Le dopage sanguin, partie 4 : l’affaire Aderlass et les hémoglobines de synthèse

By  | 11 mars 2024 | Filed under: Regards

AderlassOù l’on parle dopage – et l’on est très loin de la caféine ou du pot belge : la précédente par­tie ici.

Af­faire Ader­lass

Les gros­ses af­faires de dopage ont souvent des noms amusants. L’ar­resta­tion du doc­teur Schmidt pre­nait ainsi place dans l’opéra­tion bap­tisée « Ader­lass », ce qui sig­nifie « saignée » dans la lan­gue de Goet­he. Contra­ire­ment à l’af­faire Puer­to en Es­pagne où be­aucoup de choses sont restées secrètes, le pro­cureur en char­ge de l’enquête, Kai Grab­er, a choisi la trans­par­ence. C’est ainsi que l’on connaît la na­ture des pro­duits dopants con­fis­qués au doc­teur Schmidt et notam­ment cette nouvel­le hémog­lobine re­com­binan­te humaine qui se présente sous forme de poud­re. In­jectée dans la cir­cula­tion san­guine, elle se dis­sout dans le plas­ma et se met aus­sitôt à trans­port­er de l’oxygène jusqu’aux muscles. Par rap­port au sang clas­sique, ce type de pro­duit présente l’avan­tage de pouvoir se con­serv­er à tempéra­ture am­bian­te pen­dant des années. Il ne paraît pas non plus très com­pliqué à fab­riqu­er. Donc pas très cher. En somme, cela en fait un ex­cel­lent can­didat au dopage du futur et cela même si, pour le mo­ment, on ig­nore tout de sa pos­sible toxicité dans le cadre d’un ef­fort in­ten­se.

A priori, on de­vrait pouvoir polymériser la molécule, ce qui di­minue l’effet vasoconstric­teur. Cela dit, il se pour­rait qu’on lui découv­re d’aut­res ef­fets in­désir­ables. La na­ture se montre souvent cap­ricieuse et im­aginative en la matière. Quant à l’ef­ficacité de ces poud­res d’hémog­lobine, là en­core, on ne peut faire que des sup­puta­tions. Car de gros problèmes re­stent à résoud­re dans la mise au point d’un sang ar­tificiel. Comme de di­minu­er par ex­em­ple l’af­finité de l’hémog­lobine pour l’oxygène afin que ces nouveaux trans­por­teurs puis­sent re­lar­gu­er leur car­gaison. Il ne ser­virait à rien en effet d’avoir un sang très riche en oxygène si celui-ci n’approvision­ne pas les cel­lules mus­culaires auprès des muscles qui en ont be­soin. Enfin, il faud­ra aussi veill­er à ce que ces pro­duits ne déclenchent pas une vasoconstric­tion par voie réflexe, ce qui pour­rait entraîner des ac­cidents car­diaques. Là en­core, la polymérisa­tion semble con­stitu­er une bonne réponse. En même temps, elle aug­mente la durée de demi-vie du pro­duit, facilitant sa détec­tion en cas d’utilisa­tion pour dopage. Dieu que la vie d’escroc est dif­ficile !

Le marché mon­di­al du traite­ment de l’anémie est tel­le­ment juteux que les gran­des fir­mes phar­maceutiques rivalisent toutes d’imagina­tion pour créer de nouveaux médica­ments. Les unes travail­lent sur la mise au point de molécules de synthèse. D’aut­res nour­rissent l’es­poir de pouvoir se ser­vir d’hémog­lobines an­imales, celle de bovins par ex­em­ple. Ainsi le laboratoire Sigma-Aldrich fab­rique un pro­duit (H2500) vendu comme réactif pour des travaux de bi­ologie mais, bien sûr, d’aut­res usages sont en­visage­ables. En médecine vétérinaire, on util­ise bien une prépara­tion similaire appelée Oxyg­lobin (HBOC-301) pour suppléer les car­ences en oxygène lors des gros­ses op­éra­tions chirur­gicales. Des ex­péri­ences de ce type ont aussi été réalisées en médecine humaine. Dans le dopage aussi ! Lors du Tour de Fran­ce 2003, deux co­ureurs cyc­listes ont tenté d’utilis­er cette hémog­lobine de bœuf pen­dant la co­ur­se, le Danois Mic­hael Ras­muss­en et l’Es­pagnol Jesus Man­zano. En dépit des énor­mes dang­ers ! L’Oxyg­lobin entraîne souvent une aug­menta­tion de la pre­ss­ion artériel­le pul­monaire et une di­minu­tion du volume d’éjec­tion sys­tolique. Ils auraient vrai­ment pu y laiss­er leur peau. Avec ce pro­duit, les ac­cidents étaient même si nombreux qu’on a stoppé les re­cherches l’année suivan­te.

Aujourd’hui, elles se pour­suivent pour d’aut­res prépara­tions comme pour Hémopure (HBOC-2021), une hémog­lobine bovine polymérisée en­core ven­due en Af­rique du Sud. Ici, l’effet vasoconstric­teur est moindre. Mais on note toujours une aug­menta­tion de la résis­tance du sang à l’écoule­ment dans les veines et les artères et donc un ris­que aug­menté d’in­farctus ou de throm­bose.

Com­pte tenu des énor­mes in­ves­tisse­ments dans ce domaine de re­cherche, on ne doute pas que les hémog­lobines an­imales con­tinueront à pro­gress­er en terme d’ef­ficacité et de tolérance. Il se pour­rait même que cela évolue plus vite que prévu !

De­puis une vingtaine d’années, les chercheurs s’intéres­sent en effet aux hémog­lobines d’aut­res espèces an­imales que les bovins, notam­ment celle du ver de terre (Lumbricus ter­restris). Cin­quan­te fois plus gros­se que l’hémog­lobine humaine, cette molécule para­is­sait dans un pre­mi­er temps assez peu in­téres­sante pour une éven­tuel­le ex­ploita­tions à des fins médicales. C’est alors qu’en 2002, une autre espèce de ver re­tint l’at­ten­tion d’un bi­ologis­te de Mor­laix, le doc­teur Franck Zal, qui de­viendra de ce fait un ac­teur im­por­tant dans le dévelop­pe­ment de cette nouvel­le phar­macop­ée. Il s’agit de l’Arenicola marina, un ver marin pour­vu de branch­ies qui s’en­terre dans le sable à marée basse, lais­sant de curieux tor­tillons sur la plage. Com­ment arrive-t-il à sur­viv­re plusieurs heures sans dis­pos­er de ce fait du moindre atome d’oxygène?

L’analyse précise de son hémog­lobine en 2008 a per­mis d’ap­port­er une réponse à cette ques­tion. L’hémog­lobine d’Arenicola marina possède en effet des pro­priétés im­pres­sion­nantes. Elle est cap­able de trans­port­er quaran­te fois plus d’oxygène que l’hémog­lobine humaine (156 atomes d’oxygène con­tre quat­re). Grâce à sa struc­ture en doub­le hexagone, elle est 250 fois plus petite qu’un globule rouge. Aus­sitôt, on s’en est servi pour con­cevoir deux nouveaux médica­ments : Hemo2­Life (M-101) et HemoxyCar­ri­er. Le pre­mi­er est déjà utilisé en thérapeutique pour pro­long­er la durée de vie d’un or­gane à trans­plant­er (gref­fon). Mais l’idée reste à terme de s’en ser­vir comme trans­por­teur d’oxygène di­rec­te­ment dans le sang. L’armée est intéressée pour le traite­ment des bles­sures de guer­re et des hy­pox­ies cérébrales causées par le souffle d’une ex­plos­ion.

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337 Responses to Le dopage sanguin, partie 4 : l’affaire Aderlass et les hémoglobines de synthèse

  1. Sam 7 juin 2024 at 17:02

    Bon, vu l’état de Sinner, mais qui malgré tout, est en bonne voie pour le 3eme set. Vu le comment dire, manque de lucidité tactique, soyons sympa, de Carlito a priori foutu de perdre l’imperdable. Vu les faibles garanties apportées par le parcours laborieux du Z de l’autre côté…L’hypothèse d’un Casper victorieux au final n’est pas si déconnante.

  2. Jo 7 juin 2024 at 17:11

    Tandis qu’Alizé laisse échapper un bâillement.

  3. Sam 7 juin 2024 at 17:11

    Si Carlito venait à perdre ce match, ce qui semble être en bonne voie, il perdrait peut être plus que ce match, je crois, vu comme il est en train de montrer à tout le monde à quel point il peut être…Mauvais. Sa capacité à faire peur risque d’en prendre un coup, largement mérité. Glou semble consterné, et le cache à peine, sur les choix tactiques qui ne ressemblent à rien, qui plus est face à un grand blessé, et sur la réalisation, vu que Carlito doit en être à 40 fautes directes.

  4. Sam 7 juin 2024 at 17:48

    4/4 au 4eme, Carlito commence à faire du Alcaraz. Pas de bol, un malaise dans les tribunes interrompt le jeu. Quand ça veut pas…

  5. Sam 7 juin 2024 at 18:39

    Et bien entendu comme souvent, c’est pile quand je sors faire des courses que la tendance s’inverse. Sinner ne semble absolument plus en mesure de refaire son break de retard contre l’autre, qui a commencé à jouer réellement il y a pile un set…

  6. Jo 7 juin 2024 at 18:43

    Une bonne femme brandit une carotte…

  7. Jo 7 juin 2024 at 18:55

    Après Corretja qui interviewe Gasquet dans un français balbutiant, Corretja qui interviewe Alcaraz dans un anglais de clandestino. Dieu que c’est con.

  8. Jo 8 juin 2024 at 14:55

    J’aborderai cette conclusion de tournoi par une question existentielle. Le plateau de France TV s’organise tel un C dans l’air peuplé d’experts de haut vol qui interviennent uniquement à la fin des sets. Que diable se racontent-ils entretemps ?

  9. Perse 9 juin 2024 at 13:12

    La finale de double dame est agréable et serrée. Mine de rien, il y a 2 joueuses de très haut niveau de simple (Paolini et Gauff), et de chouettes contrastes entre la puissance de l’américaine, et la compacité et ténacité de Sara Errani.

    Les jeux sont loin d’être fait.

    Siniakova est une jolie représentante de l’école tchèque au service probablement un peu trop original mais qui a décoché des coups droits fumants.

    Quant à Gauff, elle a été à 2 doigts de rentrer une première à 210 km/h !

  10. Sam 9 juin 2024 at 15:02

    J’aime ce moment irrationnel où, vu que c’est toujours mieux de suivre un match avec un préféré, ou mes émotions se sédimentent vers l’un ou l’autre. Et je me surprends ainsi à devenir supporter de ce Zverev que je ne pouvais pas blairer il n’y a pas si longtemps.

  11. Jo 9 juin 2024 at 15:09

    Tennis et IA. Je suis pour la suppression des juges de ligne et contre les arbitres implantés d’une caméra-espion.

  12. Jo 9 juin 2024 at 16:52

    Pat le Glou fait rire Alizé à chacune de ses interventions. Redoutable.

    • Jo 9 juin 2024 at 17:57

      Et une petite main sur l’épaule. Pat fait le match parfait.

  13. Perse 9 juin 2024 at 18:07

    Pour le moment, la physionomie du match ainsi que les stats corroborent une domination de Zverev. Mais le talent et le génie sont du côté d’Alcaraz.

    Il est étonnant de constater la différence des match en GC versus 2 sets gagnants entre ces deux joueurs où Zverev a nettement mieux négocié les confrontation en GC.

    Ce qui est très impressionnant mine de rien avec lui, et qui s’était déjà manifesté en janvier à l’United Cup, c’est la caisse physique qu’il s’est forgé. Il est probablement en course pour être le vainqueur en GC qui aura passé le plus temps sur le court si le dénouement est en sa faveur.

    • Jo 9 juin 2024 at 18:30

      Alcaraz, quant à lui, nous gratifie çà et là de quelques ronds des familles qui étaient la marque de fabrique de la regrettée Arantxa Sanchez.

  14. Jo 9 juin 2024 at 19:44

    Un Roland cooomme tous leees auuutres… Un nouuuveau Paaaris (?)

  15. Achtungbaby 10 juin 2024 at 11:57

    Bon, vu des bouts de la finale.
    Je suis peut être mal tombé, mais j’ai trouvé le niveau assez faible.
    Rare de voir un joueur masculin jouer bombé pour casser le rythme de l’autre…

    Zverev paraît limité techniquement et son jeu est ennuyeux, tout comme celui de Sinner soit dit en passant…

    Et je n’arrive toujours pas à aimer Alcaraz, qui me parait plutôt bourrin dans son allure et ses attitudes too much alors que son tennis est plutôt varié et d’une certaine élégance.

    • Guillaume 10 juin 2024 at 12:26

      Il faut noter que le bombé d’Alcaraz a bcp embêté Zverev hier… et que c’est aussi en ayant recours à cette option qu’il avait neutralisé Sinner à Indian Wells et fait tourner leur demi-finale. D’une manière ou d’une autre, ses « cloches » gênent ses adversaires frisant pourtant les 2m. D’où les guillemets que je mets à « cloches » : plus que moonballs, elles doivent gicler et renvoyer à quelque chose approchant le lift de Rafa côté coup droit : ça a l’air inoffensif, mais c’est compliqué de les exploiter. Et de la même manière que Rafa s’ouvrait le court en long de ligne sur la balle courte ainsi obtenue, Carlos y a été de sa progression ces derniers mois en exploitant la première ouverture via une attaque de revers long de ligne (ou plein centre pour surprendre l’adversaire).

      C’est l’énorme paradoxe de ce qu’il est devenu ces derniers mois : tantôt brillant (il l’était déjà), tantôt brouillon (à ce point c’est nouveau).

      • Rubens 10 juin 2024 at 12:49

        Pour rebondir sur notre discussion d’il y a quelques mois sur Carlitos, je suis quand même ravi qu’il ait été hier capable, quand les choses ne tournent pas comme il le voudrait et les sensations pas au rendez-vous, de varier les trajectoires et les longueurs. Alors oui ça ressemble parfois à du Arantxa Sanchez, mais il gagne ainsi en consistance ce qu’il perd en flamboyance. A la fin, il gagne sans bien jouer, mais je préfère le voir gagner en jouant mal que perdre en faisant n’importe quoi.

        Je note quand même que Zverev l’a considérablement gêné hier avec sa puissance. Clairement, il déteste être agressé.

      • Guillaume 10 juin 2024 at 14:25

        et encore, « sans bien jouer »… J’ai entendu beaucoup de grincheux à ce sujet (« les finales de GC, c’était mieux du temps du Big 3″), mais ses fins de matchs contre Sinner et Zverev sont extrêmement qualis. Il joue – enfin ! – juste tactiquement (les cloches si efficaces pour repousser, le combo slice – amorties – contrepieds pour achever un Z qu’il a vu émoussé) et montre ainsi l’étendue de sa palette (jusqu’aux services volées bien burnés aux égalités ou pour sauver balle de break dans les jeux trèèès tendus du début de 5e), réservant les coups wahou quand il n’y a pas d’autre option (le passing dos au jeu pour le double break, un autre de mémoire en feuille morte, amortie croisée mourant de l’autre côté du filet).

        Ce qui lui manque maintenant, c’est une première balle de service digne de ce nom. Quand il aura (si il y parvient…) cette certitude de pouvoir s’appuyer sur un certain nombre de points gratuit sur son service, il n’en sera que plus stable dans le cours des matchs.

        Après être agressé oui, il déteste ça. Pas pour rien que Struff l’emmerde toujours. Mais ça revient aussi à la problématique du service, quand ton adversaire fait 1 ou 2 points gratuits par jeu quand toi tu dois toujours t’employer. C’était flagrant contre Sinner et Z, notamment dans les derniers sets. Tout le 5e set contre Sinner et le début de 5e contre Z, qu’est-ce qu’il a été malmené. C’est d’autant plus fort d’avoir tenu, et sauvé autant de balles de break, avec un engagement aussi moyen. Parce qu’aujourd’hui dans le Top 5 il est cerné par les bons serveurs. Si lui qui est un gros matcheur dos au mur (11V – 1D en 5 sets dans sa carrière) se construit en plus la capacité à dégainer un ace dans les moments chauds…

        • Perse 11 juin 2024 at 10:45

          Effectivement, vers la fin des matchs, j’ai trouvé que le talent pur a parlé, et dans ce département Alcaraz est probablement le joueur le mieux doté des 20 dernières années (parce que au-delà de la qualité récurrente de ses amorties, ses lobs et autres angles de passings sont souvent aussi écoeurant).

          En réalité, c’est impressionnant comme ce RG renverse un peu les perspectives avec la victoire de l’Espagnol qui reprend de la distance par rapport à Sinner, et qui continue sa série de victoire en GC contre lui par ailleurs.

          J’aime beaucoup Sinner mais en valeur absolu, il est légèrement derrière Alcaraz : notamment sur les coups waouh et désespéré dont Alcaraz est spécialiste.

          La spéciale de Sinner c’est le coup droit court croisé en grand écart, déjà extraordinaire en soi mais il n’a pas encore la capacité d’aligner les coups transcendants comme l’a fait Alcaraz contre lui en demi-finale.

          Toutefois, je pense que l’écart s’est bien réduit cette année, sachant qu’en plus Sinner avait un déficit de préparation, son bilan est globalement positif et il a tout à fait les armes pour battre Alcaraz à la régulière au moins 30% du temps.

          La fenêtre en GC de Zverev touche à sa fin et je suis un peu triste pour lui. Cela dit, je suis épaté par sa caisse physique, il réalise un tournoi absolument hors-norme de ce point de vue. Dommage qu’il ait tant de sautes de concentration et parfois de guigne qui prolongent exagérément ses matchs.

        • Guillaume 11 juin 2024 at 12:11

          Les 2 derniers matchs d’Alcaraz m’ont fait penser à Wawrinka qui disait (US16) avoir besoin de se mettre dans le rouge physiquement pour réussir à sortir son jeu A+. Parce que c’est à cette condition qu’il se débarrassait des pensées parasites (gamberge, stress…). Il y avait un peu de ça chez Alcaraz contre Sinner puis Zverev. Dans son cas pas pour faire émerger le jeu A+, mais pour simplement parvenir à se mettre à jouer « juste ». Ce n’est qu’une fois dos au mur que l’instinct de survie lui a permis de surmonter le stress le faisant déjouer et tenter tout et n’importe quoi.

          Sinner – Alcaraz, ça reste proche, oui, et le H2H oscillera sans doute beaucoup au gré des dynamiques du moment… mais aussi de la copie proposée par Alcaraz, moins « stable » que Sinner. Il est ainsi notable qu’au coeur de mois euphoriques pour l’un, compliqués pour l’autre, c’est bien l’Espagnol qui a gagné leurs 2 matchs ce semestre (et donc infligé à Sinner les 2/3 de ses défaites en 2024). Je dirais tout de même que Sinner serait bien inspiré d’en gagner une prochainement

          Z fait une grosse quinzaine, on ne peut pas lui enlever. Il gagne avec application « LE » match attendu (sans doute le seul de la quinzaine où j’ai vu le Chatrier à guichets fermés, loges incluses), revient de nulle part contre Griekspoor, enchaîne encore 5 sets au bout de la nuit contre Rune, a globalement toujours au-dessus de la tête cette épée de Damoclès du procès en cours en Allemagne, doit répondre régulièrement aux relances sur le sujet en conf, n’est quasiment jamais le favori du public de Nadal au premier tour à Alcaraz en finale, perd 4x sur 7 le premier set de ses matchs… Et au bout de tout ça il n’est qu’à 1 set du titre. Quoiqu’on pense du bonhomme cela reste très fort sportivement. Un certain Homard confirmera que je ne le voyais pas à pareille fête après la sortie du tableau :smile: (pour être précis, je ne le voyais pas trébucher sur Nadal, mais en payer le contrecoup par une contreperf au 2e ou 3e tour).

          • Sam 12 juin 2024 at 13:30

            Ahaha ! Le Homard confirme…Avoir fièrement affiché un prono sur sa page Fb le premier dimanche, qui voyait le Z passer en 4 sur Nadal pour empocher le titre au final, prono dument charrié par notre Guillaume – qui bien entendu affirmera avoir pour sa part, mais, y-a-t-il des témoins ?!), pronostiqué Carlito.
            On a vu ce que ça a donné, mais, mais, mais…D’où me vient cette étrange impression que, même à 2 sets à 1 contre lui, Carlito restait favori en finale ? Peut-être du constat tout bête qu’il est intrinsèquement au-dessus, et ça semble de moins en moins discutable. Et qu’il lui suffit « presque » d’être Carlito « normal + », au bon moment, pour que ça passe.

        • Perse 11 juin 2024 at 12:50

          Oui effectivement Sinner serait bien inspiré de gagner le prochain match contre Alcaraz.

          Honnêtement, je ne partage pas trop l’analyse du « What if? » de Nadal malchanceux ; son parcours en 2024 montrant qu’il joue entre Top 50 et 100 dans l’absolu et qu’il a gagné beaucoup de match sur l’aura, l’expérience et le mental.

          Le randam médiatique a peut-être pris de l’influx à Zverev mais il y avait 1 division d’écart sur le terrain : Nadal n’était pas dangereux.

          Le Zverev-Grieskpoor était pas loin du guichet fermé également (j’y étais).

          Ce qui est notable également depuis 1 ans est l’effritement de Medvedev qui ne gagne plus de tournois et commence à se faire rouler dessus par les 2 larrons.

  16. Jo 14 juin 2024 at 19:00

    Qui ne saute pas n’est pas Moutet. J’écrivais il y a quelques jours que le comportement du public de Roland-Garros n’était que l’un des multiples avatars de la montée du nationalisme en France. Je ne croyais pas si mal dire. J’ai néanmoins voulu voir le côté « positif » de la chose, l’ambiance de Coupe Davis, la ferveur, le local qui se transcende. À y repenser, Coco me rappelle Hugo Chávez envoyant paître George W. Bush dans un langage fleuri, fort d’une mise en scène diabolique devant ses fanatiques. Après les délires nocturnes, la gueule de bois, terrible. Cela dit, j’ai de l’estime pour notre capitaine. Il présente et parle bien, en français et en anglais. Même certains de ses travers m’amusent, ses petites phrases, on dirait du Audiard moderne. Il incarne la compétence, la raison. Castéra à l’aube de l’année, c’était le début de la dérive, et maintenant, le forfait, dans tous les sens du terme. Mais comment a-t-il pu faire un truc pareil ?

  17. Nathan 15 juin 2024 at 12:07

    Et en plus le capitaine joue au tennis, pas au niveau de Chaban mais quand même ! Un homme qui joue au tennis peut-il être fondamentalement mauvais ?

    Pour parler de choses futiles, donc essentielles, comme le tennis, le meilleur match d’Alcaraz à Roland, me semble-t-il, a été celui joué contre Korda.

    Korda, au tennis nonchalant, techniquement quasi parfait, fluide comme l’eau qui coule. L’eau qui coule, hélas ! C’est ce qu’on reproche à Korda. Un manque de pugnacité, de niaque, de dramaturgie. Pourtant ce jour-là, à Roland, contre Alcaraz, il a livré un match total, plein, très varié, quasi parfait… Et il a perdu en 3 sets. Quand Alcaraz joue bien, en continu, c’est effroyable. C’est une machine à plier n’importe qui en deux temps trois mouvements.

    Pourtant, je pense que Korda est sur la bonne voie. S’il continue ainsi, il pourrait être très dangereux, sur surface rapide (surface rapide ?? où es-tu ?). Plus que Dimitrov, pour les amoureux du tennis élégant. Du moins je l’espère, j’aime bien son tennis.

  18. Guillaume 20 juin 2024 at 09:23

    Le futur vainqueur de Wimbledon joue l’effet de surprise. Il endort la méfiance de la concurrence pour mieux jaillir de sa boîte le jour J.

    • Guillaume 20 juin 2024 at 11:29

      N’empêche : depuis ses promesses de 2014 (titre au Queen’s, demie à Wimb), sur herbe c’est deux petits huitièmes à Wim et pas la moindre finale dans les tournois de préparation. Sans même parler de ses résultats sur surfaces dures, dans le même temps il fait un quart et deux huitièmes à Roland, deux demies à Monte-Carlo et plein de quarts à Madrid / Rome… Il a eu des déviances, le garçon !

    • Jo 21 juin 2024 at 06:16

      Il nous fait suer l’ex-futur vainqueur de Wimbledon. Je ne peux plus le voir en Pinterest, sans bile aucune. Une belle tête de vainqueur, oui (coucou François Pignon). Une gueule de panthère des taïgas (bisous Sylvain Tesson). Comme je suis très cohérent avec ma bonne foi bienveillante, j’ai martelé que le monde entier voulait se marier avec lui, mais j’ai aussi avancé que « personne ne veut jouer comme lui ». Limpide ! Et puis, vous savez quoi ? Alizé m’a soufflé après leur soirée monégasque qu’il joue avec un petit manche et deux balles usées, ce qui ne m’étonne pas !

      https://youtube.com/shorts/m2-_ZP4PQAU?si=GJXgzraYdQCLOWhm

  19. Guillaume 20 juin 2024 at 11:23

    @Perse : il te reste un article en brouillons qui serait de bon aloi pour cette saison de gazon. Il est publiable ?

    • Perse 21 juin 2024 at 10:35

      Je t’ai envoyé un mail, vérifie les spams ?

  20. Rubens 20 juin 2024 at 14:58

    Voici la liste des demi-finalistes à Wimbledon depuis 2010 (hors Big 4) : Berdych (3), Tsonga (2), Raonic (2), Gasquet (2), Del Potro, Janowicz, Dimitrov, Querrey, Cilic, Anderson, Isner, Bautista-Agut, Shapovalov, Berrettini, Hurkacz, Norrie, Kyrgios, Alcaraz, Medvedev et Sinner.

    Dans cette liste, je ferai 3 paquets :

    – Les multiples demi-finalistes, qui ont en commun d’avoir tous été également demi-finalistes dans d’autres levées du Grand Chelem. Ils savaient se mouvoir sur la surface, mais leur palmarès global n’en fait pas nécessairement des « spécialistes » de la surface. C’est peut-être un peu plus vrai pour Raonic, l’un des meilleurs serveurs de son époque (voire le meilleur, dixit Gillou), dont le service était extrêmement compliqué à retourner sur gazon.

    – Les « petits nouveaux » Alcaraz, Sinner et Medvedev, dont il est probable qu’ils étofferont encore leur palmarès sur gazon comme ailleurs, et qui à ce titre ne peuvent pas être considérés comme des spécialistes de la surface. Ils sont les meilleurs joueurs du monde, et ils le sont sur gazon comme ailleurs, sans surprise.

    – Et enfin les one-shoters, dont le nombre, variable selon les années, dépendait avant tout de la présence ou non du Big 4.

    Je ne vois donc, dans cette liste, aucun joueur dont le palmarès serait significativement supérieur à Wimbledon qu’ailleurs. A titre de comparaison, les années 80 ont vu Frawley, Mayotte, Edmondson, Curren, Cash, Zivojinovic, autant de joueurs ayant atteint le dernier carré à Wim et dont le palmarès s’est construit en grande partie sur gazon. Ce qui, selon moi, correspond à la définition d’un spécialiste.

    Au-delà de l’évolution du circuit et des matériels, il faut rappeler que les années 80 – et plus encore les années 70 – sont une époque où deux, et même trois levées du GC se disputaient sur gazon. Pour l’Open d’Australie, les tournois de préparation, et même des tournois qui suivaient, se déroulaient sur gazon. Mais là, je n’ai cité que les demi-finalistes de Wimbledon, et il faudrait étoffer avec les quarts, les huitièmes. Les deuxièmes semaines de Wimbledon étaient surpeuplées de seconds couteaux Américains, Sud-Africains, Australiens, bref, issus des pays du Commonwealth, qui comme par hasard sont aussi les pays où le tennis est né et s’est développé. Le gazon est bien la surface originelle du tennis, et les années 70-80 sont la dernière période, je crois, où des joueurs de premier plan ont grandi (au moins en partie) sur gazon. Et ce à l’époque où les Suédois, les Espagnols et les Argentins trustaient les titres sur terre battue.

    Mon constat n’a rien de bien original, mais je me demandais si l’élite du tennis aujourd’hui a réellement des moyens de s’entrainer sur gazon autrement qu’en disputant les 3 semaines de tournois en amont de Wimbledon ? Il me semble que Rafa s’était fait construire un terrain en gazon dans son fief de Manacor, mais Rafa est un cas particulier car il en avait les moyens. Mais pour les autres ?

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