot « Aujourd’hui, il n’y avait rien à faire, juste à aller se placer de l’autre côté pour regarder la balle passer » : 6/3 7/5 6/2. La victoire ne se discute pas. Le plus fêtard des tennismen professionnels aura donc l’occasion de devenir le deuxième champion olympique de tennis de l’ère Open. Il reste néanmoins une dernière étape à franchir. Il faudra passer sur le corps de Jordi Arrese. A nouveau, il faudra vaincre toute une nation. L’affaire part plutôt bien : 7/6 6/4. Rosset continue sur le même mode que durant le reste du tournoi. Son service n’a jamais été aussi bon et il prend tous les risques en retour. Il systématise le décalage coup droit (parce que Marc Rosset, c’est aussi le seul joueur de l’histoire où tu étais assuré de planter un ace en jouant une deuxième balle à 112km/h plein champ coup droit tellement il se décalait !) et cela paie. Mais voilà, tout ça est presque trop facile. Et la tension le rattrape. Le limage du fond d’Arrese porte également ses fruits et son service devient moins efficace. L’Espagnol revient à hauteur (3/6 4/6), après notamment un horrible jeu de service du Suisse à 4/4 dans la 4ème manche (deux double fautes). Débute un cinquième set de folie, avec un festival de moonballs prolongeant le match au-delà des cinq heures de jeu. Personne ne veut commettre la faute. La fin du match ressemble à ça : http://www.youtube.com/watch?v=XJXX3ZRwVGo&feature=related . Le point à 7min03 donnant à Rosset une balle de match vaut le détour. C’est fait, dans la fatigue, dans la souffrance, un Suisse de deux mètres et au visage de poupon est champion olympique de tennis. C’est le deuxième exploit du tennis helvétique.
3. 9h20, fondue moitié-moitié en plat principal
C’est en surfant sur cette vague de succès que la petite Suisse tennistique hissera, la même année, le drapeau national jusqu’en finale de la Coupe Davis. Le parcours de Hlasek et Rosset – les deux seuls joueurs à croix blanche qui joueront, durant la campagne, les matchs à enjeux, en simple comme en double – est avant tout le résultat d’un bel opportunisme.
Le premier tour en Hollande se joue sans Krajicek. Les Suisses en profitent pour liquider l’affaire dès le samedi. Pour la première fois de son histoire, l’équipe helvétique jouera un quart de finale de Coupe Davis. Cela se passera contre le voisin français, tenant du titre, dans les arènes de Nîmes et sur terre battue. Pour le Romand Rosset, ce match a forcément une saveur particulière : la France, c’est le grand frère que l’on jalouse et que l’on adore détester. Avant la rencontre, pour les médias français, l’affaire ne fait pas un pli : la France de Yannick Noah l’emportera facilement. Pourtant, à l’heure du tirage au sort, la mage Yann’ a réservé une surprise : plutôt que de titulariser en simple le duo Forget – Leconte qui a remporté la finale en décembre, il lance dans le grand bain Arnaud Boetsch et Thierry Champion qui auraient remporté les sets d’entrainement durant la semaine de préparation. Or, le pari de Noah se révèle perdant le vendredi : la Suisse mène 2-0 après notamment un morceau de bravoure de Kuba face à Boetsch, un match tendu qui sourira au joueur le plus expérimenté et maîtrisant le mieux ses nerfs avec notamment deux tie-breaks remportés. Et un point-culte sur une balle de break pour Boetsch : sur une balle amortie du français, Hlasek remet la balle comme il peut et Boetsch, à deux mètres du filet, doit simplement pousser la balle dans le court ; Kuba baisse la tête et s’en va vers sa chaise lorsqu’il s’aperçoit tout à coup que l’ami Arnaud commet la faute en longueur. L’affaire sent donc très bon le samedi, ce d’autant plus que la paire helvétique mène 2 sets à 0, sans qu’on n’y puisse rien dire. A noter que les deux paires sont invaincues ensemble en Coupe Davis. Toutefois, le week-end semble prendre un tournant à suspense lorsque les Suisses ratent le coche dans le quatrième set. Forget – Leconte reviennent en effet de deux sets et l’emportent sur le fil. L’austère Hlasek, avec neuf heures de tennis dans les jambes, doit revenir le lendemain pour tenter de grapiller ce troisième point. Ce qu’il fera de haute lutte. En trois jours, Kuba est resté treize heures sur le court (mieux encore que Isner et Mahut !), a qualifié son équipe pour les demi-finales… et lui a permis de danser « Saga Africa » dans les Arènes de Nîmes, sous les yeux médusés du public français. Moment surréaliste que le vrai faux Marc Rosset ne pouvait passer sous silence : « c’est d’ailleurs la seule fois où j’ai vu Jakob Hlasek danser ». Ce quart est clairement le temps fort de cette campagne 1992.
La demi-finale jouée à Genève, en indoor, devant 20 000 spectateurs et contre des Brésiliens de seconde zone (Jaime Oncins, Luiz Mattar) est une formalité. A l’issue du double, les deux compères, aussi différents (alémanique-romand, sérieux-déconneur, stable-instable) dans la vie qu’ils sont complémentaires sur un terrain, tombent dans les bras l’un de l’autre. 5-0, direction Fort Worth, Texas. Face à eux se dresse une armada monstrueuse : Courier, Agassi, Sampras et McEnroe ! En apéro, Agassi ne fera qu’une bouchée d’un Hlasek trop limité et tendu pour tirer son épingle du jeu. Mais Rosset offre un tout autre plat de résistance puisqu’il rejoue la même partition qu’aux JO : grâce à ses services de plomb et ses patates en coup droit, il s’offre le scalp du numéro 1 mondial, en cinq sets cette fois. La petite troupe de spectateurs helvétiques ayant fait le déplacement a transformé le court en arène de combat de reines (tradition helvétique de combat de vaches) : les cloches suisses résonnent dans la salle et le public américain est dans ses petits souliers. Pour l’anecdote, se trouve parmi eux un certain Andy Roddick… 1-1 le vendredi soir, le double s’annonce décisif tant il paraît improbable que les deux gladiateurs suisses puissent remporter les deux simples du dimanche contre les n°1 et 9 mondiaux. Opposés à l’improbable paire McEnroe – Sampras, le Genevois et le Zurichois partent pied au plancher. Hlasek fait le job à la volée, mais c’est surtout Rosset, surpassant Sampras en puissance, qui est le patron sur le terrain. 7/6 7/6, pas le moindre break après deux sets. Les Suisses se sont montrés les plus réalistes. Le rêve totalement fou de soulever le Saladier d’argent se matérialise gentiment, ce d’autant plus que le troisième set est dominé par les Suisses. McEnroe est franc fou et, sous les yeux de l’arbitre impassible, se permet de cracher à trois reprises sur celui dont il prétend être l’ami, Jakob ! Intimidée (?), la paire helvétique ne parvient pas à breaker malgré quelques semi-opportunités. On en arrive à 5/6 ; les Suisses mènent 40-15 et ont la possibilité de s’offrir un troisième tie-break. Hélas, c’est à ce moment que le bras de Rosset tremble : il claque deux très vilaines volées pourtant faciles dans le filet. Comme souvent, le héros se transforme en zéro. C’est le tournant du week-end. Les Suisses se font breaker. Derrière, ils accusent le coup physiquement et ne montrent plus grand-chose dans les deux derniers sets. Le dimanche, malgré une belle résistance de Kuba dans le quatrième match face à Courier, la Suisse s’incline finalement 3-1. Elle n’a pu que caresser le rêve ; pourtant, au moment de la remise du trophée, c’est bien toute l’équipe suisse, bras dessus-bras dessous, qui danse et chante en folie. Superbe image d’esprit d’équipe dans laquelle le masseur ou le quatrième joueur – Thierry Grin pourtant 449e au classement – se retrouvent au même rang que les deux héros de la campagne (qui remporteront ensemble l’anecdotique World Team Cup en 1996). Comme pour l’exploit numéro 1, le number 3 se révèle être une défaite.
4. Midi et demi-finale de Grand chelem.
Après cette folle épopée, le tennis devient l’un des sports majeurs du petit pays alpin (ce d’autant plus que les skieurs et leurs combinaisons aux couleurs du Gruyère deviennent la risée de la Wünderteam autrichienne). Durant les trois années suivantes, Hlasek est toutefois sur la pente descendante. C’est donc essentiellement sur les épaules de Rosset que reposent les espoirs suisses. Entre 1993 et 1995, il parvient d’ailleurs dix fois en finale de tournoi (sept victoires) ; signalons d’ailleurs la petite performance du géant genevois qui, grâce à un titre gagné de haute lutte à Halle contre Michael Stich après un tie-break à couteaux tirés, devient l’un des rares joueurs à remporter un titre sur les quatre surfaces.
Mais il n’y a toutefois pas de grandes performances à se mettre sous la dent dans les seuls tournois qui comptent vraiment, les Grands chelems. Jusqu’à Roland-Garros 1996. Après trois petits tours tranquilles contre Steeb, Novak et son compère Kuba (26 jeux perdus, aucun set égaré), il retrouve en huitièmes de finale Stefan Edberg qui a épaté son monde jusqu’à présent en écartant Alami, Moya et surtout Chang (4e mondial, finaliste de l’édition précédente). Mais Rosset qui a eu contre Hlasek le parfait entraînement avant d’affronter Edberg gère parfaitement le seul moment chaud du match : le tie-break du premier set. Il ne sera plus menacé ensuite. Jamais l’Helvète n’a paru autant affuté physiquement et il semble même avoir à peu près stabilisé son revers (il parvient même à réussir un passing gagnant en revers à une main !).
Tous les feux sont donc au vert pour le Suisse qui arrive pour la première fois en quart de finale d’un Majeur. Et la tâche ne semble pas insurmontable face à Bernd Karbacher et sa coupe de Lancelot. Mais le double-mètre est tendu comme jamais à son entrée sur le court. Le Genevois est trop vulnérable sur sa deuxième balle (un ridicule 22% de points gagnés derrière sur l’ensemble du match). 6/4 6/4 pour l’Allemand sans qu’il n’y ait grand-chose à dire. Le Suisse se reprend légèrement dans le troisième set qu’il empoche 6/3. Mais l’accession à la finale se jouera avant tout dans le quatrième set, dans lequel Lancelot se procure deux balles de match. Et Rosset d’en sauver une avec un coup joué en contournant le filet ! C’est le tournant du match : l’Allemand ne marquera plus le moindre jeu dans ce match. Un Suisse atteint ainsi pour la première fois les demi-finales d’un tournoi du Grand chelem. Le plus fort, c’est peut-être que cela semble normal et ne souffre pas vraiment la discussion. De plus, a priori, le Genevois devrait avoir sa chance contre Stich qui n’évolue pas sur sa meilleure surface. La Suisse espère ; mais Rosset joue un non-match dans lequel il n’a pas voix au chapitre. Trois sets secs, c’est le tarif. Mais la contre-performance du joueur à croix blanche semble étrange tant il avait dégagé une belle impression jusqu’alors. Tellement étrange qu’une légende urbaine court: Stéphane Oberer aurait récupéré son joueur à 4h du mat’ en boîte de nuit à Paris, le matin même de sa demi-finale. Cela semble évidemment totalement fou, et pourtant cela pourrait assez coller avec l’homme. C’est dire le type de réputation dont jouit Rosset dans sa ville natale!
5. 20h01, l’Odyssée de Wimbledon : un Suisse réalise l’impossible.
1996, c’est aussi l’année où Hlasek décide de prendre sa retraite. Pendant deux ans, il n’y a plus qu’un Mohican helvétique dans le paysage tennistique ; Mohican qui parvient – grâce à l’aide de Lorenzo Manta, que ses compatriotes considèrent comme « Le meilleur joueur de double de Coupe Davis du monde », et dont le seul fait de gloire individuel restera un huitième de finale à Wimbledon en 1999 après une victoire sur Krajicek – à maintenir l’équipe suisse de Coupe Davis dans le groupe mondial. Émergera ensuite en 1999 un deuxième joueur offrant un soutien à Rosset : un ado aux cheveux longs, un chien fou du nom de Roger Federer (prononcez son prénom « Rojé », comme vous le feriez pour un papy marseillais buvant son pastis) qui, avant de pétrifier la planète tennis, fut d’abord un roc en Coupe Davis – à l’exception notoire d’une rencontre jouée en Belgique. Autant prévenir le courageux lecteur parvenu jusque-là : ce fameux RF a tellement banalisé l’exploit qu’objectivement, il est évidemment l’unique détenteur des dix plus grands exploits suisses. Chiffre que l’on pourrait très facilement doubler pour la seule gloire du veau d’or.
Roger Federer a, durant ses premières années, avant tout existé par des coups d’éclat accomplis ou seulement touchés du bout des doigts. Son inconstance, en revanche, l’empêche d’arriver à ce que certains estiment être son destin. Pendant ses années de « rookie », les fans du Suisse peuvent espérer une victoire de sa part contre n’importe quel joueur… mais peuvent tout aussi bien redouter une défaite malencontreuse et sèche contre un obscur 87e mondial. Les montagnes russes, pratiquement en continu.
Il est toutefois un match prodigieux qui se classe au premier rang des performances réalisées par le jeune nâtif de la cité rhénane (pas belle cette périphrase ?) ; un exploit que certains téméraires envisageaient déjà à l’époque comme une forme de passage de témoin : une victoire contre son idole, l’homme à qui les observateurs le comparent depuis qu’il joue chez les juniors, Pete Sampras. Et cette victoire, obtenue au bout de cinq sets héroïques, est de plus obtenue dans l’antre de Pistol Pete, son jardin anglais de Wimbledon. Match dantesque en termes de niveau de jeu, cette rencontre est surtout l’occasion pour Federer de sortir du bois, de révéler à toute la planète tennis l’étendue de son potentiel et de signaler enfin le travail accompli sur lui-même : la concentration adulte sans faille du 15e mondial d’un bout à l’autre du match tranche avec les coups de sang de l’ado qu’il était quelques mois plus tôt encore. Enfin, plus impressionnant : Roger se révèle meilleur que Pete dans sa propre filière, au service : 25 aces contre 26 ; 6 double fautes contre 9; 82% de points gagnés derrière sa première balle contre 76% (malgré un bon 69% de premières balles pour l’Américain) ; 51% de points remportés derrière la seconde balle contre 45%, alors que Pete est connu pour avoir la meilleure seconde balle au monde. C’est donc une parfaite lecture du jeu, notamment en retour, et un toucher de balle qui confine à la perfection qui ont permis à la future chèvre de prendre le meilleur sur la chèvre de l’époque.
Cette victoire acquise sur le fil, certains osaient l’espérer secrètement tant ils imaginaient que Federer en avait le potentiel, mais ces mêmes ne se permettaient pas de l’évoquer ouvertement avant le match, tant ils savaient que les probabilités que le Suisse réalise enfin son match-référence dans cette rencontre-là, si importante, étaient faibles. Une fois l’exploit réalisé, les espoirs les plus fous naissent : Federer peut-il aller jusqu’au bout et remporter le titre sur le gazon anglais ? Il faudra, pour cela, tuer les espoirs de toute une nation : battre Tim Henman. Après un premier set raté, le Suisse fait jeu égal trois sets durant avec son copain Gentleman Tim. Mais Federer n’a pas la même verve que deux jours auparavant sur les points importants ; l’expérience du Britannique lui permet de s’imposer dans un match où il était plutôt dominé dans le jeu. L’exploit réalisé par Federer reste donc pour l’instant sans lendemain.
Pour le plaisir : http://www.youtube.com/watch?v=ZMaJ0yokjsA&feature=related
Ouf, pas de Bastl sauf dans l’intro mais je sens que cela va être pour la prochaine fois.
Super article Elmar, les Suisses sont deux cent et ils nous sortent un Federer et une Hingis… D’ailleurs, c’est bizarre de ne pas évoquer Martina, à moins que j’ai mal lu. Quelle superbe joueuse, quelle immense gâchis, qu’est ce que j’aimerais être un cheval.
Et bravo pour votre 5-0 face à l’Espagne.
Ca, je savais qu’on allait me le reprocher.
Mais mon but était de parler de tennis. Je n’inclus donc pas la WTA là-dedans. J’ai donc pris un malin plaisir à la passer totalement sous silence.
Bah ça te fait au moins un point commun avec Thierry Roland. Et Pete Sampras.
Depuis le jeu de paume moyenâgeux, Le tennis est tellement le seul sport qui ait ouvert sa pratique aux femmes dès l’origine que c’en est quasiment un sport de gonzesse. En tout cas, mixte depuis toujours. En France, je crois bien que tous les clubs le sont.
Super cet article sur nos amis suisses ! Au passage, il montre que l’on n’a pas besoin de venir de l’un des quatre pays dotés d’un GC pour obtenir de bons résultats et qu’il n’y a pas de lien mécanique entre le nombre des licenciés et les performances des meilleurs. La Belgique est dans le même cas chez ces dames et des très nombreux petits pays ont produit de grands champions. Un champion, c’est toujours une aberration statistique…Il y a plus de chances d’en voir émerger un d’un gros vivier mais rien n’est garanti, très loin de là..
Sur les joueurs cités, j’aimais bien Hlasek, moins Rosset qui était un peu trop unidimensionnel..Sur le match de Federer contre Pete que je n’ai vu qu’après coup il n’y a pas très longtemps, c’est certainement un grand match du Suisse, sa première victoire vraiment marquante mais Pete m’a paru un ton nettement en dessous des années précédentes. Il manquait sans doute un peu de confiance au moment d’aborder le tournoi et était un peu moins bon au service et à la volée..
Effectivement, point besoin de venir d’un des 4 pays à GC. Preuve aussi avec les Tchèques (-oslovaques, précisément).
La Suède.. ça va aussi…
Oh, Antoine? Je rougirais presque… Je m’attendais à la mitraillette traditionnelle de ta part!
Concernant la qualité du tennis helvétique, elle tient tout de même beaucoup à la chance (et à la Tchécoslovaquie qui nous a livrés les parents de Hlasek, Kratochvil, Bastl et Hingis). Seuls Fed, Kratoch et Chiudi sont passés par les structures mises en place par Swisstennis. Et les perspectives d’avenir ne sont pas réjouissantes (comme j’en parle dans la seconde partie à venir).
Enfin un article d’Elmar ! Bravo pour cette épopée très détaillée du tennis helvétique vue de l’intérieur. Tu as pris ton temps pour écrire mais c’est très réussi.
Je me souviens très bien de Hlasek et Rosset. J’aimais beaucoup le jeu du premier.
sacrés petits suisses !
enfin pas si petits que ça quand on lit les exploits racontés ici
curieusement, mes premières impressions suisses se déroulent à bercy :
- un rosset/santoro avec bercy comme chaudron bouillant supportant d’une seule voix fabrice qui use les grandes cannes de rosset avec ses chips et autres coups cuisinés ! rosset ne gagne pas mais le match dure 2h et quelques, c’était un poil long mais bon
- henman/federer : une des rares occasions ou je découvre le suisse, je le trouve élégant académique, mais j’ai l’étincelle pour henman, déjà j’étais pour l’autre, quelle fâcheuse habitude ! un très beau match dans mon souvenir
Puisque tu parles de Bercy, il est à noter que Hlasek est le seul joueur à avoir participé aux 10 premièrs éditions du tournoi, ce qu’il lui avait valu une réplique miniature du trophée de la part des organisateurs. Belle preuve de régularité à haut niveau tout de même.
Quant à Federer à Bercy, je crois que c’est le tournoi au monde dont il se fiche le plus. Même Brest semble lui tenir plus à coeur. Il n’y a jamais, jamais été bon.
le fait de rendre tous les MS obligatoires a tué l’intérêt des tournois de fin de saison, où seul qques potentiels masterisables se disputent le trophée, ou qques outsiders font leurs emplettes de trophées quand tout le monde est cramé… c’est dommage, mais on n’y peut pas grand chose pour fed, comme pour nadal, ou d’autres !
sympa pour Hlasek, surtout que l’arbre de fanti était autrement plus beau que l’immonde sculpture que nalby, tsonga et djoko doivent se farcir sur une de leurs étagères à trophées !
Bravo Elmar, pour cet article.
Joli travail d’investigation, et belles tournures de phrases.
J’ai tout lu, malgré la longueur et la fome (pavés). C’est dire!
Palpitant! Je me souviens très bien de la finale de la CD 92, j’étais à fond pour les Suisses ce week-end là. Par contre j’avais oublié les crachats de McEnroe sur Hlasek, tu es sûr de toi sur ce coup-là? Si c’est confirmé, je suggère fortement de rétrograder McEnroe derrière Lendl dans le classement des GOATs.
Dommage quand même que tu ne parles pas de tennis féminin, il y avait tant à dire: Martina Hingis, Patti Schnyder, Miroslava Vavrinec… Je ne doute pas que ça sera pour le volet n°2 de la saga Helvetia
Et George Bastl, c’est aussi pour le deuxième volet?
A moins que ma mémoire soit capable de créer les pires atrocités, je confirme pour les ideux crachats de McEnroe, par-dessus le filet. L’image est restée gravée dans ma mémoire.
Pas de WTA pour le 2ème volet. Je ne mange pas de ce pain-là. Pour le reste, suspens, suspens…
Je comprends que la WTA ne soit pas ta tasse de thé mais beaucoup de « jeunes » comme moi ont appris qu’on jouait au tennis en Suisse aussi avec Martina.
En plus, elle a été la première suissesse (hommes et femmes confondus) dans plein de domaines notables avec quelque bons records.
Quand on me dit tennis suisse, je pense à Federer et Hingis en premier lieu donc c’est un peu étrange que tu n’en parles pas.
Mais d’un autre côté, ton excellent article m’a appris plein de choses sur des joueurs que je ne connaissais que de nom. Je ne pensais pas que les Suisses avaient fait tout cela dans les nineties!
Vivement la seconde partie!
Putain que c’est lourd!! j’ai pas encore lu mais, ils ont vraiment fait tout ça les suisses? En plus en deux parties? Quand il s’y met c’est pas du chiqué l’ennemi Elmar!
bon je me garde ça au chaud pour ce soir.
elmar je viens de me rendre compte que la dernière video a été suprimée sur youtube… si tu as un autre lien je le modifirai en conséquence.
J’ai vu ça. Bon, c’était un lien pour le Pete-Roger. Y en a pas mal d’autres. Par exemple celui-ci, où ils ont réussi à saucissonner tout le match, apparemment. Vais me le faire un de ces 4 :
http://www.youtube.com/watch?v=kbGgmePjkRQ&feature=PlayList&p=C2ECFA24F21200F3&playnext_from=PL&index=0&playnext=1
Dans la 2ème partie, à 5m55, on aperçoit Allegro tout jeune dans la loge de Federer. Marrant.
Je parle pas non plus de Yves dans mon papier, mais ce type est clairement le plus grand pique-assiettes de l’histoire du tennis. Il est quand même parvenu à effectuer une carrière pro (ok, en double), à être convié dans toutes les fêtes de joueurs et à être à peu près connu par tout le monde alors que son niveau de jeu est celui d’un bon joueur d’interclubs (bon, après vérif’, il a quand même pointé au 210ème rang mondial en 2004, donc disons : un excellent joueur d’interclubs). Ca aide quand même d’être le pote d’une chèvre.
Marrant, ce match Sampras vs roger : le suisse montait quand même un peu au filet à l’époque. Par contre, il arborait déjà son air perpétuellement renfrogné d’aujourd’hui.
Une petite pause pour dire un mot sur ce texte que j’ai pris grand plaisir à corriger tant c’est super instructif. On relève plein d’anecdotes, peut-être encore plus dans la seconde partie, qui sont (forcément) passées inaperçues par chez nous.
Hlasek, trop vieux pour moi, pas grand-chose à raconter, si ce n’est que quand on voit des photos il fait un peu peur. Surtout la coupe de cheveux et les joues creuses. Son père était militaire ?
Rosset je connais déjà plus. J’aimais bien sa semi-retraite entre 2002 et 2004, où il ne jouait quasiment plus mais pouvait encore emmerder n’importe qui quand il reprenait la raquette (notamment les Français en Coupe Davis). J’aimais bien aussi sa complicité avec le jeunot Federer, comme si seule une tête à claques pouvait comprendre une autre tête à claques. J’aime bien aussi son franc-parler, quand il dit de Wawrinka : « Comment peut-on être Top 10 en ayant gagné un seul tournoi en carrière, qui plus est trois ans plus tôt ? », ou quand, revenant sur sa demi-finale de Roland : « C’est le regret de ma carrière de perdre contre Stich. Derrière, Kafel, je le tapais. Son jeu m’allait bien, je n’avais jamais perdu contre lui de toute ma carrière, et cette fois-là j’aurais encore gagné ».
J’attends avec impatience la mise en ligne de l’opus 2 demain. Bastl, Kratochvil et Heuberger en force !
Heuberger, faut pas pousser non plus! J’aurais pu vous parler de Veglio, Strambini ou même Thierry Grin, tant que vous y êtes… Mais bon, là, c’est pas 10 pages de texte que vous auriez eues…
Enfin un article d’Elmar! Il fallait bien que je sorte de mon mutisme pour féliciter mon cher ancien collège de WLT pour son excellent article!
Très instructif, comme un certain nombre de petiots je ne connaissais que Hingis et Federer, donc c’est extrêmement enrichissant.
J’attends avec impatience le second volet!
Chouette, tu l’as fait ton article sur le tennis suisse, Elmar ! Et ça donne un super rösti comme on les aime par chez vous ! Bravo pour tout le boulot ! Et vivement le 2/2 en guise de Toblerone !
Un vrai festin, pas même bourratif malgré les en tête de paragraphe !
L’obscurité clignotante des exploits helvétiques a la saveur d’un petit cru du terroir qui prépare à l’auréole du chevreau et à ses millésimes au delà du réel… Très agréable de replonger dans ce clair obscur (j’ai visionné le premier set du dernier des 10 exploits), qui fait ressentir que Rogé a bien du talent, mais que son épanouissement (sans parler de triomphe) est tout sauf acquis en cette aube de 2001… On le voit sans ses tics de mèche, sans doute assagi, mais bien plus expressif qu’ensuite, avec une posture de retour encore non ancrée ; tout ébloui et épaté quand il arrive sur le central, mais retrouvant une parfaite concentration de bon augure de goat, avec une belle détermination et de bons nerfs sur ce set, face à une légende que tout le public idôlâtre. Il ne maîtrise pas encore son slice signature, on le voit à peine – par contre à la volée, faut dire qu’il a rien gagné depuis.
C’est émouvant, même Mirka était déjà là pour son Rogé de 19 piges, qui a encore de l’acné, et les caméra s’attardent sur la blonde du goat en titre ! Et Pete vit ce que Fed a connu il y a 5 minutes, au même âge, au même endroit, dans son sanctuaire : se faire sortir par un même pas prétendant (Pete c’était pire, première fois que Fed passait un tour dans le tournoi).
L’article met aussi en évidence par contraste le talent de Wawrinka, en caractérisant ces styles (Rosset, Hlasek) qui ne font guère rêver au contraire de leurs parcours sympathiques et pittoresques : goat à part, Stan sort vraiment de l’ordinaire helvétique et en d’autres temps, eut fait frissonner et espérer dans les chaumières transalpines !
J’ai essayé de ne pas trop parler de Roger qui est évidemment le géant cachant tous les nains suisses derrière lui.
Mais viendra un jour où j’écrirai une chronique détaillée de la carrière de Federer. J’en ai un paquet à raconter, et dès 1998. Cette victoire contre Pete est vraiment une des pierres angulaires de sa carrière.
Si je devais définir des épisodes, on aurait:
1998-2001 : Roger l’adolescent talentueux qui se met en colère
2001-2003 : Roger en pleine maturation mentale et tennistique qui rassemble les pièces de son puzzle
2003-2006 : Roger le jeune-génie-sympa-n°1-que-tout-le-monde-aime
2007 : Roger l’homme obsédé par la GOATitude
2008 : Roger en déclin
2009 : Roger, papa en rédemption
2010-? : Roger le pré-retraité qui se fait plaisir (?)
Ce sera une chronique verboten d’accès à la guérilla, bien entendu, faudra le pass certifié « Chewbacca » pour y avoir droit.
Roger vs Andropause, le seul chapitre que la guérilla validera
Maintenant que tu as franchi le pas, on attend impatiemment la suite.
Et la chronique détaillée de la carrière de Federer m’intéresse aussi car j’ai loupé le début et ça me plairait bien d’avoir le récit de quelqu’un qui l’a suivie depuis le commencement.
2009 n’est pas plutôt la « consécration du veau d’or », en 2008, la bête fut blessée et ensuite elle fut (encore plus) adorée.
Elmar cet article vraiment instructif et très plaisant à parcourir nous rappel à quelques souvenir très furtifs de Hlasek & Rosset et introduit inévitablement les prémices d’un futur géant de la discipline.
C’est dans les petits pots (Suisse) qu’on fait les meilleures chèvres?
Je pense qu’il y a quelques heures de boulot derrière ces quelques lignes alors encore bravo.
Vivement la suite… pour demain à priori.
Le onzième exploit c’est celui d’Elmar qui arrive à rendre passionnante une histoire suisse!!
curieusment j’ai pas mal de choses à dire sur le tennis suisse, ce soir je n’ai malheureusment pas le temps, j’ai tout consacré à la lecture de ce pavé vraiment passionnant. Mais si le second sort demain je mettrai dessus mon com sur les suisses et moi… ou sur celui-là s’il reste d’actualité.
Allez, encore une louche de ce qu’était le personnage Rosset:
http://www.youtube.com/watch?v=GsVHv43uFRg&feature=related à partir de 3m35. C’était il y a moins de 10 ans. Comment imaginer cela aujourd’hui? Pas pour rien que ses deux meilleurs potes sur le circuit étaient Goran et Marat!
hors sujet, mais on n’a pas encore de section mais que deviennent-ils ?
http://twitpic.com/267dpa
Dire qu’il y a des gens qui l’ont pris dans leur team
Et qui s’en sont débarassé à la 1ère occas’
Vaidisova l’a pris dans sa team
Et même en cas de blessure, elle ne peut pas s’en débarrasser, c’est son « crack » à elle
Et elle son Amérique à lui ?
Ouattaboutezetousurtou?
tiens, j’ai vu passer un elmar, ça faisait longtemps, je crois
sur le fond la suisse est certainement l’un des plus grand pays du monde en matière de tennis
J’ai vu Hlasek se faire battre par Mac Enroe en finale du tournoi de Lyon (en 89 je crois) après un match qu’il n’aurait jamais dû perdre. Ce jour là, à Gerland, moi le toquard de quatrième série, l’inconditionnel du grand Mac (THE GOAT), j’ai vu ce qui me semblait impossible : un joueur qui avait une plus belle volée que mon idole !!
Si mes souvenirs sont bons, juste après la finale, ils ont joué (et perdu) ensemble la finale du double.
les deux articles sont excellents, notamment grâce à l’angle choisi. C’est bourré d’anecdotes, de faits que je ne connaissais pas.