Le tennis élémental L’Eau – partie 1 : Andy Murray, la dynamique du fluide

By  | 21 mars 2020 | Filed under: Regards

1919407-a-tennis-ball-is-dropped-into-water-in-front-of-black-background - Copie« Empty your mind, be formless, shapeless like water. When you put water into a cup, it be­comes the cup. You put water into a bowl, it be­comes the bowl. You put water into a teapot, it be­comes the teapot. The water can flow or it can crash. Be water my friend. »


Traduc­tion : vide ton esprit, sois sans forme comme l’eau. Quand tu mets de l’eau dans une tasse, elle de­vient la tasse. Tu mets de l’eau dans un bol, elle de­vient le bol. Tu mets de l’eau dans une théière, elle de­vient la théière. L’eau peut co­ul­er ou chut­er. Sois l’eau, mon ami.

En des temps très an­ciens, je vous pro­posais une rêverie à la façon de Gas­ton Bac­helard auto­ur de l’expéri­ence des styles ten­nistiques. Dans cette es­quis­se, les 4 éléments, feu, air, eau, terre, com­posent une gril­le métap­horique favorisant l’explora­tion des sen­ti­ments im­palp­ables que nous pro­cure le style d’un joueur. On peut alors mieux com­prendre nos af­finités élec­tives, ou port­er sur un joueur un nouveau re­gard affiné par cette exégèse poétique.

La di­mens­ion tem­porel­le de l’expéri­ence ten­nistique est un as­pect fas­cinant des métap­hores élémen­tales ; la vites­se sub­jec­tive qu’on épro­uve est sans mesure avec les caractères ob­jec­tifs de la rapidité du déplace­ment du joueur et de la balle. J’ai com­mencé par évoqu­er le style de joueurs qui présente des af­finités avec le caractère du feu : accéléra­tion, volatilité, déséquilib­re, in­stabilité, avec des portraits du jeu de Gul­bis, Dol­gopolov, ou du re­v­ers d’étoile filan­te de Gas­quet. Aujourd’hui, je vous pro­pose une plongée dans un autre élément : les joueurs aqueux, maîtres du temps ralen­ti.

Comme celui du feu, l’archétype de l’eau in­car­ne égale­ment une in­stabilité, mais l’expéri­ence sub­jec­tive est celle de l’en­lise­ment, d’un im­palp­able ralen­tisse­ment.

Sous le pat­ronage d’Hermès, dieu des voleurs aux pieds ailés, les joueurs de l’eau aux mœurs sub­rep­tices, sont des voleurs de temps. Leur com­bat est une lutte de l’esprit.

Ce caractère in­saisiss­able et polymorphe les rend fréquem­ment l’objet de la vin­dicte des afiçionados : un joueur sans qualités, dont les procédés dis­sol­vent … l’ad­versaire. En pro­clamant mon goût pour les façons de Gil­les Simon, j’avais ainsi jadis sus­cité l’ire de Duong, idolâtre de l’Olym­pi­en Feder­er. Suf­foqué par un goût si per­v­ers, il en avait brûlé ses vais­seaux et quitté le site. Le ten­nis fluide et traître de Simon était pour lui la néga­tion des valeurs ten­nistiques les plus nob­les : l’ergo sum de celui qui « fait le jeu ».

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Sur ces en­trefaites, je vous in­vite à scrut­er l’art klep­tomane d’Andy Mur­ray, Gil­les Simon, Daniil Med­vedev ou en­core Be­rnard Tomic.

Voici com­ment Fran­cis Ponge portrai­ture l’eau, in­fini­ment pas­sive, in­fini­ment adapt­able :

« Plus bas que moi, toujours plus bas que moi se trouve l’eau. C’est toujours les yeux baissés que je la re­gar­de. Comme le sol, comme une par­tie du sol, comme une modifica­tion du sol. Elle est blanche et bril­lante, in­for­me et fraîche, pas­sive et ob­stin­ée dans son seul vice : la pesan­teur; dis­posant de moyens ex­cep­tion­nels pour satis­faire ce vice : con­tour­nant, trans­per­çant, érodant, filtrant. A l’intérieur d’elle-même ce vice aussi joue : elle s’ef­fondre sans cesse, re­non­ce à chaque in­stant à toute forme, ne tend qu’à s’humili­er, se co­uc­he à plat ventre sur le sol, quasi cadav­re, comme les moines de cer­tains ordres. Toujours plus bas : telle semble être sa de­v­ise : le contra­ire d’ex­celsior. »

« Pas­sive et ob­stin­ée » « dis­posant de moyens ex­cep­tion­nels pour satis­faire ce vice : con­tour­nant, trans­per­çant, érodant, filtrant. » Les mots de Ponge sont un co­stard taillé sur mesure pour décrire l’iden­tité de jeu d’Andy Mur­ray, le chevali­er à la Tri­ste Figure.

Andy est un joueur qui possède une palet­te tech­nique éblouis­sante, dont l’éten­due per­met just­e­ment à son ten­nis aqueux d’as­sur­er son génie pro­téifor­me. As­sociée au sens tac­tique, cette amplitude dans les répon­ses pos­sibles per­met l’adap­tabilité suprême qui est le génie de l’eau s’adap­tant à tout cours, toute résis­tance, tout ob­stac­le.

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La force de l’eau est sa pati­ence ; ce n’est pas elle qui peut s’user ! Elle soumet, par un travail de sape qui va re­nvoy­er le jeu ad­verse à ses lig­nes de fail­les. Elle met sans cesse l’ad­versaire en de­meure de recréer la force vive qui viendrait à bout de son apat­hie. Elle est un com­bat d’en­duran­ce men­tale : aura-t-il assez con­fian­ce en sa force qui vient, cette fois en­core, s’em­pal­er dans ses filets, pour la re­nouvel­er, en­core et en­core, à jamais lui semble-t-il ?

Cette sorte de trans­e dans laquel­le vous plon­ge les ral­lyes des joueurs de l’eau me fait pens­er, dans Naruto, au gen­jutsu (tech­nique d’il­lus­ion) du puis­sant Itac­hi dont je vous livre la de­scrip­tion de Narutowiki :

« Les Ar­canes Lunaires af­fectent quicon­que re­gar­de l’utilisateur dans les yeux. Dès que la vic­time voit le Sharin­gan, elle se retro­uve prison­nière d’une il­lus­ion en­tiè­re­ment régie par l’utilisateur. Ce de­rni­er altère prin­cipale­ment la per­cep­tion du temps de son ad­versaire pour lui faire vivre un sup­plice be­aucoup plus long que la durée ef­fective de la tech­nique. Itac­hi peut ainsi tor­tur­er son en­nemi pen­dant 72 heures ap­paren­tes alors qu’il ne s’écoule que quel­ques secon­des dans la réalité. Il en résulte des séquel­les psyc­hologiques pouvant laiss­er la vic­time dans le coma pen­dant plus d’une semaine. »

D’après Bac­helard, c’est l’imaginaire poétique lié aux « Eaux pro­fon­des, eaux dor­mantes, eaux mor­tes. L’eau « lour­de », chez Edgar Poe : chez Poe, le de­stin des im­ages de l’eau suit la rêverie de la mort qui est la rêverie prin­cipale, l’image première, la douleur in­itiale. Toute eau claire a voca­tion à s’as­sombrir pour ab­sorb­er la noire souffran­ce. Toute eau vive doit s’alour­dir, s’alen­tir. Et con­templ­er cette eau, c’est aussi s’alour­dir, ralen­tir jusqu’à mourir. Le fond de vallée comme horizon in­dépass­able de la vie. Thématique du méandre, du temps qui stag­ne. « L’ombre des arbres tom­bait pesam­ment sur l’eau et semblait s’y en­sevelir, imprégnant de ténèbres les pro­fon­deurs de l’élément ». »

Il pour­suit sur ce pouvoir d’il­lus­ion :

« De­vant l’eau pro­fon­de, tu choisis ta vis­ion ; tu peux voir à ton gré le fond im­mobile ou le co­urant, la rive ou l’in­fini ; tu as le droit am­bigu de voir et de ne pas voir ; tu as le droit de vivre avec le bateli­er ou de vivre avec « une race nouvel­le de fées laborieuses, douées d’un goût par­fait, mag­nifiques et minutieuses ». […] Entre réel et re­flet, au cœur de notre choix de voyant, l’eau cro­ise les im­ages. De même qu’entre présent et passé, est la doub­le trame « sur­face et fond ». Le passé de notre âme est une eau pro­fon­de. La nuit aussi est une eau pro­fon­de : nuit et eau sont con­substan­tiel­les. L’eau lour­de est le re­fuge des ombres. L’eau avale l’ombre comme un noir sirop. Elle in­vite à mourir. Et elle est l’élément qui se souvient des morts. Mélan­colie. »

Et après tout ça, on re­proc­he à Andy de faire la tronche ! Faut pas croire que c’est facile tous les jours, ces pouvoirs hy­pnotiques !

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La brigade du rire ATP

Les noms d’oiseaux qu’on a longtemps jeté à la figure de Mur­ray réson­nent avec ces aqueuses qualités : la Murène, basé sur son nom et sa capacité d’aper­ture buc­cale héritée de Judy, se plan­que en em­bus­cade en eaux troub­les et effraye par sa capacité dévorat­rice. Elle évoque le sang froid du pois­son et en même temps, le caractère sinueux, on­dulant, four­be du ser­pent. « Le rat » possède ces mêmes qualités mal­adives (comme vec­teur d’in­visib­le mal­adie) et parce qu’il dis­sout l’in­dividualité dans la horde…

Fon­damen­tale­ment, ce type de jeu créé un mal­a­ise, il inquiète et con­fron­te.

Avec ces mots, Ponge énonce enfin tout ce qui fait la force de Mur­ray et tout ce qu’on lui re­proc­he :

« De ce vice, qui le rend rapide, précipité ou stag­nant; amorphe ou féroce, amorphe et féroce, féroce térébrant, par ex­em­ple; rusé, filtrant, con­tour­nant; si bien que l’on peut faire de lui ce que l’on veut, et con­duire l’eau dans des tuyaux pour la faire en­suite jail­lir vert­icale­ment afin de jouir enfin de sa façon de s’abîmer en pluie : une vérit­able esclave. … »

D’ail­leurs, les coups qu’Andy a porté à la per­fec­tion sont le lob , une trajec­toire toute en co­ur­be comme l’élément fluide qui ab­sor­be toute l’éner­gie de la frap­pe et con­tour­ne l’ad­versaire pour le poig­nard­er dans le dos, com­biné à l’amor­tie qui, elle aussi, est un acte d’ab­sorp­tion, d’épuise­ment, dont l’éner­gie se dis­sipe sur le court comme s’il s’était mué en sable ; l’amor­tie coupe les jam­bes de l’ad­versaire, qui semble lui aussi pris dans les s­ables mouvants. Ces deux coups, tout comme le slice dont Andy maîtrise toutes les varia­tions, exige une main douce, li­quide, sub­tile.

Et une…

Et deux…

Et trois !

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A suiv­re : par­tie 2 avec Gilou, Daniil et Nanard !

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Avocate at­titrée de Ric­hard Gas­quet sur 15LOVE (SAUVEZ les bébés phoques !) et Thiemolâtre irrécupérable. Que le Re­v­ers à Une Main soit avec toi.

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38 Responses to Le tennis élémental L’Eau – partie 1 : Andy Murray, la dynamique du fluide

  1. Colin 22 mars 2020 at 14:59

    Presque 5 ans ont passé depuis les « mecs du Feu » (oups cette référence à Nerval tombe… à l’eau). Ça valait le coup d’attendre. Patricia tu es donc le Stanley Kubrick de ce site (même si Kubrick n’a jamais tourné avec Bruce Lee).
    Cet article a presque réussi à me faire regretter la Murène (« passif et obstiné », ça le caractérise assez bien), fallait le faire. La référence à Bachelard peut surprendre au premier abord, mais après tout, ne dit-on pas que certains joueurs de tennis ont tendance à « arroser les bâches »? La symbolique de l’eau prend ici tout son sens (sans même parler du filet de pêcheur qui sépare les deux moitiés du court).

    Bon, OK, je sors. Mais avant :
    - En relisant ton opus sur Dolgo, je suis retombé avec nostalgie sur un commentaire de Skvorecki (c’est lui qui t’a soufflé la citation Leeienne on dirait). Mais il est passé où Skvo?
    - Les liens n° 2 et 3 mènent à la même « outrageous » amortie infligée à Anderson à Wimbledon.

    • Guillaume 22 mars 2020 at 15:27

      D’autant plus monstrueux qu’il ne s’est écoulé que 48h entre sa promesse de s’y remettre et la publication de ce premier opus chiadé comme s’il avait été peaufiné durant des semaines. Patricia, total respect !

      • Patricia 22 mars 2020 at 22:23

        J’avais déjà toutes les images et les citations en réserve depuis ma réflexion initiale, ça m’a facilité la tâche (en fait j’ai même déjà écrit la moitié du volet 2).
        Et puis, comme je suis confinée avec impossibilité de continuer à recevoir mes patients, j’ai que ça à foutre ^^ !….

        • Patricia 22 mars 2020 at 22:34

          ps : j’ai corrigé les liens

    • Patricia 22 mars 2020 at 22:30

      Ah mais Bachelard, c’est lui qui m’a donné toute l’idée de la série ! Le Feu, l’Eau, l’Air, la Terre, c’est lui, c’est le divin Gaston qui m’a fourni toute la substance ! Psychanalyse du feu, L’eau et les rêves, l’Air et les songes, La Terre ou les rêveries de la volonté…

      • Kaelin 24 mars 2020 at 17:12

        excellente idée,et pressé de lire la suite!

  2. Colin 22 mars 2020 at 15:00

    Question subsidiaire: Mardy Fish était-il lui aussi un « joueur de l’eau »?
    Cette fois je sors pour de bon.

  3. Guillaume 22 mars 2020 at 15:28

    D’où le fait aussi que les gars affrontant Murray ont si souvent l’air en apnée ?

  4. Nathan 23 mars 2020 at 01:22

    Exercice de grande virtuosité, excellent à bien des égards.

    « Toute eau vive doit s’alourdir ». Cela m’a fait penser à la fin du Bateau Ivre de Rimbaud :

    Si je désire une eau d’Europe, c’est la flache
    Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
    Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche
    Un bateau frêle comme un papillon de mai.

    On aime Murray à regret. Parce que trop de vivacité décevante fait souffrir. Alors la flache devient désirable, confortable, tranquille et forcément mélancolique. Et le bateau frêle, c’est l’amortie, aussi légère que mortelle. La revanche enfantine sur la force mâle, la supériorité chinoise sur l’Occident volontaire (Federer), le temps d’un instant.

  5. Montagne 23 mars 2020 at 12:31

    Francis Ponge pense -et dit- que l’eau est » plus bas, toujours plus bas que moi »

    Véronique Sanson n’est pas d’accord :

    https://www.youtube.com/watch?v=oi-gb6WUZpI

  6. Nathan 23 mars 2020 at 19:06

    Et puis il y a aussi le Maréchal Mac-Mahon et son célèbre « que d’eau, que d’eau ! ». Ce qui ne présage rien de bon pour ce pauvre Murray…

    • Colin 23 mars 2020 at 20:18

      MacMahon… normal, encore un écossais!!!

    • Nathan 24 mars 2020 at 15:07

      « Et encore, Monsieur Colin, vous n’en voyez que le dessus ! »

  7. Kaelin 24 mars 2020 at 17:10

    Salut salut !!!

    S’il fallait un nouvel article pour nous prouver que ce site est une mine de talent, de poésie et de connaissance, Patricia, tu as relevé le défi avec brio et en plus en en temps record !!!

    Cet article serait introuvable sur tout autre support médiatique sportif, c’est juste formidable de pouvoir lire des textes de ce genre, surtout en ces temps difficile, où l’ennui et le désespoir nous prennent parfois aux tripes.

    Gardons 15lovetennis, et encore de nombreuses années !!! Haha :D

    Murray est donc joueur aqueux, cela va sans dire au vu de ta démonstration. Notre Gilou aussi, génie dans son genre, véritable horreur pour de nombreux joueur du feu … Tomic je n’y aurai pas pensé directement mais tu as raison, suffit de regarder ses matchs pour s’apercevoir que malgré ses capacités à accélérer le jeu quand il le souhaite, il adore temporiser et faire mariner l’adversaire … ; Medvedev, ok.

    Je vais donc essayer de deviner les autres joueurs purement ou en bonne partie « aqueux » parmi ceux que je connais … :

    Bon c’est pas le 1er auquel on pense mais Nishikori a un coté aqueux je dirai ; Monfils par certains aspects évidents ; Mannarino, un de mes chouchous, est clairement un joueur de l’eau ! ;

    Des joueurs au tempérament plutôt posé, qui laissent peu transparaitre leurs émotions, qui excellent dans l’endormissement de leurs adversaires, ont suffisamment de palette technique pour sortir un coup de génie une fois que l’adversaire prend la mesure dans l’échange à force d’agressivité, bref des joueurs emmerdants car très difficile à cerner et qu’on ne peut ni catégoriser de génies absolus, ni de limeurs sans âme et sans plan B … Non ces mecs là connaissent très bien leur capacité et savent surtout exploiter les faiblesses et les nerfs de leurs adversaires.

    J’adore parfois, par séquence, ce genre de joueur mais c’est comme le bon vin, il faut du temps pour les apprécier, les comprendre … C’est sur la durée qu’on les apprécie.

    C’est d’ailleurs pour cela que j’ai longtemps eu Gasquet (joueur feu mais feu follet plutôt / on à peine le temps de s’extasier de cette belle étincelle qu’elle est déjà éteinte ! Damn) comme joueur favori et comme photo de profil. Désormais j’ai compris que ce sont les joueurs comme Mannarino, génies incompris pour la plupart, qui font le tennis. Le tennis liquide du moins, celui qui nous fait suer …

    Vraiment excellent, Patricia. Un Grand merci.

    • Patricia 25 mars 2020 at 14:54

      Merci Kaelin ! Eh oui, une fois qu’on a le système de catégorisation, c’est tout le plaisir que de tenter d’assigner un joueur à un élément.

      Mannarino est proche d’un contreur comme Gilou (je parlerai du contre dans le volet 2) ; les fulgurances de Bernie font partie de son talent pour la manipulation du temps, elle implique d’utiliser ce temps ralenti.
      Monfils, si tu vois un match contre Simon, tu vois deux marécages qui se foutent sur la gueule. Et contrairement à ce que son côté facétieux, enfantin et décalé peut amener à penser, c’est un joueur « intellectuel », il a du goût pour gagner un point en dominant par une séquence astucieuse. Il manque souvent de la discipline tactique (c’est Gilou qui le dit) pour contrôler le jeu (enfin ça s’est arrangé), et il manque en endurance, pour qu’on voit cette emprise de toile d’araignée que Gilou ou Murray peuvent avoir sur l’adversaire. Pour moi, il a cette mentalité de l’eau tout de même, mais il est plus dur à classer parce qu’il y a quelques aspects hétérogènes qui l’apparentent au feu : son attirance pour le ludique, pour des coups flamboyants totalement gratuit, et sa capacité d’accélérer certains coups en puissance qui est plus importante que ceux que j’ai choisis pour expliciter la catégorie du tennis de l’eau. Monfils est « eau ascendant feu », on va dire !

      Nishikori, je le vois plutôt comme un joueur de l’air ! Je ne vais pas spoiler un truc que je n’ai pas encore écrit ^^, mais en gros, il a un jeu très équilibré, il dirige nettement beaucoup plus le jeu que les gars cités ici (par exemple en 2014 son match à l’USO contre Djoko, il est nettement plus agressif que Djoko ; ou la finale de Madrid contre Nadal, il joue bien plus vite que lui) – c’est le critère « olympien » ; il a un visuel fluide et planant, très équilibré dans sa gestuelle, mais sa balle va très vite, elle est bien lifté et consistante.

      Les gars que j’ai choisi pour creuser le tennis de la terre (blague involontaire) sont Nadal, del Po, Thiem et Wawrinka ; pour l’air, il y a Fed, Tsitsipas, FAA, Zverev, Goffin, Nishi, Dimitrov…. Chez les jeunes que je n’ai pas cités, Shapo, Kyrgios, Rublev et Berrettini sont feu, Sinner je dirais air, mais bien chaud ! ^^ En terre Khacha, de Minaur j’ai du mal à le caser, Coric aussi…

      Et Djoko ? Ah, lui je le garde pour la bonne bouche, on verra son cas en conclusion !

      • Kaelin 26 mars 2020 at 07:31

        Oui tu as raison en y repensant, Nishikori est plutôt un joueur de type « air », plus que « eau » … il est capable de jouer très vite, n’est pas un joueur vicieux, n’endort pas ses adversaires plus que ça : ce n’est pas son fond de commerce. Je me suis un peu fourvoyé sur son cas.

        Pressé de voir la suite en tout cas !

        • Héron 26 mars 2020 at 11:35

          Nishikori produit des coups soudains qui surprennent dès qu’il est n’est pas débordé : préparation rapide, explosivité de la frappe et aucune indication de la direction que prendra la balle avant qu’elle ne soit frappée. Aidé par un déplacement très vif, il est prêt à taper la balle dès qu’elle touche le sol.
          Nishikori en forme déborde rapidement pratiquement n’importe qui.

  8. Guillaume 26 mars 2020 at 13:51

    Mine de rien la famille « joueurs aqueux » me semble celle qui compte le moins de représentants évidents, non ? En cherchant comme ça, j’en trouve assez peu hors les 4 du postulat de départ. Manna, oui. Seppi, peut être. Dans les retraités, j’aurais bien mis Ljubicic. Au delà de ses patates au service, il avait ce côté je t’endors, je ronronne un peu, je t’anesthesie avant d’en claquer une.

    Au bout du bout de cette logique, d’ailleurs, est ce que Karlovic ne rejoint pas cette philosophie du faux rythme, de l’endormissement de l’adversaire ? Sa filière de jeu est différente, mais l’intellectualisation (et dans le cas de Karlo c’est le mot, il a une réflexion très forte sur le fait de perdre l’adversaire, de l’user, dans un combat qui n’a pas réellement lieu sinon mentalement) me semble relever des mêmes mécanismes.

    • Kaelin 29 mars 2020 at 05:33

      Llubicic je suis assez d’accord quand je repense au bougre ! Toujours beaucoup apprécié ce personnage, encore plus l’homme que le joueur d’ailleurs, parce que son tennis était parfois un peu soporifique en effet. Mais quel énorme kif cet IW 2010, où il remporte le tournoi en dégommant Djoko puis Rafa puis Roddick en 2 tie break (évidemment) en finale …

      D’ailleurs si vous vous ennuyez, je vous encourage à aller sur Eurosport, ils ne vérouillent aucun accès aux articles de qualités, contrairement à l’Equipe, et il y a vraiment de supers articles sur des sujets actuels de fond, sur des matchs vintages etc … C’est toujours aussi bon. Franchement c’est de loin devenu mon site sportif de référence alors qu’avant c’était de loin l’Equipe.

      Dans ce genre d’article top sur les comètes du tennis à la Llubibic 2010, je vous recommander cet article sur la victoire de Mardy Fish à IW (décidément, quel beau tournoi) 2008 … https://www.eurosport.fr/tennis/masters-indian-wells/2020/indian-wells-vintage-la-comete-fish-emporte-tout-ou-presque-sur-son-passage_sto7707914/story.shtml

      Victoire sur Davydenko, 5e mondial, Roger balayé et finale de malade contre Nalbandian (ah ce joueur…. il en manque des mecs comme ça quand même aujourd’hui)…

      Bon je digresse encore une fois (mes profs me l’ont toujours reproché d’ailleurs) mais c’est incroyable comment ce joueur, Nalby, a, avec son sublime jeu, a pu nous offrir des joutes absolument splendides avec tous les tops players.

      • Kaelin 29 mars 2020 at 05:48

        Oula sur Mardy Fish autant pour moi je me suis un peu emmêlé les pinceaux et emporté ahah, il bat Nalby dans un match fou, Davydenko et Roger facile puis perd en finale contre Djoko.

  9. Sam 27 mars 2020 at 10:33

    Santoro ? Et Clément ?
    Cool, non, de vous projeter cette image mentale « Santoro – Clément » ?!

    • Kaelin 29 mars 2020 at 05:20

      Santoro et Clément je suis assez d’accord…. j’en ai trouvé un autre en fouillant dans ma mémoire tennistique…. vous allez approuver j’espère…. notre ami RADEK !!!

      Haha n’y a-t-il pas plus beau représentant, après notre ami britannique, que ce Radek pour illustrer ce tennis marécageux, pleine de fourberie, de maitrise technique, de balles mollassonnes, de lobs et passings dignes réalisés à la perfection.

      J’ai aussi pensé à autre joueur, à qui je trouve des similitudes avec le jeu de Manna : Nieminen.

      Benneteau aussi pourrait en faire partie non, de ces joueurs aqueux ? On se fout tout le temps de sa gueule mais c’est un beau joueur, avec une belle technique. C’est juste qu’il a une lose intersidérale et qu’il lui manque un peu de tout pour passer du cap du très bon joueur qu’il était, à excellent. J’apprécie de manière générale les joueurs qui perfent presque autant en double qu’en simple, je trouve que ça prouve une sacrée polyvalence technique, tactique, et même mentale puisqu’ils enchainent plus que les autres les matchs lors d’un même tournoi.

      • Paulo 29 mars 2020 at 14:56

        Stepanek avait un jeu très complet c’est certain, mais il était trop offensif d’une manière générale pour être qualifié de joueur « aqueux », à mon sens. Il montait beaucoup plus au filet (où il excellait) que Murray, par exemple. Stepanek, c’est le joueur complet, difficile à mettre dans une case.

        Voir cette vidéo récap’ sur Stepanek : https://www.youtube.com/watch?v=Vk68hpALTmI
        Ne surtout pas louper, en 2ème partie, l’échange contre Gonzo : ce dernier, après que le Tchèque l’ait fait poireauter au service – un spécialiste de la provoc, d’ailleurs, Stepanek – lui expédie un smash sur l’homme, que Radek reçoit dans le postérieur, et aucun des deux ne dit rien après coup. Gonzo ne s’excuse pas (il l’a fait exprès) et Radek ne moufte pas, parce qu’à l’évidence il sait qu’il l’a cherché… collector. Fallait pas provoquer…
        Ses célébrations aussi valaient le coup d’œil !
        Joueur hyper doué en double aussi, le Radek… se souvenir des exploits réalisés avec son compère Berdych en coupe Davis, qu’ils ont dû gagner deux fois, pas mal !

        • Patricia 30 mars 2020 at 12:54

          Eh oui, y a plein de joueurs pour lesquels la catégorisation montre ses limites ; Radek, en tant que relique de l’époque des volleyeurs, va nécessairement plus « faire le jeu » que Murray. Mais s’il avait joué à l’époque où tout le monde volleyait, on l’aurait je pense sans trop de problèmes classé chez les sinueux et les aqueux … j’attache pas mal d’importance, on l’a vu, aux surnoms comme révélateurs de l’identité de jeu, et à cet égard, la célébration qui lui a valu le surnom de « worm » est un indice : https://www.youtube.com/watch?v=OHH8uYch2I8

          Je trouve par exemple que la qualité de sa balle est bien cotonneuse dans cet extrait… Après, c’est comme Monfils : dans sa personnalité, il y a du ludique, de la provoc’ (ses tenues immondes !) il y a sa réputation de tombeur… des éléments qui ressortent plus à la symbolique du feu.

          Je me rappelle d’ailleurs une interview de Gilou (sur le talent) où il allumait Feliciano Lopez en disant qu’on le classait à tort, en raison de sa qualité de service et de volée, comme un attaquant, et que pour lui c’était en somme un limeur… Il mettait aussi en garde contre les stéréotypes sur le talent, un contre-pied intéressant comme toujours avec Gilou. https://twitter.com/prisemarteau/status/1082716586736263169?lang=fr

          Comme joueur de double, Stepanek est effectivement sublime, ô défunte Davis Cup…

          • Patricia 30 mars 2020 at 13:09

            pour ceux qui ont un compte sur press reader, on peut relire le texte de Simon ici : https://www.pressreader.com/france/l-equipe/20150206/281934541368654

          • Guillaume 30 mars 2020 at 16:05

            assez d’accord avec ça. Le Mérou ne faisait pas que service-volée, son jeu était un panachage, avec un fort penchant pour les balles cotonneuses et les coups feintés.

            Est-ce que finalement la famille de l’Eau ne regroupe t-elle pas les profils de tacticiens – je n’ose dire les cérébraux ?

            • Patricia 30 mars 2020 at 19:15

              Si, si… C’est le point développé dans le volet 2 ^^ l’eau comme miroir, surface réfléchissante, psyché…

            • Montagne 30 mars 2020 at 22:45

              Ancêtre (relatif) de la famille de l’eau : Miroslav Mecir dit « le chat ». Chat qui d’ailleurs est un animal qui n’aime pas l’eau.

  10. Paulo 27 mars 2020 at 16:10

    Hello,

    Certes il y a un caractère un peu arbitraire à classer les joueurs dans des cases telles que l’eau, le feu, la terre, l’air ; mais effectivement, s’il est un joueur pouvant être représenté par l’eau, c’est bien Andy Murray. Adaptation au style de jeu de son adversaire, jeu de défense, de contre… et surtout, cette tactique est servie par une panoplie technique époustouflante, une « main » hors normes : slice, amortie, volée, demi-volée, lob, et des deux côtés, revers comme coup droit.
    Selon mes souvenirs de physique, on dit d’un liquide qu’il est d’autant plus « mouillant » qu’il s’étale facilement sur la surface solide sur laquelle il est répandu.
    Murray, c’est le tennisman « mouillant » par excellence.

    Cela dit, il ne mouille pas souvent sa culotte le garçon, doté qu’il d’un sang-froid diabolique, en match. Pas pour rien qu’il a le palmarès qu’il a… ce n’est pas Wawrinka qui dira le contraire, lui qui dominait nettement l’Écossais lors de la finale du tournoi d’Anvers il y a quelques mois et semblait se diriger vers une victoire en deux sets – il (re)jouait bougrement bien, le Suisse – et qui a fini par céder, dans le money time du 3ème set, sur son service, sur des fautes assez grossières indignes de son niveau de jeu jusque là, manifestement écœuré de voir cette fichue balle revenir, revenir, revenir encore. dans le registre teigne, chiffonnier (chiffonnier fauché, même), Murray a délivré ce jour-là une prestation magistrale – et ce n’est là qu’un exemple parmi tant d’autres. Son tennis est certes mouillant, mais le plus souvent ce n’est pas lui qui prend l’eau, ce sont ses adversaires !

    En revanche, il peut, sans fausse pudeur, mouiller ses joues, l’ami Andy, quand il est ému : on se souvient de son fameux « I can cry like Roger, it’s just a shame I can’t play like him ! » après sa finale perdue à l’AO 2010, ou de son discours très emotional après sa finale perdue, là encore contre Roger, à Wimbledon 2012.
    Et plus près de nous, son discours déchirant quand en larmes il annonce sa probable fin de carrière, en 2019 à Melbourne.

    Son discours post-finale de Wimbly 2012 : https://www.youtube.com/watch?v=WzCB4YQXPeM (désolé Andy, tu ne peux pas savoir combien j’étais content ce jour-là, non pas de tes larmes, mais de la victoire du maestro)

    Pour ce qui est des autres joueurs dont les noms reviennent pour illustrer les joueurs « aqueux », c’est à mon sens sans conteste à Gillou que revient le titre de dauphin d’Andy Murray.

    PS : merci Patricia, avec cette série d’articles, de nous donner l’occasion d’analyser le caractère des joueurs et non plus seulement leur jeu.

    • Paulo 27 mars 2020 at 16:41

      À propos de Dolgopolov, joueur « du feu », « feu follet », que j’apprécie beaucoup à cause de son imprévisibilité et de ses fulgurances, de son côté totalement non conventionnel (il rappelle son compatriote Davydenko, certes dans un autre registre, celui du rapport au « politiquement correct » tennistique – car oui, Davydenko est né en Ukraine) :

      Une petite recherche montre que le Dog a été opéré du poignet une deuxième fois (la première fois, je ne sais pas de quand ça date) en juin 2019. Sur son compte twitter, il indique qu’il a repris l’entraînement en septembre dernier : https://twitter.com/TheDolgo/status/1172846104897085440
      On peut constater sur cette photo que le joueur à l’éternelle queue de cheval a changé de look !

      • Paulo 27 mars 2020 at 16:52

        (tiens, mon commentaire est passé à la trappe, je recommence)

        Une autre originalité du Dog est qu’il a pour animal de compagnie un serval (un félin originaire d’Afrique pouvant peser jusqu’à 15-20 kg, voire plus). Il a posté une photo de lui avec son ami en février 2019 : https://twitter.com/TheDolgo/status/1093868744986804224

        (un mois plus tôt il postait une photo de son mollet salement mordu par l’animal, avec la légende suivante : « Still want a serval? :-D First make sure you can manage it :-D Teeth look to be nice and straight. Went in perfectly :mrgreen: »)

        • Patricia 30 mars 2020 at 12:46

          ah ouais quand même… Le gars, il veut qu’on n’ait aucun doute sur sa catégorisation en joueur de feu ! Un serval, tranquille !

      • Colin 27 mars 2020 at 23:51

        Je n’ai pas de serval mais comme Dolgo je suis un adepte de Mr Green
        Allez un p’tit dernier pour la route : :mrgreen:

      • Kaelin 29 mars 2020 at 05:11

        Effectivement il s’est fait une tronche de Peaky Blinders ahah. J’hésite à me faire la même coupe si je suis complètement confiné/en télétravail d’ailleurs. Pas encore le cas à Phnom Penh donc pour l’instant on va éviter ahah.

        Sacré Dog, le frelon du circuit, une technique complètement improbable, une tête marrante, un mec qui a l’air bien fun … Avec Dustin Brown il a probablement le tennis le plus surprenant que j’ai pu apercevoir sur le circuit depuis que je suis le tennis (une 15aine d’années).

  11. Jo 2 avril 2020 at 07:27

    Le circuit est en sommeil pour un bon bout de temps, c’est le moment de mettre en place les réformes qui s’imposent afin de fluidifier le jeu :
    - Abrogation du let au service.
    - Jeu décisif (premier à 7 points avec 2 points d’écart) dans tous les sets de tous les matches de tous les tournois à 6/6, voire à 5/5 (le tennis, à la base, c’est le premier à 6 jeux).
    - Coaching « light » (qui existe déjà plus ou moins) : La communication est possible tant qu’elle n’empiète pas sur le temps de jeu.

    • Montagne 2 avril 2020 at 10:52

      Le let au service, ça fait au moins 20 ans qu’on en parle, tout le monde a l’air d’être d’accord (quels sont les arguments contre à part la « tradition »?)et ce n’est toujours pas acté.
      D’où vient ce refus de passage à l’acte ? conservatisme absolu ?

      Pour le jeu décisif, chacun joue sa partition, au moins dans les tournois du Grand Chelem, pour les autres tournois, il me semble que c’est jeu décisif à chaque set à 6/6 avec 2 points d’écart.
      Quant au coaching, comme tu dis, il existe déjà de fait.

    • Guillaume 2 avril 2020 at 15:10

      alors c’est drôle mais je n’ai jamais compris l’importance que tout le monde accorde à cette histoire d’harmonisation des fins de match. Perso ça me semble très accessoire. Je le dis d’autant plus facilement que j’aime les deux formats, le 2 jeux d’écart pour le coté épreuve de force / au bout de soi-même, et le tiebreak du 5e pour le rush d’adrénaline qu’il constitue. Par contre je ne trouve qu’un intérêt très limité aux solutions médianes de l’OA (tiebreak à 10 points) et Wim (TB à 12-12), qui eux n’apportent pas grand-chose. On est sur du pur gadget, vraiment pour le plaisir de dire ‘on ne fait pas comme les autres’. Mais aux deux extrémités du spectre, je kiffe aussi bien la bagarre de chiffonniers d’un 12-10 au 5e à RG, que l’électricité d’un TB final à Flushing – d’autant que les deux « collent » bien à leur tournoi respectif, en fait. Ce sont des propositions différentes. Pour tenter un parallèle avec le cyclisme, on peut aimer à la fois la lente dramaturgie d’une arrivée en haute montagne (ou le dernier col se gravit en 20-30 minutes) ET la blitzkrieg d’une arrivée pour puncheurs où tout se joue sur un jump d’une minute trente.

    • Paulo 2 avril 2020 at 20:15

      D’accord pour le jeu décisif à 6 jeux partout dans tous les sets de tous les matches (jeu décisif gagné à 7 points avec 2 points d’écart).

      Pas d’accord pour les deux autres points :
      - le let n’embête personne, puisqu’il ne se produit qu’une fois tous les quoi ? 10 services, en moyenne ? 5 secondes de plus toutes les 5 minutes en moyenne, ce n’est pas une affaire. cela dit, si cette mesure était adoptée, je n’en ferais pas un fromage.
      - le coaching : non, malheureux ! Au contraire, je suis pour prendre les moyens radicaux si nécessaire pour l’empêcher, par exemple avec l’absence du coach (et de ses adjoints) dans les tribunes ; qu’ils suivent le match depuis une cabine du type de celle des médias, et que le joueur se débrouille SEUL pour trouver des solutions sur le court, non mais !

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