Novak Djokovic : l’homme qui voulait être roi

By  | 15 juin 2009 | Filed under: Légendes

Novak Djokovic (crédit DR) Alors que Novak Djokovic vient de dis­put­er du côté de Halle sa sixième fin­ale de l’année, re­venons sur les trois dernières années de la carrière du pro­dige de Be­lgrade…

2007: L’explos­ion

Djokovic frap­pe un grand coup sur la planète ten­nis. En effet, en re­mpor­tant 5 tour­nois dont 2 Mast­er Se­ries, il s’im­pose comme une valeur sûre du top 5 mon­di­al. Mais ce sont sur­tout ses vic­toires pre­stigieuses au Mast­er Serie de Montréal con­tre Rod­dick, Nadal et Feder­er, alors re­spec­tive­ment 3, 2 et 1 mon­diaux qui lui don­nent une nouvel­le di­mens­ion.

Nole at­teint le pic de son as­cens­ion en août en at­teig­nant la fin­ale de l’US Open. N’hésitant pas à caricatur­er ses ad­versaires, le Serbe se montre même «gran­de gueule» aux yeux de cer­tains lorsqu’il déclare as­pir­er à de­venir le pat­ron du ten­nis mon­di­al. Am­bi­tion démesurée ou prophétie en ac­tion? Toujours est-il que Nole ne fait pas l’unanimité. Contra­ire­ment aux Davyden­ko, Rod­dick et aut­res Ferr­er, le jeune Serbe de 20 ans voit loin, plus loin, trop loin? La fougue de la jeunes­se sans doute, mais elle ne sera pas suf­fisan­te pour qu’il ter­mine la saison sous les meil­leures aus­pices. Ac­hevant l’année à Shanghai sur les rotules, on se de­man­de si Novak peut tenir une saison entière en con­ser­vant son intégrité physique.

Jan­vi­er à Juin 2008: Nadal et Feder­er dans le viseur

La révolu­tion Djokovic est en marche. Ainsi, c’est dès l’Open d’Australie, première levée du Grand Chelem, que le Serbe bril­le. Le titre ac­quis est une chose, la manière en est une autre. En per­dant seule­ment un set dans toute la quin­zaine, Djokovic met sur­tout fin à l’hégémonie de Feder­er en terre australe. Pre­nant sa re­vanche sur son bour­reau de la fin­ale de l’US Open et met­tant fin au fabuleux par­cours de Jo-Wilfried Tson­ga en fin­ale, Djokovic donne le ton pour la saison à venir. Il est main­tenant titré en Grand Chelem, tout comme Nadal et Feder­er…

La co­ur­se se pour­suit aux Etats-Unis. Nole re­mpor­te le Mast­er Serie d’In­dian Wells en éli­minant cette fois-ci Nadal. Epuisé, il rend les armes face à An­der­son à Miami. La saison sur dur ar­rive à son terme et tout le monde s’ac­corde alors à dire que le Serbe est à ce moment-là (avril) le pat­ron du ten­nis mon­di­al.

Com­m­ence alors la saison sur terre bat­tue, vérit­able cure de jouv­ence pour Nadal qui pro­uve à nouveau qu’il est bien le roi in­con­test­able de la sur­face ocre, re­nvoyant, notam­ment à Roland Gar­ros, ses ad­versaires au rôle de faire-valoir. Et pour­tant, c’est une période char­nière dans l’as­cens­ion de Djokovic. Re­mpor­tant son 1er Mast­er Serie sur terre à Rome, c’est sur­tout le tour­noi d’Ham­bourg qui re­stera dans les mémoires.

En effet, Novak évolue en terre ham­bour­geo­ise à un niveau rare­ment at­teint sur terre bat­tue. Face à Nadal en demi-finale, il joue le match de la place de n°2. Mais pour tout le monde, c’est sur­tout la place de n°1 qui se joue car les deux pro­tagonis­tes ont été, de­puis le début de l’année, bien plus per­for­mants que l’en­core numéro 1 Feder­er. Ainsi Djokovic a l’oc­cas­ion en cas de vic­toire de s’em­par­er de la place de n°2.

La batail­le fait rage à Ham­bourg, le Serbe et l’Es­pagnol se li­vrent un com­bat sans merci, Djokovic montre la plénitude de ses moyens tech­niques: re­v­ers per­forants, ser­vice varié, amort­ies bien touchées, le Serbe «cuisine» véritab­le­ment son ad­versaire qui visite les quat­re co­ints du court. Trois heures d’une in­ten­sité rare, pour au final une vic­toire de Nadal dans ce match dan­tesque à sa 5ème balle de match (7/5 2/6 6/2). Djokovic a laissé pass­er sa chan­ce, mais pouvait-il faire en­core mieux?

En tout cas, c’est un coup dur pour le Serbe, qui, lors des 2 tour­nois suivants, trébuc­hera à nouveau sur la même marche. Nadal prend la pleine mesure de son ad­versaire à Roland Gar­ros (demi-finale) et au Queen’s (fin­ale), sans per­dre un set. Nole a tout donné, sans doute joué le meil­leur ten­nis de sa carrière. Mais à ce mo­ment là Nadal est plus fort que lui, et Feder­er, quant à lui, re­prend des co­uleurs sur terre bat­tue puis sur gazon.

La première moitié de l’année se ter­mine donc avec le même clas­se­ment qu’initiale­ment. Novak n’est plus très loin des 2 ténors, mais il est passé 2 fois à un match de la place de n°2.

Juil­let à Oc­tob­re 2008: Bais­se de régime et con­curr­ence émer­gente

Ces défaites suc­ces­sives face au taureau es­pagnol met­tent en lumière les progrès sur terre que doit en­core ef­fectu­er Novak. Mais le re­tour sur terre sur le gazon de Wimbledon est dif­ficile pour le Serbe. En effet, lui qui a été d’une régularité éton­nante pen­dant 6 mois ac­cuse un coup de mou au All En­gland Club face à Safin au 2ème tour, l’usure physique et men­tale sans doute. Toujours est-il que Novak perd ses points ac­quis grâce à sa demi-finale de l’année précédente et voit Nadal et Feder­er dis­put­er une fin­ale d’anthologie et s’éloign­er tous deux un peu plus du Serbe au clas­se­ment.

La tournée américaine va être un dur labeur pour Djokovic. Là en­core Nadal bril­le de mille feux en re­mpor­tant l’un des 2 Mast­er Se­ries et en at­teig­nant enfin la place de n°1 mon­di­al. Mais c’est sur­tout l’ap­pari­tion d’une nouvel­le étoile qui va éclips­er la con­fian­ce ac­cumul­ée du Serbe de­puis des mois. Andy Mur­ray, l’Ecos­sais, bat Djokovic à Montréal et à Cin­cinnati, à chaque fois en 2 sets, mais sur­tout avec 3 tie break, ex­er­cice où ex­cel­lait pour­tant le Serbe. Nouveau coup dur pour le natif de Be­lgrade.

Mais le cal­vaire d’août ne se ter­mine pas là. Alors que Djokovic avait battu une semaine plus tôt Nadal à Cin­cinnati, il perd, sur dur cette fois-ci face au même es­pagnol en demi fin­ale des Jeux Olym­piques de Pékin. Trans­cendé par l’ob­jectif médail­le et sur­tout par la con­fian­ce ac­cumul­ée de­puis 5 mois, Nadal ira décroch­er la médail­le d’or et un nouveau titre (le de­rni­er de l’année). Le Serbe se con­ten­te de la médail­le de bron­ze et re­part vers New York pour le de­rni­er som­met de l’année: l’US Open.

Aucun grand favori ne se de­ssine à l’orée du de­rni­er pic de l’été. Nadal, nouveau pat­ron du cir­cuit, semble entamé, usé d’avoir tant joué et gagné de­puis le début de la saison (8 tit­res déjà!). Feder­er, de­puis sa fin­ale homérique per­due face à Nadal à Wimbledon n’est plus que l’ombre de lui-même. Ses sautes de con­centra­tion récur­rentes et une con­fian­ce envolée ne le pla­cent pas favori à sa pro­pre suc­cess­ion chez les book­mak­ers… Le tab­leau est plus qu’ouvert, et une fois en­core, Djokovic peut accroch­er la place de daup­hin mais en har­ponnant une autre cible de choix, en la per­son­ne de Roger Feder­er. Le Serbe, qui doit défendre sa place de fin­alis­te at­tein­te l’année précédente, ar­rive tant bien que mal à accéder aux demi fin­ales.

Et le choc pour la place de n°2 aura bien lieu, en demi-finale. Les deux prin­cipaux pour­suivants de Nadal s’affron­tent sur le centr­al Arthur Ashe pour un re­make de la fin­ale précédente de l’US Open. Feder­er, après avoir perdu ses ter­res australes et an­glaises veut con­serv­er le de­rni­er bas­tion qui lui reste. Djokovic, quant à lui, veut enfin dépass­er ce statut de 3ème homme, mettre fin à l’hégémonie Federer-Nadal et sur­tout dépass­er le Maître. Mais là en­core, ce sera une ter­rible désil­lus­ion, sans doute la plus cruel­le. Feder­er retro­uve en effet un niveau im­pres­sion­nant, qui touc­he par­fois l’ex­ception­nel. Les deux joueurs évoluent dans la même filière, à savoir un jeu de font de court tout en cad­ence et en puis­sance. Mais le Suis­se possède plus de variété dans son jeu: le slice, la volée, le touch­er… Djokovic a en­core be­aucoup à apprendre. Vain­queur en 4 sets serrés mais maîtrisés avec brio, le nouveau n°2 mon­di­al filera vers un 5ème US Open consécutif en écrasant en fin­ale la révéla­tion Mur­ray, cer­tes di­minué par son duel la veil­le face à Nadal. Le Serbe, qui n’aura jamais pu dépass­er Nadal, est alors obligé de re­con­naître la toujours sup­ériorité du vieux roi.

L’autom­ne sera du même acabit, entre positivis­me et amer­tume. Une fin­ale à Bangkok per­due face à sa vic­time australien­ne Jo Wilfried Tson­ga. Puis de nouvel­les défaites prématurées à Mad­rid et Bercy (à nouveau con­tre Tson­ga) qui re­ndent cette tournée auto­mnale bien morose. Djokovic pouvait en effet pro­fit­er de cette saison in­door pour gagn­er un nombre con­sidér­able de points ATP. Mais il déçoit à nouveau, in­cap­able de retro­uv­er sa lon­gueur de balle et sur­tout sa régularité dans l’échan­ge qui faisait de lui 6 mois plus tôt le futur n°1…

Mur­ray, quant à lui pour­suit son as­cens­ion au plus haut niveau en montrant une régularité qu’on ne lui con­nais­sait pas (1 nouveau Mast­er Se­ries, à Mad­rid) ainsi qu’un jeu tout en variété et en re­lâche­ment. Alors que le Serbe peine à battre les meil­leurs et à com­bl­er ses car­ences tech­niques (volée-physique), l’Ecos­sais, lui, se présente déjà comme l’archétype du futur lead­er: un jeu sans fail­les, un touch­er de balle ex­cep­tion­nel, une marge de pro­gress­ion in­téres­sante et sur­tout une volonté in­ébranl­able récom­pensée par des vic­toires de pre­stige face au Trio in­fern­al. Djokovic ne fait en­core pas of­fice de ‘has been’, mais il est cer­tain qu’il n’in­carne plus la force mon­tante…

Fin 2008, début 2009: Un Maître toujours fragile

Peu at­tendu à la Mast­er Cup de Shanghai, Djokovic réalise pour­tant un vérit­able hold up (n’ayons pas peur des mots!) en s’im­posant pour la première fois au tour­noi des Maîtres…

Mais cette vic­toire, bien sûr pre­stigieuse et méritée, reste à re­lativis­er. En effet le n°1 mon­di­al, Nadal, blessé, déclare for­fait. Feder­er est éliminé en poule au prix d’un duel gran­diose face à Mur­ray. L’Ecos­sais, in­cap­able de récupérer de l’âpreté de ce com­bat (3h de jeu), sera battu sans ménage­ment par Nikolaï Davyden­ko, qui n’avait plus fait parl­er de lui de­puis sa vic­toire à Miami. Le serbe, après avoir battu Del Potro, ce même Davyden­ko en poule ainsi que Gil­les Simon en demi, fait donc parl­er le clas­se­ment mais bénéficie sur­tout d’un ad­versaire totale­ment liquéfié par l’enjeu (1ère fin­ale majeure pour le Russe).

La saison se ter­mine assez curieuse­ment. Nadal n°1 à par­tir de l’US Open n’a plus rien sous la semel­le pour con­tinu­er à domin­er la planète ten­nis. Feder­er, qu’on at­tendait au tour­nant après son titre à New York finit la saison le dos en com­pote (ab­an­don à Bercy et bles­sure toujours han­dicapan­te au Mast­er). Les op­in­ions se di­visent alors entre Mur­ray et Djokovic. Une nouvel­le marche en avant pour le serbe, ou un de­rni­er titre avant la domina­tion de Mur­ray? En effet leurs at­titudes re­spec­tives font réfléchir, entre un Mur­ray, déjà qualifié à son 3ème match de poule, qui sue corps et âme pour éli­min­er Feder­er, pour l’hon­neur, et un Djokovic, lui aussi déjà qualifié à son de­rni­er match de groupe qui lais­se Tson­ga lui pre­ndre la vic­toire à 1 set égal. Mur­ray, cer­tes plus chevaleres­que lais­se pour­tant, au final, le titre du Mast­er qui lui était du à un Djokovic, cer­tes op­por­tunis­te, mais plus réalis­te qui finit par la même oc­cas­ion l’année à 4 petits points du daup­hin Feder­er…

L’année 2009 com­m­ence sous de nouvel­les aus­pices pour le «nouveau Maître». Il résilie en effet son contra­t avec Wil­son pour adopt­er le nouveau pro­duit Head. Il met d’ail­leurs ses défaites prématurées con­tre Gul­bis et Niemin­en (alors qu’en cas de succès il pas­sait n°2 mon­di­al) lors de la tournée australien­ne sur le com­pte de sa nouvel­le raquet­te. Inquiétant en vue de l’Open d’Australie où il est tenant du titre, pre­ss­ion inédite pour lui. Pas en­core à son niveau phénoménal qui lui avait per­mis de glan­er son uni­que Grand Chelem, il par­vient tout de même à at­teindre sans trop de soucis les quarts de fin­ale. Mais il tom­bera sur un os. En effet Andy Rod­dick, vieux de la vieil­le sur le cir­cuit reste une valeur sûre. C’est toujours la même re­cet­te avec l’Américain: ser­vice monstrueux de puis­sance puis dis­tribu­tion en coup droit. Mais A-Rod est be­aucoup plus véloce qu’auparavant. Ses ef­forts de prépara­tion payent face à Djokovic (7 kilos per­dus pen­dant l’in­tersaison). Sous une chaleur à faire suer les chameaux les plus vail­lants, l’Américain se paye le scalp du tenant du titre. Sa vic­toire est pour­tant atténuée par l’aban­don du Serbe à 2 sets à 1 et 2 jeux à 1, vic­time d’un «coup de chaud». Le Serbe quit­te donc Mel­bour­ne avec re­grets. A l’instar de Mur­ray qui n’a pas su gérer la pre­ss­ion du favori, Djokovic, lui, n’a pas géré la pre­ss­ion du tenant du titre…

La tournée américaine est du même ton­neau. Malgré un titre à Dubaï, il chute une nouvel­le fois face à Andy Rod­dick en quarts de fin­ale à In­dian Wells, tour­noi dont il est à nouveau tenant du titre ! Il en­registre cepen­dant une bonne per­for­mance du côté de Miami en at­teig­nant la fin­ale (en bat­tant au pas­sage Feder­er, totale­ment sorti du match à par­tir du 2ème set) mais ne peut rien face à Mur­ray, toujours aussi per­for­mant sur les Mast­er Se­ries.

Re­tour sur terre, crash en plein vol

Le re­tour sur terre, bat­tue, lui per­met de retro­uv­er une gran­de con­fian­ce dans son jeu. Il at­teint en effet la fin­ale de Monaco avec auto­rité et n’est pas loin de battre l’ogre de la sur­face ocre Nadal sur ses ter­res monégas­ques. Il fait plus que bonne figure en per­dant en 3h20 face à un ad­versaire toujours aussi bon physique­ment. On est bien loin de la débacle du 1er tour de la Coupe Davis (défaite sèche de Novak 6/4 6/4 6/1 face à Nadal).

Le Serbe con­tinue sur sa bonne lancée en at­teig­nant à nouveau la fin­ale à Rome, où il est (en­core) tenant du titre. Mais Nadal est toujours là, pire, il semble en­core mieux réglé que 2 semaines plus tôt. Djokovic joue bien, mais physique­ment il n’ar­rive pas à tenir l’in­tensité imposée par l’Es­pagnol (défaite en 2 sets). Le numéro 4 mon­di­al (alors de­vancé par Mur­ray) enchaîne la semaine suivan­te avec un titre au tout nouveau tour­noi de Be­lgrade, sa ville natale. Puis il joue le tour­noi de Mad­rid, pour sa 3ème semaine con­sécutive de com­péti­tion. En­core une fois il affron­te son éter­nel bour­reau, cette fois en 1/2 fin­ales. Alors qu’il le domine pen­dant 2 sets et demi, l’Es­pagnol re­fait petit à petit sur­face. Il montre à nouveau son énorme volonté à se battre jusqu’au bout. La re­ncontre durera au final 4h03 pour une nouvel­le vic­toire de Rafael Nadal, en sauvant 3 bal­les de match. Ce com­bat titanes­que pro­voquera la défaite des deux rivaux car Nadal, épuisé en fin­ale est obligé de re­ndre rapide­ment les armes face à Feder­er.

Djokovic semble alors avoir trouvé la clé pour tenir tête à l’Es­pagnol : tenir la di­agonale dans le re­v­ers du Major­quin avant de frapp­er à pleine puis­sance côté coup droit. Mais cette tac­tique de­man­de une in­ten­sité physique et men­tale à tenir pen­dant des heures ! Car si le Serbe semble pouvoir battre Nadal au meil­leur des 3 sets (ce qu’il n’a toujours pas fait !), on ne se fait pas d’il­lus­ion pour un match en 5 sets du côté de la porte d’Auteuil…

Mais c’est trop tard, Djokovic a déjà vidé toutes ses bat­te­ries. Ses trois semaines de com­péti­tion auront sûre­ment scélé son de­stin à Roland Gar­ros. Comme Nadal il ar­rive avec un nombre de matchs con­sidér­able joués en l’es­pace de 5 semaines (19 matchs pour le Serbe, 20 pour l’Es­pagnol). A la manière de Feder­er les saisons précéden­tes, Djokovic ar­rive porte d’Auteuil avec le statut de daup­hin de Rafael Nadal, mais seule­ment daup­hin, en témoig­nent ses 4 défaites de rang sur terre en 2 mois ! Men­tale­ment le GrandChelem n’est pas facile à ab­ord­er pour le Serbe. Cause men­tale ou physique ? Un peu des deux sûre­ment lorsqu’il s’incline en 3 sets secs face à Kohlschreib­er au 3ème tour. Le len­demain Nadal s’incline lui-aussi (face à Soderl­ing). A post­eriori on peu donc dire que les mieux préparés aux in­ter­nation­naux de Fran­ce n’ont pas franche­ment brillé, leur con­di­tion physique étant déjà bien entamée. Feder­er pro­fite bien de cette panne des favoris en ar­rachant enfin le de­rni­er Grand Chelem qui lui faisait défaut, lui qui est allé cres­cendo au fil des tour­nois sur terre (1/8ème à Monaco, puis 1/2 à Rome puis tit­res à Mad­rid et Paris).

Djokovic finit cette cam­pagne sur terre avec plus de vic­toires que Feder­er (18 con­tre 16), pour­tant le Suis­se re­mpor­te un Mast­er Se­ries et un Grand Chelem alors que le Serbe, lui, finit « piteuse­ment » avec un ATP250. On pour­ra donc en con­clure que ses défaites suc­ces­sives lui ont miné le moral, mais aussi le physique (c’est récip­roque pour Nadal d’ail­leurs). Au final Djokovic va per­dre be­aucoup de points sur cette saison terre bat­tue et voit Mur­ray s’éloign­er en­core un peu plus au clas­se­ment alors que l’ar­gentin Del Potro se rapproc­he à petits pas…

Comme le dit Feder­er : « seuls les Grands Chelems com­ptent ». Le Serbe en fait les frais sur le plan com­pt­able. Ses 4 de­rni­ers Grand Chelem, si l’on ex­clut sa demi perdu à l’US Open face à Feder­er, ont été décevants.Heureuse­ment pour lui Wimbledon ar­rive à grands pas, l’oc­cas­ion pour le Serbe de se re­faire une santé (2ème tour à défendre). Espérons seule­ment que ses défaites face à Nadal n’aient pas le même im­pact que l’année dernière !

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38 Responses to Novak Djokovic : l’homme qui voulait être roi

  1. Franck-V 15 juin 2009 at 17:04

    Tout le problème de Djokovic est là.

    Au printemps 2008,  » Il est maintenant titré en Grand Chelem, tout comme Nadal et Federer… » avec 3 points de suspension et la place de n°2 en ligne de mire

    Fin de printemps 2009  » Il est maintenant titré en Grand Chelem, tout comme… Andy Roddick et Juan Carlos Ferrero? » avec un point d’interrogation et la place de n°3 qui s’éloigne.

    La nuance a de quoi.. frustrer.

    C’est bien sûr sévère et si Murray occupe actuellement les feux de la rampe, le Serbe , du même âge, reste en avance (1 GC-1MS) et il faut bien dire qu’il n’est pas tombé sur la période la plus ouverte pour s’emparer du trône « fingers in the nose ».

    Federer finira bien par s’en aller, Nadal finira bien par décliner, l’avenir est certes ouvert pour Murray et Djokovic, mais il n’y a déjà plus de temps à perdre, car d’autres appétits s’annoncent comme JMDP ..ou de plus jeunes encore qui n’ont pas encore explosé au plus haut niveau.

    C’est déjà le cas pour Murray, désormais en retard sur Federer au même âge, lequel n’est pourtant pas célèbre pour être un monstre de précocité…

    Ce début d’année reste tout de même bizarre pour Djokovic , avec son épisode « raquette » et sa course épuisante au titre de n°2 sur TB… dont il a fini par convaincre Nadal lui-même…

    Malgré un Queen’s douteux, Wimbledon arrive à point nommé pour se refaire, je dirais presque dans l’anonymat, tant Murray est attendu, Federer est supposé et Nadal…espéré.

    Mais bon, attention quand même, l’an dernier, c’était Safin, il reste (pour les 3 autres aussi) des non TS toujours à l’affût d’un ténor défaillant…

    • Franck-V 15 juin 2009 at 17:05

      « 1GC-1MC » :-)

      • Franck-V 15 juin 2009 at 17:10

        Un Halle douteux… lapsus, car je pourrais en dire autant du Queen’s..mais comme Murray, lui, a gagné, 1er Britannique depuis 70 ans, tout ça, c’est sûrement significatif.

  2. MarieJo 15 juin 2009 at 17:24

    je pense que djokovic dans l’insouciance de ses 20ans n’a pas mesuré tout de suite l’ampleur de la tâche qui consistait à gagner des grands chelems, avec la nécessité de scalper un voir deux des 2 ogres que sont fed et nadal en grand chelem.

    pour moi, dès qu’il a une ouverture sans fed ou rafa il en profite, car il ne sait pas quand se reproduira la prochaine. il a ainsi engrangé quelques master séries supplémentaires et une master cup, pas mal pour un sérial opportuniste ;)

    pour l’instant il a perdu sa dynamique gagnante dans laquelle il a su si bien évoluer d’avril 2007 à juin 2008… le coup de bambou d’hambourg/RG/Queens/JO a été sans doute assez dur a avaler… et cette année, le physique sans doute plus entamé à cause du nombre de matchs joués, ne le remet pas en position de confiance.

    j’aurai cru qu’une semaine de break serait la bienvenue pour lui, cela semble très insuffisant vu son niveau en mode yoyo à halle. je pense qu’une période de break plus importante semble indispensable avant la saison US, s’il veut y avoir des résultats à la hauteur de ses possibilités.

  3. Kristian 15 juin 2009 at 17:30

    Il me rapelle un peu le Lendl du debut des annees 80. Quelques grosses performances, de bonnes series, quelques victoires significatives, mais a l’arrivee des attentes decues, et une impression qu’il n’arrive pas a passer un cap.

    POur revenir a l’immediat, j’ai vu son match contre Serra a Halle, et il etait tres endeca de son niveau, systematiquement pris de vitesse par les frappes a plat de Serra, comme s’il avait termine sa saison sur terre battue le veille au soir.

    Je suis malgre tout convaincu que pour Djokovic, le meilleur reste a venir.

  4. Franck-V 15 juin 2009 at 17:45

    Lendl malgré son déficit en finale GC était bien plus consistant, il n’y a qu’à voir son bilan tournois dès 1982 (une quinzaine)… il bat tout le monde.

    Sans faire l’iconoclaste dans les comparatifs, et si ça se prolonge, il pourrait plutôt y avoir du Sampras, titré à 19 ans à l’US Open 90 (et avec quel tableau de chasse! Lendl, McEnroe, Agassi)..mais qui a du mal à digérer ça, remisé ensuite par Edberg aux derniers feux puis Courrier au zénith et qui doit attendre 1993 pour asseoir son Imperium sur le circuit. Mais bon, cela ne présage pas de la suite.

    En niveau pur, j’ai même l’impression qu’il régresse..en reculant et subissant de plus en plus, bizarre.

  5. franckie 15 juin 2009 at 18:11

    comme MARIE-JO,je pense que nole n’a pas tout de suite mesuré ce que voulait dire fed-nadal.je le place toujours n03 pour la simple raison que son jeu a plus de marge que ceux de murray et JMDP,ou tout autre jeune en ligne de mire

  6. Guillaume 15 juin 2009 at 18:17

    Djokovic s’est vu trop beau, trop vite. Depuis son quart de finale à Roland en 2006 jusqu’à Rome 2008, il est dans l’euphorie la plus complète : il ne cesse de gagner et devient l’un des rares à battre les 3 meilleurs dans un même tournoi, l’un des rares à atteindre le dernier carré des quatre tournois du GC… Petits records pas si anecdotiques que ça.

    Federer apprend à le craindre, Nadal idem… Et la consécration suprême arrive dès l’OZ 2008. A peine quatre ans plus tôt, Marat Safin lui laissait cinq jeux au 1er tour du tournoi. La rapide progression du Serbe a été fantastique. Car, à l’OZ 2008, il survole la concurrence : 1 seul set perdu de toute la quinzaine !

    Il enchaîne avec Indian Wells, puis Rome (merci Ferrero et Radek), et se voit non seulement N°2, mais même bientôt N°1. Après tout, fans comme journalistes étaient nombreux à croire que Djoko allait coiffer Nadal pour la place de N°1.

    Sauf que Nadal lui dit un peu brutalement : « attends ton tour ». Et fait un printemps-été de feu où il accumule les victoires marquantes sur Djoko. Coup d’arrêt dans la trajectoire du Nole, qui comprend que le trône est encore loin, bien plus loin qu’escompté.

    Retombé de son nuage, il lui a fallu digérer, puis se remettre dans le sens de la marche. Son changement de raquette en début d’année ne l’ayant probablement pas aidé non plus. Là, il me semble reparti. Simplement, fatigue physique de la saison de terre battue + déception Roland (qu’est-ce qu’il a du avoir les b… de voir que Nadal avait perdu juste après lui !) = remotivation à trouver. Mais il sera là à Wimbledon.

  7. fieldog38 15 juin 2009 at 19:08

    Tout d’abord salut à tous.

    Certains m’ont peut-être déjà croisés sur la vox sous le même pseudo.

    Article intéressant, bien détaillé, qui résume parfaitement l’ascension puis les difficultés du serbe.
    Le principal problème de Novak est son manque de confiance actuelle (en témoigne son tournoi de Halle poussif où le titre lui était promis) due en partie il est vrai à l’accumulation des défaites face à l’espagnol, la demi à l’US perdue contre Fed et dans une moindre mesure ses contre-performances contre Roddick en début d’année.
    Djoko me fait l’effet d’un joueur « cérébral », c-à-d cogitant beaucoup trop et finalement peu sur de lui et de son tennis.

    J’espère le revoir très vite au sommet de sa forme car c’est un bonheur de le voir jouer camper sur sa ligne et distribuant à tout va. Il me fait bcp penser à Agassi dans son jeu.
    Mais pour moi sa principale lacune est qu’il lui manque un coup vraiment fort et lui permettant d’engranger des points facilement, comme le coup droit et le service de Roger.
    Peut-être qu’il serait également tant d’envisager un changement d’entraineur car il donne véritablement l’impression de stagner, voire même de régresser tant il était impressionnant à une certaine période. Car, la masters cup mis à part, cela fait bientôt 1 an et 1/2 qu’il n’a pas gagné de tournoi majeur.

    Pour Wimbledon, il ne semble pas avoir la confiance nécessaire pour réaliser un exploit, d’autant plus intrinsèquement le gazon n’est pas sa surface favorite.
    Je ne le vois pas battre un murray poussé par son public, un Federer galvanisé par sa victoire à RG, ni même un Rafa à 80%.
    J’espère qu’il me fera mentir…

  8. karim 15 juin 2009 at 19:10

    Pour moi la réelle interrogation concernant ce joueur tient dans ses réelles capacités physiques. A se demander qui de lui ou du grand Pete souffre de thalassémie. Ses abandons répétés, ses coups de pompe, je n’ai pas l’impression qu’il puisse suivre le rythme des deux monstres d’abord physiquement. Tennistiquement et dans ses meilleurs phases, il est peut-être plus complet encore que Murray et Nadal, et a au moins le revers de meilleur que le meilleur Federer, sans être moins bon sur le reste ou à peine. Est-il capable d’enchaîner les perfs comme eux? Je ne le crois pas.

    Tout ceci et le terrible burnout de Nadal met en lumière la qualité finalement la plus marquante du suisse, au-delà de son tennis ou de son mental: son physique. C’est vrai qu’à le voir jouer, on a l’impression qu’il ne dépense aucune calorie superflue, tout est sous contrôle et minimaliste. L’expression « ça a l’air facile » n’aura jamais aussi bien servi. Et les tournois et les titres s’enchaînent, sans fatigue apparente. Quand on voit Nadal se jeter dans la bataille on a mal pour lui. Quand on voit Djoko cuit sous le soleil australien on transpire à sa place.

    Djokovic ferait mieux de passer le turbo, quoi qu’on dise cette fameuse jeune génération n’a plus 19 ans et la précocité, ce sont désormais des gars en milieu de carrière au top niveau et qui feraient bien de construire leur palmarès avant que la cavalerie de la relève ne pointe son clairon.

    Ceci dit pour une récap c’est monstrueusement complet comme article, tu veux qu’on parle de quoi nous maintenant!! :-)

  9. Jean 15 juin 2009 at 19:53

    L’article expose très bien la situation actuelle de Djokovic, les coms ont fait le reste. Comme dit Karim, pas sûr que son corps soit apte à supporter la masse de travail nécessaire, Murray semble de ce point de vue avoir pris beaucoup d’avance. Sur ce que j’ai vu à Halle, il n’y était pas du tout et j’ai du mal à l’imaginer vainqueur à Londres. Si comme le dit l’auteur Djokovic et Federer ont aujourd’hui un peu les mêmes schémas de jeu, le Suisse à une base offensive que n’a pas le Serbe.

  10. Franck-V 15 juin 2009 at 21:53

    En aparté, on a beaucoup parlé ces derniers temps des 20 1/2 F consécutives en GC de Fed, pour un total de 22 .

    Il y a un autre chiffre qui a retenu mon attention, c’est le total de Connors…31 1/2 F en GC ainsi décomposées (AO 2- RG 4- W 11-US 14) quand on sait que Jimbo a disputé …2 AO et a zappé les RG de ses plus belles années jusqu’en 79.

    Je tente un tableau, je ne sais pas si ça va bien s’afficher.
    TOT Aus RG Wim US

    1. Jimmy Connors 31 2 4 11 14
    2. Ivan Lendl 28 7 5 7 9
    3. Andre Agassi 26 6 5 5 10
    4. Pete Sampras 23 5 1 8 9
    5. Roger Federer 22 6 5 6 5

  11. Antoine 15 juin 2009 at 23:40

    Sorry Frank -V mais je répondrais sur Connors une autre fois..

    Concernant Djoko, je rejoins Karim au sujet de sa condition physique: il n’a pas l’air, cest le moins que l’on puisse dire, de pouvoir être capable de gagner un match en cinq sets, d’ailleurs combien en a t il gagné ? Pas d’accord sur le fait que le Serbe aurait un meilleur revers que Federer, du moins depuis un bon moment: il est capable de faire un revers le long de la ligne à mi court, mais combien de fois a t il réussi ce coup depuis un an depuis le fond de court ? Pas des masses à mon avis ? Cela dit, j’aime beaucoup son revers, je trouve qu’il décline sur ce plan, comme sur d’autres depuis un an..

    Au passage, l’article est non seulement un bon résumé des deux saisons de Djoko depuis deux ans, mais des deux saisons tout court, non sans qq erreurs ou approxiations:

    Lorsqu’il bat Federer et Nadal à Montréal en 2007, exploit remarquable, il ne bat pas en plus le N°3 parce que Roddick n’est pas N°3…

    En avril 2008, Djokovic n’est pas devenu le patron du circuit; c’est simplement celui qui a fait le meilleur début de saison..

    A l’US Open 2008, Murray n’est pas diminué par son match de la veille contre Nadal (il a joué un set et demi), il est simplement novice à ce stade et se fait cueillir par Federer comme Djokovic un an plus tôt..

    Djokovic n’arrive pas sans trop de mal en quarts à Melbourne cette année: il a un match très dur contre Badghatis et perd ensuite contre Roddick..

    Enfin, cette année, Djokovic n’arrive pas en finale de Monte Carlo ou il perdrait contre Nadal en 3h20..C’est Murray qui est en finale…

    A part celà, on cite certes Rome 08, mais il bénéficie de deux abandons et remporte le titre en ayant battu un seul joueur dans les 25 premiers, à savoir Wavrinka en finale, alors 24…

    Cela fait plus d’un an que je lis que, bien sûr, Djokovic a le niveau pour devenir numéro un mondial..C’est un très bon joueur mais est ce si sûr…? Il a en tout cas intérêt à le devenir vite parce que derrière cela va pousser et d’ici deux ans, il y aura certainement d’autres prétendants..

    Son jeu, jusqu’à présent, me paraît beaucoup trop irrégulier pour prétendre devenir le boss du circuit. Son physique est déficient, son mental également…C’est un très bon numéro trois…

    • Kristian 16 juin 2009 at 07:43

      Ah si, il etait en finale a Monte Carlo cette annee, et est le premier a y avoir pris un set a Nadal depuis.. 2006.

      • Guillaume 16 juin 2009 at 08:11

        Et Roddick était bien N°3 mondial à Montréal 2007.

        • Antoine 16 juin 2009 at 09:13

          Je ne sais pas pourquoi j’écris autant d’âneries en ce moment..sorry..

        • colin 16 juin 2009 at 10:34

          Tu ne dors pas assez Antoine!!!

  12. Guillaume 16 juin 2009 at 08:21

    Quelqu’un a souligné que Djokovic était un cérébral. C’est bien possible. Il semble se poser trop de questions pour être une efficace machine à gagner. C’est parce que Nadal ou Federer ne s’en posent pas (ou ont appris à ne pas s’en poser) qu’ils raflent tout.

    A l’heure actuelle, la courbe de performances du Djoker me fait surtout penser à Marat Safin : des débuts en trombe (98 – 06), rapidement suivis d’une saison de feu, 1er GC à la clé (2000 pr Marat, fin 07 – début 08 pour Djoko). Puis le coup d’arrêt : Marat a mis longtemps à digérer la perte de la place de N°1 de fin d’année 2000 au profit de Kuerten, Djokovic idem en 2008, au moment où il avait la place de dauphin, voire le trône tant il était ambitieux, dans le viseur (à ce propos, il est d’ailleurs symptomatique de remarquer que le Serbe ne clame plus vouloir être N°1 mondial. Ce n’est sûrement pas parti de son esprit, mais dorénavant il se garde bien de le crier sur tous les toits). Reste à voir comment va rebondir Djoko…

    • Antoine 16 juin 2009 at 09:15

      Il est quand même plus calme et plus bosseur que Marat, moins doué cependant je pense..Il a en tout cas trop tendance à monter à son adversaire ce qui lui passe par la tête, surtout quand cela va mal..

      • Guillaume 16 juin 2009 at 09:38

        C’est effectivement la limite. Mais, même dans la gestuelle, les mimiques (surtout négatives), y’a comme un air de famille entre les deux.

        Pour les « âneries », t’inquiètes, on a tous nos périodes ! -)

  13. karim 16 juin 2009 at 09:52

    @ Antoine: moi je te comprends, en fait c’est juste le concept de Roddick numéro 3 mondial qui semble tellement aberrant que tu as pensé à une erreur!!!!! Et pourtant ça a bien été le cas, c’est aux frontières du réel ça comme expérience.

    Vous devez être habitués à mes hors-sujet depuis. Voilà quelques éléments qui ne vont pas redorer le blason de la WTA. J’ai toujours été véhément contre les machos qui s’offusquaient contre le montant égal des bourses alloué aux hommes et aux femmes, en GC notamment. J’avoue que ces jours-ci je ne suis pas loin de crier au scandale et ce n’est pas cette vidéo qui va me faire changer d’avis:
    http://www.youtube.com/watch?v=WVfCcBzMeA0

    Djoko/Safin? Oui quelques similitudes, mais Safin avait le feu sacré dans sa raquette. On n’a pas parlé non plus du fait qu’il se soit beaucoup dispersé le Novak, avec l’organisation de « son » tournoi notamment. Fed s’était dispersé en se jouant les John Legend (sinistre chanteur de soul soit dit en passant)et en allant croiser le fer avec Pete etc. Le seul qui ne se détourne jamais de se objectifs c’est bien Nadal.

    • Pierre 16 juin 2009 at 11:12

      En ce qui concerne le lien que tu as laissé, c’est un film de boules ukrainien ou quoi ? (mon écran est tombé en panne et je n’avais que le son)

      Pour Djoko, c’est sûr qu’il a donné le sentiment de courir plusieurs lièvres à la fois : la place de numéro 1, le rôle d’amuseur public, celui d’organisateur de tournoi… pour réussir le premier de ces défis, il aurait fallu être plus solide physiquement et mentalement.

    • colin 16 juin 2009 at 11:28

      karim tu étais en exil sur Dagobah en décembre 2003?

      Si oui, regarde ça, et accroche-toi (ça risque de te faire autant d’effet que les hurlements de Michelle Larcher de Brito):

      http://www.atpworldtour.com/tennis/5/en/rankings/entrysystem/default.asp?rank=100&country=&RankDate=12/15/2003

      • karim 16 juin 2009 at 17:01

        Pas du tout Colin. Je sais parfaitement ce que Roddick a accompli, rassure-toi. Mais à le voir tellement à la rue depuis des années on a du mal à penser qu’il a été top.

      • Bastien 20 juin 2009 at 07:17

        Très sympa de relire ce classement. On se rend compte qu’il y a un turnover vraiment très important en 6 ans, et que les perfs de Roger et dans une moindre mesure de Roddick sont extraordinaires.
        Déjà dans le top 50, et devant un Safin à la rue, on voit également se pointer un jeune ibère.

        Et pour conclure ce top 100, dernier avant l’ère bicéphale, nous avons notre vénéré Alex.

  14. Jean 16 juin 2009 at 11:23

    Novak, c’est un peu la distorsion qui peut exister entre l’ambition trop affirmée et la réalité. Il peut faire également penser au Federer qui à un moment a peut-être regardé les records plus que les matchs à jouer, et qui s’est pris la porte assez violemment. C’était intéressant de voir Novak débouler en affirmant qu’il visait la place de n°1 rapidement, alors qu’on reprochait alors aux poursuivants de Federer de manquer d’ambition. Mais cet affichage implique aussi une pression supplémentaire, dont il a un peu fait les frais [conflit larvé (imaginaire ?) avec le Roi, remise en cause de son comportement sur le terrain…]. Murray, probablement tout aussi ambitieux, semble gérer ses objectifs et sa progression (physique, technique, mentale) d’une façon beaucoup plus pragmatique, nese surchargeant pas d’une pression inutile (d’autant qu’il en aura beaucoup à Londres).

    Le tennis est un sport très mental, l’ambition affichée peut avoir son retour de bâton. La grande gueule Connors a été touchée mentalement par Borg, Becker qui se voyait probablement n°1 dans la deuxième moitié des années 80 a pas mal pêché par orgueil. Je me souviens que Grosjean a complètement coulé à partir du moment où il a déclaré travailler pour devenir n°1 mondial. Dans le même ordre d’idée, Simon en déclarant s’attaquer au sommet (top 5) ne pouvait que se prendre la réalité dans la gueule.

    Si l’ego est un moteur, le tennis implique de toujours coller à la réalité, c’est un sport individuel où toute erreur d’appréciation se voit et est payée cher. La remise en cause dont on parlait, Federer semble quand même l’avoir faite.

    Karim, arrête avec tes films d’horreur, stp, je veux bien qu’elles touchent plus si elles s’engagent par écrit à fermer leurs gueules.

  15. fieldog38 16 juin 2009 at 15:05

    C’est sûr que le tennis est un sport très exigeant nécessitant un ego surdimensionné pour pouvoir accéder au trône.
    Je pense pour ma part que Novak s’est un peu brulé les ailes en visant la place de n°1 avant même d’être n°2… Plus dure en a été la chute mais ce garçon est jeune et très talentueux, il a donc toutes les chances de regagner des GC mais attention à ne pas top tarder!
    Je me répète mais ne serait-il pas venu le tps pour Djoko de penser à changer d’entraineur afin de franchir un pallier supplémentaire?
    Il faut qu’il développe un grand coup fort qui lui permettra de gagner des points facilement et à coup sûr.

    • Guillaume 16 juin 2009 at 17:19

      Changer de coach ? C’est une idée. Mais les bons entraîneurs ne sont pas légion sur le circuit. Cahill joue à « 1,2,3 soleil » avec Federer, Lundgren est engagé avec Dimitrov, Stefanki est avec Roddick, Gilbert est une buse… A moins qu’il ne tente sa chance avec Thierry Champion ?

      • karim 16 juin 2009 at 17:59

        Ah je ne savais pas que la paire Ludgren/Dimitrov existait. C’est pas mal du tout ça. Il a vraiment l’air de tout mettre de son côté pour y arriver le petit.

    • colin 16 juin 2009 at 17:35

      …ou avec Wilander

      • fieldog38 16 juin 2009 at 17:46

        j’allais le dire…

  16. Guillaume 16 juin 2009 at 19:40

    pouf pouf… le flop Fernando Verdasco se confirme : battu par Benny Becker au 2e tour de S’Hertogenbosch.

    Rebond à Wimby ? Une composante qu’il va falloir prendre en compte, c’est que, à partir de Wimbledon, Verdasco entre dans une logique de défense de points : là où c’était tout bénéf pour lui depuis janvier, il va maintenant commencer à défendre la moisson de points engrangée en deuxième partie de saison 2008.

    La remarque étant valable pour Gilles Simon.

    • karim 16 juin 2009 at 20:05

      Benny Becker? Le fils caché de Boris Becker et Benny Hill?

      Gilles Simon finira l’année hors du top 30. En toute logique du reste. On n’a pas idée d’être aussi freluquet. je sais ça n’a rien à voir…

      • Guillaume 16 juin 2009 at 20:12

        Sûr qu’Agassi a dû mourir de rire à l’idée de se faire mettre à la retraite par un dénommé « B. Becker » :)

    • Kristian 16 juin 2009 at 20:34

      Verdasco avait ete fianliste l’an dernier a Nottingham a la meme epoque. Autrement dit il entre deja dans la zone rouge.

  17. Axel 16 juin 2009 at 20:32

    Je trouve l’évolution de ce joueur très intéressante, presque passionnante, même.

    L’auteur a très justement décrit la chute de confiance progressive de Djokovic au cours de ces deux dernières saisons, une chute qui aura au moins eu le mérite de lui remettre les pieds sur terre.

    Le problème de Djokovic est qu’il connait très mal le tennis, et qu’à ce titre, il n’avait pas vraiment de recul sur l’évolution d’une carrière de champion, il était pour ainsi dire incapable de rapprocher sa montée en puissance de celles qui ont caractérisés tous les champions qui l’ont précédé. Une vague de confiance, un appétit de jeune loup vorace, puis la pression, la gestion, la difficulté de répondre aux attentes, de rester au top, la cible dans le dos….

    Quand une journaliste lui demande qui a remporté le plus de Roland Garros et qu’il répond « euuuuuh, Vilas, non? » t’as tout compris. Comme Monfils et Tsonga, ce type ne connait rien à l’histoire du tennis. Je suis persuadé que ces joueurs qui ne s’intéressent pas à leur sport se privent sans le savoir d’une mine d’information et de sources de réflexions qui pourraient leur être utile dans leur carrière.

    A cause de cela, il a enchaîné les déclarations plus ridicules les unes que les autres qui me l’ont fait détester, il n’était tout simplement pas préparé à ce nouveau statut, peu aidé, il faut le dire, par ses parents, encore plus aveugles que lui. A côté, Nadal et Federer ont toujours été très lucide sur leur carrière, leur potentiel, leurs difficultés.

    Aujourd’hui, il a mûrit. Certes, il doute, mais je suis persuadé il a tout dans son jeu pour revenir au top, même s’il est peut-être un peu en deçà de ses rivaux techniquement parlant. Son niveau à l’OA 2008 était excellent, et je suis sur qu’il le retrouvera quand on l’attendra le moins. Pour l’instant, il est à la rue, beaucoup trop défensif…. Je n’attend pas grand chose de lui à Wimbledon (sans toutefois exclure une surprise), mais à l’US Open, il faudra le surveiller de très près

  18. benoit 16 juin 2009 at 21:35

    Merci pour vos réactions.

    J’ai vu pendant le tournoi d’Halle que Djokovic est en train de travailler de nouvelles facettes de son jeu : le slice et la volée : affaire à suivre donc !

  19. franckie 17 juin 2009 at 10:43

    être dans cette sorte d’ombre ne pourra faire que du bien à nole,comme à l’OA 2008,la pression n’est pas encore complètement son fort.

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