Tennis Race 2012 : Paris Indoor, les cadors dehors

By  | 4 novembre 2012 | Filed under: Tennis Race

Paris-Bercy : Ferr­er et Janowicz, héros in­at­tendus

ENFIN. Deux ans pile poil que l’on at­tendait ça, et il a fallu un « coup de pouce » – pro­bab­le­ment in­volon­taire – de la FIA (on y re­viendra) pour que ça ar­rive : le « Big 4 » a enfin volé en éclats. La dernière vic­toire en Grand prix d’un non-membre du Big 4 avait eu lieu en novembre 2010, au même end­roit, sur la piste hyper-rapide de Paris-Bercy, et c’était à l’époque Robin Soderl­ing qui s’était imposé, ce qui lui avait per­mis de scell­er sa cin­quiè­me place à la Ten­nis Race 2010 derrière la bande des quat­re.

Ceci dit, tout le monde sen­tait venir la fin de la série. D’abord, le Big 4 n’était venu à Paris qu’à moitié (et en­core…) : Nadal toujours « out » à cause de son genou, Feder­er for­fait afin de se réserv­er pour le Mast­ers GP, ne re­staient plus que Djokovic, déjà assuré du titre TRWC 2012, et Mur­ray, qui a déjà réussi son année quoi qu’il ar­rive (« dépucelage » en Super GP, et médail­le d’or aux JO). En­suite, à cause d’un réaménage­ment dis­cut­able et dis­cuté du calendri­er par la FIA, l’habituel­le semaine de repos entre le GP de Paris In­door et le Mast­ers GP de fin de saison a été sup­prim­ée cette année. De ce fait, la plupart des 8 qualifiés pour Londres se sont « étran­ge­ment » montrés fort dis­crets à Paris, et on peut raison­nable­ment les sus­pect­er d’avoir levé un peu le pied de l’accélérateur afin de con­serv­er du car­burant pour le Mast­ers.

Tous… sauf un, celui-là même qui n’avait jamais en­core re­mporté le moindre GP en carrière alors qu’il campe im­per­turbab­le­ment aux al­en­tours de la cin­quiè­me place de­puis plusieurs années main­tenant et col­lec­tion­ne les places d’hon­neur. Vous l’aurez re­con­nu, c’est Lord Far­quaad him­self, aka « l’autre Es­pagnol », le Valen­cian David Ferr­er qui a tiré les mar­rons du feu et pro­fité de l’abs­ence ou de la déroute des mem­bres du Big 4.

Novak Djokovic d’abord, dès sa première co­ur­se, qui re­mpor­te facile­ment la première man­che en lais­sant loin derrière lui Sam Quer­rey, puis, qui, parti en tête dans la deuxième man­che, et semblant s’ac­hemin­er vers une vic­toire tran­quil­le, cale lamen­table­ment en pleine piste, perd la deuxième man­che, puis sa con­centra­tion avec et la troisiè­me man­che dans la foulée face à « l’autre géant US »… Pas la peine de port­er un mas­que de Darth Vader sur la gril­le de départ si c’est pour ter­min­er la co­ur­se comme un vul­gaire clone.

Andy Mur­ray en­suite, vic­time d’une défaite cruel­le dès sa deuxième co­ur­se, lui aussi des mains d’un géant (2,03 m), l’inat­tendu second co­uteau Jerzy Janowicz, sorti des qualifica­tions (qu’il n’avait d’ail­leurs pas prévu in­itiale­ment de dis­put­er : rentré in ex­tremis dans le tab­leau des qualifs, le 69e au clas­se­ment FIA avait prévu de se présent­er à la co­ur­se « Chal­leng­er » de Genève). Vain­queur de la première man­che, en tête dans la deuxième, Mur­ray était sur le point de pass­er en vain­queur sous le drapeau à dami­ers lorsqu’une faute de pilotage in­habituel­le le fit quitt­er sa trajec­toire idéale et se faire co­iff­er au poteau par l’op­portunis­te Polonais. Il ne de­vait plus le re­voir : dans la 3e man­che, le sur­prenant Janowicz mar­tyrisait l’accélérateur de sa mac­hine et boutait l’Anglois hors de Fran­ce.

Per­son­ne (ou pre­sque…) ne de­vait d’ail­leurs plus re­voir le jeune Polonais puis­que, ni Tip­sarevic en quarts (largué par Janowicz dans la 3e man­che, le Serbe, dégouté, ne fin­ira d’ail­leurs même pas la co­ur­se) ni Gil­les Simon en de­m­ies ne par­viendront à faire re­spect­er la hié­rarchie : plus puis­sant, plus in­spiré, Janowicz se pro­pul­se en fin­ale à la sur­pr­ise générale. Mais c’est bien là que sa belle his­toire s’arrêtera, car la différence entre Ferr­er et les aut­res, c’est que l’Es­pagnol a flairé le bon coup et qu’il n’est pas prêt à lâcher la proie (un pre­mi­er titre en GP) pour Londres. Après s’être si souvent fait ferm­er la porte du nightclub au nez par les mem­bres du Big 4, le pit­bull de Valen­cia n’al­lait pas, cette fois, laiss­er pass­er la chan­ce de sa vie. Ainsi, en deux man­ches ron­de­ment menées, le petit Cat­alan au pilotage métronomique pre­ndra logique­ment le titre au nez et à la barbe du jeune impétrant. Et ce n’est que just­ice.

Mais qu’im­porte, on n’a sûre­ment pas fini d’en­tendre parl­er de Jerzy Janowicz.

Ce compte-rendu ne serait pas com­plet si l’on ne sig­nalait le for­mid­able podium de Michaël Llod­ra, deux ans tout rond après son précédent (et uni­que) podium, lors de ce fameux GP de Paris-Bercy 2010 qui n’est désor­mais plus que « l’avant-dernier qui échap­pa au Big 4 ». Et le beau tir groupé des cog­neurs français, puis­que Simon finit 4e et Tson­ga 5e.

Clas­se­ment avant la dernière co­ur­se

Cette première vic­toire en GP ne per­mettra sans doute pas pour autant à David Ferr­er d’échapp­er à son statut de 5e homme, à moins qu’il ne bril­le égale­ment à Londres la semaine pro­chaine, mais elle lui as­sure au moins de ne plus pouvoir laiss­er échapp­er cette place, comme ça avait été le cas l’an passé du fait du beau par­cours au Mast­ers GP de Tson­ga.

Le seul chan­ge­ment au clas­se­ment con­cer­ne just­e­ment le n°1 français, qui re­prend la 7e place du clas­se­ment général à Del Potro.

En l’abs­ence de Rafael Nadal toujours pas remis, c’est donc Tip­sarevic, 9e du clas­se­ment, qui complètera le tab­leau du Mast­ers GP de Londres.

Cog­neur
Pts
TRWC-GP01
TRWC-GP02
TRWC-GP03
TRWC-GP04
TRWC-GP05
TRWC-GP06
TRWC-GP07
TRWC-GP08
TRWC-GP09
TRWC-GP10
TRWC-GP11
TRWC-GP12
TRWC-GP13
TRWC-GP14
1
N. Djokovic 299 50 12 25 18 6 18 36 30 25 18 36 25
2
R. Feder­er 209 24 25 25 12 24 50 25 12 12
3
A. Mur­ray 168 30 18 4 12 36 50 18
4
R. Nadal 163 36 15 12 25 25 50
5 D. Ferr­er 150 20 10 10 15 30 16 24 25
6
T. Be­rdych 106 16 12 18 10 1 30 15 4
7
J.W. Tson­ga 74 4 6 8 16 24 6 10
8
J.M. Del Potro 66 8 10 12 8 12 16
9
J. Tip­sarevic 54 8 15 15 8 8
10
G. Simon 36 8 1 15 12
11
M. Cilic 32 8 20 4
12
J. Isner 30 18 12
13
R. Gas­quet 28 2 2 6 18
14
S. Waw­rinka 27 10 15 2
15
N. Al­mag­ro 26 4 20 2
16
M. Fish 24 6 8 10
17
T. Haas 20 10 10
-
J. Monaco 20 15 1 4
-
M. Youzhny 20 20
20
J. Janowicz 18 18
21
M. Llod­ra 15 15
22
M. Raonic 14 4 6 4
23
F. Mayer 12 12
-
K. Nis­hikori 12 12
25
M. Granoll­ers 8 2 6
-
R. Haase 8 8
-
P. Kohlschreib­er 8 8
-
S. Quer­rey 8 2 6
-
R. Stepanek 8 8
-
F. Ver­dasco 8 8
31
A. Dol­gopolov 6 1 4 1
-
D. Nal­bandian 6 6
-
A. Seppi 6 4 2
34
J. Char­dy 4 4
-
L. Hewitt 4 4
-
F. Lopez 4 2 2
-
X. Mal­is­se 4 4
38
T. Be­lluc­ci 2 2
-
M. Kukushkin 2 2
-
B. Tomic 2 2
-
V. Troic­ki 2 2
42
N. Davyden­ko 1 1
-
M. Ebden 1 1
-
G. Mon­fils 1 1

Sig­nalons que le nouveau barème imposé par la FIA de­puis la saison 2010, favor­ise plus le vain­queur de chaque co­ur­se, et per­met aux 10 pre­mi­ers de mar­qu­er des points: 25-18-15-12-10-8-6-4-2-1.

Rap­pelons que 14 Grands prix sont dis­putés cette année, dont 4 «super grands prix» (Mel­bour­ne, Paris-outdoor, Londres-outdoor et New-York) qui ap­portent deux fois plus de points qu’un GP clas­sique, et un «mast­ers GP» in­door qui clôture l’année (réservé aux huit meil­leurs cog­neurs de la saison, ce de­rni­er rap­porte 50% de points en plus qu’un GP clas­sique; il sera dis­puté cette année, comme lors des trois édi­tions précéden­tes, à Londres).

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Sous d'aut­res cieux et en d'aut­res temps, je fus connu sous le sob­riquet de "Colin Mail­lard et Tar­temp­ion".

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5 Responses to Tennis Race 2012 : Paris Indoor, les cadors dehors

  1. Jeanne 4 novembre 2012 at 20:19

    Pas eu le temps encore de lire en détail, mais le titre est SUBLIME !

    • Colin 4 novembre 2012 at 20:33

      Trop aimable. Merci M’oiselle Jeanne!

  2. Colin 4 novembre 2012 at 20:41

    Bon, on peut comme d’hab comparer le classement TRWC au classement ATP juste avant les Masters.
    Bonne nouvelle, les noms des 9 premiers (et donc des qualifiés pour Londres) sont identiques. Ouf, comme ça je n’ai pas eu à trouver d’explication vaseuse pour expliquer pourquoi Untel a pris la place d’un autre à Londres.

    Seule différence dans le Top9, l’échange de places entre Tsonga et DelPo, mais ça ne porte pas à conséquence.

    Comme chaque année ou presque, Almagro est très en retrait à la tennis race (15ème) par rapport à l’ATP (10ème ex-aequo).

    L’exact contraire de notre Phasme national (10ème contre 16ème).

  3. Patricia 5 novembre 2012 at 09:43

    Très bon cru Colin, franchement ça ferait une belle conclusion à l’année, nul besoin du jubilé des maîtres !

    J’aime particulièrement le traitement de Lord Farquaad, qui dévoile une certaine tendresse pour l’homme de l’ombre (« la proie pour Londres » est d’ailleurs somptueux!), et en général, celui de ceux qui ont tiré leur épingle du jeu à Bercy : on n’y sent aucun mépris pour « l’ATP d’en bas », ce qui se fait rare et m’évite des aigreurs d’estomac.

    Pareillement, les cadors de Carole s’en sortent avec une neutralité bienveillante, même ce foie jaune de Tipsa qui ne méritait pas d’indulgence.
    Trop occupée, je n’ai pas vu une image de Bercy, je regretterai l’opposition Ferrer/Llodra, Ferrer/Jano (pour voir s’il y a une chance qu’il m’inspire moins d’ennui que le reste de la troupe des trolls double-mètres, et l’avènement du mal-aimé que j’aurais soutenu), bien sûr le Gilou/Berdych (allez Gilou, c’est si bon !) : franchement, le mec arrive à Valence blessé, fait 1/2, enchaîne sur Bercy, rebelote, rend service à Berdych qui gardera son jus pour je l’espère jouer les trouble-fêtes.
    Je regrette aussi d’avoir loupé les 2 premiers sets de Richard contre un membre en feu de la Brigade des trolls : celui qu’il a perdu au TB était d’après lui « le meilleur de l’année » (d’après lui même), je n’en attendais pas tant après un tournoi poussif, en trompe l’oeil comme à Bangkok, où il s’est maintenu à la volonté.
    So long Richou, de toutes façons je ne te voulais pas aux masters dans une petite forme, que d’autres jouent les volailles dans le poulailler !

    J’ai prévu une présentation pour les masters où je zappe voeux et pronos, le Bercy d’anthologie qui s’achève avec ta mise à jour est l’occasion d’exprimer un avis partial : j’espère que Roro ira en demis, d’abord parce que ça fera des matchs regardables, et pour avoir été le cador le plus franc en zappant le tournoi. Je suis contente du retour aux affaires de del Poutou, le membre de la Brigade des trolls qui m’insupporte le moins, une finale à Londres me siérais pour conforter tout ça, mais j’aimerais en même temps que lord Farquaad ne paie pas sa bonne action en acquittant le revers de sa médaille : j’aimerais bien qu’il joue un peu plus les trouble fêtes sur dur, en éliminant de temps à autre un Gros que je n’aime pas, pour le récompenser de son assiduité et de sa bonne conduite (par exemple il est autorisé à virer à l’occasion Berdych – pour son jeu chiant, Djoko – pour sa pénible domination, Tsonga – pour son jeu bourrin, voire del Poutou – il tape trop fort). Bref, Roger et l’un des deux.
    De l’autre côté, j’aimerais Murray bien sûr, mon 2ème voeu serait Jowil (il est sympathique et je suis chauvine) mais il est vraiment mauvais en ce moment et je vois mieux Berdych dézinguer le Djoker (ça lui ferait les pieds d’être éliminé en poule)

    donc voilà : garçon, servez moi deux demis Roger/Berdych & Murray/del Poutou et que Londres consacre son couple de finalistes de l’année pour la 3ème fois !
    De l’autre côté,

    • Patricia 5 novembre 2012 at 09:48

      purée les phrases décousues qui s’émiettent partout! On dirait que j’ai arrosé la finale avec Janowicz…

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