La défaite en face (3/3)

By  | 14 août 2010 | Filed under: Bord de court

Epi­sode 5- Amicale­ment vôtre

14h25. Jean-François, Roland (qui a décidé d’être juge de cha­ise pour ce match) et moi-même en­trons sur le court n° 7. L’at­mosphère est orageuse. Pas sur le court mais dans le ciel. De­puis quel­ques heures des nuages noirs planent au-dessus de la Mal­com­be et la menace se précise sérieuse­ment. Le ciel est de plus en plus gris. Loin de ces con­sidéra­tions météorologiques, je me de­man­de ce que je fais là, en demi-finale, après un demi-match. J’ai beau le détest­er, Blond-Blond a raison, c’est ridicule. Espérons que ma pre­sta­tion con­tre Ram­borg ne le soit pas aussi.

Jean-François je le con­nais­sais peu, pour ne pas dire pas du tout. Les amabilités que nous av­ions échangées avant d’entr­er dans l’arène étaient même la plus lon­gue con­ver­sa­tion que nous euss­ions jamais eue. Nous n’étions pas du même monde, que ce soit dans la vie ou sur le ter­rain. Jean-François était ce qu’on pouvait ap­pel­er un fils de bonne famil­le. Sans en être une carica­ture, il en était un bon ex­em­ple. Jamais un mot plus haut que l’autre mais une manière de se tenir, de se com­port­er, qui montre une cer­taine éduca­tion, à défaut d’une éduca­tion cer­taine, toujours bien mis, même sur le court où la tenue blanche, im­macul­ée, était de rigueur. La rigueur était du reste le point fort de Jean-François. Dans le jeu il était à la fois appliqué et déter­miné. Que ce soit sur son ser­vice ou sur celui de son ad­versaire Ram­borg pre­nait la di­rec­tion des op­éra­tions après deux échan­ges tout au plus. C’était un champ­ion d’échecs qui, une fois l’avan­tage pris, ne lais­sait que peu de chan­ces à son ad­versaire. Peu à peu il améliorait sa posi­tion, com­pliquait la vôtre et le mat de­venait in­éluct­able. J’avais déjà fait les frais de cette stratégie échiquéenne.

Un joueur qui sait mari­er à la per­fec­tion le ten­nis et les échecs : Ric­hard Gas­quet

Bien que nous soyons tous de niveaux fort dis­parates, Roland tenait à ce que chacun d’entre nous re­ncontrât tous les aut­res mem­bres du club, ne serait-ce qu’une fois dans la saison, même pour une demi-heure. « C’est comme ça qu’on apprend » aimait-il à dire. Après quel­ques semaines au club mes jetons de présence furent assez nombreux pour que j’eusse le privilège de re­ncontr­er « Il Maestro ». J’en avais en­ten­du parl­er mais je ne l’avais jamais vu jus­que là, nous n’étions pas dans le même groupe d’entraî­ne­ment. Ce fut un mas­sacre. Bal­lotté de droite à gauc­he, de long en large, de fond en com­ble, je subis la loi de Jean-François sans coup férir. Seules quel­ques volées de bon aloi sauvèrent mon hon­neur. Après ma défaite (je dis « défaite » mais on ne com­ptait pas les points lors de ces échanges-là, tant mieux pour moi !) le débrief­ing fut cuisant. Roland me prit à l’écart, peu amène : « Mais qu’est-ce que t’as fichu enfin ? »

- Ma foi, ce que j’ai pu ! J’ai appliqué les bases, jouer le re­v­ers le plus pos­sible.

- Ah oui ? Tes coups droits décroisés à répéti­tion c’était pour l’embêter sur son re­v­ers, c’est ça ?

- Ben, oui.

- Alors tu vas me faire plaisir de re­gard­er ton ad­versaire quand tu joues. Jean-François est gauch­er ! »

15h15. Alors que, tel un cabri, je suis allé, al­ti­er, quérir la balle au meil­leur mo­ment un « Klong » aussi sinistre que typique m’a in­formé de­rec­hef que mon coup ne pour­rait être qu’un désastre. Raaahhhh ! Une er­reur de centrage ! Water­loo, la Bérézina, aus­sitôt des im­ages de déroutes napol­éonien­nes s’im­posent alors à mon esprit. Mais en­core ce n’étaient là que des batail­les alors que moi, je dis­pute un match de ten­nis ! Que pèsent quel­ques mil­li­ers de cadav­res de grog­nards face à une défaite en deux sets secs ? Je dis­ais que je dis­putais un match de ten­nis ? Non, je par­ticipe à la vic­toire de mon ad­versaire en jouant tous les coups à l’env­ers. Je n’ai même pas marqué un jeu !

Tan­dis que la balle dis­paraît au-dessus du gril­lage, en­gloutie au tréfonds d’une di­mens­ion para­llèle dont elle ne re­ssor­tira sans doute jamais, il con­vient de trouv­er un moyen de sauv­er la face, même si elle est co­uver­te d’acné. « Oh, di­antre, une des gen­tilles cor­des de ma ci-devant raquet­te ne se serait-elle pas sub­ite­ment brisée ! » m’écriai-je. Pour être honnête mes mots ex­acts furent plus pro­bab­le­ment « P***** de b***** de raquet­te de m**** ! » mais d’une part, ce n’est guère poli d’écrire cela, vous en con­viendrez, et de plus ceci me contra­int à taper be­aucoup d’astéris­ques et je ne sais jamais où cette p***** de b***** de touc­he de m**** se trouve sur le clavi­er.

Re­venons sur le court. Je suis mené 0-6, 0-4 puis­que mon énième faute di­rec­te vient de me faire per­dre un nouveau jeu de ser­vice. Mon esprit spor­tif me pous­se à con­tinu­er même si mon cer­veau me rap­pelle op­por­tuné­ment que Ram­borg est bien meil­leur que moi et que mes chan­ces de l’em­port­er sont in­fimes. Je vous aurais bien raconté le début du match mais je n’étais tel­le­ment pas là que c’est im­pos­sible. Avant d’entr­er dans ce long co­uloir de désola­tion qu’est cette re­ncontre sans cesse flot­taient dans mon esprit les pires mes­sages de motiva­tions : « Ne t’énerve pas, ne frap­pe pas trop fort, ne t’im­patien­te pas à l’échan­ge, n’oub­lie pas qu’il est gauch­er… ». Noyé dans cette mer de néga­tions, de­venue bien vite un océan de négativité, j’ai sombré corps et biens.

Roland, juché sur sa cha­ise d’ar­bitre, m’in­terroge : « T’as un blême avec ta pelle, gamin ? ». Je vais pour répondre « Non je me suis trompé » quand je con­state en jetant un bref coup d’œil à ma raquet­te qu’une corde est bel et bien brisée. Tudieu ! Cela ne lais­se pas de me sur­prendre. Que faire dorénavant ? Je n’ai point d’autre raquet­te. Soudain mon cer­veau est as­sail­li par les sirènes de la défaite et leur chant envoûtant : « Ab­an­donne ! Ab­an­donne ! Abrège tes souffran­ces. De toute façon dans cinq minutes c’est fini alors… ». Alors, non ! Tel un Ulys­se des co­urts je reste sourd a ces ap­pels, d’autant plus que Roland, mon Zeus, de­scen­du de ses cieux, s’approc­he de moi avec toute la bi­en­veil­lance dont il est cap­able. C’est tout de même grâce à lui que je suis ici, en demi-finale qui plus est. Tan­dis que mon divin coach prend ma raquet­te afin de con­stat­er la cat­astrop­he je me souviens de ses mots lorsqu’il m’avait con­vain­cu de par­ticip­er à ce tour­noi.

C’était un soir après l’entraî­ne­ment. Roland m’avait at­tendu à la sor­tie des ves­tiaires, l’air soucieux. « Dis, gamin, il faut qu’on parle tous les deux ! Tu peux me dire pour­quoi tu ne t’es pas in­scrit au tour­noi ? » Je ne savais pas quoi répondre d’autre que « Je n’ai pas le niveau. ». Roland s’em­porta alors : « Le niveau de quoi ? C’est un tour­noi de ten­nis, tu es un joueur de ten­nis, tu viens jouer, c’est pas com­pliqué ! Qu’est-ce que tu as ? Tu as peur de per­dre c’est ça ? Moi je forme des joueurs de ten­nis, pas des gag­neurs de ten­nis. D’ail­leurs on dit « joueur de ten­nis » pas « gag­neur de ten­nis », non ? Tu sais petit, celui qui a envie de gagn­er il ne gagne pas toujours, celui qui a peur de per­dre il a déjà perdu mais celui qui a envie de jouer il gagne toujours de toute façon. Et toi t’es pas le nouveau Noah, tu seras peut-être jamais classé mais t’es un bon p’tit joueur alors viens jouer, merde ! ».

Com­ment re­fus­er après un tel plaidoy­er ? Je par­vins à ar­ticul­er : « Oui, d’ac­cord, je m’inscris ». Roland m’honora alors de sa « spéciale » as­sor­tie de la fin­ale « franche hilarité» avant d’ac­hev­er la con­ver­sa­tion à sa façon : « Il me semblait bien que t’étais pas si con que ça. Allez re­ntre chez toi main­tenant, grand cake ! »

15h18. Le coach pose ma raquet­te con­tre le gril­lage puis an­non­ce le funes­te di­ag­nostic : « Bon, ben elle est morte ! Va fal­loir t’en trouv­er une autre.» Jean-François, qui était venu se re­ndre com­pte par lui-même de la situa­tion, réagit aus­sitôt : « J’en ai deux dans mon sac de raquet­tes si vous voulez ! » Son « vous » s’ad­resse au coach, pas à moi. Je n’exis­te pas vrai­ment pour lui et je dois re­con­naître que ce n’est pas le match d’aujourd’hui qui pour­rait lui ap­port­er la moindre pre­uve que je suis bien en vie. Roland rétor­que « Non, t’as une tens­ion bien spéciale toi, ça n’ira pas ». Une voix familiè­re re­ten­tit soudain derrière le gril­lage : « Eh, at­tendez, j’ar­rive, je prête la mien­ne, j’ar­rive ! » Dam­ned ! Ric­hard, mon ami, mon bour­reau en cette oc­cas­ion précise, pous­se la porte du court et nous re­joint, rayon­nant, avec son ab­omina­tion à la main : sa raquet­te grand tamis !!!

Je suis au bord de l’explos­ion nucléaire. On ne va quand même pas ajout­er le ridicule à l’humilia­tion, non ? J’ai déjà assez honte comme ça, les gars. Com­ment me sor­tir de ce guêpier ? Com­ment re­fus­er ? Alors que Super­pote me tend sa poêle à frire en souriant, j’improv­ise : « At­tends, je ne peux pas ac­cept­er. Une raquet­te c’est comme une femme, ça ne se prête pas ! »

Con­statant alors les mines ahu­ries de mes in­ter­locuteurs, je m’aperçois que j’ai dû utilis­er là l’ar­gu­ment le plus foireux de tous les temps. Raahhh ! Je ne vais pas y co­up­er, il va fal­loir que je ter­mine ce match avec l’us­tensile de cuisine de Super­pote. Ô rage, ô déses­poir !

En me con­fiant sa raquet­te Ric­hard me glis­se à l’oreil­le : « C’est quand même pas très bien parti, hein»… « Ah, tu avais re­mar­qué ? » lui réponds-je sur un ton que je voud­rais détaché en em­poig­nant l’objet du délit. Mais qui a pu de­ssin­er un truc aussi at­roce ? J’ai l’impress­ion de me retro­uv­er dans une case d’un Mic­key Para­de ou d’un Pic­sou Géant. En me replaçant pour re­cevoir, tan­dis que Ric­hard quit­te le court, j’en­tends une voix aisément re­con­naiss­able qui goguenar­de « Vas-y l’OTNI ! Vas-y ! Fais-nous rêver ! » Crétin de Blond-Blond ! Pas de doute si le gril­lage a été in­venté ce n’est pas pour éviter que les bal­les ail­lent trop loin mais plutôt pour protéger les spec­tateurs imbéciles des joueurs vin­dicatifs.

Jean-François sert. Vert de rage je frap­pe de toutes mes for­ces dans la balle sans me souci­er du tim­ing et en­core moins du place­ment. Juste un coup pour me défoul­er. Hulk qui frap­pe avec la raquet­te de Mic­key, ça c’est vrai­ment comi(c)que !

"Quand Capri pas con­tent, lui toujours faire ainsi."

Un peu apaisé et per­suadé d’avoir fait faute je me rends aus­sitôt de l’autre côté du court pour récep­tionn­er le pro­chain ser­vice. C’est alors que j’en­tends Roland an­nonc­er « 0-15 ». « 0-15 » ? Com­ment ça « 0-15 » ? Je n’ai pour­tant pas en­ten­du la musique de la 4ème di­mens­ion ! Franche­ment si jamais mon re­tour est dans le court c’est que nous nageons en pleine science-fiction. Je fixe la raquet­te de la honte avec cir­conspec­tion. Cet outil serait-il, à l’instar d’Ivan Lendl, aussi dis­gracieux qu’ef­ficace ?

Epi­sode 6 – Vent de révolte

A l’autre bout du ter­rain, Ram­borg, aussi sur­pris que moi j’ai l’impress­ion, se re­place pour ser­vir. Il décoche une mine qui part extérieur. J’avais senti le coup, en cinq pas aériens je suis sur la balle et je délivre un re­v­ers si croisé que Godef­roy de Bouil­lon en per­son­ne ne l’aurait pas renié. Le cyborg reste scotché à des mètres de la balle, à nouveau trans­percé. Jean-François, comme l’as­sistan­ce, semble stupéfait. Pour être tout à fait honnête je ne le suis pas moins ! Alors qu’il se re­position­ne, je con­state que, pour la première fois de la re­ncontre, mon op­posant me re­gar­de vrai­ment. Et je parierai bien qu’il com­m­ence à dout­er, un tout petit peu cer­tes mais ce tout petit peu me con­vient très bien. Je décide de tent­er d’élar­gir l’éven­tuel­le brèche en jouant le gars sûr de lui et de son fait. Au lieu d’at­tendre la balle un mètre derrière la ligne, comme je l’ai fait de­puis le début du match, je me place juste de­vant avec le re­gard cruel du chac­al qui a repéré une proie blessé. De l’esbroufe pure et dure, quoi ! Le pire est que ça fonction­ne. Une doub­le faute et un coup droit dévissé de Ter­minator plus tard me voilà enfin pour­vu d’un jeu. Un jeu blanc !

En­couragé par ce demi-exploit, je par­viens enfin, à la pause, à re­mettre mes neurones dans le bon ordre pour an­alys­er la situa­tion. Après une rapide con­cer­ta­tion avec moi-même je décide d’arrêter de forc­er mes coups et de ser­vir comme je sais le faire sur ma mise en jeu. Pas de force, juste le mouve­ment. Et ça marche ! Au lieu d’un pro­jec­tile tendu qu’il re­nvoyait assez facile­ment mon ad­versaire se retro­uve à re­cevoir des bal­les qui re­bon­dissent très haut, ce qui le gêne con­sidérab­le­ment lorsqu’el­les ar­rivent sur son re­v­ers. En cinq points mon jeu est plié. 2-4. Jean-François semble un peu agacé quand vient son tour d’en­voy­er. Et ça va se con­firm­er lors d’un point où, tels des mulets, nous nous entêtons à jouer coup droit décroisé en tapant comme des sourds. Le champ­ion est vexé, il ne réfléchit plus et veut me cor­rig­er. Mais le ral­lye de coups droits tour­ne en ma faveur. Pen­dant le point un gron­de­ment loin­tain s’était fait en­tendre. Il n’émanait d’aucun des deux rivaux. Il semblerait que l’orage tant craint à Baume-les-Dames soit plutôt de­stiné à Besançon. Le vent a dû tourn­er. Oui, c’est cela ! Le vent a tourné, Ram­borg, et il se lève ! Ne l’entends-tu pas souffl­er de plus en plus fort ? Désor­mais mon bras ap­portera la tempête, il déchainera la foud­re. Je suis le dompteur de tor­nades, celui qui chevauc­he l’ouragan. En ce jour de ton­nerre vénère mon sacre. Orage, ô des es­poirs, enfin !

Les points s’enchaînent et ma sen­sa­tion d’in­vincibilité s’ac­centue. Malgré de nombreuses égalités les échan­ges primor­diaux fin­is­sent toujours par m’être favor­ables, je pre­nds même le ser­vice de Jean-François pour la troisiè­me fois con­sécutive sur une volée chan­ceuse qui reste dans le court par mirac­le. 5-4 pour moi. Vous y croyez à ça ? Moi, à peine. C’est là que le bât bles­se. J’ai tel­le­ment du mal à croire que je mène, que je sers pour la man­che, que j’en rate totale­ment mon jeu de ser­vice. Deux doub­les fautes, une volée dans le filet, un coup droit de­hors et nous voilà à 5-5. Mal remis de ma contre-performance je lais­se échapp­er le jeu suivant piteuse­ment. 6 à 5. Pen­dant la pause je tente de ras­sembl­er mes esprits. Mon re­gard se pose sur Roland. Il a raison Roland (norm­al c’est le coach) ! Je suis un joueur de ten­nis alors je vais jouer. L’enjeu, c’est quoi ? Per­dre con­tre Ram­borg ? Et quand bien même, tout le monde s’y at­tend. Aucune pre­ss­ion à avoir, je n’ai qu’à m’amus­er en faisant au mieux.

Ragail­lardi par son re­tour en tête Jean-François semble avoir totale­ment retro­uvé ses esprits. C’est sûre­ment le pre­mi­er jeu du match où les deux ad­versaires sont au maxi­mum de leur capacité. Mes ser­vices côté re­v­ers sont moins ef­ficaces. Je suis ad­miratif, Jean-François s’est déjà adapté à un coup qui le gênait hor­rible­ment il y a peu ! Après quat­re points très dis­putés nous nous retro­uvons à 30 par­tout. J’ai beau avoir décidé de jouer sans pre­ss­ion, je tremble un tout petit peu avant de ser­vir pour le point suivant. Allez, en avant, car­casse ! Une fois de plus je tente service-volée pour forc­er le de­stin, le pass­ing de Jean-François qui part comme une fusée côté re­v­ers me met en gran­de dif­ficulté, je plon­ge et je ne par­viens à re­nvoy­er qu’une balle molle en plein milieu de court. Tan­dis que je me relève je vois la balle fuser tout près de moi et ter­min­er dans le co­uloir juste derrière la ligne. Ouf ! « 30-40 » an­non­ce Roland. Ah, non !!! Je m’apprête à con­test­er quand mon ad­versaire dit posément « Non, elle est de­hors ma balle, coach. ». Clas­se, le mon­sieur ma foi ! Pen­dant la désan­nonce je pro­fite que Jean-François me re­gar­de pour le salu­er avec ma raquet­te comme le ferait un mous­quetaire avec sa rapière. Il sourit. Un bon sourire, sans ir­onie.

Bien, après ses polites­ses, il serait op­por­tun de co­up­er court. Qui sait com­bi­en d’aut­res oc­cas­ions d’égalis­er j’ob­tiendrai ? Une in­voca­tion à Stefan (Ed­berg) et Geor­ges (Be­nson) puis je me lance ! Cette fois-ci pas de balle ar­rondie, j’ai mis la pêche, his­toire de sur­prendre et… c’est un ace ! Jean-François n’a même pas bougé. Tan­dis que Roland an­non­ce le tie-break je me rends com­pte que Jean-François est resté au même end­roit. Pre­squ’im­mobile, il re­gar­de au trav­ers du gril­lage quel­qu’un ou quel­que chose. Au bout de quel­ques in­ter­min­ables secon­des il re­vient au jeu en dodelinant de la tête comme s’il était for­te­ment contra­rié. Contra­riété im­médiate­ment con­stat­ée sur le ter­rain. Ram­borg nous gratifie tout d’abord d’une double-faute d’anthologie avec deux bal­les planant loin au-dessus des lig­nes. Puis, sur mes deux en­gage­ments, il re­nvoie à chaque fois un mis­sile dans le filet. A 3 à 0 pour moi je suis plutôt con­tent mais je ne com­prends pas ce qu’il se passe. Où est le joueur qui me tenait la dragée haute ? Jean-François jette des re­gards noirs toujours du même côté du gril­lage et ne se soucie plus vrai­ment du match. Troublé par son com­por­te­ment, ainsi que par un vent de­venu violent, je finis par déjouer aussi. Des suites de points per­dants nous amènent à 6-4 pour moi. Un de­rni­er re­tour dans le co­uloir et me voici déclaré vain­queur du deuxième set pen­dant que quel­ques gout­tes com­men­cent à tomb­er. A nouveau un gron­de­ment se fait en­tendre. Plus pro­che que la première fois. Roland à l’air d’hésiter mais fin­ale­ment il me de­man­de de ser­vir pour le pre­mi­er jeu de la dernière man­che.

Alors que nous av­ions dis­puté à peine trois points dans des con­di­tions plutôt pénib­les ce sont soudain des trom­bes d’eau qui s’abat­tent sur le court. Jean-François et moi n’at­tendons pas de con­sig­nes ! Après avoir récupéré nos af­faires tant bien que mal, nous nous précipitons sous le préau pour nous ab­rit­er, re­joig­nant ainsi les spec­tateurs et les of­ficiels qui nous y avaient précédés.

Epi­sode 7 – Alea jacta est

Le préau s’avérait un re­fuge bien peu sûr en raison des éclairs ainsi que d’un vent violent qui rabat­tait la pluie. Très rapide­ment, tout le monde finit donc par être hébergé au gym­nase. Au mo­ment d’entr­er Jean-François se com­por­ta bi­zar­re­ment. En pas­sant auprès d’un jeune gars, qui m’était in­con­nu, il eut une sorte de recul, comme mû par un dégoût, que je ne com­pris pas. Sur le coup, je voulus de­mand­er à Ric­hard, qui n’était jamais très loin de moi, ce qu’il pouvait bien se pass­er entre Ram­borg et ce type mais dans la cohue qui régnait je n’en eus pas le temps. Je suivis le mouve­ment de la foule qui voulait à tout prix s’ab­rit­er.

Une fois à l’intérieur du gym­nase j’en pro­fitai pour me re­ndre au ves­tiaire afin de troqu­er mon mail­lot et mon short trempés con­tre un pan­talon et une veste de sur­vête­ment. Mal­heureuse­ment je n’avais pas pensé à em­men­er des chaus­settes, ni des chaus­sures de re­chan­ge. Mes pas étaient soulignés par des « Floc ! Floc ! » du plus bel effet. Alors que je viens juste de finir de me rhabill­er, j’en­tends une voix pincée : « Je peux en­tr­er, vous êtes décent ? ». C’est Ric­hard qui plaisan­te. Je lui rétor­que : « Mais oui tu peux en­tr­er, imbécile ! Ou plutôt c’est moi qui sors.» Au sor­tir du ves­tiaire, je trouve Ric­hard en gran­de con­ver­sa­tion avec Jean-François. Ils se con­nais­sent un petit peu parce qu’ils font par­tie du club de­puis un cer­tain temps, cer­tes, mais sur­tout parce qu’ils sont du même quar­ti­er et fréquen­tent le même lycée. Sans être vrai­ment amis ils sont suf­fisam­ment pro­ches pour que Ric­hard ap­pelle Jean-François « Jeff » et assez dis­tants pour que je n’ai jamais eu, jusqu’à aujourd’hui, l’oc­cas­ion de les côtoyer en même temps. Je re­mar­que que « Jeff » a eu, lui aussi, re­cours à la sol­u­tion sur­vête­ment mais je con­state, avec envie, que lui a des chaus­settes et des chaus­sures sèches. Bien en­ten­du tout est im­pecc­able, même sa co­if­fure malgré la pluie bat­tante que nous avons tous deux subie. Une vraie gravure de mode. On di­rait une photo issue d’une page du cat­alogue des « 3 Cuis­ses » ou de « la Déroute ». Ce que c’est d’avoir la clas­se, quand même. Je me rends vite com­pte que j’ar­rive, en fait, en plein milieu d’une con­trover­se :

« – Alors, t’as bien vu que ma raquet­te elle est super ! » dit Ric­hard en s’ad­ressant à Jeff.

« - Ca dépend peut-être aussi de celui qui la tient » répond Jean-François.

« - Pfuui ! C’est ça. Vas-y essaies-là ! Tu ver­ras bien. Tu peux lui donn­er, Philip­pe ? »

J’ac­quies­ce, je far­fouil­le dans mon sac et je tends à Ram­borg l’hor­reur suprême des co­urts. Il grimace :

« - Y’a pas à dire, elle est moche quand même ! »

Jeff con­sent tout de même à em­poign­er l’objet du délit et fait quel­ques mouve­ments à vide avec la poêle à frire. Satis­fait par ces pre­mi­ers es­sais, il de­man­de une balle et com­m­ence à jouer con­tre le mur du gym­nase, il semble ravi. « Waouh c’est di­ngue comme les ef­fets sont faciles avec ça ! » puis, me re­gar­dant « Allez, on con­tinue la demie con­tre le mur. Pre­nds ma raquet­te ». Je suis es­tomaqué : « T’es sérieux, Jean-François ?»

- Mais non, on ne com­ptera pas les points. On tape des bal­les pour s’amus­er. Enfin si ça te dit. Eh, au fait, tu peux m’ap­pel­er Jeff tu sais ! »

Cela me con­vient par­faite­ment, je m’em­pare donc de sa raquet­te afin de re­lev­er le défi am­ical. Mais l’esprit de com­péti­tion est tel­le­ment chevillé à nos corps que, très vite, les échan­ges sym­pat­hiques lais­sent la place aux bal­les vicieuses, chacun de nous cherchant des an­gles de plus en plus im­prob­ables. Ce qui me met au sup­plice car j’ai un mal fou à maîtris­er la raquet­te de Jean-François. Après une bonne demi-heure de ce qu’on pour­rait ap­pel­er de la « pelote franc-comtoise », nous décidons de faire une pause. Jeff se di­rige vers les toilet­tes tan­dis que je m’as­sieds sur un matelas de­stiné à la récep­tion du saut en hauteur, auprès de Ric­hard. Mes pensées vagabon­dent, je me dis que Jeff m’est net­te­ment supérieur. Jamais je ne serais par­venu à cadr­er quoi que ce soit avec sa raquet­te sur un vrai ter­rain, c’est cer­tain. Et pen­dant le match je me suis retro­uvé à utilis­er un atout majeur dont mon ad­versaire ne pouvait en aucun cas dis­pos­er. C’est plutôt in­jus­te.

J’en suis là de mes réflex­ions lorsque j’en­tends dans mon dos « Salaud, con­nard, je vais te cass­er la gueule ! ». Je me re­tour­ne pour con­stat­er que c’est Jean-François qui profère ces in­sul­tes ! Il est au paroxys­me de la rage, menaçant le gars que j’avais vu à l’entrée du gym­nase. Je ne com­prends rien à la situa­tion mais, sen­tant la rixe venir, je m’approc­he à toute al­lure des pro­tagonis­tes et par­viens à cein­tur­er Jeff juste avant qu’il ne tente de décoch­er un coup de poing à as­somm­er un bœuf. Mais quel­le mouc­he l’a donc piqué ? Jean-François est un peu plus petit que moi mais be­aucoup plus musclé, j’ai un mal fou à le maîtris­er malgré le re­nfort de Ric­hard qui m’a re­joint. Heureuse­ment j’aperçois soudain deux paires de mains qui s’accroc­hent au mail­lot du forc­ené. J’iden­tifie les pos­sesseurs des paluc­hes rapide­ment. Blond-Blond et Brun-Brun ?!?! Les BB à la re­scous­se ? Je n’aurais jamais cru que nous fiss­ions un jour cause com­mune.

Au bout d’un bref in­stant de lutte Ram­borg se rend com­pte qu’à quat­re con­tre un il ne l’em­portera pas et ab­an­donne le com­bat. Nous le lâchons à sa de­man­de et il part s’isol­er dans un coin. L’al­terca­tion, bien que bruyan­te, a été plutôt discrète fin­ale­ment, elle n’a pas attiré l’at­ten­tion. Ou ceux qui en ont été témoins ont dû croire à une plaisan­terie. Blond-Blond, sur un ton co­ur­roucé, in­time l’ordre au jeune in­con­nu de s’éloign­er : « Dégage, pauv­re tâche !»

«- Oh, ça va, on peut plaisant­er tout de même !»

«- Quand c’est drôle seule­ment.»

«- Vous exagérez les gars !»

«- Non, c’est toi qui as exagéré. Tu sauras peut-être un jour pour­quoi. Allez, dégage main­tenant ! »

Un peu incrédule, le jeune homme finit par con­sen­tir à s’éloign­er. J’avoue que je suis aussi perdu que lui quant à la sig­nifica­tion des pro­pos de Blond-Blond : « Mais qu’est-ce qu’il a dit à la fin ? Et c’est qui ce type ? » lui demandé-je.

« - C’est le gag­nant de l’autre demi-finale. Il a expédié son ad­versaire du jour et après il est allé voir votre match. Vers la fin du deuxième set il a balancé une re­mar­que du genre : « Jeff, il joue comme sa sœur ».

- C’est vrai que c’est pas très drôle mais il n’y a pas de raison de s’énerv­er comme ça. »

Blond-Blond mar­que un temps. Quand il se remet à parl­er sa voix est éton­nam­ment douce : « La sœur de Jean-François a eu un ac­cident de moto il y a deux ans. Elle est en fauteuil roulant ».

Un fris­son me par­court l’échine. « Il était au co­urant le gars ?

- Non, je crois pas. Sinon j’aurais laissé Jeff lui re­faire le portrait.

- Mais pour­quoi il a fait ça ? » La réponse de Blond-Blond est cinglan­te :

« - A ton avis ? En fin­ale il préfèrerait re­ncontr­er qui ? Il a cherché un truc pour décon­centr­er l’ad­versaire qu’il craig­nait le plus. Tout ce que je souhaite main­tenant c’est que Jeff le cor­rige en fin­ale».

Fatalitas ! Me voici au milieu d’une af­faire d’hon­neur. Au fond moi aussi j’aimerais bien voir Jean-François mas­sacr­er l’autre ab­ruti sur le ter­rain mais, bon, je ne peux pas non plus le laiss­er gagn­er exprès. Le laiss­er gagn­er ? Mais éco­utez moi donc ce paon, con­fit dans sa suf­fisan­ce comme un mar­ron de Noël dans son glaçage ! Sans le chan­ge­ment de raquet­te, qui m’a doté d’une épée laser alors que je dis­posais auparavant d’un sabre de bois, et l’in­terven­tion de l’autre salopard le match serait peut-être déjà fini.

« Jeff ! Philip­pe ! Venez m’voir ! » La voix im­posan­te de Roland résonne dans le gym­nase. Nous re­joig­nons le coach qui a l’air soucieux. Il nous entraîne à sa suite dans un petit bureau, ferme la porte et pous­se un gros soupir avant de parl­er : « Bon, les gars, on a un souci. Pour aujourd’hui c’est plié, on ne peut plus jouer. Une autre com­péti­tion est prévue de­main. En in­sis­tant lour­de­ment auprès des or­ganisateurs j’ai réussi à ob­tenir un créneau d’une heure et demie sur un court. Vu comme vous vous accroc­hez on ar­rivera jamais à faire tenir la fin de votre demie et la fin­ale dans de laps de temps. Vous voyez où je veux en venir ? » Jeff et moi nous re­gar­dons un peu bête­ment.

« Ok, vous fatiguez pas le ciboulot. Va fal­loir désign­er le vain­queur de votre match sur le tapis vert. ». Tu par­les d’une nouvel­le ! « Et com­ment vous allez faire ? » de­man­de Jean-François ?

Roland prend une lon­gue re­spira­tion avant de répondre : « Il y a plusieurs écoles, les gars. Enfin je di­rais qu’il y en a trois ! Soit on con­sidère que celui qui menait au mo­ment de l’in­terrup­tion a gagné.

- C’est com­plète­ment con ! » interviens-je. Roland sourit. Il a dû pre­ndre mon at­titude pour du fair-play mais en fait, à ce mo­ment précis, je ne me souvenais même plus que je menais 30-15 avant l’in­terrup­tion. Je trouvais juste le procédé com­pléte­ment stupide.

« - Plutôt d’ac­cord avec toi. Soit on con­sidère que celui qui a le plus de jeux a gagné

- C’est pas très in­tel­ligent non plus », re­prend Jean-François.

« Bien d’ac­cord. Alors il reste la troisiè­me sol­u­tion, la plus stupide mais la plus équit­able au fond…un toss,» Roland far­fouil­le dans ses poc­hes mais visib­le­ment elles sont vides. « Zut, j’ai dû tout mettre dans la mac­hine à café. L’un d’entre vous aurait pas une pièce ? ». Une pièce ? Mais oui j’ai une pièce ! Mon porte-bonheur, qui ne me quit­te jamais, est just­e­ment dans une poche de ma veste de sur­vête­ment. « J’en ai une de pièce, coach ». Je la con­fie à Roland en lui de­man­dant le privilège de pouvoir choisir en pre­mi­er. « Vu que c’est ta pièce, ça me paraît ac­cept­able. T’en pen­ses quoi, Jeff ? ». Jean-François haus­se les épaules tout en faisant une moue qui in­dique que peu lui im­por­te. J’énonce mon choix fort et clair : « Pile ! ». Le coach fait virevolt­er la pièce de mon­naie en l’air, la re­cueil­le dans sa main droite puis la re­tour­ne con­tre le plat de sa main gauc­he. Nous con­templons le résul­tat. « Face ! » an­non­ce Roland. Jean-François, comme Roland du reste, est gêné, il s’ex­cuse pre­sque. Je le tran­quill­ise : « Ecoute, il fal­lait bien un vain­queur. Ca aurait pu tomb­er sur moi. C’est comme ça ! ». Et la vérité est que je ne suis ab­solu­ment pas déçu. Nous nous ser­rons la main, chaleureuse­ment, comme les grands spor­tifs que nous som­mes, puis notre trio re­gag­ne la gran­de salle du gym­nase.

18h30. La pluie a enfin cessé. Les bour­rasques aussi. Il va être temps de re­gagn­er son chez soi. Après le coup de théâtre du toss un groupe im­prob­able où figurent Ric­hard, Jeff, les BB et moi s’est con­stitué spon­tané­ment, nous avons tous at­tendu la fin de l’orage dans un coin du gym­nase en papotant. Ce fut une trêve plus qu’agréable entre vrais et faux en­nemis. Après avoir ras­semblé mes af­faires, je dis au re­voir à ma mauva­ise troupe. Ric­hard d’abord, puis Jeff, qui ne sait pas trop quoi dire. En lui ser­rant la main je lui glis­se « Fais-moi plaisir ! Rends à l’autre ab­ruti la mon­naie de ma pièce ! » Jean-François sourit en me broyant la main: « Alors là, je ferai tout pour. Tu peux en être con­vain­cu !». En pas­sant de­vant les BB je tente une blague : « Alors les gars, je vous ai fait rêver ? » Blond-Blond rétor­que aus­sitôt : « C’est pos­sible. En tout cas tu nous as bien end­or­mis. ». C’est of­ficiel, la trêve est finie.

18h45. Sur le chemin du re­tour je pense au match, à son dénoue­ment. Nat­halie, ma plus jeune sœur, se moquera sans doute gen­ti­ment de moi. Si jamais elle me croit ! La journée a quand même été très étran­ge. Allez, il n’y a rien à re­grett­er, j’ai fait tout ce qu’il fal­lait, c’est bien le meil­leur des deux joueurs qui s’est qualifié. Je n’ai plus qu’à espérer une belle et franche vic­toire de Jeff désor­mais. Mac­hinale­ment je joue avec la pièce que j’avais remisée dans la poche de mon pan­talon. Ma pièce fétiche. Celle que mon oncle, pre­stidigitateur amateur, m’avait of­fer­te pour mes dix ans. Je me souviens en­core de ma sur­pr­ise lorsqu’il l’avait fait ap­paraître de nulle part avant de me la donn­er. C’est cette pièce qui m’a déjà per­mis et me per­mettra de gagn­er tant de paris au fil des ans. Et pour cause, elle est truquée, elle a deux côtés « face ».

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306 Responses to La défaite en face (3/3)

  1. Nath 15 août 2010 at 23:53

    Et Murray qui a fait un peu plus de points gagnants que Fed (24 vs 20). Contrairement à Djoko, il est plutôt bon quand il s’agit de conserver un titre. Ça me fait plaisir de le revoir à un bon niveau, il m’avait vraiment tapé sur les nerfs à Monte Carlo contre Kohl avec son attitude super négative (épaules basses, etc.).

    En ce qui concerne Fed, j’ai senti un coup de mou quand Murray servait à 5-4, et il a perdu les 3 jeux suivants. Le truc auquel j’ai du mal à me faire, c’est qu’il peut passer à travers un jeu de service à n’importe quel moment :?:

    • Jeanne 15 août 2010 at 23:56

      Il a été très difficile de marquer des points gagnants cette semaine contre Murray, tellement l’Écossais était sur toutes les balles.

    • Nath 16 août 2010 at 00:00

      … au beau milieu d’une séquence où il joue très bien.

  2. fieldog 16 août 2010 at 00:04

    Moi ce que j’ai beaucoup aimé chez Fed cette semaine c’est son retour bloqué en coup droit quand l’adversaire sert du côté Egalité.
    A chaque fois c’est long, puissant et il en a renré un sacré paquet!

  3. Franck-V 16 août 2010 at 00:05

    L’impression qui domine, avant même Cinci, c’est qu’on ne peut pas dire qu’il y ait un favori net qui se dégage pour l’US Open.

    Murray vient de se signaler en se rappelant au bon souvenir, mais ce n’est pas la première fois qu’il le fait avant un GC…

    Faudra voir à Cinci, alors bien sûr le top 4, mais une nouvelle DP n’est pas à exclure même si c’est osé à l’heure qu’il est.
    Faudra quand même suivre Berdych, Sod mais aussi Nalbandian, sisi, il s’est quand même tapé 10 jours non stop de matchs, pratiquement.

    Si Monfils a bénéficié d’un trou d’air, Murray peut sauter dans le tableau. Il est comme d’hab, un des favoris, mais rien d’incontestable.

    • fieldog 16 août 2010 at 00:07

      Mais si voyons c’est le n°1 le favori logique, puisque je te le dis… :mrgreen:

    • Franck-V 16 août 2010 at 00:16

      Même si Fed n’était pas top 2 ici, Murray a quand même battu Nadal et Fed dans le tournoi, ils ne sont pas si nombreux que ça. Les derniers , Sod et Berdych à en avoir eu l’occasion ont échoué.

      Djoko l’a fait à Montréal 07, Nalbandian à Madrid et Bercy 07, mais surtout DP bien sûr à l’US 09. Je n’en vois pas d’autres?
      Davy à la MC 09 et à Doha 10, aussi. Deux « vieux » qui l’ont l’ont fait 2 fois, en somme
      Même si forcément, avec le temps, la performance va prendre moins de valeur à l’avenir…

      Soit, c’est le favori logique :-)

      • Baptiste 16 août 2010 at 13:53

        bien sur la performance reste exceptionnel et Murray est un des favoris logique mais il faut relativiser tout cela

        1 parceque c’est le tournoi de reprise

        2 parceque la performance ne veut plus dire ce qu’elle voulait dire il y a encore 2 ans (cf deja 10 defaites pour fed cette saison, et Nadal sur dur est loin d’etre imbattable n’en deplaise a certains)

        3 parceque Murray a un probleme avec les GC et que sortir fed end GC a bien moins facile que de le sortir en MS

    • Jeanne 16 août 2010 at 00:18

      Franck, qu’est-ce que doit faire Federer ( / Djokovic) pour rester 2 et 3 ? Ça peut changer avant l’US ?

    • Franck-V 16 août 2010 at 00:31

      Fed 6795+420 (600-180)= 7215
      Djo 6905+180 (360-180)= 7085

      Ça inverse les places d’avant Toronto mais rien de plus significatif. 130 pts

      Fed a 1000 pts à défendre à Cinci, Djoko 600. Autant dire que Fed doit rééditer sa perf pour être tranquille, au pire faire 1/2 à condition que Djoko se vautre d’entrée.
      V 1000-F 600- 1/2 360- 1/4 180- 1/8 90.

      D’une autre façon, tu enlèves les points de Cinci de l’an passé et tu as:
      Djoko 6485
      Fed 6215

    • Jeanne 16 août 2010 at 01:13

      OK merci beaucoup !

    • Franck-V 16 août 2010 at 12:57

      Ceci dit, Jeanne,

      Fed TS3 et Murray TS4, c’est aussi l’assurance de ne pas les voir se rencontrer avant la finale.
      A l’heure qu’il est pour le Suisse, je ne suis pas sûr que Nadal ou Djokovic soit une pire option à jouer en 1/2 plutôt que l’Ecossais.
      Pour gagner, il faut battre les meilleurs, mais parfois l’ordre a son importance… et comme souvent, si tel est le cas, la programmation et le déroulement du super saturday jouera son rôle.
      Tout cela est bien hypothétique encore, de plus avant Cinci, il faudra aussi voir la distribution des 1/4 Sod, Berdych, Davy ou Verdasco, ce n’est pas la même chose et à l’heure qu’il est,des joueurs comme Nalbandian, Fish voire Dolgo ou Chardy ne sont pas TS…

      On sait que DP est forfait, JWT est incertain, Rod a une mono et Cilic inexistant… ça peut avoir son importance tant ces joueurs peuvent faire mal sur dur..

      9-16 JWT-Ferrer-Cilic-Roddick-Youzh-Melzer-Almagro-Ljubicic

      Dans le paquet 17-32, y’a quelques clients à surveiller, entre autres Baghda-Monfils-Isner-Gulbis-Querrey-Ferrero-Waw-Kohli-Hewitt.

  4. Le concombre masqué 16 août 2010 at 10:27

    Alfred, tes analyses sont déconcertantes : Fed attend la faute? Là je me dis que tu dois regarder la tv avec mon masque, mais que t’as mis les trous du mauvais côté.

    Fed prend des décisions hasardeuses (amorties)? Oui. Fed a des passages à vide? Oui. Le revers de Murray est meilleur que celui de Fed? Oui. Fed récupère moins bien qu’avant? Oui.

    Plein de choses négatives à dire si le coeur t’en dit.

    Mais Fed attentiste…le gars rien que sur les deux derniers retours il a posé ses testicules sur un rail et regardé le tgv en face en disant : »Vas-y je t’attends, même pas peur ».

    @Franck: Il n’a pas fait un seul service-vollée du match, le Fed si?

    • Franck-V 16 août 2010 at 11:00

      Je ne sais pas combien de SV il a fait, à cause de mon stream naze et des interruptions pendant lesquels je me suis absenté,j’ai loupé pas mal du match, mais déjà en retour,si il avait été attentiste, il n’aurait pas remonté 3 breaks dans le match et il aurait pris 2 et 4.
      De plus, pour une fois, il a un bilan bb assez flatteur, 3 converties sur 4. De son côté Murray fait 5 sur 10, mais il faut aussi voir que souvent Fed s’est retrouvé à 0-40, il est remonté à 30 ou à égalité avant de concéder son service.

      Sur le dernier jeu de Murray, il rate un coup droit sur le court ouvert qui lui aurait permis d’avoir 2 balles de débreak, et sur les 2 services suivants, Murray lâche 2 aces dont son plus rapide à 225 km/h…

      Contrairement à ses matchs contre Berdych et Djokovic, il n’a pas eu de trous d’air après avoir eu le match en main, mais après des départs cata à chaque début de set, il a du faire l’effort pour revenir, en courant à chaque fois après le score, et il l’a payé cash en fin de set.

      A vrai dire, après les prestations de Murray et le temps passé par Fed sur le terrain lors des matchs précédents, je m’attendais à un score plus sévère, surtout qu’il revenait jouer sa finale 15 heures après la balle de match contre Djokovic.

      Ce titre est encourageant pour Murray, bien sûr, mais malgré tout aussi pour Fed, au niveau du comportement, l’envie de se battre malgré des conditions défavorables réunies, enchaînement de matchs accrochés et course après le score.

      • Le concombre masqué 16 août 2010 at 11:33

        Bon c’était une affirmation déguisée en question: Fed n’a fait, sauf erreur de ma part, AUCUN service-vollée. Je trouve ça surprenant au regard de l’offensivité dont il a pu faire preuve en retour et dans l’échange tout le long du match.

        Sinon, j’ai l’impression, à la lecture de ton post, que je me suis mal fait comprendre: je dis justement qu’il a été tout sauf atteniste, notamment en retour…

      • Franck-V 16 août 2010 at 11:41

        Non, non, j’abondais en ton sens.

  5. Capri 16 août 2010 at 12:23

    Merci à tous (enfin il me semble qu’il y a quelques remarques au sujet de mon article au début, remarques qui m’ont fait très plaisir).

    Pour l’instant je suis peu disponible, c’est -à-dire que je pourrais à peine rédiger 5 articles par semaines, donc je préfère m’abstenir.

    A bientôt.

  6. Elmar 16 août 2010 at 12:35

    Je suis surpris de ce qu’on peut lire ici ou là.

    Alors mes vérités sont les suivantes: Nadal a été bon en demi; contre une excellent Murray, il a même eu ses chances; autant dire que sur la distance des 5 sets, il faudra être solide pour le sortir. Nadal peut tout à fait gagner l’US Open, y compris en passant sur le top-ten. Il ne connaît jamais de baisse de régime contrairement à ses 3 rivaux.

    Djoko – dont je ne fais jamais un réel favori – a été très bon dans les sets 2 et 3. Meilleur que ce que j’ai vu de sa part depuis des lustres. D’ailleurs, c’est pour moi une énigme, comment on peut être aussi nul pendant plus d’un set et aussi bon juste derrière, sans aucune transition?

    La finale a été d’un très haut niveau. Je m’attendais à cela de Murray, mais je n’étais pas sûr que Fed parvienne à enchaîner un 3ème match au plus au niveau, surtout après la fatigue des quart et demi. D’ailleurs, ça fait vraiment longtemps que Fed’ n’enchaîne plus les performances de haut niveau. Au final, le match s’est avéré plus serré que je ne m’attendais, alors même que Murray était excellent : servant bien, solide en fond de court, retournant formidablement et agressif à souhait quand il le fallait pour conclure sur de belles volées (belle main, vraiment, ce Murray). Pour ces 2 joueurs, tous les feux sont au vert et je pense que, pour l’un comme pour l’autre, les résultats de Cincy n’auront guère d’importance. Ils ont prouvé être prêts et il faudra compter sur eux à NY. Pour Fed’, évidemment, il reste ces trous noirs fâcheux qui peuvent lui coûter un set ici et là. Ca peut être rédhibitoire à Flushing, c’est sûr, mais vu ce que j’ai vu, je le pense tout à fait capable de soulever la coupe dans un mois.

    Ce qui m’intéresse le plus dans la semaine à venir, c’est le parcours de Nalby.

    • Nath 16 août 2010 at 14:06

      Assez d’accord avec toi dans l’ensemble, mais je vais ajouter quelques impressions sur Djoko :

      « Djoko – dont je ne fais jamais un réel favori » Ok, il est derrière les 3 autres, et d’assez loin en fait. Mais l’US Open est le GC où il est le plus régulier, pas d’accident de parcours, il perd toujours contre le même… et il a une série de 3 demi-finales consécutives en cours :D :mrgreen:

      « D’ailleurs, c’est pour moi une énigme, comment on peut être aussi nul pendant plus d’un set et aussi bon juste derrière, sans aucune transition? »
      Si c’était seulement d’un set à l’autre :roll: Ses saisons sont des suites de pics et de creux qui se suivent, sans but précis. Pour revenir au match d’hier, disons que j’ai « senti » une rébellion de la part de Djoko en début de 2° set. Ça lui a donné un petit plus de motivation, il a peut-être besoin de ce surplus d’agressivité pour bien jouer quand il rencontre un joueur qui lui tient tête ou le domine.

  7. Jean 16 août 2010 at 13:03

    Evidemment, l’image de cette finale, c’est ce magnifique amortie de coup droit à 5-5… réessayé le point suivant. Le même que sur sa première balle de match (je crois) à Melbourne. Mine de rien, il n’y a pas beaucoup de joueurs capables de me faire marrer en match, là j’ai bien rigolé.

    C’est possible que Fed parfois attende la faute. Mais la sienne. Il y aura toujours, tactiquement, un mystère Federer, peut-être que ce qu’Alfred voulait dire, c’est que dans cet océan d’imprévisibilité, il lui arrive de se mettre dans une position de tricotage qu’il alterne avec des coups de génie et des gulbisseries. Ce n’est pas toujours plus mal, Franck avait remarqué très justement qu’essayer de prendre Djokomachin en cadence était probablement une connerie, il retourne d’ailleurs coupé et très court sur son dernier break, des balles mortes que Djokovic ne sait pas vraiment négocier.

    De toute façon, je ne comprends rien aux choix tactiques de Federer, pas sûr qu’il y en ait.

    J’ai vu au moins un service-volée hier, pas un vrai (voyant le retour, il s’est avancé pour effectuer une volée liftée) mais quand même.

    Murray : quelle précision, surtout ! Autoritaire quant il l’a fallu notamment au service dans la seconde manche (dernier jeu). Ne lui manque plus qu’à oublier sa mère à l’aéroport.
    Qu’on ne s’y trompe pas, quel que soit son palmarès dans les prochaines années, Murray à 23 ans a largement prouvé qu’il n’était pas un tueur instinctif, qu’il ne possédait pas ce petit plus. Il bosse.

    Nadal : joueur espagnol gaucher.

    Djokovic : tout est dit dans les stats de ses rencontres avec le top 10, dans le classement de la Colin’s Race.

    Nalbandian : rien à foutre. Le type n’a jamais eu la caisse en GC, je ne vois pas pourquoi il l’aurait maintenant.

    • Baptiste 16 août 2010 at 13:41

      je ne sais pas pourquoi je me sens le devoir? de defendre nalbandian. Ce joueur a le niveau tennistique pour etre tout en haut. En terme de niveau de jeu et de ce qu’il a accompli je le classe devant del potro, murray, roddick, djoko voir safin.

      Il n’a pas la caisse pour gagner en GC, conneries tout ca. Il gagne 11 matchs a la suite ces 2 dernieres semaines. Il gagne 2 ms a la suite en 2007.

      Ne jamais avoir gagne un GC restera comme une des plus grandes injustices de la decennie. Il a les armes pour battre tout le monde (quand des joueurs comme sod ou berdych quoi qu’ils en disent ont beaucoup de mal contre el maestro)

      A NY il sera le joueur a eviter, c’est sur!

    • Jean 16 août 2010 at 14:02

      Peut-être que tu l’aimes bien ?

      Les types qui flambent en MS et qui craque en GC, il y en a pléthore, c’est même là le problème et Del Potro, Safin ou même Djokovic auront toujours un avantage énorme sur Nalbandian, Mecir ou Leconte en terme de palmarès. Del Potro et Nalbide, ce n’est pas le même monde.

      A part sa finale de Wim qu’il ne fait pas vraiment exprès de jouer (d’ailleurs il ne la joue pas), il parvient quand même dans deux demi-finales sur trois à perdre après avoir mené deux sets à zéro (USO 03 contre Roddick et AO 06 c/ Baghda). Pas mal. Je rajouterais même à son passif les polémiques qui ont suivi la défaite de l’Argentine en finale de la CD contre l’Espagne. Tout ça pour dire que je ne vois pas du tout où se situe « l’injustice » et qu’il n’est pas sûr qu’il ait le coco plus dur que les abdos.

      Un bon animateur, mais pas plus.

      • David 16 août 2010 at 15:06

        Vraiment ? Moi, si Del Potro et Nalbide s’arrêtaient maintenant, je pense que je mettrais Nalbandian devant Juan Martin au niveau de la carrière, quand bien même il lui manquerait ce fameux titre du grand chelem. En terme de titres et de classement, mis à part l’US Open, il n’y a pas photo, et l’écart est tel de mon point de vue que ce titre du GC ne suffit pas à le combler. Pour moi, les titres du grand chelem sont certes un critère très important mais pas suffisant et en avoir gagné un ne suffit pas à placer le joueur devant un autre. Par exemple, un Johansson ne restera pas dans l’histoire du jeu comme ayant eu une carrière plus riche que celle de notre ami argentin ou d’un Davydenko.

      • Baptiste 16 août 2010 at 18:29

        C’est la que je ne suis pas d’accord.

        Jusqu’a preuvre du contraire Del potro est un one shot, un tres bon joueur qui a gagne un GC une fois et …c’est tout ou presque.

        A comparer avec les 14 titres de nalbandian dont la master cup.

        Avec un GC, un ms, 9 titres et une medaille au JO thomas johanson a un meilleur palmares que de la poutre. Pourtant personne ne vient dire que Johanson est un plus grand joueur de tennis que del potro.

        En terme de classement Nalbandian ancien 3 eme mondial est devant aussi.

        Son jeu tout en vitesse enfin et la qualite de ses retours font que la trace qu’il laissera sera pour moi plus grande que celle de del potro si l’on devait s’arreter aujourd’hui.

        Bien sur si demain de la poutre devait gagner un autre grand titre (gc ou master cup) alors je devrait m’incliner devant les faits.

        • Franck-V 16 août 2010 at 18:52

          Ce qui donne du poids à DP, au-delà de son titre à l’US Open, c’est qu’avant sa blessure, il restait sur.. 3 victoires contre Nadal et 2 contre Federer, ce qui n’est pas rien.

          Nalbandian par le passé disposait d’un CV aussi flatteur, il revient de blessure également, reste à voir si il peut de nouveau justifier pareille réputation, mais le temps n’attend personne.

          Niveau palmarès, celui de Davydenko n’est pas moins solide que Nalbandian (20 titres dont une MC, 3 MS, meilleur classement 3°), pourtant on verrait facilement le Russe derrière les 2 argentins, à cause de ses perf en GC, d’un passif très lourd face à Federer, même si son bilan contre Nadal est l’un des rares positifs du circuit, mais surtout à cause d’une gestion de son image assez anachronique à l’heure du star system.

      • Jean 16 août 2010 at 19:15

        Justement, des Johannsons, il n’y en a quand même pas beaucoup dans le tennis et cette époque était assez spéciale, difficilement comparable avec celle de la domination du monstre à deux têtes actuel (depuis cinq ans). Incomparable en tout cas pour moi avec la magnifique victoire de DP à New-York, même si personne ne pourra jamais enlever au Suédois son Chelem.

        David : « à part l’USO », justement, on ne peut pas enlever l’USO !
        « Par exemple, un Johansson ne restera pas dans l’histoire du jeu comme ayant eu une carrière plus riche que celle de notre ami argentin ou d’un Davydenko. » C’est sûr que nous ne serons pas d’accord alors, la plupart des joueurs témoignent d’ailleurs comme leur vie change lorsqu’ils gagnent un GC (le but de la vie d’un tennisman).

        La différence entre un Noah et un Leconte est abyssale (la même qu’entre Del Po et le Gros, sans même prendre en compte le décalage générationnel), alors que Leconte était infiniment plus doué. Le one shot, justement, est intéressant, surtout pour moi lorsque le joueur s’impose à sa première finale (DP), certains sont mythiques (Noah, Cash), et que serait la carrière de Chang sans son RG qu’il est difficile de qualifier de chanceux ? Sans conteste, il vaut mieux être one shot que never shot.

        Sur le jeu, j’avoue n’avoir jamais flashé sur le Gros et Karim vous expliquerait mieux que moi pourquoi DP est un joueur important. Sur le reste, deux DF perdues après avoir mené 2 sets à zéro contre des joueurs prenables (je veux dire, ce coup-là ce n’est pas de la faute à Rogé), moi ça me parle beaucoup. Il était tétanisé pendant sa finale de Wim.

        En tout cas, je persiste à penser qu’il n’aura jamais la caisse ni physique ni mentale de s’imposer à NY. Il faudrait vraiment un coup de cul mystique à la Gomez (les TS 1&2 éliminées au premier tour, un abandon, un Champion et un Muster complètement cramés, et une moumoute qui bouge, sans compter qu’il faudrait que lui ait les tripes), mais faut commencer les incantations ce soir et faire couler le sang de poulet. Et puis, qui porte une perruque actuellement ?

        • David 16 août 2010 at 19:39

          Je crois que l’on ne parle pas de la même chose Jean : tu parles de l’importance que confère à la carrière d’un joueur une victoire en GC, qui est indéniable et considérable, je m’intéressais davantage à l’importance qu’occupe le gain d’un GC dans la comparaison entre la carrière de deux joueurs. Et je maintiens que Davydenko ou Nalbandian ont pour l’instant une carrière plus réussie que Del Potro s’il venait à s’arrêter là, ce que je ne lui souhaite pas.
          Quant à la demi de l’US Open 2003 face à Roddick, Nalbandian a quand même eu la malchance de voir un imbécile crier faute sur une balle dans le tie break du troisième set qui devait lui donner balle de match, je crois. On ne saura jamais s’il aurait gagné le match et remporté le titre derrière, mais on peut légitimement se demander si cela n’a pas marqué une rupture dans sa carrière.

        • Franck-V 16 août 2010 at 19:56

          En même temps, a posteriori pour l’US 2003, ça serait vraiment très dur pour A-Rod de n’avoir aucun GC, de n’avoir seulement « que » ses 4 finales perdues, alors que lui, est resté très constant dans le top 10 depuis fin 2002.

          • David 16 août 2010 at 20:01

            En même temps, Nalbandian aurait peut-être bousculé davantage le duopole Nadal-Federer de ces dernières années. On ne saura jamais.
            Je reste persuadé que Nalbandian, contrairement à Davydenko a tout à fait la caisse physique pour gagner un GC, comme le montrent les week-end de Coupe Davis où il arrive en général bien à enchaîner les deux simples et parfois le double. Il faut seulement que ça tienne mentalement et qu’il n’ait pas ces passages à vide comme il lui arrive parfois.

        • Guillaume 16 août 2010 at 20:15

          En même temps, si Nalbide le débarrasse de sa bête noire Andy Roddick, y’a toutes les chances que ce soit Ferrero qui ramasse la mise en finale de NY…

          D’accord avec Jean : Nalbide dans ses jeunes années passe son temps à foirer ses finales importantes : Wim 2002, Montréal 2003, Rome 2004, Madrid 2004… Grosbidon a été un joueur à maturation tardive à ce niveau, et l’US 2003 n’aurait sans doute pas fait exception.

          N’empêche que le « A un point près, à un match près… » pourrait donner une super fiction du type « ce qui aurait pu être »…

          • David 16 août 2010 at 20:20

            C’est sûr;). Pour le tie-break du troisème set, voici :
            http://www.youtube.com/watch?v=M7uqwh932kI
            L’argentin a quand même eu balle de match

          • Franck-V 16 août 2010 at 20:43

            Ah oui, une saison à 2 GC avec un doublé RG-US pour Ferrero comme Lendl ou Agassi , ça fait peur. :-)

            Pas bon le révisionnisme, brrrr. Le tennis fiction, ça fait peur, parfois.

            Autant son parcours global à RG justifiait un titre; à l’US Open, ça aurait été un hold-up.

        • Patricia 16 août 2010 at 20:17

          J’ai assisté à cette demie entre Nalbandian et Roddick. Nalby était largement au-dessus, il fessait Roddick comme il corrigea Nadal fin 2007. Et puis il s’est gravement blessé et ne pouvait plus frapper un revers. Roddick a eu un bol monstre sur son unique réalisation en GC(nul doute pour moi que Nalb aurait atomisé Ferrero).
          Quant à sa première défaite en finale, faut voir le contexte : il est très jeune et surtout, il était classé au-delà de la 300è place peu de temps auparavant.
          Del Po est aussi très jeune quand il sort Fed, mais il a eu toute une progression avant de se retrouver là : une série de titres en 250-500, une demi finale très disputée à RG… Nalbandian a été propulsé trop vite tout près de l’Olympe pour faire le poids contre un colosse mental – un peu comme la finale de l’AO de Mauresmo contre Hingis (qui ne l’a pas empêchée de gagner 2 GC à la régulière tardivement).
          Après, quand Nalbandian sort au stade des 1/2 dans un grand tournoi, c’est toujours sur blessure.

      • Jean 16 août 2010 at 20:00

        Je ne connaissais pas cet épisode et chercherai plus tard s’il est visible sur YT. Pour le reste, je ne peux absolument pas être d’accord avec toi, sur ce cas particulier et d’une façon générale.

        Franck ? Tu pourrais m’aider quand même au lieu de faire le casque bleu ? Antoine, t’es où ?

      • Franck-V 16 août 2010 at 20:31

        Jean,
        moi je pense qu’un GC vous inscrit définitivement dans l’histoire du jeu et que 10 MS n’auront jamais ce blason. Ça fait 100 ans que je le dis.

        Le GC c’est pour l’Histoire, le MS pour la saison.
        Murray qui vient de gagner son 5° MS le sait bien. Pour l’instant, vaut mieux être DP que Murray.

        David,
        Safin et Hewitt ont gagné 2 GC, relativement tôt, ça n’a pas transformé leur carrière de façon exponentielle. Et si je compare le Russe à l’Argentin, ça n’a pas rendu Safin plus travailleur.

        Après, c’est le dilemme palmarès et talent, Leconte, Rios ou Mecir n’étaient pas inférieurs à Nalbandian, mais comme lui, pas des foudres de guerre niveau travail. D’ailleurs niveau physique et mental, ils ont d’autres points commun.. pas forcément flatteurs…

    • Baptiste 16 août 2010 at 20:09

      Je suis comme vous tous je pense qu’un GC est le graal absolu et normalement je pense que n’importe quel joueur avec un GC aura toujours un meilleur palmares qu’un joueur sans.

      Dans le cas du gros je pense que nous devons faire une exception a cette regle. Je ne suis pas loin de penser la meme chose pour rios et leconte ;)

  8. Henri 16 août 2010 at 13:17

    Bravo pour l’article Capri. Très belle série, j’ai bien aimé, ça m’a donné envie de rejouer au tennis. Il faut que je me procure une pièce truquée moi aussi. Et après tout, elle ne sera pas plus fausse que les autres puisque l’étalon or a disparu.

  9. Nath 16 août 2010 at 14:25

    Je ne sais plus si le sujet a été abordé : http://www.actu-tennis.net/article-us-open-des-micros-dans-la-box-des-joueurs-55338736.html (tout est dans l’URL en fait :) )

    J’aime pas beaucoup cette idée, entre autres parce qu’on va entendre Judy s’époumoner :?

    • fieldog 16 août 2010 at 15:04

      J’imagine que Judy est la charmante « Mommy » d’Andy… :mrgreen:

    • Jeanne 16 août 2010 at 23:41

      Oui c’est à Judy qu’Andy doit ses maxillaires télescopiques.

    • MarieJo 16 août 2010 at 23:55

      ah on va enfin tout savoir sur le coaching depuis les tribunes !!!
      j’y crois pas une minute à ce truc, surement de l’intox vu qu’ils peuvent pas nous piquer notre nelson national! vraiment ballot !!

  10. Baptiste 16 août 2010 at 19:00

    Je viens de lire l’article ;) vraiment top la fin de match!

  11. fieldog 16 août 2010 at 23:05

    Je ne sais pas à quoi tourne les quoitidiens sportifs français en ce moment mais je veux la même chose…
    L’équipe hier : « Andy Murray et Roger Federer en bons spécialistes de Wimbledon ont su passer à travers les gouttes… » Ah bon je ne savais pas qu’Andy avait eu des résultats probants à Wimby.

    Eurosport aujourd’hui : à Murray : « Après votre parcours canadien , vous n’avez plus rien à prouver. En avez-vous encore envie, notamment en Grand Chelem où vous avez joué deux finales ?
    De mieux en mieux…

    • Jeanne 16 août 2010 at 23:36

      Tout simplement énorme ! Sont sous kétamine les mecs ??

    • Franck-V 16 août 2010 at 23:47

      Non, mais à force, ils ont fini par confondre avec Fred Perry, eux aussi :-)

    • MarieJo 16 août 2010 at 23:53

      à l’eau de piscine chlorée, ils se sont saoulés collectivement après la moisson de médailles des bleus au CE…

  12. MarieJo 16 août 2010 at 23:18

    http://www.youtube.com/watch?v=cTl3U6aSd2w&feature=player_embedded

    special dédicace au fans de fed… faudra y repenser à chaque fois que fed sert une double ;)

    • Franck-V 16 août 2010 at 23:36

      je veux la même avec Karlovic :mrgreen:

    • MarieJo 16 août 2010 at 23:47

      avec fed qui tient la canette sur la tête ? t’inquiète je connais d’avance la réponse… tu prendrais sûrement un cobaye des iles méditerranéennes ou britanniques ;) jeje
      t’a maté le petit bout de bedon au début de la vidéo ? j’ai trouvé ça mignon avec son costard chic à 8000$ ;)

    • Franck-V 17 août 2010 at 00:10

      Je ne connais pas de cobaye de ces îles.

      Quant au bedon, il est vrai qu’il le masque mieux veste boutonnée. Même un Tati aurait fait l’affaire.

      http://cache.daylife.com/imageserve/0f9q1I11bfcmc/610x.jpg

      Sinon, il a aussi un gros nez, non? On le voit bien sur la photo ci-jointe et ça, c’est moins mimi.

      • alfred 17 août 2010 at 00:17

        Enooooorme Frank-V! Trop fort.
        Tati comme Taureau quoi!

        :mrgreen:

        • benja 17 août 2010 at 11:06

          Franck, t’as pas passé l’âge de chercher des photos et des vidéos de ton idole sur le net…:-)

          Entre les deux, c’est Poutine, non?

      • Franck-V 18 août 2010 at 10:52

        Oui, à chaque fois que je vois cette photo, je pense à Poutine.
        Et derrière Nadal, c’est pas Phil Agassi, des fois? :mrgreen:

  13. Sylvie 17 août 2010 at 11:01

    De retour de vacances, je découvre enfin l’épilogue des aventures de Capri. Toujours aussi savoureux et plaisant à lire. On se croirait vraiment dans un livre. La chute est excellente. Bravo !

    Pour revenir au circuit, j’ai suivi en pointillé Toronto et j’ai apprécié ce tournoi. Tout d’abord voir Nalbandian rejouer à ce niveau fut un grand plaisir. J’ai vu le match contre Soderling et j’ai savouré. Ensuite, contente également de voir Federer atteindre la finale en se sortant de deux matchs pièges mais un peu déçue de ne pas le voir soulever la coupe. Le bilan est néanmoins positif, l’envie est là, le niveau de jeu est en progrès. Dommage qu’il alterne l’excellent et les passages à vide. Ses premiers sets contre Berdych et Djoko furent somptueux. Murray s’impose logiquement. c’est le joueur qui m’avait fait la plus forte impression et je le voyais favori. Malgré tout, Roger ne fut pas loin d’inverser la tendance face à un très bon scottish et c’est à la fois positif et un peu frustrant. J’espère qu’il va arriver à gommer ces sautes de concentrations qui lui coûtent cher.

    Je suis aussi satisfaite de voir Murray revenir à son vrai niveau. Enfin la saison s’anime ! J’ai bien aimé l’esprit avec lequel il a abordé ses rencontres et un Murray agressif est vraiment plaisant à voir évoluer vu son talent et son toucher naturels.

    Je n’enterre pas Nadal que je vois toujours favori à l’USO. En GC, il a une expérience que Murray n’a pas et une rencontre là-bas pourrait basculer en sa faveur.

    Bizarre de se dire que dimanche on jouait la finale canadienne et que lundi on attaque déjà Cincy. Cet enchaînement est vraiment difficile.

  14. benja 17 août 2010 at 11:09

    Oui, vainqueur tout à fait logique Murray, on aime ou pas mais sur ce tournoi, il était bien au-dessus.

    Comme souvent, sur dur, les différences de style de jeu s’aplanissent et les écarts entre les meilleurs se resserrent.
    C’est de bonne augure pour Cinci et surtout l’USOpen, même si sur 5 sets il faudra passer sur Rafa et Roger, ce qui est toujours beaucoup plus compliqué.

  15. Colin 23 août 2010 at 19:12

    De retour de congés je me suis délecté de la suite et la fin des aventures de Capri et sa pièce à deux faces. Ça rend le retour au taff moins douloureux!

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