Le chemin est long entre les séances de frappes sur le vieux mur de son club et les crépitements des flash du Central Arthur Ashe. La formation des jeunes joueurs peut passer par des centres d’entraînement ouverts à un large public. C’est le cas de la « Bruguera Tennis Academy ». C’est ainsi que l’ancien champion de tennis espagnol a nommé son établissement. Située à quelques enjambées du centre de Barcelone, cette académie offre des stages de perfectionnement à court ou long terme. Je découvre cette institution par l’intermédiaire de mon cousin, qui revient d’un mois d’entraînement intensif sous les yeux des Bruguera père et fils. Armé de mon iPhone, je m’improvise journaliste et me lance à l’assaut de la forteresse d’impressions et d’anecdotes qu’il représente ! Compte-rendu.
Pour commencer, comment se passe l’arrivée au centre ? Procède-t-on à une évaluation de ton niveau pour te placer dans un groupe adapté ?
Non, il n’y a pas d’essai. C’est presque à la tête du client, les entraîneurs ont le coup d’œil et si quelqu’un n’est pas à sa place les groupes sont très rapidement équilibrés. Comme c’est un centre d’entraînement privé, chaque entraîneur n’a que deux ou trois élèves à charge, ce qui permet une optimisation de l’apprentissage ainsi qu’un suivi personnalisé. L’arrivée au centre est parfaitement huilée, tout se fait vite et bien.
Quels types de joueurs y rencontre-t-on – âges, nationalités… ?
Au niveau de l’âge j’étais l’un des plus vieux. En effet, les joueurs avaient entre 11 et 19 ans, la limite d’âge théorique pour pouvoir participer au programme étant de 24 ans. La plupart des élèves sont jeunes et pleins d’envie. On trouve vraiment de toutes les nationalités : quelques Français, des Espagnols bien sûr, mais aussi des Belges, Américains, Mexicains… J’ai surtout vu un Arménien de 14 ans qu’il faudra surveiller de très près dans les prochaines années !
C’est gentil de me tuyauter, je retiens ! Et qu’en est-il des joueuses ?
Un tiers des pensionnaires sont des filles, ce qui est un pourcentage qui peut paraître élevé. Du point de vue du jeu de jambes et de l’endurance elles sont impressionnantes : il est très difficile de les prendre à la course à pied !
Tu as pu les observer pendant les cours, qu’as-tu retenu de leur façon de jouer ? On parle beaucoup de la pauvreté technique du tennis féminin actuel, as-tu eu cette impression chez ces joueuses juniors ?
Il est clair que ça ne varie pas beaucoup. Elles sont très physiques, donc elles frappent très fort dans la balle et souvent à plat. Elles peuvent courir très longtemps et très vite… Le plan de jeu ne saute pas forcément aux yeux, c’est dans la continuité de ce qu’on voit à la télévision, en fait.
Tu parlais tout à l’heure de « pensionnaires » : l’académie fonctionne sur ce mode ?
A la base, oui. Il ne faut pas oublier qu’il y a beaucoup de jeunes éloignés de leurs parents, c’est donc plus simple pour eux. Ce n’était pas mon cas, mais j’avais l’occasion de loger près de l’académie, ce qui est une bonne chose compte tenu de la fatigue physique…
Parles-moi justement de ces exercices. Quel était le déroulement d’une journée-type ?
Nous sommes dès le départ divisés en deux groupes : les plus forts physiquement et ceux qui le sont moins. Pour la première catégorie, la journée commence à neuf heures avec deux heures de préparation physique pure : de l’endurance, des sprints, des exercices sur le jeu de jambes, du renforcement musculaire et parfois un peu de football en fin de semaine pour décompresser… C’est très varié mais cela reste du foncier. On enchaîne par deux heures d’exercices raquette en main. On appelle ça « faire du panier ». L’entraîneur nous envoie des balles qu’il nous demande de relancer long de ligne, court croisé, c’est du classique. Il faut savoir qu’il n’y a pas de pause et que la consigne est de frapper très fort à chaque fois. Le seul temps mort disponible pour reprendre son souffle, c’est quand on ramasse les balles pendant que les autres les tapent. C’est court comme temps de récupération et c’est cela le plus difficile au début. A treize heures, c’est l’heure de déjeuner. Tu as tellement faim que tu ne fais même pas attention à ce qu’il y a dans ton assiette ! On peut se servir à volonté, les plats sont simples et adaptés à une hygiène de vie sportive : des pâtes, de la viande, de la salade, des fruits…
Que se passe-t-il ensuite ? Enfin les matchs ?
C’est plus difficile que ça ! On reprend la préparation physique avec notamment du travail en salle : des haltères, des machines de musculation. Parfois, lorsque la matinée a été particulièrement chargée, on se contente de faire de la récupération active comme du vélo et des étirements. Ce n’est qu’après que viennent les matchs. Cela dure une heure trente et tu affrontes à chaque fois un joueur de l’académie différent. Il faut bien se dire qu’après une telle journée tu ne peux pas jouer à 100% et il faut apprendre à garder sa concentration malgré la fatigue et la température parfois caniculaire ! Le but de toute cette préparation est de te permettre, une fois sorti de l’académie, de tenir la distance et de répondre présent physiquement pour pousser son adversaire dans ses derniers retranchements et lui faire perdre sa concentration.
Et les types de jeu alors ? Plutôt robots ou variés ?
Honnêtement, on voit de tout. Les entraîneurs ne brident en rien ta façon de jouer. Ils te montrent ce que tu fais, ce qu’il faut faire dans l’idéal et ensuite c’est à toi de trouver le juste milieu. Le jeu à la volée ne choque personne et on voit des types qui y sont vraiment à l’aise. En revanche, on nous apprend vraiment une volée simple, c’est-à-dire poser une volée souvent croisée à mi-court quand l’adversaire est aux fraises. Il n’y a pas d’exercices où on travaille la longueur des volées.
Je te posais la question parce qu’on sait qu’en Espagne, c’est le jeu de fond de court qui est privilégié…
Mais c’est le cas. Il y a une anecdote amusante d’ailleurs. La seule directive, c’est de ne jamais prendre la balle en demi-volée et de frapper fort. On te dit de jouer un peu derrière ta ligne mais surtout de « rester mobile sur tes jambes ». Si une balle longue et haute arrive, il faut reculer et prendre son temps pour la renvoyer, sans chercher l’échange ping-pong. En ce sens, oui, on peut dire qu’ils ne préconisent pas le jeu dit « en cadence ». C’est probablement une différence d’avec un jeu plus rapide à la française par exemple. En revanche si une balle courte se présente la consigne est de rentrer dans le terrain rapidement pour pouvoir faire un coup d’attaque.
C’est très intéressant. Et qu’en est-il des revers ? Toujours une tyrannie du deux mains ?
J’étais l’un des seuls à jouer d’une main. Mais il y avait un jeune qui ne jouait son revers que slicé, même en double, c’était amusant. Sinon, oui, que du deux mains. L’apport des entraîneurs est vraiment précieux, je pense à mon revers à une main justement. Ils me disaient comment me servir de mon bras gauche pour équilibrer mon corps lors de la frappe, ce genre de conseils.
Comment étaient les infrastructures ? De la terre battue, j’imagine ? Y avait-il des équipements rares pour le joueur du dimanche ?
Oui, de la terre battue bien sûr, mais aussi des terrains en dur. On alternait d’une semaine à l’autre. C’était à nous de nous adapter, les entraîneurs ne nous imposaient pas de style de jeu particulier en fonction de la surface. Pour les entraînements physiques on avait accès à la vidéo pour voir nos défauts. Les exercices se faisaient avec du matériel qu’on voit chez les pros, comme les élastiques fixés autour de la taille et dont l’autre extrémité est fixée au grillage. Le but était de compliquer notre progression vers l’avant, le tout avec des obstacles et parfois même raquette en main. On peut aussi voir sa vitesse au service. J’ai découvert que ma première passait en moyenne à 140-150 km/h, mais pour certains c’était du 200km/h, sans forcer en plus… C’est impressionnant.
Sergi Bruguera était présent ?
On le voit parfois. Tout devient d’un coup très militaire, il faut s’appliquer au maximum. Toutes les semaines, des recruteurs passent voir les jeunes jouer et, bien sûr, il faut faire bonne impression et les coachs nous font transpirer comme jamais ! Il y a eu des évictions à cause de mauvais comportements : des Français, ce qui n’a étonné personne ! On a aussi eu la visite d’un club anglais. Les entraîneurs nous ont chargé de leur montrer le circuit de course qu’on empruntait le matin en nous glissant discrètement de leur mettre au moins un tour. Il fallait aussi les impressionner en match. Résultat : pas plus de trois jeux par Anglais ! Une bonne vieille tactique d’intimidation pour faire parler de l’académie, mais c’était savoureux !
Quel bilan tires-tu de cette expérience ?
C’est vraiment un pied dans un autre monde. On se rend de l’écart physique entre un amateur et un pro, ou même un semi-pro. La préparation devient essentielle et indispensable à la mise d’un plan de jeu efficace. En tout cas je garde un très bon souvenir de cette académie. Les cours sont pertinents et les progrès réels, l’ambiance est rigoureuse mais agréable, le melting pot enrichissant.
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bon, ben le bar ne ferme jamais et dès demain on vous attend de pied ferme y’a l’arrivée à Ithaque qui se profile
Oh putain Fred, je crois que je sais ce que t’as fait!!!! Oh la vache, ce mec… Cours vite, mon gars!
Qu’est ce qu’il est censé avoir fait Fred ? Et pourquoi racontes tu qu’il subirait mes foudres ?? Je ne comprends pas non plus le post de Guillaume..encore moins celui d’antisiran qui a l’air de parler de Fred aussi..Cela vaut mieux pour lui d’ailleurs..
Sinon, Guillaume et vous autres, je rappelle que le règlement du jeu « Performers & Tocards 2012″ a été établi voici une semaine et je suis donc disposé à vous en faire part sous forme d’un article du type de celui de Cucumber.
Oh ben je crois que ça devrait sortir bientôt au grand jour, si toutefois je ne me trompe pas… Et tu vas le dézinguer, le Fred, oh oui!
Sinon vas-y Antoine, je pense qu’on a tous hâte de voir à quoi ressemble ton jeu!
Mais je crois qu’il y a déjà l’arrivée à Ithaque prévue demain d’après Marie-Jo.
Je crois que tu te trompes car je viens de faire défiler tous les posts écrits depuis dix jours et n’ai rien vu émanant de Fred qui puisse justifier les propos allusifs de Guillaume ou les tiens..
Néanmoins, comme tu as l’air d’en savoir plus et de tremper dans un sale coup, je te conseille plutôt de me dire ce que tu sais ou crois savoir parce que sinon, je serais à mon grand regret obligé de te considérer comme complice..
Alors je ne suis pas complice, j’ai juste mis mon grand sens de la déduction en route. Mais si je ne me trompe pas, va y avoir du sport, alors je ne t’en dirai pas plus: faut pas gâcher la fête!
Je prédis 150 posts demain soir à la même heure sur l’article à paraître.
Arno, tu es complice d’une escroquerie et tu viens d’être trahi par William.
Hein?? Alors pour le coup, c’est moi qui suis aux fraises…
Tu auras encore la chance de pouvoir démontrer toute ta loyauté demain Arno..
Antoine, tu penses que le serveur du site est assez costaud pour héberger le règlement de ton jeu?
Vu ce que je vais lui faire subir sous peu, c’est effectivement loin d’être évident.
A quand un article sur le double sur 15 Love ? Le double est vraiment le parent pauvre du site..
Avec 271 semaines comme numéros un, les Bryan viennent de battre un vieux record qui appartenait encore à Big Mac. Ils ont autant de Gc que les Woodies et ne vont pas tarder à faire tomber cet autre record là. Ils comptent 75 titres en double et risquent bien de déposséder en 2012 Big Mac d’un autre record, celui du plus grand nombre de titres (78)..
Le double a beau être très spectaculaire, nettement plus que le simple en général, rien n’y fait: cela n’attire guère les foules, sauf en GC et encore, plutôt sauf à Wimbledon en réalité.
Le double est la victime de l’évolution du jeu et du fait que les joueurs, depuis longtemps, réduisent continuellement le nombre de matchs auxquels ils participent chaque année. Contrairement au discours convenu sur les cadences supposées infernales les joueurs jouent de moins en moins et les meilleurs ne participent qu’épisodiquement au double.
Résultat: les Bryan ont encore de belles années devant eux..Tant mieux pour eux mais c’est dommage..
tu pourrais te dévouer et nous en pondre un sur l’évolution du double durant l’ère open (surtout que tu sembles être le mieux informé à ce sujet). Tu peux le diviser en 4 épisodes style: de 1968 à 1979, puis les 80′s, les 90′s et les années 2000.
Si tu penses que même un gars comme Connors a 2 titres du GC en double dans les années 70, un historique de l’évolution (négative) du double serait très intéressant à lire.
Antoine, ton com aura valeur d’article pour le double. Le débat est ouvert.
QUoi comment ça personne ne réagit? C’est parce que le double on s’en fout!
Ceci dit c’est vraiment dommage parce que je me souviens des rencontres de coupe davis quand j’étais ado, à l’époque où le tennis avait vraiment un public ici on avait une équipe au niveau africain assez intéressante. Bah le point chaud du week-end c’était le double. qu’est-ce qu’on s’éclatait! en double y’avait que des points spectaculaires et l’osmose et l’émulation entre les partenaires faisait qu’il n’y avait pas de petit bras. Une discipline de « terrain », de live. à la télé déjà par exemple c’est soulant. ça passe beaucoup moins bien que le simple alors qu’en live c’est mieux.
Si aussi ils pouvaient arrêter de se taper dans la main entre chaque point…
Allez, j’y vais de ma petite tentative d’explication à 2 balles du déclin du double:
1- Avant, tous les titres du GC étaient considérés comme importants, quelle que soit la catégorie (simple, double ou mixte). Ce n’est plus le cas aujourd’hui
2- le double servait « d’entrainement » à beaucoup de joueurs, leur permettant d’améliorer leur capacités à la volée
3- le facteur thune. Avant, les sportifs ne gagnaient pas autant d’argent qu’aujourd’hui, raison pour laquelle ils préféraient boycotter un AO ou un RG pour jouer des exhibitions bien plus lucratives. C’est peut-être pour ça qu’ils s’alignaient aussi en double lors d’un même tournoi: ça te fait deux chèques au lieu d’un (certes, celui du double vaut moins, mais on crachera pas sur ce pognon extra)
Je crois que Colin avait commis un article sur le double à une époque. Ça remonte peut-être à SV…
En attendant c’est vrai que les disciplines du simple et du double sont en train de diverger complètement avec deux populations de plus en plus distinctes. Bientôt elles seront devenues génétiquement incompatibles et on ne pourra plus les croiser.
J’avais fait un quiz consacré au double, qui m’avait bien fait phosphorer, et qui avait été publié peu de temps après un double article sur le double, rédigé par Poisson Jean. Ça avait donc été la grande quinzaine du double sur SV.
Le quiz : « Quitte ou Double… Mixte »
L’article de Little Big Fish en deux parties s’appelait « Le double dans l’ère open » et il a malheureusement disparu de la base de SV…
Ah, vous voulez parler de mon insolente domination à TOUS les jeux de prono de 2011 ?
Alors dans ce cas, je ne fuis plus, je me retourne et me dresse fièrement devant vous tous, attendant qu’on se prosterne devant moi ! Même Antoine. si.
À vous lire il y’a quelque chose de très intéressant qui va tomber aujourd’hui.
J’ai hâte de savoir ce que c’est. J’ai déjà eu ma crise de fou rire avec le CC. Donc je reste dans le coin pour voir ce que c’est.
Super interview de Marc Gicquel, loquace et très sympathique : http://www.welovetennis.fr/interview-wlt/42654-marc-gicquel-quand-federer-affronte-djokovic-il-sait-quil-va-devoir-lui-rentrer-dans-la-gueule
Le pauvre, il n’est jamais sur place lors des grands matchs !
J’adore ce genre d’entretiens, avec des mecs qu’on voit peu mais qui, eux, voient beaucoup. J’aime bien le coup de l’entraînement avec Nadal, je l’imagine : « Bon, Rafa, viens, je vais te faire bosser ton coup droit lifté parce qu’en ce moment je te trouve moyen ! ».
J’aime beaucoup voir des doubles quand je tombe dessus, mais c’est vrai que je ne me réveillerais pas à 3h du mat pour en voir un match.
C’est souvent très impressionnant, mais ce que j’aime moins c’est que l’opposition de style n’est forcément pas très évidente. Mais c’est spectaculaire et les joueurs se permettent souvent des coups peu ordinaires.
Les meilleurs devraient s’y mettre un peu plus, cela porterait cette facette de la discipline qui manque un peu de reconnaissance.
Pour le point tennis du jour : ce soir je vais aux Interclubs de Caen, j’espère voir du niveau !
Bon puisque je vous devine tous aux aguets, je vous informe qu’à chaque fois qu’on pense en avoir fini avec cette saloperie d’Odyssée on découvre qu’il y a un nouveau problème quelque part. [Vapeurs de fumée qui sortent du crâne] et que je sens qu’à la place d’un article résultats de l’Odyssée 2011 on va avoir droit à un article enterrement de toute Odyssée future. Antoine tu peux déjà préparer ton nouveau jeu.
Antoine son jeu ce sera SAW VIII
Et pour Fieldog ce sera SAW VI.
http://1.bp.blogspot.com/_rim7z25Xl4U/THL-qi7OrBI/AAAAAAAAD04/YAzpINkM_6Q/s400/Saw+6.jpg
Ou le sort que réserve karim à fieldog…