Mon Bercy à moi (la suite)

By  | 10 novembre 2011 | Filed under: Bord de court

Pass­er plus de dix ans à co­urir derrière des joueurs qui tapent la balle jaune à Bercy lais­se forcément des traces indélébiles. Entre les queues in­ter­min­ables pour en­tr­er dans le POPB, les journées à ral­longe en­core plus lon­gues qu’à Roland-Garros, le café assez mauvais, les bouteil­les d’eau hors de prix, et la sen­sa­tion par­fois d’as­sist­er à un con­cert de ten­nis saupoudré d’am­bian­ce rock… sans oub­li­er bien sûr les matchs de di­ngues ! Je suis loin de me souvenir de tout ce que j’y ai vu, la liste est lon­gue et em­plie de beau monde : Raft­er, Goran, Kafel, Gros­jean, Guga, Safin, Agas­si, Hen­man, et bien sûr tous nos cadors ac­tuels.

De toutes les édi­tons que je suis allée voir, une seule se détache vrai­ment des aut­res, celle de l’an 2000. Pour­quoi m’a-t-elle marquée plus qu’une autre ? Je n’en sais fichtre rien, enfin si. En pre­mi­er lieu, je crois que c’est la première édi­tion que j’ai suivi as­sidu­ment toute la semaine de­puis les gradins. Les années précéden­tes, les réser­va­tions s’étaient envolées tel­le­ment rapide­ment après l’US Open que j’avais raté les meil­leures af­fiches, à savoir les de­m­ies et la fin­ale Agas­si/Safin que je m’étais con­tentée de suiv­re à la télé… Autant dire qu’en 2000, je n’avais pas at­tendu que tous les parigots re­ntrent de vacan­ces fin août pour pre­ndre mes bi­llets !

Même si tous les matchs n’ont pas été myt­hiques en ter­mes de jeu, la fin­ale entre Marat Safin et Mark Philip­pous­sis cette année-là reste la plus haletan­te que j’ai jamais suivi à Bercy, sans doute la dernière de ce niveau entre deux joueurs aux styles si différents, et la dernière mémor­able en cinq man­ches puis­qu’on ne joue plus au meil­leur des cinq sets à Bercy, sniff !

Mais avant d’en ar­riv­er là, je me souviens de deux matchs de Fab­rice San­toro, qui avait gagné tout Bercy à sa cause. Le pre­mi­er con­tre le vrai Marc Ros­set. Déjà, au toss, on est sûr que Fab­rice va jouer tous les tours pend­ables pos­sibles et im­agin­ables au grand Suis­se pour l’empêcher d’en­voy­er des mines à chaque coin du court : du slice, des amort­ies, et ça dure plus de deux heures ! Mais pas de problème, Super San­toro re­vient dès le len­demain pour re­faire le même coup à Juan Car­los Fer­rero. Et qui a sup­porté toute seule un Es­pagnol con­tre tout Bercy ? Moi ! Battl­ing Fab mérite lar­ge­ment ce sur­nom, tel­le­ment il lutte con­tre Fer­rero. La per­spec­tive de pouvoir jouer Safin à la suite de­vait lui rap­pel­er de bons souvenirs, puis­qu’il l’avait déjà aligné quat­re fois de suite, le grand Russe ne pre­nant sa re­vanche que sur terre bat­tue cette année-là. Fer­rero doit trouv­er des re­ssour­ces in­croy­ables pour gagn­er un tieb­reak de la mort à 12-10, à coup sûr en sauvant des bal­les de match… Décon­seillé aux car­diaques ! San­toro lutte jusqu’à la fin et ne rend les armes qu’au bout de trois heures. Je me rends com­pte que le pub­lic de Bercy, plus que chauvin pour l’oc­cas­ion, n’a ab­solu­ment rien à voir avec celui de Roland-Garros… Bruyant, râleur, n’hésitant pas à huer si un joueur con­tes­te l’ar­bitrage ou jette la raquet­te, plus le temps passe et moins on voit d’améliora­tion dans l’at­titude…

Forcément, après une telle débauc­he d’éner­gie, Juan­qui cale com­plète­ment face à Marat le len­demain : 6-2 6-2, il est broyé très pro­pre­ment. Et là, j’ai carrément un black-out de mémoire sur l’autre demie qui op­pose Guga à Philip­pous­sis… oups ! J’ai essayé, mais je crois que le souvenir plutôt vif de la fin­ale qui a suivi a écrasé le coin de « mémory stick » que mon cer­veau avait attribué à ce match là !

Je pense que cette fin­ale est un des tout meil­leurs matchs de la carrière de Safin. Avec l’exécu­tion de Sampras à New York et son match con­tre Feder­er en Australie, c’est mon top 3 du Russe. Quel match de di­ngues ! Tout le jeu d’at­taque de l’Australi­en con­tre les con­tres et les at­taques de fond de court de Safin, un régal en cinq sets (3/6 7/6 6/4 3/6 7/6). Un duel comme il n’en ex­is­te plus.

Le tour­nant du match reste le plon­geon de Safin au filet, qui s’ouvre l’ar­cade sour­ciliè­re. Re­cousu in situ par le kiné, il re­mpor­te le set dans la foulée, Philip­pous­sis trop gen­til à ce moment-là du match s’étant décon­centré en se préoc­cupant un peu trop de son ad­versaire. La fin du match est tout aussi haletan­te : vic­toire Safin 10 points à 8 au tieb­reak du cin­quiè­me, au bout de trois heures et demie. On sort grog­gy de ce genre de match, mais qu’est ce que c’était bon !

Je n’ai pas manqué une seule fin­ale jusqu’en 2007. J’étais même là pour le pauv­re Nikolay en 2006, dans un Bercy clair­semé, quand il a exécuté Hrbaty, arrivé là en lieu et place des cadors de l’époque, qui s’étaient tous fait port­er pâle. La faute à une fin de saison trop lon­gue, où les joueurs ar­rivent soit rincés, soit blessés… ou n’ar­rivent pas. J’ai len­te­ment mais sûre­ment pris moins de temps pour y aller, d’ail­leurs je n’irai qu’une seule journée cette semaine.

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Gran­de prêtres­se de 15-LT : je désigne les pro­chains rédac­teurs quand on man­que d'ar­ticles, ils sont auto­matique­ment in­spirés pour écrire dans les plus brefs délais ! Un mirac­le ! ps mon avatar moi sur le canal St Mar­tin un jour d'hiver 2009, en pen­sant à ce que pour­rait être 15love :)

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506 Responses to Mon Bercy à moi (la suite)

  1. Antoine 13 novembre 2011 at 00:56

    Comme d’habitude, il n’y a pas grand chose à gagner en pariant sur une victoire de Federer demain. La côte de Jo est assez élevée en revanche: 3,5 pour 1…Si on est amateur de sensations fortes, on peut gagner 100 pour 1 si Jo met une bulle à Federer au premier set mais je crois qu’il y a à peu près autant de chances que cela se produise que moi d’être élu pape après Benoit XVI. Je me suis rabattu une fois n’est pas coutume sur un truc hasardeux: le nombre de jeux du premier set ! Roger, il faut passer en mode Fedex !

    • Julie 13 novembre 2011 at 02:01

      T as parié combien de jeux? Et ca peut te rapporter combien? C quoi la cote? D ailleurs, comment interpreter une cote? J y ai jms reflechi

  2. Nath 13 novembre 2011 at 09:26

    Djita demandait à William le nom du commentateur d’Orange Sport qui vit les matches. Je pense qu’il s’agit de Benoît Maylin, qui vient de l’Equipe TV. Je vous livre un échantillon en 2 vidéos (mais rien en cours de match). La deuxième est un best of, mais je préfère la première qui est une analyse après match :
    http://video.lequipe.fr/video/tennis-golf/tennis-coupe-davis-quel-match/?sig=iLyROoafZnbH
    http://video.fr.msn.com/watch/video/lequipe-du-soir-le-best-of-de-benoit-maylin/89bw8uwp

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