Lyve from Lyon (reloaded)

By  | 24 mai 2017 | Filed under: Actualité, Bord de court

Un peu d’his­toire

L’année 2017 voit le tour­noi ATP de Lyon renaître après 8 ans de pause.

Créé en 1987 par Gil­les Moret­ton, l’an­ci­en par­tenaire de Coupe Davis de Yan­nick Noah et Henri Lecon­te, le tour­noi in­augur­al qui se dis­putait en in­door, au Palais des Sports, fut re­mporté évidem­ment par… Yan­nick Noah.

L’année suivan­te, le n°1 français honore à nouveau la capitale des Gaules de sa présence mais il est éliminé prématurément. L’Af­rique reste cepen­dant à l’hon­neur car c’est un joueur sénégalais, Yahia Doum­bia, classé 453è à l’ATP, qui crée l’une des plus gran­des sur­prises de l’his­toire du ten­nis en re­mpor­tant le tour­noi pour sa première ap­pari­tion dans un tour­noi ATP, et après être sorti des qualifs.

Le tour­noi va en­suite honor­er quel­ques joueurs im­por­tants, dont notam­ment Pete Sampras à trois re­prises (1991 à 1993). Je me souviens notam­ment de sa vic­toire de 1991 où il avait lit­térale­ment ex­plosé tous ses ad­versaires, in­cluant le français Olivi­er De­lait­re, vic­time en fin­ale de son in­souten­able légèreté (6/1 6/1). Et pour­tant, un mois et demi plus tard, dans la même salle, mais en fin­ale de Coupe Davis cette fois, Sampras devra s’avou­er vain­cu face à Lecon­te puis For­get.

Je me souviens égale­ment, en 2002, de la vic­toire pleine de pro­mes­ses d’un joueur français de 20 ans, ac­qu­ise face à mon chouc­hou Guga Kuert­en, dans la foulée d’un titre ob­tenu la semaine précédente à Mos­cou face au local Marat Safin. Cette doub­le vic­toire lui vaud­ra une sélec­tion pour la fin­ale de la Coupe Davis, quel­ques semaines plus tard, sur la terre bat­tue de Bercy, où il tom­bera face à Safin puis face à Youzhny dans un match resté célèbre.

Les de­rni­ers vain­queurs du tour­noi furent Andy Rod­dick (2005), Ric­hard Gas­quet (2006), son futur coach Sébas­ti­en Gros­jean (2007), Robin Soderl­ing (2008) et Ivan Ljubicic (2009), avant que la franch­ise soit rac­hetée et que le tour­noi soit déménagé à la fois dans le temps (février) et dans l’es­pace (Montpel­li­er).

La re­nais­sance

Nouveau chan­ge­ment de franch­ise, et voilà qu’en 2017 le tour­noi sur terre bat­tue ser­vant de prélude à Roland Gar­ros, qui se tenait de­puis quel­ques années à Nice, déménage à Lyon, sous l’im­puls­ion de l’an­ci­en joueur Thier­ry As­cione (cher à Ulys­se, son ex-voisin) et de Jo-Wilfried Tson­ga, par­rain de luxe du tour­noi (tous les deux nous re­font une Moret­ton/Noah).

Ex­cel­lente idée : le court centr­al a été con­struit au sein d’un vélod­rome situé au milieu d’une île ar­tificiel­le dans le mag­nifique et im­men­se et bucolique Parc de la Tête d’Or. Le cadre est donc super­be.ATP Lyon Le Vélodrome

J’y ai as­s­isté aujourd’hui mercredi à quel­ques huitièmes de fin­ale. Je compléterai cet ar­ticle vendredi, à l’issue des demi-finales aux­quel­les j’aurai la chan­ce d’as­sist­er égale­ment.

ATP Lyon Elias Delpo 1

Les matches du mercredi

Arrivé trop tard pour voir Milos Raonic dis­pos­er aisément de Denis Is­tomin (6/4 6/3), j’étais heureuse­ment sur place juste à temps (13 h) pour pro­fit­er des pre­mi­ers coups de raquet­te de Juan Mar­tin Del Potro.

ATP Lyon Delpo 1

Après Halys, Elias : hélas, Del Po est cette fois tombé sur un os. Dès le début du match on a pu voir que la Tour de Tan­dil n’était pas dans un bon jour : en­core plus amorphe que d’habitude, Del Po m’a fait pens­er au pares­seux de la Rub­rique à Brac : son prin­cip­al ob­jec­tif, lorsque rentré sur un court de ten­nis (peut-être aussi dans la vie?), semble être de con­somm­er le moins d’éner­gie pos­sible. Lui qui fut il y a 9 ans l’archétype du ten­nis 3.0 fait désor­mais plutôt dans le BBC (brute basse con­som­ma­tion). Sous un sol­eil de plomb et un vent par­fois gênant, Droopy nous a gratifié de quel­ques (rares) mis­siles en coup droit dont il a le sec­ret, mais à part ça, son niveau (sa motiva­tion ?) était trop fluc­tuant pour pouvoir tri­omph­er d’un joueur accroc­heur tel que Elias. Breaké rapide­ment dans le pre­mi­er set, il a eu le mérite de débreak­er puis de se pro­cur­er une balle de set à 6/5 sur le ser­vice du por­tugais (point qui a été l’un des rares où il est allé cherch­er une balle un peu loin­taine) mais sans succès. Son tie-break a été cat­astrop­hique (0-7). Le deuxième set a été à l’avenant, échan­ge de breaks en début de set, Delpo toujours aussi non­chalant, frap­pant un coup droit de mam­mouth de temps en temps (et le pub­lic de pouss­er des grands « aaaaah ») mais globale­ment in­digent en re­v­ers et au ser­vice (rien que des premières deuxièmes). Il s’est fait cueil­lir son ser­vice blanc à 4/5 sans donn­er l’impress­ion de se re­bell­er. Quant à son ad­versaire, pas grand chose à en dire : filière clas­sique, jolie main, belle gueule, com­pen­sant son gabarit re­lative­ment moyen par une gros­se ag­ressivité. Pas dit cepen­dant que cette vic­toire soit suivie d’aut­res ex­ploits, tant Elias a semblé sur­tout pro­fit­er de la bais­se de régime de l’Ar­gentin, visib­le­ment émoussé (il déclarera après le match souffrir du dos et de l’épaule et être in­cer­tain pour Roland Gar­ros).

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Un autre ar­gentin (Be­rlocq) était lâché dans l’arène dans la foulée, mais cette fois dans le rôle de l’ag­neau voué à se faire dévorer par le lion Tson­ga. Début de match en fan­fare, les trois pre­mi­ers jeux sont splen­dides, on voit autant de points mag­nifiques que dans tout le match précédent. Sauf que patat­ras, menant 2/1, Tson­ga fait n’im­porte quoi en­suite (ar­rosant les bâches, le bas du filet et les co­uloirs), et perd 4 jeux con­sécutifs pour se retro­uv­er à 2/5. Re­bell­ion, doub­le débreak, et même balle de set à 6/5 sur le ser­vice ad­verse, comme Delpo précédem­ment, sans succès, puis tie-break cat­astrop­hique (là en­core comme Delpo précédem­ment) (2/7), et hop, un set dans la be­sace pour la breloc­que qui n’en de­man­dait pas tant. Parlons-en de celui-ci : pas moche à voir jouer quand il est bien placé sur la balle, mais des grog­ne­ments in­sup­port­ables quand il frap­pe (don­nant l’impress­ion qu’il va vomir sur le court à chaque coup) et une ten­dance à la désar­ticula­tion dès qu’il est mal placé sur la balle, ce qui ar­rive de plus en plus souvent au fil du match, la chaleur aidant. « Char­lie » souffre sous les coups de boutoir in­ces­sants du français qui, aux deuxième et troisiè­me sets a bien réglé la mire et enchaîne les coups droits as­sas­sins, mais aussi, plus sur­prenants, deux mag­nifiques pass­ings de re­v­ers long de ligne en bout de co­ur­se (dont l’un joué à une main). Be­rlocq est co­urageux et matois (quel­ques ten­tatives d’en­fumage de l’ar­bitre sur des bal­les « li­mites » de Tson­ga) mais il finit par re­ndre les armes. 6/2 et 6/3 pour Jo, qui régale de son jeu spec­taculaire et of­fen­sif un pub­lic 100% ac­quis à sa cause.

Tsonga

De­rni­er match du jour, dans un centr­al légère­ment déserté, entre Thomas Be­rdych et le jeune es­poir coréen Hyeun Chung. Première con­stata­tion : le jeunot est un beau bébé de 1,85 m pour 83 kg, avec des cuis­seaux qui n’ont rien à en­vi­er à ceux du grand tchèque. Autre point com­mun entre les deux joueurs : une pro­pens­ion à frapp­er à plat et à jouer en cad­ence, avec un beau bruit de raquet­te (leurs « pocs » à tous les deux sont les plus purs qu’il m’ait été donné d’en­tendre aujourd’hui).

Hyeun Chung

Hyeun Chung

Mais dans la famil­le « gros cog­neur en cad­ence » Be­rdych est net­te­ment plus fort : pas de fiori­tures dans son jeu, mais une capacité à débord­er son ad­versaire bien sup­érieure, et moins de fautes.

Berdych (oui il porte le même polo que Tsonga)

Be­rdych (oui il porte le même polo que Tson­ga)

Bref Chung, très fri­able au ser­vice, a vu du pays (i.e. visité tous les re­coins du co­urts) et s’est in­cliné assez net­te­ment, 6/3 7/5, sous les yeux d’un spec­tateur at­tentif, mis­t­er Goran him­self (hé oui j’ig­norais qu’après Cilic, il était de­venu le coach de Be­rdych de­puis mi-2016).

Coach Goran

Coach Goran

Entre-temps, dans un court secon­daire ab­solu­ment minus­cule mais bondé (420 spec­tateurs, pas un de plus), Maître Gil­les Simon avait fini par venir à bout, dans un match au co­uteau dont il a le sec­ret (3/6 7/5 6/4) du brut­al britan­nique Kyle Ed­mund. Je n’ai pu voir que 3 échan­ges de ce match, de­puis derrière le court et une bâche semi-transparente, donc, désolé, pas de photos…

Jeudi, l’af­fiche des quarts :

  • Karen Khac­hanov - Jo-Wilfried Tson­ga
  • Nikoloz Basilashvili - Nicolás Kick­er
  • Milos Raonic - Gastão Elias
  • Tomáš Be­rdych - Gil­les Simon

Ter­minons par un petit résumé en vidéo de cette journée de mercredi.

Tour­noi ATP de Lyon, 24 mai 2017… par Col­in­Mail­lard_Tar­temp­ion

Les demi-finales

Vendredi, j’étais de re­tour au Parc de la Tête d’Or, ac­compagné de mon fils aîné et photog­raphe d’un jour.

La première demie met­tait au prises Jo-Wilfried Tson­ga et Nikoloz Basilashvili, l’invité sur­pr­ise des demi-finales.

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Dans la four­na­ise du centr­al, le Géor­gi­en démar­rait pied au planch­er et se pro­curait pas moins de 5 bal­les de break sur les deux pre­mi­ers jeux de ser­vice de Tson­ga, qui sor­tait op­por­tuné­ment quel­ques aces et ser­vices gag­nants pour les écart­er. Le plus dur était passé : à 2/2 Basilashvili avait son pre­mi­er coup de pompe de la journée et ab­an­donnait les 4 jeux suivants en même temps que le pre­mi­er set. Dom­mage car son début de match était somptueux. Ce joueur re­ssemble à Mar­celo Rios dans la dégaine, ainsi que dans cer­tains des jolis coups de pat­tes (ou de grif­fes) qu’il assène par ci par là. D’ail­leurs il porte un petit short moulant noir, digne d’un joueur de foot sud-américain des années 80. Comme tout bon short de foot, il n’a pas de poc­hes, du coup Basil ne prend qu’une seule balle pour ser­vir, et il faud­ra pre­sque tout le match aux ramas­seurs de bal­les pour pens­er spon­tané­ment à lui en lanc­er une autre à chaque fois qu’il rate sa première balle.

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Ar­rive le deuxième set, et l’heure de la sies­te a man­ifes­te­ment sonné pour notre Jo nation­al : Tout d’abord, à 1/1, il sauve son en­gage­ment de just­es­se après avoir réalisé la bagatel­le de 3 doub­les fautes con­sécutives. Mais ce n’est que par­tie re­m­ise car à 3/3 puis à 3/5 il se fait break­er sans rémiss­ion. Set mérité pour Basilashvili qui, lorsqu’il ar­rive à gard­er la balle dans le ter­rain, met en gran­de dif­ficulté le français, notam­ment dans la di­agonale de re­v­ers. Voilà donc Jo em­bar­qué dans un (poten­tiel­le­ment) péril­leux troisiè­me set…

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Mais fin­ale­ment de péril il n’y aura pas : Jo se réveil­le op­por­tuné­ment et c’est au contra­ire Basilashvili qui, à 1/1, aura son deuxième coup de barre de la journée (fatal cette fois), en­quil­lant les fautes jusqu’au bout du set, lais­sant Tson­ga filer en fin­ale, à la gran­de joie du pub­lic qui n’at­tendait que ça.

A peine le temps d’aller faire le plein d’eau fraîche, et de faire la con­nais­sance de Patricia-la-régionale-de-l’étape (logée dans la tri­bune « est », quand nous som­mes à l’ouest), qu’il faut re­joindre nos places pour as­sist­er au com­bat des titans : le bûcheron canadi­en va-t-il prévaloir sur le for­geron tchèque ?

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Pre­mi­er set : les deux col­os­ses (1.96 m chacun) se re­ndent coup (de hache) pour coup (de masse), les trajec­toires sont ten­dues (on rase la bande du filet des deux côtés), les bal­les fusent, ils doivent en per­man­ence frapp­er la balle à ras du sol, ce qui ne les empêche pas de lanc­er des mis­siles sol-sol à toute oc­cas­ion. Aucune balle de break jusqu’à 5/4 : c’est alors que sur le ser­vice de Be­rdych, Rahan se pro­cure pas moins de 4 bal­les de break (qui sont du coup des bal­les de set, si vous avez suivi) mais Tomas les sauve bril­lam­ment. On n’échap­pe donc pas au tie break in­éluct­able, et là, sur­pr­ise, c’est Milos qui se sabor­de à 5/6 sur son ser­vice : d’abord un re­v­ers mal ajusté qui part droit vers le co­uloir, mais qui heur­te la bande et qui, par mirac­le, re­vient sur le court ; Be­rdych court et remet comme il peut, mais c’est alors l’autre co­uloir que Raonic trouve avec son coup droit.

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Alors que la fraîcheur de la fin d’après midi nous per­met de re­spir­er un peu, le deuxième set com­m­ence comme le pre­mi­er, avant de déraill­er sub­ite­ment : menant 40-15 sur son ser­vice, Be­rdych se prend trois re­tours monstrueux sur des secon­des bal­les : coup droit long de ligne titanes­que, coup droit décroisé super­sonique, coup droit croisé de mam­mouth. Ça, plus une faute di­rec­te mal venue, et voilà notre Tchèque breaké. Toujours clair­voyant, je prophétise : « le set est gagné pour Rao, il n’a plus qu’à as­sur­er ses mises en jeu ». Ben oui sauf qu’à 4/2 le fils de Crao a une sub­ite panne de premières, et de clair­voyan­ce par la même oc­cas­ion, et rend le break sur un plateau à son ad­versaire. Du coup on va droit vers un deuxième jeu décisif et c’est Be­rdych, plus frais, plus ag­ressif, plus réalis­te, et plus du tout dépassé par la première balle de Raonic, qui s’im­pose logique­ment sans sus­pen­se (7/2).

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Ce sera donc Tson­ga / Be­rdych en fin­ale, et tout ce qu’on peut dire à la vue de ces demi-finales, c’est que le Français ris­que fort de souffrir samedi, car notre ami Tomas semble être re­venu pas loin de son meil­leur niveau.

L’après-midi se ter­mine auto­ur d’un smoot­hie avec Pat­ricia, qui nous apprend notam­ment qu’elle est en train de finir la traduc­tion d’une in­ter­view fleuve de son chouc­hou « Tim » (Gul­likson ? Mayot­te ? Hen­man ? Mais non sot, « Thiem » !!!) publiée récem­ment en al­lemand… A paraître bientôt en français dans 15-lovetennis !

About

Sous d'aut­res cieux et en d'aut­res temps, je fus connu sous le sob­riquet de "Colin Mail­lard et Tar­temp­ion".

84 Responses to Lyve from Lyon (reloaded)

  1. Antoine 29 mai 2017 at 09:14

    Aujourd’hui, on va voir si Hamou est vraiment devin : voilà 6 mois qu’il dit qu’il battra Cuevas en 5 sets au premier tour de Roland et il se trouve que la première partie de la prediction s’est réalisée puisqu’il doit jouer contre lui aujourd’hui. Reste donc à le battre. Bonne chance….

    Bonne chance aussi à PHM contre Goffin. Là encore, la barre parait trop haute…

    Bonne chance à Paire parce que là la barre est très très haute puisqu’il joue contre Terreminotaure. Paire fait partie des 4ou 5 non TS les plus dangereux et c’est donc un mauvais tirage pour Rafa mais c’est surtout un tres mauvais tirage pour Paire. Esperons qu’il soit dans un bon jour et que cela donne un bon match. S’il joue très bien, il peut sans doute prendre un set. Sinon, ce sera une boucherie. Mieux vaut qu’il touche bien ses 3 ou 4 premières amorties sinon il ne va plus oser en faire….Pour Rafa, l’objectif est simple, passer en trois sets en pilonnant le coup droit de Paire. Il va être nerveux en debut de match au moins, à Paire d’essayer d’en profiter…

    • Antoine 29 mai 2017 at 09:21

      Les organisateurs ont fait une fleur à Paire : il jouera sur le Lenglen, un peu plus rapide..

    • Patricia 29 mai 2017 at 10:54

      Paire a posté une image de sa préparation pour ce match : une triple entrecôte, un kilo de frites et un litre de mayo, élégamment hashtagué « #pasdechatte »

      • Elmar 29 mai 2017 at 11:33

        Particulièrement professionnel, ce Paire, dites-moi.

        • Patricia 29 mai 2017 at 12:51

          Paire est réputé pour son amour immodéré pour la junk food, mais d’ordinaire il réserve ces agapes à l’après-tournoi… Il s’agit donc d’un prono culinaire sur l’issue du match.

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