Chacune des quatre levées du Grand chelem a constitué pour certains joueurs un obstacle insurmontable : pour certains il s’agissait du titre manquant à leur palmarès, tandis que d’autres y ont échoué malgré plusieurs finales.
Acte III : Wimbledon.
- Ken Rosewall : Monstre sacré du tennis, vainqueur de 23 titres majeurs (8 Grands chelems : 4 Open d’Australie, 2 Roland-Garros et 2 US Open, et 15 équivalents Grands chelems chez les professionnels: 7 French Pro, 5 Wembley Pro et 2 US Pro), Rosewall butera quatre fois sur la dernière marche de Wimbledon. Lors de sa première carrière amateur, il perdra deux finales : en 1954 face au vétéran Jaroslav Drobny (13/11 4/6 6/2 9/7), et en 1956 face à son « jumeau tennistique » Lew Hoad (6/2 4/6 7/5 6/4). Passé professionnel fin 1956, il ne put jouer à Wimbledon pendant 12 ans, jusqu’à l’avènement de l’ère Open en 1968, mais personne ne croyait encore à ses chances vu son âge avancé (34 ans). Et pourtant, à la surprise générale, sa deuxième carrière fut aussi prolifique que la première avec la bagatelle de 4 titres majeurs (2 Open d’Australie, 1 Roland-Garros et 1 US Open) ! En 1970 il atteint même à 36 ans une nouvelle finale à Wimbledon, mais son jeune compatriote John Newcombe est trop solide et le bat en 5 sets (5/7 6/3 6/2 3/6 6/1). En 1974, il réalisera à 39 ans révolus l’exploit d’atteindre une dernière finale à Wimbledon en écartant successivement (excusez du peu) Tanner, Newcombe et Smith ! La dernière marche sera malheureusement trop haute, un jeune loup américain de 18 ans son cadet se chargeant de mettre cruellement fin à ses derniers espoirs en trois sets secs, 6/1 6/1 6/4.
- Ivan Lendl : Plus à l’aise sur un green de golf que sur le gazon londonien, Ivan le terrible a fait de Wimbledon l’objectif ultime de sa carrière, arrivant même à jouer systématiquement service-volée sur sa première balle et à renoncer à Roland-Garros afin de décrocher le précieux sésame. Si ses statistiques sur gazon sont tout à fait honorables (81 matches remportés pour 25 perdus, soit 76,5% de réussite), il échouera systématiquement dans sa quête, malgré deux finales (1986 face à Becker et 1987 face à Pat Cash) et cinq demi-finales disputées (1983, 1984, 1988, 1989, 1990). A sa décharge il faut dire qu’il aura rencontré une forte concurrence avec des joueurs du calibre de McEnroe, Connors, Cash, Edberg et surtout Becker, qui se fit un plaisir de lui barrer la route par trois fois.
- Patrick Rafter : Talentueux joueur de service-volée, double vainqueur à l’US Open en 1997 et 1998, Rafter avait toutes les armes pour s’imposer à Wimbledon. Hélas, il dut se contenter d’y jouer deux finales consécutives. En 2000, après avoir pris le meilleur lors d’un match fabuleux en demies face à Agassi (7/5 4/6 7/5 4/6 6/3), Rafter poursuit sur sa lancée en finale : il mène 1 set et 4-1 au tiebreak du deuxième face à Sampras, quand il commet une double faute cruciale qui lui coupe les ailes. « Pistol Pete » n’en demandait tant et l’état de grâce bascula complètement, l’Américain s’imposant pour la septième fois à Wimbledon sur le score final de 6/7 7/6 6/4 6/2. En 2001, après une nouvelle victoire homérique face à Agassi en demi-finales (2/6 6/3 3/6 6/2 8/6), Rafter s’avouera à nouveau vaincu, perdant en cinq sets palpitants face au revenant Goran Ivanisevic (6/3 3/6 6/3 2/6 9/7). Ce sera son dernier match à Wimbledon.
- Andy Roddick : Service de feu, coup droit surpuissant, Roddick avait toute la panoplie du vainqueur de Wimbledon des années 2000. Il y atteindra trois finales, toutes perdues face à un joueur bien plus doué que lui sur gazon, Roger Federer, l’homme qui mit fin à la série de Sampras à Wimbledon et qui lui ravira le record de Grands chelems gagnés. Lors de leur première finale en 2004, Roddick mènera 6/4 5/7 4-2 avant que la pluie n’interrompe les débats. De retour des vestiaires, un Federer retrouvé survolera le match pour s’imposer 4/6 7/5 7/6 6/4. Bis repetita en 2005, mais la finale sera cette fois à sens unique, Federer s’imposant 6/2 7/6 6/4. La belle se jouera en 2009, et Roddick doit aujourd’hui encore se demander comment il a fait pour rater une volée facile sur la balle de 2 sets à 0. Il repense certainement aussi à ces deux balles de break ratées à 8-8 15-40 dans la dernière manche, qui lui auraient permis de servire pour le titre. Inbreakable pendant 76 jeux, Andy finira par flancher au pire moment, lors du 77e (et dernier) jeu de la finale pour s’incliner 5/7 7/6 7/6 3/6 16/14. Jamais il n’aura été si proche du sacre, et cette édition 2009 est vraisemblablement sa dernière finale du Grand chelem.
- Ils ont échappé à la malédiction : En 2001, la carrière de Goran Ivanisevic est quasiment terminée. Tombé à la 125e place mondiale, diminué par une blessure chronique à l’épaule, sa participation (sur wild-card) à Wimbledon ressemble à une tournée d’adieu à ce tournoi dont il aura été trois fois finaliste. Il s’y révèle en 1990 en atteignant les demies face à Boris Becker, alors maître des lieux (4/6 7/6 6/0 7/6). Mais c’est en 1992 qu’il fit forte impression en servant 206 aces (soit une moyenne impressionnante de 29,42 aces/match), éliminant successivement Lendl, Edberg et Sampras avant d’échouer en finale (6/7 6/4 6/4 1/6 6/4) face à l’autre surprise du tournoi, André Agassi. Il atteindra deux autres finales en 1994 (7/6 7/6 6/0) et 1998 (6/7 7/6 6/4 3/6 6/2), mais échouera à chaque fois face au nouveau maître des lieux, Pete Sampras, joueur tout aussi efficace au service mais bien plus complet. Alors que personne ne l’attend plus, Goran signe pourtant l’exploit d’éliminer successivement Carlos Moya, Andy Roddick, Greg Rusedski, Marat Safin et Tim Henman (passé à deux points de la victoire dans la quatrième manche) pour atteindre une nouvelle finale face à Patrick Rafter. Au bout du suspense, il finira par s’imposer 9-7 (après avoir commis deux doubles fautes sur ses deux premières balles de match !) et peut fondre en larmes : il tient enfin sa couronne !
Acte IV: US Open.
- Bjorn Borg : Empereur incontesté du continent ocre, conquérant tout-puissant de la perfide Albion, Borg ne parviendra jamais à venir à bout de la résistance américaine. Ses quatre tentatives d’invasion du continent américain furent systématiquement repoussées par les Yankees, menés par leurs chefs de gang irlandais Connors et McEnroe. Pour approfondir, consulter l’article « La malédiction Borg« .
- Ils ont échappé à la malédiction : Maudit à Wimbledon, il s’en est fallu de peu qu’Ivan Lendl le soit aussi à l’US Open. Tout comme Borg, il échouera trois fois de suite en finale face à Connors et McEnroe, rois incontestés de l’arène new-yorkaise et vainqueurs des 7 premières éditions de 1978 à 1984. Défait par Connors en 1982 (6/3 6/2 4/6 6/4) et 1983 (6/3 6/7 7/5 6/0) alors qu’il était à chaque fois le grand favori, démoli en 1984 (6/3 6/4 6/1) par un Big Mac au sommet de son art, Lendl semble destiné à une nouvelle défaite en 1985 quand McEnroe mène 5/2 dans le premier set. Refusant une défaite qui le classerait définitivement dans la catégorie « chicken » (ce serait sa 7e défaite en 8 finales majeures), Lendl sonne la révolte et réussit à renverser la vapeur pour l’emporter 7/6 6/3 6/4. Surmontant enfin son complexe de serial looser, c’est le déclic de sa carrière. Et pour bien le démontrer il enfilera trois titres consécutifs à l’US Open… ainsi que deux triplés Roland – US Open – Masters.
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Malheureusement Notrefils a beaucoup plus de chances de gagner demain que n’en a le XV de France contre les All Blacks. Cela ressemble pas mal à jouer l’Espagne en CD chez elle sur terre battue avec Nadal mais si Monfils perd et que le XV de France gagne, je me rase la tête..
Enfin, Gachassin y croit, c’est déjà çà..! Marrant quand même que la FFT soit présidée par un ancien international de rugby..
ALLEZ LES PETITS !!!
Cette promesse ne sera pas oubliée Antoine…
« ALLEZ LES PETITS !!! »
Traumatisé par Capri !
J’ai essayé de m’infiltrer chez l’ennemi au Kiwi Corner, rue Servandoni, mais ils prétendent que c’est complet depuis plusieurs jours..les fumiers !
Pas grave! Je vais aller voir le match rue de la Soif et après on ira tout casser au Kiwi Corner qui est juste à côté..
http://boucherie-ovalie.org/2011/10/22/gone-with-the-lapinou-autant-en-emporte-le-french-flair/
La France qui perd d’un point mais qui finit tout de même la compétition de manière honorable et avec panache. Bizarrement, on ne méritait pas d’être en finale mais on méritait de la gagner. l’inverse de la Nouvelle-Zélande en somme…
Enfer et désolation…Elle m’a à moitié tué cette finale..Cela m’a rappelé le match de 1/8ème de Jauffret contre Borg à Roland Garros en 76 que Borg a fini par gagner 8-6 au cinquième..Horrible !
Ils étaient bien sûr prenables, aujourd’hui, les Blacks, clairement au bout de la route après le tri nations et surtout la demie contre les kangourous après laquelle ils ont eu un jour de récupération en moins. Mentalement problématiques, à l’image de Weepu, à l’idée de jouer contre leur bête noire et d’être dans l’obligation absolue de gagner, mais ils ont finalement tenus, exactement comme le XV de France contre les Gallois. Très grand match du XV de France, une seule erreur défensive mais deux pénalités ratées dont une qui était sans doute la balle de match. Pas aidés par l’arbitre non plus, c’est le moins que l’on puisse dire. C’était prévisible et carrément open bar pour Mc Caw !
Enfin, cela m’évitera de me raser la tête au cas ou Notrefils a la mauvaise idée de se faire battre par Nieminen..
Ouaip, même impression, les Blacks ont joué aujourd’hui comme les français en 1/2 finale…
Et les français aujourd’hui comme les gallois la semaine dernière: c’était gagnable mais ils ont manqué le coche: un drop et deux pénalités ratés et c’est fini.
Enfin bref, sur l’ensemble de la CM, les blacks méritent dix fois la coupe.
Je pense qu’en sport, le mérite, la morale ne comptent pas. La chance un peu parfois…On ne gagne pas parce qu’on mérite de gagner, on gagne parce que l’on est allé arracher la victoire, la prendre à celui ou ceux d’en face..
Si c’était seulement une question de « mérite » ou de nouveau moyen, sur 7 coupes du monde, les Blacks en auraient déjà au moins 4..
Oui oui on est d’accord, je veux juste dire par là que leur victoire n’a rien de scandaleux. Les français n’avaient qu’à passer leurs coups de pied, comme les gallois la semaine dernière. Ils ont eu leur chance.
Heu, on n’a pas de quota pour le rugby ?
Tipsa a pris goût à la victoire. Après KL, Moscou ! 10° à la Race, à 500 points du 8° (Tsonga).
Golden Retriever ? Pas mal ! http://www.budcollinstennis.com/?page_id=18
Hé oh, on n’a pas trop chargé la mule, non? Par rapport à la coupe du monde 2010, c’est resté epsilonesque.
Allez hop, par ici la bonne soupe. Vamos Gaël!
Ballets/balais http://vimeo.com/21767050