15 jours à Melbourne (1/4)

By  | 20 janvier 2010 | Filed under: Actualité

Bienvenue à Flinders Park ! (photo DR)A peine le temps de se re­mettre des agapes caloriques de fin d’année, que nous re­prenons notre lourd bâton de pèlerin de forum pour suiv­re une nouvel­le saison des aven­tures de « Roger au pays des re­cords ». Notre sit­com préférée pro­met des re­bon­disse­ments sans précédents cette année, les scénaris­tes ayant poussé à l’extrême les coups de théâtres et re­vire­ments pos­sibles, en in­cor­porant notam­ment de nouveaux per­son­nages (del Potro) ou en don­nant une aura toute nouvel­le et plus de co­ffre a cer­tains vieux cancres en perte de vites­se (Davyden­ko). Le trio in­fern­al du Bon (Djoko) de la Brute (Nadal) et du Truand (Mur­ray) reste en em­bus­cade, la Brute ayant même exercé le pouvoir sur l’année 2008.

Le pre­mi­er gros événe­ment de la saison est évidem­ment l’Open d’Australie, tour­noi du Grand chelem que je place sub­jec­tive­ment à la première place pour ce qui est de l’am­bian­ce, l’at­mosphère es­tivale et joviale qui s’y dégage, la qualité du ten­nis pratiqué sur une sur­face qui réalise une sorte de synthèse des styles de jeu (si tant est-il que cette no­tion eut en­core une sig­nifica­tion). Envolons-nous donc pour Mel­bour­ne et com­men­tons à la va-vite les pre­mi­ers résul­tats et faits sail­lants du tour­noi 2010.

A tout seig­neur tout hon­neur, nous ouv­rons ce tour d’horizon au pas de char­ge avec son al­tes­se sérénis­sime Roger Feder­er. Le Suis­se héritait d’un pre­mi­er tour piège con­tre un Igor An­dreev à la ramas­se de­puis l’autom­ne, mais cap­able de le gêner avec son coup droit non-homologué. C’est ex­ac­te­ment ce qui s’est passé avec un Roger qui n’a man­ifes­te­ment pas con­ver­ti les injecteurs-pompes de son di­esel par une rampe com­mune d’al­lumage. La mayo a fail­li tourn­er à la montée mais notre super­star s’en sort. Au vu des sa pre­sta­tion il a intérêt à se sor­tir les doigts de son royal séant, la con­curr­ence ayant laissé une im­press­ion bien meil­leure. Toutefois on con­nait la bête, ça démarre len­te­ment et ça ne s’arrête qu’une fois le trophée soulevé. En plus je ne peux pas trop en dire, An­toine et Franck s’étant mis au Viet-vo-dao paraît-il.

Mar­cos Baghdatis a battu l’in­connu Itali­en Paolo Loren­zi. Rien à fout­re ? Pour moi si, Loren­zi a re­mporté le Fu­ture d’Abid­jan y’a deux ans! Quant à Baby Nal­bide, sa vic­toire à Syd­ney augure de len­demains chan­tants ; pour­quoi ne pas en­tonn­er le pre­mi­er re­frain ici à Mel­bour­ne?

Mené 0-6 0-6 0-2 par David Ferr­er, Federico Gil préfère se re­tir­er du tour­noi. L’ATP de­vrait vrai­ment légiférer au sujet des ab­an­dons ; là on a claire­ment un super­be plon­geon en pleine sur­face et sans con­tact avec le défen­seur. Ras le bol de ces joueurs qui préfèrent arrêter que pre­ndre la bulle qui leur est réservée. Quat­re jeux de plus n’auraient pas fait lâcher son pacemak­er.

Dom­mage pour Juan Car­los Fer­rero qui nous pro­met­tait une al­léchan­te re­ncontre con­tre Fer­nando « top ten loser » Ver­dasco. Mos­quito a pris 1 et 1 dans les deux de­rni­ers sets de son match in­augur­al, touché physique­ment. Le tour­noi perd un de ses an­imateurs out­sid­ers.

Le petit Chauve de Severodonetsk a fait une entrée en fan­fare dans le tour­noi, façon di­able de Tas­manie des Looney Tunes. Quat­re jeux ab­an­donnés par ce bon Nikolay Davyden­ko qui semble ac­cept­er son nouveau statut d’épouvan­tail du cir­cuit avec be­aucoup de philosop­hie et d’humour. Je l’ai déjà écrit, je craque réel­le­ment pour cet anti­con­formis­te au physique de joc­key mais qui en­voie vrai­ment dru. Le voir soulev­er la coupe ne me déplairait pas du tout ; par con­tre la photo avec la peluc­he kan­gourou pour­rait être too much.

Ce Bon Novak Djokovic a lui aussi réussi son entrée en matière mais affron­te désor­mais un Chiudinel­li qui a bien joué en fin de saison dernière. Si Nole règle la mire ça de­vrait pass­er malgré tout. Il est toutefois dif­ficile d’avoir une évalua­tion précise de son niveau de forme, il est carrément le plus dis­cret dans les médias parmi les vain­queurs poten­tiels. « Chhhhhhhhhut, je veux juste gagn­er le tour­noi… ».

Mikhaïl Youzhny est toujours dans le tab­leau ; ce qui veut dire que Ric­hard « Don­nie Bras­co » Gas­quet n’y est plus. Le for­mid­able com­bat qui les a opposés re­ssemble un peu trop à ces quel­ques matches super­bes livrés par le Bi­ter­rois au dénoue­ment iden­tique : une défaite super­be, mais une défaite tout de même. Après sa fin­ale à Syd­ney en tout cas Gas­quet semble sur de bons rails (yek yek) ; espérons que ce début d’année pro­met­teur ne soit pas juste de la poud­re aux yeux (re – yek yek). Moi en tout cas j’y crois, cette année le déclic aura lieu. Tout ne peut pas en­core être par­fait – il a dit qu’il était con­tent d’avoir perdu comme ça – mais on sent frémir les bour­geons d’un prin­temps fleuri.

Tson­ga a fait du Tson­ga au pre­mi­er tour, mais du bon Tson­ga. Jo a l’air en forme en ce début d’année et le poète des co­urts sort de sa harpe des ac­cords par­faits. At­ten­tion au pro­chain tour con­tre le rocail­leux Taylor Dent, qui même branché aux abonnés ab­sents de­puis quel­ques années, possède un ten­nis de na­ture à gêner le Man­ceau.

Super Krisprolls est la seule poin­ture qui ait déserté le tab­leau à ce stade de la com­péti­tion (désolé, Rob­redo chaus­se du 38). Son éli­mina­tion sur­pr­ise a été le choc de la première journée et remet en cause une prépara­tion peut-être sous-optimale. Ce mem­bre du sous-groupe des out­sid­ers de l’ombre (avec Tson­ga, Ver­dasco ou en­core Rod­dick) est re­nvoyé à ses chères études ; sa pre­sta­tion en conférence de pre­sse a rap­pelé Super Con­nard à nos bons souvenirs.

Andy « silky smooth » Rod­dick a passé deux tours déjà en mode Jésus-Christ, c’est-à-dire multi­plica­tion des pains. Comme d’hab’ je ne peux m’empêcher de ne pas le pre­ndre comme un can­didat sérieux, il reste pour­tant sur une vic­toire à Bris­bane. A sur­veill­er con­tre un Feliciano Lopez dont le jeu atypique peut embêter l’Américain qui n’aime pas trop le pre­ss­ing in­ces­sant.

La joute en al­exandrins entre les poètes Gon­zalez et Be­rdych n’aura pas lieu au troisiè­me tour, au grand dam des amateurs de rimes ric­hes ; la faute à un Korolev sous pot belge et un Be­rdych sous Tranx­en. Je ne vais pas pleur­er sur la dis­para­tion du sym­pat­hique Tchèque, mais l’op­posi­tion con­tre Gonzo aurait valu son volume de nuoc mâm.

Décep­tion pour tous les pen­sion­naires du ser­vice gériat­rie de l’hôpital de Tahiti, leur plus il­lustre re­présen­tant quit­te le tour­noi dès son en­tame. Fab­rice San­toro a été défait par Marin Cilic à la gran­de sur­pr­ise de… per­son­ne. Pour le coup, jouer en Grand chelem sur quat­re décenn­ies était un joli clin d’œil, mais sur­tout un pet de mouc­he dans l’univ­ers ten­nistique ; à chacun ses re­cords. Comme je l’ai déjà écrit, San­toro malgré tous ses ef­forts n’était pas assez puis­sant pour se bless­er, ce qui ex­plique sa longévité.

La fête du re­v­ers con­tinue pour Stan Waw­rinka qui n’a toujours pas perdu le moindre set. Le petit suis­se devra s’at­tendre à une op­posi­tion plus musclée au tour suivant, un pos­sible choc con­tre Gon­zalez ou ….IC (Cil ou Tom au choix à l’heure où nous met­tions sous pre­sse) étant la pro­chaine marche à gravir. Je crois en lui pour 2010.

Mon favori Juan Mar­tin del Potro se sort à coups de cor­nes et au for­ceps d’un traquenard tendu par un autre bovidé, James Blake. L’Américain était un vrai test et ne s’est pas laissé pass­er sur le corps sans re­buf­fades. J’espère simple­ment que La Pout­re se re­mettra du choc physique et que ce match sera le déclic pour lui et nous re­nver­ra le cyborg sur­puis­sant de Flush­ing Meadows. Je joue ma saison d’Odyssée 15-LT sur son nom, faut pas déconn­er !

La Murène pour­suit son chemin égale­ment sans avoir ab­an­donné plus de quat­re jeux dans une même man­che ; deux vic­toires net­tes et sans bavure, et avec la manière semble-t-il. Il pour­rait bien nous faire re­grett­er à tous de ne l’avoir pas pris comme prin­cip­al an­imateur du cir­cuit ; car fait extra­or­dinaire, AUCUN post­eur du site n’a re­tenu le sym­pat­hique Ecos­sais dans son Team Odyssée.

Gaël Mon­fils à défaut de nous in­téress­er raquet­te en main con­tinue de nous pas­sionn­er au micro; c’est avec une con­stan­ce et une ab­néga­tion sans fail­les que le plus petit QI du cir­cuit dis­til­le les bêtises, in­ept­ies et fan­faron­nades aux jour­nalis­tes. Sa pro­duc­tion du jour est un modèle du genre, jugez sur pièce : http://www.lequipe.fr/Tennis/breves2010/20100120_083646_monfils-maitrise.html.

Radek « Mérou » Stapanek a subi la loi de Ivo « Fil Defer » Kar­lovic, et comme à chaque vic­toire du Croate, le pub­lic de crier au scan­dale. Ce bon Ivo ne pour­ra tout de même pas s’ex­cus­er toute sa carrière d’avoir un ser­vice de mal­ade ; c’était le moins que Dieu puis­se faire pour lui, quand on voit sa tronche…

Rafael Nadal joue bien, très bien même. On se prend à rêver d’un match débridé et fou con­tre le re­v­ers de Kohlschreib­er qui se sol­derait par… Je n’en dirai pas plus, Mariejo pour­rait me lire. En tout cas le cul-de-jatte sans abdos (co­pyright Kris­tian) a laissé sa place à un taureau vérit­able qui s’est re­fait une santé sur l’île du Dr Moreau. Son affron­te­ment pro­grammé con­tre Mur­ray nous fait déjà saliv­er.

Un petit mot enfin – c’est contra­ctuel – sur la WTA, par­don sur Just­ine Hénin. Quel­le que soit l’issue de son tour­noi, la pre­sta­tion qu’elle nous a livrée ce matin fait de cette sor­tie australe un succès déjà. Elle pro­uve si be­soin était en­core que le navire de la WTA peut être quitté n’im­porte quand, et sur­tout, re­joint n’im­porte quand. Non, non rien n’a changé dit la chan­son. Super match en tout cas, qui nous plon­ge dans les re­grets pour la belle et fran­cophile De­men­tieva ; elle était dans d’ex­cellen­tes dis­posi­tions sur ce tour­noi, dom­mage.

La suite la semaine pro­chaine, par le sieur Valen­tin s’il le veut bien !

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306 Responses to 15 jours à Melbourne (1/4)

  1. Fred 24 janvier 2010 at 04:00

    Je voudrais bien comprendre comment une personne normalement constituée peu avoir l’idée brillante de mélanger une rayure rose sur un t-shirt orange??…

  2. Fred 24 janvier 2010 at 04:38

    Du Nadal très solide au premier set. Karlo qui fait du karlo: aces et montées assez réussies je pense… Mais un jeu de fonds assez indigent… et ce revers, mon dieu ce revers… c’est simple, j’ai l’impression que mon revers à une main de 30-2 est un coup magnifique!
    Bon il y a eu changement d’article, alors j’émigre chez Kenny maintenant…

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