Ils ne sont plus que 32 alors que débute la troisième ronde de l’Open d’Australie 2014. Dix têtes de série manquent à l’appel, fauchées avant l’heure au champ des déshonneurs.
Parmi elles, Isner, Youzhny, Haas… et surtout del Potro, principal candidat au titre derrière les habitués du dernier dimanche. L’Argentin a toujours autant de mal à réclamer en Grand chelem la place qui semble être la sienne le reste de l’année. Demi-finaliste en majeur une seule fois depuis son retour de blessure, parfois battu en quarts par le Top 4, il a connu trop d’éliminations précoces – face à Simon, Chardy, Hewitt, et maintenant Bautista Agut.
Mais cela est du passé. Intéressons-nous à l’avenir proche.
Les blockbusters
Nadal-Monfils (samedi vers 11h sur le Central Rod Laver)
Sur le papier, le meilleur match de cette ronde, l’étoffe d’un quart de finale. Pour le nº1 mondial, c’est le seul match « piégeux » de la quinzaine, le vrai obstacle sur la route du dernier carré maintenant que del Potro n’est plus là, Monfils étant à la fois plus brillant que Nishikori et plus aguerri que Raonic/Dimitrov. Le hic ? On connaît Gaël : il peut aussi bien se lever du bon pied et faire de ce match un enfer pour Nadal, que chercher le show avant de penser à son jeu.
Nadal en 3
Raonic-Dimitrov (samedi vers 6h00 sur le court Margaret Court)
Le match au sommet de la génération montante. Les deux joueurs balkaniques n’ont guère que 4 ans de moins que Djokovic-Murray, mais en attendant mieux, ils sont le sang frais de l’ATP. L’intérêt du match réside aussi dans l’opposition de style, entre un service géant secondé d’un grand coup droit et un jeu complet de fond de court doué pour la contre-attaque. Le vainqueur aura de grandes chances de se voir récompensé d’un quart de gala contre Nadal.
Dimitrov en 4
Les matchs à suivre pour l’amour de l’art
Mayer-Janowicz (vendredi à 1h00 du matin sur le court nº3)
Un affrontement entre deux personnalités du jeu: l’oiseau rare Mayer, sa créativité et sa gestuelle hors des normes existantes; et le dostoïevskien Janowicz, au tennis sadico-sentimental, chez qui les pulsions de hache laissent parfois place aux soupirs amortis du violon. Ça se laisse voir.
Janowicz en 5
Nishikori-Young (samedi, 9h00 sur le Margaret Court)
Deux anciens espoirs du même âge: l’un a confirmé et est maintenant un solide Top 20 au palmarès honorable; le deuxième s’est perdu en chemin en décrochant notamment la raquette de plomb 2012. Mais il semble s’être retrouvé après quelques victoires océaniennes et pourrait faire son match.
Nishikori en 4
Paire-Bautista Agut (samedi, 5h00 sur le court nº2)
A ma droite, Jérémy Chardy Roberto Bautista, héros du deuxième tour après ses 72 coups gagnants contre del Potro; à ma gauche, Benoît Paire, qui malgré une folle progression en 2013, semble toujours au bord de la rechute psychologique. Contre un joueur plus mature que Kyrgios, son tournoi aurait probablement pris fin au deuxième tour. S’il remet son jeu en place, un quart de finale est à sa portée, mais sinon, on peut compter sur Bautista pour continuer son chemin sans se poser plus de questions que face à del Potro.
Bautista en 4
Le grand gagnant des 1/16èmes
D’ores et déjà Stan Wawrinka, qualifié pour les huitièmes de finale en ayant joué 5 sets et demi (forfait de Pospisil et abandon de Golubev). Son prochain rendez-vous est à sa portée et un possible gros match l’attend en quarts. Son défi? Faire chuter le triple tenant du titre.
Les tests
Murray-Lopez (samedi vers 6h00 sur le Central bis)
Il faut toujours compter sur Feliciano pour donner du fil à retordre aux favoris. Il donne son meilleur lors des grands matchs et il sait jouer de sa variété tactique, usant aussi bien de son jeu au filet que de sa puissance en fond de court. Murray avait eu du mal à s’en débarrasser sur la route de son premier titre du Grand chelem.
Murray en 4
Djokovic-Istomin (vendredi vers 12h00, dernier match du Central Rod Laver)
Sans représenter un grand danger, l’Ouzbek a les armes pour faire courir Djokovic, ce qui l’incitera à peaufiner les derniers réglages avant les choses sérieuses.
Djokovic en 3
Tsonga-Simon (samedi, 9h00 sur le Central bis)
Tsonga, l’éternel ex-futur-espoir-français-de-victoire-en-Grand-chelem, passe au révélateur du phasme. Attention, Simon est en mission depuis qu’il a rangé ses béquilles et n’aurait rien contre un nouveau match en 5 sets et 137 retournements de situation.
Tsonga en 4
Gasquet-Robredo (vendredi 9h00 sur le Central bis)
Robredo est revenu et c’est encore lui le baromètre le plus efficace du top 20. Vous êtes bon, vous le battez ; vous n’êtes pas au top, il s’impose. Si Gasquet se ressent de ses problèmes physiques, la marche risque d’être trop haute. S’il est à son niveau moyen des derniers mois, il devrait l’emporter.
Gasquet en 4
Ferrer-Chardy (vendredi vers 3h00 sur le Central Rod Laver)
Ferrer le trentenaire n’est plus le même depuis sa finale à Roland-Garros – hormis une bonne série cet automne avant un Masters catastrophique – mais il continue à être présent en Grand chelem par la grâce de tableaux complaisants dont il s’extrait avec difficultés. Après deux premiers tours guère convaincants, jouer Chardy nous montrera s’il a des chances d’atteindre les quarts voire la demi. Si la tendance récente se confirme (défaites contre Brands et Lu pour commencer 2014), une surprise n’est pas à exclure.
Ferrer en 5
La curiosité
Robert-Klizan (samedi, vers 3h00 sur le court nº3)
Deux repêchés des qualifs qui s’affrontent pour une place au quatrième tour, une belle histoire quand on pense que Robert a même dû annuler son vol prévu ce jeudi soir. Sur le plan comptable, notons que leur prime est passée de 14.400 dollars australiens (9.000€) à 75.000 (49.000€), et grimpera à 135.000 (88.000€) pour le vainqueur. Le perdant du match aura gagné 104 points ATP, le vainqueur au moins 194. Les deux entreront dans le Top 100 au prochain classement, Robert gagnant 20 ou 40 places selon le résultat, Klizan 15 ou 35.
Klizan en 5
Les formalités
Federer-Gabashvili (samedi, vers 3h00 sur le Central Rod Laver)
Gabashvili a certes surpris son monde en éliminant Verdasco, mais il n’a guère les arguments pour aller plus loin, sauf auto-implosion fédéreresque bien sûr. Un troisième tour encore assez tranquille pour Federer qui n’aura aucun test avant d’arriver en huitièmes. Du coup, le choc de niveau pourrait être douloureux face à Tsonga si ce dernier est en forme.
Federer en 3
Berdych-Dzumhur (vendredi vers 6h00 sur le Central bis)
Voir un joueur bosnien à ce niveau est une agréable surprise. La chance n’y est pas étrangère: au deuxième tour, Dodig menait au score avant de subir un coup de chaleur. Mais il a le mérite d’être arrivé jusque là en passant par les qualifications. Son aventure prendra fin dans la nuit de jeudi à vendredi face à un top 8.
Berdych en 3
Et pour finir…
Fognini-Querrey (vendredi, 9h00 sur le court Margaret Court)
Je compte sur les fans du fantasque italien pour nous présenter ce match et nous le faire vivre passionnément en direct.
Fognini en 5
Anderson-Roger-Vasselin (vendredi, avant-dernier match sur le Margaret Court)
Non, rien.
Anderson en 3
Bons matchs !
Tags: Open d'Australie 2014
Monfils pratique un jeu à haut risque, mais il n’a pas tellement le choix. Il sait que si il rentre dans une filière longue, il sera battu à l’échange.
Alors il fait lever le stade sur des points canon superbes, mais il fait quand même beaucoup de fautes sur des balles qu’il force trop.
Le deuxième set est plus équilibré mais on sent que Monfils n’a pas de marge d’erreur. A la première occase, Nadal va breaker, il ne lui faudra pas 18 balles comme Roger.
Monfils qui fait n’importe quoi sur ce jeu et break Nadal …
Nadal 6/1 5/2, Monfils dépité. Nadal très sur de lui.
Finalement ce genre de matches, qu’on annonce comme « chocs » accouchent souvent d’une souris. Nadal semble injouable
Ouais ça fait bien *****. Je croyais sincèrement que Monfils allait l’embêter pourtant ou au moins lui prendre un set (bon j’avoue que j’ai parié sur sa victoire au RYSK même :D) mais là!!!
Ben à Doha, on avait déjà vu. Nadal est quand même meilleur qu’avant sur dur, et pour rester au contact il faut un très grand Monfils (à mon avis sans la moindre chances en 5 sets). Gaël a des armes, mais il y a trop de déchet ou d’approximations : soit il prend trop de risques, soit il fait des machins tout mous qui ne gênent pas du tout Nadal (qui sait toujours quoi en faire) : ça passe contre des joueurs qui font aussi des fautes et pas des phénomènes en défense, parce que Monfils va chercher bcp des balles qui devraient le punir. Contre un Simon ou un Ferrer, Monfils tout mou a déjà du mal.
Et voilà, deux sets à zéro sur une double faute !!
Ce qui me fait peur c’est qu’il n’arrête pas de dire que Monfils est cuit physiquement, Monfils qui est une bête physique…
Le problème de Monfils réside dans la gestion de son physique. Il ne peut s’en vouloir qu’à lui-même.
Le problème de ce match, c’est que Nadal est, malheureusement pour Monfils, venu concentré et prêt et que son revers est solide. Il éteint complètement le Français et est très agressif. Bref, le Nadal qu’on aime non, les amis?
En confiance sur son revers, Nadal.
En plus, prend la balle très tôt en coup droit aussi souvent que possible.
Ajouté à cela un service assez efficace.
Sinon, merci aux trois derniers auteurs des présentations qui nous offrent de beaux espaces pour commenter/discuter les matchs.
c’est moche ce que nous fait Monfils, match super chiant au final
Un troisième set plus accroché, quand même.
Monfils fait le show et Nadal fait les points.
et hop un retour de revers vendangé par Monfils pour finir et match Rafa
Beaucoup de victoires en trois sets pour ces seizièmes. La prochaine fois, je mettrai dans la case « formalités » tous les matchs des favoris…
Match de très bonne qualité pour Nadal qui a totalement maîtrisé Monfils. Le résultat est assez réjouissant quand même dans la mesure où la discipline dans la gestion de la carrière l’a emporté.
« Réjouissant » de voir la discipline l’emporter? Tu es un peu flippant, parfois…
C’est vrai qu’il n’a pas complètement tort mais son post me déprime plus qu’autre chose moi aussi lol.
Si on m’avait dit un jour que je dépasserais la moyenne avec un 2…
Stéphane Robert, meurtri après son échec en trois sets serrés en finale du prestigieux tournoi sur invitation du BOTC à Saint-Denis de La Réunion il y a un mois, a pris sa revanche sur Edouard Roger-Vasselin (alias Ed le maudit) sous la forme de cette improbable qualification en huitièmes de finale.
Jo et Rafa, évidemment.
Dimitrov semble lancé pour de bon. N’allons pas néanmoins fantasmer sur un exploit en quarts contre Mark Landers. Et puis, après tout, Rogeai va finir sa carrière en naviguant, allez, entre la 5ème et la 15ème place, pourquoi son clone ne viendrait-il pas le remplacer harmonieusement dans ces eaux-là ? Un peu de poésie jusqu’en quarts de Grand Chelem, jusqu’en demies de Master Series, ce serait déjà pas mal par les temps qui courent.
Stephane Robert, c’est pour ce genre d’histoires que j’aime aussi suivre les GC. a défaut de vibrer pour les meilleurs, je prends plaisir à vibrer pour ces petites histoires.
Ouep, pareil. Monsieur Crémabisoux ! Le gentil géant qui balance des grosses pralines.
Tu l’as dit Sylvie. C’est très sympa pour Stéphane (et pour son compte en banque, tant mieux pour lui), mais ça reste petit. Quand je vois les sites franchouillards trompeter son entrée dans « l’Histoire », « la légende »… Robert est entré dans l’anecdote, pas dans le dictionnaire.
Oui, il faut relativiser. Pour lui, c’est très bien et on est content mais bon le livre des records est encore loin. Dommage de grossir outrageusement ce genre de faits, même lui il n’en est pas dupe et n’en demande pas tant j’imagine.
Pour ajouter un dernier mot rapide sur la défaite de Del Potro, voici un extrait des propos de Steve Tignor avec qui je suis souvent en accord:
« And from what I watched, Delpo’s not wrong. The guy hit 72 winners, and he’s not a nobody—we’ve been hearing about his exploits on the Challenger circuit for a while now, and he improved in 2013.
But it’s still true that Del Potro lost, and traditionally, the guys who he wants to be like, the Big 4, don’t lose to guys like Bautista Agut at Slams. Yes, the Spaniard played well, but Del Potro had no way to take him out of his game, no variation, nothing other than hard-hit baseline drives, which by the end were like batting practice for Baustista Agut. I feel like each of the Big 4 would have been versatile enough to adjust. »
Plutôt juste, mais je me demande quand les journalistes arrêteront d’utiliser l’expression Big 4 (car je suppose que cela n’inclut pas David Ferrer).
Pour DelPo, effectivement il a du mal contre un joueur très offensif dans un très grand jour parce qu’il n’a pas la défense des 3 premiers (ni de l’ancien 4è).
Contre un type genre Pospisil, ou Rosol un grand jour, Almagro, ou même Tsonga, un bon DP peut tenir parce que son jeu est plus sûr et qu’il est meilleur mentalement. Un espagnol ? Faut pas compter sur eux pour se vautrer au meilleur moment (sauf Almagro bien sûr).
Djoko ou Rafa peuvent être emmerdé par un gars comme ça (enfin, plutôt un gars comme Stan, ou Dimitrov, soyons justes), surtout s’ils sont moyens. Mais ils vont le faire travailler, déjà grâce à leur défense, mais aussi grâce à leurs variations en longueur, en angle. Ils peuvent faire leur Gilou ou leur Robredo quand il le faut.
Antoine, tu nous dois des explications, qu’est ce que t’as encore été mettre dans la tête de ton poulain ?
Je n’ai pas vu jouer Nishikori, c’est un score extrêmement sec ! Peut-être fera t il plus travailler Nadal que Gaël(je parle pas de gagner, hein) ?
Dans la liste des joueurs qui ont embauché un ancien vainqueur de Slam, il est là, lui aussi : Chang le conseille, depuis cet été me semble-t-il.
Ouais Nishi peut embêter Nadal qui sait … (bon ce match de Monfils m’a un peu déprimer je dois dire). Il y a du Hewitt et du Davydenko chez ce Nishikori, des joueurs qui savaient emmerder Nadal dans un bon jour.
Ouais, je l’avais pronostiqué en 3, mes pronos annoncés du tour étaient plutôt bons…
ce que je retiens de ce tournois pour l’instant, c’est que Nadal aurait pu enchainer le tableau qu’on lui promettait sans soucis tellement son niveau est au dessus du lot actuellement, je ne l’ai jamais vu aussi affuté en début d’année.
est-ce que ce mec a déjà perdu un match après avoir mené 2 à 0 ? Est-ce qu’il a déjà perdu un match en 5 set ? sur sa fiche, c’est marqué 5/21 perdus en 5 sets, me rappelle de wimbly 2007 (vs Fed), et l’OA 2012 (vs Djoko), à wimbly 2012 aussi (vs Rosol), c’est quoi les autres ? alors j’ai cherché, ça remonte… OA 2005 vs hewitt et la dernière, pas trouvé… p’tet en CD ?
Cette partie de tableau ressemble à l’année dernière avec un décalage d’un tour à cause des classement de Fed et Tsonga. l’année dernière Federer avait passé Tsonga en quart et perdu contre Murray en demi. Cette année, la grosse différence, c’est Nadal puissance max… y’en a qui vont perdre des points, surtout qu’ils se jouent entre eux avant le gros morceau.
ceci dit on attends depuis un certains temps maintenant que Murray, le nouveau, celui qui gagne des GC, croise Nadal, mais ce n’est peut être pas encore pour tout de suite, puisque Murray revient seulement. à croire qu’ils se mettent d’accord pour se blesser à tour de rôle : « au fait Andy, je serais pas dispo de juillet 2012 à mars 2013, alors profites en OK ? ça marche merci Rafa, je te rends la pareil en septembre. »
dernière chose, Fed semble assez tranquille dans ces premiers tours, et on a l’impression qu’il peut continuer comme ça longtemps, l’accès régulier au 1/8 en GC ça fait de vous au moins un top16 en puissance ça, non ? tant qu’il ne perd pas précocement dans les majeurs, aucune raison qu’il se retire. très curieux de savoir jusqu’où il peut aller, ça sent bien la fin de carrière à la Connors, en mieux ?
la dernière fois que quelqu’un a remonté 2 sets à Nadal, c’était Federer à Miami en … 2005.
ah j’ai trouvé c’est Miami 2005 vs Fed, à l’époque où les finales de M1000 étaient encore au meilleur des 5 sets.