2018, circuit masculin : les tops et les flops

By  | 20 novembre 2018 | Filed under: Actualité

La saison ten­nistique venant de se ter­min­er avec le Mast­ers de Londres, c’est l’heure du bilan. Parmi les meil­leurs, seuls 4 joueurs ont vrai­ment déçu. En re­vanche, je re­tiens 11 pro­gress­ions re­mar­qu­ables dont, fait not­able, 6 jeunes de 19 à 23 ans. La relève se précise !

Les Tops :

1. À tout seig­neur, tout hon­neur, Novak Djokovic + 11 : numéro 12 à l’ATP fin 2017 après une année calamiteuse (selon les stan­dards djokoviens), et même de­scen­du à la 22ème place à l’en­tame de Roland Gar­ros, le Serbe ter­mine donc l’année numéro un. Une défaite en 1/8ème de fin­ale à Mel­bour­ne, une op­éra­tion au coude dans la foulée, des défaites précoces à In­dian Wells et à Miami, ainsi qu’au début de la saison de terre bat­tue… la première par­tie de l’année ne por­tait pas à l’op­timis­me con­cer­nant le Serbe, vérit­able ogre du cir­cuit en 2011 et 2012, puis de 2014 à son sacre Porte d’Auteuil en 2016. In­capacité à se re­nouvel­er, effet de l’âge, problèmes per­son­nels, de co­u­ple notam­ment, pas vrai­ment résolus, les ten­tatives d’explica­tion, et même les prédic­tions funes­tes al­laient bon train – y com­pris, qui l’eût cru, sur 15-lovetennis.
C’est sans doute à par­tir du mo­ment où Djokovic a rap­pelé à ses côtés son coach his­torique, Marian Vajda, début avril, que le puzzle s’est définitive­ment remis en place. Le mois suivant, les résul­tats se faisaient sen­tir : demie à Rome (battu par Nadal), puis ce fameux quart à Roland, où suite à sa défaite face à Marco Cecchinato, Nole est tel­le­ment furieux qu’il lais­se en­tendre en conférence de pre­sse qu’il n’est pas cer­tain de jouer Wimbledon… Pour­tant, à par­tir de cette défaite, tout va aller très vite : fin­ale au Queen’s, battu par Cilic après avoir eu une balle de match, vic­toire à Wimbledon avec au pas­sage un com­bat dan­tesque con­tre Nadal en demie, puis des vic­toires à Cin­cinnati, à l’US Open, à Shanghai… à Bercy, rincé après deux matches épro­uvants face à Cilic et Feder­er, il échoue sur la dernière marche, battu par l’épatant Khac­hanov.
Cer­tes la con­curr­ence n’est pas, en 2018, au niveau de ce qu’elle était jusqu’en 2016 : Mur­ray n’est plus là, Waw­rinka peine à retro­uv­er son meil­leur ten­nis, Feder­er connaît une année en demi-teinte par rap­port à 2017… il n’en reste pas moins que per­son­ne n’a su saisir l’op­portunité sinon Djokovic.
À 31 ans, le Serbe ter­mine donc pour la 5ème fois l’année numéro un mon­di­al, égalant Feder­er et re­venant à une lon­gueur de Pete Sampras.
Désor­mais déten­teur de 14 tit­res du Grand Chelem, il est per­mis de pens­er qu’il peut re­joindre Nadal, et pour­quoi pas Feder­er.
Bilan de l’année : 53 vic­toires pour 12 défaites – 4 tit­res dont 2 GC et 2 Mast­ers 1000

2. Juan Mar­tin Del Potro + 6 : l’Ar­gentin est un peu un cas par­ticuli­er, puis­qu’il était en pro­gress­ion régulière de­puis 2016, suite à son re­tour d’opéra­tion au poig­net ; la Tour de Tan­dil com­m­ence la saison 2018 à la 11ème place ATP, et fait pre­uve au cours de l’année d’une belle régularité, avec en par­ticuli­er un titre à l’ATP500 d’Acapul­co, suivi d’un pre­mi­er titre en Mast­ers 1000 à In­dian Wells, d’une demie à Roland Gar­ros, d’un quart à Wimbledon et d’une fin­ale à l’US Open ; il at­teint logique­ment le meil­leur clas­se­ment de sa carrière en août (3ème place), mais se frac­ture la rotule à Shanghai, ce qui le contra­int à mettre fin à sa saison. Un beau par­cours qui se ter­mine – une fois de plus, pourrait-on dire – en queue de pois­son pour l’Ar­gentin. Doublé par Djokovic et Zverev en fin d’année, il ter­mine n°5 mon­di­al.
Il mérite néan­moins de figur­er parmi les tops 2018, que ce soit pour son meil­leur clas­se­ment en carrière, ou pour son pre­mi­er titre en Mast­ers 1000.
Bilan de l’année : 47 vic­toires pour 13 défaites – 2 tit­res, un ATP 500 et un Mast­ers 1000

3. Kevin An­der­son + 8 : l’année de ses 32 ans est celle de la con­fir­ma­tion pour le Sud-Africain, 14ème en début d’année et 6ème à l’issue du Mast­ers de Londres.
Tout au long de cette année, malgré une défaite d’entrée à l’Open d’Australie, on trouve réguliè­re­ment An­der­son en quart, en demie voire en fin­ale des tour­nois aux­quels il par­ticipe, son meil­leur résul­tat étant ob­tenu à Wimbledon, où se qualifie pour la fin­ale après avoir éliminé Feder­er puis Isner.
Brad Stine, qui dans le passé a coaché Jim Co­uri­er et qu’An­derson a em­bauché début 2018, dit de lui : « Kevin est le meil­leur joueur que j’ai coaché, il est tech­nique­ment meil­leur que Jim ! Mais tout le monde savait qu’il lais­sait trop parl­er ses émo­tions sur le court. L’an de­rni­er, avec le poing levé tout le temps, il criait un peu trop. On es­saie de trouv­er plus d’équilib­re. »
Un titre du Grand Chelem en 2019 pour le géant sud-africain ?
Bilan de l’année : 48 vic­toires pour 19 défaites – 2 tit­res dont un pre­mi­er ATP 500 (Vien­ne)

4. Karen Khac­hanov + 34 : 45ème début 2017, le natif de Mos­cou finit l’année 11ème.
Le Russe de 22 ans avait fait une petite in­curs­ion dans le top 30 en 2017, qui n’avait pas duré.
En 2018, cet ad­mirateur de Safin et de Del Potro a prin­cipale­ment à son actif 3 tit­res : les tour­nois ATP250 de Mar­seil­le et de Mos­cou et le Mast­ers 1000 de Paris-Bercy ; et 2 huitièmes en Grand Chelem (Roland Gar­ros et Wimbledon). Au 3ème tour de l’US Open, il a réalisé un gros match face à Nadal, à qui il a fallu 4 sets serrés et 4 heures 23 minutes pour l’em­port­er.
À Bercy, il éli­mine 4 top 10, dont Novak Djokovic, avant de re­mport­er le titre.
Une ex­plica­tion pos­sible à cette forte pro­gress­ion : Khac­hanov a changé de coach fin 2017, pour retro­uv­er Ved­ran Mar­tic, l’homme qui l’avait ac­compagné au début de sa carrière.
Bilan de l’année : 46 vic­toires pour 22 défaites – 3 tit­res dont un Mast­ers 1000

5. Borna Coric + 35 : le Croate de tout juste 22 ans passe de la 47ème à la 12ème place mon­diale. Son entrée fracas­sante chez les « grands », quand en 2014, à 17 ans, il bat­tait Rafael Nadal en 1/4 de fin­ale à Bâle, ne fut pas vrai­ment suivie d’une con­fir­ma­tion ; at­teig­nant le 33ème rang mon­di­al en 2015, il se traînait en­suite entre les 40ème et 60ème places, se clas­sant 48ème fin 2017.
Après un début de saison 2018 timide (éli­mina­tion d’entrée à Mel­bour­ne par Millman), il monte en puis­sance à In­dian Wells, battu seule­ment en demie par Feder­er, puis à Miami où il s’incline en quart face à A. Zverev. La saison sur terre bat­tue ne le voit pas brill­er, mais il crée la sur­pr­ise à Halle, matant en fin­ale le maître des lieux, Feder­er, non sans avoir pris sa re­vanche sur A. Zverev plus tôt dans le tour­noi. Il ne con­fir­mera pas ce bon résul­tat à Wimbledon (battu d’entrée par Med­vedev), et s’arrêtera en 1/8ème à New York, vic­time de Del Potro. Un bon résul­tat à Shanghai (fin­ale) le pro­pul­se dans le top 15 (13ème).
C’est en Grand Chelem que le jeune Croate doit désor­mais con­firm­er – la fin­ale de la coupe Davis entre la Fran­ce et la Croatie, du 23 au 25 novembre, sera-elle son tremplin ?
Décrit comme un gros travail­leur et un am­bitieux – il déclarait en 2014 qu’il voulait de­venir numéro un mon­di­al – , cet ad­mirateur de Nadal et d’Ivanisevic a engagé comme coach Ricar­do Piat­ti fin 2017 ; sous la houlet­te de l’an­ci­en entraîneur de Ljubicic, Gas­quet et Raonic, Coric a fait évolu­er son jeu vers l’avant en 2018… et ça paie !
Bilan de l’année : 39 vic­toires pour 20 défaites – 1 titre, l’ATP 500 de Halle

6. Kyle Ed­mund + 36 : en pas­sant de la 50ème place début 2017 à la 14ème place, le jeune Britan­nique d’origine sud-africaine de 23 ans con­fir­me ce que l’on avait en­trevu l’an de­rni­er.
Il com­m­ence l’année en frap­pant fort à l’Open d’Australie, où il at­teint la demi-finale après avoir éliminé notam­ment An­der­son et Di­mit­rov.
Sur terre bat­tue, après une fin­ale à Mar­rakech puis un quart de fin­ale à Mad­rid, il pous­se Fog­nini aux 5 sets au 3ème tour de Roland Gar­ros.
Il ne dépasse pas le 3ème tour à Wimbledon (battu par Djokovic, futur vain­queur) mais at­teint les demi-finales à Pékin puis les 1/4 de fin­ale à Shanghai avant de re­mport­er son pre­mi­er titre sur le grand cir­cuit à An­v­ers.
Fred­rik Rosengr­en, an­ci­en coach de Mag­nus Nor­man et de Robin Söderl­ing, l’ac­compag­ne de­puis l’autom­ne 2017 et n’est sans doute pas pour rien dans sa pro­gress­ion ; il dit de lui : « Je sais qu’il a l’appétit et l’envie néces­saires, ainsi que toutes les qualités autant tech­niques que men­tales pour de­venir un grand joueur. »
Bilan de l’année : 36 vic­toires pour 21 défaites – 1 titre, l’ATP 250 d’Anv­ers

7. Stefanos Tsit­sipas + 76 : 91ème début 2018, le Grec de 20 ans ter­mine 15ème, ce qui lui a valu l’award ATP de la meil­leure pro­gress­ion de l’année.
En 2017, alors qu’il écum­ait le cir­cuit chal­leng­er, le jeune pen­sion­naire de l’Académie Mouratog­lou a confié qu’il avait suivi de loin, mais non sans envie, les ex­ploits de son an­ci­en rival chez les juniors, Denis Shapovalov, sur le grand cir­cuit – en août notam­ment, à la Rog­ers Cup – ; de quoi lui donn­er des idées…
Signe du de­stin (ou non), c’est just­e­ment Shapovalov que le tirage au sort de l’Open d’Australie 2018 lui réser­vait en guise de pre­mi­er tour… le Canadi­en, sur sa lancée de 2017, l’y bat­tait en 3 sets.
Tsit­sipas pre­nait sa re­vanche sur son jeune rival 3 mois plus tard, sur la terre bat­tue de Monte Carlo. Dès lors, la mécanique était en­clenchée : fin­ale à Bar­celone et demie à Es­toril, avec des vic­toires sur Schwartzman, Car­reno Busta, Thiem, An­der­son ou en­core le cor­iace Lajovic ; vic­toire sur Lucas Pouil­le à Halle, et qualifica­tion pour la 2ème semaine à Wimbledon ; demi-finale à Was­hington puis fin­ale au Mast­ers 1000 de Toron­to, avec 3 top 10 à son actif. Il ne dépas­sera cepen­dant pas le 2ème tour à l’US Open, éliminé par un de ses bour­reaux en 2018, Daniil Med­vedev (le Russe l’a battu 3 fois sur 3).
Il re­mpor­te son pre­mi­er titre sur le cir­cuit prin­cip­al en auto­mne, à Stockholm, se défaisant au pas­sage de Fabio Fog­nini, 14ème joueur mon­di­al.
Chez les Tsit­sipas, le sport pro­fes­sion­nel est une af­faire de famil­le : coaché par son père Apos­tolos, l’étoile mon­tante du ten­nis est le fils de Julia Sal­nikova, ex-joueuse de ten­nis pro­fes­sion­nelle d’Union Soviétique ; son grand-père mater­nel, Ser­gei Sal­nikov, a été un joueur de foot­ball in­ter­nation­al soviétique.
Ex­cel­lent ser­vice, coup droit re­dout­able, re­v­ers à une main sol­ide quoique plus ir­réguli­er, jeu puis­sant et of­fen­sif, belle main au filet, Stefanos a longtemps eu pour modèle un cer­tain Roger Feder­er…
Un des co­ac­hes qui le suivent à l’Académie Mouratog­lou dit ceci : « Son père dit toujours que le pre­mi­er titre du Grand Chelem qu’il re­mpor­tera sera Wimbledon. ». Notez bien : le pre­mi­er ! c’est qu’on est am­bitieux, chez les Tsit­sipas…
En at­tendant, s’il ex­is­tait un clas­se­ment des chal­lenges d’ar­bitrage foireux, Tsit­sipas serait cer­taine­ment numéro un mon­di­al.
Bilan de l’année : 46 vic­toires pour 27 défaites – 1 titre en ATP 250

8. Daniil Med­vedev + 49 : 65ème début 2018 (il a été au mieux 48ème, en 2017), il ter­mine 16ème.
Comme son compère Karen Khac­hanov, le Russe originaire de Mos­cou, âgé de 22 ans, a sur­tout pro­gressé au clas­se­ment de­puis août.
Fran­cophile et fran­cophone : à l’âge de 18 ans, Daniil s’instal­le en Fran­ce, à Can­nes, au centre d’entraî­ne­ment de Jean-René Li­snard et Gil­les Cer­vara ; ce de­rni­er, an­ci­en sparr­ing partn­er de Thomas En­qv­ist, Just­ine Hénin, Marat Safin ou en­core Jo-Wilfried Tson­ga, de­vient son coach.
Daniil re­mpor­te en 2018 les tour­nois ATP250 de Syd­ney (en sor­tant des qualifica­tions) et de Winston Salem (sans per­dre un set), et, his­toire de gard­er le rythme, l’ATP500 de Tokyo en sor­tant des qualifs et sans per­dre un set dans le tab­leau prin­cip­al.
« J’aime bien sa per­son­nalité. Il était un peu fou, mais il s’est un peu calmé. » dis­ait de lui Feder­er avant de l’affront­er à Bâle, le mois de­rni­er. Le jeune Russe s’est en effet fait connaître par quel­ques coups d’éclat : en 2017, après avoir été battu par Be­mel­mans à Wimbledon, il avait lancé quel­ques pièces de mon­naie au pied de la cha­ise de l’ar­bitre, suggérant que ce de­rni­er avait été acheté ; geste pour lequel il avait écopé d’une amen­de de 12.700 euros. En mars 2018, suite à sa vic­toire sur Tsit­sipas à Miami, il a fail­li en venir aux mains avec le Grec, es­timant que ce de­rni­er l’avait in­sulté ; l’ar­bitre de cha­ise a dû s’in­terpos­er.
Gil­les Cer­vara poin­tait à sa façon ce trait de caractère de son poulain en fin de saison 2017 : « il y a un gros axe de travail au niveau maturité et au niveau ment­al sur le ter­rain, qui sera décisif. » Une par­tie du chemin semble avoir été faite.
Bilan de l’année : 43 vic­toires pour 24 défaites – 3 tit­res dont un ATP500

9. Marco Cecchinato + 86 : 106ème début 2018, il finit 20ème mon­di­al.
Avant cette année, l’Itali­en de 26 ans n’avait re­mporté que 4 matches sur le cir­cuit prin­cip­al, pour 23 défaites. En 2018, il re­mpor­te 23 vic­toires, gagne deux tit­res (Umag et Budapest) et réalise le fan­tastique par­cours que l’on sait à Roland Gar­ros, at­teig­nant les de­m­ies après avoir éliminé notam­ment Car­reno Busta, Gof­fin et Djokovic.
Hor­mis un pas­sage de quel­ques mois dans le top 100 en 2015-2016 (n°82 à son meil­leur), Cecchinato était in­stallé dans le top 200 de­puis plusieurs années.
Con­damné à 18 mois de sus­pens­ion et 20.000 $ d’amen­de en première in­stan­ce, en juil­let 2016, pour par­ticipa­tion à un pari truqué, Cecchinato est blanchi trois mois plus tard, la com­miss­ion d’appel ayant con­clu à l’exist­ence d’irrégularités dans la manière dont les pre­uves avaient été re­cueill­ies au cours de l’enquête.
L’Itali­en – ô sur­pr­ise – est un spécialis­te de la terre bat­tue : 27 des 46 matches qu’il a dis­putés sur le grand cir­cuit cette saison l’ont été sur cette sur­face, pour seule­ment 19 sur dur ou sur gazon – sans parl­er des 21 matches joués sur terre sur le cir­cuit secon­daire !… Ce n’est pas un hasard si son bilan est net­te­ment meil­leur sur l’ocre : 17 vic­toires pour 10 défaites, quand sur les aut­res sur­faces il se con­ten­te de 6 vic­toires pour 13 défaites.
Le plus dur l’at­tend désor­mais : con­firm­er… et si pos­sible, de­venir plus polyvalent.
Bilan de l’année : 23 vic­toires pour 23 défaites – 2 tit­res

10. Nikoloz Basilashvili + 38 : 59ème en début d’année, il ter­mine 21ème.
Le Géor­gi­en de 26 ans avait déjà franchi un pre­mi­er cap en 2017, pas­sant des al­en­tours du top 100 aux en­virons du top 60.
Après un début de saison moyen qui le voit re­tomb­er à la 89ème place, le puncheur originaire de Tbilis­si ex­plose sur la terre bat­tue de Ham­bourg, re­mpor­tant le tour­noi aux dépens du tenant du titre et doub­le vain­queur Leonar­do Mayer, non sans s’être préalab­le­ment extra­it des qualifica­tions.
Par la suite, il se qualifie pour la première fois pour un 1/8ème de fin­ale en Grand Chelem, à l’US Open, ne s’y in­clinant que con­tre Nadal. Il réalise à nouveau une semaine par­faite à Pékin, s’offrant le titre après avoir battu Ed­mund puis Del Potro.
Ses deux pre­mi­ers tit­res sont donc deux ATP500, après deux fin­ales per­dues sur des ATP250 en 2016 et 2017.
Il semble que, pour lui aussi, le déclic soit venu avec l’en­gage­ment d’un nouvel entraîneur : Jan de Witt (an­ci­en coach de Gil­les Simon), au prin­temps de­rni­er. Le joueur con­sidère en effet que de Witt l’a « aidé à mettre en place son jeu ».
Avec cette 21ème place, Basilashvili est d’assez loin le joueur de ten­nis géor­gi­en le mieux classé de l’his­toire, de­vant Ir­ak­li Labad­ze, 42ème en 2004.
Bilan de l’année : 29 vic­toires pour 28 défaites – 2 tit­res en ATP500

11. Alex de Minaur + 177 : passé de la 208ème à la 31ème place en un an, le jeune Australi­en de 19 ans a logique­ment reçu l’award ATP de la révéla­tion de l’année (‘New­com­er of the year’).
Il est même désor­mais n°1 australi­en de­vant Millman (33ème) et Kyr­gios (37ème) !
Né en février 1999 à Syd­ney de père uruguay­en et de mère es­pagnole, Alex vit entre Al­ican­te en Es­pagne, où il s’entraîne, et l’Australie pour laquel­le il joue en coupe Davis.
Bénéficiaire d’in­vita­tions aux tour­nois de Bris­bane et de Syd­ney début 2018, le jeune loup aux dents lon­gues, alors classé 208ème, va frapp­er les esprits en s’offrant des joueurs comme Johnson, Raonic, Ver­dasco, Lopez et Paire pour ral­li­er re­spec­tive­ment les de­m­ies et la fin­ale de ces deux tour­nois. Il tombe cepen­dant dès le pre­mi­er tour à Mel­bour­ne, battu en 4 sets par Be­rdych, payant sans doute l’ac­cumula­tion des matches. Deux semaines plus tard, il pous­se Al­exand­er Zverev au tie break du 5ème set lors de la re­ncontre Australie-Allemagne de Coupe Davis.
Il al­ter­ne en­suite tour­nois chal­leng­ers et qualifica­tions sur le grand cir­cuit, battu d’entrée à Roland par Kyle Ed­mund, se his­sant au 3ème tour à Wimbledon où il subit la loi de Nadal, at­teig­nant la fin­ale de l’ATP500 de Was­hington grâce notam­ment à des vic­toires sur Chung et Rub­lev, pas­sant égale­ment deux tours à Flush­ing Meadows où il perd avec les hon­neurs face à Cilic, en 5 sets.
Il a dis­puté 5 fin­ales dans l’année, dont 3 en chal­leng­er, en re­mpor­tant une seule : celle du chal­leng­er de Not­tingham, sur gazon. Alex con­clut sa saison en beauté en at­teig­nant la fin­ale du Mast­ers Next Gen de Milan, qu’il perd face à Tsit­sipas.
Un gabarit à la Gil­les Simon, un jeu de con­treur qui n’hésite cepen­dant pas à mont­er au filet et dont la sur­face préférée est le gazon, ses idoles de jeunes­se sont Roger Feder­er et Lleyton Hewitt. Be­aucoup voient d’ail­leurs chez Alex une re­ssemblan­ce avec son il­lustre com­pat­riote dans sa faculté à ne rien lâcher en match, au point qu’il est sur­nommé « Demon ».
« Je vais juste aller sur le court et me donn­er à fond ; c’est ce que je veux faire tous les jours. C’est pour ça que je veux être connu et c’est ce que je veux que les aut­res joueurs sac­hent de moi, que je ne vais jamais laiss­er tomb­er. » confiait-il en sep­tembre de­rni­er. Son coach de­puis qu’il a 9 ans, Adol­fo Gutier­rez, d’ajout­er : « il n’a peur de rien. »
L’humilité de ce fils de gérants de sta­tion de lavage auto est mise en avant par Gutier­rez : « c’est un des ses plus gran­des qualités. »
Humilité, maturité… l’anti-Nick Kyr­gios, en somme.
Point à amélior­er, son ser­vice : il est seule­ment 64ème au clas­se­ment ATP des ‘Serve lead­ers’.
Bilan de l’année : 28 vic­toires pour 23 défaites

Men­tions spéciales :

- Hyeon Chung, passé du 58ème au 25ème rang, es­sentiel­le­ment grâce à son beau par­cours à Mel­bour­ne ; en­core gêné par les bles­sures, il n’a pas con­firmé par la suite.
- John Millman : l’Australi­en de 29 ans passe de la 128ème à la 34ème place grâce à 2 tit­res en chal­leng­er, une fin­ale à Budapest et un quart à Flush­ing Meadows, où il éli­mine Fog­nini et Feder­er ; Millman avait auparavant été, à son meil­leur, 60ème en 2016.
- Fran­ces Tiafoe : l’es­poir américain de 20 ans monte à la 39ème place alors qu’il avait démarré l’année 79ème (avait été n°60 en 2017) ; à noter, un pre­mierr titre re­mporté sur le grand cir­cuit : De­lray Beach, où il bat au 2ème tour son idole de jeunes­se, Del Potro.
… et trois jeunes qui intègrent le top 100 en 2018 :
- Le Français Ugo Hum­bert, 20 ans tout juste, fait un bond un 279 places, ter­minant 99ème ; pro­gress­ion réalisée notam­ment grâce à 2 vic­toires en Fu­tures en début d’année, puis 2 vic­toires en Chal­leng­ers ; sur le cir­cuit prin­cip­al, un bilan de 2 vic­toires pour 3 défaites.
- Le Chili­en Chris­tian Garin, 22 ans, finit 83ème alors qu’il était classé 312ème début 2018, et qu’il a assez longtemps végété entre dans le top 200-top 300. A notam­ment re­mporté 3 tour­nois chal­leng­ers (de suite !) en fin d’année, sur… terre bat­tue.
- l’Es­pagnol Jaime Munar, 21 ans, 76ème fin 2018, soit une pro­gress­ion de 108 places en un an. Battu en demi-finale du Mast­ers Next Gen de Milan par de Minaur au terme d’un match très plaisant.

In­class­able…

… à la fois top et flop dans la même année : Ten­nys Sandgr­en. Invité-surprise des quarts de fin­ale de l’Open d’Australie, l’Américain de 27 ans au prénom prédes­tiné n’a pas con­firmé : son bilan de­puis lors n’est en effet que de 12 vic­toires pour 17 défaites ; les mauvaises lan­gues ajouteront qu’à Mel­bour­ne, à part ses vic­toires sur Thiem (en 5 sets) et sur un Waw­rinka jouant sur une jambe, il n’a éliminé que les 84ème et 94ème mon­diaux… 96ème en début d’année, il finit 61ème. Sa saison se clôt sur une éli­mina­tion au 1er tour du chal­leng­er de Hous­ton, début novembre.

Les flops :

1. Grigor Di­mit­rov – 16 : sur le podium (3ème) il y a un an, le Bul­gare échoue à une médioc­re 19ème place fin 2018. Mais où est passé le vain­queur de la Mast­ers Cup 2017 ?
L’homme qui avait démarré la saison 2017 en trom­be, re­mpor­tant les tour­nois de Bris­bane et de Sofia, auteur d’une demi-finale dan­tesque (cer­tes per­due) con­tre Nadal à l’Open d’Australie, vain­queur de son pre­mi­er Mast­ers 1000 à Cin­cinnati, fin­alis­te à Stockholm puis auteur d’un sans-faute à l’O2 Arena de Londres en novembre, a trav­ersé l’année 2018 comme un fantôme.
49 vic­toires en 2017, moitié moins cette année (24). 4 tit­res en 2017, une seule fin­ale, per­due sans gloire face à Feder­er à Rot­terdam, en 2018. Et en Grand Chelem, un quart à Mel­bour­ne, un 3ème tour à Roland, suivis de deux éli­mina­tions au pre­mi­er tour à Londres et à New York…
Be­aucoup (dont votre ser­viteur) pen­saient il y a un an de cela que « Baby Fed » avait sans doute – enfin – as­semblé toutes les pièces du puzzle ; qu’il avait enfin ac­quis la maturité, la con­fian­ce en lui qui lui per­mettraient de jouer désor­mais dans la cour des tout grands ; que la caboc­he fonction­nait désor­mais comme celle d’un champ­ion.
Patat­ras ! À peine par­venu au (pre­sque) som­met, Grigor n’a pu s’empêcher de re­tomb­er dans ses trav­ers : panne d’inspira­tion, niaque aux abonnés ab­sents, am­bi­tion ap­parem­ment envolée…
La vic­toire au Mast­ers de Londres et la 3ème place ont-elles con­stitué pour lui une sorte d’aboutis­se­ment – comme la vic­toire à Roland pour Djokovic en 2016 – con­duisant à le vider dès lors de toute motiva­tion ? A-t-il « juste » eu du mal à digérer ce brus­que chan­ge­ment de statut ? Ou le mal est-il plus pro­fond, et la saison 2018 n’a-t-elle été qu’un trompe-l’oeil ? Il est vrai qu’ à l’O2 Arena, il n’a battu au mieux que Thiem (4ème mon­di­al et peu à l’aise en in­door) et aucun des mem­bres du Big Four his­torique.
Même le re­ssort de la révolte semble être cassé : cette année, le Bul­gare, 27 ans, n’a brisé qu’une seule raquet­te en match, c’était à Roland Gar­ros, lors de son 3ème tour (perdu) con­tre Ver­dasco.
Alors ? Un coach à poig­ne pour le re­lanc­er ? Ou bien, apprendre du Maestro suis­se, à qui on l’a tant com­paré, com­ment voir la vie en rose ?

2. David Gof­fin -15 : le Belge de bientôt 28 ans n’aura été en 2018 que l’ombre du joueur flam­boyant qu’il a été l’an de­rni­er, fin­is­sant 22ème alors qu’il avait at­teint le 7ème rang suite à sa fin­ale au Mast­ers. Sa fin de saison 2017 de très haut niveau, où en l’es­pace de deux semaines il bat­tait Nadal, Feder­er, Thiem, Tson­ga et Pouil­le (ces de­rni­ers par 3 sets à 0 en fin­ale de la Coupe Davis), lais­sait pens­er qu’il avait passé un cap, et qu’il jouerait désor­mais les pre­mi­ers rôles sur le cir­cuit… que nenni.
Hor­mis deux quarts et une demie en Mast­ers 1000, et deux 1/8èmes de fin­ale en Grand Chelem, le bilan de l’année est maig­re pour le natif de Rocourt : 28 vic­toires seule­ment, pour 16 défaites, aucun titre re­mporté.
Et la pois­se semble lui col­l­er à la peau : blessé à l’oeil lors de sa demi-finale con­tre Di­mit­rov à Rot­terdam, il mettra plusieurs semaines à s’en re­mettre ; et c’est une douleur per­sis­tante au coude droit (due à un « œdème os­seux ») qui le pous­se à mettre un terme prématurément à sa saison, début oc­tob­re, après qu’il ait dû re­nonc­er à dis­put­er les tour­nois de Tokyo et de Shanghai.

3. Jack Sock -98 : classé 8ème fin 2017, il ter­mine l’année 106ème.
Avec le bilan cat­astrop­hique de 9 vic­toires pour 21 défaites, l’Américain de 26 ans a livré sa meil­leure par­ti­tion de la saison au POPB, où il re­mpor­te deux matches facile­ment (dont un 6-3 6-3 con­tre Gas­quet) avant de céder en 3 sets face à Thiem ; un sur­saut d’or­gueil sur la terre de ses ex­ploits qui ne lui évitera peut-être pas de de­voir pass­er par les qualifica­tions au pro­chain Open d’Australie…
Le protégé de Mark Kwoles se con­sole en ter­minant 2ème du clas­se­ment ATP en doub­le, après sa vic­toire au Mast­ers de Londres, as­socié à son com­pat­riote Mike Bryan.
Une des ex­plica­tions de sa chute spec­taculaire au clas­se­ment en sim­ple est sans doute just­e­ment son as­socia­tion avec Mike Bryan de­puis juin et le tour­noi du Queen’s, suite à la bles­sure du frère de ce de­rni­er, Bob. Cer­tes, Jack « Show­time » avait l’habitude de s’en­gag­er en doub­le dans les tour­nois aux­quels il par­ticipait, mais il chan­geait réguliè­re­ment de par­tenaire ; comme il l’expliquait en sep­tembre après sa vic­toire aux côtés de Mike Bryan à l’US Open, il a pris comme un hon­neur d’avoir été invité à jouer comme « re­mplaçant » dans la meil­leure équipe de doub­le de l’his­toire du ten­nis ; cette im­plica­tion a pro­bab­le­ment con­tribué à réduire son focus sur le sim­ple.

4. Lucas Pouil­le -14 : 18ème mon­di­al en début d’année, le Français ter­mine 32ème.
Un mois de février mené tam­bour bat­tant, avec un titre à Montpel­li­er puis des fin­ales à Mar­seil­le et Dubaï, qui lui ont valu un séjour d’une semaine dans le top 10 ; puis plus rien, ou pre­sque… en Grand Chelem : 1er tour à l’Open d’Australie, 3ème tour à RG, 2ème tour à Wimbledon, 3ème tour à Flush­ing, à chaque fois éliminé par un second – voire un troisiè­me – co­uteau ; et aucun top 10 re­ncontré en 2018 (et pour cause) !
La présence de Tommy Haas à ses côtés durant une bonne par­tie de la deuxième moitié de saison ne lui aura donc servi à rien, sinon peut-être à se mettre une pre­ss­ion négative.
Malgré les évid­ences : aucune de ses 25 vic­toires n’a été re­mportée con­tre mieux classé que lui, et 19 de ses 20 défaites ont eu lieu con­tre moins bien classé que lui… le Français a longtemps été dans une forme de déni, comme à l’issue de sa défaite con­tre Joao Sousa à l’US Open, où il se con­ten­te d’es­tim­er que « ça se joue à peu de chose »… Signe pro­b­able d’une envie de se re­mettre en cause, Pouil­le s’est séparé début novembre de son entraîneur de 6 ans Em­manuel Plan­que.

Les semi-flops :

- Pablo Car­reno Busta, 23ème : pre­mi­er re­mplaçant au Mast­ers 2017 du fait de l’abs­ence de Waw­rinka, l’Es­pagnol perd 13 places en un an. Car­reno Busta, 26 ans, auteur d’un 1/4 de fin­ale à RG et d’une 1/2 fin­ale à Flush­ing Meadows en 2017, n’aura cette année pas fait mieux qu’un 1/8ème de fin­ale à Mel­bour­ne.
- Nick Kyr­gios, 37ème : les at­tentes ont été – et de­meurent – si élevées de la part de l’en­fant ter­rible du ten­nis australi­en, voire mon­di­al, que j’ai hésité à le faire figur­er dans la liste des flops. À sa déchar­ge, des bobos récur­rents (coude, han­che) l’ont con­duit à déclar­er for­fait à plusieurs re­prises cette année. Mais le fac­teur psycho-mental a aussi – en­core – son im­por­tance, au point que « Crazy Nick » vient d’an­nonc­er qu’il va con­sult­er des psyc­hologues afin d’ « es­say­er de [se] re­nforc­er men­tale­ment »… à suiv­re, donc.
- Filip Krajinovik, 92ème : le joueur serbe de 26 ans n’est pas aidé par les bles­sures, qui lui ont coûté 3 mois d’abs­ence en pleine saison, de fin mars à début juil­let – il avait aussi manqué l’Open d’Australie – ; après sa finale-surprise à Bercy fin 2017, il n’a ob­tenu de bon résul­tat qu’à Dubaï, en mars 2018, et n’a battu aucun joueur mieux classé que lui, se con­ten­tant de 14 vic­toires sur le cir­cuit (pour 17 défaites).
Krajinovic a at­teint son meil­leur clas­se­ment en carrière en avril : 26ème. Les mauvaises lan­gues (dont je suis) di­ront que les succès qui lui ont valu d’at­teindre ce clas­se­ment étaient en trompe-l’œil, les tab­leaux de Bercy et de Dubaï étant par­ticuliè­re­ment faib­les pour des tour­nois de ces niveaux.
À quand une saison sans bles­sure pour nous montr­er ce qu’il vaut vrai­ment ?

Ils ont chuté, mais n’ont pas en­core dit leur de­rni­er mot :

- Tomas Be­rdych, 72ème à 33 ans, n’a plus joué de­puis le Queen’s (battu par Be­nneteau au 1er tour). Le Tchèque, qui traîne une bles­sure au dos, espère être de re­tour sur le cir­cuit pour l’Open d’Australie.
- Nicolas Mahut, 195ème à 36 ans, pour­suit la de­scen­te com­mencée en 2017. L’An­gevin, qui finit l’année 11ème mon­di­al en doub­le, a joué le Mast­ers de Londres as­socié à Pierre-Hugues Her­bert : la paire est bat­tue en fin­ale par la paire Bryan-Sock.
- David Ferr­er, 125ème à 36 ans : 9 vic­toires seule­ment (pour 18 défaites) sur le grand cir­cuit pour l’homme aux 726 vic­toires en carrière. Dans un en­treti­en ac­cordé au journ­al El Español, le Valen­cian a an­noncé qu’il se re­tirerait du cir­cuit co­urant 2019.
- Ivo Kar­lovic, 39 ans et 8 mois, pour­suit sa lente régress­ion : ac­tuel­le­ment 102ème, le géant croate était en­core 20ème début 2017 ! L’inus­able Karlo joue prin­cipale­ment sur le cir­cuit chal­leng­er : il a at­teint les quarts de fin­ale à Hous­ton la semaine dernière.
- Jo-Wilfried Tson­ga, 33 ans, passé en un an de la 15ème à la 262ème place, la faute aux bles­sures.
- Col­lant lit­térale­ment à la roue de Tson­ga, Andy Mur­ray, 31 ans – à se de­mand­er s’ils n’ont pas passé leurs vacan­ces en­semble : il passe de la 16ème à la 263ème place.
- Alex Dol­gopolov, 30 ans, dégrin­gole de la 38ème à la 298ème place… l’Uk­raini­en n’a plus joué de­puis mai ; il a été opéré du poig­net droit en août.

Ils ont pris leur re­traite spor­tive en 2018 :

Ont raccroché définitive­ment leur raquet­te en 2018 : Gil­les Mull­er (35 ans, Lux, meil­leur clas­se­ment 21ème en 2017), Florian Mayer (35 ans, All, meil­leur clas­se­ment 18ème en 2011), Tommy Haas (40 ans, All, meil­leur clas­se­ment 2ème en 2002), Mik­hail Youzhny (36 ans, Rus, meil­leur clas­se­ment 8ème en 2008), Juli­en Be­nneteau (36 ans Fra, meil­leur clas­se­ment 25ème en 2014).

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Pour­tant j’ai bien débuté la par­tie, le pre­mi­er point était extra­or­dinaire - Tim Hen­man

48 Responses to 2018, circuit masculin : les tops et les flops

  1. Achtungbaby 20 novembre 2018 at 12:24

    Il faudrait reprendre certains commentaires ici suite aux résultats de Djoko tout au long de l’année :

    Entre le « ce joueur ne gagnera plus un GC et paraît fini pour le haut niveau » et le « il n’y a pas de raison pour qu’il ne dépasse pas Fed en nombre de GC », on sera passé par tous les pronostics !

  2. Sam 20 novembre 2018 at 13:26

    Est-ce que ça n’est pas un peu risqué d’annoncer la retraite de Ju Benneteau ?

    • Colin 20 novembre 2018 at 19:02

      Lu sur Eurosport: « Dans l’éventualité d’un retrait d’un des deux spécialistes du double – Nicolas Mahut ou Pierre-Hugues Herbert – c’est Julien Benneteau qui intègrerait les rangs de l’équipe de France. »

  3. Jo 20 novembre 2018 at 14:55
    • Paulo 20 novembre 2018 at 17:36

      Marrante, la vidéo Jo.

    • Colin 20 novembre 2018 at 18:30

      Ah oui excellent

  4. Elmar 20 novembre 2018 at 15:54

    Très bien, ce résumé des progressions – régressions!

    Par tranche d’âge.
    D’abord le senior tour: Ferrer, bon débarras.
    Karlo, il peut encore faire mal à gauche à droite, mais la descente semble inexorable.
    Roger peut-il encore le faire? Ca paraît chaque année plus improbable. Une fois passé un début d’année où il a encore un peu surfé sur la vague 2017 et quand même profité de l’état de faiblesse du circuit, il n’y a plus eu grand-chose de bon cette année… jusqu’à la saison indoor où il a montré de nouveau un niveau intéressant. Bon, si je dois me prononcer aujourd’hui, je dirais qu’il peut encore peut-être tirer son épingle du jeu à Wimbly, moyennant du bol.

    Chez les un peu moins vieux, Murray me paraît perdu pour le tennis. Berdych, j’y crois plus trop. Tsonga peut revenir faire un ou deux coups. Stan ne redeviendra jamais Stanimal. Et la même question pour ces joueurs : pourquoi continuent-ils? Qu’est-ce qui peut les pousser à errer encore sur le circuit?

    Le cas Djoko est intéressant: il était tellement à l’ouest que je pensais qu’il était plus loin que le 12ème rang. C’est quand même signe qu’un mec comme ça, même à la ramasse complet, a un tennis suffisant pour être encore dans le top. C’était un signe suffisant pour penser qu’il allait revenir jouer les premiers rôles. N°1 mondial par contre, c’était pas gagné, surtout qu’il y parvient sur quasi un seul semestre. Le mec va partir gros favori à l’Australian Open, mais j’espère une surprise.

    Toujours dans les viocs, Anderson peut gagner un GC, mais ça sera en 2019 ou ça ne sera pas. Il a tout dans la raquette pour y parvenir. Mais faudrait pas trop qu’il tombe sur Djoko sur son parcours.

    Parmi les un peu moins viocs, Del Potro, ça paraît fichu avec ses pépins physiques. Cilic peut encore en gagner un, mais comme pour Anderson, il faudrait qu’un autre élimine Djoko.

    Dimitrov, Goffin, Raonic (tiens, t’en parles pas de lui?), voire Sock, de la génération suivante, vont peut-être à l’occasion se rapprocher du top-ten, à la Nishi mais ça restera des joueurs de second niveau. Des places en quarts ou en demis OK. Plus, bof.

    Restent les jeunes, dans lesquels j’inclus encore Thiem. Ce dernier, je pense qu’il a plus ou moins atteint son rendement maximal. Mais dans la mesure où il pourra le tenir encore 3-4 ans, ça peut passer sur terre battue car Nadal va forcément faiblir un peu désormais.
    Zverev, je pense qu’il va d’abord devoir aller perdre une ou deux finales de GC avant de pouvoir en gagner un.
    Coric, ça me paraît un peu juste en terme de niveau de jeu. Peut-être sur un malentendu.
    Tsitsi ou de Miaur, c’est un peu tendre.
    Kyrgios, je crois que je n’y crois plus.
    Shapovalov, c’est une équation encore complexe pour savoir s’il y parviendra.

    Enfin, gros coup de cœur pour Khachanov. Pour son jeu d’une part, mais aussi pour sa force mentale. Je l’ai trouvé impressionnant tant contre Nadal à l’US Open que contre Djoko à Bercy. 0 signe de faiblesse en finale d’un gros tournoi contre un monstre du jeu. Ca c’est très prometteur. De là à le voir triompher en GC, évidemment, la marche est immense. Mais il peut déjà commencer par poser des camps de base en quarts puis demi.

    Sur 2018, si les GC se sont une fois de plus partagés entre les mêmes et si seul Zverev est vraiment parvenu dans les autres gros tournois est réellement parvenu à sortir son épingle du jeu, je trouve qu’on a maintenant une vraie cohorte de jeunes qui sont en train de se placer, là où en 2017, c’était des plus tellement jeunes qui jouaient placés. Du coup, ça devrait quand même bouger encore en 2019.
    La seul point noir pour eux, c’est le retour de Djoko aux affaires, là où il avait laissé de la place ces deux dernières années (et celui qui en a profité, c’est ce vieux schnok de Roger).

    • Paulo 20 novembre 2018 at 17:34

      @ Elmar : comme je l’ai dit (plus bas) à Colin, je n’ai pas mis les gars comme Raonic, qui « auraient pu mais n’ont pas fait » une saison à la hauteur de ce qu’on aurait pu espérer d’eux. C’est un choix que j’ai fait de ne prendre que les progressions ou chutes remarquables sur une année, et uniquement les joueurs du top 30 en gros, sinon j’en avais pour jusqu’à l’Open d’Australie…

      Karlo, je pense qu’il va mettre un point d’honneur à aller jusqu’à ses 40 ans, en février.

      Ferrer, de toute façon il est tellement loin, réduit à disputer des challengers, qu’on voit mal ce qui pourrait encore le motiver.

      On voit bien que Roger reste une exception : la plupart des gars de son âge soit ont mis les bouts, soit sont en chute libre. On pourrait d’ailleurs évoquer Lopez, même âge que Fed et bien descendu lui aussi ; mais à cet âge-là je ne considère plus ça comme un flop…

      Roger, disons un coup à la Sampras US Open 2002, à Wimbledon 2019, serait sympa, et pas impossible.

      Djoko a montré, et c’est intéressant, qu’il n’a plus l’endurance d’avant, perdant deux finales coup sur coup, manifestement parce que coinçant physiquement avec l’enchaînement. Ça laisse de l’espoir aux jeunes, dès Melbourne, je pense. Un gars comme Khachanov doit, en tout cas peut y croire : son avantage sur les Tsitsipas et de Minaur étant qu’il a 2-3 ans de plus, donc est plus mature, mieux installé dans son tennis. En plus, vu ce qu’il a fait à Bercy…

      Shapovalov, on l’évoquait avec Patricia, n’a plus bien joué depuis que Laurendeau n’est plus à ses côtés (soucis de santé pour ce dernier si j’ai bien compris). Il me paraît clair que sa mère comme coach pour aller plus haut, ça ne va pas le faire. Quand il aura trouvé les bons réglages, et la stabilité, il fera très mal, aucun doute à mes yeux. Ce gars-là a un bras en or, et je pense, la caboche pour faire des grandes choses.

    • Patricia 20 novembre 2018 at 19:50

      Ben le retour aux affaires de Djoko est bien réel, et pour rester N°1 il est tout à fait crédible. Mais pas un patron qui verrouille tout, sa fin d’année l’a clairement démontré : fatigue physique en demi avec un gros match, fatigue mentale aux Masters, le gars perd désormais des tournois qu’il a survolé jusqu’en finale.

      Thiem, s’il n’y avait pas ce fichu Nadal sur terre, ça serait pour le moi le candidat N°1 au déblocage en GC : physiquement, il est devant les autres jeunes et il a l’expérience. Pour le rendement maximal, je suis pas sûre car il a passé un cap sur dur et son match contre Nadal à l’USO était son meilleur en GC pour l’instant. Il n’a pas maintenu son niveau sur tout le match, mais en dehors des baisses Nadal était balayé. Il a progressé dans pas mal de compartiments : service, retour, slice, volée, stabilité du revers, et ça fera une différence importante s’il progresse encore en service et retour.

  5. Colin 20 novembre 2018 at 17:06

    Hé bé quand on pense que Paulo ne nous avait pas encore gratifié d’un article…
    On a bien fait d’attendre, c’est du lourd que tu nous proposes là.
    Attention petite erreur, Medvedev n’a pas remporté de Masters 1000 (la ressemblance avec Khachanov s’arrête là), mais un ATP 500 (ce qui est déjà pas mal, comme pourrait le dire un certain Richard Gasquet, qui court toujours après).
    Parmi les flops de l’année 2018, on aurait pu mettre « l’ensemble des joueurs français » et non le simple Lucas Pouille. S’ils ont failli individuellement, une victoire en finale de CD sauverait (un peu) leur saison à titre collectif.

    • Paulo 20 novembre 2018 at 17:17

      Merci pour la coquille signalée (c’est bêtement un copié-collé que j’ai fait de Khachanov, en corrigeant les chiffres sauf que j’ai oublié le dernier :mrgreen: )

      Je n’ai mis que Pouille comme Français parce que j’ai fondé mon article sur les chutes et/ou progressions remarquables, avec pour base principale le top 30 (en gros puisque j’y inclus de Minaur 31ème). Un joueur qui aurait pu mais n’a pas réalisé une bonne saison, comme Gasquet, n’en fait pas partie, sinon j’en avais pour deux mois – déjà que j’ai mis à peu près 3 semaines pour rédiger l’article, un peu chaque jour… ;-)

  6. Elmar 20 novembre 2018 at 21:43

    Tiens, on parlait des mecs perdus corps et bien après une très bonne saison.
    Jjack l’Eventreur est pas mal dans le rôle aussi.

    • Colin 21 novembre 2018 at 08:48

      Qui est Jack The Ripper?
      Si c’est de Jeannot Chaussette dont tu parles, pas étonnant, vu que c’est de lui qu’était partie la discussion sur les « mecs perdus corps et bien après une très bonne saison ».

    • Elmar 21 novembre 2018 at 09:17

      Allons allons, La chaussette est des plus sympathique! Comment voir en lui un dangereux psychopathe ?

      Je parlais bien sûr de Jerzy Janowicz.

    • Colin 21 novembre 2018 at 09:35

      Aaaaaaah OK OK OK… ce porc Jerzy (que père y colle au zoo).

      …d’où le double J, qui n’était donc pas une faute de frappe

    • Paulo 21 novembre 2018 at 10:03

      Opéré du genou en août dernier : https://www.instagram.com/p/BmtMV-9FEN-/?utm_source=ig_embed&utm_campaign=embed_loading_state_control

      Comment peut-on considérer Jerzy Janowicz comme un psychopathe quand on voit cette photo ?

  7. Jo 21 novembre 2018 at 10:41

    Je classerais Dimitrov dans les semi-flops. On s’accordera à dire que le top 3 était pour lui un pic, pas son niveau moyen. Regardons les pensionnaires du Top Ten derrière le trio magique. Le quatuor de costauds, Zverev / Del Potro / Anderson / Cilic est trop robuste. La logique aurait été que Grigor glisse autour de la dixième place s’il avait fait une saison plus consistante. Sa place est avec des mecs comme Nishikori ou Thiem le mono-surface.

    Mine de rien, Dimitrov n’a pas laissé passer beaucoup d’opportunités quand elles se sont présentées à lui. Il a coché les cases ATP 500, Masters 1000 et Masters. Anderson, Kyrgios et Super-Goofy, ce n’est pas le Big Four mais il faut les battre, il les a battus. Début 2016, il perd deux finales d’ATP 250 à sa portée lors de sa crise d’adolescence tardive. Il aurait alors un ratio de 10-5 en finale au lieu de 8-7, une broutille.

    Pour le reste, toutes ses défaites dans les grands rendez-vous sont logiques car faisant face à un adversaire à priori plus fort que lui. Même s’il avait créé l’exploit contre Djokovic à Wimbledon en 2014 ou qu’il avait terrassé Nadal à Melbourne en 2017, papounet l’attendait en finale et on sait ce qu’il serait advenu. Je pense qu’au vu des forces en présence, le Dimitrov de 2017 avait son mot à dire à Wimbledon, qu’il avait fort bien démarré, mais ce fut la correction dès les huitièmes car papounet ne laisse rien passer.

    J’ai parfois lu des commentaires idiots sur Dimitrov. En revanche, Elmar (le pertinent, pas le potache) a bien résumé le dilemme, disant en substance que le tennis de Grigor est propre, complet, solide, avec un mental accrocheur, mais que ça ne part pas de la raquette. Plus exactement, ça ne part pas comme dans la raquette de Federer. Ce mimétisme, peut-être unique dans l’Histoire du tennis, est tel qu’on le souhaiterait mais, bien que n’ayant rien à lui envier sur le plan esthétique, fiston n’est pas papounet.

    L’an dernier, Dimitrov a sauvé sa carrière, d’aucuns seraient ravis d’avoir à leur palmarès ses deux titres de gloire. Que peut-il espérer dans les quelques années à venir? Densifier son total de titres et flairer un bon coup en Masters 1000. C’est dans l’opportunisme qu’il a jusqu’ici été le plus juste.

    • Elmar 21 novembre 2018 at 11:29

      Dans les deux occasions dont tu parles en GC, il avait la finale à portée de raquette.
      Je pense que rallier la finale est dans ses cordes et c’est l’objectif qu’il doit raisonnablement se fixer, dans les 24 mois à venir. Ensuite, ça dépend bien sûr que qui se présente en face de lui, mais comme c’est un opportuniste, il pourrait très bien parvenir à gratter un GC.

      Je n’oublie pas son incroyable titre à Acapulco (2014?) où il bat Murray en finale en jouant un tennis fantastique. Quand t’as le niveau pour battre Murray, t’es quand même pas loin du top-niveau.

      NB : potache, j’aime bien comme épithète.

      • Patricia 21 novembre 2018 at 12:54

        Oui, 2014, Murray n’était pas à son meilleur… mais beau tennis de Grigou.

        Je le classe en vrai flop, sans blessures son ambition minimale c’est quand même top 15. Il a battu seulement 3 top 20 dans l’année, dont 2 fois son souffre douleur Goffin.

    • Paulo 21 novembre 2018 at 13:32

      En fait, pour ce qui est de le classer en flop ou en semi-flop – et hormis la méthode plutôt « comptable » que j’ai adoptée pour établir mon classement – , tout dépend quels objectifs tu lui assignes à Dimi, quel potentiel tu vois en lui.
      Effectivement, partant d’un potentiel de top 10, ce n’est qu’un demi-flop.
      Mais si tu penses, comme c’est mon cas, qu’il pourrait mieux faire, tu parles de vrai déception. Il est vrai que mon hypothèse est fragilisée par le fait qu’il n’a pas, ou peu, battu de terreur pour conquérir son titre au Masters (voire à Cincinnati). Le sentiment que j’ai qu’il pourrait viser mieux que top 10, à savoir top 5, est forcément subjectif : comme je le dis de temps en temps, je crois que chez lui, la « caboche » – ce mélange mystérieux entre ambition générale pour sa carrière, avec tout ce que cela recouvre y compris le choix du coach ; ténacité en match, faculté à faire face à l’adversité tant mentalement que tactiquement ; audace sur le court (choisir l’offensive en acceptant de rater de temps en temps) ou au contraire frilosité, tennis-épicerie… – , la « caboche » donc est un frein important, chez Dimitrov. Je le crois parce que ça se voit de façon criante, par moments. Évidemment, c’est facile à dire, de l’extérieur, sur mon fauteuil. Mais si justement on le compare, de ce point de vue, à papy Fed, ça me paraît évident. Les tout grands sont aussi, voire surtout, à ce niveau, des monstres dans la caboche. Je ne crois donc pas que Grigor ait atteint tout son potentiel : et même si plus les années passent, plus c’est difficile d’y croire, les exemples ne manquent pas qui laissent espérer pour le Bulgare : Wawrinka bien sûr, ou Cilic en 2014, ou Anderson cette année, voire Zverev-le-jeune dont je pense que Lendl va lui faire passer un cap décisif.

  8. Paulo 21 novembre 2018 at 13:36

    Un article intéressant d’Eurosport sur l’association Zverev-Lendl : « Lendl, tout sauf une plaisanterie »

    https://www.eurosport.fr/tennis/atp-world-tour-finals/2018/lendl-tout-sauf-une-plaisanterie_sto7018752/story.shtml

  9. Kristian 22 novembre 2018 at 07:02

    Interview-souvenir genialissime de Noah
    https://www.lequipe.fr/Tennis/Article/Les-souvenirs-de-yannick-noah-dans-le-vestiaire-personne-n-aimait-connors/961236
    D’autant plus geniale si vous avez, disons.. un age respectable, qui vous a permis de vivre tous ces evenements en tant que spectateur.

    Theoriquement en acces abonnes seulement, mais pour l’instant l’acces est libre

    • Elmar 22 novembre 2018 at 09:07

      Super! Merci.

    • Nathan 22 novembre 2018 at 10:04

      Super ! Ca donne la nostalgie d’un passé moins aseptisé. Et la remarque drôlissime de Wilander et vraie, à bien des égards.

    • Colin 22 novembre 2018 at 15:59

      Warf warf, excellent comme souvent avec Yannick. Pour les non abonnés dont je fais partie, l’article s’arrête à Ion Tiriac et l’encadré sur Vitas Gerulaitis. J’imagine qu’il y en a encore plus derrière…

    • Anne 22 novembre 2018 at 18:44

      ça fait quand même sérieusement interview ancien combattant, avec rien qui n’ait moins de 30 ans alors qu’il y avait sans doute matière à parler de ses différents capitanats

  10. Jo 22 novembre 2018 at 11:36

    J’ose une comparaison audacieuse entre le Noah de 2017-2018 et le Zidane de 2006.

    Le dernier grand rendez-vous, à la fois au sommet de leur art et au crépuscule de leur divine carrière. Chacun est le vrai patron du groupe, le guide. A la panenka sur penalty de Zizou, Yann répond par Gasquet-Herbert en double, un choix gonflé, dangereux mais payant. Vient hélas l’instant de l’excès, du geste de trop, du coup de tête.

    Le choix de la surface, tout d’abord, qui pénalise… Herbert-Mahut, qui sont ceux ayant joué le plus tard en indoor, et Couilles, guère réputé pour sa légèreté de ballerine, convalescent de surcroît. Pouille a lui-même confié que ce choix n’était pas le sien, tout ce dispositif aurait-il été orchestré pour Chardy?(??)

    A la base, il s’agit d’un piège à Croates, soit. Encore faut-il des trappeurs dignes de ce nom. Simonfils. Deux anciens Top Ten redevenus compétitifs. Docteur Gilles et Mister Slide. QI d’Einstein et Cœur de Kényan. Le mental et le physique. Deux mecs capables d’user leurs adversaires, de les faire exploser. Dans un antre lillois peu à peu devenu fief tricolore. Le vrai traquenard.

    Alors, bien sûr, je ne suis qu’un parmi 67 millions de sélectionneurs. Noah a des informations, des convictions, des relations que je n’ai pas. Lui, dépeint en redoutable meneur d’hommes, qu’il est de toute évidence, prônant l’Entraîneur Majuscule, ne peut-il pas considérer en soi comme un échec de n’avoir pas su trouver les mots afin de rallier les deux renégats à sa cause?

    Ça pue le fiasco, cette histoire. Certes la Croatie et Cilic en particulier mériteraient amplement de remporter la Coupe Davis mais la France avait les cartes en main pour un doublé mondial foot-tennis face au même adversaire et a préféré jeter aux orties une paire d’as. Dommage. A moins que…

    • Kristian 22 novembre 2018 at 15:08

      On verra, de toutes facons en simple il n’y a aucun choix qui s’impose. Pour qu’on ne soit pas a 2-0 pour la Croatie demain soir, il faut un exploit tant la paire Cilic-Coric parait superieur a n’importe quel francais en face. Chardy-Tsonga pourquoi pas. Ils ont le profil de gars capables de faire un coup. Si ca marche, et qu’on prend un point demain, on peut sortir le Pouille tout frais dimanche pour aller chercher le point decisif contre le maillon faible.

    • Nathan 22 novembre 2018 at 18:26

      On ne dira pas seulement que c’était « prévisible ». On dira aussi :

      - que le « maraboutage » n’a qu’un temps, le terme maraboutage n’étant que l’autre nom de la tchatche.

      - qu’il n’a pas fait mieux que Clément, en oubliant ce qu’il a fait depuis Clément.

      - qu’on ne peut pas avoir de la chance tout le temps et toujours : en cause le double improbable Gasquet P2H qui devait perdre et qui – c’est une honte, quand même ! – a non seulement bien joué mais gagné.

      - Et en plus erreur de casting évident ! Pourquoi Tsontson, Pouille gribouille et Chardy pardi ?

      Parce que Noah n’a rien d’autre. Parce que sa composition n’est qu’une nécessité maquillée en choix. Il n’y a rien de folichon à sélectionner cette année, pas une tête qui dépasse. L’égalité parfaite dans le niveau moyen et variable.

      Et la doublette « Simonfils », selon la jolie trouvaille de Jo ?

      C’est ce qu’on voudrait voir, bien sûr ! Même moi, je l’avoue ! Monfils détruisant l’abominable Coric à coups de grandes baffes en coup droit passé le vingtième échange. Et Simon Astérix ridiculisant cette grande bringue de Cilic coraminoglucosée dans des échanges donnant un aperçu terrestre de la notion d’infini.

      Cela étant, Simon et Monfils ne sont que l’envers et l’endroit de la même médaille. La raison et le corps, l’être du tennis (« je suis désolé, je suis différent ») et l’avoir du tennis (« j’ai le meilleur coach du circuit ») enfin réunis. Le hic, c’est que cette médaille est assez peu soluble dans la Coupe Davis.

      Noah a dû se souvenir du « c’est pas une bonne idée d’aller jouer en Guadeloupe » et a dû se rendre compte que, pour accéder au stade Pierre Mauroy, il y avait « un escalier » potentiellement dangereux pour « les genoux » de Monfils, surtout contre la Croatie. Simon est le plus intelligent des Mousquetaires, c’est certain. Au tennis, pour Simon, on peut toujours gagner si on a un coup d’avance, la bonne tactique, c’est-à-dire celle définie par…Simon.

      Bref, Noah n’a pas le choix des vedettes car, de vedettes, il n’y en a pas. A mon avis, mais je peux me tromper, il a simplement privilégié les joueurs dont il pense qu’ils pourraient se fondre dans son idée d’équipe pour que le « maraboutage » ait lieu : on met son ego entre parenthèses, on accepte, on choisit les meilleurs à l’entraînement, on se laisse porter par foule, et ensuite advienne que pourra.

      Cela étant, je suis d’accord, demain il faudra beaucoup y croire.

      • Anne 22 novembre 2018 at 18:50

        pour le double de l’an dernier, dans mon souvenir c’est surtout les Belges qui l’ont perdu alors qu’ils avaient de quoi largement mener et n’ont pas su porter l’estocade au moment voulu…

        • Patricia 22 novembre 2018 at 19:19

          Bof, le double belge n’a quand même pas des grandes perfs à son actif, P2H est un top joueur de double et Gasquet a souvent été excellent en double en CD. Quand il jouait avec Tsonga, il était le pilier.

          • Anne 22 novembre 2018 at 22:30

            Sauf qu’Herbert et Gasquet n’avaient jamais joué ensemble et même pendant le stage, ils ne s’étaient pas entraînés ensemble… et lors du match en question, ils n’avaient pas été très bons. Les Belges avaient été même meilleurs pendant une partie du match et quand les Belges servent pour mener deux sets à un, ce sont bien les Belges qui se font debreaker, pas les Français qui jouent le feu… après ils avaient clairement laissé passer leur chance,’,

            Gasquet a fait de bons matchs en double. Ça n’en fait pas non plus une référence exceptionnelle non plus. Surtout avec un joueur avec qui il n’a jamais joué avant.

    • Patricia 22 novembre 2018 at 19:16

      Simon voulait jouer, donc c’est pas un problème de trouver les mots, c’est Noah qui n’en voulait pas. Pourquoi ? Histoire de groupe ? Il ne croit pas au H2H ? Les résultats de Simon ne lui paraissaient pas assez bons (c’est ce qu’il a dit en interview : tout le monde a eu des mauvais résultats…)? Monfils, je crois qu’il ne voulait pas en être…

      Bon, au moins il tente le choix Chardy, et Tsonga est aussi un gros pari vu le contexte…

      • Patricia 22 novembre 2018 at 19:23

        Je lis que le capitaine croate savait depuis un mois qu’il ne prendrait pas Simon et Monfils…. Mais pas Gilou qui déclarait se tenir prêt sur les starting blocks à Bercy.
        C’est donc bien du pipeau, l’absence de résultats marquants comme justification bricolée en interview….

        • Anne 22 novembre 2018 at 22:38

          D’ailleurs Simon jouait encore les Interclubs il y a 8 jours. Quand Noah prétendait qu’il n’était pas possible d’appeler un nouveau joueur au stage car les joueurs recalés étaient en vacances…
          Il aura été l’éternel incompris de tous les capitaines…
          Et quand un Noah prétend que tous étaient globalement du même niveau au moment de son choix, il met quand même sur un pied d’égalité Tsonga qui a remporté 5 matchs de toute la saison à un joueur qui fait un bon automne… Simon a dû apprécier la com du capitaine…

          Pour Monfils, il y a une incompréhension voire une incompatibilité entre lui et Noah dont il a parfois critiqué les choix. .

          • Paulo 23 novembre 2018 at 09:27

            Oui, pour Simon je n’arrive pas à comprendre non plus. Le gars joue bien, est mieux classé que les autres sauf Gasquet, a un bilan fantastique contre Cilic, est disponible, a montré les années passées qu’il savait désormais gagner en CD…
            Quant à Monfils, il est certes compliqué à gérer, mais Forget y parvenait, lui… je veux bien qu’il soit devenu encore plus difficile avec l’âge, mais si Noah est vraiment le gourou qu’on dit, ça ne devrait pas être insurmontable, si ?
            On verra… si la France gagne, respect. Sinon, Noah ne pourra échapper aux critiques.

  11. Remy 22 novembre 2018 at 15:02

    Je regarde la compo pour vendredi et samedi.
    On se dirige tout droit vers un 3-0 pour la Croatie non ?

    • Colin 22 novembre 2018 at 16:03

      Ah parce que tu trouves que Pouille offre plus de garanties que Chardy? Bof… pour moi c’est kif kif, d’autant plus que Chardy s’est souvent transcendé en CD.
      Quant à Tsonga, c’est un pari genre Leconte 1991, si ça marche on dira que Noah est un génie, si ça foire ben… que c’était prévisible.

      • Nathan 22 novembre 2018 at 18:37

        me suis trompé de place pour mon post, pas bon signe pour demain ça !

      • Paulo 22 novembre 2018 at 18:54

        S’ils gagnent, évidemment on dira que Noah est un génie, puisqu’il aura battu les numéros 7 et 12 avec des joueurs nettement moins bien classés.

        Mais s’ils perdent, je pense que des voix s’élèveront pour critiquer le fait qu’il n’a pas réussi – en amont donc – à fédérer tous les joueurs, en particulier à faire venir Monfils, qui était quand même, sur le papier au moins, notre atout numéro un contre les Croates. Pareil, on lui reprochera de n’avoir pas sélectionné Simon, qui mène 5-1 face à Cilic, etc.

        Les gagnants ont toujours raison. Noah a intérêt qu’ils gagnent s’il ne veut pas partir en laissant une image de lui un peu ternie.

        • Nathan 22 novembre 2018 at 20:23

          Le problème est qu’on ne fédère pas Monfils, ni Simon.

      • Anne 22 novembre 2018 at 18:54

        mon problème avec la com de la FFT est que cette fois encore les principales images qui sont sorties dustage et autres entrainements, c’est beaucoup de choses sauf du tennis… ça des photos du footing, de jour, de nuit, de petit matin, en équipe…. on en aura vu pas mal. Et ça me rappelle un peu 2014 où on nous avait curieusement montré beaucoup de choses sauf l’essentiel, c’est à dire des joueurs jouant réellement au tennis. Mais bon d’après Pouille (qui n’est pas loin de s’être fait éclater visiblement à chaque match d’entrainement si on se fie au papier de l’équipe du jour), ils ont tous tellement bien joué pendant le stage…

  12. Anne 22 novembre 2018 at 22:44

    Tsonga s’offre les services de Bruguera… decidement, il n’aura eu de cesse depuis des années de ne prendre pour coach ou conseiller que des gens ou structures que d’autres Français auront déjà testés avant lui. Monfils a beaucoup de défaut mais au moins, il ne sea jamais contenté de céder à la facilité à ce niveau là.

    Et Bruguera démontre si on en doutait encore qu’avec la réforme de la Coupe Davis, capitaine c’est loin d’être un job à plein temps

  13. Paulo 29 novembre 2018 at 14:55

    Complément à l’article : en remportant dimanche dernier, à Andria en Italie, son troisième challenger de la saison, le jeune Ugo Humbert gagne 15 places et se retrouve 84ème – soit une progression de 294 places en un an !

    Il assure du coup sa qualification pour le tableau principal de l’Open d’Australie en janvier prochain.

  14. Jo 29 novembre 2018 at 18:40

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