Mes instantennis

By  | 4 mai 2012 | Filed under: Bord de court

Une bonne tranche de vie en mode bord de court et ex­péri­ence per­son­nelle, voilà ce qui vous at­tend ici. Durant les saisons 2010 et 2011, j’ai intégré l’équipe d’un des nombreux clubs de Nor­mandie. Par re­spect d’un cer­tain an­onymat, je tairai le nom du club et je don­nerai des noms d’emprunt aux joueurs. Mais qui sait, l’un de nos ad­versaires nous re­con­naîtra peut-être ? Ce serait un savoureux hasard, avouons-le ! Entre souvenirs de matchs et démarche pour intégrer une équipe, voici les im­ages qui m’ont marquées pen­dant ces deux années.

La Nor­mandie est une terre de ten­nis. Il y a énormément de clubs, on trouve des co­urts très facile­ment et on peut enchaîner les tour­nois comme un vrai pro­fes­sion­nel. Si j’ai toujours joué au ten­nis, je n’avais jamais fait l’ef­fort de m’inscrire en club et de dis­put­er des com­péti­tions. Pour tout vous dire, l’am­bian­ce « club » n’a jamais été mon truc et le milieu du ten­nis est par­fois assez ir­res­pir­able. Je parle en con­nais­sance de cause, pour avoir as­s­isté à une multi­tude de matchs of­ficiels d’amis ou de mem­bres de ma famil­le. En 2010 cepen­dant, poussé par un ami pro­che qui jouait en club de­puis des années et qui dis­putait les tour­nois régionaux par équipe, je me suis enfin décidé à pass­er le cap. L’équipe de la ville de B. avait be­soin d’un cin­quiè­me mem­bre pour pali­er aux éven­tuel­les ab­s­ences d’un titulaire. Je con­nais­sais très bien trois des quat­re co­équipi­ers, c’est donc tout naturel­le­ment que je me suis jeté dans le bain. Le prix dérisoire de la li­c­ence est une in­cita­tion à l’inscrip­tion, c’est par­fait pour les plus jeunes !

Les re­ncontres ont lieu le di­manche matin, aux mois de mai pour les phases de poules et de juin pour les phases fin­ales. L’équipe de B. était en plein essor et mon­tait en grade de­puis des années. Il faut dire que la com­posi­tion était sol­ide. Quen­tin, le grand gail­lard de la photo et l’ami qui m’avait poussé à m’inscrire, est puis­sant et volon­taire. In­vain­cu en sim­ple de­puis des années, il se sert de son très gros ser­vice pour as­sur­er sa mise en jeu et son jeu raf­raic­hissant fait plaisir à voir : service-volée, amort­ies, re­v­ers à une main. Grand fan de Pat Raft­er, il lui re­ssemble dans l’at­titude. Le numéro 2 , Vin­cent, est un autre grand mor­ceau – 1m93 – et est aussi un très bon ami. Fan de Safin, c’était le seul gauch­er de l’équipe avant mon arrivée. Démarche lente entre les points et at­titude détachée, il possède lui aussi un très bon ser­vice. As­socié à Quen­tin pour le doub­le, ils sont in­vain­cus de­puis leur entrée dans la com­péti­tion. Le numéro 3 de l’équipe, François, est le plus âgé d’entre nous. C’est même le seul à dépass­er les 25 ans ! Accroc­heur, bat­tant, il ne lais­se jamais tomb­er l’af­faire et a poussé plus d’un ad­versaire au-delà de ses li­mites… Et par­fois même au-delà de ses nerfs ! Vérit­able « papa » de l’équipe et jamais avare de con­seils, c’est lui qui en­courage le plus l’équipe. Il est aussi le capitaine de l’équipe et le grand ges­tion­naire des trans­ports et du calendri­er des re­ncontres. Le quat­rième lar­ron, Jean, est un ad­mirateur ab­solu de Juan Car­los « El Mos­quito » Fer­rero et possède la prise la plus im­prob­able qui soit : un vrai pon­giste ! Même s’il perd par­fois son sang-froid et s’incline lors d’affron­te­ments à sa portée, c’est un pili­er in­dis­pens­able de cette équipe de potes.

2010

C’est parti pour mon baptême du feu. Nous jouons à l’extérieur, dans un petit club perdu dans la cam­pagne. Le club-house de for­tune nous tire quel­ques sourires : il faut bien ça pour me faire oub­li­er un peu la pre­ss­ion. C’est mon pre­mi­er match of­ficiel, je dois as­sur­er et ne pas décevoir l’équipe. Les joueurs qui nous re­çoivent sont ador­ables et la re­ncontre s’an­nonce sous les meil­leurs aus­pices. Les co­urts ne sont pas de gran­de qualité mais je suis trop con­centré pour m’en plaindre. Je mène rapide­ment 5-2 dans le pre­mi­er set. Les choses se pas­sent bien, mes co­équipi­ers vien­nent de temps en temps près du gril­lage pour m’en­courag­er. Je me décon­centre en jouant en di­let­tante et je me fais re­mont­er à 5 jeux par­tout. L’aler­te est de co­ur­te durée, je breake à nouveau, em­poc­he le set et fais la différence d’entrée de deuxième man­che : 7-5 2-0. Je joue sans pre­ndre trop de ris­ques, je sais que je ne joue que le numéro 4 de l’équipe ad­verse et que j’ai la situa­tion bien en main. Je gagne sur le score de 7/5 6/3, doub­le break dans le deuxième set et pas peu fier de ma per­for­mance. Non-classé, je viens de pre­ndre le meil­leur sur un 30-4. Nous gag­nons la re­ncontre sans per­dre un seul point, la saison s’an­nonce bien.

Un nouveau di­manche matin, une re­ncontre à domicile cette fois. J’ai rapide­ment perdu mon match, 6/1 6/3. Je n’ai pas réussi à jouer libéré et je re­ssens une extrême frustra­tion. J’en pro­fite pour aller en­courag­er mes co­équipi­ers. Vin­cent mène con­for­table­ment sur un court en quick. Son ad­versaire ne fait pas le poids et je le sur­prends à tent­er tout et n’im­porte quoi, con­scient de son em­pr­ise sur la re­ncontre. Sur la balle de match il monte au filet, son ad­versaire ef­fectue un lob pro­pre et en pro­fite pour at­teindre le filet. Vin­cent court, se retro­uve face à moi mais ne se re­tour­ne pas pour re­nvoy­er la balle : pass­ing en tween­er sur balle de match ! J’applaudis, son ad­versaire aussi. Cette per­for­mance lui vaut bien d’en grill­er une petite : on est spor­tif du di­manche ou on ne l’est pas !

Pour la fin­ale de la saison 2010, le di­rec­teur du club nous a of­fert des tenues as­sort­ies : on se croirait en Coupe Davis ! Nous jouons dans l’un des plus beaux com­plexes de la région, nous avons même l’hon­neur de la terre bat­tue ! Cette fois je ne suis présent qu’en ob­ser­vateur et c’est bien norm­al. Il fait très chaud, de nombreux matchs ont lieu en même temps que les nôtres et l’am­bian­ce est bonne. La fin­ale se passe sans accroc ou pre­sque. Seul Jean, pris par l’enjeu, n’ar­rive pas à se décontract­er. Son ad­versaire a la mise en jeu la plus étran­ge qu’il m’ait été donné de voir, Dol­gopolov a un geste de ser­vice très pro­pre à côté de lui ! La saison est bouclée en ter­minant donc pre­mi­er du cham­pion­nat par équipe 3e di­vis­ion, sans per­dre une seule re­ncontre, comme l’année précédente. Si mon rôle dans cette vic­toire a été minime, l’am­bian­ce de l’équipe m’a séduite et je suis par­tant pour re­mpil­er à la saison suivan­te.

2011

La nouvel­le saison a com­mencé et les matchs de poule s’enchaînent dans une très bonne dynamique. Toujours in­vain­cus, nous nous re­ndons dans un super­be résid­ence privée pour dis­put­er un nouveau match. Le paysage est super­be, le club house somptueux et nos ad­versaires pre­sque à l’heure : la journée débute bien ! En­core aujourd’hui, je ne serai aligné qu’en cas de vic­toire assurée après les matchs de sim­ple. Le cham­pion­nat par équipes se joue en quat­re sim­ples et un doub­le, rare­ment décisif et donc par­fois donné à une équipe quand elle est menée 4-0 ou 3-1. En fonc­tion des ob­liga­tions de chacun, cela représente un gain de temps. Ainsi vient l’heure de jouer le doub­le : je suis aligné avec Jean, le numéro 4 de l’équipe. Je veux faire bonne im­press­ion dans ce cadre idyl­lique et la cris­pa­tion l’em­porte sur le jeu. Nos ad­versaires sont des jumeaux et sont les numéros 1 et 2 de leur équipe. Nous pre­nons une leçon et nos frap­pes se re­fusent à re­st­er dans le court, pour­tant le schéma adopté est sim­ple : coups croisés entre les deux joueurs de fond de court jusqu’à ce que l’oc­cas­ion se présente pour le vol­leyeur d’ac­hev­er le point. Nous ne mar­querons qu’un seul misérable jeu mais, petite satis­fac­tion, sur mon ser­vice. La con­clus­ion est d’ail­leurs très belle : après que le deuxième ad­versaire est monté au filet, je me lâche sur un gros pass­ing de coup droit croisé qui vient mordre la ligne de co­uloir ex­térieure. François trouve là une raison de se lâcher enfin et m’applaudit.

Nous voilà à nouveau en fin­ale ! Nous la dis­putons au ten­nis club de De­auvil­le, entre les fameuses Planches et l’hôtel Nor­mandy. J’y joue souvent et je con­nais le para­doxe du lieu : le panorama est super­be mais les co­urts en terre bat­tue sont de mauva­ise qualité. Comme l’année précédente, les fin­ales de tous les niveaux de com­péti­tion se jouent aujourd’hui et le plann­ing est chargé. Il fait très chaud, le vent ne souffle quasi­ment pas, l’at­tente s’an­nonce lon­gue. Nous re­ncontrons nos ad­versaires et nous dis­cutons avec eux his­toire de pass­er le temps et de ne pas pass­er pour des morts de faim. La moyen­ne d’âge est, d’au moins, 30 ans (rendez-vous com­pte !). C’est Jean qui ouvre les hos­tilités con­tre l’autre numéro 4. Il n’est pas en forme et il appréhende mal la chaleur. Il se braque, se frustre. En face son ad­versaire est sol­ide et prend les cadeaux qui lui sont of­ferts. Pen­dant ce temps, l’équipe ad­verse s’énerve des fautes de pieds fréquen­tes de Jean et nous le fait très claire­ment savoir. Ils ont raison mais il est in­ter­dit de parl­er aux joueurs sur le court, en plus le ser­vice de Jean n’est pas son point fort donc l’im­pact de ces fautes de pied est minime… Je con­state que la com­péti­tion échauf­fe vite les esprits. Je passe au match de Vin­cent qui a com­mencé juste avant la fin du pre­mi­er match. L’or­ganisa­tion lui a réservé une mauva­ise sur­pr­ise : un court en terre bat­tue synthétique. La sur­face n’a rien à voir avec de la vraie terre bat­tue, c’est ex­trême­ment glis­sant et… c’est tout. Rien de bien in­téres­sant donc. Sur le chemin du court, l’ad­versaire de Vin­cent lui glis­se en rigolant : »At­ten­tion à toi, au club on m’ap­pelle le petit Nadal ! » J’échan­ge un sourire avec Vin­cent et l’échauf­fe­ment com­m­ence.

Les deux pre­mi­ers matchs sont finis et le score et de 1 point par­tout. Il fait de plus en plus chaud et l’at­tente pèse dans les jam­bes de deux équipes. François en­tame son match, un com­bat long et très physique, comme il les aime. Armé de sa pom­made anti-maux de dos, il se sent pouss­er des ailes ! Il l’em­porte fin­ale­ment à force de con­tres et de nombreuses con­tes­ta­tions qui nous amusent mais, assez éton­nam­ment, que son ad­versaire ne goûte pas… C’est au tour de Quen­tin de jouer, l’enjeu n’est rien de moins que le titre 2011 ! Nous som­mes tous sereins car nous avons con­fian­ce en son ser­vice. Mais Quen­tin ne joue jamais sur terre bat­tue… Son déplace­ment n’est pas adapté et ses ser­vices moins per­forants qu’à l’ac­coutum­ée. Face à la chaleur et au savoir-faire de son op­posant, il étouf­fe. Le point est perdu, le titre va se jouer au match de doub­le décisif ! C’est un scénario par­fait pour le sus­pen­se mais c’est un motif de pre­ss­ion sup­plémen­taire. Naturel­le­ment, Quen­tin et Vin­cent com­posent notre équipe de doub­le, en face ce sont les numéros 1 et 4, soit les deux vain­queurs du jour, qui sont alignés. Le score final m’échap­pe main­tenant mais nous avons perdu. Notre fin­ale nous per­met tout de même d’accéder au cham­pion­nat de première di­vis­ion pour l’année 2012. Forcément déçus mais fiers de notre par­cours, nous n’avons pas mis plus de trois heures avant de nous retro­uv­er auto­ur d’un bar­becue, à parl­er un peu de ten­nis, et be­aucoup d’autre chose.

Que re­tenir de ces humbles in­stan­tanés ? Le plaisir de trouv­er un groupe sol­ide, d’ap­port­er sa pier­re à l’édifice, de pass­er des bons mo­ments. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : jouer sérieuse­ment, en­courag­er ses co­équipi­ers, déconn­er avec ses potes. Même si mon im­por­tance au sein de cette équipe de bras cassés est faib­le, je ne ris­que pas d’oub­li­er que le ten­nis reste avant tout un jeu. Et c’est bien le prin­cip­al.

About

A fait l'ac­quisi­tion d'un re­v­ers à une main et vit d'un amour sans fin pour la famil­le des talents au bras juste. Mon carré d'as : Agas­si, Safin, Kuert­en, Feder­er...

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270 Responses to Mes instantennis

  1. Jérôme 9 mai 2012 at 23:31

    WAOOOOWWW.

    A part un 1er set où il était à la rue en fond de court, Federer a franchement bien joué. Parce qu’en face, Raonic envoyait du lourd. Sur la fin du 3ème set, le canadien était un peu jeune chien fou tapant avec moins de discernement qu’il ne l’avait fait auparavant. Mais c’est certainement la pression et les occasions perdues sur toutes les balles de break qu’il a eues et que Fed a su sauver.

    C’était un sacré test match alors que Fed n’avait pas disputé un match depuis 5 semaiens. Ca valait une finale.

  2. NTifi 9 mai 2012 at 23:31

    Raonic peut vraiment s’en vouloir, il pouvait gagner ce match. Cela prouve qu’il est encore trop tendre, dommage pour lui et tant mieux pour Fed.

    • Sylvie 9 mai 2012 at 23:36

      Il n’avait pas n’importe qui en face non plus. la différence encore entre un grand champion et un joueur prometteur.

      • NTifi 9 mai 2012 at 23:40

        Federer a gagné à l’expérience c’est vrai.

  3. William 9 mai 2012 at 23:31

    Une bonne vieille victoire au tie break du 3ème ça se prend non ?

  4. Bapt 9 mai 2012 at 23:31

    Et bien c’est miraculeux = 37 winners contre 46 et plus de fautes directes… il n’y a qu’au filet que Federer a été meilleur avec 19/34 contre 6/12… Les miracles du tennis… 

  5. Colin 9 mai 2012 at 23:31

    En effet, vous avez raison, ça a été serré mais Gilles Simon s’est bel et bien qualifié face à Garcia-Lopez. Ouf.

  6. Sylvie 9 mai 2012 at 23:33

    C’est limite un hold-up mais bon, je prends ;)

    Je ne sais pas vous mais moi j’ail’impression d’en avoir suivi des dizaines de ces matches avec Fed, au couteau, où, alors qu’on croit que c’est plié l’autre débreake et à ce moment là le streaming plante… Et c’est l’angoisse !

  7. Colin 9 mai 2012 at 23:37

    En tous cas, pas de grosse surprise au stade des huitièmes, seules deux têtes de série sur 16 ont raté le coche: Lopez (remplacé par Wawrinka) et Isner (battu par Cilic).
    Du coup, un paquet de grosses affiches au tour prochain.

    • Sylvie 9 mai 2012 at 23:38

      Il joue qui Fed ?

    • Sylvie 9 mai 2012 at 23:42

      J’ai vu c’est Gasquet

  8. Jérôme 9 mai 2012 at 23:40

    Bapt, la stat sur les winners est trompeuse en ce que une forte majorité des winners de Raonic ça a été des aces et des services gagnants. Faut bien se rappeler que la 1ère balle de Raonic tourne très souvent à 230 km/h, voire plus. C’est pas pour rien que, pendant plus d’un set, il a tourné à 100% de réussite sur 1ère balle.

    Si Fed n’avait pas su se régler et sacrément hausser son niveau de jeu dès le début du 2ème set, il sortait en 2 sets. Car le 1er jeu du 2ème set a été très chaud, avec un Fed manquant de discernement et un Raonic réussissant des coups extraordinaires.

    Franchement, face à un joueur évoluant à un si haut niveau, je trouve que Fed a fait un très bon retour à la compétition après une longue coupure.

    • Sylvie 9 mai 2012 at 23:44

      Je suis d’accord se sortir de ce match face à ce Raonic là et en revenant de 5 semaines de break c’est encourageant. On voit qu’il a retrouvé de la confiance car l’année dernière, ce match il le perdait et peut-être même en deux sets.

    • Bapt 9 mai 2012 at 23:48

      Il est vrai qu’il y a toujours différentes manières de décompter. Je ne sais pas si dans les coups gagnants sont intégrés les aces et les coups gagnants, ce qui serait effectivement assez bête. Mais j’ai vu un Fed très souvent embêté sur ses jeux de service et pas du tout sûr de lui au fond du court au point de monter beaucoup.
      Il est vrai qu’il a mieux joué aux deux derniers sets mais ça s’est joué à rien dans ces deux derniers avec pas mal de balles de break sauvés à chaque fois… (dans trois jeux au dernier set il doit en sauver).

      • Antoine 9 mai 2012 at 23:57

        Oui, ils comptent les aces et les services gagnants dans les winners Bapt.

  9. William 9 mai 2012 at 23:48

    Je viens de voir que Rafa tombait ENCORE contre son jouet préféré au prochain tour… Ils ont un contrat ou quoi ?

  10. Antoine 9 mai 2012 at 23:51

    Je pensais bien que Federer pouvait se faire sortir d’entrée et de ce point de vue, je n’ai pas été déçu: c’est passé très très près puisque quand il sauve une balle de break à 5-5 au second set, c’est en réalité une balle de match contre lui (à ce moment du match, Raonic n’a perdu qu’un seul point sur sa première balle…) et vu la façon dont Raonic a servi tout au long du match, et particulièrement au troisième set (9 aces sur ses 21), toute balle de break, trois dans ce dernier set, était aussi une quasi balle de match..

    Raonic a été meilleur que ce à quoi je m’attendais, meilleur qu’à IW ou il avait gagné le premier set au tie break..Un poil nerveux sur las balles de break qu’il a eu, huit en tout pour une seule de convertie contre une sur deux pour Federer. Non seulement il a fait jeu égal, mais a même dominé ce match qu’il finit par perdre tout en ayant marqué 4 points de plus que le Suisse..

    Federer s’en tire, et s’en tire même remarquablement bien pour un match de reprise contre un très bon Raonic..

    L’expérience a du bon: se sachant trop juste et trop rouillé pour jouer l’échange, il est monté plus que jamais, avec un ratio assez mauvais mais très bon sur les points qui comptaient double ou triple..et telle une angille, il passe par un trou minuscule au tie break en faisant un mini break sur un chip vicieux de revers que Raonic n’arrive pas à remonter, un coup qu’il fait souvent à Del Potro. Il se fait reprendre à 5-3 mais à 4-5, avec deux services à suivre et tout heureux d’avoir récupéré son mini break, Raonic a une saute de concentration l’espace d’un instant et sort un coup droit un peu bétement alors que le Suisse a réussi à remettre une première, puis se prend un méga retour sur une deuxième balle. Federer gagne donc les deux derniers points et laisse là l’ami Raonic..Un tie break made in Suisse !

    Moyen dans le jeu, mais très très fort mentalement Federer…

    • Bapt 10 mai 2012 at 00:09

      56 % de réussite au filet ce n’est pas si mauvais Antoine. Surtout qu’il s’agissait pour la plupart de vraies montées en s’exposant et pas de balles à placer. La surface c’est quand même de la terre battue, même pas trop lente, et pas du gazon rapide.
      Je trouve que Fed a bien volleyé aujourd’hui. Il ne semble pas si rouillé pour le service volée d’ailleurs… Ça m’a un peu étonné.

      • Antoine 10 mai 2012 at 00:20

        Si, c’est un mauvais ratio..mais c’est effectivement largement lié à une prise de risque excessive et pas au fait qu’il volleyait mal. Il est trop monté car il a pensé que c’était la meilleure façon de s’en tirer, même avec beaucoup de déchet..Et les évènements lui donnent raison sauf que le premier break est du à une volée facile loupée en revers qui donne trois balles de break à Raonic qui convertit à sa première occasion..Et cela fait un set pour Raonic et tout devient évidemment très compliqué…

        Un truc qui m’a surpris, c’est le service de Raonic: à IW, Federer avait mis un set à s’habituer et avait gagné assez facilement les deux suivants. Là, Raonic a passé moins d’aces au second set, 4 contre 8 au premier mais à remis cela de plus belle au troisième: 9..Et sur sa première balle, il n’y avait rien à faire: non seulement il a servi un bon pourcentage, et très régulièrement, mais il a aussi servi plus vite qu’Isner avec un paquet de premières entre 230 et 240, et très souvent proche d’une ligne et là, c’est mort: il est impossible de retourner un service à cette vitesse s’il est placé…

  11. Jérôme 10 mai 2012 at 00:06

    Yes. Le 1er set, Federer était à la rue, en mode survie. Ensuite, il a du hausser son niveau de jeu pour réussir la mission de gagner les 2 derniers sets. Et il est passé face à un joueur qui a été on fire pendant la quasi-totalité du match.

    On verra la suite, mais vu ce qu’a montré Djokovic sur son 1er match je pense que le serbe, lui, aurait chuté d’entrée s’il avait du affronter ce Raonic-là.

    Bon, allez, goodnight pals.

  12. Antoine 10 mai 2012 at 00:29

    En tout cas, le Suisse est très loin d’être tiré d’affaire: il peut perdre demain contre Richard (mais j’en doute car ce dernier sera sans doute un peu fatigué), puis contre Ferrer ce qui serait une première mais pas du tout impossible vu le niveau de Ferrer à Barcelone (mais bon, il sera peut être également fatigué d’ici là) et ensuite, si tout va bien, Djoko….Un tableau particulièrement difficile,…

  13. Ulysse 10 mai 2012 at 10:01

    C’est vrai que ce tableau est une série de guet-apens qu’on croierait faite exprès.

    Mai quitte à tomber sur un tableau difficile, autant que ce soit sur le tournoi qui lance sa saison sur terre. Tout ce qui ne tue pas rend plus fort. Par ailleurs, vues les ambitions intactes du Suisse, le concept de tableau difficile ne doit pas exister poutr lui.

    C’est marrant de constater la doudou-dépendance du site. Depuis quelques semaines, le fil est moribond avec deux posts par jour, réanimé régulièrement par deux ou trois perles d’articles défibrillateurs. Fed revient, donne trois coups de raquette et c’est le match calling d’émeute sur 15 Love.

    • karim 10 mai 2012 at 10:38

      et c’est pathétique… enfin c’est mon avis.

      • fieldog, vainqueur 2010 de l'odyssée (la seule, l'unique!) 10 mai 2012 at 13:48

        T’as pas l’impression d’y aller un peu fort l’ami ?!
        Tu t’es levé du pied gauche ce matin ou bien ?

  14. Jérôme 10 mai 2012 at 13:39

    C’est une façon de voir les choses avec laquelle je ne suis pas complètement d’accord.

    Parler de sujets globaux de tennis est une chose. Et on le pratique abondamment sur 15-LT.

    Parler de tel ou tel joueur est une autre chose. Et on le fait là aussi abondamment.

    Commenter en live un match de Federer, fut-il le Doudou Rodgeure est encore autre chose et c’est ce qu’on a fait hier soir. Pas de quoi en faire un plat.

  15. Ulysse 10 mai 2012 at 14:30

    Boah. Si on peut plus exagérer un peu…

  16. Nath 10 mai 2012 at 18:50

    Je viens d’arriver… J’ai loupé un truc, non ?

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