Un jour à Roland : Mariejo

By  | 30 mai 2011 | Filed under: Bord de court

Il fait beau, et j’ai une petite place pour aller à l’ouver­ture de ce Roland-Garros 2011, que de­mand­er de plus ? Ah, oui je suis aussi en congés jusqu’au début de la deuxième semaine ! Mais comme toute per­fec­tion est im­pos­sible dans ce monde, j’ai réussi l’exploit d’em­men­er un ap­pareil photo sans carte mémoire et sans bat­terie !

Équipée de mon nouvel Ip­hone, his­toire de pouvoir suiv­re tout les matchs en temps réel – un plus in­déni­able – mais pas assez per­for­mant pour les photos, je me porte volon­taire pour voir Nis­hikori con­tre Lu. Je me doute bien que la terre bat­tue n’est pas leur tasse de thé, mais com­pte tenu des con­di­tions rapides, chacun peut avoir sa chan­ce, même si je mise une piécette toute vir­tuel­le sur le Japonais qui re­vient pas mal de­puis le début de saison. Ya pas photo, Nis­hikori tient be­aucoup mieux la balle dans le court, même s’il ne fait rien de par­ticuliè­re­ment ex­cep­tion­nel, il est parti pour s’im­pos­er sans forc­er, je le quit­te une fois son deuxième set en poche !

Car voilà que Ruben Ramirez Hidal­go fait des sien­nes, en s’offrant la pos­sibilité de sor­tir Cilic… J’ac­cours, et pen­dant quel­ques jeux Cilic fait hon­neur à ma présence en défaisant un de ses breaks de re­tard, mais il ven­dange sec par mo­ments. C’est con­firmé par le scoreboard : 25 fautes de re­v­ers pour Cilic, à ce tarif là ce n’est pas très éton­nant qu’il soit mené. En même temps Ramirez Hidal­go, ter­ri­en pur jus, n’a rien fait de trans­cen­dant ces de­rni­ers temps, son seul fait de gloire re­mon­tant à 2008 à Monte-Carlo où il avait laissé re­venir Feder­er en menant 5/1 dans le de­rni­er set… Et pour­tant, c’est le Croate qui craque sur la fin. Je crois que Ramirez tient là son tout pre­mi­er scalp d’un Top 20 de sa carrière!

Le court se vide et je choisis ma place pour voir Gul­bis con­tre Kav­cic… Comme vous avez tous con­staté, nous avons eu droit à un match « gul­bissi­en » par ex­cell­ence : entrée de match ratée avec une ribam­belle de fautes di­rec­tes, une légère amor­ce de re­pr­ise mais non, c’est vrai­ment pas le jour où Er­nests avait la tête au bon end­roit, je l’aban­donne à son sort au bout de deux sets, sans aucun re­mords !

Après une tournée des co­urts, où je spot­te Ar­naud Clément qui s’entraine avec Ar­naud Di Pas­quale, Eduard Davyden­ko qui porte des raquet­tes avec em­pres­se­ment, je me dis que je vais aller re­gard­er ce que valent Teixeira et Mil­lot, dont un des deux aura le privilège de jouer Feder­er… Comme je l’avais pre­ssen­ti avant le match, c’est une belle bagar­re de chif­fonni­ers qui se ter­mine au cin­quiè­me set : quoi de plus motivant que de se sor­tir les tri­pes pour jouer l’homme aux 16 Grands chelems ? A la fin, au vu du niveau, je me dis que Feder­er va pouvoir of­frir un récital à ses fans, tel­le­ment les deux Français sont loin loin loin d’avoir une arme con­tre le Suis­se…

C’est une première journée de tour­noi sym­patoc­he. Pas de grands matchs, mais de la terre bat­tue bien rouge, du sol­eil, des gens déten­dus, qui font la queue sans râler… ce ne sont pas des vrais Parisiens ? Pos­sible ;-)

Ma deuxième journée à Roland pro­grammée mercredi com­m­ence mal ! Qu’est-ce que c’est que ces taxis qui me foutent le bor­del sur MON Périph’ un jour où je vais à Roland ? Non mais per­son­ne ne leur a dit que ce n’était pas le mo­ment ? Forcément j’ar­rive à la bour­re ! Bon heureuse­ment que le pro­gram­me du court un prévoyait un match dames, et un Ferr­er vs Be­nneteau qui de­vrait re­st­er dans les an­nales du match en­nuyeux par ex­cell­ence ! J’en pro­fite pour aller jeter un œil sur le match de Stak­hovsky con­tre Nis­hikori, et c’est une autre his­toire qu’avec Lu… On sent l’Uk­raini­en be­aucoup plus à son af­faire, et même quand le Japonais re­fait sur­face dans le deuxième set on a du mal à y croire…

Re­tour aux af­faires sérieuses pour voir Ric­hard Gas­quet. Un pre­mi­er set tendu et émaillé de fautes de coup droit donne l’avan­tage à Granoll­ers, mais Ric­hard a mûri et il sait ce qu’il veut à Roland-Garros, donc il se remet en selle et frap­pe mieux au ser­vice, s’offrant quel­ques be­lles accéléra­tions de coup droit, des services-volées, des amort­ies et des re­v­ers long de ligne comme s’il en pleuvaient !

A ce tarif, on pour­rait pens­er qu’il est claire­ment au-dessus de l’Es­pagnol. La marge est petite mais bien nette, Granoll­ers bais­se petit à petit, se bat mais n’a pas les coups pour déstabilis­er notre ami Ric­hard. Sur les bal­les de break, il se prend ser­vice gag­nant ou un winn­er du fond du court… Tous les gamins scan­dent « Ric­hard », une « Ola » démarre dans les de­rni­ers jeux du match… et en plus tout le gratin de la Fédé est au rendez-vous,: Gac­hassin et For­get, De­blick­er en gran­de con­ver­sa­tion avec Gas­quet père… et bien sûr le reste de son en­tourage avec Piat­ti, Gros­jean et sans doute un préparateur physique ou autre mem­bre du staff. Pas de doute tout le monde est pour Gas­quet ! Je flâne en­core un peu, je tente une in­curs­ion pour voir Waw­rinka… trop de monde ; on lar­gue les amar­res pour allez diner avec un bon ami « Federi­en »venu à Paris pour une semaine.

Pour cette troisiè­me journée, je vais voir ce bon vieux Ivan, car à l’âge qu’il a il y peu de chan­ces qu’il joue en­core be­aucoup d’aut­res saisons. Avec le temps j’ai appris à apprécier son jeu académique et sur­tout son très beau re­v­ers… D’ail­leurs l’écart entre lui est Quer­rey est flag­rant, on sent que l’Américain n’a pas la moitié du bagage tech­nique du Croate, c’est gros ser­vice et gros­se patate de coup droit, et la glis­sade con­nait pas ! Ivan lui donne une petite leçon en trois sets.

Je pre­nds ma pose déjeun­er en re­gar­dant Fish con­tre Haase – j’avais envie de voir ce que pouvait donn­er le Néer­landais sur terre. Sans être mauvais, son problème réside dans l’at­taque : il veut finir le point be­aucoup trop vite et com­met vrai­ment des fautes bêtes et in­utiles qui font pass­er Fish pour un vieux croco ! Un set accroché, et puis pschitt !

C’est l’heure d’aller voir l’ami Nikolay ! Il joue con­tre un Croate « petit » ! Mais oui, 1,80m c’est petit pour un Croate, quand même ! Il joue en cad­ence, court par­tout… Malgré une bonne en­tame de Davyden­ko – il mène un set et un break – le Russe s’embrouil­le et perd le fil ! Pen­dant ce temps, j’en­tends les an­non­ces des scores entre Nadal et An­dujar… Au bout de plusieurs an­non­ces « Jeu An­dujar », je me pose des ques­tions, mais bon deux sets dans la poche c’est que tout va bien, non ? Je me dis que je vais que je vais quand même aller voir ce que pro­pose cet Espagnol-là !

A peine arrivée sur la place des Mous­quetaires, je me dis qu’An­dujar a bien étudié son sujet avec les vidéos des matchs de Nadal… Il lui re­ntre de­dans de toutes ses for­ces des deux côtés et avec Nadal qui joue au milieu du carré de ser­vice, c’est tout de suite payant, tel­le­ment payant qu’il mène 5/1 dans ce troisiè­me set. On a tous vu une fois de plus Nadal faire son come back avec un An­dujar qui al­ter­nait les coups mag­nifiques et les ratages com­plets. Il aurait mérité ce set… Une majorité de joueurs auraient laissé filer le set pour mieux en­tam­er le suivant, pas Nadal. An­dujar le savait et cela met aussi une pre­ss­ion sup­plémen­taire pour ter­min­er le travail.

Con­ten­te mais pas du tout con­vain­cue par le jeu de Rafa, je me dis qu’il y a forcément un truc qui ne tour­ne plus rond chez lui. Il admet qu’il n’est pas serein, qu’il se sent crispé, qu’il ne trouve pas son jeu… C’est peut-être la première fois qu’il admet qu’il est vulnérable à ce point, et cela ne lui re­ssemble pas du tout !

Je ter­mine ma journée par un set de Dol­gopolov con­tre Haider-Maurer, j’aime be­aucoup cet Uk­raini­en avec son ser­vice comme monté sur un re­ssort, ses petits chips coupe-pattes, les amort­ies et les chan­ge­ments de rythme, bref toute une panop­lie variée et chatoyan­te. Je ne sais pas pour­quoi mais dans le jeu de Dol­gopolov on sent que ça swin­gue comme une sorte de samba électro-pop !

Quat­rième journée (je vous ras­sure je ne suis pas in­crev­able, juste un peu at­tein­te… mais c’est que du bon­heur !). Le pro­gram­me du Centr­al est assez alléchant, même si je zappe le pre­mi­er match de Stosur. Je me balade un peu dans les allées, je retro­uve plan­qué au fond des an­nexes Nadal à l’entraine­ment, sur le seul court quasi­ment à l’abri des re­gards car tout bâché… Je glis­se un œil pour aper­cevoir de loin ton­ton Toni, son physio, sa co­pine et son sparr­ing… bref le clan Nadal en petit comité, et oui il semble en­voy­er des frap­pes plus lon­gues mais dif­ficile de se faire une idée en re­gar­dant par un trou du gril­lage… Je re­gar­de aussi Ric­hard un peu plus loin al­tern­er des coups droits et des re­v­ers, il semble détendu et pas du tout gêné par les gens agglutinés qui sont venus le voir. Contra­ste !

Je pre­nds fin­ale­ment mon siège en haut d’un Chat­ri­er battu par un vent assez froid, faut aimer le ten­nis je vous dis ! Je re­gar­de le de­rni­er set de Bar­toli con­tre Goer­ges, l’Al­leman­de fait trop de cadeaux à la Française qui joue com­plète­ment à l’intox dès le re­tour. Son jeu à deux mains n’est pas très beau à voir mais il reste ef­ficace quand il est joué avec déter­mina­tion, en saisis­sant chaque balle trop co­ur­te et en co­upant bien les trajec­toires. A ce jeu-là elle est meil­leure et cela suf­fit pour gagn­er. Mais Goer­ges est gor­ge­ous, à suiv­re assurément !

Place à JoWi con­tre « l’autre Suis­se »… Une mauva­ise en­tame du match de Waw­rinka per­met à Jo de mener facile­ment, pre­sque trop facile­ment deux sets à zéro… Le troisiè­me set de­vient de plus en plus dur, et je suis im­patien­te de voir Jo ter­min­er son match pour faire place à Djokovic con­tre del Potro. Mais voilà, Stan ne l’en­tend pas de cette oreil­le et s’accroc­he en par­tie grâce aux fautes de Jo qui lui donne un point cruci­al dans ce tie-break… On sent que le vent tour­ne, et il ar­rive à faire le break facile­ment dans le quat­rième, sur mon tel je suis la rumeur d’un pos­sible chan­ge­ment de court pour Djokovic. Je quit­te le Centr­al dès que j’ai la con­fir­ma­tion que Ric­hard a gagné, car c’est là qu’ils vont aller !

Je re­joins ma sœur qui m’a gardé la place d’une co­pine par­tie plus tôt ! Si c’est pas du bol ! Les spec­tateurs du Chat­ri­er qui sor­tent à peine du match de Ric­hard re­ntrent à nouveau sur le court, trop heureux de se voir of­frir un match sup­plémen­taire… Il y a foule pour voir Djokovic et del Potro, ça aurait été tri­ste d’avoir un court à peine clair­semé en plus de la pro­gram­ma­tion tar­dive. Comme prévu le match com­m­ence tam­bour bat­tant pour le Serbe, il em­poc­he le set sans faire de fautes di­rec­tes ou pre­sque. Son niveau est hal­lucinant mais on sent aussi que del Potro en a sous la pédale, et il com­m­ence a en­voy­er du lourd ; les rall­ies sont di­ngues, la puis­sance de l’Ar­gentin com­m­ence a faire mouc­he. On voit Djokovic s’énerv­er un peu en début de deuxième man­che, il com­m­ence à rater un peu, une vieil­le doub­le faute d’une autre époque re­fait sur­face au plus mauvais mo­ment pour donn­er un break à Juan Mar­tin bien en­couragé par le pub­lic qui veut une bas­ton en bonne et due forme. Sauf que la bas­ton est aux por­tes du Lengl­en ! Les spec­tateurs du Chat­ri­er, frustrés de s’être fait suc­r­er un match et qui ont lon­gue­ment hué le speak­er qui leur a an­noncé la fin des matchs, sont venus s’en­tass­er aux por­tes du Lengl­en pour réclam­er l’entrée ; ils scan­dent « re­mbour­sez » et quel­ques noms d’oiseaux ! Djokovic fait part de son mécon­tente­ment à l’ar­bitre, mais le Lengl­en est quasi­ment plein et tout le monde ne peut pas re­ntr­er, ça chauf­fe sur le court comme en de­hors… La sécurité vient re­nforc­er les con­di­tions d’ad­miss­ion sur le court, et j’imagine que pour apais­er la situa­tion, petit à petit les gens sont auto­risés à re­ntr­er, car l’at­mosphère se calme peu à peu… Mais c’est sur le court que Djokovic a chaud… L’Ar­gentin souffre sur plusieurs jeux de ser­vice mais il tient, c’est la « Ola » au mo­ment où il sert pour le deuxième set, y’a même un petit groupe d’Ar­gentins qui chan­tent, c’est une sacrée am­bian­ce ! Mené à nouveau dans ce jeu de ser­vice, del Potro démontre qu’il a tout d’un grand : mené 15/40, il claque deux aces et deux ser­vices gag­nants ! Le set est dans sa poche et il ex­ul­te de joie ! C’est vrai­ment un sacré joueur, qui ex­térior­ise peu mais juste. Pour la petite an­ec­dote, un cer­tain Gas­ton Gaudio est venu spéciale­ment voir ce match…

Je ne sais pas qui sera gag­nant suite à cette en­tame de match, mais Djokovic va démarr­er pied au planch­er, une qualité un peu moins éviden­te chez l’Ar­gentin, mais le pre­mi­er set de re­pr­ise sera sans doute cruci­al pour l’issue du match…

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Gran­de prêtres­se de 15-LT : je désigne les pro­chains rédac­teurs quand on man­que d'ar­ticles, ils sont auto­matique­ment in­spirés pour écrire dans les plus brefs délais ! Un mirac­le ! ps mon avatar moi sur le canal St Mar­tin un jour d'hiver 2009, en pen­sant à ce que pour­rait être 15love :)

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565 Responses to Un jour à Roland : Mariejo

  1. Sam 2 juin 2011 at 02:52

    Que reste-il du circuit ? un big four en demies, back to 85. Mais bon, c’est cool non ? Qu’est ce qu’un Sod ou un Ferrer en demies ? Qui, franchement, à par ces quatre là « mérite » une demie ? Pour ce RG, Chela ? Fognini ? (‘scusez l’orthographe). Aujourd’hui, en GC, en demies, qui ne relèverait pas d’une conjonction astrale: Sod -mais à la limite, déjà has been-, Delpo bien sûr. Et là, j’ose: Ritchie.

  2. Jérôme 2 juin 2011 at 08:49

    Il y a plusieurs façons de voir les choses.

    Le rêve, absolu, ce serait d’avoir une finale Nadal-Federer … ou Rodgeure gagne enfin. Sauf que les longues séances de torture de l’espagnol sur le revers du suisse, c’est le cauchemar absolu.

    Rêve de 2ème rang : une finale Fed-Murray parce que, là, le suisse a 90% de chances de gagner.

    Réalité : une finale Nadal-Djokovic.

    Mes pronos (distincts de mes souhaits qui n’ont même pas besoin d’être formulés tant ils sont évidents) :

    demies :
    Nadal bat Murray en 3 sets.
    Djokovic bat Federer en 4 sets. :cry:

    Finale Djokovic bat Nadal en 4 sets.

    • antsiran23 2 juin 2011 at 09:01

      Je cosigne sur la part entre rêve et réalité (probabilité).
      Je cosigne sur les pronos.
      Je ne me réjouis que d’une chose : Nole met fin à l’étouffoir Nadal à RG. En espérant le burn out de Nole à W. La montée en puissance de Murray. Qu’ils se bousillent ces 3 là : Nole, Murray et Nadal. Federer continuera à jouer quand ils seront déjà en chaise roulante !

    • karim 2 juin 2011 at 10:58

      Fed n’a pas paumé de set, il a fait un hyper match contre Waw, il a battu Gael en trois sans bien jouer, il se déplace bien, personne ne le voit en favori, sur terre l’écart entre lui et Djoko est moins important, bref Djoko va le battre en trois sets.

      Murray n’a rien fait depuis le début du tournoi pourtant il est là. Et je pense que ce sera le premier joueur à avoir perdu les quatre majeurs en finale avant d’en remporter un, pour ça il doit encore faire la culbute à RG et Wimbledon; et il va commencer dès ce tournoi. Murray va battre un Nadal dont les balles ne dépasseront pas le carré de service en longueur.

      Et en finale dimanche (que je ne regarderai pas) Djoko va taper Murray en trois sets décousus avec trois interruptions à cause de la pluie. Une des finales les plus décevantes du siècle.

      C’est fini j’ai dit, vous pouvez éteindre vos ordinateurs et zapper le reste du tournoi.

    • Sylvie 2 juin 2011 at 11:37

      Je vois tout comme Jérôme sauf qu’après avoir vu Nadal hier, je suis moins sûre d’une victoire du Djoko.

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