WTA 2011 : Kvitova et les autres

By  | 5 décembre 2011 | Filed under: Les filles

État des lieux du cir­cuit WTA à l’issue d’une saison où cer­tes Caroline Woz­niac­ki est de­meur­ée N°1 mon­diale sans gagn­er le moindre titre du Grand chelem, mais où quel­ques cham­pion­nes in­téres­santes ont émergé, faisant naître des pro­mes­ses pour 2012. C’est parti !

Les flops

  • Caroline Woz­niac­ki.

Il peut sembl­er para­dox­al de la plac­er dans cette catégorie car elle ter­mine l’année en tête de la hié­rarchie pour la deuxième année con­sécutive. Mais la Dano­ise a vu sa place ex­trême­ment critiquée, du fait de ses per­for­mances médioc­res en grand chelem, pour ne pas dire in­dig­nes de son statut : deux demi fin­ales cer­tes à Mel­bour­ne et New York, mais une éli­mina­tion au troisiè­me tour à Roland-Garros face à Daniela Han­tuc­hova et en huitièmes à Wimbledon face à l’autre slovaque, Dominika Cibul­kova. Si l’on ajoute l’humilia­tion subie face à Serena Wil­liams à l’US Open, un charis­me à la Gas­quet (épisode du Kan­gourou, im­ita­tion des cram­pes de Nadal) et un jeu soporifique à souhait, l’ad­di­tion com­m­ence à être lour­de. Six tit­res vien­nent cepen­dant récom­pens­er sa régularité. Pour ter­min­er, notons que la joueuse la mieux classée qu’elle ait bat­tue cette année est Fran­cesca Schiavone, classée numéro cinq mon­diale à l’époque.

  • Serena Wil­liams.

Une année passée à soign­er di­ver­ses bles­sures, dont une bles­sure au pied à cause de verre répandu dans un re­staurant (qui a fait co­ul­er be­aucoup d’encre et de sang aussi ap­parem­ment), l’a empêchée de prétendre aux pre­mi­ers rôles. Un re­tour pro­bant en août sanctionné par deux tit­res con­sécutifs pouvait faire croire à son re­tour définitif, voire à une qualifica­tion pour le Mast­ers. Mais, après un par­cours bril­lant à l’US Open puis­qu’el­le éli­mine notam­ment Azaren­ka et Woz­niac­ki, elle se fait écras­er par une Stosur im­plac­able en fin­ale. A croire que les deux avaient échangé leur ment­al… Elle ne re­jouera plus de l’année et ter­mine la saison au 12e rang. 2012 pour­rait la voir récolt­er les grands tit­res comme au bon vieux temps si son physique la lais­se en paix.

  • Kim Clijst­ers.

Éphémère lead­er du clas­se­ment WTA en février, elle a re­mporté l’Open d’Australie face à Li Na mais a dû faire face par la suite à di­v­ers pépins physiques qui lui ont gâché la saison. Celle que be­aucoup d’ob­servateurs don­naient comme numéro un mon­di­al en début d’année, du fait de l’im­maturité de la nouvel­le généra­tion et de l’in­termitt­ence des sœurs Wil­liams, a arrêté sa saison à Toron­to, annonçant par ail­leurs qu’elle pre­ndrait sa re­traite définitive en 2012. Les Jeux olym­piques seront sa priorité.

  • Jelena Jan­kovic.

An­non­ciat­rice de Woz­niac­ki en terme de style de jeu et de charis­me, elle avait at­teint la première place mon­diale en 2008, sans re­mport­er non plus de Grand chelem. Las, les saisons se font de plus en plus dures pour la Serbe, qui avait sauvé de just­es­se sa place dans le Top 8 l’an de­rni­er. Elle ter­mine la saison au 14e rang, avec pour seule per­for­mance not­able une fin­ale à Cin­cinnati per­due face à Maria Sharapova. Un peu maig­re… Je ne vois pas com­ment elle pour­rait faire mieux l’an pro­chain tant sa con­fian­ce s’est effrit­ée et son physique, base de son jeu, a décliné. Woz­niac­ki de­vrait en pre­ndre de la graine…

  • Svet­lana Kuz­netsova

2009 avait été une ex­cel­lente année pour celle qui de­meure, à mes yeux, l’une des toutes meil­leures en terme de tech­nique. 2010 avait été plutôt décevan­te, avec un seul titre re­mporté, à San Diego. Même irrégulière, on pen­sait la Russe cap­able de re­venir tutoy­er les som­mets du clas­se­ment. Mais malgré une fin­ale à Dubaï et un quart à Roland-Garros, elle ter­mine l’année à une très décevan­te 19e place. On re­tiendra de son année son match fou con­tre Schiavone à l’Open d’Australie.

  • Ana Ivanovic

La jolie Serbe n’a plus ob­tenu de résul­tats pro­bants de­puis 2008 et son titre à Roland-Garros. Chaque année, elle déclare qu’elle com­pte retro­uv­er le Top 10, et à chaque fin de saison, s’en éloig­ne un peu plus. Heureuse­ment pour elle, il reste toujours le Mast­er bis à Bali, qui lui per­met de­puis deux ans de sauv­er les meub­les. On notera qu’elle s’est imposée cette année en ne re­mplis­sant pour­tant pas les critères de par­ticipa­tion – à savoir avoir gagné un In­ter­nation­al Event dans l’année – mais qu’invitée par les or­ganisateurs, elle a su pro­fit­er du système pour re­dor­er une saison par­ticuliè­re­ment dif­ficile, qu’elle ter­mine au 22e rang (26e sans Bali).

Et aussi :

Les tour­nois com­binés, avec main­tenant Rome, Mad­rid, Cin­cinnati et l’Open de Canada qui se jouent simul­tané­ment chez les hom­mes et les fem­mes. Est-il utile de préciser que le tab­leau féminin passe alors au second (voire troisiè­me) plan ? La pat­ronne de la WTA a émis l’idée de faire se dis­put­er les deux Mast­ers, mas­culin et féminin, dans une même ville aux mêmes dates à par­tir de 2014. Chouet­te alors !

L’abs­ence de joueuse régulière et en même temps charis­matique qui puis­se de­venir une figure de proue de la WTA. Peut-être l’a-t-on trouvée en la per­son­ne de Kvitova… En at­tendant con­fir­ma­tion (voir plus bas), il a été rare de retro­uv­er les mêmes joueuses dans les de­rni­ers carrés des gros tour­nois cette année, ce qui nuit aussi à l’intérêt que l’ob­servateur lambda pour­rait port­er au cir­cuit féminin.

Les cris des joueuses, de plus en plus in­sup­port­ables. Même des joueuses comme Kuz­netsova, qui criaient modérément auparavant, se met­tent à be­ugl­er sur le moindre point. Azaren­ka et Sharapova sont les pires ; Woz­niac­ki étant au contra­ire silen­cieuse, peut-être la seule raison pour laquel­le il faut en­courag­er les gens à la re­gard­er jouer. Heureuse­ment que Mic­helle Larch­er de Brito n’est pas assez bien classée pour qu’on la voie réguliè­re­ment…

Le jeu stéréotypé qui trouve ses meil­leures re­présen­tantes en Sharapova et Azaren­ka : pauv­reté tech­nique, ab­s­ence de plan B et volée in­diges­te sont quelques-unes des lacunes de ces de­moisel­les qui oc­cupent les 3e et 4e rangs mon­diaux. Si l’on ajoute les Pav­lyuc­henkova et aut­res figures mon­tantes de l’Est, le cir­cuit féminin est vrai­ment mal barré.

La dota­tion des tour­nois du Grand chelem : je ne vois pas pour­quoi les fem­mes seraient aussi bien payées que les hom­mes alors qu’elle ne jouent qu’en deux sets gag­nants et at­tirent be­aucoup moins de pub­lic que le tab­leau mas­culin. Cer­taines fin­ales du Mast­ers féminin s’étaient tenues en trois sets gag­nants sans que per­son­ne ne se plaig­ne. C‘est bien la pre­uve qu’elle peuvent tenir physique­ment ce for­mat, non ?

Le ten­nis féminin français : hor­mis Mar­ion Bar­toli, c’est le désert. Notre de­scen­te en di­vis­ion 2 de Fed Cup résume à elle seule la situa­tion française. Où sont les Maures­mo et Pier­ce des années 2000 ? Elles ont été re­mplac­ées par les Cor­net et aut­res Par­menti­er qui végètent entre la 70e place et la 100e place mon­diale. Quand le prin­ce char­mant re­devient crapaud… Le cas d’Aravane Rezaï est en re­vanche plus par­ticuli­er.

Le Mast­ers bis de Bali : une an­omalie pure et sim­ple, venant après le vérit­able Mast­ers, de­vant op­pos­er et récom­pens­er des joueuses ayant déjà re­mporté un tour­noi dans l’année mais se con­tredisant al­légre­ment via deux wild card, parmi les huit joueuses, attribuées à qui les or­ganisateurs le souhaitent et chan­geant de for­mule au fil des édi­tions (des poules en 2009 et 2010, un tab­leau qui débute en quarts en 2011). Bref du grand n’im­porte quoi made in WTA !

Les ac­cessits

  • Vic­toria Azaren­ka

La Bi­élorus­se âgée de 22 ans (seule­ment, sic…) a bondi de sept places cette saison pour ter­min­er l’année au 3e rang mon­di­al. Joueuse stéréotypée, au jeu tout en rythme et en mono­tonie, aux cris sur­aigus, effrayée par le filet, au re­tour foud­royant mais au ser­vice fri­able, elle est sans aucun doute l’un des deux joueuses amenées à domin­er le cir­cuit féminin dans les années à venir. Ses progrès se sont situés à deux niveaux cette année : d’une part sur le plan physique, avec moins d’aban­dons spec­taculaires en tour­noi, d’autre part sur le plan ment­al avec quel­ques résul­tats sig­nificatifs dans les tour­nois im­por­tants comme une demi-finale à Wimbledon et une fin­ale au Mast­ers. 2012 pour­rait la voir re­mport­er un Grand chelem (per­spec­tive qui m’effraie énormément !) et accéder à la première place mon­diale si elle pour­suit sur sa lancée de cette fin d’année.

  • Maria Sharapova

On ne présente plus « Masha », la gran­de Russe lon­gilig­ne vain­queur de trois Grands chelems. Numéro une mon­diale en 2008, elle avait connu une lon­gue de­scen­te en enfer ces dernières années suite à une épaule en miet­te. 2011 a marqué sa résur­rec­tion avec un re­tour parmi l’élite, deux tit­res pre­stigieux à Cin­cinnati et, plus éton­nant, sur terre bat­tue à Rome, ainsi que deux fin­ales, à Miami mais sur­tout à Wimbledon. Sa fin de saison a en re­vanche été plus décevan­te, la faute à une en­tor­se à la chevil­le. Elle ter­mine l’année au 4e rang mon­di­al.

  • Li Na

La Chino­ise tren­tenaire, meil­leure re­présen­tante du con­tinent as­iatique, a réalisé cette année une saison extra­or­dinaire, enfin du moins jusqu’à Roland-Garros. Fin­alis­te à l’Open d’Australie, vic­torieuse à Syd­ney mais sur­tout Porte d’Auteuil, elle est de­venue en juin la première Chino­ise à re­mport­er un Grand chelem, et ce sur sa moins bonne sur­face ! La suite de sa saison est be­aucoup plus terne avec des éli­mina­tions précoces dans à peu près tous les tour­nois. Avec le nombre de points qu’elle a défendre sur le pre­mi­er semestre, elle de­vrait dis­paraître du Top 10 en 2012, à moins de pro­fit­er de la pause hiver­nale pour se re­mettre dans le droit chemin.

  • Samantha Stosur

Bras de déménageuse, kick ter­rible en coup droit et au ser­vice : l’Australien­ne avait réalisé une très bonne saison 2010, mais gar­dait cette réputa­tion de « chick­en » que la fin­ale de Roland-Garros 2010, où elle par­tait favorite, avait mis en ex­er­gue. Le début de saison de Stosur est décevant, avec des éli­mina­tions précoces par­tout, Rome ex­cepté. Il faut at­tendre l’été américain avec une fin­ale à Toron­to, per­due sèche­ment face à Serena Wil­liams, pour qu’elle re­montre le bout de ses lunet­tes de sol­eil. A l’US Open, elle écarte Pet­rova et Kirilen­ko en deux matches épiques avant de battre la tête de série N°2, Vera Zvonareva, en deux sets, et de se qualifi­er pour sa deuxième fin­ale majeure en bat­tant l’invitée sur­pr­ise des demi fin­ales, l’Al­leman­de Kerb­er. Face à Serena, per­son­ne n’ose pro­nos­tiqu­er la vic­toire de Stosur. Mais l’Australien­ne réalise un match ex­cep­tion­nel face à une Américaine éton­nam­ment très ner­veuse et décroc­he ainsi son pre­mi­er Grand chelem. Si un ver­rou ment­al est vrai­ment tombé, Stosur pour­rait en­core faire mal l’an pro­chain.

Et aussi :

- Ag­nieszka Rad­wanska (n°8) : Vain­queur à Carlsbad et auteur d’une fin de saison faste avec des vic­toires à Tokyo et Pékin, empêchant par là même Mar­ion Bar­toli de se qualifi­er pour le Mast­ers.

- Mar­ion Bar­toli (n°9) : Gros­se saison de la part de la Française, lauréate à Eas­tbour­ne et Séoul, fin­alis­te à In­dian Wells et demi-finaliste à Roland-Garros. Elle échoue à quel­ques points d’un pre­mi­er Mast­ers en tant que titulaire.

- An­drea Pet­kovic (n°10) : La jeune Al­leman­de, régulière, a at­teint deux quarts de fin­ale en Grand chelem et plusieurs fin­ales. Bien que son jeu soit stéréotypé, elle a une per­son­nalité plutôt sym­pat­hique.

- Sabine Li­sic­ki (n°15) : Très grave­ment blessée fin 2009, l’Al­leman­de a at­teint les demi-finales à Wimbledon et re­mporté deux tit­res (Bi­rmingham et Dal­las). Elle sera à sur­veill­er de près en 2012.

- An­as­tasia Pav­lyuc­henkova (n°16) : De­rni­er char sorti des usines rus­ses, elle a at­teint deux quarts de fin­ale en Grand chelem (Roland-Garros et US Open) et pour­rait elle aussi caus­er quel­ques dégâts l’an pro­chain.

- Julia Goer­ges (n°21) : Dernière venue de cette nouvel­le généra­tion al­leman­de, elle a ob­tenu quel­ques résul­tats très in­téres­sants sur terre bat­tue (titre à Stuttgart, deux vic­toires sur Woz­niac­ki au prin­temps).

Les Tops :

  • Le Mast­ers à Is­tanbul.

Après deux édi­tions bien ter­nes à Doha, le Mast­ers féminin a re­pris son souffle à Is­tanbul cette année, où il a été un im­men­se succès en terme d’entrées, avec une salle quasi-pleine tous les jours. As­soci­er sal­les com­bles et cir­cuit féminin est suf­fisam­ment rare pour être souligné, et démontre donc que c’est pos­sible sans en pass­er par des évène­ments mix­tes.

  • La joie de Mar­ion Bar­toli à Roland-Garros.

Jamais Mar­ion Bar­toli n’avait été autant soutenue par le pub­lic à Roland-Garros que cette année. Portée comme n’im­porte quel autre joueur français peut l’être Porte d’Auteuil, la fille de Walt­er a signé sa première demi-finale à Paris. Sans pour autant la défendre (faut pas pouss­er), j’ai trouvé cela plutôt touc­hant.

  • Le jeu d’Ag­niezska Rad­wanska.

La Polona­ise man­que mal­heureuse­ment de puis­sance, mais fonde son jeu sur des con­tres et une varia­tion de coups qui désorien­tent com­plète­ment ses ad­versaires. Ajoutez à cela une ex­cel­lente volée (en même temps, à part elle, seules Kuz­netsova et Schiavone savent poser une vraie volée) et vous ob­tiendriez la meil­leure joueuse du monde si elle faisait quin­ze cen­timètres et dix kilos de plus.

  • Le par­cours de Fran­cesca Schiavone à Paris.

Tenan­te du titre à Roland-Garros mais auteur jusque-là d’une saison médioc­re, Fran­cesca Schiavone a su s’ar­rach­er et défendre son titre parisi­en avec be­aucoup de cœur. Con­tre Jan­kovic d’abord, con­tre la gran­de frap­peuse Pav­lyuc­henkova en­suite, et enfin face à Mar­ion Bar­toli en de­m­ies, l’Italien­ne a en­core ad­ministré quel­ques jol­ies leçons de jeu sur terre bat­tue. Un doublé à Roland aurait été beau pour la dernière spécialis­te de la sur­face à l’heure ac­tuel­le.

  • La fraîcheur du ten­nis al­lemand.

Elles s’ap­pellent An­drea Pet­kovic, Sabine Li­sic­ki, Julia Goer­ges, et font be­aucoup de bien au ten­nis féminin. Les trois Al­leman­des ont toutes, à un mo­ment ou un autre, frappé fort cette année. Et cette fraîcheur ne se trouve pas seule­ment dans leur jeu…

  • La critique des cris par Caroline Woz­niac­ki.

Lors du de­rni­er Mast­ers, Caroline Woz­niac­ki a osé re­lanc­er les critiques auto­ur des cris des joueuses… s’at­tirant du même coup les foud­res de Vika Azaren­ka ! Aucune sanc­tion n’est mal­heureuse­ment prévue par le règle­ment pour l’instant.

  • Les nerfs de Vera Zvonareva.

La capacité de Vera Zvonareva à per­dre ses nerfs, et avec eux des matches im­perd­ables, reste im­pay­able. Con­tre Rad­wanska au Mast­ers, elle a mené 5-3 40-0 sur son ser­vice au troisiè­me set et a fin­ale­ment perdu 7-5. A ce niveau là, ce n’est plus tragique mais risib­le, tant cela lui ar­rive souvent.

Et pour finir…

  • Hon­neur à la meil­leure joueuse de l’année : Petra KVITOVA.

La jeune Tchèque avait com­mencé l’année à la 34e place mon­diale, suite notam­ment à une première demi-finale à Wimbledon en 2010. Gauchère, dotée d’un ex­cel­lent coup droit frappé très à plat, d’un re­v­ers plus ir­réguli­er mais très puis­sant, d’un ex­cel­lent ser­vice, mais sur­tout d’une volonté per­pétuel­le d’aller vers l’avant et de mar­qu­er le point, elle a fait souffl­er un vent de fraîcheur sur le cir­cuit féminin. Le contra­ste avec Caroline Woz­niac­ki est doub­le­ment frap­pant : de par la philosop­hie de jeu tout d’abord, de par le pal­marès en­suite. Au terme d’une saison qui a vu les quat­re Grands chelems par­tagés entre quat­re joueuses dif­féren­tes, Kvitova a re­mporté Wimbledon après une première fin­ale majeure maîtrisée de bout en bout face à quel­qu’un qui n’est pas sans référence dans ce genre de matchs : Maria Sharapova. Enfin, elle a su se re­ssaisir en fin de saison pour re­mport­er ses cinq matches au Mast­ers (in­fligeant au pas­sage une vérit­able puni­tion à Woz­niac­ki) et montr­er qui était la vérit­able pat­ronne du cir­cuit, malgré les quel­ques points d’avan­ce con­servés par la Dano­ise au clas­se­ment.

Mais le plus im­pres­sion­nant de­meure ce con­stat : elle n’est en­core qu’un di­amant brut qui doit travaill­er de nombreuses car­ences. Son déplace­ment est par ex­em­ple médioc­re, elle a une bouée ab­dominale qu’elle aurait tout intérêt à per­dre et peut faire des progrès im­por­tants à la volée, bien que son touch­er soit con­ven­able par rap­port aux stan­dards du cir­cuit féminin. Les quel­ques services-volées (en de­hors du nombre très im­por­tant de fois où elle est montée, et pas seule­ment pour venir claqu­er une volée toute faite) qu’elle a pu ef­fectu­er lors du Mast­ers, ainsi que des chan­ge­ments de rythme en slice et des amort­ies, montrent que la de­moisel­le com­pte bien travaill­er cet as­pect. Et là, on pour­rait vrai­ment tenir une joueuse cap­able de re­donn­er au cir­cuit féminin de l’intérêt. En toute franch­ise, et comme de nombreux aut­res 15-lovers, je ne m’étais pas en­thousiasmé pour une joueuse de cette manière de­puis fort longtemps. Espérons que la baud­ruche ne se dégonfle pas ! Seul bémol : ses cris lorsqu’el­le gagne cer­tains points : on di­rait qu’elle caquet­te comme une poule. Elle de­vrait logique­ment accéder à la première place mon­diale d’ici Miami, vu l’écart avec Woz­niac­ki et les points que celle-ci a à défendre en début d’année. 2012 doit être sa saison !

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116 Responses to WTA 2011 : Kvitova et les autres

  1. Sylvie 7 décembre 2011 at 22:20
    • William 7 décembre 2011 at 22:25

      Le pauvre, c’est moche. Il va perdre plein de points en plus : titré à Brisbane, Marseille et Rotterdam, 1/4 à l’AO… Il va faire mal dans les tableaux quand il reviendra en revanche ! Enfin, s’il revient…

    • Sylvie 7 décembre 2011 at 22:44

      Il ne va pas faire mal tout de suite à mon avis, s’il revient comme tu dis. Regarde Ancic.

  2. Ulysse 7 décembre 2011 at 23:04

    Bon allez ! Après que Pierre ait mis la barre très haut sur le fil précédent, je peux me le permettre. Regardez bien la gestuelle jusqu’au bout ça a un coté fascinant, quoique un peu pervers.
    http://www.youtube.com/watch?v=8viiN2x_VPk

    • Sylvie 7 décembre 2011 at 23:06

      Je l’avais postée plus haut. La gestuelle, les tics, les rituels, c’est un ensemble.

      • Ulysse 7 décembre 2011 at 23:09

        J’ai toujours trois minutes de retard. Il faut dire que je suis tombé en arrêt devant cette video. Imagine que ça passe en ralenti sur fond de musique d’opéra comme le tribute à Federer tout venant… Brrr!

    • Sylvie 7 décembre 2011 at 23:09

      Il y a ça aussi que j’avais posté hier

      http://www.youtube.com/watch?v=skOZAvVfGEM

    • Robert "AxelBob" 7 décembre 2011 at 23:13

      Immonde!!!! C’est sûrement elle qui a roulé la fameuse pelle à Gasquet.

      J’hésite entre deux définitions de Bartoli: boule de tics ou boule de graisse!

  3. Ulysse 7 décembre 2011 at 23:19

    Arrêtez tout !
    J’ai trouvé ça. The ultimate tribute.
    http://www.youtube.com/watch?v=kVpiU1YXHsE&feature=related

    • Sylvie 7 décembre 2011 at 23:20

      Enorme !

    • Arno 7 décembre 2011 at 23:27

      Je ne dirai qu’un mot: merci.

    • Robert "AxelBob" 7 décembre 2011 at 23:35

      :shock: :shock: :shock: :shock:

    • William 7 décembre 2011 at 23:35

      Extraordinaire.

    • Pierre 8 décembre 2011 at 14:27

      J’en pleurerais !

  4. Nath 7 décembre 2011 at 23:30

    Bravo à William, c’est bien lui qui a réussi une source d’inspiration sur ce fil ! Le lien posté par Ulysse à 23h19, c’est… je n’ai pas de mots.

  5. Arno 7 décembre 2011 at 23:41

    Il n’empêche: à chaque fois que quelqu’un réussit l’exploit de nous pondre un article sur la WTA, on en finit toujours par parler… De Bartoli.

    Elle a quand même un petit quelque chose de fascinant tant elle est repoussante en tout; pas un physique facile, un caractère à l’avenant, un des jeux les plus moches de l’histoire, des tics et des tocs à n’en plus finir… Cette accumulation la fait devenir presque touchante (enfin moi, je vous garantis qu’elle me touchera pas, hein… Brrrr, rien que d’y penser…).

    Je sais pas, tous ces défauts forment peut-être une sorte de charisme lugubre???

    • Julie 7 décembre 2011 at 23:56

      peut etre qu elle elle te touchera…

      • Arno 8 décembre 2011 at 00:03

        Ah mais non! Non non non non! Je proteste! Y a aucune espèce de probabilité, si mince soit elle, pour que ça arrive!

        Au fait, Julie, puisque tu n’es plus fiancée à Antoine, tu veux m’épouser? Je te promets des nuits de passion devant les plus grands matches de Doudou sur youtube… ;)

        • Robert "AxelBob" 8 décembre 2011 at 00:18

          Chante lui ça et elle ne pourra pas te résister, c’est du collector libanais: http://www.youtube.com/watch?v=6ehI-zhwjHk&feature=youtube_gdata_player

          ;-)

        • Julie 8 décembre 2011 at 02:53

          j ADORE les sandwichs libanais, pas loin Robert! (doit on t appeler Robert, ou mes amis m appellent Axel Bob?)

          oh remarque, ca s emballe a la fin, j aime assez! (mais je prefere les sandwichs de la rue mouffetard mmmmmmmmmm, au vieux cedre il faut aller, pas ailleurs, malheureux!)

      • Julie 8 décembre 2011 at 02:51

        oh mon dieu Arno, toi tu sais parler aux Julies!!!

        Et puis tu ne crois pas si bien dire, mais OUI, une fois, UNE SEULE, j ai… hum hum, devant un match de Doudou, et en live qui plus est… Avec mon homme de ma vie mexicain dont j etais folle, donc ca a un peu attenué la chose… Car ca se passait un dimanche de fin mai debut juin, en 2008, si tu vois ce que je veux dire… DOnc finalement pour moi cette finale elle est plutot mieux passee que prevue eh eh

  6. Julie 7 décembre 2011 at 23:57

    quand je pense qu elle dort avec des pyjamas roger

    • Clément 8 décembre 2011 at 01:21

      Tant que Roger ne dort pas avec des pyjamas Bartoli…

    • Julie 8 décembre 2011 at 02:51

      arrete je vais faire des cauchemards

      roger dort nu, comme tout fantasme

  7. Florent 8 décembre 2011 at 08:53

    Point 15-Godwin: tout fil de discussion sur 15-love finit par parler de Bartoli.

    • Guillaume 8 décembre 2011 at 13:38

      Mort de rire. C’est tout à fait ça.

  8. Oluive 8 décembre 2011 at 10:00

    Ah, ben voilà enfin un sujet à la hauteur de nos ambitions : un top / flop des 5 joueurs et joueuses les plus canons (et des cinq les plus laids, non ?)
    Enfin un jeu qui demande des connaissances !
    Une occupation saine pendant la trêve ! Chercher enfin sur google des vidéos de tennis avec les mots clé sexy-hot-tits, et aussi Stepanek…
    On va enfin en savoir plus, avec un résultat récapitulatif des votes, un vrai bilan facial, un échantillon complètement représentatif de la Communauté.
    C’est donc ton prochain article Julie c’est ça, on vote pas tout de suite ?

  9. Ulysse 8 décembre 2011 at 12:24

    Bartoli a débaroullé dans le fil. On ne pouvait pas y échapper. Tiens ça rappelera quelque chose aux anciens.
    http://www.sportvox.fr/article.php3?id_article=19243

  10. Guillaume 8 décembre 2011 at 13:43

    Message à Fred : cours ! Très vite. Très loin. Sans jamais te retourner. Il en va de ta vie.

    • Fred 8 décembre 2011 at 14:14

      Hein ? que… quoi… qu’est-ce que j’ai fait ?
      C’est Antoine c’est ça ? tu me fous les jetons, j’ai fait aucun réglement pourtant!!…

  11. Kaelin 8 décembre 2011 at 14:19

    HAHAHAHAHAHAHAHAHA j’ai pensé directement à vous quand j’ai vu ça http://www.lequipe.fr/Tennis/breves2011/20111208_141238_j-murray-capitaine.html , mon dieu quelle horreur, la mère du castor capitaine de l’équipe

    • May 8 décembre 2011 at 14:25

      Je viens de découvrir ça justement:

      http://blogs.tennis.com/thewrap/2011/12/keeping-tabs-126.html

      J’apprends par la même occasion qu’il existe une équipe de Fed cup Britanique, comme quoi tout arrive ici bas!

      • Kaelin 8 décembre 2011 at 14:35

        Haha moi aussi je ne savais pas ! parait que la France en a une aussi… mais je suis pas sûr

      • Guillaume 8 décembre 2011 at 14:52

        Non seulement la GB possède une équipe de Fed Cup, mais avec Laura Robson et Heather Watson elle compte aussi deux très bonnes joueuses potentielles.

    • Colin 8 décembre 2011 at 14:44

      Oh pétard j’ai eu peur, j’ai cru qu’elle allait être capitaine de l’équipe de Coupe Davis, pour avoir son fiston sous sa coupe encore plus souvent.
      « Ses fistons », même, avec l’équipe de double.

  12. fieldog, vainqueur 2010 de l'odyssée (la seule, l'unique!) 10 décembre 2011 at 11:10

    Bravo David! Tu as réussi à me faire lire l’intégralité d’un article sur la WTA. Et ce n’est pas un mince exploit!
    Je me suis même surpris à regarder quelques échanges de tennis féminin, enfin surtout de Miss Kvitova, mais chutttttt, j’ai une réputation à défendre….

  13. Coach Kevinovitch 12 décembre 2011 at 04:50

    BREAKING NEWS!

    Deux news concernant…..LA WTA! Oui c’est encore possible, pas une mais DEUX news.

    La première est une news « Voici » concernant Petra Kvitova, 21 ans, nouvelle égérie de la WTA, espoir de jeu différent, fait aussi quelque chose de différent dans le choix de…..son petit ami!
    En effet, alors les jeunes femmes de son âge ont coutume de sortir ou de se marier avec des hommes plus âgés, le boyfriend de Kvitova vient d’atteindre en octobre l’âge canonique de…..17 ANS: http://www.fanpop.com/spots/tennis/images/23448796/title/petra-kvitova-21-younger-boyfriend-adam-pavlasek-16-photo

    C’est un junior tchèque, voici sa fiche sur le circuit juniors: http://www.itftennis.com/juniors/players/player.asp?player=100147508

    La deuxième news est une alerte au talent précoce. Un nom à retenir. Une australienne de 15 ans répondant au nom d’Ashleigh Barty, vainqueur de Wimbledon juniors cette année, a disputé le tournoi entre australiennes qui offrent une wild-card pour l’Australian Open à son vainqueur. Son résultat? Une victoire sans perdre un set lors de ses 5 rencontres. Si le tennis féminin hors Stosur n’est pas le tennis espagnol sans Nadal, c’est quand même une belle performance. Petite présentation de la joueuse: http://www.lequipe.fr/Tennis/breves2011/20111211_092810_barty-15-ans-s-invite.html

  14. Patricia 15 décembre 2011 at 13:34

    Un commentaire de Lighter, grand supporter de Bartoli et fin connaisseur du circuit féminin, incite je trouve à réfréner les accusations de jeu stéréotypé dans le cadre d’une comparaison avec les hommes :

    « Le problème, c’est qu’on se polarise sur le binôme Azarenka/Sharapova, alors que toutes les autres top 10 actuelles proposent des jeux différents :

    - Wozniacki, c’est d’abord une énorme défense
    - Kvitova, c’est un énorme bras gauche capable de faire mouche à tout moment
    - Stosur, c’est un gros service et un énorme coup droit avec de belles aptitudes à la volée
    - Na Li et Zvonareva, au plus fort de leur forme, c’est un jeu à plat très complet, mais qui peuvent dégoupiller à tout moment
    - Radwanska, c’est le toucher de balle crystallin qui peut rendre fou
    - Bartoli, c’est un jeu d’attaque à 2 mains à prise de balle très précoce
    - Petkovic, un jeu complet avec un gros service et un énorme mental »

    On peut s’amuser à apparier la description des styles avec les caractéristiques (très schématisées) du top 10 masculin, par exemple : Wozniazki/Ferrer, Bartoli/Djoko, Stosur/Tsonga, Radwanska/Murray, Na li et Zvo/Fish (volée en moins), Kvitova (ou Schiavone)/ Fed, etc… Berdych, Sod, Del Po/Sharap.
    Elles sont autant (ou aussi peu) différenciées que leurs homologues masculins, et dans une dynamique comparable de raréfaction du jeu à la volée.

    Ce qui crée le contraste entre les circuits c’est plutôt la qualité du palmarès, la constance de la qualité de jeu des cadors et surtout la profondeur du champ de l’opposition (même si elle s’est considérablement développée)…

    On a peut être aussi moins de plus-value aux spécialistes, les filles bonnes sur dur gagnent sur terre dans l’ensemble.

    En tous cas, quand on regarde des grands matches de cette année chez les filles, elles n’ont rien à envier en termes de variété et de recours à la volée aux matches phares des hommes : Schiavone/Kuznetzova, c’est un peu le tennis masculin d’avant, parce que la puissance moindre amène à recourir à la variation pour marquer le point. Stosur/Williams, ça volleye nettement plus que Nadal/Djoko…

    • Colin 15 décembre 2011 at 14:54

      Toutafé.

      Par contre je récuse la comparaison Wozniacki/Ferrer. Je n’ai aucun goût particulier pour Lord Farquath, mais je dois reconnaître qu’il est loin d’être un simple défenseur comme la Woz. La plupart du temps, il essaie d’attaquer tant qu’il peut, c’est juste que quand il joue Djoko, Fed ou Delpo il a du mal à attaquer le premier, et se retrouve alors acculé en défense, ce qu’il sait faire aussi très bien.
      A la limite, je dirais que c’est un gars comme Monfils qui se rapproche le plus de la Woz.

      L’autre comparaison qui semble bizarre, c’est Bartoli/Djoko… mais bon c’est vrai qu’en cherchant bien il peut y avoir des similitudes.

      Schiavone, je l’apparierais plus à Gasquet qu’à Fed. Question de puissance.

  15. Patricia 15 décembre 2011 at 17:16

    Certes, mais le défi était d’apparier grosso modo les tops 10 ;-)

    Pour Bartoli, j’ai cherché le gars qui jouait le plus sur la vitesse et la cadence, en coupant les trajectoires… J’aurais mis Davydenko il y a quelques années vu qu’il n’a pas un coup aussi fort que le revers de Djoko. Et évidemment, pour le déplacement on est dans l’hérésie !
    Pour Schiavone, itou. Mais au niveau du déplacement et de la volonté, le contraste est frappant. Gasquet est très puissant quand il peut armer sa frappe et ne joue pas tout mou au centre, son péché mignon. Son revers est plus puissant que Fed. Et Schiavone utilise énormément le slice comme Fed, alors que Richard n’est pas terrible en slice et l’utilise assez peu.

    Ferrer c’est aussi la fadeur et la constance – même s’il pourrait tout à fait pratiquer un autre jeu. C’est le choix de miser sur son atout majeur, la supériorité dans l’endurance (équivalent la défense chez Woz)pour faire craquer l’autre par l’usure physique.

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