Jerzy Janowicz : « Je dois avoir une Kalash dans les mains »

By  | 18 février 2013 | Filed under: Légendes

Oyez, oyez, braves gens et gen­tes dames, damoisel­les et damoiseaux. Voici que je sors de l’ombre aujourd’hui pour sor­tir mon pre­mi­er ar­ticle de­puis la période Sportvox. Une pail­le. Aussi, je ne vous en voud­rai pas si vous me con­sidérez simple­ment comme un primo-écrivant, mes écrits de jeunes­se se résumant à une mini-biographie de Rod Laver et une pro­posi­tion (ban­cale) de réforme du cir­cuit ATP. Lec­teur quotidi­en (ou pre­sque) de 15-love de­puis avant son ex­ist­ence, la rédac­tion n’a cepen­dant jamais été mon fort. Me voilà à présent lancé.

Cepen­dant, mal­heureuse­ment pour vous, vous n’aurez pas (en­core ?) le plaisir de goûter à ma plume joyeuse et à mon verbe fécond puis­que je démarre petite­ment. Entrée par la petite porte dans le panthéon des rédac­teurs de 15-love. En effet, vous aurez ici juste droit à une traduc­tion d’une in­ter­view réalisée par mes soins. Vous pouvez la retro­uv­er sur sport.pl mais je doute que parmi vous, d’aucuns mait­risent la lan­gue de Mic­kiewicz. Ma présen­ta­tion sera moins belle que celle con­sacrée à Gas­ton Gaudio par Marie-Jo en 2011, et le joueur présente un CV moins conséquent que celui de l’Ar­gentin. Mais que voulez-vous, chacun fait ce qu’il peut avec ce qu’il a…

J’ai donc en­trep­ris ce délicat ex­er­cice, à la fois de re­stitu­tion et de trahison, pour vous faire par­tag­er les pensées de Jerzy Janowicz (pro­non­cez Iaijé Ianovitch). Quel­ques pas­sages m’ont semblé in­téres­sants, sur – en vrac – l’évolu­tion du jeu, le cir­cuit, le Qatar (!), Djokovic, Stepanek, le ten­nis féminin et que sais-je en­core. Par­donnez mes mal­ad­resses et, si une tour­nure ou le sens d’une phrase vous semble douteux, n’en déduisez pas im­médiate­ment que Janowicz est un imbécile heureux. Peut-être s’agit-il tout simple­ment de votre ser­viteur…

Avant l’in­terview, un petit point Coupe Davis. Ce n’est même pas du Groupe Monde que je vais vous parl­er, mais du Groupe I Europe-Afrique. La Polog­ne a battu ce week-end la Slovénie 3 points à 2. Janowicz a ap­porté un point quasi-décisif dans le troisiè­me sim­ple car s’il avait perdu, son co­équipi­er Kubot n’aurait pas pu jouer (bles­sure la veil­le) et l’équipe n’avait plus de joueurs de sim­ple. Au deuxième tour, elle jouera con­tre l’Af­rique du Sud, en Polog­ne. Cette re­ncontre de­vrait être à leur portée et, selon le tirage au sort des bar­rages (mieux vaud­ra jouer Israël que l’Es­pagne, par ex­em­ple…), une première entrée dans le Groupe mon­di­al est en­visage­able. Janowicz et Kubot font d’honnêtes joueurs de sim­ple quand Fyrsten­berg et Mat­kowski for­ment une équipe de doub­le qui tient plus ou moins la route. En outre, les joueurs sont très motivés par la com­péti­tion, de même que le pub­lic polonais qui leur a réservé un ac­cueil très chaleureux à Wrocław.

Janowicz a été par­ticuliè­re­ment apprécié, le pub­lic lui a gen­ti­ment rap­pelé son « How many times » de l’Open d’Australie lorsqu’il ac­cueil­lait, ne serait-ce qu’avec un visage fermé, les décis­ions de l’ar­bitre. Il a pris la chose avec humour, et quand le pub­lic a félicité son co­équipi­er Kubot après sa vic­toire di­manche face à Zemlja, il a pris le micro des mains de ce de­rni­er pour crier à son tour « How many times ». Il est égale­ment allé cherch­er une raquet­te de son sac pour la donn­er au pub­lic, le tout de façon spon­tanée. Pour la petite his­toire enfin, il a fait appel de son amen­de de 2500$ de l’Open d’Australie et a été relaxé.

Jakub Cias­toń : Après ton accès de fureur et tes en­nuis avec l’ar­bitre au deuxième tour de l’Open d’Australie, McEn­roe a écrit sur Twitt­er « Le caractère de ce gars-là me plait, il me rap­pelle quel­qu’un… »

Jerzy Janowicz : John aussi s’éner­vait et était im­pul­sif, je lui re­ssemble un peu en effet. C’est sympa d’en­tendre ça même si je préférerais qu’il vante mon ten­nis et non mon caractère. Les op­in­ions di­ver­gent, cer­tains n’apprécient pas mes colères. Je n’ai ni of­fensé, ni fait de mal à per­son­ne, j’ai juste un peu crié. Je travail­le de façon à ce que des situa­tions de ce type ar­rivent moins souvent.

Les gens semblent t’apprécier. Tu ex­primes tes émo­tions. Ag­nieszka Radwańska reste toujours de marbre mais toi tu es un vrai vol­can. Tu te réjouis, tu pleures, tu t’éner­ves…

Je ne sup­por­te pas la fac­ticité. Je suis toujours moi-même, je n’imite per­son­ne, je ne copie ni ne joue la comédie. Si tout le monde se com­por­tait de la même façon, ce serait en­nuyeux. Les émo­tions me pous­sent. Quand je m’énerve, cela m’enflam­me et je suis en­core meil­leur. Grâce aux émo­tions, je fais de­scendre la pre­ss­ion, je suis plus clair­voyant, je joue plus facile­ment.

A l’école, ce ne de­vait pas être facile pour les pro­fes­seurs ?

A l’école primaire, j’usais trois car­nets de notes par semestre parce qu’il n’y avait pas suf­fisam­ment de place pour les ob­ser­va­tions. Ma mère était sans cesse con­voquée. C’était un sup­plice pour moi de re­st­er tran­quil­le­ment assis en cours. Je me re­tour­nais, je dis­cutais, j’avais du mal à éco­ut­er le pro­fes­seur. Un mode de vie actif en quel­que sorte. Ça m’est resté.

Tu as dû payer be­aucoup d’amen­des pour tes excès sur les co­urts ?

Je ne vais pas faire ton travail à ta place. Vérif­ies toi-même ! Il n’y en a pas eu tant que ça. Deux fois en une saison, c’est un maxi­mum.

Ta plus gros­se colère, c’était…

Pas sur un court. C’était une dis­pute avec une fille. Elle aussi était im­pul­sive et colérique, ça a été vif.

Com­ment ça s’est ter­miné ?

La dis­pute, couçi couça, mais la re­la­tion, mal. Nous nous som­mes séparés.

D’où te vient un tel caractère ?

Peut-être de mon père, lui aussi est im­pul­sif. Mais d’habitude, nous lut­tons tous les deux pour de bon­nes raisons. Il s’est battu pen­dant des années avec des gens qui ne croyaient pas en moi. Quand ils le jetaient à la porte, il en­trait par la fenêtre pour ob­tenir de l’ar­gent ou ar­rang­er quel­que chose pour moi. Moi, j’ai des de­voirs, je ne m’énerve pas pour rien, seule­ment quand je suis lésé de manière flag­rante par l’ar­bitre ou que mon ad­versaire joue de façon in­cor­recte.

Ton ad­versaire ?

Les joueurs sont tous différents. Par ex­em­ple, Radek Stepanek par­vient, pen­dant le chan­ge­ment de côté, à dire quel­que chose de méchant de façon à ce que l’ar­bitre ne l’en­tende pas, mais toi si. J’es­saie de re­lativis­er. Mais ça ne me dérange pas, tout au plus je joue mieux, ça me donne un coup de pouce sup­plémen­taire.

Tu apprécies des joueurs pour leur style ou leur caractère ?

Je n’ai pas d’idole ni de modèle. Pour le style, j’appréciais Sampras et pour le caractère, Safin. J’aime re­gard­er jouer Feder­er et, plus récem­ment, je re­gret­te l’abs­ence de Nadal de­puis huit mois.

Pour­quoi ?

Parce qu’il n’y a pas de faux-semblants chez lui. Il se com­por­te comme dans la vraie vie.

Et qui est ar­tificiel ? Feder­er joue un per­son­nage ?

Djokovic est ar­tificiel, il se montre, il fait l’ac­teur. Feder­er, lui, est imbu de lui-même. Peut-être qu’en ce sens, il y a quel­que chose de sur­naturel en lui, c’est dif­ficile de le con­sidér­er comme étant l’un d’entre nous. Quand les joueurs moins bien classés pro­tes­taient du fait que les or­ganisateurs de Grand chelem nous payent à peine 14% de ce qu’ils gag­nent, Nadal, Mur­ray et Djokovic, bien que mil­lion­naires, étaient de notre côté alors que Feder­er dis­ait que selon lui, « tout était ok ».

Tu pratiques un ten­nis of­fen­sif, c’est rare aujourd’hui, où la défense domine. D’où vient ce goût de l’at­taque chez toi ? De ton caractère, peut-être ?

J’ai toujours joué de cette manière. Dès les tour­nois de la catégorie douze ans, je m’efforçais de réduire l’échan­ge, je pre­nais des ris­ques, même si je faisais be­aucoup de fautes. Auto­ur de moi, on dis­ait « il faut co­urir », « trans­perc­er la défense » et « mais qu’est-ce qu’il fait ? » Mais mes pre­mi­ers en­traineurs, Piotr Grelak et en­suite Bog­dan Wasiak, me dis­aient « Reste calme Jurek, joues ton jeu, un jour cela payera ». Et aujourd’hui, c’est just­e­ment grâce à un jeu ag­ressif que je me hisse vers le haut.

Au fait, com­bi­en mesures-tu ex­ac­te­ment ? Di­ver­ses sour­ces men­tion­nent 202, 203, 204, 205 cm…

204 cm. Les fautes pro­vien­nent du fait que les gens re­produisent des er­reurs déjà présen­tes sur la Toile. Per­son­ne ne me de­man­de. C’est comme avec les chaus­sures de Gor­tat (NDT : bas­ketteur polonais). Quel­qu’un a écrit que je jouais avec ses chaus­sures et cette bêtise est con­sidérée aujourd’hui comme vraie sur in­ter­net. Les chaus­sures pour le bas­ket n’ont rien à voir avec cel­les pour le ten­nis. De plus, il chaus­se du 50 alors que je fais du 48.

Je pen­sais qu’il s’agis­sait du fait qu’il t’ait aidé à t’ac­het­er des chaus­sures parce qu’il avait des con­tacts.

Baliver­nes. C’est simple­ment que Gor­tat est de Łódz comme moi et que lui aussi est grand. Quel­qu’un a fait le lien parce qu’il es­timait que ça pas­sait bien.

Et c’est facile pour toi de t’ac­het­er des chaus­sures ?

En Polog­ne, aucune chan­ce. Ou bien je les achète aux États-Unis ou bien je de­man­de aux fab­ricants s’ils peuvent m’en donn­er. Ça leur ar­rive par­fois parce que ça leur fait de la pub­licité gratuite.

Tes parents étaient vol­leyeurs, tu mesures plus de deux mètres, pour­quoi as-tu choisi le ten­nis plutôt que le volley-ball ?

L’amour ne choisit pas. J’ai ob­servé mon père qui a joué au ten­nis après sa carrière de vol­leyeur. Ça m’a plu et j’ai com­mencé à m’entrain­er et à re­gard­er à la télévis­ion.

Ta mère a dit que tu as choisi le ten­nis parce que tu es in­dividualis­te et que tu n’aurais pu t’intégrer dans une équipe…

Il ne faut pas exagérer, je n’aurais pas ar­raché la balle des mains de mes co­équipi­ers, je ne suis pas égoïste. Mais si sur le court je n’ai à com­pt­er que sur moi, je me sens mieux. C’est plus ef­ficace, je préfère tout contrôler seul et n’en vouloir qu’à moi-même quand ça ne marche pas.

Ton re­cord de vites­se au ser­vice est de 251km/h. Vas-tu l’amélior­er ?

Ça dépend de plusieurs choses. Les bal­les doivent être rapides, l’humidité de l’air opt­imale. Il y a la tempéra­ture, aussi. Avec mon préparateur physique, Piotr Grabia, nous travail­lons be­aucoup le ser­vice. Je vais par­venir à m’amélior­er de 2 ou 3 km/h mais battre des re­cords n’est pas mon ob­jec­tif. Je veux con­tinu­er à grimp­er au clas­se­ment et gagn­er des tour­nois.

Il y a vrai­ment eu une offre du Qatar pour que tu chan­ges de nationalité ou c’est aussi un mythe ?

Non, c’est vrai. Les cheiks sont venus me voir après que j’ai re­mporté un tour­noi junior en Arabie Saoudite. Ils m’ont dit que je pouvais chang­er de nationalité. J’ai im­médiate­ment refusé. Je n’étais pas désespéré à ce point, mes parents par­venaient tant bien que mal à trouv­er de l’ar­gent pour m’aider.

Cela a été plus dur pour toi que pour Ag­nieszka Radwańska…

Les fem­mes com­men­cent plus rapide­ment à gagn­er de l’ar­gent. Com­pares la moyen­ne d’âge dans le Top 100 à l’ATP et à la WTA. Chez elles, c’est 20 ans, chez nous, 25. Cela sig­nifie que tu avan­ces de l’ar­gent plus longtemps. Et en Polog­ne, c’est vrai­ment dif­ficile. Quand, en 2007, je suis arrivé en fin­ale de l’US Open, per­son­ne ne s’est intéressé à moi. Et les déplace­ments, les en­traineurs, les en­traine­ments co­utent bon­bon.

Com­bi­en en­viron ?

Ok. 300 000 à 400 000 zloty par an quand tu as 18 ans (NDT: de 70 000 à 100 000 €). Et tu ne gag­nes rien parce qu’en tant que junior tu n’as pas de re­venu.

Tes parents ont-ils ef­fective­ment ven­dus six magasins pour te fin­anc­er ?

Ils ont tenu entre aut­res une boutique de port­ables, un petit magasin de co­stumes. Ils les ont ven­dus un par un. Mais ils n’avaient pas de re­grets, ils ont toujours cru en moi. Ils ont pris des ris­ques. C’est comme si au casino, ils avaient misés sur un numéro à la roulet­te. Main­tenant, il semble qu’ils aient réussis.

Qu’est-ce qu’il man­que aux Polonais pour que le ten­nis soit plus fort ?

Globale­ment, nous ne som­mes pas préparés à la com­péti­tion. Et il n’y a pas du tout d’ar­gent. Je me souviens quand j’étais sur le cir­cuit junior, mes ad­versaires les meil­leurs avaient toute une équipe auto­ur d’eux alors que je n’avais qu’un en­traineur, qui de toute façon voyageait à mes frais. A Cracovie, là où s’entraine Rad­wanska, il n’y a pas de co­urts en dur. C’est tout de même in­croy­able, quand j’y pense j’ai la chair de poule. Après, vu comme notre sport est miséreux, je m’étonne que les gens at­tendent de nous je ne sais quels résul­tats.

Mais fin­ale­ment, trop d’ar­gent ne fonction­ne pas non plus. Les Américains, les Australiens, les Britan­niques… sont ric­hes mais n’ont pas de jeunes talents. Alors que les Ser­bes, qui se sont entraînés pen­dant la guer­re alors que les bombes tom­baient, en ont.

C’est parce que dans le sport, en fin de com­pte, c’est le caractère qui est le plus im­por­tant, pas l’ar­gent. Moi, même si j’avais une quel­conque aide de l’extérieur, je ne la di­lapiderais pas. Je ne m’achète rien, je ne dépense pas pour des con­ne­ries. Je sais que ma carrière est la plus im­por­tant, il faut in­ves­tir dans soi-même.

Ton meil­leur match?

Ma demi-finale à Paris, con­tre Gil­les Simon, je réus­sissais tout. Après, la fin­ale du Chal­leng­er de Schevening­en. On doit pouvoir en trouv­er d’aut­res.

Tu as dit que quand quel­qu’un se bat pour y ar­riv­er en Polog­ne, alors il y a im­médiate­ment des gens qui ne peuvent plus le sup­port­er.

Il suf­fit de re­gard­er sur in­ter­net. J’y vais rare­ment mais mes amis m’y pous­sent par­fois. C’est mal­heureuse­ment norm­al, dans notre pays, une telle forme de jalousie. Quand j’ai lu que Robert Lewan­dowski (NDT : at­taquant du club de foot­ball, champ­ion d’Al­lemag­ne, du Borus­sia Dortmund) s’était acheté une voi­ture, jamais je n’aurais eu l’idée de dire que c’est un égoïste, qu’il ne sait pas jouer, qu’il s’est pris un coup sur la tête, que c’est pour cette raison qu’il a perdu son match. C’est sa vie, il fait ce qu’il veut. S’il veut dépens­er son ar­gent, qu’il le fasse. S’il veut aller en soirée, qu’il y aille. Les don­neurs de con­seils m’ir­ritent. Tous ceux qui me dis­ent quoi faire, je leur con­seil­le de s’oc­cup­er d’eux-mêmes.

Mais les paparaz­zis com­men­cent déjà à te suiv­re. « Fakt » a révélé que tu as eu un ac­cident de voi­ture près de Łódz. As-tu peur d’une « Jer­zymania » ?

Cela m’est com­plète­ment égal. Je ne lis pas les jour­naux. Si ça amuse quel­qu’un de per­dre du temps par -30°C avec un ap­pareil photo pour faire quel­ques photos drôles, tant mieux pour lui. Je n’en ai rien à faire.

Tu vis dans les valises, les hôtels, les av­ions. Qu’est-ce qui te man­que le plus ?

Mon lit. Aucun autre n’est aussi bon et con­fort­able que le mien. Ce n’est que dans celui-ci que j’ar­rive bien à dor­mir. Mon oreill­er aussi me man­que. A chaque fois que cela est pos­sible, je le pre­nds avec moi. Mes amis aussi me man­quent mais je n’en ai pas énormément parce que be­aucoup de gens sont faux. J’apprécie sur­tout mes amis de lon­gue date.

Que fais-tu quand tu ne joues pas au ten­nis, que lis-tu, qu’écoutes-tu, à quoi joues-tu ?

J’écoute de la house et du hard rock, du son lourd avec des bas­ses pro­fon­des. Re­gar­des sur YouTube un fes­tiv­al en Be­lgique comme « Tomorow­land », j’écoute des choses de ce style. Je joue be­aucoup à la Plays­ta­tion. Je dois avoir une Kalashnikov entre mes mains, ainsi je joue à Battlefield, Call of Duty. Je n’aime pas du tout les jeux de sports, FIFA par ex­em­ple. Je m’amuse avec différents pro­gram­mes sur in­ter­net, de hack­ing par ex­em­ple. L’électronique, les gad­gets et les or­dinateurs m’ont toujours attirés.

A part le ten­nis, tu re­gar­des aussi d’aut­res sports ?

J’aime le vol­ley, je sup­por­te le Skra Bełchatów. Je n’aime pas le foot­ball, je re­gar­de seule­ment quand joue la sélec­tion polona­ise. Je sais, ce n’est pas un gros niveau, mais bon ce sont des Polonais qui jouent. J’aime aussi les sports extrêmes, les X-Games ou le frees­tyle sur motoc­ross.

Et le ten­nis féminin ? Je n’ai en­core jamais vu de joueur qui le suivait…

Moi non plus, ce sont deux dis­cip­lines dif­féren­tes. Il n’y a pas de liens entre elles. Tout est différent, la di­ver­sité des coups, le déplace­ment. Les joueuses de haut niveau ne savent pas gliss­er, pas même sur farine rouge (NDT : j’ai opté ici pour une traduc­tion littérale des pro­pos de JJ. Vous aurez tous deviné qu’il s’agit de terre bat­tue). Il y a d’énor­mes dif­fér­ences tech­niques, tac­tiques. On dit que le ten­nis mas­culin est plus pro­fes­sion­nel, je pense qu’il y a du vrai là-dedans. Be­aucoup de joueuses sont en­train­ées par leurs parents, sur le cir­cuit mas­culin, ça ne passe pas. Ça pro­vient du fait que chez les fem­mes, l’as­pect psyc­hologique prime, le calme, la com­préhens­ion, l’ac­cepta­tion. Chez nous, c’est la tech­nique et la tac­tique, des données pure­ment ten­nistiques.

Tu ne re­gar­des pas non plus Ag­nieszka Radwańska ? Penses-tu qu’elle fin­ira par re­mport­er un Grand chelem ?

Si elle a été deuxième mon­diale et en fin­ale de Wimbledon, pour­quoi pas ? Ce n’est pas au petit bon­heur la chan­ce, c’est seule­ment du travail et des com­pét­ences. Ag­nieszka est men­tale­ment par­faite­ment préparée. Je le sais parce qu’il m’ar­rive de re­gard­er ses matchs (rires).

Mais com­ment battre les toutes meil­leures ?

Serena joue comme un homme, c’est un phénomène, mais elle est uni­que. De plus, Ag­nieszka les a déjà bat­tues. Elle va s’en sor­tir.

Tu es 25e mon­di­al. Qu’est-ce qu’il te man­que pour le Top 10 ?

Du temps. Du calme. Il faut s’entrain­er dur. Feder­er n’a pas re­mporté 17 Grands chelems en se tour­nant les pouces, c’est pour­quoi je m’entraine dur.

Les ex­perts dis­ent que tu aurais be­soin de plus de régularité, de pati­ence.

Je n’écoute pas les ex­perts. Qu’ils met­tent plutôt un short, pre­nnent un jeune et le for­ment sur un court. Alors là seule­ment ils montreront ce dont ils sont cap­ables. Puis­que c’est si sim­ple.

Feder­er re­gret­te que le ten­nis soit de plus en plus lent, le gazon de Wimbledon co­uron­ne aujourd’hui des défen­seurs. Ça te de­ssert aussi ?

Je suis cap­able de jouer sur n’im­porte quel­le sur­face. La saison dernière, j’ai re­mporté mon pre­mi­er Chal­leng­er sur terre bat­tue. J’aime jouer sur tous les co­urts. Mais il est vrai que le ten­nis se fait plus lent. Cela ne con­cer­ne pas seule­ment les co­urts, les bal­les étaient plus dures avant, plus rapides, plus résis­tantes et les raquet­tes plus sol­ides. Avant je pouvais jouer deux mois avec les mêmes chaus­sures et main­tenant une paire s’abime en deux matchs seule­ment.

Com­ment ça se fait ?

La co­ur­se à l’ar­gent. On pro­duit moins de choses dur­ables pour qu’on chan­ge plus réguliè­re­ment.

Ton Grand chelem préféré ?

L’US Open. Il y a une at­mosphère qui me con­vient, les or­ganisateurs font be­aucoup de pub­licité. Ce Grand chelem est vivant, il y a du show. A Wimbledon, tout doit être calme, comme à l’église.

Ton ob­jec­tif pour cette saison ?

Ne pas me bless­er et, si j’y par­viens, me main­tenir dans le Top 30.

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87 Responses to Jerzy Janowicz : « Je dois avoir une Kalash dans les mains »

  1. May 20 février 2013 at 20:51

    Voilà, Jo a battu un Davy bien trop généreux en bachage en tout genre.

    Pour se moquer un p’tit peu.
    http://www.youtube.com/watch?v=9EEROgYZadI

  2. Don J 20 février 2013 at 21:20

    Le tableau de cet open 13 est vraiment excellent cette année, on en oublierait presque qu’il n’y a aucun top 5. A l’affiche, benet vs JJ dont le vainqueur affrontera Berdych, Tsonga vs Tomic, Delpo vs Llodra, rien à jeter !

    • MarieJo 20 février 2013 at 22:14

      welcome ! don J rien à voir avec un vice à miami ???
      ;)
      programme alléchant !

      • Don J 20 février 2013 at 22:44

        malheureusement non, ça aurait été super classe !

      • MarieJo 21 février 2013 at 09:32

        hehe ;)

    • Sylvie 20 février 2013 at 23:05

      Bienvenue à toi. C’est sympa tous ces nouveaux. j’enrage de ne pas voir JJ contre Benneteau.

      Comme tu dis les affiches sont vraiment bien. J’ai enregistré la fin du Berdych/Gulbis car je devais partir et je viens de me la regarder tranquillou, c’était bien sympa.

    • Kaelin 21 février 2013 at 16:31

      bienvenue !

  3. Ronald 20 février 2013 at 21:23

    C’était pas du grand Tsonga ce soir. Je pense pas qu’il gagnera Marseille s’il joue à ce niveau dans les prochains jours !

  4. Remy 21 février 2013 at 15:46

    Hop Tipsa se faire sortir en 2 sets par Tursunov !

    • Ronald 21 février 2013 at 15:55

      Excellent ça. Dans le genre de mec insupportable qui se fait passer pr cultivé, Tipsarevic a la palme d’or. Sympa de revoir Tursunov à ce niveau, c’était un sacré joueur avant ses blessures.

      • Kaelin 21 février 2013 at 16:30

        je plussoie con commentaire, Ronald. Je ne supporte pas cette tête à claque, limite je préfère Troicki (c’est pour dire) qui est moins faux (et aussi moins bon lol). Cool pour le russe oué, énorme force de frappe, ça a jamais été un cadeau de le jouer.

        • Remy 21 février 2013 at 17:07

          Vous êtes méchants, déjà il n’a pas abandonné avant la fin !

  5. Mathias 21 février 2013 at 16:01

    Alors là, si c’est pas des FFFs pur sucre ces deux là:
    http://www.letemps.ch/Page/Uuid/5393e91e-7b75-11e2-9c56-9cada64f0153/Federer_c%C3%B4t%C3%A9_court_et_c%C3%B4t%C3%A9_jardin_secret#.USY19qVQFZt
    (désolé, encore un lien à unartcile du Temps où il faut s’inscrire pour pouvoir regarder)

    Il fallait quand même oser sortir une pièce avec le titre « In love with Federer ».
    Julie où es-tu?

  6. Kaelin 21 février 2013 at 16:22

    donald young a gagné un match (sur abandon de Malisse haha, il devait avoir trop honte se voir perdre contre lui, il perdait 5-1)

    • Mathias 21 février 2013 at 16:49

      Kaelin, tu n’as pas honte d’être aussi mauvaise langue… ;-)

    • Kaelin 21 février 2013 at 17:13

      Young qui gagne un match, Gulbis qui devient sérieux et qui fait des résultats intéressants,… rien ne va plus!

  7. Don J 21 février 2013 at 18:33

    Nadal qui perd en quart de final de RG… où va le tennis ?

  8. Don J 21 février 2013 at 20:13

    Allez Micha !

  9. Don J 21 février 2013 at 20:22

    pas grave il reste un set, la poutre va finir par fatiguer, il a gagné une finale dimanche après tout !

  10. Don J 21 février 2013 at 20:56

    8 min de jeu, 4 balles de break sauvées, elle plie mai ne rompt point la poutre.

  11. Don J 21 février 2013 at 20:58

    Qu’est ce que ça doit être usant de jouer Llodra quand même, il fait vraiment du bien au tennis ^^

  12. Bapt 21 février 2013 at 21:07

    J’ai bien peur que la poutre l’emporte à la fin face à toutes les occasions manquées de Llodra… 

  13. Don J 21 février 2013 at 21:15

    ouaip bien vu, 1/10 en bb… c’est trop pô juste

  14. Bapt 21 février 2013 at 21:33

    ben ça devait arriver… 

  15. Ulysse 21 février 2013 at 22:08

    Bonsoir tous. Bravo Thomas. Je t’inscris dans ma liste « traduc du polonais ». Quelqu’un a remarqué que Rahan avait le moral dans les chausettes ? Bon de toutes façons je ne savais pas ce que je faisais là, alors aussi bien…

    • Kaelin 22 février 2013 at 13:28

      lol, contre Jack Sockette ouais.. jamais vu jouer ce mec. J’imagine qu’il a un énorme service vu que c’est un américain et qu’il provient de tennis universitaire américain, ça m’étonnerait pas !

  16. Thomas 21 février 2013 at 22:43

    Pour revenir au sujet de l’article, Janowicz à l’air de bien s’en sortir face à Benneteau. S’il passe, ce devrait tout de même être une autre paire de manche face au joueur d’outre-Carpates.

  17. Guillaume 22 février 2013 at 00:00

    Si vous ne l’avez jamais vu jouer, c’est le moment de découvrir Igor Sijsling, Néerlandais de son état et tout plein de Jeu au filet dans la raquette. 1 set partout contre Cilic à Memphis (Sport+ pour ceux qui ont).

  18. William 22 février 2013 at 10:13

    Cilic l’a finalement emporté en sauvant 3 balles de match, dont deux sur le service de Sijsling. A 7-6 pour lui dans le tie break, le Néerlandais fait une double : il perdra ce tie break et le match 9-7. Ce tournoi peut faire du bien à Cilic.
    C’est un 500, catégorie encore jamais gagnée par Cilic il me semble. Melzer, tenant du titre, est out (les 500 points en moins vont lui faire drôle), Querrey et Raonic sont tombés aussi, Haas a abandonné, Isner a perdu aussi… De menaçant il ne reste que Nishikori, que Cilic affrontera au prochain tour, éventuellement Dolgopolov. Si Cilic perd contre un autre que ces deux-là c’est bien décevant…

    • Guillaume 22 février 2013 at 10:57

      Il s’est précipité, le Sijsling. Après Tsonga la semaine passée, il s’est laissé griser par la perspective d’un nouveau beau scalp à sa ceinture. Les trois derniers points foirés dans les grandes largeurs (une double, deux grosses fautes directes) ruinent un troisième set où il avait pourtant été excellent. Beaucoup de qualités chez ce garçon, qui a d’ailleurs fait finale en double en Australie.

      Frappé aussi de voir à quel point le jeu de Cilic est pauvre. J’en gardais un tout autre souvenir de ses années 2009-2010, où il me semblait qu’il développait bien plus de choses dans son tennis. Là c’est limite plus monolithique que Berdych.

  19. karim 22 février 2013 at 22:23

    C’est moi ou jmdp est devenu le joueur le plus chiant à voir jouer du top 10? A chaque fois que je l’ai vu cette année ça m’a fait cette impression, il est ennuyeux et il s’ennuie. Ace mis à part il fait très peu de winners. Simon est en train d’enflammer le match. Simon. Enflammer. Vous suivez? C’est tout dire…

  20. Sam 23 février 2013 at 03:10

    Haaaa, Karim, je commençais sérieux à me demander si j’étais tout seul devant mon stream. Passqueu c’est pas la peine de faire toute une affaire de l’autre Narbé Tomic si, le jour où il se tape le Natif Du Mans, y’a pu pers

  21. Sam 23 février 2013 at 03:17

    …onne, hein !
    Pour ce qui est de JMDP, c’est vrai qu’il est loin le temps où nous parlions de tennis V.3. Mais bon, moi perso, quand je vois aujourd’hui la poutre je suis loin de me dire que sa « régression » est une grosse perte pour le tennis.

  22. MarieJo 23 février 2013 at 13:28

    ben vous êtes passés où ?
    bon évidement avec le tennis de poètes des sieurs tsonga, berdych, jerzy, delpo et tursunov, gilles simon fait figure de grand original ! mais tout de même !

    j’ai pas vu le match de tsonga contre super bernie qui a caviardé 5 balles de match apparemment :(

    delpo serait moins glamour qu’avant ? ben non en fait !
    il cogne un poil moins fort, tout en restant efficace, son jeu n’est fondamentalement pas très différent, c’est plutôt notre regard qui a changé, on l’a perdu après qu’il ait atteint un sommet et il n’y retournera pas de la même façon… delpo mode uso2009 n’a existé qu’à cet US open, c’est comme ça !

    moi j’ai bien aimé son match contre llodra, si seulement il avait pu perdre on n’aurait pas cet inoubliable simon/tsonga en perspective !

    • Bapt 24 février 2013 at 00:57

      J’ai vu les matchs récents de la Poutre notamment à Rotterdam (où il jouait très bien) et à Marseille (où il était moins bon).
      Je trouve qu’il recogne assez fort. Plus qu’il y a un an et sans doute pas si loin que ça de 2009. Il doit être plus en confiance, notamment avec son poignet.

      Par contre son jeu reste toujours aussi monotone. Et il a une peur maladive du filet qui est presque pathétique. Le voir reculer après avoir frappé une balle qui tombait au niveau du carré de service… les mots me manquent.

  23. Kaelin 24 février 2013 at 01:16

    http://www.lequipe.fr/Tennis/Actualites/Jankovic-en-finale/352613 ça donne tellement envie de suivre la WTA des articles pareils

  24. Nath 24 février 2013 at 14:16

    Merci Thomas de t’être collé à cette traduction, on n’a pas toujours l’occasion de lire des interviews exhaustives, alors quand en plus la langue d’origine est le polonais…

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