Il était une fois… Roland dans les 70’s

By  | 3 juin 2012 | Filed under: Bord de court

Ton­ton An­toine, racon­te nous en­core une his­toire sur tes vieux fos­siles à Roland Gar­ros s’il te plait, que l’on s’amuse un peu… Il para­it que dans les années 70, les types jouaient en pan­talons longs, buvaient des gin tonic entre les jeux et ser­vaient à la cuillère, comme Chang, c’est vrai tout cela, Ton­ton An­toine ? Pas tout à fait les petits, ça, c’était avant, du temps des Mous­quetaires… Mais c’est qui les Mous­quetaires, Ton­ton An­toine ?

Eh bien, ce sont les quat­re types que vous voyez là, en statue sur la place qui porte leur nom, juste à côté du Chat­ri­er… Mais c’est quoi, le Chat­ri­er, Ton­ton An­toine ? La ferme, toi ! Sinon, je n’aurai jamais le temps de vous racont­er mon his­toire. Allez, al­lons faire un tour, je vais vous montr­er, pour l’instant, il n’y a per­son­ne ou pre­sque : on joue les qualifs…

Vous voyez les gril­les, là, juste derrière le court numéro un avec toutes ces piques pour empêcher les vauriens de les es­calad­er ? Eh bien, avant que le court numéro un ne soit con­struit en 1980, il y avait deux co­urts an­nexes et c’est là que j’ai vu en 77 mon pre­mi­er match à Roland : un pre­mi­er tour où Panat­ta, qui avait gagné l’année d’avant en bat­tant Borg en quarts de fin­ale jouait con­tre un joueur français qui s’ap­pelait Pat­rice Beust qui ne valait pas grand-chose mais qui lui a pris un set. On était vingt à les voir jouer. Ils avaient pro­grammé le tenant du titre sur un court an­nexe, Ton­ton An­toine ? J’y crois pas ! Eh oui mon petit, à l’époque, ce n’est pas parce qu’on était tenant du titre que l’on jouait auto­matique­ment sur le Centr­al, d’ail­leurs il n’y en avait qu’un parce que le Suzan­ne Lengl­en a été con­struit bien après, en 1994… Dis Ton­ton, Maman m’a dit qu’à l’époque tu es­caladais les gril­les avec un de tes co­pains, et que tu re­ven­dais des places au noir dans l’allée plus loin là bas, c’est vrai tout çà ? Ne crois pas tout ce que dit ta mère ! Il y a be­aucoup d’exagéra­tion. Tu sais ils sont tous jaloux dans la famil­le parce que je viens ici tous les ans et que je ne les in­vite jamais. Ils n’y com­pren­nent rien, alors ce n’est pas la peine…Mais lais­se moi con­tinu­er…

Tu vois cette plaque ? Eh bien il y a tous les vain­queurs du tour­noi de­puis le début : cela com­m­ence par un maudit Roastbeef, un type qui s’ap­pelait Briggs en 1891. Mais dis donc, il y avait plein de français qui gag­naient Roland Gar­ros au début, Ton­ton An­toine ? Eh oui, mais jusqu’en 1925, seuls les français et les étrang­ers qui habitaient en Fran­ce avaient le droit de jouer, alors forcément il y avait pas mal de français mais même après comme tu le vois il y en avait en­core plein : re­gar­de les Mous­quetaires : Borot­ra a gagné 2 fois, Lacos­te 3 fois et Co­chet 4 fois. Co­chet est le joueur qui a gagné le plus de titre jusqu’à Borg. Lacos­te, c’est le type qui a in­venté les chemises, Ton­ton An­toine ? Oui, c’est comme cela qu’il a gagné de l’ar­gent parce qu’à l’époque, les joueurs ne gag­naient pas un rond les en­fants. Ah bon, mais pour­quoi ils jouaient alors ? Pour le sport, mon petit ! Elles sont rin­gardes les chemises Lacos­te, moi, je préfère les Nike de Nadal ! Eh bien, je ne t’en achèterai pas, mais tais-toi donc ou je vais m’énerv­er !

Mais dis moi, Ton­ton An­toine, il ne de­vait pas y avoir grand monde qui venait à l’époque, non ? C’est sûr, il y avait be­aucoup moins de monde qu’aujourd’hui. On pouvait ac­het­er des bi­llets le jour même en première semaine et même par­fois au début de la secon­de sans problème et on n’était pas em­merdé par tous ces ven­deurs de frin­gues. C’est avec Borg que cela a com­mencé à se gâter ici. Il y avait moins de 100 000 per­son­nes avant qu’il ne poin­te sa fra­ise et 220 000 en 1980, 429 000 l’année dernière. C’est de­venu un enfer pas pos­sible, c’est pour cela que je vous emmène aujourd’hui où c’est en­core tran­quil­le. Et comme je vous le dis­ais, on pouvait même voir les meil­leurs sur les co­urts an­nexes…

Et Borg, il était vrai­ment bon ? Aussi bon que Nadal ? Oui, mais lais­se moi com­menc­er par le début, ou plutôt par les pre­mi­ers matchs que j’ai vu à la télé. En 72, il y a un français qui s’ap­pelait Geor­ges Goven qui est arrivé en demie fin­ale et qui a perdu de peu con­tre un Es­pagnol qui s’ap­pelait Gimeno et deux jours plus tard, Gimeno gag­nait la fin­ale con­tre un autre Français qui s’ap­pelait Pat­rick Pro­isy. Gimeno détient un re­cord : c’est le plus vieux vain­queur : il avait 34 ans et 10 mois. Et ils n’ont pas été fic­hus de le battre ce vieux croulant, Ton­ton An­toine ? …Eh bien non… Mais Gimeno était très bon et il avait gagné le tour­noi junior en 1955… Tu te fous de nous Ton­ton An­toine, là ! Non, je vous jure, c’est vrai !

Et l’année suivan­te, c’est Nas­tase qui a gagné. C’était un génie les petits ! Il a gagné le tour­noi sans per­dre un set. C’est le pre­mi­er à l’avoir fait et après lui, il n’y a que Borg et Nadal qui l’ont fait, deux fois chacun. Ouais, mais qu’est ce qu’il avait de génial, Ilie, Ton­ton An­toine ? Eh bien le type savait tout faire y com­pris des amort­ies rétro qui re­pas­saient le filet avant que l’autre puis­se la touch­er si jamais il ar­rivait à co­urir assez vite pour l’avoir. Non, tu te fous en­core de nous là ! Non, je vous jure, c’est vrai, je l’ai vu faire cela dans un match en 77 con­tre un des frères Mayer. C’est qui ça, les frères Mayer, Ton­ton An­toine ? Eh bien c’est comme les Bryan, sauf que c’est pas des jumeaux et qu’ils ne jouaient pas en doub­le mais en sim­ple chacun de leur côté mais ils étaient du même niveau. Il y en a un qui a été 4ème et l’autre 7ème. Un autre truc que Nas­tase a fait au fran­gin Mayer ce jour là, c’était une amor­tie que l’autre a réussi à re­nvoy­er alors Nas­tase lui a fait un lob et Mayer a couru comme un dératé pour la re­nvoy­er alors qu’il était dans les bâches BNP, il a réussi à la re­nvoy­er mol­le­ment mais Nas­tase était au filet et a juste levé sa raquet­te pour que la balle la frap­pe et re­tom­be à deux à l’heure tren­te cen­timètres derrière le filet tan­dis que de l’autre main il lui faisait un petit signe en rigolant pour lui dire de rappliqu­er. Evi­dem­ment le fran­gin Mayer n’a pas pu boug­er et le pub­lic a hurlé de rire ! Non, sans déc Ton­ton An­toine ! Mais le fran­gin de­vait être fumas­se que l’autre se foute de sa gueule à ce point là, non ? Oui mais Ilie s’en foutait et il lui a montré son cul ! Son cul ? Com­ment cela ? Oui il lui a tourné le dos et a baissé son short. Et il ne s’est pas fait virer du tour­noi ? Non, pas cette fois. D’ail­leurs, il n’a même pas eu d’amen­de ce jour là parce que l’ar­bitre a dit qu’il ne l’avait pas vu. D’ail­leurs, à l’époque, c’était des amateurs et ils étaient souvent bi­gleux. Enfin, il a fait bien pire Ilie, il était fou, c’était ça son problème. Un numéro un mon­di­al fou, le pre­mi­er au clas­se­ment de l’ATP si tu y jet­tes un coup d’œil. Du coup, il ne l’est pas resté très longtemps et n’a gagné qu’une fois à Roland Gar­ros et une fois à l’US Open l’année d’avant et il a paumé en fin­ale de Wimbledon con­tre Borg en 76 pour sa deuxième fin­ale là bas. C’était la première des cinq vic­toires con­sécutives de Borg à Wimbledon…

Cinq de suite ? Là, c’est du sérieux Ton­ton An­toine. Per­son­ne n’a fait mieux, non ? Même pas Feder­er ? Exact mon garçon, même pas Feder­er, ni Sampras qui en a pour­tant gagné sept. Bon alors, racon­te Borg à Roland Gar­ros, Ton­ton An­toine. C’était com­ment du temps de Borg ? Ok ! Alors voilà, Borg s’est pointé pour la première fois en 73 et il est allé en quarts alors qu’il fêtait son 17ème an­niver­saire comme Nadal fête son an­niver­saire à Roland tous les ans. Mais bon, il n’était pas en­core au point et il a paumé con­tre Panat­ta. L’année d’après, à 18 ans donc, il gagne pour la première fois en bat­tant Orantès en fin­ale en re­mon­tant de deux sets à zéro et en lui col­lant trois fois 6-1 dans les trois de­rni­ers sets. C’était le 3ème à avoir re­monté de deux sets à zéro en fin­ale. Pour­tant, tout le monde dis­ait qu’Orantès al­lait gagn­er parce que Borg avait joué une très lon­gue demie fin­ale con­tre un affreux qui s’ap­pelait Sol­omon et qui re­nvoyait toutes ses bal­les en cloc­he.

C’est à par­tir de là que cela s’est gâté à Roland parce que le type at­tirait les foules et sur­tout les fil­les comme des mouc­hes. Il y en avait des cen­taines qui le suivant tout le temps en hur­lant après lui et qui voulait ab­solu­ment le touch­er comme si c’était Mick Jagg­er ou Jésus Chr­ist. D’ail­leurs il re­ssemblait à Jésus Chr­ist mais toutes les fil­les voulaient co­uch­er avec lui. Voilà, le gars était de­venu un dieu vivant. Il ne dis­ait pour­tant jamais un mot ni sur le court, ni en de­hors, ne s’éner­vait jamais, ne montrait ab­solu­ment rien. On l’ap­pelait IceBorg…Et il gag­nait tout le temps : l’année suivan­te, il gagne en bat­tant Vilas, son souffre douleur préféré. En 76, énorme sur­pr­ise, il se fait battre en quarts par Panat­ta à nouveau, lequel de­vait gagn­er le tour­noi en­suite, un peu comme si Soderl­ing avait réussi son coup con­tre Feder­er après avoir battu Nadal en 2009. L’année d’après, il ne vient même pas… Non ? Il ne vient même pas alors qu’il était pre­sque sûr de gagn­er le tour­noi, Ton­ton An­toine ? C’est di­ngue ça ? Eh bien oui, il préférait dis­put­er des tour­nois aux Etats-Unis qui lui rap­portaient be­aucoup plus. Mais dis moi, Ton­ton An­toine, c’est que Roland Gar­ros, cela ne valait pas grand-chose alors si Borg ne venait même pas ? Eh bien oui, c’est vrai, jusqu’en 79, Con­nors ne venait pas non plus et donc jusqu’à cette époque là, les meil­leurs, souvent, ne venaient pas parce que tous les aut­res tour­nois du GC jusqu’en 74 se jouaient sur herbe comme à Wimbledon et que plein de très bons joueurs ne venaient pas… Mais c’était un tour­noi de daube, alors, Ton­ton An­toine ? Boucle-la et lais­se moi ter­min­er !

En 77, pen­dant que Borg n’était pas là, Vilas en pro­fite pour gagn­er le tour­noi en écrasant tout le monde, et sur­tout le pauv­re Gottfried en lui col­lant deux bul­les en fin­ale. Pour­tant Gottfried avait battu Ilie qui était en­core TS 1 en quarts au cours du plus beau match du tour­noi. Mais en 78, Borg re­vient et flan­que des dérouillées pas pos­sibles à tout le monde et sur­tout à ce pauv­re Vilas en fin­ale en lui lais­sant 5 jeux. Au total il gagne sans per­dre un set et ne lais­se que 32 jeux à se ad­versaires et ça, c’est un re­cord que Nadal n’est pas prêt de battre puis­que comme tu le sais, même en 2008, il en a quand même paumé 41. Il n’y a que Tann­er qui a réussi à le pouss­er au tie break dans un set cette année là. Tann­er c’était le Isner d’aujourd’hui : une brute au ser­vice. C’est à par­tir de ce mo­ment là que tout le monde a com­pris que Borg, eh bien plus per­son­ne ne le battrait plus jamais à Roland Gar­ros et il y a même eu un joueur qui a parié qu’il en gag­nerait 10. Et pour la première fois, il gagne Wimbledon dans la foulée, son troisiè­me titre consécutif là bas…L’année suivan­te, re­belote, il gagne ici en bat­tant Pecci en fin­ale, lequel avait battu Con­nors en demie.

C’était la première fois ou tout le monde était vrai­ment là et la première fois aussi que l’on voyait Con­nors jouer en Fran­ce. Il a tout de suite con­quis le pub­lic, lui, avec son jeu, et sa femme pour d’aut­res raisons. Pour­quoi sa femme, ton­ton An­toine ? Ne le répète pas à ta mère, mais c’est parce que c’était une ex-playmate de PlayBoy et que les pat­rons de ce mag­nifique magazine avaient eu la bonne idée de rééditer ses photos dans le numéro qui est paru en Fran­ce quel­ques jours avant que Con­nors ne mette les pieds à Paris…79, c’est le début du Roland Gar­ros moder­ne si l’on veut et il com­m­ence à y avoir be­aucoup plus de pub­lic. Et Borg gagne en­core à Wimbledon derrière. En 80, re­belote, il gagne à nouveau sans per­dre un set, en per­dant 37 jeux cette fois et il gagne en­core à Wimbledon derrière, son cin­quiè­me titre. A cette époque là, Borg ne se fatiguait même pas à venir jouer sur terre bat­tue avant Roland Gar­ros comme Nadal. Il faisait juste un tour­noi avant : Monte Carlo ou un autre, il le gag­nait et puis, un ou deux mois après, il se poin­tait à Roland Gar­ros et écrasait tout le monde sans même trans­pir­er. L’année d’après, en 81, là il se poin­te pour la dernière fois et gagne en­core mais un peu plus dif­ficile­ment puis­que pour la première fois de­puis 1974 il a be­soin de 5 sets pour venir à bout en fin­ale d’un hor­rible tchèque qui s’ap­pelait Lendl. Enfin, cela ne l’a pas empêché de d’étab­lir un re­cord qui tient toujours puis­que de 79 à 81, il a gagné 41 sets con­sécutifs. Un mois après, Mc Enroe l’a enfin battu à Wimbledon, puis aussi à l’US Open, et après Borg en a eu marre et a arrêté le ten­nis à 25 ans…Voilà pour­quoi il n’en a gagné que six et pas dix…L’année d’après, c’est une espèce de clone de Borg, Wiland­er qui a gagné et on n’a pas gagné au chan­ge. Il était un peu plus jeune que Borg en 74 et a lui aussi battu Vilas en fin­ale. C’est cette année là que sur un court an­nexe, là, juste à côté, que j’ai vu Ilie jouer pour la dernière fois à Roland ou il a paumé 9-7 au cin­quiè­me vers dix heures du soir con­tre un petit jeune qui s’ap­pelait For­get. C’était bien tri­ste mais on n’y pouvait rien : Ilie al­lait avoir 36 piges et For­get en avait 17….

Mais dis moi, Ton­ton An­toine, cela de­vait être super de voir Borg jouer et écras­er tout le monde comme Nadal aujourd’hui, non ? Mal­heureux, c’était affreux ! Non seule­ment il n’y avait aucun sus­pen­se, mais en plus Borg se con­ten­tait de re­nvoy­er la balle une fois de plus que l’autre jusqu’à ce qu’il fasse la faute, sans jamais rien faire. Les seules fois ou il faisait quel­que chose, c’est quand l’autre en avait marre, avait com­pris qu’il ne pouvait pas gagn­er l’échan­ge et mon­tait au filet. Et là, Borg le plan­tait neuf fois sur dix avec un pass­ing démoniaque. C’était bien pire que Nadal aujourd’hui… Com­ment peux tu oser dire cela, Ton­ton An­toine, Rafa, c’est le top ! Il l’aurait écrasé ton Borg ! Eh bien cela, je n’en suis pas sûr du tout mon petit et je soutiendrais même le contra­ire ! Tu n’es qu’un vieux schnock qui défend des fos­siles ! Ces types étaient nuls, il suf­fit de voir sur youtube, cela jouait à deux à l’heure ! Mais vas-tu te taire petit ig­nare !

A cette époque là, avec les fil­les, c’était pareil : en 74, Chris Evert gagne son pre­mi­er Roland Gar­ros et elle en a gagné 7, elle. Elle jouait comme Borg : re­v­ers à deux mains et im­batt­able sur terre bat­tue pen­dant très longtemps. On n’était pas gâté mais au moins, il y avait Nav­ratilova qui ar­rivait à gagn­er de temps en temps. Non, les en­fants, c’était une sale époque en réalité, c’est avant que c’était bien : quand il y avait Rosewall, Laver et les aut­res Australiens. En fait, le ten­nis décline con­tinuel­le­ment de­puis les années 60 au moins. Il n’y a plus un seul type cap­able de faire une volée cor­rec­te à part Llod­ra…

T’es vrai­ment un vieux réac, Ton­ton An­toine ! Bon, ça suf­fit, on re­ntre… !

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Né l'année ou Rod Laver réalise son pre­mi­er grand chelem, suit le cir­cuit de­puis 1974, abuse par­fois de statis­tiques, af­fiche rare­ment ses préfér­ences per­son­nelles, aime les fos­siles et a par­fois la dent un peu dure...

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391 Responses to Il était une fois… Roland dans les 70’s

  1. Kristian 5 juin 2012 at 12:39

    Ah oui, Merci Antoine pour ce texte. Delicieux..
    Moi j’avais vu Nastase a RG un peu apres toi. En 84 en double avec Clerc, je crois, sur le central. C’etait a mourir de rire : Nastase et Clerc se sont amuses tout le match a jouer des balle hautes pour faire smasher leurs adversaires, et remettre leur smash 3, 4, 5 fois.. autant de fois qu’ils pouvaient. ET je crois qu’ils ont bien fini par gagner.

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